Emmet avait décidé de rester près du lit, même une fois le sort passé. Il était conscient que ses sentiments pour Sandy n’étaient qu’une immense magouille – même s’il ne pouvait s’empêcher d’être troublé, encore maintenant, quand il regardait ce visage qu’il avait brièvement aimé. Mais il se sentait mal à l’aise, avec le poids de sa responsabilité quant à l’état de Lindon. C’était la moindre des politesses de rester à ses côtés jusqu’à ce qu’il se rétablisse… Et, en plus, il ne trouvait pas ça désagréable, de regarder encore un peu ce visage, angélique, qui reprenait peu à peu des couleurs humaines.

C’était perturbant, toute cette histoire. Jusqu’ici, Emmet n’avait jamais aimé personne, il s’était toujours protégé de ces sentiments encombrants qui tuent les ambitions des hommes. Mais maintenant qu’il y avait goûtés, il n’était pas sûr de pouvoir s’en passer de nouveau. Il avait aimé cette folie furieuse qui s’était emparée de son être, même s’il venait à en regretter les conséquences. La passion était quelque chose de nouveau qu’il avait envie d’explorer un peu plus. Tant de questions, tant de sensations à trier et à mettre dans des boîtes pour ne pas être envahi, pour garder le contrôle… Pour éviter que ÇA ne recommence. Emmet passa des doigts distraits sur les marques de crocs, toujours visibles sur le cou de Sandy.

Et puis, il y avait autre chose… Comment se faisait-il qu’il ait ressenti ces sentiments pour un homme ? Aux dernières nouvelles, tous les gens qui lui avaient parlé de leurs afflictions s’étaient retrouvés avec des personnes correspondant à leur sexualité… Se pouvait-il que… Se pouvait-il qu’il soit destiné à l’homosexualité. Un sourire triste étira les lèvres du demi-vampire. La vie était quand même sacrément ironique, s’il finissait en vampire gay. Manquait plus qu’il épouse un Bello, et la coupe serait pleine. Désespéré par sa  perte de contrôle – tout ça à cause d’un clafoutis, quand même – Emmet poussa un long soupir qui venait du fin fond de sa cage thoracique.

Auquel il reçut un écho. Composé d’une suite de gargarismes incompréhensibles venant d’une gorge rauque et desséchée . Emmet bondit sur ses pieds en comprenant que Sandy se réveillait – HOURRA IL N’AVAIT PAS TUÉ SON AMANT – souleva délicatement son menton plein de bave et de sang séché (non, Absynthe et lui n’étaient pas allé jusqu’à le nettoyer ailleurs que sur sa plaie – trop de travail) et laissa l’eau sainte se déverser dans son gosier assoiffé… Ce qui permit, d’ailleurs, une toilette sommaire. Puis, de cet air contrit qu’on pouvait lui trouver craquant quand on ne savait pas qu’il pouvait mettre fin à votre vie durant les préliminaires, Emmet termina par :

« Désolé… »

Avec un peu de chance, Sandy ne se souviendrait de rien, après ce traumatisme.

Emmet se sentait mal à l’aise. Il était rare qu’il s’en veuille pour quoi que ce soit. Bien sûr, il n’aimait pas blesser les gens psychologiquement, mais il réussissait à chaque fois à se convaincre que c’était pour leur bien à tous qu’il faisait ça et que, donc, c’était une action fondamentalement gentille. Malheureusement, il ne voyait pas de solution pour faire croire que céder à ses pulsions vampiriques et manquer de buter quelqu’un était, de quelque manière que ce soit, une bonne chose. Aussi s’en voulait-il un peu – voir même beaucoup – pour ce qui s’était passé. Il retint un long soupir dépité, avant de se décider à observer le visage de Sandy réveillé.

Il avait l’air… Défoncé. Ses yeux étaient humides et globuleux, il affichait un sourire niais et il avait l’air de se réveiller d’un très très mauvais trip qui avait duré si longtemps que le retour à la réalité semblait difficile. Mais il devait visiblement se souvenir de ce qui lui était arrivé puisqu’il avait tenté de flirter un court instant – chose qu’Emmet avait d’abord trouvé déplacée, avant de se rappeler que, dans la suite des évènements, ce commentaire sur ses yeux était, à priori, tout ce qu’il y avait de plus normal. Il avait donc ri, très discrètement, dans un soubresaut d’épaules et un sourire bizarrement tendre, qui laissait voir ses dents.

Emmet n’était pas franchement réputé pour sa tendresse, dans quelque endroit que ce soit. Mais ce qu’il avait vécu avec Sandy était si fort et si bizarre à la fois, qu’il pouvait bien se permettre de profiter de ça encore quelques instants, avant de redevenir l’enculé de base qu’il mettait un point d’honneur à être la plupart du temps. Toute trace de gentillesse fut, toutefois, rapidement remplacée par un mélange d’effroi et de culpabilité quand il entendit le ricanement de Lindon. C’était vraiment excessivement laid, il aurait pu faire le méchant vraiment méchant dans un mauvais film.

« Je me rappelle avoir été follement amoureux de toi à cause d’un clafoutis. »

Emmet n’a jamais été très ami avec les mots. Il se recule dans sa chaise, le visage fermé de nouveau. C’est fini, toutes les bêtises à propos de la tendresse, tout ça tout ça, Sandy ne va pas claquer, il n’est donc plus obligé de prendre cet air inquiet et contrit – même si, au fond, il a eu vraiment peur le gamin. Néanmoins, il doit quand même faire l’effort d’expliquer à Lindon qu’il se rappelle bien de tout, et, tout en prenant garde à garder un air blasé même si son cœur s’emballe encore à moitié – il a vraiment bien aimé tout ça, au fond – il dit :

« Je me rappelle qu’on était aux toilettes et que les choses ont plus ou moins mal tournées et que tu étais plutôt consentant, dans l’ensemble… Et à la fin, je me suis un peu trop laissé aller, et j’ai du t’amener à l’infirmerie. »

Il aurait pu dire qu’il se rappelait de ses lèvres, de sa peau, de ses caresses, de ses suppliques, de ses mains, de son odeur, de tout ce qui l’avait fait aimer ce moment. Mais il préférait ne pas épiloguer, au cas où quelqu’un avait le malheur de rentrer dans l’infirmerie à ce moment là. Et puis, il devait se concentrer sur autre chose : éviter que son secret éventé ne soit divulgué à tout un chacun.

« Mais avant tout… Toi, tu te sens bien ? Tu te rappelles de quoi ? »

Peut-être qu’il avait oublié que c’était un demi-vampire, on pouvait l’espérer !

Il faut bien le reconnaître. Emmet est en panique. Il écoute Sandy parler et le rouge lui vient aux joues. Il l’entend évoquer sa nature et son cœur s’emballe. Il ne sait pas quoi dire : comment peut-il faire pression sur Lindon pour être sûr que son secret ne soit pas divulgué ? Avait-il quelque chose à lui offrir ? Menacer de révéler son homosexualité serait-il suffisant ? Et surtout, pourquoi est-ce que sa voix, même faible et éraillée, lui fait-elle encore de l’effet ? Et pourquoi il sent son sang dans ses joues, qui le brûle comme s’il s’apprêtait à se consumer comme un phénix ?

Il a peur, Emmet, et les allusions de Sandy n’arrangent pas les choses. Pour un peu, il en bafouillerai presque – c’est maintenant qu’il aurait besoin de sa potion de felix felicis bordel ! Il soupire doucement, prend la décision de respirer, décide de mettre le flux d’hormones qui l’envahit de côté, inspire, expire, inspire encore, stoppe son hyperventilation, fixe ses yeux sur le mur en face – éviter toute partie du corps de Sandy surtout ! – et… Répond bêtement :

« J’ai pas de comparaison… »

Voilà. Eviter à tous prix de lui montrer le pouvoir qu’il pourrait avoir sur lui – vu l’état d’Emmet, ce n’était pas facile – et ne jamais répondre à ce genre de questions au risque de se dévoiler. Le Serpentard sentait bien qu’il était en situation de faiblesse, et cette constatation ne lui plaisait pas vraiment. Il en devait une à Sandy, et il avait peur de ce qui risquait de lui être demandé en retour. Le plus stoïque possible – continuer à fixer le mur, éviter tout contact, même visuel – il demanda, presque mécaniquement, incapable d’être subtile étant donné la panique qui le consumait :

« Je ne veux pas que les gens sachent que je suis un vampire, donc tant mieux s’il y a pas de cicatrices. »

Il sent qu’il craque, c’est la panique. Il cède, baisse ses yeux, les plonge dans ceux, délicieux, de Lindon. Ils sont rendus brillants par le stress, ce qui met en valeur les reflets rouges qu’on y trouve, alors que ceux du Gryffondors sont vitreux, pâlots. Presque suppliant, il demande, la voix un poil tremblotante :

« Tu ne diras rien, hein… »

S’il refuse, Emmet n’a aucune idée de la réaction qu’il aura… Il n’a déjà aucune idée de pourquoi il a fait ça – lui qui avait prévu un truc tellement plus classieux !

Emmet est silencieux, il regarde Sandy, sans trop savoir quoi faire. En premier lieu, quand il lui a dit qu’il n’en parlerait pas, il ne l’a pas vraiment cru. C’est facile de dire ça, de toutes façons, et Weibb n’a pas confiance dans la bonté des gens. Il ne la connaît pas, et il ne la pratique pas, de bonnes raisons de ne pas y croire. Alors, il n’est pas trop étonné quand il entend parler « d’échange », et il se rembrunit légèrement, inquiet, réfléchissant à ce qu’il pourrait lui proposer d’alléchant. Il est prêt à tout, Emmet, pour que ça ne se sache pas. Il vendrait son âme – si les vampires en ont une – pour que le secret perdure. Mais il est fort en négociations, il veut proposer quelque chose de tout petit pour que les enchères se stabilisent sur de l’acceptable… C’est ça, le jeu.

Et puis, Sandy sourit. Il a un beau sourire, Sandy, et le cœur du demi-vampire accélère brutalement, et il n’arrive pas à l’arrêter. Ce battement est entêtant, ce battement est doux, et il pourrait presque aimer ça, le Serpentard, s’il n’avait pas si peur. Il a perdu son contrôle une fois, et il ne veut tout simplement pas que ça recommence. Alors, il se contente d’une moue blasée, comme si de rien n’était… Mais on peut voir ses dents à travers ses lèvres qui bougent légèrement et, ses dents, rares sont ceux qui les ont aperçues. C’est, en quelque sorte, une preuve de confiance. Même s’il a du mal à croire que Lindon ne dira rien, même si ça sonne un peu comme un miracle.

Il respire. Et il s’arrête aussitôt en sentant la main de Sandy contre la sienne. Il a la main diablement froide, le Gryffondor, alors qu’avant la morsure, c’était tout l’inverse… Il ne doit pas avoir assez de sang pour irriguer les extrémités de son corps. Au contraire d’Emmet, d’ailleurs. Son cœur bat encore plus fort, et il hésite. Tout lui dit de retirer sa main et de fuir, mais quelque chose en lui le retient. Un vieux souvenir, une rengaine, de la reconnaissance, il ne saurait trop que dire… Mais n’empêche qu’il décide de le laisser, son dextre, entre ses doigts glacés malgré leur couleur qui respire le Soleil. Et puis, il dit enfin, en fixant consciencieusement le mur face à lui :

« Merci. »

Il n’a jamais été vraiment bavard, Emmet. Il pense que les mots sont précieux, et que ceux qui parlent trop ont toujours des complexes à cacher. Lui, il ne parle beaucoup que quand il veut séduire quelqu’un, sinon, la plupart du temps, il se contente du strict minimum. Pourtant, l’entendre dire merci n’est pas chose fréquente, loin de là. C’est la forme ultime de la reconnaissance, c’est comme un pacte qu’on accepterait de signer. Et il sent la chaleur dans ses joues tandis qu’il continue de fixer le mur, mal à l’aise, étourdi par les trémoussements de son cœur malmené. Il ne sait vraiment plus quoi faire… Et il réalise que, quelque part, il ne pourra jamais oublier Sandy.

Emmet n’a jamais été très à l’aise avec la vérité. C’est un menteur hors pair, un simulateur, un type extrêmement faux de génie. Mais quand il s’agit d’honnêteté, il n’a tellement plus l’habitude que ça le fout mal à l’aise. Alors, il continue de fixer le mur d’en face, statue de marbre dans l’infirmerie. Et il s’entête à ignorer les arabesques que Sandy dessine sur sa main. Il s’entête à ignorer le fait qu’au fond, il trouve ça agréable. Il s’entête à laisser sa paluche là où elle est, comme signe de paix, même s’il n’a qu’une envie : fuir loin de toute cette histoire. Le silence est lourd, mais le blond est là pour l’empêcher de s’ancrer dans l’air.

Emmet avale sa salive en entendant la question. Lindon est stupide. Oiseau moqueur embourbé dans sa propre méconnaissance. Il ne se rend pas compte du mal qu’il fait, des bêtises qu’il raconte, et Weibb ne sait pas quoi répondre à ça. Comment il se nourrit ? Comme tout le monde. Il boit du jus de citrouille, cet or liquide qu’on ne connaît que dans le monde des sorciers, et il mange ce que la table magique lui met en face du nez. Comme tout le monde : il n’est rien de plus qu’un prédateur se mélangeant à ses proies, adoptant leurs coutumes. Il n’est, d’ailleurs, ni proie ni prédateur, il est un peu des deux.

Et il écoute, Emmet, il a toujours été fort pour ça. Il se décide à tourner son visage vers Sandy, laissant ses deux orbes de sang courir sur son visage. La situation est comique. Il laisse Lindon s’emmêler les pinceaux, l’observe dépérir dans sa bêtise… Et il ne peut s’empêcher de trouver ça mignon. C’est un loup qui, sans l’avoir jamais prévu, tombe amoureux d’une simple brebis. Enfin, le Gryffondor – qui, à son tour, évite de regarder Emmet – se tait, ramenant le silence. Il est rare de voir le Serpentard ainsi, et pourtant… Pourtant, il éclate de rire.

Le son, cristallin, jaillit de sa bouche comme un geyser. De mémoire de Poudlarien, on n’a jamais entendu Emmet rire : comment le pourrait-il quand il dissimule en permanence son secret de faïence entre ses lèvres rosées ? Pourtant, son rire est doux, son rire est bon, son rire semble fendre le silence, lourd, comme une hache fend une bûche. Sandy ne réalise probablement pas la chance qu’il a de pouvoir vivre ça, et pourtant, face à lui, Emmet rit. Il rit de tout son corps, tant et si bien que les larmes lui montent aux yeux, et il s’étouffe dans son propre rire, relâche enfin cette pression qui pesaient sur leurs épaules à tous les deux. Il rit de leur bêtise, il rit avec joie. Il n’a pas ri depuis si longtemps, qu’il en avait oublié combien cette cascade sonore pouvait être réjouissante.

Enfin, enfin, les secousses s’arrêtent, laissant son corps au repos. Il sourit, Emmet, on pourrait presque croire qu’il est bon. Sans vraiment se rendre compte de ses gestes, ivre de cette sensation de bonheur qu’il pensait avoir oubliée, il glisse ses doigts contre la joue, douce, de Sandy, il la caresse brièvement. Naturel. Et, en même temps il dit, un sourire toujours posé sur ses lèvres de vampire, au-dessus desquelles deux petites dents pointues se distinguent :

« Je mange la même chose que toi, j’ai juste un goût prononcé pour ce qui est saignant. »

Enfin, il s’essuie les yeux, et il réalise que sa main est toujours sur la joue de Sandy. Il l’enlève brutalement, comme s’il avait été brûlé, et la ramène à lui. Un peu de tenue, je vous prie. Il soupire. Lindon lui fait un effet que personne d’autre ne lui a jamais fait. Peut-être est-il vraiment homosexuel, au final ? Comment se frayer un chemin vers le pouvoir en étant demi-vampire ET homosexuel, hein ? Cette idée l’inquiète, il doit l’oublier vite. Il est impossible qu’il est cette tare en plus du reste, c’est ce foutu clafoutis le responsable. Il a la gorge nouée.

« Ne t’inquiète pas pour moi. »

Du moment que son secret est bien gardé, Emmet ne risque rien. Sandy est le dragon de son trésor, le seul à en avoir connaissance et celui qui doit le garder d’autres intrus. Weibb soupire. De nouveau, il se sent mal à l’aise : il a été trop proche, trop heureux. Un être qui veut réussir n’a pas le droit au bonheur, normalement. Alors, il se décide enfin à lâcher son homme du regard – Nom d’un veracrasse, venait-il de penser à Sandy comment étant SON homme ?! – et recommence à fixer le mur, face à lui. Rester neutre. Ne pas ressentir de joie. Fuir le plus vite possible et éviter Lindon jusqu’à la fin de l’année. Facile. Doucement, il dit enfin, infiniment plus froid :

« Tu devrais te reposer. »

Emmet est de retour…

Sandy… Boude. C’est une constatation qui doit être faite, et Emmet ne comprend pas cette réaction. Certes, il a ri. Certes, il a ri un peu fort. Mais ce n’est sûrement pas de sa faute si Lindon a dit des choses aussi stupides que « Tu te nourris comment »… je veux dire, si les demi-vampires avaient besoin de sang pour survivre, ça se saurait, et ils ne seraient probablement pas acceptés à Poudlard… Donc non, on ne peut pas raisonnablement penser qu’ils ne mangent pas, et qu’un apport complet de nutriments normaux humain n’est pas suffisant. Alors, bordel, Weibb avait bien le droit de rire et de se moquer d’une telle stupidité. Et c’est encore plus bête de réagir comme ça.

Les yeux presque écarquillés face à la réaction du blond, il le regarde s’enrouler dans sa couette comme un hot dog, jusqu’à ce que seule une petite touffe de cheveux n’en sorte, comme une irrégularité dans une botte de paille. Emmet a envie de rire encore, mais il sent que ce n’est pas le moment. Et puis, mieux vaut éviter d’emmerder Sandy : après tout, il a toujours un terrible secret entre les mains. Le Serpentard hésite donc un peu. Finalement, il a eu ce qu’il voulait : une promesse de silence. Il n’a pas à rester plus longtemps ici. Et pourtant, il a cette petite sensation dans le ventre qui perdure… Et le sentiment que, même s’il a changé de vêtements, il sent encore le sang à des kilomètres. Que tout le monde verra, quand il sortira de l’infirmerie, qu’il a fait une connerie.

Oui, Emmet va devoir rentrer vite. Il tend doucement la main vers la touffe de cheveux de Sandy, réalise qu’il s’apprête à les caresser, enlève sa main comme s’il risquait de se brûler… c’est stupide, il n’est plus sous l’effet de quelque potion que ce soit. Pourquoi, alors, se sent-il mal de le voir bouder ? Et pourquoi a-t-il envie d’arranger ça en lui caressant les cheveux, ou même en embrassant son front ? Ça doit être la peur de voir son secret divulgué, c’est sûrement ça. Weibb va éviter Sandy du mieux possible les jours à venir… Il laissera juste sa fouine traîner dans le coin, espionner, vérifier que tout va bien.

Parce que oui, même s’il n’aime pas plus que ça les animaux, le demi-vampire en possède deux : une fouine et un Fléreur, qui lui servent d’espion. Il les envoie après les gens qui l’intéressent, et le soir venu, dans le club d’hôte, il applique un sort de parole. Ça lui fait un compte rendu fiable, et comme il les nourrit, ses bestiaux lui sont absolument loyals. En temps normal, il se serait occupé de Sandy lui-même, mais il a toujours cette sensation dans le ventre, qu’il ne s’explique pas, mais qui lui donne envie de fuir… Lentement, il se lève, et il sort de l’infirmerie. Il est temps d’aller dans les dortoirs, de se changer et de se laver assez de fois pour s’écorcher vif. Il ne faut pas que qui que ce soit réalise ce qu’il a fait…