défense contre les forces du mal, cours 1, années 1 à 4 — les korrigans

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DCFM, Cours N°1 — Les Korrigans

Tout le monde était à sa place derrière les bureaux de vieux bois.
Il se tenait dos appuyé au sien, les bras croisés contre son torse. Personne ne mouftait et son regard ambré balaya la salle comme un simoun en plein désert.

Il éleva sa baguette et d'un mouvement sec, fit crisser les rideaux sur leurs tringles. Ils se fermèrent tous comme un seul et plongèrent brusquement la pièce dans la pénombre. Dans cette opacité où ne luisaient plus que des yeux juvéniles, Ianto s’avança.

À ses côtés se tenait un objet curieux ; une sorte de gros cube caché sous un drap noir.
Étonnamment - ou peut-être pas - le cube bougeait.

— Bonjour à tous. J'espère que vous êtes prêts à en découdre avec le spectre de la mort elle-même.

Sa voix éloquente perça l'obscurité et fit lever les sourcils. Il fit quelques pas consciencieux autour de l'étrange boîte, haute d'un mètre cinquante à peu près. Chaque fois qu'il s'approchait le drap était pris d'un soubresaut : la funeste annonce du professeur laissait présager le pire. Avant que les sangs ne se glacent et que l'excitation n'atteigne son faîte dans la salle, il fit soudain volte-face pour présenter aux jeunes sorciers son plus beau rictus.

— Parce que ce n'est absolument pas ce que vous allez affronter aujourd'hui.

D'un geste de la main il leva le voile. Le drap noir disparut dans les airs, révélant aux regards suffoqués une grande cage de métal. Derrière le verrou se dessinait une drôle de silhouette, et à ses barreaux s'agrippaient de petits poings fripés, pleins de hargne et d'aigreur ; les poings d'un...

— Korrigan. Créature du bestiaire breton que l'on retrouve en forêt, dans les marécages et près des rivières. Il jeta un œil mauvais à la bestiole qui s'agitait furieusement dans sa prison. Ils sont aussi laids que malodorants, et pour ne rien arranger, leur humour est d'une navrance affligeante. Que dire également de leur fatigante tendance à jouer de sales tours aux pieds-tendres et aux sorciers inexpérimentés qui osent pénétrer leur territoire.

La bestiole tristement dépeinte, pas plus grosse qu'un lutin, émit un ricanement sonore et parvint à glisser son nez entre deux barreaux. Elle arrêta un instant de gigoter pour considérer les élèves de la salle avec un air narquois. Ianto poursuivit en se promenant sur l'estrade.

— Friands de défis et de danses rituelles, ils adorent se fendre d'une ou deux vannes idiotes à l'intention de-
— Espèce de vieille belette endimanchée !
— ...leurs ennemis.

Ianto ne réagit pas à l'interruption du Korrigan, qui lui faisait à présent d'affreuses grimaces.

— Ces nuisibles recourent à une magie de protection très ancienne. Ainsi, pas moyen de leur faire fermer leur clapet avec un bon vieux Bloclang. Les sortilèges rebondissent sur leur peau moite comme des patacitrouilles. Et, hélas - vous êtes condamnés à finir dans leurs traquenards, ou à vous faire griller la cervelle par les pires blagues qui soient. Le diablotin captif se mit à entonner une chanson paillarde. Le professeur poussa un long soupir. Mais en supposant personne ici ne veuille se faire griller la cervelle par un Korrigan, je vais vous apprendre à vous en débarrasser pour de bon.

Avec maestria, il éleva sa baguette, et la cage fut irrésistiblement entraînée dans les airs. Elle lévita si haut vers le plafond que le rire caustique du Korrigan n'était plus audible que pour les chouettes. Après quelques impressionnants loopings, elle revint en piqué vers le sol, son solide cadenas s'ouvrant dans un déclic. Évidemment, c'était juste pour étourdir un coup la pauvre créature. Elle s'étala par terre et il lui fallut un instant pour reprendre ses esprits.

— Vous allez devoir prendre le Korrigan à son propre jeu : il ne fuira que si vous l'humiliez en direct au moyen d'un poème. Alors prenez votre plume, votre parchemin et votre répartie. Vous avez vingt minutes pour m'écrire vos plus beaux vers - quatre suffiront - et les réciter chacun votre tour à l'oral.

De nouveau plein d'énergie et de répartie à revendre, le Korrigan coriace s'approcha fièrement des élèves. Il se mit à joyeusement naviguer entre les tables, furtif et bruyant, arrachant un pan de robe par-ci, lançant une remarque salace par-là, grimpant sur un pupitre pour tirer les cheveux d'une fille. Un Expilliarmus outré fusa dans l'assistance.
Ianto eut un sourire taquin.

— Enfin, je vous conseille de faire au plus vite, j'imagine que vous devinez pourquoi. Il alla prestement se rasseoir à son bureau, sans compassion pour les opprimés. Oh, et j'allais oublier. Il faut que le poème rime.

Marche à suivre

Thème ϟ Les Korrigans.
Limite ϟ Dans un rp de quinze lignes max, rédiger un quatrain (soit une strophe de quatre lignes, et en rimes s'il vous plaît !) puis le réciter devant la classe.
Récompense ϟ 2 gallions & 5 points par participation, 5 gallions & 15 points pour les meilleurs vers.
Date ϟ Du 10/02/14 au 17/02/14
Énoncé ϟ Monsieur Helgoland vient de vous présenter un Korrigan, petite créature malfaisante originaire de Bretagne. Ces êtres doués de parole sont très caractériels et aiment jouer de sales tours aux humains. Ils ont aussi une répartie particulièrement désagréable. Le Korrigan bavard nargue les élèves de ses quolibets, du style "Tu sais que ton chapeau n'est plus à la mode depuis 1612 ?" ou "Tu as l'haleine d'un détraqueur", passant par le subtil "Un gobelin a plus de sex-appeal que toi !".
Comme les sortilèges sont inefficaces contre eux, le seul moyen de les faire fuir est de les humilier en leur récitant quelques vers - obligatoirement en rimes. Faites parler le poète en vous, et clouez le bec au Korrigan avec humour et lyrisme.

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Laisse moi te vomir dessus.
Sale Korrigan.

Tu souris. C'est un exercice fait pour toi.
Malheureusement, tu n'as le droit d'écrire qu'un quatrain.. Mais bon.
Tu t'appliques et en quelques minutes ton quatrain est majestueusement écrit sur ton parchemin.
Un sourire arrogant apparaît sur tes lèvres et tu te lèves. Tu te rapproches du Korrigan.
Tu récites ton quatrain en crachant tes mots.
La vue de ton ignoble visage,
Est, pour mon estomac, un mauvais présage.
L'entente de ton horrible voix,
Expulse mon dernier repas hors de moi.
Tu portes ta main jusqu'à ta bouche en faisant semblant de te retenir de vomir pour cacher ton sourire suffisant. Le Korrigan te regarde offusqué et se tait.
Il se fait tout petit et tu te sens forte. Tu as encore écrasé un être inférieur à toi.

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Par merlin, un poème ? Jazzie, ce n’était pas trop son truc. Elle écrit des nouvelles de temps en temps lorsqu’elle a l’inspiration mais jamais, elle avait écrit un quatrain. Elle avait fait des tests par le passé qui n’était pas forcément très glorieux et actuellement, elle arrivait toujours par on-ne-sait-quel-moyen à du yaoi. Oui, c’était bizarre… Malgré ça, elle commença à rédiger le quatrain demandé:

"Je pourrais te cracher au visage des arcs-en-ciel
Avec des mots aussi doux que le miel
Pourtant je préfère passer mon chemin
Et te balancer ce quatrain."

C’était… hmm… potable ? Jazzie se leva et se dirigea devant la classe, récita le poème fraichement rédigé. Lorsqu’elle finit de le lire, la réaction chez le Korrigan fut médiocre. Ses mots n’avaient pas eu l’air de lui clouer le bec comme espérer mais elle avait l’impression que ça avait eu un petit effet quand même sur la bête. Jazzie devra apprendre à être plus tranchante avec ses mots et ne pas utiliser sa plume uniquement pour écrire des romances.

Date d'inscription : 26/07/2013

Face gluante de veracrasse,
Tu prends un peu trop de place !
J'en ai assez de te regarder
Et surtout de sentir ta répugnante odeur de pieds !

Après avoir décliné ses vers, Violet était toute rouge. Ce n'était pas dans son habitude d'être aussi méchante avec qui que ce soit, surtout pas avec une créature qu'elle ne connaissait pas. Mais bon, c'était la consigne, et le korrigan avait reculé... Sans doute était-ce bon signe.

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Juliet regarda le korrigan gesticuler dans la salle et du se rappeler qu'elle n'était pas en cours de soins aux créatures magiques. La tentation d'apprendre à connaître ce petit être plutôt que de s'en débarrasser était forte... Mais bon. Ils était plus dangereux qu'ils n'y paraissaient, apparemment. Elle se concentra sur son quatrain.

Un vieux slip sale et dégoûtant
Te ferait un beau couvre-chef
En dessous ton pif purulent
Y aurait son horrible fief

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Bien installée au fond de la salle, le nez dans son ouvrage de Défense contre les Forces du Mal, Annabelle priait pour que ce cours soit purement théorique et ne consiste qu'à gratter du papier pendant les heures qui le composeraient. Evidemment, cela ne fut pas du tout le cas et le discours du professeur l'intimida autant qu'il la mit mal à l'aise. Un glapissement étranglé lui échappa en apprenant ce qu'ils étaient censés faire. Pas de magie, c'était un bien, mais...écrire un poème ? Et le réciter, devant tout le monde ? Pour ridiculiser un Korrigan ? Non, non, non...Elle ne se porterait pas volontaire, elle ne...Oh, tous les élèves allaient passer. Misère...
Le poème ne fut pas très difficile à rédiger, Annabelle avait l'habitude de ce type d'exercice, bien qu'elle préférait largement écrire en prose. Quand cela fut son tour, cachée derrière son parchemin, elle bégaya tant bien que mal son poème qui était celui-ci :

Sa majesté des Korrigans,
Roi des cancrelats répugnants !
Que ton trône de médiocrité
S'affaisse sous tes fesses boursouflées !

Elle n'osa pas regarder ou écouter la créature et, se bouchant les oreilles, elle se précipita à sa place, le souffle court, rouge comme une pivoine. Avait-elle réussi l'exercice ?

Date d'inscription : 27/01/2014

Clair. Obscur. Le voile tomba et le voile tombait souvent. Une des petites spécificités du cours de défense contre les forces du mal. Une spécificité qui cependant n'avait qu'un effet minime. Pas de somnolence, pas même un gémissement impromptu, rien qu'une dilatation ridicule de ses pupilles. Réaction physionomique. Ah ah. Le cube n'était donc pas qu'un cube. Comme si vous vous attendiez à la boîte de Pandore, bande d'ingrats ! Sloan amena une main à son grimoire, y posa le nez, puis le front, puis la tête. Ne bougea alors plus.

Puis l'injure.
L'injure médiocre de la bestiole bretonne.
Folklorique. Alors on fait son petit show, mon sieur.

▬ Tsssk. lui échappa, ne fusa pas loin.

Sans doute cette petite odeur assez vorace qui vient manger tes sens, tu n'y fais pas attention, distingue le korrigan qui se déplace à la façon d'un crabe. Un peu crustacé, un peu stupide de démarche, mais qu'importe.
Tu prends ton parchemin, note. Non. Poésites. Poésites, on en vient à inventer des mots.
Depuis quand ça te fait rire, hein.

Citation :: Sloan T. Holmes
Serdaigle
Quatrième

Cage docile noie le cœur en putréfaction
Qu'a de si magnifique le las rejeton
D'autres que toi se noient dans l'immondice
Et tu es de ceux qui se leurrent, brave délice

Puis, un spasme te prend à la joue, une appréhension solitaire, un de ces énièmes désir. Soupir étouffé au fond de ta gorge quand tu te prends à son jeu de comptines salaces, de pourritures éparses.
Mais à ton pupitre fidèle, tu reviens toujours, comme un oiseau la proie entre les serres.
Quand tout était sorti de ce que tu susurres d'une malice déguisée, enchantée.

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Les Korrigans — Notes

MEILLEURE COPIE
Juliet Windsor • O (Optimal)
Simple, concis. Recette percutante et donc parfaite.

OPTIMAL
Annabelle Fawcett • O (Optimal)
Si vous manquiez moins d'assurance, vous auriez eu la meilleure copie.
Elizabeth Wend • O (Optimal)
Remarquable humiliation publique.
Violet Jenkins • O (Optimal)
Ayez la main encore plus lourde.

EFFORT EXCEPTIONNEL
Sloan Holmes • E (Effort Exceptionnel)
Des tournures ambigues et un peu trop complexes pour un être aussi rétrograde. Simplifiez à l'avenir.

PIÈTRE
Jazzie Jones • P (Piètre)
Vous parlez à un Korrigan, pas à votre ex petit-ami. Plus d'âpreté et moins d'arc-en-ciels, miss Jones.

20 points pour Serdaigle
5 points pour Serpentard
15 points pour Poufsouffle

C'est payé !

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