[BUMBYDAY] La princesse et la grenouille ϟ Agrippa

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La princesse et la grenouille

ft Agrippa-Jane Goodwin

Un grand jeune homme brun à la large carrure mise en malheur par sa veste à épaulettes faisait le pied de grue devant l'immense porte menant à la Grande Salle. Il avait un air très droit, sérieux et respirant la discipline. Très militaire. Il portait ses cheveux bruns plaqués en arrière avec beaucoup de précision. Il devait sans doute cette coiffure parfaite et mettant en valeur son fin et beau visage à un camarade, ses mains étant manifestement plus habitués à frapper qu'à sculpter. Ses yeux ne se décidant pas entre le vert et le marron se paraient de reflet or à la lumière des bougies magiques, ombrés par ses épais sourcils brun légèrement froncés. Son corps élancé se revêtait d'un splendide costume, loin du sobre smoking moldu pour lequel beaucoup d'élèves avaient opté. Le sien ressemblait à un uniforme militaire revisité par un grand couturier. Couleur sang-de-boeuf son col descendait bas, à mi-poitrine, d'un bordeaux foncé tout comme l’ourlet des manches. Deux sangles décoratives aux petits boutons dorés venaient souligner la carrure des épaules. La fermeture de la veste ceintrée se faisait légèrement décentrée, deux rangés de gros bouton dorés d'un côté, une seule de l'autre. Les bords de la veste étaient de même reliés d'une bande de soie or. Une discrète pochette de poitrine souligné de soie venait compléter le tout. Un veston bordeaux apparaissait sous la veste, elle même recouvrant une chemise blanche à col mao. Le pantalon était bazané et relativement prêt du corps tout en restant fluide, soulignant la ligne de ses longues jambes. La tenue était complétée par une paire mocassin brun foncé. Parfait. Militaire. Le tout paraissait parfaitement neuf. Tout comme le jeune homme à l'intérieur qui prenait un air de renouveau. Princier.

Drew. Drew avait enfilé ce costume que sa cavalière lui avait offert et fait livré. Il était mitigé. Gentille attention ou précaution prise pour ne pas paraître ridicule – ou tout simple être les plus beaux? A vrai dire, Drew se fichait un peu de ce à quoi il ressemblait. Bien qu'il devait avouer que les regards admiratifs qui se posaient parfois sur lui et qu'il prenait soin d'ignorer, son visage neutre gardant son inflexibilité militaire, lui faisait du bien à l'orgueil. Il était beau. Il avait une classe folle. Il était fier comme un paon. Et il était surexcité, bien qu'il paraissait aussi impatient qu'un enfant chez le dentiste. L'art et la manière d'être introvertie en trois leçons, par D.I. Slater.

Il avait hâte de découvrir le lieu du bal. Ils en faisaient un tel mystère, ils avaient même mis un porte-au-loin dans la Grande Salle pour fausser les pistes. Où cela pouvait-il bien se passer ? Une salle secrète ? En dehors du château ? Tout ce qu'il espérait c'était que ça ne se trouvait pas trop près du lac et de ses affreuses créatures. Brrr. Néanmoins, il trépignait d'impatience. Et cette cavalière qui n'arrivait jamais! Sans discrétion aucune, Drew jeta un œil à sa montre d'un air clairement agacé, la seule émotion qu'il manifestait depuis les cinq bonne minutes qu'il attendait. Suivant sa règle numéro un, Agrippa était en retard ! Suivant sa résolution numéro une, Drew était arrivé pile à l'heure puisque Agrippa ne saurait jamais qu'il n'était pas en retard. Logique implacable.

Elle était où, bon sang ?

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- Ecoute moi bien princesse, tu vas avoir cette robe, mais rien d'autre, je ne serai plus ton papa gâteux..... et c'est pour qui ce p'tit chien ?
- Moi ! moi ! moi ! moi !

Je devrais être nerveuse à m'en ronger les ongles, alors que cela faisait une semaine que j'y mettais du vernis pas-bon pour les préserver en vue du grand jour. Stresser à m'en arracher les cheveux que je ne teignais plus pour qu'ils retrouvent leur couleur d'origine. Ca ne m'a pas empêché de leur faire un masque de soin à l'aubépine et au miel pour les rendre encore plus beaux et plus brillants, parce que les lectrices de Sorcière-Hebdo en disent beaucoup de bien. Je devrais avoir passé les dernières heures à faire les cent pas dans ma chambre ou à courir dans tous les sens parce que je n'étais pas prête à l'heure du rendez-vous.
Or, je suis parfaitement calme.
Il faut bien ça, pour coacher Alix Barthelemy.
Mais je coache déjà Drew Slater, alors plus rien ne me fait peur.

Je me suis occupée de moi ce matin, comme une grande. J'ai sorti ma belle robe en velours bleu nuit. J'y ai accroché les petits noeuds et la dentelle, enfilé mes bas et mes chaussures. Pas extrêmement hautes car si l'on danse je vais avoir mal aux pieds, ce serait bête de gâcher la soirée à cause de ça. Surtout que je tiens vraiment beaucoup à tourner sur la piste de danse, parce que ma robe est magique. Le velours ne change pas mais les volants intérieurs sont cousus de minuscules perles qui brillent et reflètent la lumière. Non, je ne suis pas "une boule disco", comme disent les Moldus, je suis un bijou sur pattes ! C'est mon papa qui sera ravi quand je lui enverrai une photo. Et la facture. J'espère que Drew aimera bien, mais pour l'heure je suis très concentrée sur ma tâche : coiffer, maquiller, habiller et même épiler Alix pour qu'elle soit parfaite. Elle est comme Drew, elle a beaucoup de potentiel. J'en suis persuadée alors je ne baisse pas les bras, et je fais bien car le résultat récompense tous mes efforts.

Agrippa •• Magnifique.

Magnifique travail. Magnifique jeune femme. Je suis une Grigri comblée.
Je regarde l'heure.
Je suis une Grigri comblée en retard.

Vite, je dévale les marches des dortoirs en finissant de fixer la fleur dans mes cheveux, ce qui est tout de même exceptionnel. Je m'arrête devant le premier miroir que je trouve pour réajuster le tout. Je ne peux pas me présenter toute échevelée à Drew, tout de même ! Je sors en trombes de la salle commune et, enfin, j'arrive en vue de la Grande Salle. On dirait que tout le monde m'a devancée... mince. Je redresse les épaules, bien décidée à ne pas pâlir devant un nouveau "tu es en retard" de mon cavalier. Faisons comme si tout cela était prévu dans mon planning de relookeuse over-bookée !
Je m'avance prudemment en regardant autour de moi, pour voir où il se cache. Il doit bien être là... impossible qu'il soit en retard. L'idée qu'il ait écouté ma première leçon, ou même qu'il m'ait posé un lapin, ne me traverse absolument pas l'esprit. C'est Drew, enfin. Il n'y a plus grand-monde devant les portes, sauf un charmant jeune homme qui porte le même costume que j'ai fait faire sur-mesure sur Drew...
Quand je le reconnais, je suis trop prêt pour faire demi-tour sous le coup de la panique qui est revenue, sournoise.

Agrippa •• Dreeew !

Aaaaaaaaaaaaaa[...]aaaah ! Inspire à foooond, Grigri, pas d'évanouissement ! Après tout, c'est de ma faute s'il est aussi classe. C'est moi qui ai fait tant d'efforts pour lui trouver un costume à la hauteur, qui lui aille si bien, et pas seulement physiquement. Les détails rappellent quelques traits de sa personnalité, je ne les ai pas trouvés toute seule, j'ai demandé conseil à Wes, et je suis très contente du résultat ! J'espère que lui aussi.

Agrippa •• Tu aimes ton costume ?

Pour une fois que je ne parle pas de moi. Je souris, un peu timidement. Il est encore plus impressionnant que d'habitude, j'espère être à la hauteur.
Pff, Grigri ! De quoi te plains-tu ? Tu connais très bien les bals et c'est Drew qui est censé apprendre. Alors, ressaisis-toi et fais ton travail ! Je sors une petite fleur semblable à celle que je porte de ma pochette. Je les ai choisies aux couleurs de Gryffondor, ou à celles de Gryffondor et Poufsouffle, si l'on veut : rouge et or.

Agrippa •• Tiens, pour qu'on soit assortis ! Tu peux la mettre dans ta pochette, hihi.

J'ai hâte de voir ce que le bal nous réserve ! Nous avons rendez-vous dans la Grande Salle, je me demande bien pourquoi...

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Enfin Agrippa était là.

Drew l'avait vu venir de loin. On ne pouvait pas la rater. Elle était tout à fait charmante, même Drew qui avait horreur du côté too-much de ses tenus la trouvait jolie. Belle. C'était rare de la voir avec ses cheveux naturels. Ils était pourtant beaux, blonds et longs. Elle portait bien les fleurs. Et sa robe lui allait magnifiquement. Très sage, contrairement à ce que certaine – ou certains, hein Sandy ; Drew n'allait pas oublier ce qu'il avait vu – avaient choisis. Le bleu nuit faisait ressortir sa peau et ses cheveux clairs. Il aurait du l'interpeller quand il se rendis compte qu'elle le cherchait ; ils n'étaient pourtant pas si nombreux et il était facile à voir, non ?

Ce n'est que lorsqu'elle faillis lui passer à côté qu'il avait tendu le bras. Arrêté dans son mouvement par l'exclamation de la jeune fille. Tendu, il s'attendait à ce qu'elle lui saute au cou, ça lui aurait tant ressemblé. Heureusement, elle n'en fit rien, se contentant de le regarder avec une expression mélangeant excitation, nervosité, adoration et... ce drôle de regard Agrippien là, mi-effrayant mi-adorable.

S'il aimait le costume ? Euh...

« Je m'en moque en fait, dit-il froidement. Il ajouta immédiatement après d'une voix plus forte espérant couvrir ce qu'il venait de dire, oui ! Oui oui, je-je l'aime. »

Sourire un brin forcé et gêné. Agrippa et Wes lui avait bien dit que c'était pas toujours sympa de dire ce qu'on pense. Alors aussi indifférent soit-il à sa tenu, il se dit qu'il valait mieux mentir légèrement pour faire plaisir à Agrippa qui c'était donné tant de mal. Et puis, il y devait avouer que les boutons l'avaient presque rendu gaga. Un splendide dragon enroulé sur lui même était gravé sur chacun d'eux. C'était sophistiqué et à la fois très personnel.

Légèrement intrigué, Drew saisis la jolie fleur. C'était pas aux garçons d'en offrir une à la fille normalement ? Il lui semblait pourtant que s- oh, c'était pour être assortis ? Tout s'expliquait. Il était vrai que vu comme ça, ils n'avaient rien d'un couple – ce qui ne dérangeait pas foncièrement le jeune homme, qu'on le croit en couple avec cette fille ne l'enchantait pas plus que ça, bleue nuit et rouge foncé. Même si les deux couleurs étaient jolies ensemble. Drew glissa délicatement la fleure rouge et or dans sa pochette. Le voilà entièrement paré aux couleurs de sa maison, bien que plus sombre.

« Eh bien... Merci. Tu-tu veux prendre mon bras ? »

Oui, Drew retenait vite les leçons. Les appliquer c'était autre chose. Mais il ne voyait pas de problème à ce que la blonde lui tienne le bras. Elle était pas bien grande par contre, il se demandait si ça ne la gênerait pas. Et il était hors de question qu'il lui tienne la main !

« J'ai hâte de savoir où ça mène, s’exclama-t-il, en passant la grande porte, tout excité. Il y a un porte-au-loin, ça doit forcément être un endroit un peu spécial ! »

Le grand et mystérieux Drew venait momentanément de se transformer en un gamin à qui on promettait une surprise et n'avait qu'une chose en tête : fête foraine ! Pour Drew c'était un peu ça, la promesse de ce porte-au-loin ressemblait à l'aventure ou le mystère. Ce qui ne manquerait pas de pimenter un peu ce bal qui semblait promettre de l'ennuie ou de un agacement mortel.

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Je dois avoir les joues roses et les yeux qui pétillent quand je regarde Drew, heureusement que j'ai mis des tonnes de fond de teint et que l'éclairage des bougies est ténu. J'attends beaucoup de sa première réponse, j'ai fait des efforts monstrueux pour trouver LE costume qui lui irait, et comme j'avais déjà trouvé ma tenue, je me suis mis la pression sur ça les derniers jours. J'ai lancé quelques leçons de savoir-vivre entre deux achats, mais j'étais tellement nerveuse que je ne m'en rappelle pas la moitié, et peut-être que Drew aussi. Je ne pourrais pas lui en vouloir, il y avait vraiment beaucoup à faire en peu de temps. Il ouvre la bouche pour répondre, son expression imperturbable, et lance soudain d'une voix plus forte :

Drew •• ... oui ! Oui oui, je-je l'aime.

C'est tellement convaincant que je croirais presque avoir imaginé les premiers mots. Je le fixe un instant sans rien dire. Je me demande s'il me prend pour une idiote, parce que je sais bien, j'ai compris, que Drew était un peu imperturbable comme garçon, et que les jolis vêtements ce n'était pas sa tasse de thé (vert). Je souris.

Agrippa •• Tant mieux, ça me fait plaisir !

C'est un peu triste qu'il n'aime pas, peut-être qu'il n'a pas fait attention aux dragons ? Une idée de Wes, ça, mais comme on ne pouvait décemment pas en broder partout, j'ai choisi les boutons ! Je lui dirai qu'il a adoré. Je me rends compte, en tendant la fleur à Drew, que j'ai oublié de lui expliquer précisément à quoi ça servait, mais il semble avoir compris tout seul. Je re-souris, plus sincèrement cette fois.

Agrippa •• De rien ! Ah... si tu veux !

J'avais un peu peur de l'embêter en m'accrochant à son bras toute la soirée, mais s'il me le propose... Je suis contente qu'il y ait pensé tout seul ! Le professeur de savoir-vivre en moi est fière de son élève. Je lui prends le bras en levant les yeux vers lui, et me rappelle à quel point il est grand. Voilà pourquoi j'aurais dû mettre des talons aaaaah, c'est pas possible d'être aussi tête-en-l'air ! Je plisse les yeux en franchissant la porte de la Grande Salle. On va avoir l'air ridic-

Drew •• J'ai hâte de savoir où ça mène. Il y a un porte-au-loin, ça doit forcément être un endroit un peu spécial !

Ah, non, je... bon. Je fixe un peu Drew comme s'il s'était soudain transformé en boursouf, mais c'est pas grave, j'aime bien les boursoufs aussi.

Agrippa •• Je... je t'avoue que je n'en ai aucune idée. J'espère que ça sera romantique !

Par exemple des jardins avec des fontaines illuminés de lucioles ou ces magnifiques sculptures de glaces qu'ils font à Beauxbâtons, paraît-il ! Ooooh peut-être qu'ils nous portoloignent à Paris ? Ou à Venise ? On dit bien portoloigner, pas vrai ? Je m'avance dans la Grande Salle, toujours au bras de Drew, et je le vois. Bizarrement, je ne me sens pas aussi emballée que lui. Sûrement la perspective de me faire chatouiller le nombril dans un tourbillon de couleurs. Il y a plus délicat, comme moyen de transport. Enfin. J'observe les couples qui nous précèdent et, lorsque vient notre tour, j'attrape le regard approbateur de Drew avant l'objet ensorcelé :

Agrippa •• À trois ?

Et je n'ai pas le temps de compter, en fait, ça se passe trop vite. Pardonne-moi Drew de me raccrocher dans la panique à ton bras comme à une bouée de sauvetaaaage. Mes pieds touchent le sol et je reprends petit à petit mon équilibre. Immédiatement, je sens que quelque chose ne va pas. C'est sombre, mais beaucoup trop... humide. Ca résonne. C'est bruyant. Il y a de la musique, mais ce n'est assurément pas du classique. Je cligne des yeux et je regarde vraiment autour de moi, dans cet espèce d'égout géant (l'odeur en moins), et la seule chose que je trouve à dire c'est :

Agrippa •• Ils ont amené un groupe de rock ?

Même les conseils de Sorcière-Hebdo ne me sauveront pas.

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Un endroit romantique ? Gnh.
A la simple évocation de cette possibilité, le visage de Drew se referma. Son expression de chiot jouant à la balle venait de s'estomper. Par Merlin, s'ils se retrouvaient dans un lieu romantique avec tout ces couples heureux et amoureux, il ne saurait comment gérer. Gérer Agrippa, mais surtout se gérer lui. Wes et Holmes dans une ambiance romantique, la vil sorcière dansant un slow dans ses bras, l’envoûtant de ses jolies yeux. Il en avait le cœur serré d'avance. Drew voulait bien que son frère tombe amoureux de n'importe qui, sauf de Sloan. Et de quelques autres filles pas fréquentables à ses yeux. Il était trop fragile sont Bambi – ce petit fan d'une histoire moldue pour enfant.

Il ruminait, dans la queue. Étrangement, sentir la jeune fille à son bras le rassurait un peu. Il se sentait moins seul, même s'il aurait espéré mieux comme compagnie. Au fond, il ne pouvait pas reprocher grand chose à Agrippa. Elle était gentille et avait bon fond. Elle était juste agaçante. Quoique, il commençait à s'habituer et à trouver ça quelque peu sympathique. Parfois.

« A trois ? »

Drew hoqueta quand il entendis ses mots. Il n'avait pas fait attention à elle et avait avancé la main sur l'objet de téléportation. Emporté dans son élan, il ne put qu'adresser un regard encourageant à la jeune fille qui semblait nerveuse. Tout le monde n'avait pas l'habitude de ce genre de transport. Drew, lui, utilisait de nombreux porte-au-loins pour se déplacer dans les montagnes – c'était moins dangereux que les balais à proximité des dragons et pour rejoindre les différents moyens de revenir à Londres. C'était un vrai périple, mais il avait toujours aimé ça.

On voyait bien son habitude alors qu'il apparut souple sur ses jambes et stable, son amie accrochée à son bras comme une acromentula à sa toile alors qu'autour d'eux, la plupart des jeunes étaient un peu pâle ou désorientés. Drew par contre laissa tomber son expression froide pour des yeux brillants et une bouche légèrement entre ouverte. Il observait le plafond, puis posa les yeux l'immense statut en face d'eux, ahuris. Il faisait sombre, humide. C'était grand, ça raisonnait. Des statut de serpents longeaient la salle. Il pouvait apercevoir dans l'ombre des ouverture circulaire. C'était. C'était.

« - […] de rock ?
- La chambre des secrets, lâcha-t-il d'une voix ahuris. »

Puis la surprise laissa place à l'excitation. Il délivra son bras et fit un tour sur lui même, se fit bousculer par un couple qui venait d'arriver par porte-au-loin et ne leur décocha pas le regard noir habituel, trop pris dans sa dégustation visuelle. Il stoppa face à Agrippa, les yeux fous, un semi sourire enthousiaste et fou de bonheur collé à la face et l'attrapa par les épaules la secouant légèrement, son visage baissé vers le sien.

« C'est la chambre des secret !!! De Salazar Serpentard ! La chambre des secrets !!! »

Drew n'avait plus aucune envie de danser – s'il avait eu envie un jour – ou de chaperonner son meilleur ami – ce qui ne saurait pourtant tarder – il voulait juste s'enfuir dans les tunnels explorer tout ça. Au diable le basilique enfermé quelque part, il vivait une partie de l'année avec des dragons se posant sur le toit de sa maison. Ils l'avaient même fait consolider avec de la magie, un jour où un dragon un peu trop gourmand c'était posé, les craquements de la charpente avaient donné des frissons !

Ayant complètement oublié sa cavalière, le jeune homme observait les différents passages s'ouvrant à lui, hésitant sur lequel emprunter.

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Drew •• La chambre des secrets.

Non : la pire salle de bal que j'aie jamais vu de toute ma vie. Drew a l'air ahuri, mais je le suis tout autant, si ce n'est pour des raisons différentes. Qu'est-ce que c'est que ce décor glauque ? Et ces murs humides ? Et... et le plafond goutte ! Mais enfin, qu'est-ce que ça veut dire ? Et cette horrible statue vraiment immonde à qui l'on a enfoncé une boule disco dans la bouche ?! Merlin, réveille-moi ! Je préfère encore rentrer dans ma chambre et rêver au bal parfait dans mon lit ! Drew me lâche pour faire un tour sur lui-même mais je le sens à peine, trop ébahie par cette vision d'horreur. Moi qui pensais que ce serait enfin un chouette Bumblebee Day ! Pourquoi le directeur gâche toujours tout ? Ca explique qu'il passe son temps à se cacher de tout le monde !!! Mais je ne suis pas au bout de me surprises. Drew revient vers moi et m'attrape par les épaules.

J'aurais sûrement imaginé des choses s'il ne s'était pas mis à me secouer, trop rapidement pour ma grande imagination, en répétant :

Drew •• C'est la chambre des secret !!! De Salazar Serpentard ! La chambre des secrets !!!
Agrippa •• Iiiih.

Mais lâches-moiiiii ! Je suis trop étonnée pour parler alors que je rêverais de lui dire que je m'en fiche de quelle chambre c'est, ça peut bien être le réduit de Rowena Serdaigle ou le dressing-room de Godric Gryffondor, qu'est-ce que ça change ? C'EST MOCHE, PAR MERLIN. TERRIBLEMENT MOCHE. CA NE DEVRAIT PAS EXISTER. Et les autres élèves qui font la fête, tranquilles. N'y a-t-il donc personne pour relever L'AFFREUX MANQUE DE GOÛT du décorateur ? Je m'insurge intérieurement, si fort que je ne me rends pas compte que Drew est en pleine contemplation des passages secrets. Je regarde dans sa direction et m'interroge sur ses intentions. Ah, non ! Pas question que je reste seule dans cet endroit horrible ! Il n'a tout de même pas l'intention de... me planter là pour explorer les environs ?

Agrippa •• Qu'est-ce que tu fais ? Où tu veux aller ?

Vieeeeens on reste là si tu veux mais pars pas dans des égouts tout dégoûtants, pitié, ma robe n'y survivra pas ! Tu veux pas voir le buffet ? Parler à des gens ? Danser ? N'importe quoi mais pas d'expédition douteuse dans des lieux sombres, puants et humides, brr. Je tire timidement sur sa manche.

Agrippa •• Tu veux pas danser ?

Le ton est désespéré et la voix basse, peut-être trop pour la musique fracassante qui résonne dans ce sous-sol ma foi très bien insonorisé. On ne se serait douté de rien depuis en haut !

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Où il voulait aller ? C'était une bonne question ! Dans des milliers d'endroits qu'il se soupçonnait de ne pas soupçonner. C'était la Chambre Secrète de Salazar Serpentard après tout ! Il n'osait pas imaginer tout ce qui pouvait s'y trouver. Et si... Et si il se retrouvait face au basilic. Oui, ça serait problématique. Il faudrait qu'il pense à regarder par terre s'il explore les tunnels ou porter des lunettes. Il paraît qu'on est seulement pétrifiés si on ne croise pas son regard de nos propres yeux. Ca marche si on regarde à travers quelque chose. Bon c'était un peu voir totalement inconscient de ne serait-ce que penser à ça, mais tout de même, un basilic. Enfermé par Salazar Serpentard en personne ! Quoique, il était presque sûr que les professeurs s'étaient assurés de l'enfermer loin de tout dans un endroit où il ne pourrait croiser le regard de personne. Drew espérait néanmoins qu'il le libérerait une fois la fête passée, c'est la moindre des choses à faire pour respecter la mémoire du grand – bien que mauvais – homme que fut Salazar Serpentard. Après tout, tant qu'il ne pouvait se baladaer pas dans le château, les élèves ne craignaient rien.

Drew retint un « oui, euh... hein ? » absolument mou quand Agrippa lui tira la manche. Il était presque à se mettre sur la pointe des pieds pour voir si il n'y avait pas des choses à faire plus loin, d'autres passages et... La statut était si tentante !

« Tu veux danser, demanda une petite voix que Drew ne manqua pas d'entendre. »

« Non ! » aurait été la plus sincère des réponses. Comme si il pouvait avoir envie de danser dans un tel lui ? Escalader, visiter, ramper, courir, oui. Danser, non. Il se tourna vers elle, l'air contrarié, la mine semblable à celle qu'il aurait tiré en grondant une enfant capricieuse, puis il croisa son adorable regard et il se demanda si elle était pas animagus de chiot. Il ne se démonta pas et ouvrit la bouche. Alors, une petite voix raisonna dans sa tête. Il se demanda une seconde qui c'était puis le doute s'envola quand la voix repris :

Hey Drew, écoute moi, déclara le Wesley dans sa tête. Tu peux pas lui faire ça. Elle a fait tant pour toi.
- Je juge que venir à cette fête compense déjà tout les services rendus, grumph !
- Mais elle était si ravis que tu sois son cavalier.
- hum?
- Fais pas ta mauvaise tête ! Accorde lui une danse, offre lui un verre, fais quelque chose. Je sais que tu es gentil, fais un effort pour elle. Sinon fais le pour moi. Alleeeeer, pour moiii ! S'il te plaît.

Maudit Bambi trop mignon même dans sa tête !
Le jeune homme hésita un instant mais il ne put résister au Wesley qui faisait ses yeux de bébé faon mouillé dans sa caboche. Il roula des yeux, pris une inspiration et grogna doucement avant de se tourner vers Agrippa. Il avait l'impression d'avoir réfléchis longtemps alors que seuls quelques secondes étaient passés en fait.

« J'ai pas envie de danser, commença-t-il. Mais... Mais tu veux boire quelque chose ? »

En beau diable, il s'était arraché les derniers mots. Un regard mental tourné vers la statut, il disait clairement : « désolé maître Serpentard, mon cœur aussi est déchiré par ce choix. » Il précéda alors Agrippa avant de s'arrêter, lui prendre le bras et continuer son chemin vers le buffet où il se servis du punch sans alcool.

« Euh... Tu veux quoi ? »

Date d'inscription : 29/09/2013

Ce n’était pas qu’il était inquiet, per se, il était juste conscient que les rassemblements de foules et en plus particulier les bals avec ses pairs n’étaient pas l’élément naturel d’un certain gryffondor cher à son cœur. Il espérait juste que sa cavalière ne l’avait pas ~~obligé~~ convaincu à porter un déguisement de prince qui aurait raison de la patience de Drew en moins de temps qu’il en faut pour dire « baguette.» Le poufsouffle se fraya un chemin à travers la foule jusqu’à la table du buffet en se disant qu’il allait juste vérifier que tout se passait bien, l’air de rien et puis c’est tout.

A sa grande surprise, le couple n’était absolument pas grimmé dans une parodie de conte de fée. Sa camarade portait une très belle robe qui contrastait avec la tenue du gryffondor. Pas de rose ou de guimauve. Wesley était devenu un expert en traduction de micro-expressions Slaterienne. Et la position de son froncement de sourcil lui apprenait que son cher meilleur ami n’était pas contrarié, c’était déjà très bien, il était fier de lui! Wes s’arma de son sourire le plus naturel avant de lancer joyeusement à ses amis.

« Bonsoir ! Belle soirée pas vrai ? »

Jefferson pour l’Oscar, attention ! Il inclina légerement du chef en croisant un bras sur son torse pour les bonnes manières de Miss Agrippa.

« Tu es très élégante, Agrippa. »

Le jeune homme était véritablement heureux de les voir ensemble, Drew avait du mal à communiquer et Agrippa n’avait pas la langue dans sa poche, avec une fille aussi amusante et extravertie qu’elle, son parfois mutique ami n’aurait jamais à chercher un sujet de conversation. Miss Goodwin étant une Lady, elle savait mener une conversation à merveille, il avait toute confiance en elle. Le jeune homme était persuadé de la bonne influence de cette dernière et puis ils étaient bien assortis, « La princesse et le Dragon ». Son meilleur ami devait même être de plutôt bonne humeur comme il prenait le bras de sa cavalière sachant à quel point les contacts physiques étaient rares chez lui. Minute papillon ! Drew prenait le bras d’Agrippa Goodwin ? Et subitement une petite ampoule sembla s’illuminer au dessus des cheveux bruns tandis qu’avec sa meilleure poker face, soit pas terrible, il fit mine de regarder sa montre, montre qu’il avait complètement oublié dans son dortoir avant de s’exclamer.

« Oh, vous avez vu l’heure ! Vous êtes allés danser ou pas encore ? Bon, en tout cas, moi, je vous interromps pas plus longtemps, je dois filer. Je vous laisse tous les deux. Seuls. Agrippa et toi. Rien que tous les deux. Tous seuls. SEULS. A plus tard ! ~ »

Subtilité visée: Serpentard Level! Wesley récupéra deux verres sur le buffet, articula un « Merci beaucoup » en direction de la jeune fille tandis que son cavalier ne regardait pas. Agrippa était véritablement un ange, un ange sans ailes oui, donc un peu en gros comme une personne en fait, certes ! Mais le sentiment était là, il devrait vraiment trouver un moyen de la remercier pour sa gentillesse d’une manière ou d’une autre. Il jeta un dernier regard vers son meilleur ami, ponctua le tout d’un clin d’œil hyper discret pour bonne mesure avant de filer en riant intérieurement comme un méchant des films des années 30 qui tortille sa moustache. Bambi out !

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Aller au bal avec Drew Staler, relooker la grande Alix Barthelemy, être en retard, prendre un portoloin, débarquer dans des égouts (excusez-moi de me répéter mais je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre), constater qu'il n'y a pas de musique douce (pour les slows !) et que son cavalier semble plus intéressé par l'exploration de cavernes humides, tout ça en début de soirée, c'est un petit peu trop d'émotions pour mon petit coeur de jeune fille. J'ai un peu de mal à me ressaisir et mes oreilles bourdonnent à cause de la musique. Je l'entends à peine et je suis étonnée d'entendre Drew me répondre.

Drew •• J'ai pas envie de danser. Mais... Mais tu veux boire quelque chose ?

Déceptioooooon ~ Non, ne te laisse pas abattre, Grigri !

Agrippa •• Oh... oui ! Oui, je veux bien, hihi.

C'est bien ! On inspire un grand coup et on reprend le dessus ! Drew se dirige vers le buffet, ou vers l'endroit où il doit se trouver, je lui fais confiance, je ne vois rien avec tous ces gens. Je savais que j'aurais dû mettre de plus hauts talons. Surtout si on ne va pas danser, pff ! Drew m'étonne un peu quand il se retourne rien que pour reprendre mon bras, mais c'est un étonnement tout à fait positif, rien qui implique un petit sursaut de ma part, bien sûr... bien sûr. Je lui souris, un peu crispée au début, et puis ça va mieux. Il fait des efforts, je suis super fière. Même si la soirée est un peu nulle à cause de l'endroit et de la musique, Drew met en pratique tout ce que je lui ai appris. S'il est comme ça jusqu'à la fin de la fête, je considérerai que l'exercice est réussi haut la main ! Je pourrais peut-être lui donner un diplôme ? Hihi. Ce serait drôle ! Il faudrait que je le dise à Wes...

Agrippa •• Weeeeeees !

Je n'ai pas eu le temps de répondre à la question de Drew car l'homme de la situation apparaît près de nous.

Wesley •• Tu es très élégante, Agrippa.
Agrippa •• Hihi, merci. Tu es très classe toi aussi. J'aime beaucoup ton costume moldu, ça te va très bien.

Ce qui n'est pas le cas de tout le monde dans cette salle, bien sûr, je le sais j'ai l'oeil très acéré pour ces choses-là. Mais je ne vais critiquer personne, on ne peut pas tous avoir un sens de la mode aussi développé que le mien. Quand j'ai fini de sourire bêtement au compliment de Wes (je suis comme ça, moi, ça me touche les petits mots gentils), je me tourne vers Drew pour essayer de me rappeler ce qu'il était en train de me dire. Ca va me revenir... Un petit silence s'installe entre nous trois et je me demande s'ils attendent sur moi pour répondre. Je vais avoir l'air stupide... Je baisse les yeux sur ce qu'il y a devant nous, le buffet en fait, oh ça me revient ! Les boissons !

Agrippa •• Je v-
Wesley •• Oh, vous avez vu l’heure ! Vous êtes allés danser ou pas encore ? Bon, en tout cas, moi, je vous interromps pas plus longtemps, je dois filer. Je vous laisse tous les deux. Seuls. Agrippa et toi. Rien que tous les deux. Tous seuls. SEULS. A plus tard ! ~

-ais prendre du jus de citrouille, merci. Je cligne bêtement des yeux. Où il va ? Qu'est-ce qu'il a dit ? Mais il se penche et chuchote quelque chose que je comprends très bien, cette fois, et qui me rappelle pourquoi on est là. Je lui fais mon plus beau sourire, heureuse. J'aimerais pouvoir lui dire comme Drew s'est bien comporté jusque là, mais devant lui ce ne serait pas très poli. Ce serait comme bavasser sur les performances scolaires mirobolantes de son enfant en lui tapotant la tête gentiment, hihi.

Agrippa •• Wes est tellement a-do-rable ! Mais il avait l'air pressé, hihi. C'est dommage qu'il ne soit pas resté un petit moment.

Je ne pouvais pas lui reprocher de vouloir retourner au bras de sa cavalière ! Mais ça ne m'aurait pas dérangé de lui parler aussi, je ne la connais pas très bien. Après quelques secondes de battement, je regarde Drew et j'ajoute :

Agrippa •• Au fait, je vais prendre du jus de citrouille, merci !

Un malaise ? Quel malaise ?

Invité **Invité**

Drew eut un frisson de soulagement à l'entente d'une voix qui lui était tout particulièrement agréable. Alors, qu'il se servait un grand verre de coktail au doux relents fruités – pas bien Drew, on sert d'abord les dames, sale gosse - il tourna la tête vers l'arrivant et un fin sourire se dessina sur son visage. D'un rapide coup d’œil il s'assura que la Holmes n'était pas à ses côtés. Le voyant seul son regard pris une air satisfait qui rendait son sourire un peu malsain.

Drew aurait bien parlé à son ami, voir subtilisé pour s'enfuir à toutes jambes dans un coin un peu plus tranquille. Ou non. Peu importait tant qu'il était avec son sécurisant frère d'âme. Seulement, il s'arrêta dans sa lancé en voyant le regard de son ami changer. Il avait beau être complètement à l'ouest avec les gens, il savait décrypter son ami presque aussi bien que celui-ci le faisait. C'était un regard annonciateur d'un grand désespoir parce qu'il s'attendait déjà à ce que Wes face mine de partir. Trop facile. Même sans un coup d’œil à sa non-montre il avait compris qu'il pouvait rayer ses espoirs d'une soirée entre potes.

Ses yeux se voilèrent de dépits et hurlaient manifestement « ne me laisse paaaas ». Même sa bouche s'ouvrait sur une protestation muette. Et puis, plus son ami ajoutait des mots, plus ses yeux s'assombrissaient, plus il se fermait.

Wes... Tu va pas t'y mettre, pas toi... implorait-il intérieurement.

Habituellement il n'aurait sûrement pas souligné cette accumulation. Mais c'était Wesley, son exception dans bien des domaines. Étrangement, tout, TOUT semblait plus claire avec lui. Pour le meilleur comme pour le pire.

Ses yeux lui lançait des éclairs alors que le métisse se servait deux gobelets. Deux gobelets. Argh, il le détestait encore plus! Saleté de Holmes, il lui apportait même à boire ! Elle le méritait vraiment pas ! Il détestait son ami. Pour de faux. Jamais Drew ne pourrait éprouver autre chose que de l'amour pour lui.

« Wes est tellement a-do-rable !
- A-do-rable, répéta-Drew tout bas en le regardant partir, particulièrement déçu.
- C'est dommage qu'il ne soit pas resté un petit moment. »

Drew ne te le faisait pas dire petite Agrippa.

A la demande de la jeune fille, Drew se retourna vers le comptoir, détacha encore son bras du sien, de sorte qu'elle ne le tenait désormais même plus de sa petite main. D'une main légèrement crispée il versa du jus de citrouille dans un gobelet et le donna à sa cavalière, le visage fermé. Les experts en Slater devinerait tout de suite qu'il était préoccupé. Les autres le trouverait comme d'habitude. Soit froid et aigris. La différence était fine et discrète mais significative.

Sale soirée.

[BUMBYDAY] La princesse et la grenouille ϟ Agrippa XKuqL

Des cris éclatèrent alors. Drew se tendis et jeta un œil au dessus des gens. Au loin des canalisations éclataient. Il eut à peine le temps de s'en rendre compte qu'une pluie torrentielle s’abattit sur eux à leur tour. Alors qu'ils étaient tous censés être imperméables, il se sentis recouvert de liquide. Comment se faisait-ce ? En plus il n'y voyait presque pas à cause des torrents qui s'abattaient de partout. Il se mit à chercher Agrippa en agitant les bras, se préoccupant étonnement d'elle. C'est alors que la pluie se taris, devenant une fine pluie qui continuait de couler sur sa peau. Étrange. Étrange. Étra-

Le jeune homme perdis soudain l'équilibre et se retrouva sur les fesses. Le gobelet qu'il tenait à la main s'était renversé sur son visage. Contrairement à la pluie, il ne faisait que couler à sa surface, le sort l'empêchant effectivement de le mouiller...

« Ouch ! »

Malaise. Il connaissait cette voix. Cette voix un brin éraillée et au ton un peu trop haut pour ce qui aurait dût passer entre ses lèvres. Lèvres qu'il toucha du bout de ses doigts devenus fins, extensions d'un main plus petite bien que toujours rugueuse. Ses lèvres étaient plus épaisses et... collantes ? Il toucha le reste de son visage sans ménagement et sous l'effarement se redressa encore. C'est alors que des mèches brunes passèrent dans son champs de vision. Elles attirèrent son attention sur sa tenue. Une robe. UN ROBE !

Poussant des hoquets paniqués, Drew se devinant déjà changé en sa jumelle présumée attrapa le tissus blanc recouvrant ses jambes. Une robe recouvrait entièrement ses jambes... Son intuition lui fit deviner la cause de son incompréhensible chute. Vivement il releva son jupon qui vint se poser un peu trop haut sur son genou et glissa brusquement. La jeune fille qu'il était devenu poussa un petit cris en cachant son intimité vivement. Elle était aussi gênée que les gens puissent voir ses gambettes jusqu'à la cuisse que de voir elle même cette parti de son corps de femme. Elle en avait même oublier ses fichus talons.

Et c'est alors qu'elle eut un flash. Raide et tremblante elle finis de couvrir ses pieds de sa robe longue en baissant lentement le regard vers... un bustier tout juste remplis. Elle n'avait toujours pas plus de poitrine et en fut étrangement triste.

Comment ça c'était pas la préoccupation habituelle d'un garçon ?

Invité **Invité**

Je sirote mon jus de citrouille en regardant autour de moi. Il y a un petit moment de battement et je sens venir le silence prolongé annonciateur de malaise. Mais j’ai vu pire ! J’ai des tas de sujets de discussion dans la poche, du plus banal au plus sophistiqué, il suffit de demander !

Agrippa •• Alors comme ça, il paraît que...

Malheureusement pour vous, vous n’aurez jamais un aperçu de mon talent, car c’est l’heure de la douche. Froide. Déjà que je n’aime pas les douches (les bains, c’est mieux ! Surtout au lait de coco, ça agresse moins la peau), mais froide en plus...

Agrippa •• Iiiih !

En plus, je perds de vue Drew et tout le monde panique. Tu m’étonnes. Au moins, je me sens moins seule. Mais c’est ce qui me permet de réaliser le changement : ma voix. Elle vient de passer de suraiguë à surgrave, comme un adolescent de quatorze ans aux cordes vocales en pleine mutation. Sauf que je ne suis pas un adolescent de quatorze ans, je suis une jeune f-

Agrippa •• HIII.

MON JOLI CORPS DE JEUNE FILLE EN FLEUR, MERLIN ! Vite, vite ! Je cherche mon sac, plus de sac, ma robe alors, plus de robe, un pantalon, et des poches, et ces mains immenses qui tâtonnent et... enfin, le voilà ! Le miroir que je garde toujours sur moi. Je l’ouvre et regarde mon visage.
Oh, pas mal.

Mais non ! C’est horrible ! Je suis un garçon !

Agrippa •• Dreeeew...

Le ton geignard jure avec cette voix affreusement masculine, tandis que je cherche mon cavalier du regard. Enfin, mon ex-cavalier. Je ne vois rien. La personne qui est en face de moi n’est pas Drew, c’est une fille. Une petite brune en robe rouge étalée sur le sol, qui vient de... soulever ses volants, certes. Je grimace devant ce geste peu approprié mais ne dis rien jusqu’à ce que la fleur attire mon attention. Lentement, je lève le bras et palpe mes cheveux devenus courts. Mes doigts ne trouvant rien, mon regard ose se baisser sur mon torse (pas mal le costume) et j’y vois la petite fleur jaune et rouge que Drew portait ainsi. La sienne est fichée dans ses cheveux. Je me baisse et fait un geste dans sa direction, je ne sais pas ce qui me passe par la tête : la lui arracher pour la donner à celui que j’ose encore espérer retrouver dans la foule ? La remettre en place ? Je suspends mon geste au dernier moment et fronce les sourcils.

Agrippa •• Relèves-toi enfin, c’est terriblement indécent.

Tu ne peux pas te comporter en fille ridicule devant la spécialiste en la matière, Drew. Même si la dite spécialiste ne peut plus te montrer l’exemple. Je me redresse et lui tends la main pour l'aider à se relever.

C’est pas pour dire, Drew, mais je serais presque plus galant que toi.

Ne t'en fais pas, la leçon n'est pas terminée. Je dirais même qu'elle n'est pas gâchée. Mais avant, je dois me plaindre, c'est important, sinon je vais pleurer et un garçon qui pleure, c'est plus horrible que tout.

Agrippa •• Je savais que ces canalisations n'étaient plus en état ! Je vais le dire à mon père, il collera un procès au directeur, tu verras !

Oui, parce que mon papa c'est un homme important, et il sera outré d'apprendre que sa chère petite fille n'est plus une petite fille mais un grand jeune homme plein de testostérone. D'abord.

Invité **Invité**

Sa surprise paniquée et son dépits – pourquoi avait-il une si petite poitrine - prirent fins quand elle entendis sont nom. Un garçon venait de geindre, l'appelant à l'aide. Son premier réflexe fut de regarder si Wes – la jolie Wes - avait des problèmes, ne trouvant pour se rassurer qu'une foule affolée, puis elle se rendit compte que ce n'était pas sa voix qu'elle avait entendue et qu'elle provenait d'au dessus d'elle. Ses yeux se levèrent et elle se trouva nez à nez avec un blondinet qui la fixait avec le même effarement. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre que ce devait être Agrippa. Tout le monde avait été transformé par une potion de genre ! Ce devait être ça. Sans doute se trouvait-elle dans l'eau des canalisations qui avaient lâchées... Mais alors... Un coup monté, forcément !

La jeune fille qu'il était devenue observa sa cavalière – euh non, son cavalier – accroupi face à elle. Son visage aux traits féminins gardait cette même expression irritée et sur le bord de la crise de nerf qui le caractérisait tant. Lorsqu'on regardait Drew, on devinait parfaitement le jeu de funambule de son système nerveux qui venait agiter une veine près de la racine de ses cheveux et joindre ses sourcils.

« Relèves-toi enfin, c'est terriblement indécent.
- Excuse moi de ne pas avoir l'habitude d'être une fille ! rugit-elle de sa voix toujours aussi puissante malgré son changement de sexe. »

Boudant franchement, la brunette attrapa la main qu'Agrippa au masculin lui tendait. C'était fou, la sienne paraissait encore plus petite ! En déséquilibre, Drew réussi pourtant à se remettre sur pied, horriblement mal à l'aise. Elle se retrouva toute proche du garçon et se rendis compte que grâce à ses talons elle faisait la même taille que lui. Jetant un rapide coup d’œil par dessus son épaule, elle constata même qu'elle dépassait beaucoup des nouvelles filles. Et ses talons ne devaient pas être immense, huit centimètres tout au plus, puisqu'il arrivait à se tenir relativement bien désormais - merci la maitrise des art-martiaux. Au moins elle se sentait bien moins ridicule et faible !

Drew décocha un regard agacé au blond qui ne trouva rien de mieux à faire que de se plaindre ridiculement, fidèle à ce que son alter ego féminin aurait fait. A nouveau, elle lui rugis dessus, sur les nerfs.

« Espèce d'idiote ! Cette endroit à au moins mille ans ! Et puis c'est tout ce qui te préoccupe ?! On viens d'être victime d'un coup fourré et on se retrouve tous affublé de.... faux corps ! Tu n'as pas peur à l'idée qu'il puise y avoir d'autres effets ? Ou pire : que ce soit permanent ? »

Sa voix avait déraillée sur le dernier mot. C'était tout juste sa deuxième expérience dans ce corps et elle ne voulait déjà plus jamais le voir. Ou le sentir. Fulminant et râlant, elle se retourna, les poings serrés et les épaules tremblantes de rage et de froid – en plus d'être une fille il en avait le système hormonal, non d'un troll – et se mit à chercher Wesley – la jolie Wesley – du regard. La foule était si dense et agitée qu'elle n'arrivait à voir au delà es gens les entourant. Elle eut beau essayer des les pousser, elle se fit rejeter violemment.

Elle devait se retenir pour ne pas exploser et balancer tout le monde à deux mètres. Elle avait beau être bien plus gringalette, elle sentait toujours la puissance et la force brûler en elle et elle restait charpentée – pour une fille.

Contenant sa rage, son dépits et sa gêne, Drew s'immobilisa, tremblante, la mâchoire serrée, la tête basse, faisant dos à Agrippa. Les hormones féminine faisant le reste du boulot, le trop grand nombre d'émotions qui bouillonnaient dans son corps faisaient monter dans ses yeux des larmes qu'elle ne voulait surtout pas laisser couler.

Invité **Invité**

C'est vraiment bizarre de se sentir dans un corps qui est le vôtre sans vraiment l'être. C'est moi ; moi en garçon. Mais ça n'a jamais été moi avant, alors c'est comme si ce n'était pas moi. Enfin. Je me comprends. C'est un peu difficile à assimiler, il y a des tas de choses qui me gênent sans que j'ose vraiment y penser. J'espère que je ne vais pas avoir d'envie pressante, par exemple. Et même si cela fait partie des règles de politesse les plus élémentaires, je regrette presque d'avoir aidé Drew-fille à se relever. Premièrement, parce que tenir sa main dans la mienne m'aide à réaliser à quel point mon corps a changé. La main de Drew est minuscule, et la mienne est immense, et mon bras a plus de force que je ne le pensais !

Deuxièmement, parce que Drew est d'humeur massacrante, même moi je commence à faire la différence entre son état naturel et... ça :

Drew •• Excuse moi de ne pas avoir l'habitude d'être une fille !

Gna gna gna !

Agrippa •• Excuse-moi de ne pas avoir l'habitude d'être un garçon.

Je ne suis pas sûre qu'il ait entendu mon marmonnement agacé. Je croise les bras et lui tourne le dos, frustrée. Il croit être le seul à gérer cette situation ? J'essayais seulement d'être gentille ! Je m'apprête à lui faire la remarque, mais me rappelle que, dans ces circonstances, c'est lui la dame et moi le cavalier. Je devrais faire preuve de galanterie... non ? Mais son humeur générale ne s'arrange pas, même quand j'essaye de réfléchir aux conséquences. Moi, je suis révoltée que la direction de Poudlard laisse passer ce genre de choses. C'est tout à fait courant dans ce château ! On ne devrait même pas s'en étonner. Alors plutôt que de geindre dans le vide, puisque le corps professoral ne se soucie apparemment pas de notre sécurité et de notre bien-être, moi je prévois déjà les conséquences de cet accident sur leur réputation et sur la tête de ce Bumblebee, qui organise des fêtes en son nom sans jamais être présent ! Je suis sûre que papa ne laissera jamais passer ce genre de choses ! C'est la goutte d'eau qui fait déborder le chaudron, c'est moi qui vous le dit !

Drew •• Espèce d'idiote ! Cet endroit a au moins mille ans ! Et puis c'est tout ce qui te préoccupe ?! On viens d'être victime d'un coup fourré et on se retrouve tous affublé de.... faux corps ! Tu n'as pas peur à l'idée qu'il puisse y avoir d'autres effets ? Ou pire : que ce soit permanent ?

Aaaah mais il va arrêter de se plaindre comme une fille, lui ? J'affiche une mince courroucée et ouvre la bouche pour rétorquer, agacée de me voir encore traiter d'idiote par cet idiot de garçon maladroit bourré de charme (chut). Mais sa voix se casse sur les derniers mots et me rappelle à quel point nous sommes fourrés dans une situation difficile à gérer. Même pour Drew, qui est fort et courageux et tout ce que vous voulez, ça ne doit pas être simple. Si même lui est inquiet... Sa panique aiguise mon malaise et je me retrouve à angoisser à ses derniers mots. Oui, si c'était permanent ? Je suis sûre que non. Jusque là, toutes les idioties qui nous sont tombées dessus ne l'étaient pas. Il faut faire confiance à la direction et... cette même direction qui continue de ne pas surveiller ce château ! SI C'ETAIT PERMANENT, PAR MERLIN ? Je ne veux pas rester un garçon toute ma viiiiiiiiiiie-

Agrippa •• ARRÊTE DE TE PLAINDRE !

J'ai crié tout haut, je ne m'adressais même pas à Drew, mais des tas de visages se tournent brièvement vers moi. J'ai l'habitude qu'on ignore mes cris suraigus, après tout je suis comme ça, il ne faut pas s'en faire, mais maintenant ma voix porte un peu plus et ça devient tout de suite plus gênant. Je porte une main à mon cou et me racle la gorge. Ce n'était pas très classe.

Agrippa •• Désolée. Viens, on va chercher les autres.

Je ne vois pas ce que l'on pourrait faire d'autre, à part tourner en rond et attendre que ça passe. Ca me stresse d'y penser, je ne veux pas angoisser dans l'attente d'une réponse en me demandant si je vais rester comme ça toute ma vie. Je suis une jolie jeune fille, et malgré que je sois plutôt satisfaite de mon apparence masculine, je tiens à le redevenir ! Les robes me manqueraient trop ! Tiens, d'ailleurs, ça me fait penser :

Agrippa •• Elle est chouette, ta robe. C'est drôle qu'on ait été transformés dans les détails.

Je touche la fleur dans ses cheveux. Il la porte plutôt bien, si je peux me permettre ce commentaire silencieux tout à fait déplacé. Je ne vais pas le dire à voix haute, il va encore se vexer. Mais Drew, tu es tout à fait adorable en fille, hihi.

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