Brother Sparrow | Hayley & Emeric

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❝ Brother sparrow come tomorrow to my window

Après réflexion, Robin aurait été incapable de dire si la première chose qu'il avait remarqué ce matin là en se réveillant était l'intense sentiment de démangeaison qui semblait provenir d'un peu partout sur son corps, ou si au contraire c'était la chose qui l'avait tiré de son sommeil. Un sommeil pas particulièrement réparateur, d'ailleurs, semblait-il, quand on considérait l'état dans lequel il se trouvait; pour peu, comme avait l'habitude de dire son père, il avait presque l'impression d'avoir passé la nuit sur la corde à linge. C'est probablement pour ça qu'il mit beaucoup plus de temps qu'à l'habitude avant d'enfin sortir de son lit malgré le fait qu'il avait horriblement chaud pour une raison qui lui échappait. Traînant des pieds avec un manque de volonté particulièrement pathétique, Robin s'arrêta net lorsqu'il s’aperçut dans l'un des miroirs de la salle de bain de son dortoir. S'il avait toujours eu un teint pâle qui avait parfois tendance à tirer sur le blanc maladif, la peau aux nuances particulièrement verdâtres qu'il avait désormais lui donnait un étrange air de zombie. Charmant. Avec les taches violettes qui parsemaient sa peau ici et là, il fallait avouer que le tout ne lui donnait pas une apparence des plus flatteuses. Si Robin avait été de ceux qui avait quelque chose à foutre de ce que les gens pensaient de lui, il aurait sans doute eu une petite pensée à propos du fait que c'était une bonne chose que ses camarades de dortoir aient déjà tous quitté la tour pour le petit déjeuné. Comme ce n'était pas son cas, il se contenta de se gratter. Vigoureusement. -Uh... murmura-t-il d'un ton plat que quelqu'un le connaissant suffisamment aurait probablement pu identifier comme étant de la surprise. 'Mais c'est que ça commence bien, dites donc,' pensa-t-il en roulant des yeux intérieurement alors qu'il se frottait machinalement l'avant-bras dans l'espoir vain de calmer un peu les démangaisons. Fronçant les sourcils devant son reflet – ou du moins, c'est ce qu'il aurait fait l'an dernier quand il en avait encore – Robin soupira. Ça ne prenait pas un génie pour deviner ce qui lui était arrivé. Et entre vous et moi, il avait lu assez de livres en tout genre pour savoir qu'il avait, allez savoir comment, attrapé la varicelle du dragon – ou dragoncelle, pour les gens comme lui qui préféraient utiliser la terminologie exacte. Génial. Notons la forte dose de sarcasme que l'on pouvait retrouver dans ce mot. Mais enfin, il fallait dire que ce n'était pas tous les jours qu'il se retrouvait avec une maladie contagieuse alors qu'il se trouvait enfermé dans un château avec bon nombre d'autres personnes. Oh, mais c'est que ça allait juste mal se terminer, tout ça. Une personne sensible se serait contentée de se traîner avec plus ou moins de motivation vers l'infirmerie de Poudlard, histoire de non seulement se faire donner une potion quelconque, mais aussi afin d'éviter de partager ses germes avec les autres étudiants et professeurs de l'école. Malheureusement, on avait depuis longtemps compris que Robin et la sensibilité, ils ne vivaient tout simplement pas dans le même univers. C'est sans doute ce qui explique pourquoi il se contenta de s'habiller de la tête aux pieds – en laissant ses robes de sorcier bien pliées dans ses affaires parce que s'il était pour avoir la crève et avoir envie de se gratter comme un forcené toute les dix secondes, il allait s'habiller comme il en avait envie, merci beaucoup -, ne laissant à découvert d'une partie de son visage sous son écharpe et la capuche de sa veste noire avant de descendre lentement la tour des Serdaigle et de se diriger avec une résolution de forcené dans la direction opposée de l'infirmerie. De toute manière, il avait déjà raté le début de son premier cours, alors ça ne servait à rien d'essayer de se rendre discrètement à sa salle de classe en espérant que personne n'allait remarquer son manque d'uniforme et sa tête de revenant. Et puis, pour être parfaitement honnête, Robin avait mieux à faire que d'aller en cours, pour une fois; il avait un mystère de la plus haute importance à résoudre. À savoir, qui était responsable de lui avoir refiler une saloperie pareille. Et vraiment, savoir comment il était tombé malade avait une place bien plus importante sur sa Liste des choses à faire que de soigner ladite maladie. Il était jeune, il n'allait pas en mourir. Probablement. Il avait encore du temps, et il allait élucider ce mystère même si c'était la dernière chose qu'il faisait – littéralement, peut-être, dans ce cas. Et puis, mourir pour la cause, c'était une façon de crever qui était pas si mal que ça. 'Le brave détective ne se laisse pas arrêter par les obstacles, le coupable ne pourra pas lui échapper bien longtemps' pensa Robin, alors qu'il s'adossait un rien lourdement contre le mur du couloir dans lequel il se trouvait, essayant de se souvenir à qui il avait parlé dans les quelques derniers jours – ou les gens qu'il avait suivit dans leur adresser la parole, aussi – afin de se faire une liste de potentiels suspects. 'Rien ni personne ne pourra l'empêcher de mener le coupable devant la justice!' C'était sans doute un peu triste de penser qu'il était probablement impossible de déterminer si c'était lui ou la fièvre qui parlait.	« Voices in the street » Robin T. Sherwin feat. Hayley Austin & Emeric Derkesthai
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Emeric s’inquiétait. Ce matin-là, lorsqu’à avait été dans la grande salle pour manger, il ne s’était même pas rendu compte, en pote ingrat, que son meilleur ami n’était pas là, tant il était occupé à se goinfrer avec d’autres Gryffondors en regardant furtivement dans la direction de Hayley une fois de temps en temps. Elle, elle allait bien : la preuve, elle s’était présentée en cours ce matin-là, contrairement à Robin. Là, il s’inquiétait parce qu’il n’arrivait pas à soutirer d’informations des autres Serdaigles à moitié apeurés par ses manières un peu brusques de soutirer des information –hey toi, vient par-là, t’auras pas vu Robin par hasard? Non? Ah bon, tant pis.

Il s’était donc dirigé vers Hayley, lui faisait discrètement signe de la main –c’est-à-dire qu’il n’y avait rien de discret là-dedans, pataud comme il est- ce qui eut pour effet de faire disperser les quelques filles qui l’entouraient. Ces dernières lui jetèrent un dernier regard, du genre ‘non mais quel lourdaud lâche-là’ qui ne l’affecta pas le moins du monde. Une fois à sa hauteur, il commença à parler.

-Hey, dit, tu auras pas des nouvelles de Robin, Hayley? Il aurait dû être en cours avec nous normalement, non? En plus on a cours de potions juste après… Dit, tu veux qu’on aille le chercher? On a un peu de temps devant nous, et puis, c’est pas son genre, j’espère qu’il n’a pas des embrouilles. Il s’est peut-être encore perdu dans ¸les corridors en suivant un portrait pour savoir où il allait se cacher, j’espère que c’est juste quelque chose de ce genre là… T’imagines s’il se fait prendre par le préfèt Fayot? Chuchota-t-il en se penchant vers elle.

Emeric, quand il s’agissait de ses potes, il ne niaisait pas avec les choses, il allait jusqu’au bout. Il la prit gentiment par le bras et l’amena vers l’extérieur du corridor; le temps qu’ils avaient prit à parler et se préparer, il ne restait presque plus personne dans les corridors, outre une silhouette légèrement croupie qui semblait avancer en se tenant sur les murs une fois de temps en temps. Les autres personnes aux alentours semblaient faire bien attention d’éviter cette personne et murmuraient sur son passage. Emeric, curieux, jeta un regard en biais vers Hayley.

-Tu crois quand même pas que ce serait… commença-t-il dans un soupir las.

Après tout, il pourrait reconnaitre ce hoodie noir n’importe où, si ce n’était du fait que c’était un simple hoodie noir assez basique, alors il ne voulait pas trop s’avancer.

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Hayley avait prit des bonnes résolutions. Genre, vraiment. Elle avait même écrit une liste et tout. Avec Emeric et Robin, elle avait couché sur papier toute les choses qu’elle projetait de réaliser, dans les cinq, dix ou vingt ans à venir, selon sa motivation, et il se trouve que la première chose inscrite sur le parchemin était de ne plus sécher les premiers cours de la journée. Car oui, il arrivait assez fréquemment qu’Hayley loupe accidentellement son réveil, et ne se rende ainsi pas à ses premières heures de cours… Alors, parce que le changement, c’est maintenant, Hayley avait décidé que ça ne se reproduirait plus. Au moins pendant une semaine. Après, on verra, quoi. Faut pas déconner non plus.

Troisième jour. Troisième réveil très tôt pour avoir le temps de se laver, de se maquiller, de s’habiller, de ne pas se coiffer, de manger, de tout ça. Hayley était déjà au bout de sa vie. Elle avait des cernes jusqu’aux orteils et une sale tête de zombie. Son premier cours se déroulait avec la maison Gryffondor, et c’est donc sur l’épaule d’Emeric qu’elle s’était affalée, quinze minutes après le début de la leçon, pour piquer un petit somme et rattraper ainsi ses heures de sommeil en retard. Après l’heure, elle s’était décidée à quitter son oreiller favori pour rejoindre un groupe de Poufsouffle, s’incrustant dans le plus grand des calmes dans une discussion avec laquelle elle n’avait rien à voir. Seulement, quelques minutes plus tard, à peine avait-elle eut le temps de capter le sujet de conversation, qu’Emeric revenait en bousculant la moitié du peuple pour arriver jusqu’à la blonde, qui bailla sans retenue devant lui, exprimant ainsi toute sa fatigue et son envie de retrouver son cher et tendre lit. Il se pencha vers Hayley et lui demanda si elle n’avait pas aperçut Robin, car il lui semblait qu’il avait été absent au petit déjeuner, et qu’il n’avait pas assisté à son premier cours. « Ah… » Avait exprimé faiblement la Poufsouffle en se retenant de ne pas s’étaler sur son ami. « C’est vrai que moi non plus je l’ai pas vu depuis hier… » EN même temps, tu me diras, c’est pas comme si elle y avait vraiment fait attention. Pas contre toi, Robin, c’est juste qu’avant midi, Hayley est pas vraiment opérationnelle.

Et ça, Emeric le savait bien, lui aussi. Alors il n’attendit pas que la blonde se réveille pour la prendre par le bras pour la guider à travers les couloirs, en prenant soin de faire attention à ce qu’elle ne se prenne pas quelqu’un dans la tronche. Qu’il était gentil, ce Emeric. Hayley se demandait souvent comment est-ce qu’il pouvait supporter quelqu’un d’aussi bruyant qu’elle. Idem pour Robin. Dieu sait ce qu’ils étaient différents, et pourtant elle ne doutait pas une seconde de leur complicité et de leur fidélité. Ils étaient comme les doigts de la main. Best friends forever, t’sais.

Ils marchèrent lentement, empruntant un couloir qui semblait mener… Quelque part. Hayley ne faisait pas vraiment attention. Elle s’étira, bailla à nouveau, les yeux mi-clos, elle se réveillait doucement. « Ca se trouve, il a attrapé la varicelle du dragon et il va mourir. » Fit vaguement la gamine en souriant bêtement, jetant un regard en direction d'Emeric.

Il avait fini par ralentir le rythme, déjà lent à la base, de leur marche. Hayley crut bon de regarder autour d’elle et, en effet, elle reconnut là l’habit noir de Robin. Pourtant, Emeric ne semblait pas décidé à lui sauter au cou pour l’embrasser. Il jeta un regard en coin à la blonde, qui lui rendit un regard interrogateur. Elle ne comprenait pas pourquoi les gens semblaient éviter Robin encore plus que d’habitude, et s’approcha prudemment. « Bah alors Robin, t’es tombé du lit ce matin ? » Plaisanta Hayley en riant. « Non mais je comprends, il était chiant le cours de ce matin. Mais tu sais, avec mes résolut… » Elle se stoppa net. Etouffa un cri de surprise. Agrippa fermement le bras d'Emeric. « Putain Robin ! » Lâcha la poufsouffle, prise de panique. « T’es… T’as l’air vert… Un peu.. Enfin… Euh… » Elle balbutia. Resserra sa prise autour du bras du Gryffondor. Elle ne voulait pas prendre le risque de dire des conneries, s’il était juste un peu fatigué et que son organisme avait réagi bizarrement, lui donnant ce teint verdâtre encore plus maladif que d’habitude… Non mais, c’était flippant. Puis elle remarqua les tâches violettes parsemées sur la peau visible de Robin. « Euh… » Elle fit un pas en arrière. Quoi qu’il eut, ça ne lui inspirait pas confiance. Son poing s’était machinalement refermé autour du tissu de la robe de sorcier d’Emeric, dont elle tenait fermement le bras. Si Robin les attaquait, il faudrait d’abord qu’il lui passe sur le corps avant de tuer Hayley. Et c’était le devoir d’Emeric de la protéger. C’est tout, c’est comme ça.

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