Je contemple les résidus gluants sur ma main. Et là je me dis vaguement que c'aurait été bien d'avoir des lingettes dans ma table de chevet.  Enfin bon. Au pire, j'ai toujours la chemise de nuit d'Alix heen ? Haha. Non je rigole. Je suis pas du genre à éternuer dans ma main et allez l'essuyer sur le dos de quelqu'un d'autre en mode ninja. Bien évidemment, ceci est un mensonge censé me faire passer pour autre chose qu'un gros cradingue. Un gros cochon. Mais c'est justement parce que c'est Alix que je ne le ferai pas. (bénie sois-tu, Lix, tu échappe à ma morve. Amen.) Je dois dire que j'aime bien notre position. J'ai pu, à plusieurs reprises rappelez-vous, caler une mèche de ses cheveux derrière son oreille sans me prendre une rouste ou un gnon. Cas exceptionnel. Moment magique. (sisi) Alors j'en profite. Je me dis que c'est pas prêt de se reproduire. Qu'on est bien là, tous les deux...

 - « Moui j'aime bien rendre service quand je le peux, je sais que ca peut être vraiment douloureux, alors j'essaye de les soulager. »

Hum ? Je cligne des yeux, laisse tomber ma main sur les draps et cherche à capter son regard. Puis là, ça fait tilte dans ma tête. Les soulager ? Qui ? Qui oserait bénéficier des massages d'Alix ? Je fronce les sourcils. Parce que là, comme ça, cette idée me plaît moyen. (voir pas du tout gngngn) J'aurais dû faire parti de l'équipe. Juste pour me faire chouchouter moi aussi. (oui, je divague, c'la faute à la fièvre) … Ah ! Elle me regarde ! Mais elle me sourit aussi. Eznvrfnbrje. J'ai l'habitude de la voir sourire, depuis le temps. Mais ce sourire là... il a quelque chose de … de tendre ? Je sais pas trop. Rien de malicieux, de moqueur. Il m'apaise autant qu'il provoque un malaise là, dans le ventre.   …. Gniiiii !! Je me raidis quand je sens ses doigts frôler les miens. Allez, allez. C'est un simple contact. Elle m'a déjà touché ailleurs. (mais je vous dirais pas où) Pas la peine de s’enflammer parce qu'elle... dessine le contour de mes ongles. ( huhu ca chatouille.)

- « ... Tu ferais une excellente infirmière, fais moi penser à tomber malade quand tu sera diplômée. »


Je glousse. Mais ça ressemble plus à un rire gêné.... C'est fou l'effet que peuvent me faire les mains d'Alix quand elles sont combinées à la chaleur. Je pense ce que je dis. Et je m'imagine très clairement griller la file d'attente pour être pris en charge avant tout le monde huhu. Je serai un patient très exigent. Et j'aurai mon infirmière pour moi tout seul. Gnéhé... (sauf si elle sort la seringue heen. Là, j'me barre direct. Même en robe d’hôpital et à poils en dessous... Je suis pas un trouillard. Juste... un peu phobique des piqûres. Voilà.) Quand je redescend de mon fantasme de l'infirmière à la grosse seringue, je croise le regard étonné de mon ami. Quoi ? Aurais-je pensé tout haut ? Ohmondieu... Si c'était le cas, je serais déjà mort. Or je suis en vie. Aucun doute possible (si vous voyez c'que j'veux dire...)  Elle paraît surprise. Huhu. Alix en plein moment de réflexion. C'est quelque chose à voir. J'hausse un sourcil, amusé. Elle détourne la tête, pensive, et fixe le plafond. Ce fameux plafond trop immaculé à mon goût. Okjesors.  


- « Hum je pense pas spécialement être faite pour ça, je me vois pas baser mon avenir la dessus... je pense réellement continuer le Quidditch et d'essayer de rentrer dans une équipe professionnelle. »

…. ELLE BRISE MON REVE. Jamais je la verrais en blouse blanche avec un profond décolleté et... erm. (lagrosseseringueoui) Je bloque un instant. J'analyse sérieusement ce qu'elle me dit, ignorant les images de stéthoscope et autres instruments forts utiles d'un point de vue médical. Hmmm... Oui, c'est vrai... Alix elle est faite pour le Quidditch. Ça a toujours été comme ça. Même lors de notre première rencontre. J'avais été dérouté et terriblement gêné à l'idée d'avoir en face de moi, une fille qui me dépassait carrément niveau sport. Genre quel looser à côté quoi. Mais finalement, je me suis bien rattrapé. (zavez vu mes muscles ? Huhu ? ) Je soupir, m'intéresse aux rideaux dégoulinants que les elfes vont apprécier devoir laver. Si on construit notre avenir en fonction de ce qu'on aime faire, sa route à elle est déjà toute tracée. Et moi alors ? Ou est-ce que je serais, dans 10 ans ? … Pensif, je ne m'entend même pas parler.


- « ... oh.. Oui, c'est bien de poursuivre ses idéaux... Tu sais, si j'ai de la chance, moi j'aimerais bien rester ici. Devenir prof tout ça. J'aime cet endroit, je voudrais pas le quitter... »

C'était dit sans trace d'amusement ni d'ironie. C'était pas froid non plus. Juste sérieux. Peut-être même un peu résolu. J'ai parlé en suivant le file de mes pensées. Parce que c'est ça, ce que j'aime faire, ce que je veux faire. Mon avenir, je le vois derrière le bureau du professeur de potion. Je le vois ici. Dans ce château. Et pas ailleurs. La réalité me frappe soudain. Nous sommes différents. Nos chemins devront se séparer à la fin de l'année. Elle partira suivre une formation de joueuse professionnelle et moi, je poursuivrai mes études. Je glisse le regard vers elle quand je la sens se raidir.

- « Tu veux pas le quit'.. oh. Ok. Bien. Euh. J’espère que tu t'entendras bien avec tes collègues.  Bonne chance aussi. On s'enverra un hiboux pour noël. Je suis fatiguée je vais dormir. »

Elle se dégage de façon à pouvoir se tourner... me tourner le dos. Je reste bloqué, interdit après ça. Une émotion nouvelle surgit en moi. Le remord ? La tristesse ? J'arrive pas à mettre le doigt dessus mais, ce dont je suis sûr, c'est qu'elle n'a rien de réconfortant. Le silence qui règne à présent entre nous me confirme que l'ambiance s'est tendue. J'aurais peut-être dû me taire. Comme à mon habitude, je parle sans réfléchir. Je me sens blessé, terriblement fautif d'avoir complètement pourri l'ambiance. A son comportement, je sais qu'elle n'a pas envie de penser à ça. A cette année qui commence à s'achever. Des hiboux pour noel heen... Je crois que c'est cette phrase qui m'a le plus touché. Noël. Pourquoi que noel ? Une fois par an, c'est pas assez.

J'ai envie de lui répondre. De plaisanter en lui disant de s'acheter un nouvel hiboux si le sien ne peut tenir qu'un trajet par an. De me pencher pour lui embrasser la joue en lui disant que j'attendrai tous les noel avec impatience. Mais je m'en sens pas capable. Abattu, je me tourne moi aussi. Je ferme les yeux, priant pour trouver le sommeil. J'ai même pas le courage de lui dire bonne nuit.