Kalev s'était réveillé ce matin-là avec des tas de boutons sur la figure et une fièvre de cheval. La poisse. Le Poufsouffle était du genre à prendre la vie du bon côté, mais parmi les choses qu'il n'aimait vraiment pas, c'était de tomber malade. Un peu pataud et endormi, il s'était traîné jusqu'à l'infirmerie, et le diagnostique était tombé : varicelle du dragon. Il lui fallait quelques lampées de potion et beaucoup de repos. Diantre ! Certes Kalev adorait dormir, mais à l'approche des examens et du bal, il avait autre chose à faire. Ces mots venant de lui sonnaient mal, mais c'était la vérité vraie.
Kalev somnolait donc dans un lit, son furet sous le bras, déçu de ne pas être avec ses amis. En fait, il déprimait même un peu. Il avait une excellente santé, d'habitude, comment il avait attrapé ça ? Oh, et voilà que son amour d'animal de compagnie se faisait la malle...

Ce que Kalev ne savait pas, c'est que Jupiter avait décidé d'aller chercher Calypso. Dans sa tête de petit furet, c'était d'elle dont son maître avait besoin pour retrouver le sourire.

Drôle de matin. Drôle de réveil. Tu ne pouvais pas t'attendre à ça et pourtant, tu ne rêvais pas. Alors que ta respiration est encore paisible et douce, tu sens une présence à ta côté. Au départ, ce n'est que peu perceptible, mais les petites pattes qui viennent te marcher dessus, confirme l'idée que tu t'es faite. Tes yeux ont tout juste le temps de soucis, qu'une boule de poil est sur ton torse.
Tu te relèves doucement, tu as peut-être un peu trop traîné au lit aujourd'hui. Tu vois que Jupiter se presse autour de toi, plus actif que la normale et ta tête change du tout au tout en un instant. Le temps de passer ta robe et de te mettre en route, tout juste juste coiffée.

Pendant le chemin, tu presses le pas pour suivre la petite bête, tout en te faisant une tresse. Faut pas abuser non plus, tu as les cheveux trop en pétard. Avant que tu ne le réalises, vous êtes arrivés à l'infirmerie. Tu n'as rien réalisé en chemin, tu pensais trop à la personne que tu allais voir et de ce fait, tu te retrouve à te sentir idiote. Et inquiète, par dessus le marché.

Tu suis Jupiter du regard et tu vois Kalev. Tu cours le rejoindre, il n'est pas très beau à voir dans cet état, mais toi, tu l'aimes quand même. Tu te fiches de la tronche qu'il peut avoir. Tu grimaces tout de même, un peu paniquée. Tu l'examine sous toutes les coutures, lui soulevant même les bras. Tu n'en rates pas une....ou presque. Parce qu'il ne faut pas exagérer.
Finalement, ta main se retrouve sur son front.

« Mais qu'est-ce qui t'arrive ?! »

Ce n'est pas la fin du monde, tu le sais bien, mais tu es contente d'être ici et tu sais que c'est grâce à Jupiter. Tu l'aimes bien ce petit bout. D'ailleurs, tu en profites pour lui faire une gratouille.

Lorsque le furet revint, ce fut accompagné de quelqu'un que Kalev connaissait bien ; un peu trop, même. Alors que le doux animal de compagnie retournait se lover contre son maître, le Poufsouffle gémit. Il se retourna sur le ventre et posa sa joue sur l'oreiller, plaintif.

- Jupiteeer, espèce de traître... se lamenta le blond. B'jour Caly...

Kalev n'était pas très fier d'être vu dans cet état, tout de même. C'était assez lamentable. Comme si perdre contre Serpentard, lors du dernier match, n'était pas une humiliation et une atteinte pour le moral suffisante. Joueur de Quidditch en carton, sorcier en papier mâché et petit ami hideux. Quelle sinistre journée. Quel sinistre mois. Vivement les vacances au soleil. Chez Camille, de préférence. Il avait besoin de voir du pays. Du pays sans Serpentard pour lui rappeler son humiliante inutilité.

- Varicelle du dragon, a dit madame Euphrasie, répondit laconiquement le Poufsouffle. J'ai de la fièvre, d'horrible pustules, et l'impression d'avoir du plomb dans le corps....

Kalev s'enterra définitivement sous l'oreiller. Il n'avait pas envie de pleurer, mais presque. C'était tellement nul d'être malade. Il s'en retrouvait le moral dans les baskets. La dernière fois qu'il était venu à l'infirmerie pour autre chose qu'une blessure de Quidditch, c'était... à sa troisième année peut-être ? Autant dire, il y a longtemps.

- Dis moi que t'as pas vu le match, dis-moi que t'as pas vu ce carnage, c'était horrible...

Puis, se laissant aller à un peu de faiblesse, se rappelant qu'un couple pouvait servir à ça aussi, l'adolescent extirpa ses doigts de sous la couette pour aller chercher la main de Calypso.

Un petit rire un peu moqueur t'échappe. Tu le trouves drôle comme ça, il est mignon à se cacher de cette façon. Toi, tu t'en fiches, mais lui non visiblement. Tu as beau vouloir le prendre au sérieux, tu n'y arrives pas. Tu as cette image - un peu bizarre dans votre situation actuelle - d'un enfant se cachant de sa mère après une grosse bêtise. Il a honte, pourtant il n'y a pas de quoi.
Tout le monde peut-être malade.

« Tu n'as pas besoin de te cacher, Kalev. Je me fiche de ces boutons et tout...Peu m'importe. »

Tu lui caresses un peu le front et tu lui souris, avec toute la tendresse qu'il est possible de donner. Et puis, soudainement, tu te dis que tu ne sais même pas si c'est contagieux tout ça. Bof, tu t'en fiches.

« Oui, je l'ai vu, mais ce n'est pas grave. Il faut apprendre de cette défaite. Se relever. Revenir plus fort. Tu n'as pas besoin d'être un héros. »

Tu poses tu prends un tabouret un peu plus loin et t'assoies dessus. Là, tu poses ta tête contre son torse et tu écoutes sa respiration. Oui, tu t'en fiches. Dans ta famille, tout le monde gagne. Tout le monde est géniale, c'est d'ailleurs pour ça que tu voudrais briller en cours...Mais tu admires Kalev pour ce qu'il est. Il est ton héros et tu voudrais qu'il soit juste le tient, égoïstement, mais tu sais que tu ne peux pas le garder éternellement avec toi. Rien n'est encore fait de toute façon.

« Tu sais, je suis contente que Jupiter soit venu me chercher. Très contente. »

Kalev ne se cachait pas tant pour ses boutons que pour ses yeux bouffis d'avoir trop larmoyé. Le Poufsouffle était quelqu'un d'adorable sur bien des points, qui savait prendre la vie comme elle venait et en tirer le meilleur, mais il demeurait humain, et jeune, et animé d'une sorte de fougue qui supportait mal la défaite. Au demeurant, Kalev aimait voir ses efforts récompensés, et là, ils ne l'étaient pas, et cette frustration était presque aussi intense que sa tristesse de ne pas avoir pu apporter la victoire à son équipe.

- Se relever, c'est facile à dire, chaque fois que je descends de mon balai j'ai les jambes toutes molles et tremblantes... geignit le blond. Et puis, perdre contre eux... c'est vraiment humiliant. C'est pas de l’héroïsme. C'est juste... je sais pas. C'est déprimant.

Il s'enterra encore un peu plus sous son oreiller. L'affection de Calypso était appréciable, en un sens, mais il ne savait pas forcément comment la recevoir, la gérer. Son furet avait été mal avisé. Quand Kalev déprimait, c'était seul, pas devant les autres.

- Et puis c'est nul d'être malade à cette période de l'année, vraiment nul. Il y a les examens, et la fête du directeur, les valises à préparer, les dernières veillées entre amis avant de se quitter pour l'été... c'est pas le moment de rester à l'infirmerie.

Vraiment pas.

Ah oui. Le bal. Jusqu'ici tu n'y pensais plus, ou du moins, tu n'avais pas voulu y penser. Et puis, tu avais la tête ailleurs avec les études, la fin d'année et ses examens. Et Kalev. Il ne fallait pas se leurrer, il occupait tes pensées plus que tu ne le souhaitais et ce, même si tu savais pertinemment qu'il ne posait pas le même regard sur toi. Quand bien même, tu t'en fichais. Toi, tu n'avais d'yeux que pour lui.

Tu soupires, la tête toujours posée contre lui. Tu te caches un peu. Tu te demandes si c'est une bonne chose qu'il aborde le sujet. Tu souhaites qu'il te demande de l'accompagner, mais votre relation est compliquée. De ce fait, tu ne sais pas si tu dois y croire. Ou pas.

« Tu comptes y aller avec quelqu'un ? »

Il faut parfois savoir pousser les choses. Et aussi vite, tu changes de sujet. De cette façon, si il te donne un nom, tu pourras toujours esquiver.

« Je comprends ta déception. Mais tu feras mieux la prochaine fois. Si tu veux je t'aiderai à t’entraîner et au match suivant, je te donnerai tout le soutient et la force qu'il est possible de donner. »

Tu souris, même s'il ne peut le voir. Au fond, c'est de la provocation tout ça. Tu voudrais faire avancer les choses. Tu te dis que s'il ne le fait pas, tu le feras sûrement. Il n'y pas de prince ou de princesse, avec toi, fille ou garçon, les choses peuvent se faire.

Kalev soupira. En finalité, elle ne pouvait certainement pas comprendre. Le Quidditch n'était qu'un sport, bien sûr, mais c'était surtout et avant tout un jeu d'équipe. L'adolescent était moins triste d'avoir perdu par fierté personnel que pour son équipe, justement. C'était pour elle, qu'il était frustré. Parce qu'ils s'étaient entraînés durs et s'étaient battus pour obtenir la victoire qui n'était jamais arrivée.

- Mieux vaut oublier ce match, en fait...

Rien que d'y penser lui donnait envie de se noyer un jour ou deux dans le lac pour voir si la vie d'être de l'eau était faite pour lui. Ou de s'enfermer dans un placard à balais, pour comprendre le mode de vie de la poussière. Mais non, il y avait une fête, et il ne pouvait décemment pas rater une occasion de s'amuser, alors...

- Je sais pas. Ce serait logique que j'y aille avec toi, mais je pense pas vraiment que ce soit ton truc... ? Je veux dire, les robes qui virevoltent, les danses et les bonnes manières. Enfin, c'est comme ça que j'imagine un bal.

Dans le fond, il n'en savait rien. Il ne savait rien des bals, et pas franchement davantage des habitudes de Calypso.

Visiblement, rien n'y faisait. Il ne retrouvait pas le sourire et rien de ce que tu pouvais dire ne semblait réellement avoir de l'impact. Tu étais déçue, un peu triste aussi. Tu n'étais pas à même de le consoler, ni de le comprendre d'après ce que tu voyais.
Il avait raison, il valait mieux oublier, ou passer à autre chose.

Et puis...Logique. Ce mot sonnait mal dans ton esprit. Comme si c'était une obligation. Tu n'étais pas mécontente qu'il ne puisse voir ton visage et surtout, l'expression qu'il aurait apercevoir. Tu doutais vraiment de tout désormais. Enfin, le concernant.

Tu te relevais pour lui faire face.

« Je...Moi, je voudrais bien y aller avec toi. C'est un moment important pour l'école, quelque chose qu'il ne faudrait pas manquer. On est pas obligés de danser au pire. Et puis, ça me ferait plaisir qu'on s'y retrouve. »

Certes, tu n'étais pas la plus féminine mais malgré tout, tu aimais ce genre d’événement et tu pouvais tout à fait porter une robe. Tu le faisais de temps à autres. Tu n'étais pas forcément très à l'aise, mais au moins ça changeait. En plus, il y aurait tous vos amis, il fallait vraiment y aller.

Elle... elle voulait y aller ? Oh. Bon, dans ce cas, c'était d'une certaine façon, un problème de réglé. D'une certaine façon seulement, parce que Kalev savait par expérience que sortir avec une fille n'était pas chose aisée, et qu'au moindre pas de travers, ça lui retomberait dessus. Restait à prier pour que tout se passe bien. Et pour que sa santé aille mieux d'ici-là. Et son moral, accessoirement.

- D'accord. On ira. Je veux juste pas croiser l'autre équipe.

L'autre équipe désignant bien entendu les triomphants Serpentards. Il avait une petite dent contre eux, actuellement. Ça lui passerait sans doute, mais, pour l'heure, il était vraiment contrarié. Et cette contrariété le rendait moins délicat. Aussi, il ne constata qu'après coup qu'il avait peut-être blessé Calypso.

- T'es vexée ?

Il extirpa un oeil de sous l'oreiller, comme en attente d'un châtiment.

Tu restes un petit moment interdite. Surprise par cette question. Bien sûr que non, tu ne l'étais pas. Il t'en fallait bien plus que ça. Tu avais juste des questions qui trottaient dans ton esprit et qui plus est, tu ne pouvais pas en vouloir à Kalev. Il était malade, il était fatigué et déçu, pas au meilleur de sa forme. La seule à qui tu en voulais un peu, c'était toi-même.

Tu souris, touchée par le fait que ça puisse le préoccuper. Tu ferais tout pour lui faire oublier tout ça, pour qu'il soit joyeux. Tu ne sais pas vraiment comment ça va se passer, mais quand bien même, tu doutes que ça soit une mauvaise soirée.

« Vexée ? Pas du tout. Je trouve juste que c'est dommage de ne pas être capable de te consoler. Et puis, tu ne connais pas encore tout de moi et l'inverse est vrai. Je pourrai peut-être te surprendre encore un peu ! Après, il ne faut pas que tu prennes tout cela comme une obligation. »

Tu ne finissais pas ta phrase, parce que pour toi c'était suffisant. Mais cela ne l'était peut-être pas vraiment.

« Une obligation d'y aller avec moi ou même, tout simplement, de devoir y aller. »

Tu continues de sourire comme une idiote. Idiote oui, mais sincère. Toujours.

Bon, pas vexée, c'était déjà bien. Même si malade et déprimé, Kalev perdait beaucoup de sa gentillesse et de sa douceur, il n'en devenait pas pour autant un monstre sans coeur. Il se savait moins pourvu de tact, mais hors de question de tomber dans la méchanceté gratuite. C'était quelque chose qui l'insupportait.
Avec un effort de volonté surhumain, Kalev se retourna dans le lit, pour s'allonger sur le dos. Et il re-glissa l'oreiller sous sa tête, et non plus sur, et fixa le plafond de l'infirmerie. C'était moins fatigant que de tourner le visage et, aussi, moins éprouvant que de soutenir le regard de quelqu'un qu'il avait eut peur de blesser.

- Je m'oblige pas à y aller. Je m'oblige pas non plus à t'inviter. J'aime pas les contraintes, ni me prendre la tête, alors si je le fais, c'est que je le veux bien. Seulement, je suis pas forcément aussi bien que tu le crois peut-être, et c'est... c'est pas forcément facile pour moi non plus....

Kalev se sentit légèrement rougir, et il eut le regard encore davantage fuyant. Il contempla très longuement les étagères de potion de mademoiselle Euphrasie, à l'exacte opposée de Calypso.

- ... de gérer une relation. Enfin, c'est compliqué, et j'ai pas envie de me foirer encore, alors, je suppose, que même inconsciemment, je me mets un peu la pression, parce que je veux blesser personne.

Raaah vite, changer de sujet, il se sentait ridicule ! Et pourtant, le Poufsouffle n'avait honte de rien dans la vie, ou presque. Mais il n'aimait pas vraiment se confier, dévoiler ses petites faiblesses et ses petits peurs. Il avait l'habitude de tout garder pour lui. Alors, pour faire diversion, il poussa un long soupir et répéta encore :

- Mais pourquoi on l'a perdu, ce maaaatch....

Parce que bon, dans le fond, ça aussi, ça l'embêtait vraiment beaucoup.

Tu regardes Kalev longuement et tu ne cesses de sourire. Plus tu le regardes, plus tu comprends pourquoi il te plaît. Il est mignon, loin d'être bête et dans le fond, c'est vrai, tu n'as pas besoin d'un héros. Juste de quelqu'un de bien, sur lequel tu peux comptais. Et puis, vous vous ressemblez un peu. Tout en étant différent. Tu aimes ça. Tu as envie de prendre soin lui et c'est pour ça quetu n'aimes pas être impuissante face à sa tristesse.

« Tu sais Kalev, je comprends que tu puisses avoir peur. Moi aussi et la preuve en est, dans ma façon de tout remettre en question depuis que j'ai compris que j'avais des sentiments pour toi. Pourtant, je suis sûre d'une chose: je n'ai pas besoin que tu sois parfait. »

Tu soupires un coup. Tu vas devoir en prendre un coup.

« Je suis la première à être imparfaite, alors je serais bien mal placée pour te juger. Je suis la fille un peu bizarre, celle qu'on apprécie pas vraiment. Pas toujours en tout cas. Et y a du vrai, je ne peux pas le nier. Un peu trop franche, trop violente parfois. Trop excentrique, trop surexcitée. Une pointe de candeur pour un enrobage de douceur. Pas vraiment discrète. Vachement possessive aussi au fond...et accessoirement, je parle trop. »

Pour ce dernier point, il ne fallait pas te connaître par cœur pour s'en apercevoir. Mais tu avais omit de préciser que sous ta carapace, il y avait de nombreuses faiblesses. Plus facile à blesser que ce qu'on ne le pense parfois. Sauf que tu te dis que c'est peut-être déjà assez comme ça.
Oui, c'est déjà pas mal.

« Mais au moins, je suis sincère et entière. Alors tu pourras me dire tout ce que tu veux, tu es et resteras quelqu'un de bien. C'est pas quelques défauts qui changeront la donne. »

Tu prends son visage entre tes mains et tu le tournes vers toi. Tu lui fais ton plus beau sourire, avant de lui donner une petit tape sur le nez.

« Alors maintenant, chut. Et oublie ce match. »

Être fixé de la sorte avait tout de même quelque chose de gênant, dans son état. Sans doute la fièvre le rendait-il plus susceptible de réagir excessivement à des choses anodines. En fait, il était très fatigué, maintenant qu'il y pensait.

- Mais, tu sais, réussit-il tout de même à articuler, c'est ton énergie et ton caractère dynamiques qui sont cools. Je pourrais pas sortir avec quelqu'un d'aussi mou que moi. On s’ennuierait.

Il y eut une sonnerie dans le couloir ; les cours commençaient. Calypso allait devoir partir, et lui boire à nouveau de cette infâme potion qu'on lui avait déjà imposer d'ingurgiter. Puis, sans doute allait-il dormir, comme il en avait l'habitude, en rêvant de ce merveilleux dessert d'hier soir. Un dernier regard pour la jeune fille, et il soupira.

- T'inquiète pas trop, ça me passera. La déprime et les pustules. C'est pas le moment de se relâcher, les examens arrivent.

Et gentiment, il la chassa d'un geste de main, comme on aurait dit "bon vent".

Cela te faisait du bien ces compliments, mais jamais Kalev ne t'avait fait du mal en te parlant, bien au contraire. Tu ne sais pas ce que l'avenir vous réserve, mais pour le moment il te fait du bien, il te donne un excès de courage, même si tu n'avais jamais vraiment eu honte de ce que tu es.

Sonnerie. Tu vas devoir aller en cours et tu n'en as pas vraiment envie. Tu grimaces, pourtant tu vas y aller. Tu es plutôt sérieuse et c'est important, puisque après tout, il y a les examens bientôt. Tu adresses un ultime sourire à Kalev.

« Je file. N'oublies pas de prendre soin de toi. »

Tu déposes un léger baiser sur sa joue et tu files, sans te retourner et toujours sautillante. Tu vas le revoir bientôt et ça te rend heureuse.