Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Daisies of the galaxy - Sloan Temperance Holmes - Terminé

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Wendy Weatherfield
Wendy Weatherfield
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Dim 5 Oct - 18:39
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L'année scolaire avait commencé plus ou moins bien. Le calme des vacances et des premiers jours avait peu à peu disparu, laissant place au rythme plus soutenu que le calendrier des cours avait installé, forçant Wendy à travailler autant que possible pour être une bonne élève. Il y avait le Quidditch aussi – à sa grande surprise, elle avait été acceptée dans l'équipe, et loin de calmer ses craintes, son entrée l'avait poussé à s'entraîner autant que possible, de peur de ne pas être à la hauteur. Elle était la plus jeune, et la plus inexpérimentée. Elle avait un match à la fin de la semaine, et les entraînements officiels de l'équipe qui s'ajoutaient à ceux qu'elle faisaient toute seule la laissaient épuisée tout au long de la journée. Wendy restait debout tard pour travailler un peu plus et aider Juliet aussi, Juliet qu'elle voyait de moins en moins ces jours-ci, parce qu'elle n'avait plus le temps pour rien. Ca lui faisait un peu mal au cœur, mais c'était nécessaire. Il fallait qu'elle soit exemplaire, après tout.

Wendy portait sur ses épaules le poids de toutes les attentes qu'elle avait envers elle-même. Elle ne s'aimait pas beaucoup, et elle faisait beaucoup d'efforts pour se sentir digne de l'appréciation qu'on lui offrait. Elle ne se croyait pas assez douée pour faire partie de l'équipe de Quidditch, et vivait dans la crainte de décevoir les attentes de toute l'équipe durant son premier match. Elle ne se croyait pas assez gentille pour mériter l'amitié de Juliet, à laquelle elle tenait tant, et redoublait d'efforts et d'attentions depuis des mois pour essayer de se rattraper. Elle ne se trouvait pas formidable comme élève, et elle essayait de faire honneur à sa maison (qui était comme la famille nombreuse qu'elle n'avait jamais eue et qu'elle ne méritait pas) en travaillant aussi bien que possible en cours, et aussi pour plaire à son papa, pour qu'il se dise que sa petite fille faisait de belles choses et qu'il se mette à la regarder elle plutôt que ses photos, en buvant du café avec un air triste sur le visage, comme il le faisait toujours. Wendy n'atteignait jamais vraiment son but et ne satisfaisait jamais vraiment ses attentes. Wendy devait toujours en faire un petit peu plus. Wendy en faisait toujours un petit peu plus, et se disait qu'elle allait y arriver bientôt. Wendy s'y prenait mal mais ne s'en rendait pas vraiment compte. Elle avait encore un peu confiance en elle.

Et puis il y avait eu l'incident avec les heures de colle qu'elle avait séchées parce qu'elle ne les avait jamais eues, en fait – elle qui faisait tant pour être responsable et exemplaire, voilà qu'on lui envoyait l'un des préfets les plus effrayants du château, une grosse brute baraquée et balafrée de partout, qui lui criait dessus sans ménagement et semblait se contenir à grand-peine de lui taper dessus pour la faire obéir, tout ça pour quelque chose qu'elle n'avait même pas fait. Wendy avait eu très peur de Calvin Sheridan, et s'était sentie très démoralisée – tous ses efforts avaient-ils donc étés aussi inutiles et invisibles que ça ? Elle avait redoublé d'ardeur, du coup, tant et si bien qu'elle avait fini par pousser la porte de l'infirmerie, un petit matin après un entraînement de Quidditch encore plus éprouvant que les autres, en disant qu'elle ne se sentait pas très bien et qu'elle avait vraiment besoin de se reposer un tout petit peu, si ça ne vous dérange pas monsieur Bridgestone. L'infirmier l'avait regardée, l'air un peu perdu, lui avait donné quelque chose à avaler, et l'avait mise dans un lit. Wendy allait juste se reposer un moment, avant que les cours ne commencent vraiment, et ensuite tout irait bien, se disait-elle. Elle pouvait le faire. Et le médicament d'Absynthe était censé l'aider à gérer la fatigue, faute de mieux pour le moment.

Fidèle à elle-même, la petite Poufsouffle s'était levée et s'était dirigée vers la salle des cours. Mais elle ne se sentait pas vraiment mieux. Elle ne se sentait pas énergique, ni rien, en fait elle avait l'impression d'être encore plus fatiguée qu'avant. Elle n'était pas sûre d'avoir fait le bon choix en allant se poser à l'infirmerie. Elle avait sûrement fait une erreur, et elle était en train de la payer. Elle n'arriverait jamais à rien si elle continuait à faire des erreurs et à paresser comme ça. D'ailleurs, elle était en train de se dire que ce n'était pas vraiment sûr qu'elle arrive à quoi que ce soit, parce que ça faisait tellement longtemps qu'elle essayait, et qu'elle n'arrivait jamais à rien, et que sa relation avec Juliet allait rester distante aussi, parce qu'elle était une menteuse, et une lâche, et une petite égoïste aussi, et que son père allait rester toute sa vie à contempler le passé en déprimant parce qu'elle n'était pas assez chouette pour le sortir de ses idées noires, et qu'elle n'était pas si douée que ça en cours, ni en Quidditch, le match allait être une catastrophe et ce serait de sa faute, et au lieu de marquer le but final elle allait sûrement s'écraser dans un poteau avec la balle, et tout le monde serait obligé de s'occuper d'elle et personne ne la laisserait mourir de honte dans son coin. Ou mourir tout court d'ailleurs. Il aurait mieux valu. Il aurait mieux valu …

Sans qu'elle ne s'en rende compte, Wendy avait doucement abandonné toutes ses résolutions. Elle n'y arriverait jamais de toutes façons. Elle critiquait durement toutes les erreurs qu'elle avait faites, et ne pouvait plus s'en sortir maintenant. Elle ne souriait plus. La persévérance avait disparue avec le petit sourire optimiste et presque heureux qu'elle avait eu en permanence jusque-là. La potion de l'infirmier n'avait servi à rien. Elle ne se sentait même pas moins fatiguée qu'avant. Elle aurait juste du rester dans le lit toute la journée, sauf qu'Absynthe se serait inquiété, et ça non plus ça n'aurait pas été gentil de la part de la petite fille. Il avait mieux à faire.

Wendy fit quelque chose qu'elle n'avait jamais fait auparavant : elle sécha le premier cours de la matinée. Elle n'avait pas intérêt à imposer sa présence au professeur, elle n'arriverait à rien de toutes façons, et elle ralentirait tout le monde, et elle allait sécher le second cours aussi, parce que personne ne voulait la voir et que c'était mieux comme ça. Elle se mit à déambuler dans les couloirs sans but, regardant distraitement le parc de Poudlard à travers les fenêtres. Elle n'avait rien à faire, rien d'autre que s'en vouloir, et de s'en vouloir parce qu'elle séchait les cours maintenant, et de se tourmenter encore et encore, sans dire un mot. Wendy regardait le paysage à travers la fenêtre.

Elle n'était pas toute seule. Elle n'avait pas vu l'autre fille arriver – une fille plus grande qu'elle, à Serdaigle, qu'elle n'avait jamais vu que de loin.

« Bonjour. »

La petite Poufsouffle la regarda et se força à lui sourire. Elle se montrait polie et bien éduquée. Cette fille, c'était l'amie de Wesley, non ? Est-ce qu'elle était préfete, et qu'elle allait lui mettre des heures de colle ? Wendy les aurait méritées si c'était le cas.

Un bonjour, ça ne suffisait pas, tout de même. Il fallait que Wendy se montre plus accueillante, qu'elle fasse un effort, pour elle, même si la Serdaigle n'avait probablement aucune envie de lui parler, parce que qui voudrait parler à Wendy, franchement.

« Vous allez bien ? »

La petite fille se sentait très fatiguée. Elle n'avait pas envie de dormir, non. Elle se sentait juste découragée. Incapable d'avancer un peu plus. Elle n'avait pas le choix, pourtant. Elle avait tout le poids du monde sur ses épaules et même si elle se savait incapable de le porter, il fallait le retenir le plus longtemps possible.
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Serdaigle



Sloan T. Holmes
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Mer 8 Oct - 17:58
Elle remit doucement ses cheveux en place et enferma le cognard dans sa petite - bon pas si petite mallette - Une fois rhabillée, son pull de quidditch encore sur les épaules, elle s’attarda devant le miroir, fit traîner ses doigts dans les mèches brunes qui reprenaient de jour en jour leur forme initiale. De son expression désintéressée, elle tendit les lèvres dans un effort et celles-ci remontèrent en un sourire alors qu’elle se décidait à enfiler son pantalon. Une fois le reste de l’équipement dans le placard, elle quitta les vestiaires et le terrain de quidditch pour rejoindre les couloirs du château, avançant et attachant ses chaussures grâce au sort de laçage qu’elle cherchait à maîtriser depuis l’année d’avant. Une fois rentrée à l’intérieur, Sloan se dirigea vers la tour Serdaigle. Les marches n’étaient plus une si grosse épreuve depuis que les entraînements d’Elise occupaient la plupart de ses matinées et après-midi libres. Elle déposa ses lunettes sur la table de nuit, fouilla dans son armoire et sortit un sac du fond du meuble, tirant fort pour l’en extraire au point de tomber en arrière contre le matelas de son petit lit aux rideaux magiques qui se refermèrent sur elle

“Ahhhh”. Elle se plaignit, soupira et balança le sac sur le lit avant de s’installer au bout et de se mettre à fouiller. Sa queue de cheval remuait pendant qu’elle cherchait un de ses pinceaux préférés. A quelques mètres de là, on pouvait voir un vieux livre usé sur les bords, juste au dessus de Stephen King, Dead Zone, avec une illustration en noir et blanc sur la couverture : C’étaient des hommes en pleine mêlée qui portaient des maillots à rayures. Leur tenue était sportive mais ça n’était pas du quidditch. Tous étaient en short, l’élastique remontant jusqu’au bide et leurs têtes ne se différenciaient pas toutes plantées contre les omoplates des uns et des autres. Un des joueurs  penchait sur la droite pendant que les autres formaient une masse uniforme. Etant donné que l’image ne s’agitait pas, ça devait être un ouvrage moldu, il y avait au dessus en lettres capitales le titre très rassurant de RUGBY : LES BASES D’UN SPORT MÂLE. Ça ne faisait pas du tout macho au milieu des lectures d’une serdaigle déjà très douteuse pour sa maison qui se battait entre des bibelots ayant appartenu à Noah et les dessins qu’elle avait fait à Victoria ou Wesley en oubliant de leur donner - ou bien à l’époque, la perfectionniste qu’elle était s’était refusée à donner d’aussi mauvais rendus, éternelle insatisfaite qu’elle fut - Aussi elle leva une main solitaire et victorieuse en sortant le super pinceau, son petit chouchou, son bébé, son…

Bref. Elle était déjà debout en train de caser le matériel dans sa sacoche quand elle remarqua la lettre sur son bureau, et, d’ailleurs, il lui sembla qu’elle avait promis de la remettre à un seconde année pour une petite première année qui n’osait pas du tout. Sloan leva les yeux au plafond, pas certaine de se souvenir sur ledit prétendant pour la prétendante et s’il était poufsouffle ou gryffondor. Alors elle décida de courir, attrapant ses affaires de cours et les ajoutant à ce qu’elle portait déjà. C’était totalement désordonné, juste… comme Sloan.
Dans les escaliers il lui sembla voir Jazzie mais elle esquiva la salle commune du dortoir pour redescendre vite, elle passa du sixième étage au quatrième en manquant de se louper d’escalier, ronchonna, fit tomber son livre de sortilèges, grommela, couru, couru encore et enfin. Le rez-de-chaussée. Elle se présenta devant le petit qui lui était revenu grâce à la première année qui ne bougeait pas de la Grande Salle, lui faisant un topo affolé du haut de ses onze ans “non mais ne t’en fais pas Sloan, je vais le faire, merci beaucoup !”. Et, bien que la petite sembla toute dodelinante jusqu’au moment où elle du se résoudre à atteindre le garçon, elle lui donna sans mal et Sloan se soulagea d’un regard docile pour sa jeune camarade.

Reprenant doucement ses esprits, elle tira sur son pull tout tricoté pour les bleus et remonta tranquillement les marches pour débarquer dans le couloir principal, elle s’arrêta devant l’infirmerie pour s’assurer qu’aucun de ses amis n’aie décidé de voler entre temps pour se casser un ou plusieurs os. Mais non. RAS. Et joyeusement, elle avança près des fenêtres pour s’y poser et continuer de lire le bouquin passionnant de sa grand-mère - juste pour tes beaux yeux, Elise - jetant des regards sur les côtés toutes les trois pages.
Débarqua alors Wendy. Wendy elle ne la connaissait pas, elle était plus jeune et Wesley avait du lui parler d’elle quelques fois, mais Sloan ne s’était ensuite pas renseignée, ce qu’elle ne faisait plus depuis un bout, en passant. Il n’y avait que sa petite personne lentement arrivée près d’elle qui avait articulé avec la formalité la plus adorable du monde un semblant de communication. Sloan baissa le bouquin qui se retrouva contre sa cuisse et lui accorda toute son attention. Cependant, elle remarqua que ce qui avait fait des rares apparitions de Wendy Weatherfield quelque chose d’agréable avait simplement disparu. Elle tenta de se détendre, ça ne fonctionna pas très bien.

« Eh Coucou. Tu peux respirer tu sais. On dirait que tu as vu Vega Eastwood. »

Réflexion intense.

« Rassure-moi tu n’as pas vraiment vu Vega Eastwood. »
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Wendy Weatherfield
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Mer 8 Oct - 19:58
Sloan avait l'air tranquille. Elle lisait un livre. Elle n'avait sûrement pas envie d'être dérangée, en fait, malgré les oeillades qu'elle lançait de temps en temps autour d'elle. Wendy se demandait un peu quelle genre de vie elle pouvait avoir. Probablement une vie chouette passée à aider les gens et à faire du Quidditch avec ses amis et l'équipe de Serdaigle. Le genre de vie que la petite Poufsouffle aurait aimé avoir, sauf qu'elle en était incapable.

Sloan lui demandait si elle avait vu Vega Eastwood. Apparement, Wendy n'avait pas l'air assez souriante. Elle se força à sourire un peu plus, pour arriver à une espèce de grimace loufoque, avant de laisser tomber, et de regarder le sol d'un air distrait, sans plus sourire. Elle n'avait pas vraiment l'envie ni le courage de continuer à jouer la mascarade, et elle ne savait pas mentir de toutes façons. Tout le monde pouvait lire ses émotions sur son visage. Ses pensées aussi. Tout le monde devait savoir qu'elle était horrible, en fait, malgré tous les efforts qu'elle avait déployés pour ne pas l'être. En vain. Sloan lui demanda sérieusement si elle n'avait pas vu Vega.

« Non. »

En temps normal, Wendy aurait ri, d'un petit rire gêné, parce que ce n'était pas gentil de se moquer ainsi de la préfète de sa maison, même s'il était vrai qu'elle s'y prêtait bien, parce qu'elle était invivable, Vega. Mais ce n'était pas gentil. Là, la tentative d'humour de Sloan avait glissé comme inaperçue, et Wendy avait répondu d'un air tout à fait sérieux. Elle n'avait pas vraiment envie de rire de toutes façons. Elle n'avait pas vu Vega.

« Pourquoi ? Je vais bien vous savez. Tout va bien. »

La petite sorcière avait quand même compris que si Sloan lui demandait ça, c'était parce qu'elle n'avait pas l'air bien, qu'elle n'agissait pas comme d'habitude. Mais ce n'était pas à Wendy de l'inquiéter avec ses histoires. Ou de lui peser, en fait. Parce que Sloan n'en avait rien à faire de Wendy. Personne n'en avait rien à faire de Wendy. Elle s'était arrogée plein de responsabilités à travers Poufsouffle pour qu'on s'intéresse à elle, mais si elle avait fait ça, c'était quand même parce qu'à la base elle n'était pas intéressante.

Il fallait donc rassurer la Serdaigle. Qu'elle reprenne le fil de son livre et referme cette parenthèse. Ce n'était pas facile sans le gentil sourire et l'aura joyeuse qui l'entouraient comme avant, mais elle pouvait le faire. Pour Sloan.

« Je n'ai pas vu Vega, et je ne fais pas de bêtises, et tout va bien pour moi ! Regardez, je souris. » Et Wendy se força à sourire de nouveau. « Je suis heureuse. Vous n'avez pas à vous en faire pour moi. Je ne vous importune pas plus. Je vous laisse à votre livre. »

Wendy était une bien piètre menteuse, et ça se voyait. Mais incapable comme elle était, la petite fille ne pouvait pas espérer atteindre un meilleur résultat. Il fallait que ça passe. Elle espérait un peu que Sloan se désintéresse d'elle et ne se sente pas forcée de l'aider.

Parce que tout ça, c'était un gros mensonge. Wendy avait juste envie de s'en aller. Que tout ça finisse, et qu'elle puisse oublier tout le monde, et ne plus jamais revoir personne, et se reposer. Juliet allait beaucoup lui manquer. Mais c'était mieux ainsi.
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Serdaigle



Sloan T. Holmes
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Sam 11 Oct - 1:17
Passant le doigt sous la page où elle avait voulu stopper sa lecture, Sloan envoya ses deux billes reposées sur Wendy Weatherfield et Wendy Weatherfield ne ressemblait à aucune de celles qu’on lui avait décrites. Alors elle s’inquièta, jaugeant de son regard d’expertise, elle pencha lentement la tête sur le côté, une petite fille en pleine action isolée qui pensait encore à sauver le monde, malgré tous les avertissements possibles. Ses paupières battirent un coup, la serdaigle faisant mine de se désintéresser. Et puis se redressant, en concordance avec ses épaules et les cheveux sur sa tête revenant tout droit, Holmes la toisa d’un air interrogateur. Celui qu’elle aimait tant faire, qui lui valait tant de rejets de personnes fières et donc trop pour assumer de se confier à une âme si curieuse. Mais aussi tôt la jaune continuant sur sa lancée, les traits de Sloan se détendirent et elle laissa le livre sur le muret, se contentant d’être une oreille dubitative. Ceci en revanche, elle appréciait beaucoup moins. Sauf qu’il fallait se rappeler, Wendy n’était pas le sujet de son expérience.

Wendy avait dit bonjour, alors Wendy était très gentille. Définitivement pas un cobaye a quelconque mentalisme de bas-étage. Et puis soyons réalistes, personne n’aimerait ça ! Pas même Sloan. Sloan se souvient avoir jeté tout ça a la poubelle. Pourtant elle avait adoré, enquêter, fouiner, trouver, troubler, embêter… mais ça ne la faisait plus rire. Elle avait appris tant en acceptant de se confier à autre chose que sa personne, que maintenant fouiller à l’intérieur des autres était simplement stupide. Elle s’en voulait, mais il était plus facile d’oublier et de se vouloir totalement lavée de ces soupçons-là. Sloan n’était plus de ceux qui rient en perçant à jour quelqu’un. Ça, c’était le rôle d’un menteur et ça, elle l’avait été et ne voulait plus l’être. Certes il était sans doute un peu tard pour s’en vouloir et chercher mille excuses, mais elle avait toujours été en retard. C’était un peu sa façon de se prévenir d’un mal; et peut être aussi était-ce moins angoissant de voir ce que faisait la vérité sur les autres plutôt que sur Sloan Temperance Holmes.

Un simple non à l’évocation de Vega lui vaut un petit rictus, même elle frissonnerait rien qu’à entendre Eastwood. Elle attendait patiemment le jour où un des joueurs des quatre équipes se décide à faire un mannequin à son effigie pour le planter au milieu du terrain, mais… soit. Sloan préféra jouer avec l’élastique dans ses cheveux plutôt que d’admettre que Wendy n’allait pas bien. A dire vrai, la réponse de Wendy était exactement celle qu’elle aurait pu donner à n’importe qui ce jour-là.

Je vais bien.
C’est vrai. Je vais super ! Le soleil brille, mon cognard brille ! La vie est géniale à Poudlard ! Et toi ? Qu’est-ce-que tu veux faire de ta vie plus tard ? P-Pourquoi cette question ? Non c’était juste un test Holmes ! Reviens donc à Weatherfield, tu l’aimes bien la nouvelle poursuiveuse de Poufsouffle non ! Après tout tu as toujours eu un truc de plus pour les maillots jaunes, Holmes.
C’est que je l’ai vue qu’à l’entraînement moi !
Sloan s’approche de la poufsouffle en question, recalant un de ses coudes contre la fenêtre, posant sa joue contre sa main, haussant un sourcil, plus tellement convaincue du bien fondé du discours de Miss Souafle.

« Évidement que tout va bien. Tu es Wendy pas vrai ? » Sloan lui sourit en retour. « Et en fait tu fais pas de bêtises, plus des miracles, tu étais très bien à l’entraînement collectif la dernière fois… qui était aussi la première fois depuis les vacances ! »

Jouant avec son livre à nouveau entre les mains, elle lui avoua aussi que ce n’était pas le bouquin le plus passionnant que les moldus aient pu faire en tant que ses dignes semblables. Aussi avait-elle un peu honte qu’un livre portant sur le sport puisse parler autant de la dynamique des lacets de chaussures de rugby moldu. Mais pour le cours théorique, il faudrait repasser plus tard, ou s'en remettre à Holly.
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Wendy Weatherfield
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Lun 13 Oct - 22:35
Wendy regardait Sloan avec un sourire gêné. Elle ne savait pas mentir, c'était clair, mais est-ce qu'elle avait fait assez pour pouvoir se soustraire poliment à cette conversation ? La petite Poufsouffle n'avait pas très envie de voir quelqu'un, et elle se doutait bien que personne n'avait envie de la voir, elle. Sloan la regardait elle aussi. Elle avait fermé son livre, et elle s'était posée contre la fenêtre, le sourcil levé, l'air pas vraiment convaincue mais prête à jouer le jeu. Wendy allait bien. Soit. Elle allait faire comme si.

Ce n'était pas vraiment ce qu'avait souhaité la gamine, au fond – Wendy, elle aurait aimé que Sloan comprenne sa détresse, mais en même temps, c'était égoïste de sa part de le souhaiter, et c'était mal. Wendy, elle aurait aimé que Sloan ne lui fasse pas un grand sourire heureux pour se mettre à lui parler de Quidditch, parce qu'elle ne se sentait pas la force de tenir ce rôle très longtemps. Wendy, elle aurait aimé que Sloan s'en aille et la laisse dépérir toute seule. Elle ne méritait pas mieux.

Wendy lui fit un grand sourire qu'elle tenta de rendre le plus sincère possible.

« Je ne m'en suis pas trop mal sortie, j'espère ... » mentit-elle effrontément.

Cet entraînement avait été une catastrophe. Elle ne s'était jamais sentie aussi nulle de sa vie. Elle avait du voler dans tous les sens en ne comprenant qu'à peine ce qui se passait autour d'elle, tentant désespérément de récupérer le Souaffle et abandonnant jusqu'à l'idée de tenter de marquer un but, exploit bien au-dessus de son niveau, tout ça pendant des heures sous le vent gelé de l'automne en Ecosse et les cris énervés de sa capitaine qui faisait de son mieux pour s'assurer que l'équipe fonctionne harmonieusement. Wendy en était ressortie épuisée (qu'est-ce qu'il lui avait semblé long, cet entraînement) et s'était promise à l'époque de mettre les bouchées doubles pour se mettre à niveau. Elle avait cru pouvoir y arriver, parce qu'elle était naïve. Mais plus maintenant.

Personne ne lui avait dit qu'on l'avait précipitée sans préparation dans un véritable entraînement, plus pour tester ses nerfs et sa détermination que son niveau (qui n'était pas si mauvais) – en fait, elle s'en était bien sortie. Mais elle ne s'en rendait pas compte. C'était toute la tragédie de sa vie : Wendy ne se rendait compte de rien, ne voyait que ses lacunes, et restait persuadée qu'elle avait toujours un effort à faire avant de devenir quelqu'un d'appréciable. Les félicitations et les gentillesses qu'on lui disaient ne semblaient pas s'ancrer dans sa tête.

Wendy resta debout, un peu gênée, ne sachant pas trop quoi rajouter de plus à sa réponse. Des bêtises, elle en faisait – elle en faisait là maintenant, elle était en train de sécher les cours pour rien. Des miracles, par contre, elle en aurait bien besoin – il ne fallait rien moins que ça pour arranger son cas, se disait-elle. Elle ne savait pas quoi répondre aux gentillesses de Sloan.

« Mais vous, vous ête bien plus douée que moi. Vous êtes plus grande et vous avez plus d'expérience, et aussi vous lisez des livres sur le sport, même si c'est des sports moldus, vous vous renseignez, c'est admirable. »

Elle se mordit les lèvres. Encore une chose qu'elle n'avait pas faite et qu'elle aurait dû faire. Alix lui avait donné un livre, Le Quidditch à travers les Ages, qu'elle avait lu, mais ce n'était pas assez – elle aurait du pousser plus loin ses recherches et passer du temps à lire des cours théoriques à la bibliothèque. Sloan lui donnait l'exemple. Elle réussissait tout, elle. Elle savait quoi faire, et elle n'avait pas autant de lacunes à combler que la petite poursuiveuse. Wendy était un cas désespéré.

« Moi je suis débutante et j'ai tellement de choses à apprendre ... » son sourire s'effritait. C'était difficile de tenir une conversation polie, qui soit intéressante sans être trop personnelle, qui permette à Sloan de partir dès qu'elle en avait envie, et surtout dans laquelle Wendy ne commençait pas à se plaindre, ou à pleurer sur sa misère et sa médiocrité. Il fallait qu'elle continue de sourire.

A tout prix.

« Pardon ... » La petite fille enfouit son visage dans ses mains pour s'empêcher de pleurer. Elle était tellement nulle ! Elle était tellement inintéressante, et fade, sans aucune qualité, elle n'avait pas d'intelligence, ni de courage, ni d'ambition, elle avait été mise à Poufsouffle parce qu'elle n'avait pas de place nulle part et que la maison Poufsouffle avait un grand cœur et recueillait tout le monde, et depuis son arrivée à l'école elle n'avait fait que suivre les gens qu'elle admirait, de loin d'abord, puis de plus près, comme un petit chien, en tentant de se rendre intéressante et en cumulant les responsabilités pour qu'on la regarde. Wendy était une sortie d'agaçant petit caniche qui aboyait très fort pour qu'on n'oublie pas sa présence. Elle avait vraiment été bête de se présenter comme poursuiveuse ! Elle avait honte d'elle-même et de ce qu'elle avait fait, et il était manifeste qu'elle n'était pas faite pour le Quidditch, parce qu'elle était nulle. Elle avait pris la place de quelqu'un d'autre qui l'aurait mieux méritée, cette position dans l'équipe. Elle prenait trop de place. Elle n'aurait pas dû être là. Et il ne fallait surtout pas qu'elle continue ses méfaits en pleurant sur son sort devant Sloan.

Sloan avec qui elle ne se permettait même plus le tutoiement familier qu'elle donnait à toute l'école, avant – avant qu'elle ne se rende compte de l'impolitesse qu'elle faisait aux gens. Ils n'étaient pas ses amis. Personne n'avait envie d'être ami avec elle. Il ne fallait pas qu'elle s'imagine que les gens aimaient sa compagnie.

Il ne fallait pas qu'elle pleure. Reprends-toi. Debout.

« Je vais bien. » Elle sortit son visage de ses mains, et affichait de nouveau un sourire radieux, qui avait l'air encore plus vrai cette fois-ci, et qui paradoxalement avait l'air encore plus triste qu'avant. Les yeux de Wendy ne souriaient pas. Mais la petite fille commençait à vraiment donner le change – elle était heureuse, elle savait le montrer, en fait ce n'était pas plus difficile qu'avant, où elle continuait de faire des efforts sans se laisser décourager parce qu'elle ne se donnait pas le droit de l'être. Ni même d'être déçue. Ou triste. Elle n'en pouvait plus.

« Je- je vais vous laisser. Je ne vous dérangerai pas plus. » Il fallait qu'elle s'en aille. Wendy avançait ses mots avec difficulté, sa voix hésitait à sortir de façon posée. Wendy savait qu'elle ne tiendrait pas beaucoup plus longtemps. C'était grossier de sa part d'écourter ainsi leur rencontre, mais en fait Sloan en serait sûrement soulagée, alors elle pouvait vivre avec la culpabilité que cet acte lui imposait. Et puis c'était ça ou s'effondrer. Il ne fallait pas qu'on la remarque encore plus. Wendy prenait trop de place.

« Au revoir mademoiselle Holmes, et je vous souhaite une bonne journée. » Et vite, bien vite, la petite fille fit demi-tour, tout en essayant d'avoir l'air calme et posée, alors qu'elle n'avait qu'une envie, de courir se cacher dans un coin sombre, quelque part, et d'y rester à tout jamais. Ou de sauter du haut des escaliers.
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Serdaigle



Sloan T. Holmes
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Sam 18 Oct - 21:33
You were looking for another way out
Try to fix these broken things

Elle tenta de ne pas montrer qu’elle était concernée par les mimiques affolées et répétées de Wendy. Sloan n’était pas comme ça. Ce n’était pas son truc, voler au secours des gens, elle avait toujours eu du mal, quand bien même ils étaient les meilleurs êtres possibles. Elle n’était qu’un obscur amas de maladresse, essayant d’attraper la main du plus vulnérable. Bien sûr, elle continuait de la regarder, là à débiter des paroles qui se soulageaient d’un mensonge évident, ce qu’Holmes connaissait bien. Mais qu’était-elle supposée faire ? La prendre par les épaules ? La rassurer par de petits mots encourageants ? Lui promettre que tout allait bien se passer, parce qu’elle en avait l’expérience ?

Non, pas d’expérience. Aussi loin que cela remonte, ce n’était que quelques dizaines de minutes, passées en la compagnie d’Elise Blaze Dickney. Derrière des portes, à s’échanger quelques absurdités, ça n’était pas allé en s’arrangeant. Ça va été de pire en pire, jusqu’à ce qu’elle apprenne à faire face. Enfin, elle se souvenait aussi qu’Absynthe avait du mal à gérer ses potions, elle vivait parfois, cobaye de la tristesse magique, à se morfondre dans un chagrin inexplicable… Elle se demanda d’abord s’il s’agissait de ça, hélas, elle ne venait de lui adresser véritablement la parole que maintenant.
Se remémorant les actions de la jaune, elle se présente à la jeune fille d’un grand sourire, mais elle sait bien qu’un sourire ne résout pas l’énigme.

Pourtant, elle adore les énigmes, elle en a l’habitude. Ici il n’y a que l’hésitation, que le supplice momentané de bien faire, un peu de tendresse dans le regard qui finit par ressembler à de l’inquiétude. Elle a quelque chose pour les âmes en peine, Sloan. Elle aime bien les regarder de loin, mais les soigner ? Comment ? C’est un peu trop demandé, à ce stade. Elle traîne ses doigts contre son avant-bras, toujours l’oreille attentive de Weatherfield, elle veut simplement que la brunette n’explose pas, elle ne veut pas affronter ça, elle n’a jamais été douée avec les solutions.

Juste les énigmes. Sloan amena son sac près d’elle, rangeant “Rugby: les bases d’un sport mâle”, tendant à attraper un peu du mal de Wendy de là où elle dodelinait dangereusement, et c’était compliqué. Soulager le quasi-inconnu.

« Ne me vouvoie pas enfin. Je n’ai que seize ans… Je ne suis pas douée avec une batte entre les mains. »

Les traits de la bleue se décomposent pendant que Wendy cache sa dernière tentative entre ses mains, elle, commence à s’agiter.
Sloan la suit, pourquoi s’éloigne-t-elle ? Elle voudrait savoir, au delà des paroles débitées par la quatrième année, ses sens remuent et dans l’instinct, elle lui emboîte le pas, plantant son sac contre son épaule. Elle la poursuit, ironique, c’est son job à elle. Sloan esquisse un sourire confus, continue sur sa lancée et soulève une main inutile, un peu abasourdie par ce qu’elle est en train de faire. Je ne comprends pas, se lance-t-elle par automatisme.


« W-Wendy ! »

Sloan attrapa son poignet, peu convaincue de l’effet que ça aurait. On l’avait déjà retenue de cette façon… quoi d’autre, si ce n’est la colère, ensuite.

« Ecoute, ne t’excuses pas. C’est… c’est normal de douter de ses capacités mais. Tu as Alix. Wesley. Plein de gens pour te remettre en confiance. »

Silence.

« Quoique du peu que j’en sache, tu n’en as même pas besoin ! Je t’assure, regarde ! »

Sloan sait. C’est stupide, lui sortir son carnet de dessins, avec les croquis de l’entraînement des autres équipes dessus. Elle fait plein de notes technique, notamment à propos de Wendy et c’est plutôt incompréhensible ! Mais peut être qu’elle veut juste… aider.

« ...moi j'ai presque ruiné le coccyx d'un ami. Wendy, calme-toi. »
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Wendy Weatherfield
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Sam 18 Oct - 22:35
Il fallait qu'elle s'en aille. Il fallait qu'elle s'en aille tout de suite, parce qu'elle était sur le point de pleurer, Wendy, et qu'elle ne pouvait pas pleurer devant Sloan, qui ne saurait sûrement pas comment réagir, qui en aurait sûrement rien à faire, qui n'avait aucune envie de s'occuper d'une gamine aussi minable qu'elle et qui allait être forcée de le faire si Wendy fondait en larmes. Wendy voulait partir. Sloan s'inquiétait et la retenait par le poignet.

Quelle idiote elle avait été ! La petite fille se réprimandait elle-même. Si elle avait été plus douée, plus douée avec les mots, plus douée avec les sentiments, si elle avait été meilleure, elle n'aurait pas embêté la grande Serdaigle, si elle avait su taire sa détresse rien de tout cela ne serait arrivé. Elle aurait pu continuer à discuter en accumulant les maladresses – elle vouvoyait Sloan et elle disait des bêtises – au point que la grande fille aurait fini par se lasser de la petite. Et elles auraient pu partir chacun de leur côté, et Sloan l'aurait vite oubliée. Mais non. Wendy était faible, Wendy était pleurnicharde, Wendy attirait l'attention sur elle, Wendy pesait sur les gens, et Wendy était sur le point de fondre en larmes devant Sloan.

Sloan faisait de son mieux pour la rassurer – elle lui expliquait que c'était normal de douter de soi, et qu'elle avait tout un entourage prêt à la soutenir. Elle essayait de lui dire qu'elle n'était pas si nulle, et lui mettait sous le nez son cahier plein de notes et de croquis auxquels la petite fille ne comprenait rien. Elle avait failli ruiner le coccyx d'un ami. Elle lui ordonnait de se calmer. Wendy culpabilisa un peu plus. Peine perdue.

« Je ... » essaya-t-elle d'expliquer. « Je … J'ai fait du mal à Juliet ! »

Et la petite Poufsouffle se mit à pleurer. De grosses larmes coulèrent sur son visage, et elle hoquetait gentiment, tout en continuant à déballer toute sa tristesse, de façon entrecoupée, dévoilant tout à une Sloan qui ne savait probablement plus quoi faire.

« Je suis nulle ! » renifla-t-elle. « Je n'arrive à rien ! Je ralentit toute l'équipe ! Je suis trop égoïste ! Je voulais rejoindre l'équipe et … parce que je voulais qu'on me regarde et … et être amie avec … avec eux et ... et que Juliet elle … et je suis trop mauvaise ! » Elle se remit à pleurer de plus belle. « Je suis jalouse ! Je veux pas qu'elle ait un amoureux ! J'ai été méchante ! J'ai dit plein de choses horribles ! Je l'ai faite pleurer ! J'ai cru qu'elle en avait un ! Et j'étais jalouse, parce que, parce que ... » Wendy s'étranglait presque. Elle avait l'air de paniquer et d'être prête à s'effondrer complètement. « Je voulais que ce soit moiiii ! » beugla-t-elle en hoquetant. « Et je suis trop nulle et possessive et méchante et égoïste et tout le monde le saaait ! Et je veux pas ! Je veux être gentille ! J'y arrive pas ! Laisse-moi ! »

Wendy tira brutalement sur son bras, dégageant son poignet de l'emprise de Sloan, et s'accroupit par terre, dos à la Serdaigle, le visage enfoui dans ses mains et noyé sous les larmes. Toutes les craintes et les petites culpabilités qu'elle avait gardées au fond d'elle-même, bien enfermées pour ne gêner personne, toutes les envies et les désirs qu'elle avait, et qu'elle jugeait égoïstes, tout était ressorti, et maintenant Sloan savait tout, et pouvait deviner le reste. Wendy avait passé tout son temps à cacher ce qu'elle voulait pour essayer de faire plaisir aux autres. Elle voulait rendre tout le monde heureux. Elle avait peur d'embêter les gens qu'elle aimait.

Ce n'était pas facile. Elle n'aurait pas dû être une sorcière – elle était la cause de la désagrégation de sa famille. Elle avait été la seule personne au monde à réussir à faire pleurer Juliet à cause de ses désirs égoïstes (et elle prétendait être sa meilleure amie!). Elle ne s'aimait pas beaucoup. Elle se disait que, si elle arrivait à s'effacer le plus possible, si elle arrivait à toujours être en forme en cours et sur le terrain de Quidditch, si elle arrivait à être toujours souriante et jamais triste, elle ne pèserait pas sur ses amis. Wesley qu'elle connaissait si mal allait finir par se lasser de l'emmener à l'infirmerie. Alix allait aussi se lasser de la voir la suivre comme un petit chien. Juliet allait se lasser d'elle si elle continuait à l'étouffer en étant aussi possessive.

Parce que Wendy voulait tellement de choses ! Elle voulait être l'amie de Wesley. Et de Wilhelmina, et de Kalev, et de tout le monde, elle avait envie d'être populaire et que tous les élèves de l'école soient heureux de lui parler. Elle avait envie d'être l'amie d'Alix. Et d'être importante à ses yeux, et qu'Alix l'apprécie autant qu'elle, elle l'admirait. Et surtout, elle avait envie d'être avec Juliet. Elle avait envie de lui tenir la main, et de lui faire des câlins, et de ne jamais la quitter, et que Juliet n'ait jamais d'amoureux et passe toute sa vie avec elle, parce que Wendy était amoureuse de sa meilleure amie, Wendy était amoureuse et se défendait de l'être, parce qu'elle devenait possessive, et jalouse, et envahissante, et elle avait envie de l'embrasser aussi et c'était vraiment mal. Tous ses désirs étaient mauvais. Wendy était une petite égoïste qui voulait qu'on l'aime et qu'on s'occupe d'elle et qu'on la regarde et qu'on la flatte et qu'on lui dise qu'elle était gentille, et belle, et chouette, et digne d'être aimée. Elle avait fait tout son possible pour réprimer ces envies.

Et tout était sorti. Et maintenant, c'était vraiment fini, et Sloan savait tout, et tout ce qu'elle avait eu, le peu qu'elle s'était permis d'avoir, Wendy allait le voir disparaître maintenant que tout le monde savait. Personne ne voudrait être amie avec une fille comme elle. Wendy n'avait vraiment pas sa place à Poufsouffle. C'était une maison remplie de personnes gentilles et aimantes et attentionnées envers les autres. Et elle n'était qu'une horrible égoïste.

Et elle continuait de pleurnicher sur son sort.

« Je suis désolée ... » rajouta-t-elle d'une petite voix. Sloan n'avait pas à subir tout ça. Wendy était vraiment horrible. Elle aurait du partir pendant qu'il en était encore temps.
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Sloan T. Holmes
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Jeu 23 Oct - 20:09
La détresse, l’envie répétée de fuite, les regards ailleurs pour ne pas succomber à la panique abjecte, les sourcils qui se plissent en une infinie tristesse et la bouche qui se fend en croissant inversé, elle connaissait. Traversant tout le corps pour remonter aux joues, te brûler sous les paupières et t’infester les sens, te convaincre du pire quand tu tentes le plus mince contrôle, oui. Et les mains qui se crispent, avec les doigts plantés dans la chair, les courbes qui se marquent derrière l’air solitaire. C’est insensé, mais ça arrive. Les phalanges s’engourdissent, le souffle se raccourcit pendant que les chevilles peinent déjà à tourner sans les genoux. Les rotules s’empressent, se plient et te supplient de partir en courant plutôt que faire spectacle. Parfois tu t’exécutes, parfois tu t’ébranles, tu tombes presque, tu pleures.

Wendy pleure. Sloan retient un spasme, lève la main, l’abaisse. Elle tente, elle se tait, la voilà déjà. Elle se mord la lèvre, elle s’en veut, elle reste son inutile carnet à la main, elle s’en veut toujours autant. Elle se tait, que faire d’autre, Weatherfield implosant. Elle lui lance des tentatives, des ovales qui obliquent, qui se blessent à vouloir, qui trafiquent entre la peine et le chagrin réel sans savoir où placer  le regard. Sloan hésite, Sloan ne sait plus. Elle se souvient de Juliet. Mais c’est un peu vague. Elle n’y met qu’une crinière rousse et de grands yeux. Elle ne voit rien d’autre. Sloan essaye, voudrait vraiment faire quelque chose, mais ça ne lui est jamais arrivé elle-même de pleurer pour… ça. Elle se sent ridicule, elle se sent cadette et pas figure d’une quelconque aide. Elle ne voit qu’une fille qui n’a su pleurnicher que pour un garçon qui ne voulait plus d’elle. C’est d’un pathétique, mais comme expliquer à une Wendy visiblement bouleversée qu’on a jamais pleuré pour ça.

Non elle ne se souvient que de la panique, de la sensation, du tsunami humain qu’elle était, ça n’avait duré qu’un instant. Oui, comme si ça ne fonctionnait pas sur elle, comme si ça n’avait pas le droit de l’atteindre pour de vrai.
« We… »

Elle essaya de l’appeler, de lui donner de quoi respirer, mais se rebuta. Peut être après tout devait-elle tout déballer, un ruban amical ne fait que soulager, se déroule. Sloan baisse les yeux au sol, l’honnêteté est effrayante, l’honnêteté la surplombe comme un mal, un jugement, elle réalise n’être que la spectatrice de la vérité… c’est terrifiant.
C’est effarant tant de réalisation dans un être si adorable de carrure qui n’a montré qu’une timidité presque contagieuse, qui roulait avec son accent dans la douceur improbable et qui provoque l'attrait rien que par ses paroles. Wendy explosa. Mais quand Wendy explosa, ça ne renforça qu’un peu plus l’idée que Sloan était incapable d’une telle chose. L’audace même de l’action indélébile, le retour contre ses tempes. Elle ne bougea plus. Quand la poufsouffle s’époumona plus vite, plus fort, plus véritable encore, Sloan recula presque. T. Holmes était la faiblesse incarnée, T. Holmes était celle qui ne savait pas quoi dire, qui se refusait à l’interrompre, à lui couper sa douleur, sa culpabilité, son propre jugement. Et puis comment pourrait-elle s’y prendre.

Comment diable assumer pour elle que rien de cela ne la vise réellement, que ce n’est qu’un des yeux sur elle, qu’une seule partie de toute l’énigme, qu’à elle toute seule, Holmes n’a jamais su résoudre quoi que ce soit. Seulement, simplement béate devant les faits.
Ah Wendy, tu m’impressionnes, pense-t-elle.

Doucement elle s’accroupit, elle lui laisse de longues minutes pour laisser le souffle lui revenir et la réalité, aussi. Sloan lui sourit, docile, elle s’excuse. Sloan secoue la tête, assurant que ce n’est rien et elle s’assoit à côté d’elle, dans le plus grand des silences. Elle se fiche bien qu’une tête autoritaire, telle Vega Eastwood ramène son petit claquet railleur. Qu’est-ce-que ça pourrait bien changer. Elle est déboussolée, elle accepterait bien des colles histoire de se faire remettre en place.

« Je n’ai jamais vraiment réussi à être gentille. » commence-t-elle. « Tu n’as pas l’impression… de toujours essayer de faire au mieux mais que. Quoi qu’il advienne au final, ça ne change rien. C’est… chaotique ? » Elle rit. « C'est un peu moi. »
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Ven 24 Oct - 22:27
D'habitude, pleurer, ça la calmait. Ca permettait à Wendy de se sentir plus apaisée, plus calme, et plus à même de tenter d'expliquer clairement sa tristesse et peut-être d'arranger les choses. Le monde se faisait plus doux envers vous après les larmes. La violence des sentiments, la dureté de la détresse, s'effaçaient gentiment, s'atténuaient un petit peu, et la tristesse restait toujours présente, mais c'était plus facile à vivre, et quelque part c'en était presque agréable. Surtout que les rares fois où ça lui arrivait, Wendy avait le droit à un câlin, à du réconfort, la petite fille n'avait pas une grande famille ni beaucoup d'amis, mais elle était rarement seule, et elle ne s'en rendait pas compte mais beaucoup de monde l'aimait. Et Juliet, Juliet surtout, Juliet ne l'aurait jamais laissée pleurer toute seule. Juliet l'aurait prise dans ses bras et l'aurait consolée comme personne d'autre au monde. Juliet était vraiment formidable. Juliet était vraiment magique. Wendy l'appréciait beaucoup, vraiment, c'était plus que ça, elle s'en rendait compte maintenant, elle l'aimait, Wendy l'aimait, Wendy était amoureuse de sa meilleure amie.

Ce n'était pas une pensée qui la confortait. Rien ne la confortait beaucoup, et même les larmes qu'elle versait n'arrivaient pas à tarir sa peine aujourd'hui – c'était pour un médecin avisé un signe, discret mais présent, que tout n'allait pas bien, mais ni Wendy ni Sloan n'étaient médecins – et la petite fille se sentait toujours aussi mal, toujours aussi toxique pour son entourage et lourde et pesante et désagréable, pour Juliet qu'elle avait blessée par jalousie et mesquinerie, et pour Sloan aussi, Sloan qui ne savait pas quoi faire, Sloan qui s'était accroupie à côté d'elle, Sloan qui regardait au loin en lui parlant d'elle-même. La Serdaigle non plus n'avait pas l'impression d'être gentille. La Serdaigle aussi avait l'impression de toujours essayer et de ne jamais y arriver. Elle se retrouvait un peu dans la petite Poufsouffle en train de s'effondrer à côté d'elle.

C'était terriblement triste.

« Mais toi ... » hoqueta Wendy parmi les larmes qui ne s'arrêtaient pas, « Toi … Tu es chouette … Tu es douée dans l'équipe … Wesley … et puis … tout le monde il … tu es forte, pas comme moi, et moi, moi, moi je suis nulle, tu sais, j'arrive à rien, j'essaye, j'ai pas des bonnes notes, j'ai des heures de colle, parce que, parce que, Emerald, il m'aime pas, il pense que je suis nulle, et c'est vrai, Alix, elle est forte, et Delia, et Sanaé, et moi, je ferais jamais rien, parce que ... »

Tout remontait d'un coup, et c'était difficile pour la petite fille d'organiser ses pensées. Elle voulait tout dire en même temps. Il fallait que ça sorte. Wendy débitait tout d'une voix entrecoupée, en s'exprimant très vite, prenant à peine le temps de former des phrases ou de finir ses idées que déjà elle passait à autre chose.

« Et puis … ma maman … elle est partie … tu sais ... le jour où … j'ai fait … j'ai fait de la magie ! Et papa, il m'a gardé, il a gardé les photos, les photos d'avant et il les regarde, il est triste, je n'aurais pas dû, tu sais, c'est ma faute, je suis mauvaise, c'est à cause de moi que, et Juliet, elle est ici, et elle est heureuse, et moi je suis triste, et je la fais pleurer, et ensuite je sais pas quoi faire, et je ne peux pas arranger les choses, et rien ne va bien, et tous mes amis, c'est pareil, je suis lourde, et je les embête, j'ai pas d'amis, je les mérite pas, parce que je suis embêtante, et Alix, elle est venue m'aider, le jour où la fille, elle, elle a tenté de me noyer, et le marais du quatrième étage, et depuis, elles se disputent, et c'est ma faute, et j'ai rien dit, et je suis lâche, et je veux pas, je veux que tout aille bien, et que personne ne sache, et que tout le monde ne s'en fasse pas pour moi, comme Wesley, Wesley il a été en retard, parce que, j'étais malade, et il devait me porter, à l'infirmerie, et ensuite, j'ai eu un problème, et j'ai fait plein de bêtises, à cause de la potion d'énergie, j'aurais du rester au lit, j'ai pas été sage, je suis pas sage, tu sais, je suis égoïste, et mesquine, et jalouse, et moche, et vilaine, et je veux pas créer d'ennuis, à personne tu sais, et moi, je suis là, et, et ... »

Sa peine semblait sans fin. La potion de l'infirmier avait le don d'amplifier toutes ses culpabilités, de la plus grosse à la plus infime, et d'amplifier aussi toutes ses craintes, et ses frustrations, et sa honte, et une fois que tout avait pris des proportions gigantesques la potion ramenait tout au-devant de son esprit. Wendy ne pouvait s'empêcher de penser en permanence à tout ce qu'elle n'avait pas réussi à faire, parce qu'elle n'était pas parfaite, elle n'était pas comme elle souhaitait l'être, et elle s'en voulait de chaque instant de faiblesse de sa part, qu'elle imaginait peser sur son entourage et sur les gens qu'elle aimait. Et maintenant, c'était Sloan qui subissait la litanie éternelle de ses blessures, parce que maintenant qu'elle était lancée la petite fille n'arrivait plus à s'arrêter, ni dans ses larmes ni dans ses dires. Elle n'en pouvait plus. Rien ne s'arrangeait. Rien n'allait bien. Wendy n'aurait jamais du naître. Elle ne faisait qu'apporter le malheur aux autres. Elle n'était pas horrible, elle ne frappait personne, non, c'était plus insidieux, elle semait la misère et l'ennui, par petites touches insensibles qui lentement s'additionnaient pour finalement détruire le mariage de ses parents ou le sourire de Juliet. Même Sloan qui l'écoutait gentiment et faisait de son mieux pour l'aider allait finir blessée, la petite fille en était sûre, et elle avait honte d'elle-même. Mais elle ne pouvait plus revenir en arrière. Elle ne pouvait pas s'arrêter de pleurer.
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Sloan T. Holmes
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Mer 29 Oct - 17:14
Le malaise, elle n’y mettait pas de nom, elle entendait la peine discrète de Wendy et son bassin qui se soulevait parfois doucement, parfois brusque. Et puis Sloan ne regardait plus, pensant que c’était indiscret. La seule fois où la bleue a pleuré, c’était à l’abri d’un quelconque retour, derrière une porte, avec une préfète consciencieuse qui l’écoutait chouiner et recracher son mal dans la puérilité la plus affligeante. Wendy ce n’était pas puéril et c’est ce qu’il y avait de plus surprenant. Tant de retenue qui se laissait aller dans un flot de paroles continu. La petite cascade brune sur ses épaules remuait, une vague qui se noyait avec une mousse silencieuse. Et Sloan ne voyait rien, sinon un grand, immense, incompréhensible chagrin pour une jeune fille qui pourtant eu l’air si aimée, si soutenue, si entreprise dans sa propre vie. Mais Sloan ne se lassait pas. Weatherfield était un mystère à soulever qu’elle ne soulèverait pas, ça lui donnait presque un chagrin ridicule qui s’estompait dans le discours de la bouleversée poufsouffle.

« Mais ça c'est ce que je m’efforce de faire voir à tout le monde », apporte-elle sans éclairer la jaune. C’est le comble d’une fille populaire de ne pas être vue comme quelqu’un transporté par un nuage qui enlace tout le monde avec altruisme et qui s’y plait, et qui y survit bien. Mais je suis un véritable boulet. Enfin, elle se trouva égoïste, elle était tout à fait le genre à ne parler que d’elle alors que l’objectif était d’apaiser une peine, mais elle trouvait le moyen de s’aborder, histoire de faire croire que peut être Sloan Populaire allait descendre de son Cumulus pour te soulager un peu; Ah Wendy, si tu savais, tout ce qu’elle ne te dira pas par pure politesse. C’était bien son problème, la politesse. Elle se couvrait seule d’hypocrisie. Puis ça lui abaissa légèrement les yeux. Après l’an dernier, elle pensait être la nouvelle Sloan qui se retient et qui arrive très bien à affronter les gens, c’est agréable de n’être qu’une belle figure d’honnêteté qui ne flanche devant rien, rien du tout. Et ça s’est tellement bousculé à sa porte avant les vacances. Pour la féliciter elle et son équipe, pour lui partager un dernier petit mot avant de quitter les rangs de la grande Poudlard. Pour lui souhaiter bonne chance, la convaincre de beaucoup de choses. Énormément de choses.

Maintenant elle comprend ce que ça fait à Elise, elle comprend ce qui va manquer aujourd’hui… c’est démentiel comme tout change d’une année à l’autre, comme les manches de l’uniforme parfait s’usent à force de duels, comme les sourire s’étendent à force de confiance… comme la peine s’endurcit, dans son admirative gratuité. Non c’est simplement de la cruauté. Holmes poursuit et se tait, et l’abandonne un moment, un trop long moment à ses balivernes. Elle a vu toute l’ampleur du fardeau, c’est colossal, c’est inacceptable. Et pourtant elle est là pour lui débiter, phrase par phrase son grand poids à elle. Sloan, elle ne sait qu’en faire. D’ailleurs, si elle savait, se permettrait-elle ?

« Oui tu es là. Parce que ça va aller. Mieux. Et tu n’es pas toute seule. Tu as parfaitement le droit d’être triste mais tout ce que tu as pu dire, là, prouve qu’aucune de ces personnes. Juliet, Alix, Wesley… peu importe qui. Ils ont été avec toi. Et ils t’ont apporté quelque chose. Et ils voulaient vraiment que ça aille mieux. Je suis l’étrangère, qui t’écoutes et qui te voit souffrir en mal parce que… Tu n’es pas seule, tu ne fais que me dire et me redire que tu n’es pas seule. C’est passager. Un jour, ça s’en va, l’autre ça revient. C’est ça, le chagrin, Wendy. A la différence du reste, ça s’améliore. »

Elle se tut, une main posée sur le bras de la jaune, pendant qu’elle cherchait où mettre ses yeux catastrophiques, quand elle venait d’enchaîner maladresse sur maladresse, ne cessant pas une fois de se trouver tout sauf crédible. Enfin, elle n’avait pas le droit de considérer ça comme une énigme, il fallait s’efforcer d’être humaine. Au final, la plus grande terreur dans le regard de Wendy qui croisait vif Sloan, était celle du changement.
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Wendy Weatherfield
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Sam 1 Nov - 19:43
Wendy s'était arrêtée de sangloter pendant quelques secondes, le temps d'écouter ce que Sloan avait à lui dire. Et chacune de ses paroles lui transperçait le cœur, comme autant de flèches, chacune un pic de douleur vive qui la frappait dès que la précédente l'avait quittée. Wendy culpabilisait. Parce que Sloan avait raison. Juliet était là pour elle et la soutenait et l'encourageait de son mieux. Alix veillait sur elle, à sa manière, un œil gardé sur la petite pour être sûre qu'aucun autre malheur ne lui tombe dessus. Wesley, Wesley même se mettait à lui parler, lui qui était grand et poursuiveur comme elle et si gentil, Wesley l'encourageait et la soutenait et lui enseignait tout ce qu'il savait sur le Quidditch. Tout le monde était là pour elle. Tout le monde était toujours là pour elle. Ils restaient, peu importe le prix à payer.

« Oui mais ils m'aiment et … et moi je le mérite pas ! »

Et Wendy se mit à bruyamment pleurer toutes les larmes de son corps de nouveau.

C'était là tout le cœur du problème. Wendy pensait qu'elle ne méritait pas d'avoir des amis. Wendy ne se croyait pas assez bien pour être l'amoureuse de Juliet – Juliet qui de toutes façons devait n'en avoir rien à faire de l'amour d'une autre fille, puisqu'elle avait été si contente d'avoir eu l'attention d'un centaure. Un homme centaure. Wendy pensait qu'il fallait qu'elle soit meilleure pour être digne de tout ce qu'on lui avait donné. L'attention, l'amitié, l'amour, et la grande famille qu'était Poufsouffle, tout ça, on le lui avait donné sans conditions, sans attente et sans hésitation, et Wendy faisait de son mieux pour être à la hauteur de tous ces cadeaux. Mais elle avait peur. Elle avait peur de décevoir tout le monde, et que tout le monde se rende compte qu'elle n'était pas intéressante, qu'elle était nulle et mesquine aussi, qu'elle avait des défauts – qu'elle n'était pas la mignonne petite fille parfaite que tout le monde semblait voir en la regardant. Ca faisait beaucoup de responsabilités sur ses épaules, et beaucoup d'inquiétude en permanence. Etait-elle assez bien ? Aurait-elle pu faire mieux ? Somme toute, c'était assez surprenant qu'elle ait tenu aussi longtemps sans s'effondrer en larmes.

Et Wendy s'imaginait être particulièrement égoïste en son for intérieur. Parce que tout ça, tout ce qu'on lui avait donné – tout l'entourage aimant qu'elle avait ici à Poudlard, et surtout à Poufsouffle, elle le voulait. Elle voulait le garder même si elle ne s'en sentait pas digne. Elle voulait qu'on s'occupe d'elle, et qu'on la trouve intéressante et mignonne, et qu'on aime être avec elle et qu'on aime lui parler, et qu'on l'aime, et elle avait très peur de voir tout le monde partir. Poudlard lui avait offert ce qu'elle avait perdu à la maison chez elle – et qu'elle avait perdu par sa faute, parce qu'elle faisait de la magie, parce qu'elle était une sorcière. Sa mère était partie à cause d'elle, elle en était convaincue. Son père semblait ne pas lui en vouloir, mais il semblait ne pas tellement se rendre compte qu'elle existait, elle aussi, et qu'elle aurait aimé son attention, et qu'il s'occupe d'elle au lieu de passer ton temps à regretter le passé. Elle n'osait rien demander. Et si Poufsouffle avait exaucé tous ses rêves, elle avait peur que ça finisse comme avant, et que tout le monde parte. Alors elle faisait tout son possible pour ne décevoir personne. Tout en sachant que c'était impossible. Que ce n'était qu'une question de temps. Parce qu'elle était mauvaise, au fond – elle était égoïste, terriblement égoïste. Wendy n'en pouvait plus.

Wendy voulait réussir à dire tout ça à Sloan. Mais Sloan ne comprenait pas. Sloan avait posé sa main sur son bras et la regardait pleurer. Wendy continuait de pleurer tout ce qu'elle pouvait – elle avait les yeux rouges, elle avait le nez qui coulait, elle avait la gorge sèche, et elle sentait que bientôt elle allait s'arrêter parce qu'elle n'avait plus rien à pleurer. Et la tristesse ne partirait pas.

Elle était vraiment ridicule, au fond.

Elle avait été bête de s'être laissée aller comme ça. Wendy ne pouvait rien arranger. Wendy continuait de pleurer, parce qu'elle avait besoin de pleurer, et elle attendit que ça finisse. Wendy finit par se calmer. Wendy finit par avoir la tête un peu plus claire, quoique toujours rongée par la potion de l'infirmier, et Wendy se mit à culpabiliser d'avoir ainsi tout déballé à la grande fille, qui visiblement ne savait que faire, qui probablement n'en avait rien à faire, elle n'aurait pas dû, elle ne trouverait jamais de réconfort de toutes façons, elle aurait dû se taire, elle se devait d'être forte, elle se remit à repousser la grande fille.

«  … Je vais mieux. » commença-t-elle d'une voix plus posée, moins prise par la détresse. « Je, merci beaucoup. Je vais mieux. » Et Wendy lui fit un sourire – un faux sourire, qui aurait eu l'air étrange si son visage n'avait pas été ravagé par les larmes et la tristesse. Wendy s'en voulait. Wendy voulait partir.
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Serdaigle



Sloan T. Holmes
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Mar 11 Nov - 16:21
Comment pouvait-elle bien visualiser une telle solitude, elle, constamment entourée de gens et saluée sans qu’elle puisse vraiment prendre le temps de retenir tous les visages. On l’appréciait, c’était naturel, bien que pendant un moment cela se calmait après qu’elle cesse d’être en couple. Sloan n’était pas particulièrement troublée, par la suite. Ils étaient humains… en fait plus sorciers, l’adolescence, ça ne les rapprochait pas de tout et n’importe quoi. Encore moins d’une fille qui se fiche de sa “notoriété”, parce que vous comprenez, c’est très important. Mais à force, Holmes levait les yeux au ciel, se contentant de paraître concentrée sur autre chose. Ahhhh. Tout ça pour dire qu’elle avait un problème avec les mécanismes en général, chez les gens. Que les sanglots de Wendy redoublant ne lui donnaient aucune assurance, elle qui sentait ses joues chauffer de plus en plus, parce qu’elle n’était pas à même de lui venir en aide ! Alors que pensez-y ! Elise aurait géré la crise sans soucis… Et Wesley… Et bien il aurait eu beaucoup plus de tact. Bien entendu, il fallait que ce soit la peu utile Sloan qui se refuse à laisser une poufsouffle si dévastée là dans le couloir. La bleue était embêtée, parce que peu importe ce qu’elle disait, il n’y avait rien de bien sensé, c’était douloureux et ça ne passait pas bien chez Wendy.

Peut être qu’au fond, il était stupide de vouloir essayer, ça n’avait jamais été son point fort et ça ne le serait jamais. Quand la jeune fille repoussa son contact, elle se redressa avec lenteur, ne trouva rien d’autre à remarquer sinon ses converses, là où se situaient ses pieds. Sloan, te voilà embarquée dans quelque chose que tu ne maîtrises pas du tout…
A l’époque elle aurait totalement voulu s’impliquer dans le truc et ça l’aurait emballée comme un très bon film au cinéma, hop, viens, résolvons cette horreur de situation. Mais… Wendy… était extérieurement ce qu’elle ne voulait pas être à l’intérieur.
Compliqué pas vrai. Cela expliquait, par exemple, qu’au lieu de répliquer quoique ce soit de suite, la brune hocha la tête, compréhensive. Le sourire qu’elle avait tenté plus tôt dans les vestiaires, elle le lui donna, tapant nerveusement son livre contre le dessus de sa main.

« ...Et sinon les… hum cours de Wesley t’aident ? »

...Non Sloan.
Pire transition possible - ce n'était même pas une transition - mais c’était déjà plus passable que de parler d’une certaine Juliet et… c’est compliqué puisqu’elle la connait si peu. Ah. Elle est à deux doigts de piquer un sprint dans l’autre sens, mais elle n’est… et malheureusement pour Wendy, pas du genre fuyarde. (du moins en ce moment, si elle aime bien fuir.) Logiquement il faudrait lui laisser un peu de sa solitude à Weatherfield, mais puisque Sloan est une triple buse mouchetée.
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Wendy Weatherfield
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Sam 22 Nov - 13:41
La question de Sloan heurta Wendy de plein fouet. L'espace de quelques secondes, on pouvait voir toute la douleur que la petite fille ressentait s'afficher sur son visage – elle était transparente, Wendy, elle avait bien du mal à cacher ce qu'elle vivait – et là, elle avait l'air blessée à mort, désespérée, honteuse aussi, détruite. Ainsi c'était tout ce que Sloan avait à lui dire, au final ? Wendy avait beau savoir que son aînée s'en fichait pas mal de ses états d'âme, le voir confirmé lui faisait quand même mal au cœur. Et elle regrettait beaucoup de lui avoir déballé tout ça. Elle aurait du se contenir. Elle aurait du être forte. Elle aurait du fuir pendant qu'il en était encore temps.

Mais elle était là. Tout avait été dit et fait et la petite ne pouvait pas revenir en arrière. Alors Wendy se releva, cacha bien vite sa douleur, afficha un magnifique sourire, radieux et enjoué, et trouva cela moins difficile qu'avant. L'habitude, peut-être. Elle apprenait vite, après tout.

On ne voyait plus rien sur son visage maintenant. Rien d'autre que les traces de larmes passées.

« Wesley m'aide beaucoup. Il est vraiment gentil et patient avec moi, et je l'admire beaucoup. Il est un excellent poursuiveur, tu sais, et il s'occupe très bien de son équipe. Il fait plein d'efforts pour que je devienne meilleure et que je ne gêne pas trop tout le monde. »

La petite fille faisait de son mieux pour se montrer polie tout en fermant la conversation. Elle voulait épuiser toutes les questions, elle voulait voir le silence s'installer, et que cette rencontre finisse, et que Sloan s'en aille. Parce que Wendy avait honte d'elle-même, maintenant. Elle avait honte de sa faiblesse et de s'être ainsi confiée.

Et puis Wendy allait bien, elle le promettait. La détresse était partie même si la tristesse restait toujours, et c'était plus facile de jouer la comédie. Elle ne montrait plus rien maintenant, juste un sourire de façade et des banalités dans ses paroles. Wendy n'était pas intéressante. Et maintenant qu'elle ne pleurait plus, il n'y avait plus besoin de rester.

Quelques morceaux de seconde de silence, que la petite fille n'avait aucune intention de briser. Elle restait gentiment debout, mignonne et effacée comme on s'attendait à ce qu'elle soit. Elle ne voulait gêner personne. Elle ne voulait plus jamais rien laisser paraître. Oh, Sloan, vas-tu t'en aller ? C'était fini maintenant. Wendy allait faire de son mieux pour tout étouffer, dorénavant, et ne plus jamais recommencer. Wendy allait faire de son mieux pour disparaître.

Et elle restait là. Sloan, pensait-elle, si seulement tu voulais bien me laisser partir. C'était tellement dommage que la grande Serdaigle se sente obligée de rester. Ni l'une ni l'autre ne voulaient se parler ni se voir. Toutes deux n'avaient qu'une envie, c'était d'oublier cette matinée et de passer à autre chose. Wendy était convaincue que Sloan la méprisait et lui en voulait d'accaparer ainsi son temps. Mais elles restaient liées par des obligations sociales. La politesse était une véritable prison. Il n'y avait que le paraître qui comptait, parce qu'il fallait que tout le monde fasse semblant de croire que tout allait bien même si c'était faux. Et sans ces galanteries, Poufsouffle aurait sûrement jeté Wendy hors des murs de sa maison depuis longtemps. Peut-être l'aurait-on même jeté dans le lac ou exilé dans la forêt interdite. Personne n'avait envie d'être avec elle en tous cas, c'était sûr. Peut-être même que Juliet était fatiguée de la voir tout le temps ? La pensée était vraiment horrible, et douloureuse, mais après tout Juliet souriait tout le temps quand Wendy était là.

Wendy avait envie de partir. Wendy avait envie de disparaître. Elle n'avait pas le droit de le faire – elle savait bien qu'elle devait jouer le jeu, elle aussi, et que tout le monde le lui reprocherait ! Mais elle était convaincue que malgré les réprobations convenables sur le sujet, tout le monde serait soulagé de ne plus la voir.

Si seulement Sloan la laissait partir maintenant. Il suffisait de quelques mots. Bon, eh bien au revoir maintenant, j'ai cours, je ne peux pas rester. Ca suffisait amplement comme excuse. C'était même tout à fait convenable. Acceptable. Implacable. Wendy pouvait lui répondre que d'accord elle comprenait. Wendy souhaitait de tout son cœur entendre ces paroles de la bouche de son aînée. Wendy ne disait rien pourtant, Wendy restait là, debout, souriante, silencieuse. Polie.
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Sloan T. Holmes
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Mer 3 Déc - 20:11
Baisse les yeux à sa propre maladresse, consciente mais volontaire, très malsain comme fonctionnement, ça a peut être toujours été comme cela, voilà. Qu'auriez-vous fait, vous n'êtes pas Sloan lâche Holmes et vous ne vous faites pas des films pour rien. - mais Sloan est silencieuse – Elle ne peut rien faire sinon se redresser d'un sourire franc et plein de candeur, quand il faudrait mieux intervenir, oui, Sloan se tait. Et c'est pour le mieux. Comment peut-elle une seconde imaginer une personne qui est une inconnue, comment s'impliquer dans les sentiments de Wendy Weatherfield sans appuyer sur sa peine pour tenter d'apaiser une quelconque tension. Ce serait bien trop compliqué, ce serait peu orthodoxe, elle ne se permettrait jamais. Juliet, Juliet ça résonne si joliment, même à travers sa bouche contrariée de chagrin et d'obstacle qui la font buter contre des syllabes, venant de ses paroles, soudainement l'élan ravageur paraît si grotesque, si indécent, si superficiel, comme un voile qu'on poserait sur Wendy pour la couvrir, volatile. Tout ça ne semble pas bien réel. Sloan peut lire la colère dans son regard, ce n'est pas bien difficile, observer et déduire. Après toutes ces années, elle a fait ça inlassablement... et un jour, éventuellement elle a fini par se fatiguer.

Son visage strié de larmes battait au rythme des sanglots comme un cœur à vif, les contours de sa figure laissaient s’installer ses longs cheveux fins et clairs au ras des tempes, pendant que, progressivement les mains de Sloan s’abaissaient, les yeux de Wendy cessaient de miroiter, de faire sortir la crue salée, discrète, limpide de ses paupières, elles semblaient avaler sa tristesse en même temps que toutes les déclinaisons créées par les traits de son faciès. La bleue était soulevée par ce spectacle, et Wendy la faisant témoin oculaire, elle ne parvenait à rien, retenait tous les détails de sa souffrance cherchant à se camoufler, le naturel effrayant voulant embrasser la vérité blessée de sa personne, au point de la faire paraître autrement. Si Sloan se dégageait de ce bouleversement inexplicable, elle dirait que c’est miraculeux, qu’on a jamais vu un seul humain se déguiser avec une habitude si convenable, si amourachée du refoulement et de l’acceptation. Wendy devait avoir ses propres capacités, un stoïcisme à toute épreuve, et enfin Sloan considérait la poufsouffle sous l’effet d’une méchante potion.. mais cessant d’être celle qui déduit, elle l’écouta parler de celui qui l’aidait au quidditch et se tut. Wesley.

Connaissant Sloan, ça devait être une trahison volontaire. C’était en partie de la maladresse, quoique décontenancée par la portée de la chose, notre batteuse préféra le jeu du silence le plus insupportable du monde. Et poser quelques arguments tels que sa position dans l’équipe de quidditch n’était pas le sujet le plus dangereux. Alors il valait mieux parler de ça que la couleur des rideaux chez ses parents, puisque, en toute logique, elle aurait sans doute des souvenirs plus personnels que ce qu’il a bien pu se passer sur un terrain boueux et passablement angoissant, surtout pour elle qui commence juste.
Au final, Sloan ne s’en était pas si mal sortie. Ce qui la gardait si discrète dans la scène, en revanche, c’est qu’il lui était impossible de comprendre comment la jeune fille fut capable de se mettre dans pareils états. Pour quelqu’un.

Il y a bien la colère. Le rejet constant du pardon. La peur. L’appréhension. La solitude, optionnellement. Mais la tristesse ? Holmes porta son regard sur le menton de Weatherfield, à peine teinté des restes de son chagrin. Comme elle avait pu penser plus tôt, elle lui en voulait sûrement de ne pas s’être impliquée davantage.  Sloan est agacée. Sloan ne sait pas ce qu’elle doit voir à travers ce sourire, ce qui la retient, quand elle se sait répugnée de partir en courant, les frissons qui la prennent aux bras, son petit sourire qui se dérobe, sans vraiment revenir ensuite, alors qu’elles se fixent. Indéfiniment.

« Tu es très impressionnante. Tu es vraiment impressionnante. Regarde-toi qui pleurait et maintenant… tu portes si haut ton sourire que j’arrive un peu mieux à le comprendre. »

Silence.

« ....ah Wendy. Je suis désolée, mais je ne sais plus ce que c’est que d’être triste, moi. »
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Wendy Weatherfield
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Ven 5 Déc - 21:05
Il y avait le silence.

Les deux filles restaient là, gênées l'une comme l'autre, trop polies pour être vraiment honnêtes, sans rien dire. Wendy regardait ses chaussures. Il arrivait souvent à la petite Poufsouffle, quand elle allait bien, de se demander ce qui se passait dans la tête des gens. A quoi pensaient-ils, tous autant qu'ils étaient ? Etaient-ils vraiment heureux de voir leurs amis ou affichaient-ils des sourires de facade ? Pensaient-ils vraiment les choses qu'ils disaient à la petite fille ? Qu'elle était mignonne, ou intelligente, ou qu'elle s'en sortait bien en Quidditch ? Et que voulaient-ils entendre, eux ? Quelles étaient leur craintes et que fallait-il faire pour les en rassurer ? Wendy aimait beaucoup apprendre connaître les personnes qu'elle côtoyait. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle savait. Aujourd'hui, elle était convaincue que Sloan la détestait, s'ennuyait de sa présence, ne souhaitait rien d'autre que son départ, et Wendy s'en voulait, Wendy pensait à ce qu'elle avait dit, ce qu'elle avait fait, ce qu'elle aurait du dire et faire aussi, et toutes les erreurs qu'elle avait commises envers son aînée depuis le début de cette rencontre – aujourd'hui, Wendy pensait à ce qu'elle avait fait, et pas à ce que Sloan pensait. Les potions de l'infirmier avaient de drôles de façons d'agir sur son esprit.

Wendy ne voulait plus rien montrer de ses tourments intérieurs. Elle en avait assez fait comme ça – et puis les gentils sourires, elle avait l'habitude. Elle avait pris l'habitude de sourire ainsi depuis que sa mère était partie. Poudlard lui offrait l'occasion d'en avoir des vrais, des sincères, accompagnés d'angoisses et d'appréhensions en tous genres. Juliet lui en offrait de véritables, aussi, qui faisaient fondre son cœur, et Wendy lui donnait les mêmes en retour. Non, vraiment, Wendy n'avait pas le droit de fondre en larmes. Wendy n'avait pas le droit d'avoir peur. Wendy n'avait même pas le droit d'être triste. Tout son comportement était comme une immense insulte à tout son entourage, autant à Sloan qui l'avait subi sans pouvoir s'y dérober, qu'à tous les autres qui lui offraient tant. Wendy devait être heureuse et souriante. Toute autre attitude de sa part n'était qu'ingratitude. Alors c'était facile de sourire. Il lui suffisait d'être reconnaissante.

Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête, s'emmêlaient et se contredisaient. Elle n'en pouvait vraiment plus, en fait. Mais maintenant qu'elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, c'était plus facile de faire semblant, parce qu'elle se sentait vide. Elle pouvait parler de Wesley et de Quidditch, aligner les banalités et les ponctuer de silences, comme autant d'invitations à rompre la conversation, histoire d'en finir.

Et Sloan la regardait. Sloan avait l'air perdue dans ses pensées, admirative, ou curieuse, mais toute en retenue elle aussi, les deux jeunes filles faisaient bien la paire. Il ne fallait surtout pas dire ce qu'elles pensaient. Sloan brisa le tabou. Sloan reprit la parole, et se montra plus franche. Elle semblait vraiment penser ses mots.

« Je ne veux déranger personne, » expliqua simplement Wendy. « Il vaut mieux sourire. Tout le monde est si gentil, tu sais. Wesley qui m'aide avec les entraînements de Quidditch, Alix qui veille sur moi comme elle peut, Kalev aussi veut me voir heureuse, et Juliet ... » elle sentit sa voix défaillir et se reprit tout aussitôt. « Je ne veux pas être un poids pour eux. Je ne veux être un poids pour personne, alors j'ai appris à sourire. C'est tout. Je suis désolée de m'être mise à pleurer. »

Elle aussi s'était montrée un peu plus franche qu'avant, laissant tomber les convenances pour lui expliquer son attitude. Sloan pouvait comprendre, comme ça. Sloan pourrait partir le cœur léger, loin de cette petite fille qui l'avait tant agacée. Il n'y avait qu'une chose à rajouter.

« Je ne suis pas triste, tu sais. » rajouta-t-elle. « Tout le monde m'aime, je crois ? Et je les aime tous aussi. Alors tout va bien pour moi. Je ne suis pas triste. »

Voilà. Wendy joignit les mains derrière son dos, et toujours avec son grand sourire, jouait à faire tourner l'un de ses pieds sur la pointe de sa chaussure. Tout allait bien, disait-elle. Tout allait bien.
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