Superbia est heureuse, un sourire plus que satisfait trône victorieusement sur ses lèvres. Délicieusement charnelle, son enveloppe s’est effritée, le temps d’une journée, c’est court, trop court. Et il y a un millier de choses que Superbia veut faire, et surtout qu’elle peut faire.

Après avoir reçu la potion elle avait sentit son corps devenir matériel, comme, si il était parcouru de fourmis, partout. Et puis, POUF, elle s’état retrouvée là, jeune, svelte et élégante avec ses fleurs dans les cheveux. Et son habituelle robe se trouvait remplacée par une espèce de frusque verte, ajourée et transparente. Peu importe, Superbia n’était pas mécontente (pour une fois) sa tenue était relativement correcte et son apparence délicate avait été conservée. Forte de ce constat, ne voulant pas perdre la moindre seconde de son annuelle existence terrestre elle parti à l’aventure dans le château.

Cependant, un léger inconvénient fit son apparition au cours de sa balade, sa forme provisoire ne lui avait pas fournit de chaussures, ses nobles pieds étaient donc en contact avec la crasse qui s’accumulait sur les sols de Poudlard. Tss, elle allait aller dire deux mots à cette feignasse de concierge, qu’il mérite enfin les gallions que lui payait l’école.Mais avant ça il fallait vraiment qu’elle nettoie ses pieds, c’était décidément dégoutant. Et elle n’allait certainement pas s’abaisser à demander à un élève de l’aider. Elle pouvait enfin se débrouiller seule, faire quelque chose de réel de ses dix doigts.

Tout en se dirigeant vers les toilettes les plus proches, soit celles du deuxième étage elle croisant un mélange d’élèves mêlés à des elfes, et autres créatures. Elle poussa la porte des toilettes de Mimi Geignarde, quel nom ridicule, et se dirigea vers les lavabos, qui par la barbe du grand Merlin, fonctionnait toujours. Superbia nettoyait ses pieds à l’aide d’un mince filet d’eau quand elle entendit un bruit venant d’une des cabines. Sans perdre une seconde elle secoua son pied pour enlever l’eau qui restait, et après un rapide coup d’œil à son reflet dans le miroir elle se dirigea vers la cabine.

Un bref instant elle hésita, un bref instant seulement. La porte semblait fermée, elle plia ses doigts, doucement, comme avec la peur de se les casser, ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas frappé à une porte. Superbia, même de son vivant n’avait pas l’habitude de frapper à une porte, c’était toujours un honneur pour la personne la plus proche de la lui tenir. Toquant doucement contre la porte elle posa une question très bête.



-Il y a quelqu’un ?

Alors qu’elle venait de frapper, et qu’elle attendait une réponse, Superbia vit la poignée se tourner légèrement. La porte s’entrebâilla, mais elle ne parvint pas à voir son interlocuteur. A la voix elle réussi à comprendre qu’elle se trouvait face à une fille. Et sans doute jeune, ou alors à une adulte qui n’avait pas mué, c’était au choix. En tout cas, avec le peu qu’elle parvenait à voir, on pouvait dire que l’occupant de la cabine de toilettes était du genre petit, un peu comme un jeune champignon. Tiens, elle aimerait bien trouver des champignons, peut être qu’il y en avait dans le parc. Ah, ça y est les préoccupations de sa formes actuelles lui arrivait en pleine face, et au lieu de se concentrer sur la situation présente elle rêvait du contact de ses pieds sur de la mousse fraiche. Par la barbe foisonnante du grand Merlin, il faillait qu’elle se concentre.

Alors qu’elle allait s’approcher un peu plus de la cabine la porte se referma à son nez, et Superbia n’aimait pas qu’on lui claque les portes au nez. Enfin au moins, on ne l’ignorait pas totalement, car une petite voix lui demanda ce qu’elle faisait ici, de façon polie. La lady aimait bien se faire appeler mademoiselle. Ça sonnait bien. Elle recula pour s’appuyer sur les ruines de bois qui faisaient face à la cabine intéressante.

- C’est une bonne question. A vrai dire je cherchais un endroit pour me laver les pieds et c’est le seul que j’ai trouvé. C’est un peu bête non ? Enfin, bon, et toi ? Pourquoi tu pleurais ? Si tu veux en parler n’hésites pas.

Phrase qui respirait l’hypocrisie, évidement, quand Superbia demandait quelque chose elle savait y mettre les formes. Même si écouter les gens n’était pas sa première passion, surtout qu’actuellement elle avait mieux à faire. Mais sait-on jamais qu’elle loupe un petit détail croustillant. Une façon, plus…terrestre de se moquer de quelqu’un.

Oui, Superbia était comme ça, un peu peste, même quand elle avait l’air gentille.

Superbia, fantôme de son état, actuellement nymphe des bois en train de papoter avec une élève transformée en créature (selon les propres dires de l’élève en créature peu esthétique qui plus est). Élève en question qui lui demandait pourquoi elle n’avait pas été vers le lac plutôt qu’aux toilettes, toujours de façon très polie.

- Non, c’est vrai tu as raison, ce n’est pas le lieu le plus hygiénique du château, mais c’est l’endroit qui était le plus proche, même si il est vrai que le lac me tentait assez, je, je, et bien en fait j’avais un peu, comment dire, peur ? Non, pas exactement ça me faisait bizarre de devoir sortir du château. Ça fait assez longtemps que ça ne m’est pas arrivé. Donc je suis venue ici en premier, mais je comptais quand même aller à l’extérieur, mais, hmm, plus tard.

Mensonge ? Pas pour une fois, rien de calculé ne venait de franchir les lèvres du fantôme pas-fantôme d’un jour. Plongée dans ses réflexions, elle faillit ne pas entendre la réponse venant de la cabine toujours fermée. Quels  mots intéressants viennent flatter ses oreilles délicates. Potion d’Halloween, monstre pas beau et toujours cette politesse touchante, son mystérieux interlocuteur ne veux pas lui faire peur. Ça en serait presque touchant, mais en tant que fantôme, quelle créature pour t-elle bien l’effrayer. A part au niveau esthétique. Mais passons.

- Oh, je vois, on a plus ou moins de chance tu sais ? Je suis sure que tu auras une forme beaucoup plus agréable la prochaine fois, ne t’en fais pas. Si tu veux on peut aller voir Madame Mantis, elle pourra peut être faire quelque chose pour toi ?

Et oui, elle était sincère, à croire que la nature profonde de son enveloppe charnelle déteignait sur elle. Ma foi, ça allait devenir assez bizarre. Après un bref silence elle répondit à l’élève.

- Je m’appelle Superbia, et toi ?

Inutile de préciser son rôle de fantôme pour les Serdaigle, surtout que si l’élève caché derrière cette porte était de cette maison, il ou elle n’aurait aucun mal l’identifier.

Spoiler: