Une grosse croix rouge marque le jour du B-day sur un petit calendrier qu'un préfet de Serpentard avait plassé, en début d'année, sur sa table de nuit. Pas de chant d'oiseau ou de douce brise pour réveiller Icarus K. O'Neill. Non. Ses compagnons du matin ne sont autres qu'un banc de poissons argentés qui tente désespérément de réveiller son appétit matinal. Oh, il n'était pas bien hardu de concilier le jeune homme avec le mot nourriture même si une face d'une sirène avait l'incroyable faculté de coupé court aux désir des estomac les plus accrochés. C'est ainsi que, le sourire au abonné absent, Iko se leva pour rejoindre la Grande Salle. Un bon déjeuner avec les Poufsouffle avait vite eu raison de sa légère morosité, les blagues et les rires étant un remède plus qu’efficace.

Le Sorcier avait déjà fait l'objet, depuis un ou deux jour, d'un stress mélangé à de l'impatience. Cyryiel serait là, avec lui. Tout les deux ensemble. Un éclat de joie traversa son regard tandis qu'il réfléchissait encore à sa tenue de soirée. Il n'était pas du genre extraverti mais voulait quand même marqué le coup avec un minimum de panache. Pourquoi prenait-il autant de précaution ? La réponse était évidente mais peu de gens était au courant de l'évolution de ses sentiments pour sa Serdaigle adoré.

Sobre et élégant donc. Costume trois pièces pour la classe, surmonté d'une cape noir au broderies d'un bleu nuit profond. Ses boutons de manchettes -merci la magie- luisant comme deux petites étoiles allant de paire avec un foulard immaculé. Une petite voie lactée à lui tout seul. Pas de strass, pas de flammes ou d'effets mirobolants. Juste la douceur et le calme d'une nuit d'été. Le jeune homme avait même préparé une rose bleu pour l'offrir à sa dulcinée comme présent de début de soirée.

Une main sur le porte-au-loin, et voilà un Icarus, perdu dans une foule d'élèves, tous en merveilleuse compagnie soit dis en passant, qui cherche des yeux sa demoiselle. Et là c'est le crash de balai. Elle est là, devant lui, resplendissante. Tu lui offres doucement ta petite fleur en lui murmurant à l'oreille.

Comment pouvait-il rester de marbre face à cette demoiselle qui, ainsi vêtue, semblait accaparer toute la lumière des lieux ? Impossible. Icarus s'était résolu à l'admirer quelques secondes de plus pour en garder une image claire et précise qui durerait comme tout souvenir puissant.
Son compliment le fit légèrement rougir et détourner les yeux le temps que son cœur s’habitue à ce regard azuré. Il était satisfait de plaire à sa Serdaigle autant que de passer la soirée à ses cotées, fier.

Lorsqu'elle l'interrogea sur la suite des événements, le jeune sorcier fit mine de réfléchir en listant toutes les options qui s’offraient à eux. Pour de pas paraître trop ridicule, Iko s'était -un peu- entraîné à la danse et n'avait pas manqué de corriger ses trop fréquentes maladresses. Histoire de rendre la nuit encore plus folle, il avait élaboré toute une stratégie pour dérober sa douce aux potentiels convenances entre camarade. Loin de lui l'idée de se montrer discourtois ou associable, il désirait juste un peu d'intimité dans une foule d'élèves, composé essentiellement de l'addition d'une cavalière et son cavalier.

Les dernières semaines avaient été profitable à ce jeune couple et le Serpentard se réjouissait chaque jour un peu plus de la complicité grandissante qui se nouait entre eux. Les repas, les temps libres, les sorties et les baisers volés entre deux cours avaient contribué à rendre le préfet plus épanoui, tant dans ses relations sociales que dans sa scolarité qui avait subit une légère baisse quelques temps auparavant. Le sourire à peine caché, Icarus prit la main de la préfète pour l'amener vers l'immense buffet.

« Commençons par nous remplir un peu le ventre et après je te montrerai enfin ce qui se passe quand tu mélange valse et Iko. »

Doucement il l'embrassa sans gêne et avec une grande complicité. Il était impatient d'emmener sa Dame sur le piste de danse et de mettre en application ses « cours » qu'il avait suivi avec tant de hardiesse.

« Il faudra peut être aussi que nous reparlions de mon plan de kidnapping ? Histoire de voir si l'on peut corriger certaines erreurs ? »

Il n'avait pas abandonner cette chose amusante qui avait été un des sujets de conversation de leur premier rendez-vous. La seule différence c'est que le sorcier y entrevoyait dé désormais plus de profondeur. Ne plus l'enlever pour un soir. L'emporter avec lui pour les vacances ? Évidemment. La suivre pour une vie ? L’idée était devenue de plus en plus présente dans l'esprit du Bateur. Mais comment l'avouer ?

Icarus posa son regard sur le buffet, avide de s'humecter les lèvres de jus de citrouille ou de savourer l'une de ces superbes sucreries qui ornaient l'immense table. Un vrai festival de nourriture digne des cuisines de Poudlard. Malgré le lieu choisi pour le Bal, l'ambiance était de chaud que l'on retrouve au coin d'un bon feu de cheminée un soir de pluie. Inutile de préciser que les preuves d'amours entre couple ne faisaient que conforter le jeune sorcier dans ce sentiment. Lui même devait bien avouer que profiter des douces lèvres de sa Dame était un met plus délicat que n'importe quel plat disposé à ses cotés. Ses doigts, entrelacés à ceux de Cyryiel, était comme une encrage à cette réalité si aguicheuse.

L'ombre d'un doute s’immisça dans le flot de pensées d'Icarus. Et si sa main transpirait ? Il ne voulait pas se retrouver dans une position si gênante et bien que certain pourrait en rire, on oubliait trop facilement les premiers pas dans une relation. Ceux qui sont encore fébriles et maladroits. Le Serpentard s'inquiétait juste de rendre cette soirée mémorable, on ne pouvait l'en blâmer. La voix de sa douce le sortit du cheminement dangereux qu'empruntait le cours de ses idées. Il reprit à sa suite avec un sourire plus serein.

«  Ne t'en fais pas, tu n'auras qu'à suivre mes pas. C'est simple et amusant ! »

Comme si ses mots lui était aussi adressé, ses traits se détendirent immédiatement. Il avait presque l'impression de sortir d'une torpeur qui n'avait que trop duré et pouvait enfin emplir ses poumons d'un air frais et revigorant. Il y a tellement de choses que l'on voudrait dire par moment. Tant de mots et de sentiments qui fusent, rapides et puissants, sans qu'on est parfois le temps de les exprimer de vive voix. C'était le cas, en ce moment même, pour Iko. Il aurait voulu lui dire qu'elle était la plus belle de toutes, que ces dernières semaines avaient rempli son cœur de bonheur ou encore qu'il adorerait faire une bataille de boules de neiges quand l'hiver serait de retour. Que sa boisson préférée était le cidre brut et qu'il se demandait quelle était donc la sienne. Qu'il n'avait pas souvenir de s'être réveillé chaque matin aussi épanoui. Oui, plein de questions et de confidences qui ne sortirent que sous la forme à peine compréhensible d'un :

« Tu es si... et je...C'est tellement... ! »

Petite pause, histoire d’arrêter le massacre.

« Allons danser Cyryiel. »

Il rougit très légèrement en l'amenant sur la piste. Une main sur ses hanches, l'autre dans la sienne, légèrement surélevée, le sorcier lança la danse au rythme de l'orchestre. D'abord un peu hésitant, il finit par prendre le coup et laissa sa Serdaigle le suivre avec une pointe de fierté. Dans l'engouement de la pratique, le préfet se rapprocha un peu plus d'elle pour lui parler avec discrétion. Le sujet était encore leur petit secret.

« Des changements ? Je prévois toujours de te faire visiter mon humble demeure pour endormir ta vigilance. Quand ce sera fait et que les vacances se termineront et que les cours reprendront je m'arrangerai pour me glisser dans ton dortoir et te kidnapper un soir ! Après tout dépend de toi. Vas tu te laisser faire ? Seras tu la première à m'enlever même ? Qui sait de quoi est fait l'avenir n'est ce pas ? »

Qui sait. Lui, Icarus K. O'Neill, savait déjà bien des choses sur ses sentiments présents et futurs envers Cyryiel. Il ne doutait que d'une seule et unique chose : Allait-il résister longtemps avant de la voler à cette soirée pour lui prouver son affection à l'abri des regards. Une pratique qui n'était plus si  rare entre eux.

Ils dansèrent alors tout les deux, enivrés pas la mélodie qui se jouait à la harpe et qui, selon Icarus, avait fait chavirer bien des cœurs. Les cours qu'il avait pris furent efficace et le Serpentard put se vanter de ne pas faire autant de faux pas que certains de ses voisins, maladroit malgré eux. Tandis qu'il se laissait emporter par cette douce sensation de chaleur, Iko se surprit à observer les autres danseurs. Certains s'en sortaient nettement mieux que d'autres mais tous avait cette étincelle dans les yeux qui démontrait à elle seule qu'ils étaient ravi d'être ici, à danser avec leur partenaire. Cette preuve d'amour entre camarades amoureux laissa le préfet légèrement émue. Lui même aurait voulu montrer à Cyryiel l'étendue de ce sentiment qui brûlait en lui comme un feu-démon. Avec un léger sourire il reprit à la suite de sa Douce.

«  Évidemment que j'y tiens. La question est de savoir si tu te laisseras faire quand ce jour viendras ? »

Mais alors qu'il parlait un puissant bruit se fit entendre, comme si les toilettes du haut avaient toutes explosé en même temps pour faire place à... A quoi d'ailleurs ? Icarus espérait de tout cœur que la douce pluie qui se mit à tomber ne tirait pas sa source dans la canalisation des wc....Cela aurait été, en plus d'être gênant, particulièrement sale. A son grand soulagement, il s’aperçût que l'averse résultait d'un sortilège étant donné qu'elle tombait de nul part. En même temps une pluie dans un sous sol ce ne pouvait être qu'un enchantement. Les gouttelettes commencèrent à s'affairer sur la peau du jeune homme qui ne s'en soucia pas au début. Au début seulement. Une étrange sensation s'empara de son corps et c'est le visage blême qu'Iko sentit son être se métamorphoser.

Ses muscles fondirent doucement, sa taille diminua et il sentit ses courbes devenir de plus en plus marquées. Que se passait-il non d'un kelpy ? L'averse avait formé de petite flaque au sol et, prit d'une curiosité dévorant, le préfet se laissa tomber à genoux pour s'observer dans l'une d'elle. Ce n'était plus lui. Enfin si, c'était lui, mais plus pareil. Icarus mais en fille.
Il, ou plutôt elle, avait les cheveux toujours aussi noir et les yeux toujours aussi gris délavé mais sa coiffure avait bien pris une bonne trentaine de centimètre et sa peau retrouvé une douceur de bébé. Le plus frappant c'était la poitrine. Icarus était un homme et en tout homme qui se respecte il s'était déjà posé la question au moins une fois : Qu'est ce que ça faisait ? Il avait enfin la réponse et c'était plutôt...étrange.

Iko se releva pour faire face à sa partenaire. Non. Son partenaire. Lui qui avait si mal vécu l'expérience du clafoutis de la Saint Valentin, il n'espérait rien de bon pour ce phénomène ci. La voix un peu hésitante il commença avec une nouvelle tonalité plus fluette que la précédente.

« C'est bien toi Cyryiel ? En mettant de coté le dramatique de la situation je dois dire que tu es plutôt bel homme »

Bien que le Serpentard avait désormais le physique d'une fille, il n'en restait pas moins un garçon dans la tête. Complimenter un gars était quelque chose de vraiment très inhabituel chez lui. Logique le connaissant. Dans un instant de panique, le préfet voulut se rapprocher de sa, son, heu...Cyryiel. Et sentit une barrière entre eux. Décidément, avoir de la poitrine était loin d'être une partie de plaisir. C'est peut être à ce moment là, qu'il se rendit compte de sa situation et qu'il vira au rouge tomate.

« Il faut toujours que sa tombe sur nous ! Si j'avais su je t'aurais kidnappé dès le début ! »