Il y avait des jours ou tout semblait parfait, rien ne pouvait venir perturber (en bien ou en mal d'ailleurs) la quiétude de la journée à venir. Et ce n'était pas le cas de cette journée-ci. Le soleil était levé depuis plusieurs heures déjà, et Cyryiel pressentait que cette journée serait tout sauf banale, intuition féminine peut être ? Toujours est-il que des le début de son petit déjeuner, alors que les hiboux volaient de tout les cotes, un oiseau assez inhabituel, accrochez-vous, après le toucan c'était ungoura de victoria qui se mêlait au ballet aérien habituel. Oiseau bizarre bien évidement envoyé par sa mère qui se trouvait encore a l'autre bout du monde, et qui lui envoyait cette fois une lettre dans laquelle elle s'extasiait sur les propriétés d'une plante, et comme a chaque fois qu'elle recevait une de ces lettres elle souriait en lisant les lignes barbouillées a la hâte.

Le reste de la journée se poursuivit aussi normalement que possible, ou comme un jour ordinaire a Poudlard. A midi la Serdaigle se dirigea vers sa table ou elle devait retrouver Icarus pour manger, comme tous les midis. Sauf qu'il semblait un peu ailleurs, et le repas fini il fila prétextant un quelconque devoir à faire. Avant qu'elle n'ait put lui demander si il avait besoin d'un coup de main, le préfet avait franchi les portes de la Grande Salle.

Le reste de l'après midi passa lentement, Cyryiel se demandait ce qui pouvait trotter dans la tête d'Icarus, elle était a moitié a ce qu'elle faisait, elle failli faire exploser son chaudron en inversant deux ingrédients, ce qui lui valut un regard menaçant comme le professeur Mantis savait si bien faire et un magnifique evanesco qui la força a recommencer toute sa préparation. C'est lessivée qu'elle se dirigea vers le cours de botanique, cette fois elle se coupa avec son sécateur, super après midi. M'enfin ce n'était pas comme si ça ne lui arrivait jamais.

L'heure du repas arriva et elle retrouva Icarus qui avait l'air dans la lune comme ce midi. Quand elle lui demanda ce qu'il avait, la réponse fut assez vague. Décidément, il l'inquiétait de plus en plus. Alors qu'ils finissaient de manger, il prit la parole et avec un sourire étrange sur ses lèvres se leva tout en lui demandant de le retrouver ce soir sur la Tour d'astronomie passé le couvre-feu. Elle fit la ronde des préfets avec Elise et en regagnant le dortoir, elle monta prendre sa cape. C'était plus prudent sachant que les nuits étaient fraîches, surtout en haut d'une tour.

Voilà pourquoi Cyryiel se retrouvait donc là. Elle attendait, la préfète savait qu'elle n'avait pas à gambader dans le château la nuit après le couvre-feu, mais chose curieuse, elle avait reçu un laisser passer du directeur, mystérieux personnage qui pour une raison inconnue avait décidé de lui accorder une faveur. Étrange non ? Elle était donc là seule au sommet de la tour d'Astronomie en pleine nuit à attendre. Cyryiel resserra les pans de sa cape autour d'elle, entendant un bruit de pas derrière, elle se retourna et demanda dans le silence .

-Icarus, c'est toi ?

Par Merlin, elle espérait de tout cœur que ce n'était pas le préfet Fayot, parce que dans le fond même si il n’était pas méchant, il ne serait surement pas ravi de voir des élèves se balader la nuit dans le château .

Les bruits de pas étaient bien ceux d’Icarus, un bref instant quand les lèvres de son préfet avaient effleurées sont front son cœur avait manqué un battement,  un léger raté, elle était trop émotive la demoiselle. Cyryiel se demandait vraiment pour quelle raison Icarus l’avait fait venir ici. Alors quand il  lui tendit un parchemin la sorcière le regarda avec étonnement, il semblait assez anxieux. Sans vraiment comprendre pourquoi elle déplia le parchemin et lut les mots écrits à la plume. Au fur et à mesure que ses yeux parcouraient le texte qu’elle avait sous les yeux, texte qui s’avérait être tellement simple et à la fois évident. Paradoxe étrange, sans être devin elle arrivait  voir qu’Icarus avait mit tout son cœur dans ses mots, ce qui expliquait sa nervosité lorsqu’il lui avait donné cette lettre.

La Serdaigle était un peu perdue, elle se sentait tellement heureuse, son palpitant se gonflait de joie. Elle n’était pas vraiment du genre à étaler ses sentiments et gardait généralement les choses pour elle, alors oui, écrire une lettre de ce type, une déclaration d’amour, parce que c’était bien ce que c’était non (?), pour elle c’était un exercice périlleux. La miss ne savait pas parler de ses sentiments, c’était un sujet qu’elle évitait d’aborder, habituée depuis longtemps à ne pas trop en parler.  Sauf que récemment, quelque chose avait changé, quelque chose ou plutôt quelqu’un qui avait lui avait fait ouvrir les yeux. Alors elle se retrouvait là, en haut d’une tour du château, une lettre d’amour entre ses doigts tremblants, et elle ne savait pas quoi faire.

Les mots d’Icarus la chamboulait, et elle ne savait pas quoi dire. Alors pour combler l’absence de mots Cyryiel avança et alla se lover dans les bras du vert. Il sentait bon, comme toujours. Cette proximité avec lui la rassurait. Ça lui permettrait peut être de trouver ses mots qui se faisaient absents au moment ou elle en avait besoin, besoin pour remercier son Serpentard.

-Merci, ça me touche beaucoup.

La tête enfouie dans les pans de la cape du préfet elle commença à parler, doucement d’abord. Cette seule phrase aurait put suffire, sauf que non, elle sentait, mieux, elle voulait dire plus. Essayer de trouver les mots justes pour exprimer ce qu’elle ressentait. Elle aurait put tâtonner avec des phrases toutes faites, mais non, ça ne s’appliquait pas là. Relevant la tête pour contempler le visage du préfet couronné par les étoiles elle sourit et dit.

-Je sais pas vraiment quoi dire, juste que c’est beau, tout simplement, merci encore Iko.  

Iko, c’était la première fois qu’elle l’appelait comme ça depuis qu’ils se connaissaient, ça sonnait doux sur les lèvres. Finalement même ses derniers mots n’arrivaient pas à décrire ce qu’elle ressentait, optant pour la solution la plus simple la sorcière attira le visage d’Icarus vers le sien, et posa ses lèvres sur les siennes. Les mots étaient faits pour l’esprit, là elle laissait parler quelque chose de peut être plus banal, mais pour la bleue ça représentait beaucoup.  

Il se tenait là, juste devant elle. Et il lui avait proposé d’aller au bal. Lui, elle. Lui  avec elle. Au bal ! Le temps que son cerveau enregistre l’information un sourire maladroit s’était épanoui sur le visage de la sorcière, assorti aux joues légèrement colorées que l’obscurité dissimulait. A vrai dire, elle avait entendu tellement parler de ce bal ces derniers jours qu’elle avait envie d’y aller au final, sauf qu’elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre pour aborder le sujet avec Icarus. Est-ce qu’elle devait lui demander ? Attendre qu’il le fasse ? Elle s’était torturé l’esprit pendant un bout de temps avec ces questions. Dans les films moldus, c’était le gars qui invitait la fille, en général, non ?

Mais revenons à nos dragons, c’est qu’elle avait une réponse à donner la demoiselle. Et c’est vrai qu’elle espérait sincèrement qu’il lui demanderait de venir. Alors, oui, c’est sur qu’elle était heureuse Cyryiel.  Et c’est ce qu’elle répondit. La joie la rendait un peu plus maladroite que d’habitude avec les mots, mais la réponse était quand même là. Biens sur, ça lui faisait tellement plaisir qu’il lui ait demandé, elle qui ne savait pas comment aborder ce sujet.

-Oui, évidement, enfin, je veux dire oui, avec plaisir.

Elle sentit la main du préfet de faufiler dans la sienne et avant qu’elle ait put réagir, ses lèvres s'étaient déjà posées sur sa joue. «Peut être que tout ça va nous mener plus loin encore ? ». Des projets d’avenir ? Oui, pourquoi pas

-Eh,bien, on va quand même pas passer deux mois sans se voir ? Pendant les vacances, ça te tenterais qu’on se voit ? Enfin, bien sur, si tu as envie.

C’est bien ce qu’ils avaient dit la première fois qu’ils s’étaient rencontrés, qu’ils se verraient pendant les vacances. Au souvenir de leur première rencontre un sourire naquit sur les lèvres de la miss. C’est dingue de voir comment une simple bousculade pouvait changer les choses. Toujours un peu perdue dans ses pensées, la sorcière sentit à peine le souffle d’Icarus lui chatouiller l’oreille. Deux mots, sept lettres. C’était tellement doux, évident. Et pourtant, ça n’arrivait pas à éteindre le feu qui grimpait sur ses joues, heureuse obscurité qui dissimulait les rougeurs, mais qui n’éclairait pas son sourire. Les astres stellaires avaient décidés de se faire la malle, à moins qu’ils n’aient pas eut le temps d’apparaitre. Peu importe, il fallait qu’elle arrête les questionnements débiles, qu’elle profite de la présence du préfet, son préfet.  

La Serdaigle avait mit un peu de temps à répondre, et l’invitation d’Icarus la remplissais de joie. Elle se retenait de sautiller partout comme une gamine le matin de Noel devant le sapin. Et le fait que son préfet soit toujours partant pour les vacances l’enchantait plus que tout. Que de projets palpitants ! Par Merlin et les milles dragons, ce qu’elle avait hâte à ce bal. Et aux vacances aussi. C'est-à-dire, que pour la Serdaigle, les vacances d’été se résumaient principalement à rester pendant deux mois en Irlande dans sa famille, et elle rentrait en Angleterre quelques jours avant la rentrée. Alors, là ça changeait, et c’était justement ça qui était bien. Rien de vraiment planifié, pas d’horaires définis, non juste une seule certitude, la personne avec qui elle serait. Le cours de ses pensées fut interrompu par les mots de cette personne justement, Icarus, qui jouait avec une mèche de ses cheveux.


-Alors, dans ce cas j’ai hâte aux vacances !

Loin d'elle l'idée de ne pas garder pour elle ce qu'Iko venait de lui révéler, elle comprenait très bien qu'il n'ait pas envie que tout le monde soit au courant. C'était une chose qu'elle concevait sans aucuns soucis. La bleue étant dans le même cas concernant sa nature de prophète. Si le gens venait a l'apprendre (ce qui selon madame Solomon était inévitable), il était plus que probable qu'ils voudraient tous une prophétie. Alors, si la population de Poudlard avait vent du talent d'Icarus nul doute qu'il se ferait assaillir de toute part, tout le monde voudrait voir la transformation d'un élève en animal. D'ailleurs, il n'avait pas dit en quel animal il se transformait. C’est avec un grand sourire qu’elle le félicita.

-C’est vraiment, ouah. Vraiment c’est super, ça n’a pas du être facile. Franchement, bravo. Et, euh si c’est  pas indiscret, du coup, tu te transforme en quel animal ?

Elle avait un tas de questions qui fleurissaient sur ses lèvres s. Qu’est-ce qui avait put le motivé à devenir un Animagus ? Comment il avait fait ? Combien de temps ça lui avait prit à apprendre ? Ah, la fameuse curiosité Serdaigle faisait encore des siennes. Taisant ses questions de plus en plus nombreuses la demoiselle attendit patiemment la réponse à sa première question, avant de continuer son interrogatoire.  Juste une en plus quand même.

-Pourquoi tu as décidé de devenir Animagus ?