Ah, quelle belle journée. La plus belle de sa vie, peut-être. Tout du moins, la plus belle de l'année. Quelle merveille que ce jour férié ! Quelle merveille que le Bumblebee Day ! Quelle merveille que de pouvoir rester toute la journée au lit à lire Frissons d'angoisse à la Coupe du Monde, Jupiter endormi sous un bras, une peluche de chaton sous l'autre, du Kiho dans les oreilles ! Il s'était réveillé aux alentours de midi, puis avait entretenu cette activité jusqu'à... maintenant. Début de soirée. Normal, c'était un jour férié, il n'y avait rien de prévu, et tous ses camarades quittaient le dortoir, joyeux. Sans doute qu'il y avait un bon dessert au dîner de ce soir, mais Kalev s'en fichait, sa mère lui avait envoyé des petits gâteaux la veille.
Toujours en pyjama, c'est à dire un vieux caleçon noir avec un blaireau jaune cousu dessus, autre cadeau de sa maman vieux de quelques années, il décida finalement de... mon dieu, oui, Merlin, il venait de quitter contact avec son lit ! Choqué, Jupiter se réveilla, émit un son bizarre, puis se blottit dans les bras de son maître qui enfila un t-shirt très moche et un jean pour descendre dans la salle commune. Il en avait marre de lire. Maintenant il voulait...

- Faire des mandalas. Viens Jupiter, on va dessiner. Il faut que je m'entraîne si je veux devenir peintre un jour.

Un peu pataud d'être trop resté sous la couette, Kalev gagna la salle commune où il ne restait déjà plus personne. Il s'installa à une table et dégaina papier et baguette pour lancer des peinturluro et faire un joli... quelque chose... de coloré... de très vert, surtout, qu'il finit par accrocher à la porte menant aux dortoirs des filles, pour que Gertrude le trouve. Comme c'était vert et que, de loin, ça ressemblait à une salade envahie de coccinelles, ça lui plairait peut-être.
Il observait son oeuvre tel un artiste méditant sur sa place dans l'univers, lorsqu'il vit alors sur le panneau d'affichage l'objet de tous les délits.
Un rappel sur le journée du Bumblebee Day. Le rappel de ce bal avec cavalier.
Cavalier. Calypso !

Kalev se frappa le front d'une main, ce qui inquiéta beaucoup le furet qui lécha la joue de son maître. Quel idiot il faisait. Il avait oublié, de un, qu'il avait une petite amie en attente d'un geste galant de sa part et de deux, que ce jour férié n'était pas fait pour dormir. Monde cruel.

L'adolescent monta en flèche dans son dortoir et soupira de désespoir devant sa malle. Il n'avait rien à se mettre pour de grandes occasions. A part l'uniforme de Poudlard, un jean ou deux, une chemise et un t-shirt ou deux, il n'avait rien. Bah. Il haussa les épaules. Avec un peu de retouches, l'uniforme ferait l'affaire, non ? Il pointa sa baguette sur les fripes et usa d'un sort judicieux pour changer le terne noir de Poudlard en un bleu marine pas trop dégoûtant, et il se dépêcha d'enfiler le tout. Il glissa son furet dans une poche et hop hop hop, il quitta l'antre de Poufsouffle.

Eeeeen effet, il s'avérait que Calypso l'attendait devant le tableau de la nature morte, sans doute depuis un certain temps, et Kalev se sentit très mal de la voir pourtant aussi heureuse de le voir. En plus, elle était très bien habillé. Elle avait dû prendre du temps, et lui se ramenait en uniforme recoloré. Il se gratta nerveusement la nuque et détourna le regard, gêné, ayant conscience de s'être plutôt foiré sur le coup.

- Héhé. Désolé. Je suis assez minable. Y'a pas qu'au Quidditch que je me rate, faut croire.

Il devait avouer ne plus trop savoir où se mettre. Il jeta un coup d'oeil maladroit au couloir, puis désigna l'escalier.

- Je suppose qu'on y va ? Ou tu préfères me crier dessus avant... ?

Kalev n'avait pas une expérience immense en amour, mais il savait qu'avec les filles, mieux valait que les reproches tombent tôt plutôt que tard, si il voulait espérer s'en sortir vivant.

Elle. Pas fâchée ? Hm ? Kalev ouvrit de grands yeux surpris, un peu décontenancé par cette réaction.... comment dire ? Très indulgente ? Presque trop ? Vraiment, il se ramenait comme le dernier des goujat, sans excuse valable, habillé comme un sac, un furet dans la poche, et elle pardonnait. Tout. L'adolescent retint un soupir ; les filles étaient de ces choses complexes qu'il ne comprendrait jamais. Comparativement à sa façon de gérer ses relations, pas de doute, il excellait en cours de sortilèges. C'était pas peu dire.
La voyant rire, le jeune sorcier se dit que la gentillesse de Calypso le sauvait sans doute de toute réprimande assassine. Dans le fond, il aurait peut-être préféré qu'elle le dispute. On ne devait pas tout lui laisser passer. Là, pour le coup, il comprenait clairement qu'il avait été incorrect, et autant de placidité le gênait.
Elle enchaîna sur une adorablement douce déclaration d'amour, tout du moins traduit-il cela ainsi, et il se sentit d'autant plus mal à l'aise. Vraiment, pourquoi est-ce que ça lui convenait ? Il ne disait pas qu'elle devait en faire tout en drame, maiiis... Elyrian, elle, l'aurait envoyé se rhabiller. Et cette fille dont il avait oublié le nom, vers sa quatrième année, lui aurait fait un long sermon.

- Hm. Ouais, on est assortis. Je porte pas souvent autre chose que l'uniforme donc j'ai pris la première couleur qui me venait en tête. Donc, allons-y.

Sa main agrippée par celle de Calypso, ils gagnèrent la Grande Salle où attendait le portoloin et les quelques très rares élèves qui n'avaient pas encore rejoint les lieux de la fête. Kalev avait déjà voyagé par le biais de ce moyen de transport magique, aussi n'hésita-t-il pas à le toucher malgré la désagréable sensation qui l'envahissait comme à chaque fois. Et, enfin, ils furent dans la si tristement célèbre chambre des secrets.
La première chose que Kalev vit, en bon Poufsouffle, ce fut le buffet. Il s'en approcha, très naturellement, et commença à picorer, à droite, à gauche, profitant qu'ils soient arrivés dans les derniers pour faire son tour de table tout en proposant à Calypso un gâteau ou deux, avant de trouver cette musique quand même un peu forte.

- Tu veux qu'on s'écarte ?

Sans trop attendre de réponse, parce que de toute façon, il entendait mal, il se fraya un chemin dans la foule des danseurs tel une anguille slalomant entre les rochers marins, jusqu'à trouver l'entrée d'un petit tunnel sombre et humide, déjà un peu plus spacieux malgré tout.

Kalev grimaça lorsqu'il vit Calypso se cogner contre le plafond du tunnel. Ouille, bobo. Il détestait voir les autres se blesser. Cela lui donnait l'implacable impression de s'être lui-même cassé quelque chose. Autant dire qu'il détestait voir Garfield se manger autant de cognards à chaque match. Bobo tout plein.
Chaussures. Chaussures ? L'adolescent eut du mal à enregistrer et traiter l'information, occupé à revoir dans son esprit les images du lamentable match contre Serdaigle, sous une pluie épouvantable.

- Ah, euh. Oui. Bien sûr. Mais pourquoi t'as mis des talons si tu supportes pas ?

Grand questionnement que celui-ci. Ce n'était pas elle qui prônait le naturel, de rester soi-même, tout ça, un peu avant ? Il leva un sourcil circonspect, puis haussa les épaules ; bah, il l'avait dit, elle avait fait des efforts pour sa tenue, plus que lui. M'enfin, marcher dans ce tunnel humide, pieds nus, ça n'allait sans doute pas être cool pour elle. Ce ne fut pas pour autant que l'idée traversa l'esprit de Kalev de, par exemple, la porter. Non, du tout.

- Tu veux qu'on avance un peu ? Y'a l'air d'avoir plus d'espace vers le croisement, là-bas.

Il pointa du doigt le tunnel dans lequel il était, plus au fond. Il commença de lui-même à avancer, parce que même s'il n'était pas bien grand, en tant que plus petit de l'équipe de Quidditch de Poufsouffle, il devait avouer que lui aussi, ce plafond bas l'agaçait un peu. Arrivé au croisement, qui donnait sur deux autres conduits, il leva les bras comme pour s'étirer, satisfait de ce nouvel espace.

- Bien mieux. Et si on- que ? Pluie ?

Pluie. Des gouttes, plein de gouttes, alors qu'ils étaient en intérieur. De la pluie qui ne mouillait pas, en plus. Bizarre. Une fuite dans les conduits ?
Le temps de comprendre ce qui arrivait, ou plutôt, ce qui lui arrivait, il avait déjà cessé de pleuvoir et quelques cris provinrent de la salle principale qu'ils venaient de quitter,et qu'ils pouvaient encire voir d'ici. Et, oh, étrange phénomène, les filles n'étaient plus des filles, et les garçons n'étaient plus des garçons. Kalev jugea alors bon de se regarder et...

- Oh ! Une robe à froufrous ! Génial !

Un furet devenue furette émergea des tissus pour se frotter à la joue de son maître, enfin, sa maîtresse. Kalev se rendit vite compte qu'il avait grandit, et que ce n'était pas seulement dû à ses nouveaux talons, et que ses cheveux avaient poussé, tout doux comme le poil de Jupiter. Ah, et il y avait la robe bien sûr. Toute bleue, avec des froufrous blancs, très jolie.

- On dirait de la magie ! s'exclama-t-il d'une voix enjouée et féminine.

Kalev joignit ses mains, ravi. Il n'avait aucune idée de ce qui s'était passé, mais c'était bien drôle.

Kalev s'extasiait gentiment sur sa nouvelle apparence, faisant tournoyer sa robe comme une petite fille revêtant l'une des siennes pour la première fois, content de découvrir ces vêtements qu'il n'aurait jamais mis en temps normal. Cette pluie était bien rigolote. Bon, il espérait bien sûr retrouver sa réelle apparence dans les heures à venir, mais pour le coup, en attendant, c'était plutôt drôle. Il savourait avec une joie non feinte sa nouvelle taille, et aurait adoré comparer avec la si grande Alix ; mais il se dit qu'elle avait dû être métamorphosée, elle aussi, et que de ce fait, elle restait probablement la plus grande.

Les mains toujours jointes dans un signe évident de ravissement, Kalev eut du mal à percuter que Calypso lui parlait, trop émerveillé par ses longs cheveux blonds comme le soleil du matin sur le lac du parc.

- Ah, oh. Boire ? Je n'ai pas très soif. Mais je veux bien danser ! J'adore quand ça tournoie.

Il parlait de sa robe, bien sûr. Guilleret, il attrapa les pans de celle-ci pour la soulever un peu et ne pas marcher dessus, même si il avait largement la marge ; il voulait surtout imiter ces filles des films moldus. Il voulut galoper vers la salle qu'ils venaient de quitter, mais les talons qu'il portait maintenant aux pieds menacèrent de le faire tomber. Alors, pensif, il les regarda un instant avant de se déchausser. Il les attrapa alors, un dans chaque main, et les donne à Calypso.

- Je comprends mieux, je crois. Merci !

Lui fourrant de force dans les mains, il retourna courir vers la piste de danse. Alors, un peu seul au monde au milieu des couples, il se mit à tournoyer. Simplement tournoyer. Jusqu'à avoir le tournis et commencer à osciller, et jusqu'à ce que Jupiter, malade, enfonce ses petites griffes dans sa gorge dénudée. Et même là, il continua, parce que c'était cool que la robe tourne.

Kalev commençait à être un peu malade à tourner comme ça, mais il s'amusait beaucoup trop pour arrêter. Le furet, au bord de la mort, choisit d'abandonner son maître pour d'autres personnes plus civilisées, comme Camille par exemple. Ou était Camille, d'ailleurs ? Jupiter, audacieux, se lança à sa recherche.
Il aurait bien voulu mêler une personne ou deux dans sa danse, mais le problème des couples, c'est qu'ils restaient collés, très forts, très longtemps, et Kalev n'avait pas envie de briser leurs douces étreintes. Il cessa de tournoyer et affaissa ses épaules, un peu triste, quand Calypso refit son apparition. Ah !

- Danser ? Hm. Oui ! Regarde c'est trop cool, les robes ça tourne, tu devrais essayer les robes qui tournent toi aussi.

Toujours sans attendre de réponse, Kalev prit les deux mains de sa cavalière, puis la fit valser vivement durant quelques pas avant de trouver que, définitivement, tourner, c'était mieux. Alors l'adolescent se mit à tourner, Calypso à bout de bras, l'entraînant dans ses cercles incessants à en donner le tournois.
Quelques élèves furent sans doute contraints de s'écarter, mais Kalev souriait tellement qu'on ne pouvait pas lui en vouloir.
Puis survint le drame. Alors que la musique s'arrêtait un instant, Kalev lâcha Calypso sans prévenir et... l'envoya voler dans le décor.

- Oups...

Il crut la voir alors tomber sur un élève de premier année qui ressemblait bizarrement au professeur Emerald, mais bon, il se trompait très certainement. Il espérait. Il doutait que Calypso veuille faire la vaisselle comme il y avait été obligé. Bah, non, c'était une erreur. Mais "oups" quand même.

Non, là, vraiment, il aurait vraiment dû faire plus attention. C'était bien de se laisser emporter, et de vouloir faire partager sa joie, mais il ne devait pas oublier de faire attention aux autres. Toute la bonne humeur de Kalev s'évanouit d'un seul coup. Il laissa tomber ses épaules d'un air résigné et afficha une mine attristée, comme un chiot conscient d'avoir eu un mauvais comportement.
En silence, comme pour se punir lui-même, il s'approcha de la chaise où Calypso était partie s'asseoir. On ne faisait pas vraiment attention à eux, et dans le fond, tant mieux. Kalev s'accroupit devant sa cavalière, oubliant sans doute l'espace d'un instant qu'il était devenue une jeune femme par magie, et posa une main sur les genoux de Calypso.

- Désolé. Je voulais pas te blesser. J'ai pas fait attention. Je... Dis quoi que c'est comme au Quidditch ? Quand on tombe du balais ? Enfin, je ne tombe plus du balais maintenant, mais au début... enfin, si, je tombe encore, parfois, quand le cognard est méchant, mais...

Mais finalement, il s'égarait. Il eut, malgré son apparence, ce tic caractéristique : il passa une main dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu, signe évident de gêne de sa part. Bon, pour le coup, la soirée était un peu fichue. Tout du moins, son excitation était retombée, et il avait très envie de partir se rouler en boule sous sa couette pour ruminer en paix.
Il se redressa et remit les plis de sa robe à froufrous en place, puis resta immobile, pensif. Elle devait lui en vouloir, et plutôt assez fort. Peut-être que cette fois-ci, elle allait se mettre en colère. En fait, il se demandait même si il devait tendre les droits et attendre le coup de bâton. Il finit par choisir la solution du lâche.

- Je... désolé. Je dois t'énerver. Je vais te laisser un peu, tu t'amuseras sans doute mieux sans moi dans les pattes.

Kalev commença alors à s'éloigner. Il glissa entre les groupes d'élèves et alla se poster à l'entrée d'un des fameux tunnels, donc, et s'adossa au mur pour regarder les musiciens jouer.

Kalev se fondait lentement mais sûrement avec le mur qui soutenait son épaule de jeune fille délicate, l'air lascive des princesses qui attendent l'amour au balcon de leur tour luxueuse. La différence fondamentale, c'était que Kalev n'attendait rien du tout ; Kalev réfléchissait. C'était rare. C'était douloureux pour le cerveau.
S'il donnait l'air de regarder très fixement les musiciens, en vérité, il se demandait si il devait se remettre en question. Lui, Kalev, à cette heure, songeait au fait de, potentiellement, être quelqu'un d'insupportable pour son entourage ; ce qui, jusqu'à maintenant, ne lui avait jamais traversé l'esprit.
Il se savait foncièrement bavard, très spontané, du genre imbécile heureux et aussi vif lorsqu'il était motivé que molasson lorsque l'occasion était donnée de se reposer. Il le savait, il le répétait bien assez. Cela ne l'avait jamais empêché d'être bien entouré, d'avoir des amis, un animal de compagnie... mais visiblement, pour le couple, et bien, cela coinçait. Le couple, ça demandait du sérieux, de l'engagement. Et Kalev ne voulait pas se prendre la tête. Il voulait savourer la liberté et l'insouciance de l'adolescence, pas... pas angoisser à l'idée de faire un faux pas vis-à-vis d'une personne qui en attendait probablement beaucoup de lui.

Puis, assez rapidement, il fut rejoint. Haletante à ses côtés, Calypso se fit très bavarde, en lui interdisant, entre autre, de partir à nouveau, en avouant sa déception, et... ah, en insistant pour qu'il reste. Il n'y avait pas à dire, plus le temps passait, plus il se sentait mal à l'aise. Kalev se gratta nerveusement la nuque et déglutit. Fallait faire quelque chose, là. Arrêter de laisser la situation empirer. Prendre sa virilité (ou ce qu'il en restait) à deux mains pour éclaircir certains points.

- Je... alors, comment dire ? Par où commencer... c'est compliqué. Enfin, non, mais un peu quand même. Je veux dire...

On respire. On oublie qu'on parle d'une voix fluette, qu'on patauge dans l'humidité et qu'une petite mèche blonde décide de former une belle anglaise à sa gauche.

- Tu te souviens du clafoutis, hm ? Et, euh, de ma promesse ? Tu sais, je tiens toujours mes promesses, mais là, je... je suis dans une impasse. Voilà. J'ai les trois poursuiveurs adverses devant moi, les deux batteurs derrière, mes camarades à l'infirmerie et l'attrapeur est à deux doigts d'attraper le vif d'or et... et mes seules options, c'est soit de déclarer forfait, soit... euh, de prier Merlin, mais je pense qu'il a des demandes plus urgentes à traiter donc....

Il mimait ses propos de gestes de bras et de mains pour appuyer la situation. Bon, en vrai, il pouvait aussi tenter de forcer le mur adverse, mais même avec beaucoup d'espoir, il doutait que ça marche. Kalev soupira.

- Tout ça pour dire que... et bien, les sentiments que j'ai eu ce jour-là... ne sont plus là. Enfin, ils ne sont jamais revenus. Et ce n'est pas de ta faute hein ! C'est juste que et bien, si hier j'avais la force d'esquiver les poursuiveurs et les cognards et de marquer le but, et bien, aujourd'hui, le souafle me glisse des mains, tu vois ? Mais ce n'est vraiment pas ta faute hein !

Merlin, il culpabilisait déjà tellement d'avouer ça. Il devait tout de suite prévoire quelque chose pour la consoler. Pour passer pour le méchant. Pour qu'elle lui en veuille très fort. Il devait lui dire que...

- La vérité, c'est que... je suis gay.

Voilà. Quoi ? Non ! C'était pas ça l'excuse ! Kalev se flagella mentalement. Pourquoi il avait dit ça ? Pourquoi ? Bon, c'était fait dans tous les cas, il ne pouvait pas revenir en arrière. Et c'était presque crédible, avec Camille pour meilleur ami. Presque.