il est tôt point très tôt point les bras croisés sous ta tignasse blanche virgule le regard vers le plafond étoilé virgule tu écoutes calmement le vent qui souffle près des vitraux de la tour des Serdaigles virgule le corps étendu sur l’un des sofas de la salle commune virgule encore cette nuit tu n’as pas réussi à fermer l’œil plus de deux malheureuses heures point tu te sens fatiguer point tu te sens las point tu te sens neurasthénique point l’astre lunaire illumine de sa lumière douce et claire la salle vide de toute autre présence que la tienne point tu soupires point au bout de quelques instants virgule tu te mets sur le côté et regarde distraitement les titres des livres dans les bibliothèques qui habillent une partie des murs de la salle circulaire point certains sont en runes et tu ne comprends pas point tu trouves ça jolie les runes point peut trait être qu’un jour tu te décideras à apprendre cette étrange discipline virgule mais pour le moment tu te contentes de la divination et du soin aux créatures magiques virgule qui est tout aussi intéressant à ton goût point à cette idée tu te redresses virgule te choquant à moitié de trouver quelque chose d’aussi puéril d’intéressant point mais c’est le prêtre qui dit cela virgule alors tu le crois point tu te lèves donc virgule tu t’étires comme un chat mais sans aucun bruit puis tu te diriges vers l’une des étagères point Tu laisses glisser un moment ton regard clair sur les nombreuses rangées de bouquins avec certain des noms imprononçables ou complètements abstraits point tu te surprends même à un moment à te demander s’il y avait quelqu’un d’assez fou dans ta maison pour avoir lu tout ça point et en haussant les épaules tu te dis que sûrement point  il a vraiment des dégénérés pour faire ça dans la maison bleu et bronze point sinon au final rien ne t’attires au milieu de tout ces livres virgule alors tu retournes t’assoir à ta place virgule tu lèves la tête pour voir le ciel virgule les mains derrière le crâne virgule la nuisette blanche trop courte pour ta taille à moitié ouverte au niveau de la poitrine virgule tu attends en observant le néant remplit d’étoiles point tu te demandes comment il est possible de lire l’avenir dans tous ces points point tu te demandes si l’univers est magique point tu te demandes d’où sort la magie point

Le regard divaguant à travers le néant noir de l'espace du ciel nocturne, tu ne fais qu'un avec le lieu silencieux. À peine le vent lèche les vitres de verre de la salle commune. À peine ta respiration trouble la bulle tranquille. Tu es à l'aise, les jambes croisaient et étendues. Tu bâilles légèrement, d'une fatigue morose et bien présente mais impossible à satisfaire. La tête en arrière, les cheveux suivants, tu attends le grand déluge, le cataclysme. Mille et une questions te traversent l'esprit en cet instant précieux et chaste. Calme et délicat. Imperturbable et serein.

Un instant du moins.

Dans un énième soupire, clignant les yeux, non loin de toi tu entends un bruit de pas. Léger, enfantin. Tu n'as pas le temps d'ouvrir les yeux que tu sens la douceur violente de pages et de couvertures s'abattre sur toi. L'un d'entre eux est ouvert sur ton visage. Te redressant brusquement celui-ci s'écoule sur tes jambes... Vision d'horreur.

Sous tes yeux pâles - anciennement - innocent se dresse un tableau noir et blanc des plus grossier. Tu ne dis rien, tu clignes les yeux devant les deux corps masculins qui... qui... tu préfères ne pas mettre de mot dessus. Tu. Je. Quoi ? Dans ta tête c'est le foutoir, tu n'arrives plus à réfléchir. Tu as les yeux rivé sur les détails. Un instant qui te semble long, interminable.

Où est la Javel ?

Tu ne cherches pas de suite la cause de cette abomination, tu crois la connaitre... Non, tu te contentes de tout foutre en l'air, te fichant des déchirures que cela pourrait occasionner.

Jazzie.

Tu n'as pas besoin de lever les yeux pour savoir que c'est elle. De toute façon, tu n'as pas besoin de levé le regard, car la demoiselle est au sol. Écrasée de tout son long, un livre sur la tête. Tu la fixes en silence, le regard dur, glacial, mais la colère bien vivante dans le fond de tes pupilles.

Le corps rigide, la langue détachée tu siffles comme le vent septentrional, " Qu'est-ce-que-c'est-que-ce... FOUTOIR ?! ", la voix difficilement contrôler pour ne pas réveiller toute la tour. Oh oui... Oui si cela n'avait pas été la nuit... Tu ne te serais pas gênée pour gueuler tous tes poumons sur cette tête brûler et perverse.

En cet instant, cet instant qui fut si agréable il y a peu, tu n'as qu'une envie, c'est de lui faire bouffer tout ce papier. Une main portée sur tes sinus pour essayer de te calmer, fronçant les sourcils et soupirant, les yeux fermés dans le but d'effacer la vision que tu as eue, tu hasardes une question plus calme, " Que fais-tu là, en pleine nuit... Avec ça ! ", tu appuies sur le dernier mot en montrant avec dégout un ouvrage retourné, avec une couverture douteuse, " Ne me dis pas que tu allais foutre ton bordel dans la bibliothèque ?! ", les deux poings sur les hanches, le regard menaçant, tu siffles ta frustration.

La petite chose au sol semble s'excuser, mais cela ne te touche pas. Au contraire ça ravive ta colère devant cette écervelée. Tu décides de ne rien dire, de crisper ta mâchoire, et d'essayer de calmer tes nerfs du mieux que tu peux pour ne pas hurler. Car oui, toi, glace du nord, tu peux exploser, surtout si le sujet touche la... enfin voilà. La pratique de deux corps se caressant dans un amour fou... Ou non, même sans amour. En fait tu n'as envie que d'une chose. C'est de repartir dans ton lit, d'oublier tout ça... mais c'est encré dans ton esprit maintenant... et puis...

Hé bah si ! C'était mon intention !

Et là tu lèves tes sourcils, l'air interloqué devant la petite. Quoi ? Elle est sérieuse ?

Je fais partager et j'en suis très fière !

Si tu étais plus expressive peut-être que tu aurais laissé ta mâchoire choir dans le vide. Mais non. Tu te contentes de porter ta main une nouvelle fois à ton visage pour te masser les sinus et dans un souffle tu laisses échapper, " J'espère pour toi que tu te fous de ma gueule... ", les nerfs à vif.

C'est fou comme la vie est imprévisible n'est-ce pas ? L'instant d'avant tu étais tranquille comme l'eau qui dort, et en une volée de livres malsains tu te retrouves dans un autre état que calme.

Et la gamine reprend, d'une voix forte, " Et de toute façon, pourquoi je ne pourrais les mettre dans la bibliothèque ? ", sans se soucie de la tour qui dort. Alors que tu la toises, les poings sur les hanches, la gamine aux joues rondes prend la même position que toi l'air défiant au fond de ses pupilles et transpirant dans sa posture. Soupirante, tu brises le silence, et d'une voix neutre tu déclares avec sérieux, " Tu ne peux pas les mettre ici car il y a des innocents, des plus jeunes. Et que tu n'as pas à salir leur esprit. ", le regard plus dur, la voix plus sévère, tu tranches, " Es-tu donc si égoïste demoiselle ? Imagine les traumatismes que cela pourrait occasionner. Juste un instant. ", Sachant très bien que Jazzie n'en n'aura sûrement rien à faire. Cette petite fille tête brûlée est bornée, surtout si on parle de Yaoi.

Un peu plus calme, tu montres d'un mouvement de bras la bibliothèque, " Et de toute façon où vois tu de la place pour ça. ", toujours une main sur la hanche.

Tu te sens terriblement mal à l'aise face à cette demoiselle au tempérament fort. En plus d'avoir une colère froide qui pique la chair de ton coeur, tu dois contrôler cette étrange sensation de gêne lorsque ton regard se pose sur la couverture d'un de ces livres. Vraiment, vraiment tu ne comprends pas ces corps qui s'enlacent de la sorte. Tu ne comprends pas cette union charnelle, cette exposition au grand public de ces danses obscènes. Peut-être es-tu trop prude Aleksandra, peut-être, mais cette sensation terrible qui réprime les parcelles de ton essence te perturbe fortement. Plus que la présence, trop imposante de l'être humain au côté de ta personne refroidi.

Cette petite a l'air si sûr, si sérieuse dans ses dires que cela te déconcerte totalement. Jamais personne d'aussi jeune ne t'a tenue tête de cette façon. C'est une hérésie. Ça te met une claque.

Et peut-être que cela n'est pas plus mal.

Excuse-moi ? Aucun moyen ! Autant le faire par le moyen des livres que de le faire quand ils découvrent que leur grand frère est homosexuel alors qu’il voulait juste rentrer dans sa chambre pour récupérer la manette de je-ne-sais-quel console au pire encore, alors qu’il cherchait un T-shirt qui était posé sur le lit alors qu’il le fait.

Hein ? Ton cerveau ne suit pas la suite censée logique de la donzelle qui fulmine. Trop prude, trop innocente ou même trop naïve tu es. Oui, surtout ça, tu ne comprends pas ce qu'elle dit. Alors qu'il le fait... ça veut dire quoi ? Ton raisonnement est faible avec les sous-entendus de ce genre, les phrases s'entrechoquent dans ton esprit, essayant de comprendre. Toi tu as toujours été direct, clair... et là tu te retrouves en terrain inconnu.

Tu n'as même pas le temps de dire quelque chose qu'elle te brandit déjà un exemplaire de manga sous le nez. Voyant la couverture d'un jeune garçon dans les bras de... euh... euh... son frère ? Oui sûrement. Tu sais que ce genre de choses existe, surtout quand on sait que Jazzie est dans la maison des aigles, mais tu n'as jamais vraiment su ce que c'était. Te tenant loin de ce monde.

Ton regard se détourne, timide.

Alors qu'elle déblatère sa colère enfantine, guerrière en croisade, tu t'assois en soupirant sur l'un des divans. Tu décides de ne rien dire, de laisser faire cette petite bornée. De toute façon, quoi que tu dises, tu sens que cela va partir en guerre.

Et si je les posais simplement là ? Ca ne dérange personne en plus. Quelque chose à redire ? Hum ?

Soupirante, tu poses tes coudes sur tes genoux, enlaçant légèrement tes doigts, le regard perçant sur ce petit corps. De nouveau maîtresse de toi tu élèves d'une voix calme, " Si j'avais quelque chose à redire tu ne m'écouterais pas. ", et tu le sais très bien. Tu sais que la petite ne fera pas chemin arrière sur ce sujet-là, mais... si tu te montres un peu ouverte peut-être t'écoutera t-elle et n'envahira pas la bibliothèque de toutes ces obscénités. Après tout c'est pour la bonne cause... L'idée germe tel une fulgurance dans ton esprit. T'enfonçant dans les coussins, tes jambes nues croisées, les bras de même, tu reprends en la fixant, " Mais je te propose quelque chose. Je sais que tu ne lâcheras pas l'affaire. Je n'aime pas le désordre dans les livres. On va faire un trie de tes machins, là...", tu désignes la pile de livre, " Les softs seront accessibles à tous... comme tu dis en guise de... de... d'avertissement ? Et le reste sera caché. ", à ce moment-là ton regard se fait plus dur, " Si tu refuses... Je fais un Evanesco sur tout ce papier. ", mais c'est pour la bonne cause. Cette petite te fatigue royalement, tu ne cherches pas à te battre ou passer pour la méchante même si tu as des idées arrêtées.

Te voilà en cette nuit, à salir ton esprit pour la croisade de l'innocence juvénile. De toute façon ton âme est sale de pleins d’autres choses… Ca de plus ou de moins… Tu n’es plus à ça près.

Tu as là un cas fort ardu. Minois avant ayant vu tout ça d’un bouton clair, tu as l’obligation ici à valoir l’association qu’ainsi tu as vis-à-vis d’un compagnon du nom ;  Jazz’. Obligation un brin mal attrayant à ton goût puritain. Pas tout du bon qu’un amour tu as pour minot, Ô loin la position ici au trou du plafond.  Un grand sang-froid qu’il y a dans ta raison. Mais obscur travail tout du long , trop abstrait. Un pur bon instant pourrait-on anoblir pour marmot. Vous, là bas ! Sans rictus… tu as la disposition du butin. Cri ? Non, pas ça…

L’avorton à la toison à la coloration châtain à l’air si doux, vaincu d’un discourt abrupt, ici, souhait ton appui. Traits durs, mais un soupçon  bon vivant, un instant, tu vain ton cou aussi. Dur nuit pour toi au final. Mais bon, un  hardi butin obscur.  Pour toi, Jazz n’a plutôt pas l’opinion pour ta raison. Normal pour son gabarit. Tu as. Tu vois toujours. Tu rougis quasi, voyant ça sous ta vision. Mais non, il faut pas. Non ! Au grand jamais…

Soudain, un gars, un gars commun, un gars connu. Tu as ta vision sur lui, haut puis bas. Un soupir. Boutons au plafond cristal. Sans intimidation. Quasi un patron tout du bon.

▬ Toi ? Pas au lit ? Pas trop cool ta vision… humpf !

Paradoxal discourt pour sûr. Vous, sur vos compas… Alors pourquoi pas lui ? la raison, la nuit ?... Un grand mot, un tour, un plus, un moins. Mais voilà.  Un faux poids bondit d’un gradin où il saisit. Un insignifiant rictus sur ta carnation. La chair s’amincit. La chair brûla. Vilain ▬ la vision qui a là. Scrutant un gars, ici, là, sur un gradin, pas sur un tapi, un sol, tu dis pas grand truc. Tu ouïs. Mais bon, pas grand capital pour toi. Trait dur, toujours .  T'as un cafard pour vrai. T'as un chagrin dans l’amas. Là, ici, vomissant un rictus niais, ça nourrit pas grand machin. Un mot ? Ou plus. Tu sais pas trop.  Un nonchaloir dans  ton toi plutôt. Il s’agit d’un fait dur là. Un fait Obscur d’un nom. Un nom, Jazz’. Un fait corrompu ! Un mot !  Yaoi ! Puis, là, un gars. Un vagabond Quasi puritain. Ô Jar’, pardon. Pardon pour toi. Un masculin. Jazz’. Tu coulas ton long doigt fin dans ton crin blanc un instant. Humm… diffusion. Glacial cas ardu. Bof au final, pas tant à munir, pas trop du moins. Non, du tout. Ravir la raison ? Non, pas ça. Pas du tout ça. Transportant un chichi blanc, tout blanc, d’un  à un doigt, tu dis pas grand truc.

Tu as, pas loin, un journal , un journal blanc, tout blanc. Dans un doigt puis un doigt, scrutant un colorant noir, droit, tu lis. Un mot. Plus un mot. Plus un mot. Plus un mot. Au final tu dis à Jazz’, ta main hait ca, un bouquin. dur, doux… tu sais pas. Mais tu pourrais pas du tout. Non du tout. Pourtant…  la foi, Al’… la foi.