Lorsque Cyryiel te questionne sur l’ancienneté de ta place dans le club, tu hausses vaguement épaules, lui jetant un vague coup d’œil, « Non pas vraiment. Je n’y suis que depuis cette année… contrainte et forcée. », et cette idée de contrainte te fait avoir un léger rictus d’amusement. Ephémère mais léger comme une plume. Tu te souviens, qu’avant de partir, le dernier repas avec le Prêtre il avait posé les coudes sur la table, croisé les mains, poser son menton carré sur le dos celle-ci en te regardant intensément avec un petit sourire en coin. Tu l’a regardé, toujours en continuant de manger, l’interrogeant du regard.

« Inscris toi dans un club cette année. »
«  Non. »
«  Pourquoi… »
« Parce que y’a des gens. »
«  Je suis sûr que tu en trouveras un de bien. »
«  Non. »
« Si… »
« Non ! »

Puis ça avait continué comme ça un moment, jusqu’au moment où tu as fait un lapsus stupide, te forçant toi-même. Il faut dire il a le coup de main pour arriver à ses fins… Ce n’est pas pour rien qu’il était dans la maison verte, penses-tu.

Revenant à ta rêverie, la préfète semble bien prendre ta petite plaisanterie sur le karma, «  Oui c’est un enchantement complexe qu’il y a sur le jeu. Mais c’est plutôt normal que les pièces n’en fassent qu’à leur tête. J’ai emprunté le plateau, et comme les sujets ne nous connaissent pas ils n’ont pas confiance en nos décisions… Soit un peu plus ferme quand tu parles, ça peut aider… par contre je te déconseille d’un mettre les mains… c’est teigneux. », expliques-tu en regardant un de ses pions s’autodétruire... de mieux en mieux.

Déplaçant un nouveau pion... Celui-qui vient de rendre l'âme revient à la vie. Oui pourquoi pas... Maybe.

C'est une partie intéressante qui se déroule. Une partie intéressante en retournement. En effet, les pièces décident de n'en faire qu'à leur tête. Les unes explosent, les autres ne vont pas au bon endroit... C'est assez gênant comme situation en y réfléchissant bien. Alors tu soupires de désolation devant un tel champ de bataille, te demandant si un joyeux mauvais esprit ne se serait pas amusé à détourner les mécanismes du plateau. Non mais, tu veux bien que l'enchantement soit capricieux déjà de nature, mais là c'est bien plus que de nature !

« Le jeu d'échec version sorcier est vraiment un grand mystère... »

Voyant un nouveau un nouveau pion revenir à la vie, tu arrêtes d'espéré le fait de faire une partie un petit peu plus normal.

En attendant, réfléchissant à quoi faire devant un tel bazar, tu sens le silence de votre discussion te peser un peu plus sur les épaules, ce qui te gêne fortement et t'empêche de réfléchir convenablement. Alors prenant ton courage à deux mains, tu lui poses une question peu bateau.

« Sinon... Que font tes parents dans la vie ? »

Tu ne mesures pas tes mots. Tu ne sais pas si cela va la gêner. De toute façon tu ne vois pas ce genre de chose. Tu es émétique à tout cela…. Pourtant cela n’est pas ta faute.

Jouant un pion dans la poussière, celui-ci se retrouve en très fâcheuse posture.

Non, vraiment, tu arrêtes de faire attention à cette partie totalement désordonnée. Plus rien ne va, le jeu est complètement fou. En tout cas, la prochaine fois, pour sur tu ne prendras un plateau poussiéreux qui est au fond de la petite salle depuis peut-être un siècle. Les pièces sont un peu macho peut-être. Elles vivent dans un autre temps où les femmes ne décidaient pas encore probablement. D'ailleurs, cette idée t'irrite un peu dans ton égo qui se veut un tant soit peu féminin. Très sérieusement, tu ne vas pas te laisser mater par du plâtre magique !

« Ma mère est botaniste. »

Cyryiel te sort de ta réflexion en même temps que le fait, que ton pion vient de se faire détruire lamentablement. Toutefois tu as l'impression que c'est coupée dans ses dires, probablement très concentré sur le jeu, tordant certainement ses méninges pour trouver une logique à tout ceci. Chose qui n'existe surement pas. Alors plus détendue et regardant toujours le jeu l'air sévère, tu reprends.

« Oh, ça a l'air très intéressant... et ton père que fait-il ? »

Comme ton pion tu te jettes en terrain ennemi, mais contrairement à ton morceau de plâtre, tu ne le sais pas. Du moins pas encore. Alors que tu détruits petit à petit la barrière blanche, ton pion se retrouve de nouveau en fâcheuse posture.

T'es phalanges te font un peu mal. C'est la même impression que lorsque tu sers trop fort tes doigts sur ta plume en histoire de la magie. C'est agaçant comme sensation. Ça pique, ça grince. A moins que cela soit le plâtre ? Le plâtre qui séfrite. Oh, tu ne sais pas vraiment. En tout cas y'a un autre truc. Un truc qui tranche ?

« J’en sais rien, je ne veux pas savoir, et en neuf ans ça à dut changer. Mais je préfère pas en parler si ça te dérange pas. »

Et comme tu autant de tact qu'un ours. Tu enfonces les portes ouverte.

« C'était une mauvaise personne ? »

Mollement tu ordonnes à un pion lambda de bouger, sans grand effet.