[FLUFFY] I won't say I'm in love — Icarus [TERMINE]

Date d'inscription : 07/07/2013

La question de Carys lui tombe dessus avec autant de poids qu'une massue. Sa gorge se noue avec violence et son estomac se retourne dans un sentiment de pur supplice. Ces quelques mots n'avait rien d'un compliment. Ils résonnaient comme les prémices d'une tempête. Un orage que son cœur, désormais dépouillé de son armure, ne pourrait encaisser. Ce chevalier n'avait plus de protection et la flèche n'en serait que plus douloureuse à l'impact. Il réprima juste à temps un hoquet d'horreur. Elle n'avait pas put l'entendre et c'était le principal pour Iko. Il serra la mâchoire et articula dans un murmure toujours aussi tendre mais avec peine.

« Pas que je sache, certain m’ont dit que c'était possible mais juste par taquinerie »

Pas un mot de plus. Les mains de son aimée glissaient dans ses cheveux avec un amour qu'il avait désormais peur de voir disparaître. Le couteau lévitait au dessus de son cœur, immobile, froid. La Gryffondor reprends la parole sans que le sorcier ne puisse l'en empêcher par un baiser. Son inquiétude lui matraque les épaules. Ses épaules faiblissent sous les coups de ses mots si lourds, si tristes. La pointe du couteau lui pique le torse. La lame est gelée mais Icarus ne saigne pas. Pas encore. Il rassemble son courage pour essayer de répondre à cette fille qu'il tient dans ses bras. Cette fille qu'il aime tellement et à jamais. Une larme coule le long de sa joue.

Elle pleurait. L'effet semblait lentement se dissiper. Non, hors de question ! Pas si vite ! Pas maintenant ! Icarus sentait l’égoïsme lui étouffer la gorge sans qu'il puisse le repousser au fond de son âme. Il ne voulait pas perdre l'Unique. Carys, il la désirait plus que de raison. Comme si sa prière avait été reçu, la jeune fille pressa sur sa nuque pour ramener le Serpentard contre son corps. Se rassurer très certainement pensait déjà Iko. Le sortilège semblait lui causer du tourment. Comment en aurait-il put être autrement ? Les mains tremblantes de la sorcière sciaient peu à peu la volonté du jeune homme.

Dans un souffle elle lui fit cette même promesse. Cette promesse qu'Icarus n'avait aucun moyen d'entrevoir dans le futur qui se profilait déjà comme sombre. Il répondit à son étreinte avec autant de force et d'amour. Il ne voulait plus la lâcher. Plus jamais. Il voulait que Carys reste près de lui, avec lui, pour lui. Il sentit une larme lui monter et la réprima en fermant les yeux avec violence. Sans même y réfléchir, ses lèvres bougèrent toutes seules. Comme si elles avaient saisi la situation et qu'elles voulaient venir en aide au pauvre garçon dont le conflit intérieur faisait pâlir chaque centimètre de ses tissus.

« Restes avec moi Carys. Restes. Je t'aime. Je t'aime! »

Tout ça n'avait pas de sens. Icarus s'acharnait à la retenir en sacrifiant le peu de raison qu'il avait. Le couteau se faisait de plus en plus tranchant et, déjà, une goutte de sang perlait sur sa poitrine. Mais qu'importe, au diable la souffrance, au diable la retenue et ses chaînes. Le Serpentard releva le torse pour admirer une nouvelle fois la sorcière qui lui avait fait une promesse. Une promesse sous l'emprise d'un charme. Non. Si. Pourquoi ? Son esprit se brouillait en même temps que sa vue. Il ne pleurait pas. Icarus n'avait pas pleuré depuis sa venue à Poudlard. Non, ce flou n'était que dans sa tête. Il se reprit d'une secousse et posa juste ses lèvres sur celles de la demoiselle. Juste un contact. Simple et doux comme la rosée du matin.

« Regarde moi Carys. Quoi qu'il arrive, Qui qu'il se passe, je t'aime. »

Il y avait mit tout son être. Ses paroles étaient le reflet de sa détermination, de sa volonté, de ses sentiments à présent immuables. Il n'abandonnerait pas son amour. C'était la promesse qui servait de toile de fond à ses mots. Il se laissa glisser sur le flanc, collé à la Gryffondor.

« N'oublie pas ses mots Carys. »

Alors, sans un bruit, il arrêta de retenir ce poignard au dessus de lui. Il se pencha en avant pour se rapprocher du visage de son amour. Iko l'embrassa avec ardeur et la prit dans ses bras, lentement. D'un mouvement il la fit basculer sur lui et plongea ses yeux dans les siens.
Le charme était-il en train de disparaître de façon diffuse ou irrégulière ? Il allait bientôt le savoir.

Date d'inscription : 18/07/2013

Carys ne comprit pas pourquoi Icarus réagissait ainsi. Il la serra jusqu'à l'étouffer dans ses bras, lui demandant, la suppliant presque, de rester avec lui. Il lui répète qu'il l'aime. Mais ne vient-elle pas de promettre qu'elle le ferait ? La façon dont il se raccrochait à elle... On aurait dit qu'il avait peur. Peur de la perdre. Est-ce que le fait qu'elle ait mentionné une ascendance Vélane le chamboulait à ce point ? Ou était-ce parce qu'elle avait été sincère en expliquant sa confusion pour ce trop plein d'amour si soudain ? Elle n'aimait pas le voir dans cet état pourtant, elle voulait le rassurer.

« Excuse-moi, je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça ! Tout va bien, je pensais juste que... »

Que quoi ? Elle ne savait même plus très bien ce qui lui était passé par la tête. Plus elle essayait de se le rappeler, moins elle en apercevait la raison, son esprit semblait brouiller par quelque chose d'épais mais voluptueux, de doux mais envahissant, d'à la fois rassurant et inquiétant. C'était tellement étrange et ça la perturbait énormément. Devait-elle lutter contre ou suivre son instinct et l'ignorer ?

Il l'embrasse à nouveau. Un baiser léger, comme un papillon, bien moins long que les précédents, mais tout aussi tendre. Tout aussi agréable. Il lui demande de la regarder, il la rassure, il lui fait une autre promesse. Elle hocha la tête, sensible à son état.

« Je n'oublierai pas. »

Ça lui paraissait impossible. Oublier son premier amour réciproque, son premier baiser ? Non, impensable. Il se penche à nouveau vers elle, plus ardent, plus possessif aussi, elle a l'impression. Sans trop comprendre comment, ils ont inversé leur position. C'est elle qui est au-dessus maintenant, ses longs cheveux encadrant également le visage de l'amour de sa vie. Elle plonge ses yeux dans les siens également. Il était tellement beau. Tellement parfait. Comment avait-elle fait pour se demander pourquoi elle l'aimait ? Comment avait-elle fait pour qu'il l'aime en retour ? D'un geste plein de précaution, elle écarte légèrement ses cheveux de son visage et se penche doucement.

« Ic-... »

La porte s'ouvre brusquement, à la volée. Carys tourne vivement le visage dans leur direction. Deux Serpentards. Serpentards. Elle s'écarte rapidement, plus effarée que gênée. Ils semblent aussi plutôt confus, mais se reprennent rapidement. Ils ont l'air d'être en couple, vu comment la demoiselle s'accroche au bras du blond comme à une bouée de sauvetage. C'est lui qui prend la parole.

« On dirait que la salle est déjà prise. Tant pis ! »

Il leur fait un clin d’œil.

« Pas trop mauvais comme prise cette fois, M'sieur le préfet ! »

Ils s'esclaffent et s'en vont, fermant la porte derrière eux. Carys a encore les mains crispés sur la cravate d'Icarus, qu'elle avait défaite un peu plus tôt. On aurait dit un lapin qui avait vu un aigle passer juste au-dessus d'elle, tremblante. Elle n'ose pas parler. Elle a l'impression qu'elle a fait quelque chose de mal, mais quoi ?

Date d'inscription : 07/07/2013

Elle s'excusait. Finalement, peut être que le temps n'était pas encore venu, que le poignard ne ferait pas office si tôt. Du Répit, c'était exactement ce qui s'offrait aux yeux d'Icarus. Un peu plus de temps avec Carys sans que l'ombre dans son dos ne l'avale dans la pénombre. Un léger soupir s'échappait de ses lèvres quand la Gryffondor lui réponds à nouveau. Des mots tendres et fermes à la fois. Il ressent la détermination de la jeune fille comme si c'était la sienne, c’était bien plus efficace qu'un sort d'allégresse. C'était rassurant.

Elle écarte ses cheveux d'un mouvement fragile tout en plongeant son regard dans celui d'Iko. Ses longs cheveux encadrent le visage du Serpentard comme une forteresse imprenable. L'extérieur ne pouvait plus les atteindre ici. Il la voit se pencher en avant et ne résiste pas. Il ferme lentement les yeux pour accueillir ce qui s'annonce comme un mets délicat. Il sent déjà son souffle et savoure la murmure de son prénom tandis qu'il lui réponds.

« Car-... »

La surprise est totale. Deux Serpentards, dans l'encadrement de la porte, les regardent avec un air tout aussi surprit. Carys s'écarte de lui avec vivacité comme pour se mettre à l'abri d'un prédateur. Icarus observe. Les deux arrivants semblent être ensemble, la jeune fille complètement sous le charme du garçon. Garçon qui ne semblait pas avoir beaucoup de scrupules et qui ne se gêna pas d'apporter une pointe de méchanceté avant de disparaître.

Comment avait-il osé lui parler sur ce ton ? Comment avait-il osé associer Carys à une « prise » ? Icarus était furieux. Furieux pour la première fois depuis des années. Personne ne devait parler ainsi de son aimée. Il serra les dents et se promit de rendre justice. Mais plus tard. Plus tard car la priorité était toujours ici, apeurée, craintive. Carys semblait avoir vu un monstre et tenait fermement la cravate du Serpentard dans ses mains. Il la prends dans ses bras, pose un main dans ses cheveux et lui embrasse la joue.

« Tout va bien, je suis là. Ils ne reviendront pas »

Pour rassurer la demoiselle il se saisit de sa baguette et la pointe vers la porte dans un silence. Le sortilège informulé fuse vers la serrure et semble la verrouiller vu le cliquetis qui en émane alors. Ainsi plus personne ne viendrait interrompre ce moment et surtout, plus personne ne ferait peur à Carys.

« C'est fermé ne t'en fais plus. Carys, je te protège ne l'oublie pas. »

Doucement il desserrent un à un les doigts crispés de la sorcière. Délicatement et dans le silence pour qu'elle prenne conscience que le mal est terminé. Icarus jette un œil à son visage pour voir si son stress se dissipe. Ses cheveux cache son expression et le Serpentard les écarte avec amour pour ne pas la brusquer. Même ainsi, Carys était le plus belle femme au monde pour lui. Il s'approcha d'elle et posa son front sur le sien. Il ne l'embrassa pas, préférant qu'elle fasse le premier pas si elle en avait envie. Avec un petit sourire il lui murmura quelques mots.

« Personne ne te feras de mal, je suis là non ? Et j'ai plus d'un atout dans mon sac tu sais ! »

Une petite touche d'humour. Fine et simple juste pour la faire sourire sans la faire rire. Il voulait voir ce sourire qui n'avait d'égal en ce monde. Alors il resta là, Carys dans ses bras en attendant qu'elle se calme. Il y passerait la nuit s'il le fallait, la nuit, le lendemain ainsi que le surlendemain et toute sa vie au besoin. Il lui soufflait des paroles tendres et emplies d'amour.
Icarus ne voyait plus l'heure passer...

Date d'inscription : 18/07/2013

Carys était restée les yeux rivés sur la porte, se raccrochant tellement fort au bout de tissu qu'elle avait entre les mains que ses jointures et devinrent encore plus blanches. En temps normal, elle n'aurait déjà pas très bien réagis. Elle et Icarus avaient été surpris dans une position plutôt compromettante qui aurait pu leur coûter cher. A eux et leur maison. Pourtant il n'allait rien se passer... Ou si ? Elle ne savait pas, elle n'avait rien prévu, à ce moment là tout ce qu'elle voulait, c'était l'embrasser. Et les deux Serpentards ont surgi. Était-ce un signe du destin ? Leur irruption avait sonné le glas de la fin d'un moment magique, privilégié. Des Serpentards, le mot pulsait dans son crâne, comme on sonnait l'alerte d'un danger imminent. Le bruit qu'elle seule semblait entendre s'amplifiait de plus en plus, finissant par devenir douloureux. Tout devenait froid, des morsures glacées semblaient s'attaquer à la peau nue de ses mains, remontant peu à peu jusqu'à son cou.

Puis elle se sent attirée vers une source de chaleur, elle n'arrive pas encore à l'identifier, le tintamarre dans sa tête lui brouillait l'esprit. Elle sent une main se poser sur sa tête, quelqu'un lui embrasser la joue, lui murmurer des paroles rassurantes. Elle entend vaguement un cliquetis métallique. Elle sent qu'on essaye de l'empêcher d'écrabouiller d'avantage le vêtement qu'elle avait encore entre ses mains, comme s'il était la seule chose qui la rattachait sur Terre. La lumière revient, sa vue semble revenir, elle le voit, elle se rappelle. Icarus. Elle essaye de répondre, fébrile.

« Oui... Oui. Tu es là. Icarus. »

Elle retourne dans ses bras, alors qu'il continue de la rassurer gentiment, caressant toujours ses cheveux le temps qu'elle se calme. Et ça marche. Petit à petit, elle redescend sur Terre, elle sent à nouveau son sang circuler dans ses veines, elle se réchauffe, se détend. Elle ignore combien de temps ça a duré. Longtemps, très longtemps.

Il continue à la rassurer, un peu.

Icarus, Icarus.

Ils ont parlé, beaucoup.

Tu voles trop près du soleil.

Ils se sont encore embrassés, passionnément.

Icarus, Icarus.

Ils s'aiment, à la folie.

Tu vas te brûler les ailes.

Mais tout ça n'était pas censé arriver. Pas du tout.

Carys fronce les sourcils, quelque chose de dissipe dans son esprit. Elle ferme les yeux, perplexe. Qu'est-ce que c'est ? On dirait...

Elle rouvre les yeux, paniquée. Où est-ce qu'elle était ? Qu'est-ce qui s'était passé ? Elle regarde furtivement autour d'elle, confuse. Elle le voit, lui. La première chose qui lui saute aux yeux... C'est son uniforme. Vert. La seconde, c'est qu'ils se tiennent la main. Elle se dégage, horrifiée.

« Qui... Qui es-tu ?! »

Carys recule, son visage lui dit vaguement quelque chose, mais elle est trop paniquée pour réfléchir, se souvenir, tout ce qu'elle voit, c'est un Serpentard. Serpentard, Serpentard, elle devait les éviter, les fuir, les craindre. Puis elle se souvient. Elle se souvient qu'ils se sont embrassés, elle se souvient lui avoir dit je t'aime, elle se souvient qu'il lui a dit qu'il l'aimait aussi. Elle se prend la tête entre les mains, c'était faux, tout ça est un mensonge. Ce ne sont PAS des souvenirs. Elle est à deux doigts de s'arracher les cheveux.

« Non... Non, c'est pas possible... NON ! »

Elle recule, posant son regard n'importe où, sauf sur lui. Panique, panique. Ça lui perce le crâne, ça lui crève le coeur. Elle est glacée. Elle trébuche par terre, elle le voit faire un mouvement vers elle mais elle s'écarte, terrifiée.

« Non ! Ne me touche pas ! »

Qu'est-ce qu'il allait faire ? Lui rire au nez ? Lui faire du mal ? Non non non, elle ne voulait pas ! Vite, elle s relève, se précipite vers la porte, c'est fermé. Elle est bloquée ici ?! Avec lui ?! Des frissons lui parcourent l'échine, elle en a des sueurs froides. Elle essaye de forcer la porte, puis se retourne brusquement, comme si elle avait peur qu'il l'attaque de derrière. Elle sort sa baguette. La peur lui tord le ventre. Recule, recule, va-t'en.

« N'approche pas... Reste où tu es ! »

Elle le fixe du regard, à la fois apeurée et tâchant d'être menaçante. Pitoyable. Pathétique. Elle pointe sa baguette sur la serrure. Ses mains tremblent.

« Alohomora... »

La porte s'ouvre. Elle ne réfléchit pas plus longtemps. Elle s'enfuit, vite, loin, le plus loin possible de lui, du Serpentard. Elle veut l'oublier. Son visage, son nom, tout. Elle veut tout oublier de lui. Elle dévale les escaliers jusqu'au dortoir. Il y a des filles qui sont dans le même état qu'elle, d'autres radieuses, d'autres extrêmement en colère. Quand elle referme la porte derrière elle, on lui demande comment elle va, si elle aussi était tombée sous l'emprise du sortilège. Un sortilège. Tout ça était dû à un sortilège. Elle se sentait trahie. Dégoûtée. Sale. Abusée. Carys baisse les yeux vers sa baguette.

Elle se rend compte qu'elle tient quelque chose dans son autre main.

Une cravate vert forêt.

Elle fond en larme.

Carys se laisse tomber comme une loque sur le dallage des dortoirs de Gryffondor. Ses amies paniquent, l'aident à se relever, veulent des explications, mais elle n'arrive pas à parler. Les mots restent coincés dans sa gorge, elle nie ses souvenirs en blocs. Personne ne doit savoir. Elles finissent pas la laisser tranquille dans son lit, pendant qu'elle pleure encore, pendant qu'elle se maudit encore.

Et elle n'arrivait pas à se défaire de cette maudite cravate verte.

Elle a son odeur. Son odeur et un peu celle du jus de citrouille.

Elle n'arrive pas à la lâcher.

Date d'inscription : 07/07/2013

Ils étaient restés là un si long moment qu'Icarus en avait oublié les règles. Les règles ? Quelles sont elles déjà ? Iko fronce les sourcils tout en réfléchissant. C'était important, très important il le savait. Lentement il se rappelle. Il se souvient ce qu'il a volontairement effacé de sa mémoire. Il revoit ce poignard qui se délecte de sa peur, qui est devenu si proche de lui, si proche et menaçant. Le monde commence à vaciller sous les pieds du Serpentard. Sans un mot, sans un bruit il enlace avec plus d'ardeur Carys. Il n'en a pas le temps.

La Gryffondor prononce des mots si violents, si puissants, si tristes. Icarus est figé. Figé dans un cauchemar qui le torture avec un ricanement malsain. Sa chaleur l'abandonne, le château était-il prit d'assaut par des détraqueurs ? Mais oui, voilà l'explication ! Il tends le bras vers la sorcière pour la protéger et pour l'aimer. La pointe du poignard s'enfonce pour de bon. Ne pas la toucher ? Mais pourquoi ?! La jeune fille se relève après avoir trébuché et se rue vers la porte comme pour échapper à quelqu’un. Lui échapper. Cette pensée est trop lourde, trop horrible, trop cruelle. La lame pénètre encore, lentement, douloureusement.

« Carys attends je... »

Elle le coupe avec violence, le menace de sa baguette tel un monstre. Un monstre, c'était ce qu'était devenu Icarus. Le couteau s'approche enfin de son cœur. Ce cœur qui bat de plus en plus lentement, qui trébuche dans ses battements comme si son souffle de vie disparaissait avec le soleil. La pénombre dévorait les entailles du garçon avec un plaisir écœurant. Carys lance un sort et disparaît par l'encadrement de la porte. C'était terminé ? Non elle lui avait fait une promesse. La promesse de ne pas l'oublier, de rester avec lui, pour toujours. Elle avait disparu. Elle n'était plus là. Pour de bon.

« Je t'aime... »

La forteresse qu'ils avaient bâti s'écroule, d'abord lentement puis de plus en plus violemment. Iko ne comprends pas. Pourquoi l'édifice s’effondre ainsi ? Pourquoi ? Le charme ! Tout s'assemble enfin dans l'esprit du Serpentard. Il se souvient de tout, sans exception. Et il ouvre enfin les yeux devant les ruines de pierres qui jonche son chemin. Plus rien. Le poignard jubile et dans un hoquet d'horreur perfore le cœur d'Icarus. Son cœur. Il saigne, saigne dans un flot constant. Il voit se déverser sous ses yeux les sentiments profonds qu'il éprouve pour cette jeune fille. La lame le lacère, encore, encore et encore. Mais ce n'est que dans sa tête.

Oui. Iko n'avait pas bougé de sa place. Iko était comme figé au milieu d'une salle de classe. Seul, le regard vide. Des élèves passèrent devant lui. Lui parlèrent, l'aidèrent à relever son corps perdu dans les limbes. Leurs voix se faisaient plus fortes à mesure qu'il gardait le silence. Ils disparurent, sûrement pour chercher de l'aide. Le château était en proie au chaos, des larmes, des hurlements parcouraient les murs de pierres.

Icarus leva sa baguette dans un silence de mort. Dans un éclair aveuglant la porte de la salle claque, enchaînée, bloquée. Le Serpentard tomba. A genoux. Pour la première fois depuis des années il sentit son visage humide. Icarus pleurait. Des larmes froides et emplies de solitude.

« Carys je t'aime. »

Le regard vide il resta là. Toute la nuit d'après les rumeurs de certains. Il resta seul dans cette pièce avec pour seule compagne l'obscurité qui avait élu domicile dans son cœur.

Et il pleura.

Carys...

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