Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Les salles vides font de bonnes planques [Anastasie] [Terminé]

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Serdaigle



Violet E. Jenkins
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Mar 30 Juil - 21:42
Ce jour-là était encore une mauvaise journée pour Violet. Ses tentatives de communication avec les gens ne se passaient pas très bien, en ce moment... Elle parvenait à discuter dix minutes avec quelqu'un, mais c'était presque à tous les coups un maximum. Comment voulez-vous vous faire des amis quand l'univers a décidé que personne ne peut vous connaître ?

La jeune fille en avait raz le bol, complètement raz le bol. Le cours de Sortilèges venait tout juste de se terminer, et elle n'avait réussi qu'à distraire ses camarades, alors qu'elle voulait juste faire les exercices en duo autrement que toute seule, pour une fois. Profondément agacée et gênée, elle avait fini par retourner à l'écart, trépignant d'impatience que le cours se finisse. Quand enfin le professeur Emerald signala qu'ils pouvaient partir, Violet enfourna précipitamment ses affaires dans son sac, qu'elle balança sur son épaule avant de sortir en trombe de la salle.

Ce n'était vraiment pas juste. Pour une fois, son énervement n'était pas suffisant pour la faire changer d'apparence, il était écrasé par une profonde tristesse. Pourquoi n'était-elle pas comme tout le monde ? Elle n'en serait jamais venue à maudire sa mère à voix haute, mais parfois, dans des moments d'égarements, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que tout aurait été plus simple si sa maman avait été normale, si elle ne lui avait pas transmis ce qu'elle voyait comme une malédiction.

Elle avait pourtant rencontré d'autres demi-vélanes, qui ne semblaient pas éprouver les mêmes difficultés qu'elles... Il s'était vite avéré que c'était Violet en particulier qui était instable. Et c'était encore moins juste. Elle n'avait jamais rien fait de mal pourtant, elle avait toujours été sage, polie, gentille, elle n'avait jamais profité de son don pour des mauvaises choses... Mais non, cette satanée magie s'obstinait à exploser dans tous les sens sans lui demander son avis.

La petite Serdaigle grimpait rapidement les escaliers, sa petite taille lui permettant de se faufiler aisément entre les gens. Arrivée au sixième étage, elle était complètement essoufflée, mais courir dans les escaliers lui avait fait un peu de bien. C'est toujours bon de se défouler. Elle essuya les quelques larmes qui lui avaient échappé d'un revers rageur de la main. Finalement... Elle n'allait peut-être pas rentrer à la salle commune, l'envie de fréquenter du monde lui était passée. Plus assez de courage, aucune envie d'exposer son visage triste à des gens qui trouveraient de toutes façons que ses larmes étaient « trop mignooooonnes ».

Voyons... Au sixième étage, elle avait le choix entre deux salles de classe et les toilettes des garçons... La deuxième possibilité fut vite écartée. Elle s'approcha de la première porte, et écouta : des bruits de voix, il y avait des gens. Rien à la seconde. Violet entra donc dans la classe d'Arithmancie.

Sans même regarder s'il y avait quelqu'un, elle largua au hasard dans la pièce et alla se percher sur le large appui de fenêtre. Elle aimait beaucoup les fenêtres de Poudlard, surtout les plus hautes qui offraient un panorama superbe sur les alentours du château.

Elle entendit cependant rapidement un bruit derrière elle, et elle détourna les yeux du paysage, son sang se glaçant dans ses veines. Les élèves n'étaient pas sensés pouvoir venir dans les salles de classe en dehors des cours, et elle se retrouvait nez à nez avec le professeur Dawkins ! Son karma était vraiment mauvais. Elle sauta sur ses pieds.

« Oh, pardon professeur, je croyais que la salle était inutilisée... »

Violet ne connaissait pas spécialement Madame Dawkins, malgré qu'elle ait pris l'option arithmancie, et elle répugnait à s'approcher. Ses nerfs ne résisteraient pas à un sourire niais d'un enseignant... Mais son sac avait glissé tout près du bureau professoral. Tant pis. D'une démarche raide, elle s'avança pour le récupérer.
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Mer 31 Juil - 16:48
Anastasie se laissa tomber sur sa chaise dans un soupir. Elle ferma à demi les yeux, assommée par la chaleur, et entreprit d’enlever son gilet. Il glissa de ses épaules dans un léger froissement de tissus. Elle n’eut pas la force de dégager ses coudes du vêtement ; elle se pencha doucement au-dessus de son bureau jusqu’à poser son front contre le bois frais. Elle exhala alors un second soupir, satisfait, et affaissa les épaules.
Oh, seigneur.
Elle resta longtemps sans bouger, la respiration régulière. Lentement la torpeur la prenait et plus rien ne semblait compter. Elle aurait été bien embarrassée d’être surprise dans un moment pareil mais elle ne voulait pas y penser. Elle ne voulait pas y penser. Ses yeux se fermèrent tout à fait. Elle se sentait si fatiguée.

Elle se réveilla dix minutes plus tard en sursaut. Un peu perdue, elle cligna plusieurs fois des yeux. Il lui fallut quelques secondes pour reconnaître la pièce. Elle voulut faire un geste, paniquée de ne pas savoir combien de temps elle avait dormi, mais le gilet entrava son mouvement et elle se cogna contre sa chaise. La douleur finit de la réveiller. Elle pinça les lèvres, ôta son gilet et le posa à côté d’elle. Puis elle se prit la tête entre les mains, inspira profondément et se résolut à se mettre au travail comme il était prévu qu’elle le fasse.
C’était toujours le même refrain.
Le même épuisement, les mêmes responsabilités. Le même entêtement. Peu importe ce que disaient les autres, elle était une bonne mère, une bonne enseignante, une femme solide. Elle ne se laisserait pas terrasser : elle était plus forte que ça, plus forte qu’avant. Elle avait grandi en même temps que lui – son fils.

Il se passa encore une heure qu’elle occupa à corriger des copies. Se concentrer devenait de plus en plus difficile. Elle décida de faire une pause et pour ce, sortit de son tiroir un paquet de dragées surprise. La salle était déserte de toute façon. Elle en choisit une au hasard… et fit une grimace écoeurée au moment même où la porte de la pièce claquait. Elle regarda la jeune fille d’un air abasourdi. Prise en flagrant délit, elle s’empourpra de manière violente.
Mais l’adolescente semblait ne pas l’avoir vue.
Alors Anastasie, après une hésitation, haussa les épaules et dans l’espoir de se débarrasser du goût de la dernière, piocha une autre dragée. Elle dut faire du bruit parce que la fille fit volte-face. Ce n’était déjà plus le moment de s’embarrasser alors elle attendit simplement qu’elle parle la première.

« Oh, pardon professeur, je croyais que la salle était inutilisée... »

Anastasie fronça les sourcils. Maintenant qu’elle voyait mieux son visage, elle ne lui était pas inconnue. C’était une des élèves qui suivait son option, Violet. Elle fut rassurée de se souvenir de son prénom. Pour un temps.
Puis elle se rendit compte qu’elle devait lui répondre. Elle ne savait pas quoi lui dire. Elle n’était pas en colère, peut-être un peu curieuse – d’une curiosité malsaine, elle essayait de trouver un prétexte pour ne pas retourner travailler tout de suite et elle le savait. Elle finit cependant par parler :

« Vous n’êtes pas la première. »


Sa voix était posée. De ses émois, rien ne se voyait – elle gardait une attitude assurée. Elle passa une main dans ses cheveux, et les retint pour se pencher vers le sol. Tout près d’elle, se trouvait le sac de Violet qu’elle n’avait pas tout de suite remarqué, sous le choc. Elle le ramassa de sa main libre et le posa sur son bureau ; elle eut peur que le lui rendre en personne soit de trop. Comme elle ne voulait pas être indiscrète, elle ne posa pas de questions sur la raison qui l’avait poussée à se réfugier dans la salle d’arithmancie. A la place de quoi, elle fit un effort pour trouver un sujet de conversation qui leur conviendrait à toutes les deux.

« La vue est magnifique, n’est-ce pas ? »


Mais Dawkins ne regardait pas le paysage. Elle n’était sans doute pas la plus compatissante des professeurs mais elle prenait toujours soin de ne pas s’imposer aux élèves.
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Jeu 1 Aoû - 10:35
Oh. Le professeur d'Arithmancie ne semblait pas fâché. A vrai dire, Violet avait plutôt la sensation de l'avoir dérangée en pleine dégustation de bonbons que d'avoir troublé son travail, c'était déjà ça. Et, aux dires de Mrs. Dawkins, elle n'était pas la seule.

La jeune fille eut un pauvre sourire. Oui, la vue était magnifique, c'était une des raisons pour lesquelles elle aimait cette classe, malgré qu'elle préfère encore la tour d'Astronomie.

« Oui, je sais que je n'ai pas le droit, mais j'aime bien venir dessiner d'ici quand il n'y a pas cours... Les paysages autour de Poudlard sont superbes, et puis c'est un autre point de vue que depuis les tours. »

Elle attrapa son sac et recula aussi vite qu'elle le pouvait, pour ne pas rester trop à proximité. On ne savait jamais. Quand elle se rendit compte de son geste, de ce mouvement d'animal apeuré, elle eut presque envie de se remettre à pleurer. Ce n'était vraiment pas juste de devoir faire attention, de ne pas pouvoir se tenir debout devant le bureau normalement, comme si elle était une élève normale venue poser des questions. Il fallait toujours craindre un sursaut de ses pouvoirs, et cela lui pesait terriblement, surtout depuis qu'elle avait fait voeu de renoncer à sa solitude salvatrice.

Et puis... Elle fut prise d'une soudaine envie irrépressible de parler après ce long silence gêné, parce que ce mouvement avait été une petite goutte dans un vase déjà trop plein pour aujourd'hui. Le professeur Dawkins ne semblait pas réagir à elle pour l'instant, et elle avait besoin de dire des choses à quelqu'un qui était en état de les comprendre. Ce n'était ni le lieu, ni le moment, ni même la bonne personne, mais le noeud au fond de son ventre avait grossi de plus en plus depuis sa sortie hâtive du cours de Sortilèges.

Elle s'assit en tailleur sur un bureau du premier rang, câlinant son sac qui cachait presque entièrement sa silhouette frêle, et entreprit d'éliminer son malaise, que l'autre personne présente dans la pièce en ait envie ou pas. Il fallait que ça sorte, voilà tout. Et que ça sorte vite, avant que son charme n'agisse ; parfois, les gens résistaient tout à fait, parfois, c'était à retardement, et on ne pouvait jamais savoir.

« J'en ai marre professeur. Je me suis enfuie du cours de Sortilèges parce que j'ai essayé de faire les exercices en duo, et puis au final rien qu'en posant la question j'ai perturbé toute la classe... C'est toujours comme ça, je dois rester toute seule parce que je ne me contrôle pas, je me transforme tout le temps et puis je fais peur aux gens, ou bien ceux qui acceptent de m'approcher sous cette forme, ils me calment et puis je dois fuir parce que quand je redeviens moi, ben... Ils ne peuvent plus me parler. Ou alors ça ne dure pas. Qu'est-ce que j'ai fait pour ça ? Pourquoi c'est moi, dites ? »

Les larmes s'étaient remises à couler. Elle se faisait à sa condition de ninja dans Poudlard, d'habitude, ses talents d'esquive l'avaient beaucoup aidée les années précédentes, mais elle ne supportait plus la solitude, ce halo de pouvoir qui formait comme un mur autour d'elle. Être une vélane attirait les gens, mais pas la bonne attirance, pas une vraie affection : on la trouvait mignonne, elle faisait sourire, mais jamais pour ses capacités ou son esprit vif, c'était toujours parce que sa peau luisait doucement, parce que sa voix envoûtait.

« Et j'ai rencontré d'autres vélanes, vous savez, plein de demi-vélanes aussi, et presque toutes les autres se contrôlent. Pourquoi moi j'y arrive pas ? J'essaye, j'ai cherché des livres, des sortilèges, des potions, mais je peux pas non plus passer ma vie sous potion calmante, après je sais plus rien faire ! A cause de ça, je peux pas jouer au Quidditch, je peux pas faire mes devoirs avec les autres, rien ! »

Elle s'interrompit, la respiration hachée. Pas facile de gérer une faculté magique pareille au tout début d'une adolescence qui s'annonçait mouvementée.
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Jeu 1 Aoû - 18:45
Violet eut un sourire. Anastasie ne comprit pas ce que ça voulait dire.

« Oui, je sais que je n'ai pas le droit, mais j'aime bien venir dessiner d'ici quand il n'y a pas cours... Les paysages autour de Poudlard sont superbes, et puis c'est un autre point de vue que depuis les tours. »

Elle fut soulagée qu’elle lui réponde. Le malaise de la rencontre se dissipait doucement. Elle se détendit, leva une main à hauteur de ses cheveux, défit son chignon puis se fit une queue de cheval simple. Elle regarda Violet approcher, récupérer son sac promptement puis reculer aussitôt. Elle avait fait le bon choix en ne lui rendant pas en personne, se dit-elle simplement, et cette pensée la rendit heureuse. Elle avait souvent peur de ne pas se comporter comme il fallait auprès des élèves. Peur de ne pas les comprendre et de les blesser avec ses discours d’adulte. Peur de dépasser les limites de sa profession. Peur de révéler sa maladresse.

Mais tout allait bien – vraiment ? La tension raidit ses épaules et elle plissa les yeux. Elle savait que Violet n’était pas venue dans la salle d’arithmancie par hasard. Elle savait qu’elle était peinée. Elle le savait.
Mais qu’elle décide de se confier à elle était une idée qui ne l’avait même pas effleurée. Elle n’était pas connue pour être d’un grand réconfort. C’est pourquoi quand Violet se mit à parler, elle s’étonna beaucoup – et s’inquiéta. Puis elle se rendit compte qu’à ses yeux qui elle était n’importait sans doute pas.
Ça la rassura un peu ; elle se sentit lâche.

« J'en ai marre professeur. Je me suis enfuie du cours de Sortilèges parce que j'ai essayé de faire les exercices en duo, et puis au final rien qu'en posant la question j'ai perturbé toute la classe... C'est toujours comme ça, je dois rester toute seule parce que je ne me contrôle pas, je me transforme tout le temps et puis je fais peur aux gens, ou bien ceux qui acceptent de m'approcher sous cette forme, ils me calment et puis je dois fuir parce que quand je redeviens moi, ben... Ils ne peuvent plus me parler. Ou alors ça ne dure pas. Qu'est-ce que j'ai fait pour ça ? Pourquoi c'est moi, dites ? »


Et elle se mit à pleurer. Anastasie en fut profondément choquée. Elle chercha des mouchoirs, fouilla ses poches, ouvrit tous ses tiroirs, fit le bazar sur son bureau et finalement, à bout de souffle, les yeux écarquillés, lui tendit le paquet de dragées surprise. Mais Violet ne faisait pas attention. Alors le professeur battit des cils et inspira pour reprendre contenance. Elle posa le paquet sur le bureau mais ne le lâcha pas. Elle avait pâli.

« Et j'ai rencontré d'autres vélanes, vous savez, plein de demi-vélanes aussi, et presque toutes les autres se contrôlent. Pourquoi moi j'y arrive pas ? J'essaye, j'ai cherché des livres, des sortilèges, des potions, mais je peux pas non plus passer ma vie sous potion calmante, après je sais plus rien faire ! A cause de ça, je peux pas jouer au Quidditch, je peux pas faire mes devoirs avec les autres, rien ! »


Violet arrêta enfin de parler. Est-ce qu’elle se sentait mieux maintenant ? Fallait-il qu’elle lui réponde ? Qu’attendait-elle d’elle ? Anastasie était perdue, bouleversée. Anastasie était en colère. Elle avait aussi ses problèmes. Pourquoi fallait-il qu’elle lui encombre la tête des siens ? Que croyait-elle ? C’était égoïste de sa part de lui imposer ça.
C’était égoïste de sa part de ne pas vouloir l’entendre.

« Si elles sont arrivées à se contrôler, pourquoi tu n’y arriverais pas toi aussi ? »


La peau blanche comme la craie et les doigts crispés, Dawkins eut un léger tic. Elle faisait des efforts pour ne rien montrer de son trouble, mais le ton de sa voix avait changé. Elle ne lui parla pas comme un professeur parle à un élève. Elle ne lui parla pas non plus comme un adulte parle à un enfant qu’il veut consoler. Elle n’avait pas envie de la consoler de toute façon – et pourtant. Dans une situation pareille il n’aurait pas été décent de ne pas compatir au sort de la jeune fille. N’était-ce pas le réflexe des gens bien ? N’était-ce pas la chose à faire ? Si, sans doute.
Sans doute.
Un instant il sembla qu’elle ait envie de se venger. De quoi ?
D’avoir été utilisée.

D’égoïste à égoïste.

« Tu ne peux pas passer ta vie à avoir peur de toi-même, Violet. »


Anastasie l’avait murmuré dans un souffle, les yeux baissés. Elle s’en voulait de ne pas être capable d’être la femme de la situation.
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Dim 4 Aoû - 1:10
Violet serrait les poings sur son sac de cours, essayant à grand peine d'évacuer son stress. Elle était désolée que ce soit tombé sur le professeur Dawkins, c'était une base bancale pour commencer l'année avec un nouvel enseignant dont elle venait de choisir l'option... Mais c'était le mauvais endroit, le mauvais moment et le mauvais état d'esprit.

Elle avait sourit misérablement devant le paquet de bonbons que la dame lui tendait faute de mieux. Pardon, mais vous êtes là. Vous êtes adulte, vous êtes sensée m'aider.

L'enseignante essayait de la faire réagir, mais Violet avait du mal à se reprendre. Elle avait les yeux gonflés, les joues rouges, le nez tout coulant... La panoplie de la pleureuse à laquelle s'ajoutait une respiration hachée.

Pourquoi n'arriverait-elle pas à se contrôler ? Elle ne pouvait pas passer sa vie à avoir peur d'elle-même. Deux très bonnes réflexions... Il aurait juste fallu que Violet soit un peu plus âgée et un peu moins découragée.

« J'essaye... Vraiment, vous savez. J'essaye autant que je peux... » Elle fouilla dans la poche avant de son sac pour trouver un paquet de mouchoirs en papier, dans lequel elle piocha avant de se moucher. « Mais il y en a que j'ai rencontrées qui sont beaucoup plus jeune que moi et... » Elle s'essuya les yeux, puis fourra le mouchoir dans sa poche. « Et elles se débrouillent beaucoup mieux que moi, même les toutes petites, c'est horrible de les voir comme ça. Ma maman dit que ça finira par venir, mais j'aimerais bien que ça vienne plus vite ! »

La jeune fille posa le menton sur son sac qu'elle avait toujours sur les genoux comme une grosse peluche. Elle reprit d'une petite voix :

« Vous croyez que c'est parce que je ne l'assume pas ? Ça irait mieux si j'utilisais mon pouvoir ? J'aime pas l'utiliser, vous savez. J'ai l'impression d'être un monstre, ou de manipuler les gens. Ce que je reçois quand je l'utilise, ce que je réussis, ben ça fait comme si je ne l'avais pas mérité. J'ai pas envie de ça. »

C'était un ressenti qu'elle traînait depuis longtemps : ce qui était obtenu en étant une vélane n'était pas correct. Cela valait pour l'amour des gens, et Violet voulait être vue pour elle-même, pas pour le voile attirant que son aura jetait sur son apparence. Elle s'appliquait dans ses études, et elle avait l'impression que cela ne comptait pas. Elle réprimait son pouvoir de toutes ses forces pratiquement depuis qu'il était apparu.

« Est-ce que vous avez déjà eu l'impression de vous battre contre vous-même et que c'est ce qu'on ne veut pas qui gagne, Madame ? Moi j'ai ça tout le temps, et j'en ai marre... »

Elle sortit un nouveau mouchoir, et l'utilisa encore, tentant de retrouver une figure normale.
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Lun 5 Aoû - 20:55
Les mains moites, la gorge sèche, la sueur au front, Anastasie ressentit un profond malaise sitôt après avoir parlé. Elle posa ses paumes contre le bois et écarta les doigts ; elle gardait les yeux rivés sur ses ongles, la tête baissée et les épaules affaissées. Accablée, ses os lui paraissaient plus lourds, sa peau translucide, ses cernes béants et le moindre de ses gestes grinçant. Le reproche frémit le long de ses cils clairs, et au creux de son menton : il glissa le long de sa colonne vertébrale et tomba au fond de ses chaussures. Elle recroquevilla les orteils.

« J'essaye... Vraiment, vous savez. J'essaye autant que je peux... » Violet se moucha. « Mais il y en a que j'ai rencontrées qui sont beaucoup plus jeune que moi et... » Un froissement. « Et elles se débrouillent beaucoup mieux que moi, même les toutes petites, c'est horrible de les voir comme ça. Ma maman dit que ça finira par venir, mais j'aimerais bien que ça vienne plus vite ! »

Puis tendit le cou et les lèvres et exhala en silence. La chair de poule recouvrit ses bras et ses cuisses, ses coudes tremblèrent, elle passa une main sur sa nuque : elle se régénérait. C’est un drôle de mot à employer.

« Vous croyez que c'est parce que je ne l'assume pas ? Ça irait mieux si j'utilisais mon pouvoir ? J'aime pas l'utiliser, vous savez. J'ai l'impression d'être un monstre, ou de manipuler les gens. Ce que je reçois quand je l'utilise, ce que je réussis, ben ça fait comme si je ne l'avais pas mérité. J'ai pas envie de ça. »

Tout en rangeant son bureau, Dawkins eut un mouvement de désinvolture. Elle attendit encore que Violet parle.

« Est-ce que vous avez déjà eu l'impression de vous battre contre vous-même et que c'est ce qu'on ne veut pas qui gagne, Madame ? Moi j'ai ça tout le temps, et j'en ai marre... »

Elle prit alors le temps de considérer ces dernières paroles, celui de trouver ses mots, celui de se convaincre de ce qu’elle allait dire puis seulement elle ouvrit la bouche :

« Je crois que tu te trompes de perspective, Violet. »

Anastasie lui jeta un rapide coup d’œil avant de poursuivre.

« Si tu veux vivre mieux en attendant le jour où arriveras à contrôler ton pouvoir, je suis persuadée qu’il faut que tu changes d’opinion à son sujet. Pour toi il est le responsable de tous tes maux, une plaie ouverte, un handicap et, c’est vrai, je dois l’admettre, il te pose beaucoup de soucis. Mais il fait partie de toi et en le dénigrant, c’est ton sang que tu dénigres. »

Elle replaça distraitement une mèche de cheveux derrière son oreille.

« Si tu n’es pas capable de lui pardonner, alors ignore-le. N’en fais pas le centre de ta vie et surtout, prends le risque. N’arrête jamais de prendre le risque. C’est la seule façon de gagner, la seule façon de vivre. Mais ne pense pas naïvement que tout s’arrangera quand tu auras appris à le contrôler : si tu as passé cinq ans, dix ans à le craindre, tu ne cesseras pas d’en avoir peur du jour au lendemain. Si tu as passé cinq ans, dix ans à te faire martyr, tu ne cesseras pas de t’inventer de nouvelles souffrances une fois que celle-ci t’aura quittée. Et ce n’est pas tout. Parce qu’il y a encore une autre possibilité. »

Elle fit glisser sa plume entre deux doigts.

« C’est une opinion personnelle mais je ne pense pas qu’un oiseau en cage depuis sa naissance rêve de liberté. Je crois qu’il en a peur. Si tu continues à te retenir de faire ce que tu veux à cause de ton pouvoir, tu finiras par t’habituer à être restreinte par lui – tu finiras par t’habituer à lui sacrifier ta liberté. Alors ce sera fini. Quand tu auras appris à contrôler ton pouvoir, tu ne te réjouiras pas de la retrouver : tu en seras paniquée, perdue et pour ne pas perdre le confort de la routine qui était la tienne jusqu’à présent, tu finiras par te brider toi-même. Parce que tu auras appris à vivre de cette façon.
« Tu n’as pas perdu, Violet. Pas encore. »


Ses traits se durcirent et elle regarda Violet droit dans les yeux.

« Mais ça ne saurait tarder, si tu veux mon avis. »
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Jeu 8 Aoû - 15:21
Violet était comme frappée par la foudre devant les réponses que son professeur donnait à ses plaintes. Oh, elle voulait bien des conseils, mais ceux-là la mettaient au pied d'un mur qu'elle n'avait jamais vu auparavant ; c'était complètement déroutant.

Se trompait-elle vraiment de perspective ? Violet avait effectivement toujours vu son don comme un handicap, le réprimant de toute la force de sa volonté, et l'idée qu'elle pouvait avoir autant peur de vivre avec que de s'en débarrasser ne l'avait même pas effleurée. Elle fixait le professeur Dawkins avec des yeux ronds, tout en essayant de comprendre ce qu'elle disait.

Elle était perdue dans tout ça, dans ce qui sentait comme une vérité qu'elle n'avait absolument aucune envie d'approcher. Violet ressentait cette impression particulière de vide dans la poitrine qui vient lorsqu'on a l'impression de toucher du doigt quelque chose qui nous dépasse. Se voilait-elle la face à ce point ? Sa lutte permanente contre elle-même était-elle simplement une manière de ne pas s'accepter, une grosse excuse derrière laquelle se cacher, comme elle se cachait encore et encore dans le château pour éviter les autres ?

« Je... »

Il n'y avait pas grand chose à dire, il fallait d'abord qu'elle digère, mais ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas rester là sans rien dire.

« Si je me contrôlais, je pourrais accepter plus facilement. Je crois que ça fait du mal à ma maman que je refuse ce que je suis, mais si je ne fonctionne pas comme les autres, c'est difficile... Comment est-ce que je pourrais l'accepter ou l'ignorer si je ne marche pas correctement ? »

Elle en parlait comme si elle était un appareil cassé, avec une mauvaise fréquence ou quelque chose du genre. C'était à peu près ça au final : elle était un émetteur instable.

« Pourquoi est-ce que j'aurais peur de la liberté ? Les autres n'ont pas ça, et ils n'ont pas l'air malheureux... Pourquoi est-ce que je m'inventerais un nouveau problème si celui-ci voulait bien partir ? »

Violet n'avait pas tellement l'air de vouloir remettre en doute les paroles de son professeur, pas tant qu'elle n'avait l'air de vouloir les comprendre. Elle avait le nez dans ce qui lui semblait être un des plus gros problèmes possibles, et ne voyait pas comment les choses pourraient aller mal si elle en était débarrassée... Une perspective encore faussée qui cherchait à se redresser, des yeux qui cherchaient à voir ce qu'il y avait sous la pointe de l'iceberg malgré un manque d'expérience tout juvénile. Elle reposa son menton sur son sac.

« Vous dites que je n'ai pas perdu, mais je me sens perdue... Je n'ai pas envie de devenir comme vous dites, Madame...Vous dites que ça va arriver, comment est-ce que vous pouvez le savoir si moi je ne m'en rendais même pas compte ? Et si je n'avais déjà plus aucune chance ? »

La jeune fille se demandait comment son professeur pouvait la faire se sentir comme ça en ne la connaissant qu'à peine. D'où venaient ces mots qui l'effrayaient, qui lui mettaient le nez dans les choses qu'elle devrait voir ? D'une certaine manière, le fait que Mrs. Dawkins puisse lui donner pareille réponse l'intriguait. On s'imagine rarement que les professeurs ont une vie, on fait toujours une drôle de tête quand on les croise qui font leurs emplettes au Chemin de Traverse... C'était ce genre d'effet, en bien plus puissant. Ce n'était pas seulement imaginer qu'elle avait une vie au delà de Poudlard, c'était imaginer qu'il y avait des souffrances cachées quelque part sous l'apparence sévère. Les enseignants n'étaient-ils pas sensés être des rocs inébranlables ?

« Qu'est-ce que vous croyez que je devrais faire ? »


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Lun 12 Aoû - 18:31
Mais qu’est-ce qu’elle était en train de faire ?
Pourquoi se mettait-elle en colère sans raison, impunément contre une adolescente d’à peine treize ans ? Pourquoi tous ces mots durs, presque crachés, mal articulés, la mâchoire crispée ? Pourquoi ce faux calme apparent quand elle sentait la fureur bouillir au creux de son ventre, lécher ses côtes, dénouer le nœud de sa gorge ? Elle perdait la face. Elle n’était plus ni professeur, ni femme. Rien qu’un cri retenu, un sanglot étranglé, une sensation d’injustice, une rancune tenace, une envie de se défouler – peut-être. Ce n’était pas responsable de sa part. Ce n’était pas adulte de sa part.
Et la pensée, prisonnière de son crâne, qui se répétait en boucle : ça ne fait pas partie du contrat que j’ai signé, ce n’est pas mon rôle, ce n’est pas ma place. La peur soudain, qui l’étreignit. Violet l’avait surprise, Violet l’avait perturbée. Elle avait l’impression que Violet essayait de la changer. Elle ne voulait pas changer. Elle pleurait toujours lors des déménagements.

« Tu ne perdras peut-être pas, Violet. »


Ce n’étaient pas des excuses, mais ça y ressemblait un peu. Elle avait quelques remords, elle s’apaisait enfin. Après quelques secondes de silence, elle reprit :

« Peut-être que c’est moi qui me trompe, peut-être que c’est moi qui divague. Peut-être que c’est moi qui invente. »

Anastasie lui offrait une porte de sortie.
Elle se sentait si lasse, pleine de doutes et de rage enfouie – elle n’avait plus envie d’y réfléchir. Plus envie de ne rien ressentir. Elle était prête à se rendormir, elle savait qu’elle n’y arriverait pas. Pas après tout ça. Elle savait que ça lui pèserait encore demain, et après-demain, et le surlendemain. Elle n’oublierait vraiment qu’à l’abri dans sa maison, blottie dans le canapé, un thé sur les genoux. Quand elle était petite et qu’il lui arrivait des malheurs, elle se cachait sous le lit et n’y bougeait plus. C’est une habitude qu’elle avait dû perdre en vieillissant, pour la bonne morale, mais qui lui manquait beaucoup.
Affreusement, même.

« Qu'est-ce que vous croyez que je devrais faire ? »


Anastasie ne cilla pas. A cet instant précis, elle ne croyait rien. C’était idiot, elle lui faisait la leçon, elle lui criait presque dessus et maintenant elle ne savait pas quoi lui répondre. Elle était pathétique, et pire que ça. Bizarrement elle ne s’en voulait pas comme tout à l’heure. Elle se prenait en pitié. Elle ne se pardonnait pas son attitude, mais elle devinait que ce n’était pas le moment de se remettre en question : elle se serait brisée là, aux pieds de Violet. Trop fragile, trop tendue.

« Je ne sais pas. » avoua-t-elle dans un souffle.

Elle n’essayait plus d’entretenir l’image d’une femme forte – l’image d’autorité qu’elle représentait pour les élèves. En abaissant ainsi le mur qu’elle dressait entre elles, elle donnait l’autorisation à Violet de – de quoi ? Se révolter ? Se venger ? L’insulter ? Pour ne pas avoir pris le temps de mesurer l’impact de ses paroles avant de les prononcer, pour avoir fait semblant de la connaître, de la comprendre, pour s’être crue tout permis parce que c’était une adulte.

« Je ne sais pas », répéta-t-elle.

Ce n’étaient pas des excuses. Ça y ressemblait un peu.
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Serdaigle



Violet E. Jenkins
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Jeu 15 Aoû - 12:32
Elle n'avait que treize ans, Violet. Elle avait envie de croire, de se raccrocher à ce que les adultes disaient, parce qu'ils était plus vieux, plus sages qu'elle ; ils avaient l'expérience de la vie qui lui manquait de par son jeune âge, et de par son pouvoir qu'elle voyait comme une entrave au déroulement normal d'une vie.

Le professeur Dawkins la laissait perplexe, parce qu'elle ne savait pas. C'était étrange, un professeur qui ne savait pas, qui pouvait se tromper, divaguer, inventer qu'elle allait droit dans le mur. Ses confessions semblaient la déranger profondément, et Violet était déçue. Elle avait reçu en pleine figure des vérités qui faisaient trembler tout ce qui lui avait semblé être jusqu'à présent, sans aucune réponse quant à comment s'en dépêtrer. Ce n'était pas juste.

Le vide dans sa poitrine se creusait. La dame ne réagissait pas à son pouvoir, mais elle ne savait pas comment l'aider. Elle était toujours aussi seule. Il n'y avait plus grand chose à dire, et ses yeux plongés dans ceux d'Anastasie exprimaient à eux seuls l'ampleur de sa déception. Après un long silence où elle retournait dans tous les sens cette absence de réponse, elle finit par se déplier, descendant du bureau sur lequel elle était assise.

« Je suis désolée de vous avoir embêtée, professeur, je ne voulais pas vous déranger... Merci pour vos conseils. »

C'étaient des excuses pour bien plus que le dérangement, elles incluaient à demi-mot une demande de pardon pour cette lassitude que Violet percevait chez elle. Et un remerciement... Elle ne savait pas trop pourquoi, mais il était sincère. Pour l'avoir secouée là où le monde entier voulait la cajoler, pour lui avoir ouvert les yeux sur quelque chose dont elle devait encore déterminer l'existence, mais qu'elle soupçonnait d'être vrai... Des pistes de réflexion définies à suivre au milieu du chaos de son existence, c'était mieux que rien, c'était presque précieux.

Finalement, elle allait faire ce qu'elle faisait toujours, mais avec de la compagnie. La jeune fille retourna s'asseoir dans l'encadrement de la fenêtre, et tira son carnet de croquis de son sac. Elle n'avait pas envie de partir, parce qu'elle allait réfléchir, et qu'elle aurait peut-être des questions... Même si, de manière réaliste, elle n'oserait pas les poser, de peur de revoir flamboyer la douleur inattendue dans le regard d'un adulte qui aurait dû la guider.

Néanmoins... C'était du silence avec une présence, c'était apaisant. Violet n'était pas en colère, parce que c'était de sa faute, après tout. Alors, rester là, c'était bien, si Mrs. Dawkins voulait qu'elle parte, elle n'aurait qu'à le dire. Le fusain glissait doucement sur le papier, recréant les courbes des collines autour de Poudlard, le fouillis des branches de la forêt... Une esquisse qui aurait pu être rapide, mais sur laquelle elle prenait son temps, la main légèrement tremblante trahissant son trouble.

Violet réfléchissait, elle réfléchissait très fort, tellement fort que l'on devait entendre les rouages de son cerveau tourner. Mrs. Dawkins disait qu'elle ne perdrait peut-être pas, et même si elle ne semblait pas savoir comment, Violet allait trouver, elle voulait trouver.
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Dim 1 Sep - 19:50
Violet paraissait déçue.
Anastasie baissa instinctivement les yeux.

« Je suis désolée de vous avoir embêtée, professeur, je ne voulais pas vous déranger... Merci pour vos conseils. »


Il n’y a pas de réponse facile. Pas de protocole. Pas de miracle.
Ou peut-être que si.
Peut-être que ce remerciement dans la voix de Violet en était un. Peut-être que c’est pour ça qu’elle avait cessé de trembler. Peut-être que c’est pour ça qu’elle aurait voulu en pleurer. Peut-être pour ça que le temps s’était arrêté.

Violet s’assit dans l’encadrement de la fenêtre et commença à dessiner. La même seconde, Anastasie prit sa plume et se remit à écrire.

Sans un mot de plus.

C’était bien. Elles resteraient là, en silence, pensives – ensemble. Puis l’une d’elles partirait et ce ne serait pas un déchirement, ce serait dans l’ordre des choses, ce serait naturel.
L’autre reviendrait de toute façon.
C’était presque une promesse.
L’autre reviendrait.
Pour le confort de la salle de classe, pour la vue, pour le calme, pour respecter un rendez-vous qu’elles ne se sont pas données, par envie de voir l’autre, par besoin, par hasard.

Il n’y avait plus grand-chose à se dire.
Et elles n’avaient pas très envie de faire la conversation.

Ce n’était pas grave non plus.

Un jour viendrait où elles sauraient.
Où elles auront trouvé la réponse.
Où elles se poseront les bonnes questions.

C’était presque une promesse.
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