Comme pratiquement tous les soirs dans la semaine... sans étonnement, sans questionnement, bref, sans surprise pour ceux qui la connaissait de près ou de loin, Bernioff s'était rendue dans la tours d'astronomie.

La tour d'astronomie :  Ce lieu divin.  

Depuis qu'elle avait découvert cette salle magique et envoûtante en première année – par pur hasard – la jeune fille n'avait su s'en détacher... s'était même à se demander ce qu'elle allait faire une fois ses études terminés vu le lien qu'elle avait tissé avec cet endroit.  Car oui, Bernioff tissait des liens d'amitiés avec lieu, objets et animaux de manière plutôt aisé... et par aisé on veut dire : mieux qu'avec les sorciers moyens.

Ses livres éparpillés un peu partout autours d'elle, Bernioff parlait donc, toute seule pour plusieurs, aux étoiles alors qu'elle avançait à pas de mouton ses devoirs d'histoire de la magie.  Si vous lui aviez demandé un jour pourquoi elle parlait aux étoiles en plein jour, en après-midi ou au soleil couchant, Bernie vous aurait probablement simplement répondu que même si on ne les voyait pas, les étoiles étaient toujours là....

Bref, si la jeune américaine avait eu du mal avec les cours d'histoire de la magie, ce n'était rien comparativement au fait qu'elle ne connaissait que trop rien au Royaume-Uni!  Toute ces références à des lieux de l'île anglaise lui donnait le tournis et, après 6 ans, la jeune étudiante avait malgré tout, encore, besoin d'une carte de la Grande-Bretagne pour pouvoir se situé dans toutes ces histoires sanglantes de gobelins!

Le soleil se couchait lentement sur sa silhouette la faisant lever la tête de ses notes dans l'idée de sortir sa flûte à bec pour une petite pause lorsqu'un bruit derrière elle attira son attention.

Se retournant lentement, elle fit alors face à un serpentard dont elle connaissait le visage, mais donc le nom lui échappait complètement.  Se tenant bien droit devant elle, le jeune garçon semblait parler... lui demander quelques choses, mais la poufsouffle ne faisait que cligner des yeux, le petit hamster dans son cerveau courant à toute allure pour se souvenir de l'identité de l'étudiant se trouvant devant elle.  Puis les lèvres du garçon s'arrêtèrent, ses yeux maintenant fixer sur elle alors que Bernioff restait sur sa soif en plus d'être gênée : Non seulement elle n'avait rien écouté de ce que le serpentard lui avait dit – et par rien, elle voulait dire absolument pas un seul mot – mais en plus, elle n'avait toujours aucune idée de l'identité du charmant jeune homme.

Pourtant le brun restait devant elle... visiblement, il attendait une réponse qu'elle était bien peu apte à lui donner.

Tripotant nerveusement sa flûte – tripotement qui aurait pu être confondu au fait qu'elle était face à un serpentard, mais qui était évidemment dû au fait qu'elle ne savait pas quoi dire, elle lança après un long moment de silence, de sa voix flutée :

«Oh... oui, enfin, tu sais, les hippogriffes c'est pas trop mon genre!»

Elle leva les yeux pour planté son regard d'un gris brumeux, gênée, dans celui du garçon, avec un petit sourire en coin.  Au fond d'elle, elle espérait sincèrement qu'il se rendrait compte qu'elle n'avait pas porter attention à ses paroles... et surtout, qu'il accepterait de répéter ce qu'il était venu lui dire.

« Pardon, excuse-moi. Pendant un instant j'ai cru que tu me comparais à un hippogriffe ! J'ai eu peur ! »

Il éclata de rire, alors que l’attention de la poufsouffle était maintenant complètement axée sur le vert et argent lui faisant face.

Pas question de manquer le moindre mot de ce qu’il allait dire encore, ça avait été tout de même déjà assez humiliant comme ça… des hippogriffes… ou était-elle allé pêcher un truc pareil?
Muette comme un sombral, Harriet attendit patiemment qu’il daigne reprendre le fil de ses mots, ses grands yeux presque exorbités derrière ses lunettes, fixant, avec une intensité gênante, le noiraud.

« Je te demandais si tu aurais la gentillesse de m'aider à remonter mes notes en Astronomie. Mes examens sont pour bientôt et mes notes sont...au plus bas.»

Il marqua une pause qui visiblement était pour laisser un moment à la jeune femme d’exprimer son avis sur le sujet. Mais voilà, évidemment, sur le coup, Bernie n’en avait aucun. Comment quelqu’un pouvait-il ne rien comprendre à l’astronomie la dépassait énormément.

Elle prit donc son temps, réfléchissant au pour et au contre, surtout parce qu’elle était bien loin d’avoir la fibre de l’enseignante. Elle avait toujours eu cette vague impression que la majorité du temps, elle était la seule à pouvoir se comprendre, ce qui limitait ainsi les conversations (et donc les explications) qu’elle pouvait avoir avec les autres. Mais bon, puisque cela avait été demandé si gentiment, elle imaginait qu’elle avait à prendre cela comme un compliment et donc… qu’elle pouvait elle aussi faire un effort! Le pauvre n’allait tout de même pas échouer en Astronomie, c’était honteux!

Elle s’apprêtait donc à répondre lorsqu’il la devança.

« En tout cas tu as de très beaux yeux. »

Et son cerveau fit ensuite un drôle de bruit… du genre : pffffiiiiiziioouuu

Explosion parmi ses neurones alors que son regard était plongé dans celui du serpentard – maintenant surnommé sexy-sexy pour la cause – Dans son corps d’étranges sensations s’emparaient d’elle, totalement inconnue qu’elle ne prit pas la peine d’analyser. Pourquoi analyser, pour une fois, quand on pouvait vivre quelque chose d’aussi étrange!?

Donc, aucun mot, ou presque, depuis l’arrivé de sexy-sexy n’avait franchit ses lèvres. Il allait certainement la prendre pour une attardée mentale et simplement quitter… mais non NON! Plutôt que de tourner les talons et fuir sous le silence étonné de Bernioff, le serpentard s’installa tout simplement à côté de celle-ci, lui coupant le souffre l’espace de quelques secondes.

Merlin… que devait-on faire lorsqu’un garçon, serpentard, s’assoyait à nos côtés?

Rien.

« Je sais qu'il commence à se faire tard mais j'avoue avoir vraiment besoin d'un coup de main. En échange je t'en devrais une bien évidemment… Ah oui où ai-je la tête ! Je m'appelle Icarus ! Icarus K. O'Neil pour te servir. J'espère qu'on va bien s'entendre. »

Gifle mentale, il était définitivement temps qu’elle reprenne ses esprits et surtout le sens de la parole – entendons nous que l’un n’allait pas sans l’autre puisque si elle n’était pas apte à retrouver ses esprits et qu’elle commençait à parler devant sexy-sexy, des sons étranges et peu flatteurs sortiraient certainement de sa bouche.

« Bl… euh. »

Premier essaie : Un échec.

Secouant la tête de droite à gauche, faisant allez ses boucles courtes et volumineuse dans tous les sens, elle prit une grande inspiration, leva les yeux au ciel, l’air de leur demander quoi lui dire, puis se retourna, évitant le regard – faisant danser la rumba à son ventre – de sexy-sexy!

« Pardon, tu dois me prendre pour une folle… enfin, plus que ce que les rumeurs disent à mon sujet. »

Elle prit un moment de silence pour reprendre contenance, jouant nerveusement avec le bas de son grand trench-coat qu’elle avait vêtue, lassé d’être en uniforme. L’aider impliquait moins de temps pour elle… elle s’exposait à s’ouvrir à quelqu’un – aussi beau soit-il – qui aurait toute les cartes pour lui pourrir la vie ou… ou la rendre meilleure?

« Hmm… enfin, tu dois savoir que je ne serai pas aussi gentille que le prof d’astro hein… enfin, je veux dire, tu vas travailler! »

MAIS QU’EST-CE QU’ELLE RACONTAIT LÀ? Elle voulait le faire fuir ou QUOI!

« Enfin NON » se reprit-elle rapidement « J… je veux dire, AH… »

Sa voix claironnante se perdit dans le silence, alors que sa main s’abattait sur son propre front. Consciente de l’étrange spectacle qu’elle était en train de donner à sexy-sexy. Elle se râcla la gorge, pointa les étoiles et avec un sourire timide dit simplement, les joues roses :

« Qu’est-ce que tu peux me dire sur les étoiles actuellement? … Q.. que je vois ton niveau tu sais?»