∞ La plupart des gens disent qu’on a besoin d’amour pour vivre. En fait, on a surtout besoin d’oxygène.

Après une longue et fastidieuse avancée dans le couloirs aux tableaux, Pan arriva enfin devant les portes de la Grande Salle, ses clins d'oeil aux peintures qui l'avaient encouragées avaient été harassant et il n'attendait plus qu'une chose : la ripaille. Son ventre émit un ultime dernier cri, à la fois de désespoir et de contentement, sentant grâce à son instinct sur-développé la prochaine nourriture qui allait tomber directement dans son gosier. Il imaginait déjà les poulets délicatement dorés qui l'attendaient impatiemment, les pommes de terres cuites au four qui ne voulaient qu'une chose, se faire découper -ou tout simplement gober- par sa personne. Même certains légumes l'appelaient d'une façon désespérée pour que ses dents viennent mordre avec amour et dévotion dans leurs chaires bouillies par la cuisson. Soudain, un éclat doré le sorti de ses rêveries alors qu'il allait bientôt se mettre à baver comme un porc au milieu du hall. Dans un coin sombre, un alcove à moitié cachées par de lourdes tentures miteuses comme on en croise dans tous les couloirs du château -ils ferraient bien d'engager une femme de ménage à plein temps, ce château est pire que la cabane dans laquelle Zelda et Pan allaient jouer quand ils étaient encore jeunes, innocents et haut comme trois pommes, c'est-à-dire, l'été passé-. Il faussa compagnie à sa guenon préférée quelques secondes -pas plus sinon elle serait capable de le ramener par la peau du coup-. D'un coup de bassin maitrisé à la perfection par des années d'entraînement, Pan se baissa pour aller ramasser un petite montagne de Gallion. Les yeux brillant comme l'or qui se trouvait à ses pieds, il glissa lentement et discrètement chaque pièce dans sa poche et compta mentalement dans sa tête le nombre d'argent gagné. Dix Gallions ! La chance était avec lui ce soir. Il retourna en sifflotant vers Zelda, un grand sourire aux lèvres.

▬ Va pour la tarte à la citrouille, la dernière fois que j'en ai mangé, c'était chez toi pour l'anniversaire de Garfield non ?  

Ils entrèrent enfin dans la vénérée Grande Salle, Pan frissonna de plaisir en voyant déjà tous les mets disposés sur les quatre grandes tables qui étaient sous sortilège de réchauffement pour ne pas que les retardataires mangent leurs haricots froids. Sans même hésité, le pet- le serdaigle tout à fait dans la moyenne de taille se dirigea d'un pas fort et fière vers sa maison de coeur, dédaignant les bleus et bronzes. Il s'installa délicatement sur la banc en face de Zelda, ses yeux brillant doucement dans la non-obscurité de la salle tandis qu'il détaillait avec envie tout ce qu'il allait pouvoir manger ce soir.

▬ Tu penses qu'on aura des cuisses d'hippogriffes au miel ?  

Sans plus attendre, Pan attrape tout ce qui lui passe sous la main pour les disposé dans sa trop petite assiette, des haricots rouges en passant par des steaks d'un animal quelconque, avec du riz aux épices méconnus. Une fois sa première tournée terminée, il commence à tout enfourner dans sa bouche sans aucune distinction. Quand il disait qu'il n'avait rien à faire chez les Serdaigles, ce n'était pas une blague, et même si son coeur appartenait aux serpentards, avec son comportement il aurait atterrit tout droit chez les rouges et or

▬ Mer'fedes est 'as là ? 

Et un morceau d'un truc indéfinissable envoyé, et un !

Parfois, Zelda répugnait de grandir. Mais alors d’un point … L’année qui allait suivre était sa dernière à Poudlard. Elle devrait ensuite se rendre en étude supérieure ou trouver un job. Elle devrait aussi se trouver un appartement … Elle envisageait sérieusement d’aller s’installer sur le chemin de traverse. Il y aurait toujours du boulot pour une fille comme elle là bas. Du moins c’était ce qu’elle espérait. Elle croisa ses jambes en tailleurs, en veillant bien à ce que cette maudite jupe ne dévoile pas sa petite culotte à fraise … Pourquoi les filles n’avaient pas le droit au pantalon ? C’était tellement injuste ! Le moindre coup de vent et HOP ! La lune était au rendez-vous ! Elle grommela d’impatience avant de se servir avec plusieurs mets. Elle avait soudainement plus très faim là … Elle se tourna pour parler à l’autre nain de jardin quand elle le vit se baisser et dandiner son popotin. Zelda lâcha une mine dépitée … mais qu’est-ce qu’il faisait encore celui là ? Puis elle le vit remonter … Avec dix gallions. Oh le petit con. Oh le petit con. Oh le petit-

« Va pour la tarte à la citrouille, la dernière fois que j'en ai mangé, c'était chez toi pour l'anniversaire de Garfield non ? »

Il eut un temps de flottement … où l’esprit de Zelda était encore bloqué à « oh le petit con ». Puis elle se baffa mentalement et grommela une réponse positive. Garfield était là-bas, avec ses amis poufsouffle. Ils ne se parlaient jamais à Poudlard, c’était comme une loi inscrite dans du marbre blanc. Excepté quand il s’agit de faire punir l’autre d’une façon ou d’une autre, là tous les coups étaient permis. Andrew aussi était comme ça avant … Puis il avait quitté Poudlard. La jeune rouquine appuya son coude sur sa joue en dévisageant son jeune frère de loin. Est-ce qu’elle aussi changerait d’aptitude envers son cadet quand elle quitterait Poudlard ? Avant de partir, Andrew les avait chaleureusement embrassés. Elle frissonna. C’était presque terrifiant.

La demoiselle grappilla son assiette en tentant d’imaginer comment elle réagirait envers Pan quand elle serait partie. Ils se verraient moins, c’était certains. Est-ce qu’ils joueraient encore à faire les cons dans les arbres ? à courir dans les grandes plaines en chassant les gnomes et hurlant comme des fous ? Est-ce que-

« Mer'fedes est 'as là ? »

Un élément non identifié se posa sur sa joue, provoquant l’apparition d’une veine palpitante et d’un sourire crispé, ses sourcils se fronçant d’un coup. Oh le petit con. Elle piqua rageusement dans son assiette et englouti le tout sous le regard dépité du cadet. ET TOC !

« Non pas là ! »

Elle avala rapidement et lâcha un petit ricanement en passant sa main sur ses lèvres.

« J’crois que notre charmante petite Mercedes à un petit béguin pour un serdaigle. A vérifier néanmoins. »

C’est vrai qu’elle le voyait un peu trop ce blond de serdaigle. Mais le sien, de blond, elle ne le voyait pas assez. Un soupire d’agacement s’échappa de ses lèvres alors qu’elle piocha dans l’assiette de son cadet à nouveau. Que c’était chiant d’être une ado qui allait entrer dans l’age adulte. Que c’était chiant !

∞ La plupart des gens disent qu’on a besoin d’amour pour vivre. En fait, on a surtout besoin d’oxygène.

Pan regarda avec une horreur non feinte la nourriture quitter son assiette pour atterrir directement dans l'énorme bouche de Zelda qui engloutit le tout comme si c'était une simple chocogrenouille. On pouvait dire tout ce qu'on voulait sur ce ventre-sur-patte et le gouffre sans fond qu'était Pan, la demoiselle n'était pas mieux logée. Qui pouvait se venter de manger cet amas de nourriture sans même sourciller ou s'étrangler. C'était du miracle. À croire qu'avoir été élevé dans les Highlands développait des super-pouvoirs dans le style bouche et gorge extensible, comme les serpents. Ainsi ils pouvaient manger autant qu'ils le voulaient, leurs mâchoires se débloquant pour servir à leurs besoin. De plus leur physionomie leur permettait de ne pas prendre un gramme, à la grande peine de Pan qui ne souhaitait que cela, se remplumer un peu et surtout grandir pour enfin dépasser ces grands dadais qui le narguaient à longueur de journée. Toujours est-il que sa nourriture avait disparue et qu'elle se trouvait présentement dans l'estomac de la petite rousse face à lui. Pan lui envoya un regard noir avant de se resservir, remerciant mentalement la magie, et Poudlard, et les elfes de la maison pour la quantité de bouffe proposée à chaque repas, lui permettant de faire taire pour quelques heures au moins son ventre demandeur et capricieux.

▬ Tss ! Sans coeur ! Femme cruelle ! Mon pauvre petit repas. Tu sais que c'est un moment sacré pour moi !

Pourtant ce discours enflammé n'empêcha pas Pan de continuer à manger les nouveaux aliments qu'il avait sauvagement séparé du reste du plat, comme un barbare, un pirate, un viking. Il prenait simplement exemple sur son papa adoré. Enfin il n'en était pas encore à réduire des fourchettes en bouillies, et heureusement. Tout occupé à se bâfrer comme un porc il faillit rater la seconde phrase de sa princesse préférée et cela aurait été une telle perte ! Il releva la tête, faisant gicler un quelconque bouillon sur la table tandis qu'il aspirait, incrédule, un spaghettis qui avait encore échappé à la tornade nommée Pan.  

▬ Sérieux ? Elle craquait pas sur le géant pervers ? 

Sans se départir de son air surpris, il regarda la table des serdaigles pour essayer de deviner qui occupait le coeur de la froide et cruelle Mercedes, un exploit ! Enfin, il la comprenais aussi, Cole n'était pas le mec parfait avec qui sortir, il était bien trop grand ! Comment ça de la jalousie ? Que nenni ! Bientôt Pan dépassera de loin cette grande asperge, il fallait juste attendre. Encore un petit peu ..

▬ Alors qui est l'heureux élu ? 

Zelda était trop maternelle. Elle le savait. Et avec Pan c’était pire … Alors quand elle le vit engloutir toute cette énorme quantité de nourriture d’un coup, elle eut envie de lui écraser la tête contre la table en lui demandant « bien gentiment » de manger bien vite. Mais étant pareille, il était fort probable que le serdaigle lui réponde avec la même douceur d’aller se faire voir à Dumstrang. Il ne manquait plus qu’Allen au tableau et les plus gros mangeurs de Poudlard auraient été réuni à cette table. Mais convaincre le gryffondor de venir à cette table aurait été tout simplement impossible … Sa haine viscérale envers les verts n’avait plus besoin d’être prouvé. La jeune femme remet ses cheveux derrière les oreilles. Elle souffla agaçait quand elle entendit la longue tirade de jérémiade venant de l’enfant. Elle ? Une femme cruelle ? Elle avait plus d’amour à distribué que n’importe qui d’autre ici-bas !

A cette pensée, Zelda se sentie légèrement rougir. Elle était sotte mais durant une fraction de seconde, il était apparu devant ses yeux. Ce fameux il qui resterait anonyme et inaccessible, comme ce pronom. Elle s’agaça, la princesse rousse détestait être gênée. Surtout à ce point-là.

« Sérieux ? Elle craquait pas sur le géant pervers ? »

Parler de l’autre jeune rousse refait descendre sur terre Zelda et claque de la langue en attendant les termes « géant pervers ». Okay, Cole était certes très porté sur le sexe mais c’était dégradant de le nommé ainsi. Elle ne put s’empêcher de lui coller une claque à l’arrière de la tête. Cole était devenue avec le temps l’un de ses plus proches amis et ce petit blond arrogant allait devoir l’apprendre. Néanmoins il était vrai que c’était assez étrange … Cole et elle avait un accord. En échange d’informations sur Mercedes, Cole lui permettait d’en savoir un peu plus sur son blond et s’assurer qu’il ne lui arrive rien. Avec Mercedes, elle parlait de beaucoup de choses finalement … Mais pas de garçons. Et ça, ça devait changer, au moins par respect pour son accord avec Cole.

« Alors qui est l'heureux élu ?
- J’en ai aucune idée Tom-Pouce. Mais alors vraiment aucune, commença-t-elle en agitant sa main. J’suis même pas sûre d’être dans le vrai, on parle pas tellement de ça avec la miss rouquine. »

Un immense sourire goguenard se dessina sur le visage rond de la rouquine qui s’avança vers son cadet avant de s’appuyer sur lui. Le sourire se faisait plus grand et bientôt un petit rire mesquin se joignit à ce petit ensemble.

« Et toi mon tit dieu grec en érection …. Le grand amour … Il est où ? »

Zelda savait pertinement bien que le dit « petit dieu grec » était aussi doué en amour qu’en sport. Une véritable catastrophe ! Mais tenter de le mettre mal à l’aise, ça c’était un sport qui n’avait pas de prix, et de loin.

∞ La plupart des gens disent qu’on a besoin d’amour pour vivre. En fait, on a surtout besoin d’oxygène.

Pan mastiqua avec un acharnement digne d'un pêcheur serbe la tendre viande de sa cuisse de poulet, tandis que la peau croustillait avec délice sous sa dent et que la chaire tendre venait fondre sur sa langue, ne laissant plus que les os. Pan était un véritable fléau lorsque cela concernait la nourriture, les pauvres petits pois n'avaient aucune chance de revoir le soleil un jour, ne parlons même pas des côtes d'agneaux qui tremblaient de peur dans leurs plats, attendant avec horreur leur destiné : finir dans les sucs gastriques et hautement agressif d'un serdaigle en plein croissance. Pourtant, aussi concentré sur la bouffe qu'il pouvait l'être, ses yeux étaient fixés sur la rousse face à lui, tandis que ses mains se mouvaient comme si elles avaient une conscience propre, allant piocher dans les plats succulents à disposition, et engouffraient avec autant d'autonomie tous les aliments tandis que le regard de Pan ne quittait pas le visage de son ami. Bien lui en prit, car il ne rata pas le tendre rougissement qui s'étala quelques secondes sur les joues de Zelda. Pan souria comme un requin, oubliant un instant que sa bouche était remplie de nourriture pré-mâchée et que le tableau était des plus répugnant à voir. Cependant, il fut coupé dans son élan par une magistrale claque derrière la tête, qui lui fit recracher la pomme de terre dans un état de bouillie innommable. En plein dans le verre de jus de citrouille de son amie. Oups. Pan fit comme de rien n'était en avalant rapidement tout ce qu'il avait dans la bouche pour faire comme s'il n'était pour rien dans ce malheureux accident.  

▬ Quoi ? Cole saute sur tout ce qui bouge ! Et il fait deux mètres ! C'est une asperge géante qui ne souhaite qu'une chose ; faire des choses pas nettes avec les filles

Pan l'innocent. Pan le pur. S'en était parfois rafraîchissant, ou alors complètement énervant. Toujours est-il qu'il ne comprenait pas un chouia des motivations dudit Cole. Tout ce qui se rapportait aux relations amoureuses ou autres avec les autres personnes, ça lui passait au dessus de la tête. Alors forcément, le comportement du grand dadais. Encore plus. Pour ne pas se prendre une seconde claque derrière la tête -ça faisait mal mine de rien ces zelda-chop-, il se reconcentra sur le sujet premier de la discussion, c'est-à-dire l'amour secret bleu et bronze de Mercedes. Pour tout dire, il n'en revenait toujours pas, enfin ils n'en parlaient jamais. Et Pan était aussi aveugle qu'une otarie slovaque, c'est dire.

▬ Mais pourquoi tu me le dis alors si ce n'est qu'un affabulation de ton esprit perverti par Cole ?

Oui bon, Pan voyait d'un très mauvais oeil la relation que Zelda et Cole entretenait, pensant qu'il voulait la violer dans un coin sombre du château -celui-ci en regorgeant, il était doublement inquiet- Cependant il laissa bien vite tomber le sujet sensible de l'autre lorsqu'il entendit ce que la rouquine racontait. Il blanchit exagérément avant de reprendre des couleurs et de virer au rouge tomate. Rien que son surnom le gênait horriblement, mais à un point inimaginable. Il était certain que Zelda s'amusait comme une petite folle en voyant ses réactions un poil exagérées.  

▬ Je..Je.. Quoi ?

Réponse très éloquente de la part de Pan qui se cache assez peu efficacement derrière une carafe de jus de citrouille pour cacher sa gêne. Olala mes amis, la réplique de la belle rousse ne devrait plus tarder, le petit blandinet doit se reprendre ! On est tous derrière-lui ! Il semble avoir entendu nos encouragements alors qu'il se redresse pour fixer la serpentarde dans les yeux, engageant ainsi un simili duel de regards.

▬ Et toi, comment va ton grand et blond amour ? dit-il en exagérant les adjectifs, espérant qu'un tier l'entende pour bombarder de question Zelda.

Pan était ce qu’Andrew appelait communément, une plaie au cul. Pensait-il vraiment qu’elle, la grande Zelda future reine du monde, ne l’avait pas vu échanger leur gobelet après avoir allégrement postillonné dedans ? Et ses remarques sur Cole … Non mais quel jaloux je vous jure ! C’est grand comme trois pommes et ça se permet de critiquer autrui pour des raisons purement fantasques et chimériques ! Et cela était très ironique dans le monde de la magie. Même venant de Pan l’imbécile et le nain … C’était quand même très étonnant qu’il soit aussi petit alors que son père était un géant écossais. Et ça faisait peur aussi de voir que l’histoire de ses parents se ressemblait autant … Mais ça c’était une toute autre histoire. Après avoir explosé la boite crânienne de notre cher serdaigle – il était habitué maintenant – la jeune femme prit son verre et celui de son ami et les interverti sans la moindre gêne. Tu craches, tu bois. Point barre. Non mais oh pour qui il se prenait le petit gnome des Highlands ? Et le pire c’est qu’il mangeait comme si rien ne c’était passé.

Puis une attaque sur ce pauvre Cole. Certes ils étaient différents mais tout de même. Il était gentil Cole, il la protégeait toujours durant les matchs de Quidditch et ailleurs. Ce fameux géant vert dont le petit blanbec ne comprenait pas les motivations était son confident. Lui aussi savait pour son Berlioz. Il avait même une mission et –
Le coup était parti tout seul. Zelda s’en rendu compte qu’après en voyant son poing tendu vers la joue de l’oisillon gris tout moche. Oups. Ce n’était pas voulu. Enfin c’était largement mérité donc il n’y avait pas de regret à avoir. Elle allait lui arracher les entrailles, ça allait lui faire les pieds … Ou le balancer du haut de la tour d’astronomie, là ça déchirerait tout. Quelle joie quand elle vit que le blandinet perdre ses couleurs à la suite de son éloquente question. Puis vint le rouge tomate ! Ah ah. Extra. Elle eut un ricanement sournois. Machiavélique.
Pur. Innocent. Niais peut être un peu … Ou beaucoup. Rouge rouge rouge. Voilà la couleur de ses joues. Pour lui l’amour était inconnu dans le dictionnaire. Ô bien sûr, Tom Pouce aimait sa famille, Zelda – il avait plutôt intérêt dans ce cas précis – les frères de Zelda … Mais le grand amour avec un grand A. Le grand amour qui vous fait voir la vie comme une série B pourrie moldue où Brandon voit Brendra et en tombe immédiatement amoureux et c’est partie pour toute une série d’aventure qui prouvera à la fin que leur amour est plus fort que tout ! Enfin bref, ce que toutes les midinettes de douze ans vivaient un jour en pensant que leur premier amour est l’homme de leur vie etc etc etc … Zelda en remercia le ciel de n’être pas tombé aussi bas avec son bibliothécaire.
Oh. Le. Petit. Con. Oh le petit con. Oh le petit con. Oh le petit enfoiré même ! Zelda piqua un fard et regarda rapidement à droite et à gauche. Personne ? Merci Merlin ! Son regard se posa sur la misérable créature qui allait bientôt être réduit en cendre par un incendio bien violent. Elle lui écrasa la tête dans son assiette. En pestant. Cela attira les regards mais bien vite on se détourna. TANT MIEUX ! Elle voulait commettre son meurtre en paix et toute impunité ! Elle repensa à la bibliothéque. A la réserve. Des rougeurs lui montèrent aux joues.
Puis elle éclata d’un rire faux et tonitruant pour se repencher dans sa tambouille. Petit con. Elle allait l’assassiner le puceau, ingénue de l’amour à la con ! Elle inspira et expira. Non mais pour qui il se prenait la marmaille pour lui mettre une pareille honte.
Oui voilà ! Changeons de sujet !

∞ La plupart des gens disent qu’on a besoin d’amour pour vivre. En fait, on a surtout besoin d’oxygène.

Pan se demanda si son amie accepterait le fait qu'il appelle la EMA -enfants magiques abusés- ou tout autre organisation dans laquelle il pourrait se plaindre pour les violences qu'il subissait chaque jour de la part de la rousse. Au moins pendant les vacances, la menace que représentait son grand et fort papounet la tenait à l'écart. Mais à Poudlard, elle ne se sentait plus et les coups pleuvaient sans discontinuité. Ce n'est pas comme si Pan ne faisait aucun effort ! Il était gentil, serviable, poli, toujours à l'écoute. Pourtant ce démon rouge n'arrêtait pas de lui attribuer ses fameuses zelda-chop sans la moindre pitié pour son petit corps meurtrit et rempli de bleus. Au fil du temps, la douleur se faisait moins forte, mais il devenait un peu plus schtroumpf chaque jour passant auprès de cette furie. Il s'empara du verre de jus de citrouille et le vers discrètement dans l'assiette de son voisin. Il n'allait pas non plus boire dans un verre qui avait auparavant appartenu à Zelda non mais ! Il reprit sa possession pour avaler une grande lampée du liquide orange et sourit d'un air satisfait. C'est que manger autant ça donne soif.

Que c'était jouissif de voir ses joues rougir comme des petites écrevisses ébouillantées à la sauce tomate agrémenté de paprika aux cerises. Cependant Pan ne pu pas l'observer avec plus d'attention vu que son faciès fut projeté avec une violence inédite et encore jamais expérimentée dans son assiette remplie d'une purée de topinambours aux petits pois du Mexique. Il se demanda un instant si ce n'était pas plus pratique de la manger dans cette position mais les résidus qui atterrirent dans sa narine droite lorsqu'il inspira le forcèrent à avouer que finalement ce n'était pas vraiment une bonne idée. Il se décida finalement à se relever, léchant tout de même au passage les reste de nourriture accrochés à ses pommettes avec l'énergie du désespoir. Grâce à cette action inopinée, il ne rata pas le nouveau rougissement qui s'étendit comme une nuée de criquets mangeurs de bouffe en Afrique sur ses joues délicatement blanchies par son geekage intensif pendant l'été. Dix mois ou presque coupés du monde et d'internet, ça ne pardonne pas. Ils passaient tous les deux plusieurs nuits blanches à rattraper leur retard accumuler sur leurs nouveaux fandoms et autres séries qui ne les avaient pas attendus pour continuer leur route ! Des traitresses ! Sans aucune pitié pour les pauvres petits sorciers coincés à Poudlard ! Enfin, ils n'étaient pas censé connaître l'école de sorcellerie, du coup c'était normal qu'ils ne s'adaptent pas aux horaires des malheureux étudiants. Toujours est-il que. Où en étions-nous ? Ah ! Le délicat rougissement de la rouquine en face et le sourire de requin plein de puré de Pan qui en résultat. Il plissa les yeux, cette action lui donna un petit air de pêcheur serb-, chinois, les yeux bridés, etc.

▬ Bien entendu. Je suis certain que tu n'attendras pas bien longtemps avant de t'y rendre. Après tout, tu dois avoir tellement de devoirs maintenant que tu es en septième année.

Ce rappel de l'âge de Zelda lui donna un coup de blues, ils n'étaient qu'au début de l'année, mais sa rouquine personnelle allait bientôt le quitter, que ferait-il sans elle pour discuter lors des repas ? Certes il resterait toujours Allen, mais ce n'était pas la même chose. Zelda c'était son amie, sa confidente, sa maman par interim. Il serait complètement perdu. Beaucoup de ses points de repères se seront envolés l'années passés, ceux qu'il aimait comme ceux qu'il ne pouvait pas supporter. Car quoiqu'il en dise, Pan c'était habitué à voir la tête d'accidenté de Cole trainer dans les parages. Il poussa un petit soupire de tristesse avant d'enfourner une nouvelle fourchette de nourriture pour se consoler.

▬ Mais on a fas flus d'inffos sur le cas de Merfedeces

Devier la conversation, oui, mais fallait-il que le nouveau sujet soit intéressant et ait quelques ressources cachées. Car le cas du mystérieux amour de Mercedes était assez flou, vague, en gros pas très opak, comme cette Salomon, le fantôme de serdaigle qui trainait jamais trop loin de sa salle commune. Soudain les plats disparurent pour faire de la place aux desserts, faisant briller les yeux de Pan d'un étrange lueur sauvage, presque bestiale. Il avala rapidement ce qui restait encore dans son assiette, il s'étouffa au passage, frappa deux fois sa poitrine puis respira de nouveau.  

▬ Enfin ! Je commençais à mourir de faim !

Légère exagération de sa part, que nenni ! Pan est tout sauf humain lorsqu'il est question de nourriture. Certains dans les couleurs le nomment Celui-Qui-N'est-Jamais-Rassasié.

Septième année. Dernière année à Poudlard, avant le début dans la vie active, d’être une sorcière accomplie qui travaillera pour se nourrir et exercer son art. Quel art ? Zelda n’avait pas de grand talent, la seule chose qu’elle faisait correctement c’était commenter encore et toujours les matchs de quidditch. Ou irait elle l’année prochaine ? Roumanie ? Bulgarie ? Londres ? Le regard de la rousse se posa sur Pan. Lui resterait là, lui serait encore innocent. Loin de Zelda, à l’abri de tous les monstres égocentriques qui en voudrait à sa pauvre innocence. Zelda sentit son instinct maternel rugir dans son ventre. Non, ce n’était pas le fait qu’elle est faim loin de là. Pan c’était comme son fils. Elle l’avait vu naître, grandir, l’avait materné, maltraité, dorloté. Son ami le plus proche.

Etrangement, la jeune femme sentit un sentiment de nostalgie l’envahir. La nourriture dans sa bouche lui paraissait tout de suite plus amère. Elle en ressentit une certaine culpabilité envers les elfes de maisons qui se tuaient à la tâche activement.
En temps normal, Zelda l’aurait frappé, peut-être un peu trop fort en rougissant vaguement et bégayant. La septième année encore. L’année prochaine elle dirait aussi adieu à son blond. Elle ne le reverrait plus … Il l’oublierait comme on oublie tous ces visages qui passent devant vous dans votre vie. Et elle verrait moins Pan. Le gamin rebondit sur l’affaire de Mercedes, la bouche pleine, postillonnant un peu partout. Zelda haussa finalement les épaules avant de s’étirer.
La rouquine agita sa main en disant cela. Elle ne voulait pas se mêler de la vie de Mercedes dans le fond, mais elle n’était qu’une faible femme face au désir de potin. Puis les désserts apparurent sur la table et la rouquine ne put s’empêcher de sourire avant de pouffer légèrement en voyant son comparse de toujours sauter sur cette nourriture des plus alléchantes. Zelda se prit une tarte meringuée au citron mais la dégusta à peine. En fait c’était à peine si sa fourchette entra en contact avec ce met pourtant délicieux. Elle n’avait plus envie de manger … La septième année.

La rouquine regarda Pan mangeait de bon cœur. Elle n’avait pas envie de partir finalement … Elle voulait encore suivre ce petit rythme qu’elle avait pris d’affection. Dix mois à Poudlard et deux mois devant un ordinateur et la télé à rattraper ce qu’ils avaient loupé dans l’année en désespoir de cause. C’était le début de la septième année.

Le début

Zelda ouvrit grand les yeux avant de sourire tendrement. Puis sans rien rajouter, la jeune femme se leva et posa sa main sur les cheveux de Pan avant de la tapoter gentiment. Elle avait eu sa réponse.
Oh ça, elle en avait déjà des choses à raconter. Ce n’était pourtant que le début, mais tant de choses s’était déjà passé à Poudlard. Ce n’était que le début d’une longue série où tout serait permis. Elle lui donna une petite tape derrière la tête avant de s’éloigner en faisant un signe de la main.
Oui. Demain …

Car il y avait encore beaucoup de choses à vivre avant la fin de cette septième année.