Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Les faiblesses heureuses ∆ Rose ♥

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Elise B. Dickney
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Mar 15 Avr - 3:19
J'aurais offert
toutes les lumières.

« Il y avait ces douleurs sourdes ; au fond du cœur — allant jusqu’à peser sur l’estomac.
Mais Elise ne s’en souciait pas, Elise ne voulait pas. Adossée négligemment vers la sortie du cours de potion, elle regardait distraitement la foule s’éclipser — déserter. Certains fuyaient à toutes jambes, riant de leurs propres commentaires ; alors que d’autres, plus sages, esquissaient moues paisibles. Une minorité, en revanche, traînait des pieds — allant rejoindre Mr. Bradbury ; amers de ne pas avoir encore fini, au détriment de leurs compagnons. Ou comment regretter son choix d’option en trois leçons.

Elise appréciait le calme ; et plus encore laisser ses yeux vagabonder. C’était donc tout naturellement que ses prunelles s’égaraient sur les courbes d’une élève à la sature fragile mais aux pas lourds ; pour par la suite s’enticher d’un soupçon de nuque ; se réfugiant dans une étoffe ajustée. Etait-ce donc sans fin ? Ce manège infernal de va-et-vient — ne pouvaient-ils pas tous s’évaporer en chœur ? Tout aurait été alors si simple. Elle adressa une œillade attentive à la source de son attente. « Rose. » Le ton était léger — détonnant dans le calme omnipotent.

Mouvements infimes, mais suffisants. La demoiselle s’arrache à la paroi, s’approchant de son ami avec flottement. « Je peux marcher avec toi ? » Qui signifiait dans toute sa douceur attention et appréciation — jeu de délicatesse évident. Et ça faisait mal, un peu ; ces habitudes verbales. Ne pouvait-elle pas se contenter de toutes grandes sincérités ? Elle aurait aimé pouvoir s’adresser à lui de manière plus directe encore ; allant jusqu’à brusquer âme et vivifier pensées. Mais c’était au dessus de ses forces ; et ses idées noyées s’encombraient de parasites coupables. Il était toujours question d’amour et de limites ; de sympathie et de pitié — c’était insupportable ; et tout aussi blessant.

Rose était de ces personnes qui auraient pu vous apparaître fortes et résistantes ; se nimbant de beauté aux prémices séduisantes. Mais de sa cécité, il virait à la magnificence éthérée ; attirant le cœur et fragilisant les touchers. Tout n’était que coton et émotions ; qu’admiration et contemplation — il fallait alors apprendre à faire aparté. Elise, sans doute, y était arrivée. Défiant son corps et son charnel ; pour ouvrir sa sensibilité. Mais comment ignorer les possibilités du vice ? Elle avait bien senti, ses propres regards, ses propres demandes — où se situait le véritable ? N’était-elle pas juste atteinte d’un quelconque besoin d’aider ; de secourir l’être blessé ? Aurait-elle eu cette relation avec lui, si il n’avait pas été ainsi amputé ? De son manque étaient partis en fumée des préjugés par milers ; brisant par la même occasion de pures banalités — les rendant hors de portée. Qu’avait-il jamais désiré ? Au-delà des suretés et des troublants inconnus ? Et elle avait peur ; au fond, oui. Terriblement peur de lui demander, de s’assurer de choses qui oscillaient entre évidences et inconstances.
Alors en attendant, elle souriait ; doucement. C’était gentil et peut-être même un peu sucré — son corps prenant bien garde à rester proche de compagnon ; à totale portée.
Bien qu’Elise ne s’était jamais sentie aussi loin — de lui. Toujours, un peu. Comme une morsure dans l’abdomen ; avait-elle beau l’agripper, elle avait l’impression qu’une part d’eux sombrerait dans un abîme sans fond si ses horreurs venaient à être révélées. Alors en attendant ; elle se contentait d’ouvrir bras, de baisser armure et de tendre oreille — à l’écoute. Dis-moi ; empoigne-moi, puis partons.
Il n’était jamais bon de s’éterniser. Sauf cas particulier.



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Mer 16 Avr - 0:55
Il ne s'était pas brûlé les doigts.
La rhapsodie s'enrubannait autour de lui, tissant les soupirs exténués, quelques apostrophes, des cris. Rose écoutait toujours d'une oreille endormie les conversations autour de lui – c'était parce qu'elle ne s'adressaient pas à lui. Il était à part – il était gênant. Mais des bribes courraient jusqu'à ses joues – on parlait de devoirs, de fatigue, de se retrouver, plus tard, d'une sortie à Pré-au-Lard.
Il n'y était jamais allé.
Il était là, assis sur son tabouret, le bas de ses paumes posé sur la planche de bois, mais il ne s'était pas brûlé les doigts.

C'était pour lui une de ces victoires timides et sucrées. Rose aimait les choses sucrées – ces sensations qui lui picotaient la langue si fort qu'elle en devenait fébrile. Avoir ses mains intactes après le cours de potion, c'était bien, si bien qu'il ne put retenir le sourire qui courba sa bouche.
Mais ce n'était pas la première fois ; parce que, maintenant, il était fort – il avait grandit, Rose, il ne se coupait plus ni ne se rappait les ongles, ni même plongeait par mégarde ses mains trop près du feu du chaudron. Il l'avait compris – il ne fallait pas le toucher.
Il se contentait de lire de sa peau les instructions et, au fil de ses touchers, faire glisser un, deux, trois ingrédients.

Rose avait des notes honteuses ; il n'en avait pas honte.

Attendant que les pieds des chaises aient fini de gémir, il commença à ranger ses affaires comme il effeuillerait une fleur ; la délicatesse de ses mains empoigna chaque ingrédient et, comme un architecte, empila chaque cube à l'édifice de son sac. Son livre de potion servirait de rempart – il le cala tout au fond, là où il pourrait le sentir rebondir contre sa hanche en marchant.

Une voix l'arracha à sa torpeur solitaire.

Ce n'était pas une dissonance, c'était Elise.
Son corps avait l'étrange habitude de se gonfler lorsqu'il reconnaissait une voix proche de lui – sa poitrine tout entière s'arquait comme si elle voulait grandir, et ça lui tournait les commissures dans un sourire extrêmement discret. Il mettait après plusieurs seconde à retrouver sa taille habituelle, parce qu'il avait l'impression que son thorax cherchait vraiment à le tirer vers en haut. En plus, ça lui coupait un peu le souffle.
Ses mains s'affairaient autour de la lanière de cuir de son sac pour la poser sur son épaule.

« Je peux marcher avec toi ?
- Bien sûr. »

Il avait répondu dans un souffle un peu empressé, ses mots avait presque trébuché sur ses lèvres, parce qu'il était très heureux.
Rose aimait ne pas être seul.
S'il n'avait pas l'habitude, il aurait pu sentir ses pommettes chauffer, juste en dessous de ses paupières. Son sac accroché à lui, se remémorant l'amulette qui trouait son ventre, il commença à chercher son amie à travers les sensations.
Elle était gentille, Elise ; elle avait toujours tendu beaucoup de douceur vers lui. Il n'eut pas besoin de la chercher.
Elle était juste à côté de lui et il pouvait entendre les froissements de son uniforme.

Rose avait le visage doux et ouvert ; aussitôt, il tendit sa main, un peu frêle, chercha son bras sans tâtonner et, sans demander, s'y attacha.
Rose s'attachait trop vite. Ses doigts étaient refermés, doucereux, autour de cette rondeur familière.

« Est-ce que je peux m'accrocher, s'il-te-plait ? »

Il demandait toujours après – il s'empressait toujours un peu trop vite, manquait des étapes, hoquetait sur des évidences. Ses cils étaient rivés sur le néant.

« Merci de marcher avec moi. »

Et il ne parlait jamais assez fort ; il y avait trop de choses qu'il ne faisait pas correctement, mais c'était parce que le monde lui-même lui était incorrect.
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Mer 16 Avr - 2:37
Les peurs émétiques,
les joies émérites.

« Elise aimait le bonheur ; et bien d’autres choses encore. Elle aimait, oui, les textures de ton et les subtilités éthérées. Trouvaient place également dans son cœur les rayons clairs, les nuancés barbouillées — et la délicatesse.
S’ajoutait Rose à ce tout, à ce monde et ces saveurs. Rose et ses réponses toujours très douces, toujours très belles. Elle n’avait donc pas réagi, n’avait donc pas répliqué — l’avait laissé parler. Car elle l’aimait oui, l’aimait tout autant qu’elle s’en déchirait. Après tout, Elise n’avait jamais compris l’amour ; et ne comprenait à ce jour que quelques ressentis physiques ou psychiques au tantôt moraux — mais surtout brouillons. Pour être plus exact, l’on pouvait dire qu’elle lui portait une toute grande affection ; ce genre de sympathie creusée et percée — permettant aux sentiments de couler, sans jamais s’atténuer ou s’entasser.

Il l’avait fait sourire, aussi, franchement — sans peine ni mensonge.
Et c’était bon, de l’entendre.

Elise aimait bien sa voix, Elise aimait bien sa manière de tendre menotte ; pour effleurer bras, avant d’étreindre le tout plus concrètement. Elle aimait cette spontanéité ; tremblant presque de fraicheur. C’était une douceur entière, tranchant dans des actes courageux quoique habitués. Ainsi, même dans la dépendance la plus totale, Rose était brave. Et c’était beau, immuablement beau. Cela mettait à l’aise, et sa prise diffuse fut bientôt resserrée avec légèreté par Elise ; la blonde Elise.

Car ainsi ancré au réel ; c’était comme si tous ses doutes disparaissaient, s’annihilaient.
Oui, aujourd’hui, avec lui ; dans ces instants particuliers — Elise se sentait aimer. Et c’était doux, surtout très sage — sans aucune méchanceté. Alors elle en profitait, goûtant à cette sérénité colorée et cotonneuse — que Rose, il fallait bien l’admettre, lui avait procuré.

Puis il posa question, et un rire très simple, très spontané lui échappa — engloutissant par la même occasion les remerciements. Car au delà de l’habituel, certaines tendresses ne changeaient pas. Les quelconques remords sur l’égoïsme ainsi balayés, le rire mince et peu élevé achevé ; Elise conserva sourire. C’était épuré ; presque rassuré. « C’est normal, Rose. » Avançait-elle finalement, se mettant en marche, gardant bien au chaud le membre comparse. « Après tout, j’aime marcher avec toi. » Et elle reprenait les vers, les mêmes termes et les mêmes intonations — car il n’y avait rien à changer. Car le sucré et l’amicalité étaient justement dosés. « Passer du temps avec toi. » Compléta-t-elle dans une assonance ; créant déroute dans ses propres phrases. Mais l’âme y était, elle le pensait ; aussi ajouta-t-elle tout haut, entre deux foulées : « Ca m’est toujours agréable, oui. »

Et il n’y avait rien à justifier — c’était présent ; à l’intérieur, violement indéniable. Et ça faisait mal, aussi ; car ainsi lancée, Elise aurait voulu compléter. Elle aurait voulu lui dire, tout d’un coup ; à quel point il comptait — à quel point il resplendissait. Que cela soit d’extérieur que d’intérieur. Alors oui, elle aurait aimé, aurait profondément et sincèrement désiré lui assener un « tu es beau » ; mais ne se le serait jamais pardonné.

Car Rose n’aurait pas compris.
Car elle même n’aurait pas voulu comprendre — non. Car ce n’était pas si simple ; car ce n’était pas si vrai. Car il y avait avec ces quelques mots des montagnes d’indécision, des monticules de douleur — ce que l’on nommait le remords. Ou plus exactement : la tristesse des compassions.
Cela manquait de tact, définitivement. Alors elle se taisait, ébréchant son sourire ; ébranlant ses flottements. Tout était plus lourd soudainement ; mais elle n’y laissait rien voir — aurait préférer se couper et tomber que de laisser entrapercevoir soupçon de péché.
Elise serait là pour Rose — tout était bien, tout était beau. C’était ainsi.

« Je vais bientôt me retrouver toute comme toi, Rose. » Finit-elle par reprendre, comme si s’était écoulée une éternité. Et dans ses grains vocaux germait une distance ; pétrie d’amour et d’attention — mais toujours un peu présente. « Le coulnoir, tu sais. » Illustra-t-elle de manière évasive ; se voulant commune. Car Elise savait combien Rose avait grandi — il connaissait les lieux, appréhendant les passages. Son commentaire aurait pu être oublié, négligé ; mais elle l’avait fait sortir, franchir ses lèvres rosées et quelque peu humides. « A armes égales, nous serons tous deux guidés l’un par l’autre. » Et elle avait du mal à s’arrêter, avait failli prononcer « tu ne seras pas seul ; ne seras plus seul » mais s’était fait violence ; se plantant épines et couteaux de reproche et d’incertitude dans côtes et flancs ; remontant jusqu’à trachée ; où enfin : « Je ne te lâcherai pas ; tu m’aideras. »

C’était gentil — très doux, très humble.
Détestable. Du moins était-ce que pensait Elise, haïssant ses derniers propos ; sa précipitation soudaine, quasi bambine. Elle n’aurait pas du laisser son profond s’exprimer ; tout n’était que trop lourd ; que trop teinté. Elle ne voulait pas l’attrister — bien au contraire, elle voulait l’aider. Lui montrer d’affections et d’attentions les merveilles du monde, les tréfonds de confiance et les chaleurs du bonheur. Elle le voulait sourire et heureux — car elle même aspirait à ces joies attendries.

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Jeu 17 Avr - 16:21
Alors, Elise l'emporta.
Elise l'emporta sans violence et sans accrocs ; son corps tout entier fut tiré par la tiédeur de son bras mou qui pénétrait ses doigts. Même à travers la laine duveteuse tu tissus qui l'enrobait, il pouvait en sentir la chaleur doucereuse.
Rose se sentait bien, là, dans sa solitude lisse, avec cette leur qui papillonnait entre ses doigts. Ses pas s'envolèrent ; il suivait Elise.

Rose était si docile.
On aurait pu lui caresser la nuque, écarter de ses doigts les mèches blondes de ses cheveux, glisser ses ongles entre, le griffer presque, baiser son front, il n'aurait pas tressaillit - tant qu'il avait un bras entre ses mains. Rose n'avait plus rien à faire – il n'avait plus à plaquer ses paumes contre les murs froids et poreux, sentir la poussière s'insinuer sous sa peau, écouter le tambourinage lent de ses talons, prendre garde aux soubresauts des dalles trompeuses, aux escaliers dont les marches s'enfuyaient, au chutes qui lui ouvraient le menton, aux bousculades qui faisaient gémir ses épaules.

Rose n'avait plus rien à faire ; il n'était plus qu'un corps voguant au gré d'un autre, à peine accroché, tendu par un fil ténu, prêt à lâcher à tout moment ; disparaître.
Rose ne pensait plus ; il n'était jamais aussi bien que lorsque son existence s'effaçait.

Il aurait pu erreur tout ce temps au bras de Elise dans un silence délicieux, suçant dans sa bouche le plaisir de la dépendance – mais elle lui parla, avec le tintement de sa respiration, plantant ses mots contre son néant et le ramenant brutalement dans le noir.
Son souffle revint dans sa poitrine et elle se gonfla un peu.

Elise disait beaucoup de choses avec sa voix et beaucoup d'affection – les phrases qui roulèrent sur les joues de Rose le mirent bien tout en entrouvrant ses lèvres.
Il ne savait pas quoi prononcer à son tour et il trouvait qu'elle disait beaucoup ; il n'avait jamais pensé être agréable, comme ça, pour elle.
Il ferma sa bouche et respira par le nez.

« Merci. »

Et il recommença à s'arracher à la réalité, valdinguant au bras d'une amie, plongeant son âme tout entière cette soumission délicate.
Il ne s'en sentait même pas mal – il n'avait jamais connu les couleurs de la liberté.

Mais pour la seconde fois elle le tira vers elle, autrement que par son corps, parlant de ce couloir qui à son énonciation prenait déjà une texture dans la tête confuse de Rose. Ses petites phalanges serraient toujours aussi faiblement, mais fermement, la manche d'Elise.
Il dit.

« On m'a déjà parlé de ce couloir. »

Revenu dans sa chair, il entendait le bruit de ses pas, puis des siens à elle qui se poursuivaient en cadence régulière.

« Je comprends un peu, parfois. On m'a dit qu'on ne voyait plus à l'intérieur, mais je saisit à peine ce que ça veut dire, d'être comme moi. »


Il était impossible d'embrasser le versant d'une chose que l'on avait jamais connu autrement.

« Tu es sûre que tu ne veux pas prendre un autre chemin ? Ça doit être gênant. »

Ses lèvres frémirent à peine lorsqu'elles se collèrent l'une à l'autre ; puis, écoutant la jupe d'Elise se balancer sur ses cuisses, il pencha un peu la tête sur le côté. Ses cheveux, dont il sentait la longueur quand ils caressaient ses clavicules, frôlèrent son cou, à l'intérieur du col de sa chemise.

« Je ne pense pas que je pourrais t'aider. »

C'était lâché comme ça ; avec l'air doux-amer d'une honnêteté indifférente.
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Dim 20 Avr - 23:53
Ces prières ébréchées,
saignantes d'émotions vivifiées.

« Rose suivait toujours sagement — il ne lâchait jamais Elise. Du moins, était-ce le commentaire pavant l’esprit de cette dernière ; alors qu’il lui répondait avec sa tessiture toute particulière. Elle l’avait écouté, sans un mot, poursuivant sa route ; lui, garçon à ses côtés. S’était-il arrêté que tous deux avaient plongé dans l’obscurité — ou du moins physiquement, matériellement. Au final, ce n’était qu’Elise, Elise la blonde ; la préfète, qui se retrouvait ainsi noyée dans les méandres du néant. « Nous y sommes déjà. » Avait-elle lâché à la volée, frôlant le murmure désabusé.

Et c’était comme si ce noir la libérait d’un fardeau ; comme si ces frissons qui parcourant soudainement sa peau lui révélaient la nature du beau. Ainsi logée, ainsi blottie dans le rien, dans la nuit — aussi factice était-elle, Elise se sentait pousser courage et idéaux. Ce n’était pas très propre, ni très sain. Mais qui était-là, là pour voir les moues de son visage ? Qui était là, là pour dévoiler le fond de sa pensée ? Personne — non personne. Les deux individus étaient seuls, presque perdus. En dépendance commune, l’un s’accrochant à l’autre ; l’autre espérant l’un.

Alors Elise avait repris, oui repris son discours. Ses pas s’étaient faits plus doux, plus brefs et plus nuancés. Elle avait tenté d’expliquer, tout en partant en aparté — tentant sans doute d’englober Rose avec elle ; dans ce monde particulier. « Être comme toi, hein. » Et cela avait été trainant, de l’ordre du soupir. Ce n’était pas méchant, ni même négligeant ; juste un peu vieux. « Nous vivons ensemble dans un même univers, et pourtant c’est comme si nous ne venions pas de la même terre. C’est un peu étrange, ne trouves-tu pas ? Comme si au delà de nos touchers, de nos contacts ; nous étions chacun restreint dans une sphère ; dans une bulle. La notre, celle résumant notre existence. Et dedans, dans ces globes règnerait notre profond, ce qui serait aux yeux des autres incompréhensibles — à jamais. Tant bien essaieraient-ils de comprendre. » Elise s’était arrêtée ; comme pour marquer le coup. C’était un sérieux éthéré ; planant dans les cieux, s’entichant de l’air avant de se déchirer dans les abysses de l’oubli. Après tout, que retiendraient-ils de cette conversation, dans les années à venir ? Rose était voué, voué à l’oublier. Jamais elle ne violenterait sa mémoire au point d’en devenir perpétuel insaisissable. Et ça faisait mal, un peu ; car comme un bambin, Elise avait envie d’être égoïste. Et c’était sûrement un peu bête ; d’agir ou de penser ainsi. Cela tranchait, cela brusquait ses traits si fins, ses mains si longues — à l’effleurement d’un tel songe, l’on croyait à la menotte pataude et à la démarche lourde. Après tout, quelle demoiselle de dix-sept ans se plongerait dans des désirs si vains ? Du moins, était-ce le raisonnement de la blonde enfant. Et un sourire amer brisait son minois dissimulé par les ténèbres. « Être comme toi, Rose ; c’est… » Et elle lui faisait face, à présent. Tant bien même ne le voyait-elle pas ; elle sentait son propre souffle, et le sien. Elle sentait ses doigts — les omnipotents ; se tendre pour toucher avant bras. Puis ils s’innovaient, pour faire un bon ; très leste ; très mesuré. Pour se poser sur un bout de joue, une chape d’existence. C’était la droite ; n’est-ce pas, qu’il s’agissait de la droite ? « Être comme toi, c’est ne plus pouvoir dire sans te toucher comment tu es — non pas de l’intérieur, mais de l’extérieur. C’est ne plus pouvoir dire d’un regard la longueur de tes cheveux. » Et le dos de sa paume s’éternisait d’une caresse diffuse, avant de dégringoler à l’arrière de tête, découvrant toison douce et sans couleur. Elle avait descendu ce coulis capillaire avec détachement ; venant découvrir un pan de nuque — puis une épaule. Elle s’y était alors posée ; s’offrant droit de stationnement. « Être comme toi, c’est vivre dans l’intensité. Être comme toi, c’est apprendre — apprendre ta différence. Car au final, pourquoi serait-ce toi, le différent ? Peut-être est-ce nous, après tout. Ne le sommes nous tous pas ? Certains sentent la verveine, d’autre le pissenlit. Nous nous admirons, définissons d’une teinte et d’une stature. Je ne sais pas, Rose ; je ne sais pas si tu veux comprendre. Je ne sais pas si les autres cherchent à comprendre. Je ne sais pas ; non. Je n’ai pas la vérité et l’absolu au recoin des lèvres. Mais si jamais tu voulais, alors je te dirais. Je t’exprimerais ce que je peux t’exprimer ; et tu m’exprimeras ce que tu arriveras à m’exprimer. Mais — » Tu es beau Rose, et c’est dans ce noir ; dans cette situation commune à la tienne que je te dévoile le fond de ma pensée. De l’intérieur, tu es beau ; car à présent, je ne te vois pas — je te sens, sous ma pression ; de par ta présence, et je te le dis ; de tout un cœur. Le mien.  Ses dents étaient venues agripper avec délicate férocité pièce de bouche offerte. Tais-toi Elise, tais-toi. Alors elle s’était coite, s’était tue. « Enfin, te sens-tu bien ; Rose ? Cela ne te dérange-t-il pas, que je me sois ainsi arrêtée ? » Et elle avait enchainée, pleine de lâcheté. Son ton avait été si pur ; si avenant. Ses yeux étaient si brûlant ; sa gorge si âcre et émincée. Mais il ne pouvait pas savoir, ne pouvait pas même imaginer. C’était le péché, la cécité. Ils y étaient jetés, y étaient contraints. Si Rose avait pu voir ; aurait-il voulu ? Quand l’aurait-il fait ? Pour son frère ? Pour un autre ? Pour le monde ; le soleil ? Ou se serait-il contenté de son habitude, de son aveugle ? Des sensations ? Lui aux sens à fleur de peau ; lui dans la maisonnée des braves. Lui devenu courageux ; mais aux penchants fragiles. « » Silence dénué ; arraché. Elise aurait voulu parler ; mais s’était braquée. Ses cordes vocales anesthésiées, elle était à présent en attente. Et attendrait. Tant bien même aurait-elle voulu continuer ; clamer dernières phrasées, illustrant quelques images et convictions. Mais elle ne devait pas, non. Elle ne pouvait pas. Alors tendait oreille. À l’écoute, immuable.  

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Mar 29 Avr - 0:36

Il avait pénétré les ténèbres comme un enfant embrasse le monde ; dans la plus grande innocence, dans une naïveté inébranlable, sans sentir les ombres qui se déployaient sur les extrémités de ses doigts, ni les ténèbres qui venaient baiser ses lèvres.
Pour Rose, rien ne changea. Le silence ne trembla pas, ses pas étaient toujours aussi lents et mesurés, ses rotules froides. Il y avait peut-être, entre ses mains, juste le bras de Elise qui se fit plus ferme – comme si un vrombissement avait soudain déchiré sa peau. Rose ne le releva pas.

Rose ne relevait pas le noir ; il avançait juste dans tout le flegme de son existence.
Rien ne changea non plus dans l'immobilité de sa perception lorsque Elise lui dit, avec des mots, qu'il étaient là ; qu'ils étaient là dans cette place qui était comme lui.

Il avait presque envie de hausser les épaules – ça avait si peu d'importance, et peut-être qu'on ne le comprenait pas parce qu'on comprenait rarement ce qui avait de l'importance pour lui.
Parfois, il se sentait heureux, presque soulagé d'être ainsi – comme amputé d'une partie du monde, on lui disait. Il pensait que, grâce à ça, il ne sentait que le plus beau et le plus doux. Il en avait la certitude ; c'était son réconfort sucré sur sa langue.

Et puis, il y avait autre chose – sa dépendance, si profondément ancrée dans son estomac qu'elle en avait pénétré ses os et qu'il ne pouvait plus déroulé un soupir sans qu'il se sente dépendant d'un bras, d'une main, d'une chaleur.
Et là, avec Elise, son amie, ça continuait – il était si dépendant d'elle que, lorsqu'elle s'arrêta, il s'arrêta aussi.

Il ne dit rien ; Rose n'avait rien à dire. Il n'était pas le propre guide de son existence et il ne choisissait pas où ses propres pas allaient se heurter ; la patience gonflait sa gorge depuis maintenant tant d'années.
C'est avec beaucoup de douceur, avec un peu d'apathie, qu'il l'écouta parler avec ses phrases qui rebondissaient sur ses joues. Beaucoup étaient complexes, modulées par des réflexions qu'il ne pouvait pas comprendre ou qu'il n'avait peut-être pas envie de comprendre. Il la laissa épancher ses pensées, comme si elle étaient trop lourdes pour elle, ne cherchant pas à articuler sa propre bouche pour s'exprimer.
Rose s'exprimait peu ; il écoutait avec une grande affabilité.

Elle essayait de lui expliquer mais ça effleurait trop Rose pour qu'il puisse saisir ses peines avec ses petits doigts fébriles.

Et puis, tout en faisant rouler ses mots, elle avait bougé, froissant ses vêtements, il avait senti le mouvement de l'autre moitié de son corps et, soudain, la présence chaude d'une main contre sa joue. Il avait été surpris, restant là, sans bouger, juste le temps d'un souffle puis, comme instinctivement, il avait blottit sa joue dans cette paume.
C'était si agréable ; elle s'était enfuie vers le versant de sa nuque, de ses cheveux, son épaule. Elle était partie, comme ça, mais laissait toujours son emprunte tiède.

Il n'avait rien dit tant qu'elle n'avait pas posé de question ; maintenant, il ouvrait sa bouche délicate avalée par le noir.

« Je vais bien. Ça ne me dérange pas que tu te sois arrêtée, il fait juste un peu frais ici. »

Comme si le froid contournait son visage, il se mit à renifler et sa brise, contre le bras qu'il tenait toujours, se raffermit. Il ajouta, toujours aussi égal et doucereux.

« Tu parlais beaucoup, et je crois que je ne suis pas assez intelligent pour avoir tout compris. »

Toutes ces choses qui glissaient entre ses pensées en lui écorchant la compréhension – il avait abandonné depuis longtemps.

« Mais ta main est chaude. C'est agréable. »

Il souriait, mais ça aussi, c'était avalé par le noir – une femme goulue.
Et puis il ajouta, comme une impression incertaine qui était toujours si lourde dans sa poitrine, et en tout temps.

« Est-ce que je gênant pour toi ? »

Parce que les choses comme ça étaient toujours là sans qu'il ne les comprenne – comme ce noir qui avait dévoré leur deux corps sans même qu'il n'en sente l'étreinte.
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Jeu 1 Mai - 0:58
je t'ai vu,
tu pleurais.

« Elise ne pouvait pas voir.
Elise ne pouvait rien voir.
Ses yeux la brûlèrent, d’un coup — cherchant désespérément un visage.
Elise ne pouvait pas voir, ne pouvait pas voir, non. Le sourire de Rose était pour elle inexistant. Aussi, grands ouverts, c’était comme si ses globes criaient et s’irritaient. Alors ils s’arrachèrent, s’octroyèrent humidité. Et c’était étrange, plein de buée — mais elle le sentait ; le sentait juste. Sa vision n’était pas trouble, non. Car Elise ne voyait pas — et son souffle prenait panique, s’intensifiant dans le silence, dans les paroles de Rose. Elise s’étouffait dans les sons, perdait son calme et se noyait dans l’inaction. C’était un tétanisme lent et vivifiant, une torture brutale et sinueuse — elle ne devait pas bouger, ne devait pas même osciller. Rose ne devait pas savoir, Rose ne devrait jamais savoir. Rose n’était pourtant pas si fragile, Rose n’était pourtant pas si bon ; pas si attentionné.
Non, Rose était aveugle.
Rose vivait dans ce monde sans jamais en sortir.
Rose n’avait plus la même définition du néant.
Rose était différent — et c’était raciste, raciste, comme commentaire.
Comme pensée.
Elise n’avait jamais pensé ça, Elise n’avait jamais, non. Alors elle ne devait pas commencer, ne devrait jamais continuer — peut-être aurait-elle du le quitter, peut-être n’aurait-elle jamais du le rencontrer. Peut-être aurait-elle, oui, du le laisser ; le laisser seul — entouré d’autres personnes, dans une vie, la sienne, qui n’aurait pas tant changée.
Elise n’était qu’une poussière, qu’une odeur et un toucher.
Elise disparaitrait de la vie de Rose ; elle le savait, qu’il l’oublierait.
Et ça faisait mal, car Elise avait peur, terriblement peur de l’oubli. Elise était engloutie, annihilée par le temps ; par les gens — Elise n’était alors plus Elise. Aussi ne voulait-elle pas regarder, ne voulait pas voir au fond d’elle-même. Elle avait bien trop peur, peur de ce qu’elle pourrait y trouver. Alors Elise s’était tue, Elise avait pressé ses lèvres, pas plus fort que d’habitude. Et elle avait tendu oreille ; avait payé attention à chaque détail que lui offrait Rose — chaque modulation, chaque virgule invisible. C’était beau, la mélodie vocale était belle — elle donnait envie de s’y perdre, de se perdre sans comprendre.
Mais Elise était une Serdaigle. Elise s’évanouirait du réel, un jour, pour s’inonder et s’incorporer dans l’érudition.
Elise avait un cœur, aussi.
Elle entendit Rose renifler. Elle sentit sa menotte raffermir sa prise, augmenter la pression ; autours de son bras. Et Elise était émue — sans trop savoir pourquoi, elle avait envie de pleurer.
Non, elle ne voulait pas.
Mais ne pouvait pas — ne pouvait pas lutter. Car ses yeux étaient si secs, si désespérément voués au vide, à cette couleur qui n’en était pas une. Oui, le noir était une couleur ? Pourquoi était-elle celle par défaut ? Pourquoi Rose ne vivait-il pas dans un univers solaire, pourquoi ne s’innovait-il pas de jaune, de vert ; de pourpre ?
Pourquoi tout devait être si physique, si noté — si peu magique.
Et pourquoi continuait-il à parler ? Pourquoi lui avait-elle demandé ? Pourquoi était-il si simple, si éthéré — oui, Rose était ainsi. Rose avait arrêté, arrêté de se poser des questions. Rose était Gryffondor, et Elise ne l’était pas.
Peut-être était-ce à cause de ça.
Au moins, il ne l’entendrait pas — n’entendrait pas cette carapace charnelle s’effriter. Et puis, oui. Oui il ne verrait pas — ne verrait pas son visage. Comme elle ne voyait rien. Il ne pourrait jamais distinguer ces traits marqués, brouillés tant égarés. Il n’effleurerait jamais d’une œillade ces iris vomissant divers sentiments — jamais, non.
Rose était voué à bien peu. Il n’avait pas accès, accès à tant de choses — Rose était amputé.
Rose avait vécu ainsi, et continuerait de vivre ainsi.
Et Rose était bien, bien ; se disait-elle, presque mollement.
Chaque homme, chaque créature cédait à l’habitude. La routine était une doctrine. Alors Rose savait — savait sa vie.
Rose appréciait sa dépendance.
Aussi Elise agit, ses songes furent balayés, ses bras levés — elle ne sut vraiment si la main de Rose était restée sur elle ; mais une chose était sur, elle ; était allée vers lui — était même sur lui, autours de lui.
Elise avait passé ses coudes, les avaient resserrés tout contre Rose. Ses menottes s’étaient quasi croisées, venant se nicher dans des cheveux que trop doux — soyeux. Elle avait même heurté son corps, l’avait amené à elle — c’était sur, elle était folle.
Elise prenait Rose en prisonnier — Elle ne l’avait pas lâché. Et ne le lâcherai pas. Pas de suite, pas encore. C’était trop tôt. Elise était faible, Elise était forte ; Elise n’était qu’une fille, une demoiselle pressant sa tête contre Rose — ils n’étaient pas si différents, la taille n’avait jamais été un gouffre, non ; jamais pour eux. Aussi avait-elle murmuré, dans toute son égocentricité : « Tu n’es pas bête, Rose. » Au final, elle cherchait peut-être juste à se rassurer, à rafraichir son esprit. Certains voulaient manipuler des sots, Elise aimait bien trop — Elise aimait la vivacité, Elise aimait la tiédeur, Elise aimait beaucoup, oui. Beaucoup Rose. Alors Elise avait peur, car elle n’avait pas confiance — pas confiance non, jamais trop ; jamais assez. Elle était comme acculée, désespérée ; ne trahissait jamais mais ne voulait être trahie. « Tu te sens mieux ? » Avait-elle pavé, d’une voix si basse qu’elle en frôlait le silence ; c’était doux — si doux qu’on n’en sentait plus grand chose. Seules ses lèvres avaient capturé quelques brins de cheveux ; toison sensuelle résidant dans les néants. Sa bouche avait touché, touché la peau de Rose ; mais elle n’y pouvait rien, ne faisait pas attention. Aussi inspira-t-elle. Tu te sens mieux ?
Elise était égoïste.
A qui posait-elle vraiment la question ? Rose ne devait pas avoir froid — Rose devait-il être couvé ? Rose voulait-il de l’attention ? Ou Elise voulait-elle seulement être prise en compte ; voulait-elle uniquement entendre une réponse favorable ? Elise s’en souciait-elle vraiment ?
Elise voulait-elle une réponse ?
Oui. Aussi ses larmes ne tardèrent pas à couler ; ce fut simple, sans artifices — non, sans rien de trop. Elle ne voulait pas, ne voulait pas qu’il sache, ne voulait pas qu’il sente. Ne voulait pas qu’il entende. Aussi resta-t-elle de marbre, aussi resta-t-elle contre lui. Aussi ne s’écarta-t-elle pas ; elle ne le voulait pas. Les secondes passèrent, Elise pensa s’être arrêtée — elle n’était pas très sûre, ne s’en préoccupait plus. C’était à présent superflu. « Tu n’es pas gênant, Rose. » Arrêt. « Je suis peut-être même bien plus gênante que toi, tu sais ? » Un petit rire remonta le long de sa gorge avant d’éclater à l’air libre. « Regarde, je t’accapare, je t’étouffe. » Aussi faillit-elle se retirer — aussi ne desserra-t-elle que d’un brin son emprise, sa poigne et ses doigts plongés et piégés. Assez pour ne plus avoir la tête, le minois trop proche ; trop collé à comparse. « Je pourrais te parler pendant des heures, te laisser t’endormir sur mes mots ; te laisser les déformer, te laisser les ignorer. Je pourrais te tenir la main, te prendre l’épaule et te rattraper en bas des escaliers. Cela ne me dérange pas, ne me dérangea pas demain non plus. »

Elise hésita.
Devait-elle partir ?
Pouvait-elle l’abandonner ?

« Je t’aime beaucoup, tu sais, Rose. »
Ses mains en étaient même peut-être tombées.
Elise ne savait pas — Elise ne savait rien.
Elle ne sentait plus son corps, s’était transformée en plomb.
— Seul son cœur continuait de pulser, faisant vibrer ses veines.

Elle aurait voulu demander.
Quelque chose d’important — avait oublié.
C’était si simple, si simple d’oublier.
Tristesse.
 
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