Préfet (  Angl.  Prefect )
Elève chargé de faire régner l'ordre et la discipline à Poudlard. Chaque année, huit préfets et préfètes sont nommés, c'est-à-dire deux préfets, une fille et un garçon, par maison, ainsi qu'un préfet-en-chef et une préfète-en-chef. […] Ils veillent au respect du règlement et accompagnent les élèves de première année dans leurs salles communes le soir de leur arrivée à Poudlard.


Préfet-en-chef. Quand il avait ouvert l’enveloppe le lui annonçant, il avait cru pleurer. Dans sa chambre, tout était à peu près bien rangé — quoi que, c’était le bordel total, mais il s’y retrouvait. Petite et un peu poussiéreuse, dans ces coloris orangés et chaleureux, remplie de journaux et de parchemins, on se disait que Thomas avait l’air bien petit assis là sur son lit, à lire et relire ce papier maudit. Il avait d’abord cru à une blague, puis avait vu le badge, c’était rendu à la réunion des préfets dans le train; avait présidé celle des Serdaigles, et il avait bien compris — qu’il ne pouvait plus y échapper. Aussi s’était-il dit que ce n’était qu’une responsabilité en plus — rien de bien compliqué, en plus des devoirs et des ASPICS — au moins son permis de transplante n’était pas à refaire. Enfin; toujours est-il qu’il avait bel et bien réfléchi à un angle d’attaque; car voyez-vous, il était très important de faire régner l’ordre mais surtout, pour sa dernière année, il voulait la coupe des quatre maisons — qu’ils avaient loupé l’année précédente rappelons le, à cause d’excuses clairement non valables. Cette année serait la bonne et il se donnerait les moyens pour mener les aigles en tête de classement.

Pour ce faire bien sur, il y avait eu la rentrée et le discours aux premières années. Rien de bien compliqué, avec des sourires et des rires, avec des moqueries qu’on lui avait balancées et qu’il n’avait pas compris parce que Thomas était Thomas, avec des rappels : celui des duels. Ils étaient importants et les aider à gagner des points; tout comme les défis du préfet Fayot qui se faisaient bien rares l’année précédente. Enfin ! Cette fois ci, ils gagneraient ! Aussi il y avait cette liste sur sa table de chevet, qu’il avait fait grâce au responsable des duels, lui permettant de voir qui y allait souvent et qui n’y allait jamais, de sa maison. Et c’était aberrant ! Mais c’était important de remédier à ça. Aussi c’est avec beaucoup de détermination (et surtout très peu de confiance en lui) que Thomas faisait ses premiers pas en tant que Préfet-en-Chef.

Il s’était avéré qu’ils n’avaient pas cours le mardi après-midi. Leur emploi du temps lui avait bien semblé léger — pourtant ils seraient débordés de devoir, lui avait-on fait remarquer. Enfin; il avait aperçu l’une de ses principales cibles; celle qui n’y été carrément jamais allée. A la salle de duels, pour s’entraîner un peu. Eileen Steele. Sixième année, serdaigle, il ne lui avait jamais vraiment parlé sauf à table, pour qu’ils s’échangent le sel ou qu’elle lui donne une cuillère. Il savait qui elle était, comment elle s’appelait, il savait qu’elle existait mais n’avait jamais appris à la connaitre, peut-être parce qu’elle avait un an de moins, il ne savait pas trop. C’était étrange, oui, parce que Thomas connaissait beaucoup de monde, parce que Thomas parlait tout le temps à tout le monde. Enfin.

C’est donc d’un pas léger et surtout très maladroit qu’il s’approcha d’elle. Il était bien prêt à lui dire quoi faire mais le fait est qu’il ne savait pas trop comment s’y prendre. C’était la première fois qu’il faisait quelque chose d’intelligent ou presque. Elle était là, dans la salle commune, assise à lire un livre. Il n’y avait pas beaucoup de monde, peut-être parce que c’était un mardi après midi et que les gens préféraient être dehors au soleil, peut-être parce que tous les élèves de son année étaient partis étudier à la bibliothèque en stress des ASPICS. Dans tous les cas, très peu de monde arpenter le sol de leur salle commune, et ce n’était pas plus mal — ce n’était pas plus mal car Thomas se serait senti bien mal de lui parler devant beaucoup de monde. Enfin. « Euh, salut ! Eh mais — mais tu lis du Cressida Cowell ? Oh — est-ce que tu as lu ‹ ‹ sur le territoire des trolls › › ? Enfin euh — pardon de te déranger. » Il s’était emporté. Il s’était une fois encore laissé aller aux conversations futiles. Enfin. Ce n’était pas grave, c’était Thomas, qui parlait aux inconnus comme à ses amis, à ses amis comme aux inconnus. Sourire.