▽ Divination dans les  nuages.

Tu aimais bien, la divination, mais souvent, ça te faisait peur ou alors tu ne voyais rien. C'était plus souvent la deuxième option, d'ailleurs. Tu poses tes fesses dans l'herbe et retire tes chaussures, comme elle le conseillait. Ta frêle main vient attraper celle de ta partenaire à gauche. Tu regardes les nuages. Dans tes yeux, il n'y avait que des nuages. Enfin, pas tout à fait. Parce que les nuages, c'était du coton et dedans, il y avait plein d'images que tu n'arrivais pas (encore) à percevoir. Tu clignes trois fois des paupières. Tu écrases ton carnet de ta main droite, le papier s'enfonçant dans l'herbe. Il ne fallait pas oublier ces images qui défilaient.

Ton cœur s'accélère et des teintes rouges s'inscrivent sur le carnet. Tes yeux bougent trop rapidement et des teintes oranges s'y mélangent. Tu entre-ouvres les lèvres et les nuages brûlent. Qu'est-ce que c'était que ces conneries que tu inventais ? Est-ce que tu l'inventais ? Peut-être, peut-être pas, mais il y avait des images dans ta tête. Quand les couleurs finissent d'éclater sur le papier, tu te relèves brusquement et lâches sans délicatesse la main de ta camarade. Tu ravales ta salive, gardes le carnet contre ta poitrine avant de courir vers le professeur.

Un incendie. Tes yeux étaient humides. Tu avais eu peur. Tu avais vraiment cru que c'était réel. Ton imagination était débordante, jolie Jodie. Tu lui montres le carnet. Tu avais vraiment eu très peur. Et il était hors de question de montrer le papier à quelqu'un d'autre que le professeur.

Spoiler:

Salut p'tit troll.

COURS DE DIVINATION.

Le préfet soupira : pourquoi diable avait-il choisi une matière aussi pourrie que la divination, en laquelle il ne croyait absolument pas et qui ne lui avait toujours fait que baisser sa moyenne ? Il réfléchissait déjà à une histoire à raconter ; sa cible était choisie.

Un troll en plus ou en moins, ça ne changeait rien. S’il voulait avancer dans la vie, lui aussi devait faire des efforts, et quoi de mieux que de surmonter un passé en avançant dans le futur ? Il prit son courage à deux mains et se dirigea doucement vers Alix, sourire en coin aux lèvres. Ouais enfin ça, c’était pour l’image, parce qu’il savait que ça allait foirer. Mais qu’importe,  il fallait qu’il le fasse. Pour lui.
Alors, arrivant à son niveau, il ne se mit non pas à côté mais en face d’elle, assez proche, et attrapa son avant-bras, pour faire glisser doucement  sa main dans la sienne, mélangeant ses doigts aux siens d’une proximité rare pour les deux. Il s’approcha, son souffle contre son oreille.

«  Les nuages bougent rapidement, là –haut. Tu les vois ? » Demanda-t-il en levant légèrement ses yeux vers le ciel alors qu’il gardait cette proximité avec elle, l’empêchant de s’éloigner avec la force de son bras si elle essayait. « Ils indiquent clairement que quelqu’un qui hait ta façon de lui parler, ta façon de jouer, de le regarder dans les yeux, qui hait tes stupides bottes et ce que tu devines en lui va finalement franchir le pas. Tu sens cette humidité dans l’air qui montre qu’il te hait au point d’en crever, et même de te tuer parfois ? Elle indique qu’il va piquer, qu’il va faire mal, ce connard. » Il prit une pause, collant sa tempe contre la sienne. « Tu sens cette brise glaciale, qui te montre à quel point il hait ta façon d’avoir raison, tes histoires inventées ? Elle indique clairement qu’il te dira quelque chose qui ne te plaira pas ; qui va t’énerver. Mais est-ce que tu vois ce nuage, là, qui prend une forme de hache?  Même s’il te hait quand tu le fais rire, quand tu le fais pleurer, quand il ne sait pas où tu es, quand tu es en face de lui. ». Sans se reculer, il amena son visage en face du sien, son front à quelques centimètres du sien. Même de près, il la détestait. « Cette hache indique clairement qu’il hais surtout de ne pas te haïr. » dit-il dans un dernier murmure.

Il lâcha sa prise sur sa main et se recula en souriant. Il prit une inspiration. « La vitesse des nuages indique qu’il va venir vers toi, Barthelemy ». Tout le monde pouvait clairement entendre ce qu’il disait à mesure qu’il s’éloignait d’elle, que ses pas les séparaient d’Alix Barthelemy. « L’humidité de l’air, de ce vent, montre que ce garçon n’abandonnera pas rapidement, pas facilement, et que t’as intérêt à assurer si tu veux t’en débarrasser. A l’image du froid humide, il sera extrême, intense, et il te poursuivra. Il sera plus froid, plus détestable, plus meurtrier que n’importe qui. ». Merlin, que faisait-il ? Son cœur battait à tout rompre alors qu’il arrivait à côté d’Elise et qu’il s’arrêtait. « Quand à cette forme de hache qu’on distingue nettement, elle est là pour te rappeler que malgré tout, il te haïra et qu’il ne cessera jamais de vouloir te surpasser. Qu’il y aura une guerre, entre vous ? Ouais, surement. » Il avala sa salive, retroussa ses lèvres. « Quant à cette brise légère qui est là, elle indique clairement qu’il… » Ses mots se perdaient. Ca suffisait. Qu'il quoi ? La pousserait vers un autre pour qu'elle soit heureuse ? Qu'il était bien plus doux que ce qu'il ne voulait bien lui montrer ? Pfffff.

Rester digne. Rester fier. Ses yeux lâchèrent finalement les siens, alors que son sourire se faisait presque moqueur. « Ouais, il y a vraiment des mecs assez con pour tomber sous le charme d’une fille aussi débile que toi ». Il tourna les talons en faisant un signe de la main pour dire qu’il avait fini à la jeune fille. Il rejoint Upsilon. Il voulait se cacher, se terrer. Merde, qu’est-ce qu’il lui avait pris ? Étrangement, il se sentait mieux, plus libéré, aux yeux de tous. Et pourtant, il n’oserait plus jamais la regarder en face. Ô non. Heureusement, c’était bientôt la fin de l’année.

FICHE PAR STILLNOTGINGER.

Spoiler:

Richard allait mourir d'ennui, il le sentait net comme comme si chaque nuage était une tête de mort qui annonçait son décès prochain et irrémédiable. Car oui, en général les décès étaient irrémédiables, les formes fantômes ne comptant pas. En plus la prof avait un espèce de banjo, ou de petite guitare peu importe. On se serait cru dans un mauvais rassemblement de hippies. Le pire c'est qu'il avait lui-même les cheveux longs. Heureusement qu'il se rasait, sinon elle lui aurait sans doute filé un tamtam pour l'accompagner.

Et maintenant voilà que tout le monde faisait des prédictions pour son voisin, vraiment, ça devenait pire que n'importe quoi, pourquoi avait-il choisit cette option déjà ? Il n'en savait rien, il ne s'en souvenait pas vraiment. Il résista à l'envie de basculer en arrière et de se mettre à ronfler. Piquer du nez vers l'avant ne serait pas une bonne idée non plus, il n'avait plus qu'à tâcher de les garder ouvert. C'était son tour à présent. Super, il ne manquait plus que ça. Il devait faire une prédiction sur son voisin c'est ça ? Il lui jeta un vague coup d'oeil et reporta son attention sur le ciel. Préfet-en-chef le gars. Chez les Gryffondors. Tout ce qu'il aimait. Il lui prit la main d'un air maussade.

-Je vois... quelque chose de... euh... Blanc ? Mousseux ? Nuageux ? C'était tout ce qui lui venait à l'esprit. Quelque chose d'imposant, comme... comme un gros chien. Tu vas avoir des problèmes avec le professeur Morgan peut-être ? Mauvais pour lui ça, si Holly se mettait en rogne, il allait avoir des problèmes sérieux. Là il y a quelque chose d'un peu plus petit, derrière le chien, comme une grosse puce. Ciel. Pouvait-il vraiment dire ça ? Une noix peut-être serait plus appropriée. Ça ressemble à une noix. Symbole d'abondance. Faut percer la carapace et t'as de la bouffe, ça me paraît plutôt logique. Une fille en vue peut-être ? Va falloir foncer. A moins que ça ne concerne Holly. Là il serait dans les ennuis jusqu'au cou. Peut-être que le gros chien voulait plutôt dire Astrid ? Peut-être le rapprochement visait-il Astrid alors ? Son regard s'assombrit. Pas touche à sa cousine. Elle en avait suffisamment bavé. C'est tout. Il avait totalement oublié l'histoire du vent et s'en fichait à vrai dire complètement.

Etudier les nuages. Aie. Madame Salomon avait décidément de drôles d'idées. Déjà, elle nous fit nous asseoir sur l'herbe, nous faisant un étrange  discours sur Mère Nature et l'envie que nous pourrions avoir d'enlever nos chaussures pour la sentir vivre sous nos pieds. Personnellement, je ne verrais plus jamais le sol comme avant ! Ah, merci bien ! Me dire qu'il y a une espèce de truc qui vit sous terre et qu'on peut ressentir par les pieds ça fait clairement flipper, non ? Brr. Merlin, protège moi de ces idioties. C'est pas que je n'aime pas l'air ou la terre, au contraire. Même que m’asseoir pour me salir ne me dérange pas, mais il ne faut pas pousser trop loin dans les délires Shaoin, ou shains... bref, je ne sais plus ! Apparemment, nous allons étudier les nuages, le vent et tout ça pour apprendre une technique transmise oralement des moines Shaoin (arf, pourquoi ça ne veut pas venir ?! Nom débile). Hmm... ok, pourquoi pas ? C'est ce que je me suis dit juste avant que la prof ne sorte une sorte d'instrument de musique tout petit et se met à chanter une chanson.... plus nulle que ma comptine sur les crapauds dont Edward s'était moquée. Il nous fallait donc prédire un futur lointain de notre camarade de gauche, je n'ose même pas regarder le mien tellement je sens que son avenir risque d'être pitoyablement raconté. Les nuages c'est rigolo à regarder mais de là à en faire des prédictions...

Chacun se mit à l'ouvrage en présentant l'avenir de son voisin. Certains m'impressionnent par leur sérieux, d'autres me donnent plutôt envie de rire. Je me retiens néanmoins, je ne voudrais pas que notre professeur pense que je prends à la légère ses enseignements. Viens ensuite mon tour et je pose un regard furtif vers mon voisin de gauche. Une Serpentard, génial, une chance sur deux pour qu'elle se vexe. Bon, bon, bon... voyons ces nuages ! Il n'y a pas le choix après tout.

"Euh... Je vois un petit nuage qui ressemble à un... miroir ? Oui, un miroir. Et juste à côté, un autre un peu plus gros qui ressemble clairement à un sirène en colère. Alors... je suppose que cela représente...", je commence peu sûre de moi et avec une horrible envie de rire inexpliquée, avant de marquer une pause un peu plus longue. Pour tout dire, je ne sais strictement pas ce que je dois dire, ni analyser. J'analyse les formes au pif du mieux que je le peux mais pour la signification... Allez, un petit effort, c'est bientôt fini.

"Toi... enfin, la sirène doit sûrement te représenter. Hmm... Ah ! Tu seras en colère parce qu'une partie de toi sera exposée à tous. Du coup, le miroir représente le passage entre le toi intérieur et la représentation visuel que les autres ont de toi. Et comme ils vont lentement vers la gauche... je suppose que ça va faire mal. Ce n'est pas très bon si tu veux mon avis. Donc pour résumé, tu seras en colère dans un futur plus ou moins lointain par que les autres verrons une part de toi que tu ne veux pas montrer. Voilà.", je termine avec un grand sourire satisfait en direction de ma camarade. Piouf, comme c'était horrible et nul. Et le pire, c'est que je vais avoir le droit à une prédiction toute aussi mauvaise à mon tour. j'espère que mon voisin de droite est meilleur que moi.