Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Yellow Submarine |Perseus

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Deborah Bolton
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Sam 23 Avr - 15:52


   
   Deborah & Perseus
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_ Et si on allait à la mer ?

S
es pas suivaient docilement les siens, s’éloignaient parfois vers une fenêtre, attirée par la vue, mais revenaient immanquablement se calquer sur son rythme. Et le tissu d’une robe trop longue virevoltait autour de ses fines chevilles, ses doigts s’amusant à tourner et retourner patiemment une mèche de cheveux, ses yeux scrutant paisiblement une silhouette à laquelle elle semblait être à présent tout à fait accoutumée. Chez lui elle s’appliquait tout à fait à ne plus le quitter, il pouvait faire le tour d’un meuble ou bien d’un autre, il aurait pu faire dix fois le tour de la table encore qu’elle en aurait fait de même. Ses jambes traînaient toujours dans les siennes comme un petit animal dont on aurait oublié de retirer la laisse. Quand bien même elle n’occupait les lieux que depuis quelques heures, le temps juste de se mettre sur la pointe des pieds, l’attraper par les épaules, lui flanquer deux bises épaisses sur les joues en guise de bonjour, puis simplement envahir tout à fait l’espace inconnu, de manière douce toujours,  semant d’une pièce à une autre l’odeur citronnée d’une eau de parfum bon marché, déballant bientôt dans une chambre une valise garnie de robes fleurant bon l’été, de crème solaire et d’huile de monoï. Jeunesse devait bien se dorer.

Et à présent qu’elle se trouvait là elle sentait bien comme l’air était salé, que le sable n’attendait plus que sa venue pour lui grignoter les pieds ; elle songea encore naïve que les vagues s’impatientaient et qu’il leur tardait de se rouler contre sa peau. Elle imaginait qu’on n'attendait plus que sa venue, un souffle retenu, pour vivre à nouveau, comme si elle avait pu être un seul instant une nécessité pour l’océan déchaîné. Fantasme égoïste. C’était elle pourtant qui rêvassait trop, qui s’enfiévrait à cette seule pensée, voir enfin sa vision se réaliser. Deborah s’éveillait alors devant ses envies, de désirs vifs et juvéniles qui se pressaient délicatement contre la haute silhouette du garçon, rebondissaient, caressaient dans l’espoir d’insuffler la même envie. Une invitation à une torpeur oisive et vacancière, des promesses flottant au-dessus de leur tête, un parfum de printemps réfléchi dans une attitude, un regard, l'esprit rafraîchi de pureté.

_ Le plus agréable, c'est l'eau qui recouvre ton corps et après, le soleil qui frappe ta peau de rayons chauds. Tout chauds.

Elle s'arrêta, ferma brièvement les yeux. Elle s'évadait dans ses propres mots. Le temps du côté de Westbourne n'était cependant pas toujours réputé, c'était vrai, quand bien même ils en étaient encore éloignés. Mais tout irait bien, Deborah avait emporté le soleil, il irradiait, suspendu sur le bord de ses lèvres pour mieux se déverser sur Perseus, l'inonder pour mieux le brûler. Et sur sa peau s'imprimeraient des rayons de sourires, une éclosion prématurée de béatitude ravie. Bientôt elle lui ferait écouter le cri des mouettes.  

_ Tu verras, on sera bien.

Des avantages, des arguments, elle aurait pu en trouver beaucoup d'autres et lui-même devait bien le savoir, n'est-ce pas ? Elle baratinait. Elle baratinait toujours, pour que tout semble plus beau, pour que tout brille, pour que tout fasse envie. Car c'était cette période qu'on nommait la belle époque, un retour à l'innocence. Le temps suspendu et le jour ralenti, tellement, qu'une après-midi semblait durer un siècle ; on avait l'impression de mourir avec, d'ennui, d'un bonheur las.
Soudain, son regard s'accroche pleinement au sien, elle veut qu'il la regarde, qu'il l'écoute bien surtout, la bouche s'étire largement, vertige léger, doigts distraits par une perspective neuve, un éclat vif et merveilleux passe sur le visage innocent, lueur ingénue. Deborah n'a jamais eu l'air aussi nue, nue de toute malice.  

_ Tu sais Perseus, je vais te noyer.
 
WILDBIRD
 
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Perseus Kashirin
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Dim 1 Mai - 3:47



La maison était toujours sacralisée d'une ivresse stérile, car maternelle ; il avait ouvert la porte sur une parfaite absence de vie. Sa mère n'avait pas pu l'accueillir pour des raisons dont il se fichait sincèrement et il entrait seul dans ce caveau, où dormaient des choses ne lui appartenant pas, figées dans des revers capricieux de soleil. Dans toute sa discrétion, Perseus était éclatant, et il embrasait sans scrupule cette nature morte.
Les forces distendues battaient impuissantes sur lui, pendant qu'il préparait la tempête. Il laissa sa valise, fit un lit, débarrassa les tables de quelques inachevés éternels de la génitrice. La curiosité était ce qui l'animait le plus.

Perseus recueillit avec patience les éclats vicieux de Deborah, qu'elle avait planté en même temps que son baiser, et il ne l'embrassa jamais. Il se gardait le secret d'une force acide, qui a mûri au soleil et au sel, pendant qu'elle dansait quelque part entre ses jambes et les tables ; parfois ses regards vierges lavaient ses petites torsions de réalité de sa figure, comme l'on reprend des mains d'un enfant des objets qu'il ne doit pas tenir. Il se tendait très individuellement, entre les douceurs des suppliques et les meubles impersonnels : pas à un seul instant il ne la garda de semer son désordre vernal. Deborah volait aux lieux la propriété, le marquait des odeurs d'un fruit qui n'existe pas encore, puisque déjà elle ondulait sous son regard un désir alangui ; un tout petit plaisir de destruction était ce qui le faisait sourire. Le temps se comptait en heures seulement, mais les vacances pouvaient aussi bien être finies que durer à jamais : pour eux le temps n'existait plus.

« Tu veux déjà aller à la mer. » Il se moquait un peu ; ce n'était ni une question, ni un agacement, mais par habitude il tirait légèrement sur les désirs de Deborah. Sans méchanceté, jamais de cruauté, pour elle - mais il oubliait souvent le poison sur le bout de ses doigts : Perseus marqua un statisme pour feindre une hésitation. Appuyé sur un plan de la cuisine, il n'était pas prêt à partir ; en vérité, il pouvait quitter la maison sans se retourner. « La maison est un peu à l'intérieur des terres, tu te laisses tromper par le temps d'ici ; il y a sûrement du vent qui s'est levé sur la plage. » Mais ses yeux ont déjà presque dit oui, bien sûr : Perseus refuse rarement, et les lumières d'ici laissent toutes les ombres comme celle d'un sourire. Il se drapait dans une fausse torpeur, un serpent qui dort en vérité, pour voir si lui aussi pouvait tromper, pour jouer, un peu, avec cette joie molle de l'inattendu.

L'éclair le frappe tout autant : récompensé de son attente Perseus se laisse électriser. Les yeux tonnerre de Deborah grondent d'une lourdeur verte dans les siens, alors son jeu s'éclaircit nettement : une fermeté bien plus commune retombe dans les iris obscurs. « Essaie un peu. » Avec la lueur du défi, vraiment. Perseus s'emplume de son naturel - des vivacités dans des douceurs. Il marque un peu du silence, pour inscrire à sa mémoire la mutation qui naît par eux. Dedans même les veines arides de la maison. Les poumons illuminés par leur air métamorphosé, il finit par se trancher d'un sourire. « Très bien. On y va. Prends tes affaires : je t'emmène. »

Il passa quelque chose de léger et l'attendit entre les boiseries de l'entrée. Perseus ne consultait jamais aucun de ses souvenirs sur cette terre ; il se contentait, dans son attente, de boire modérément un soleil qui ne semblait pas fini. La mer comme la maison le laissaient dans une cordiale indifférence. Tout son intérêt était pour l'agitatrice.

Il y avait vingt minutes à faire à pied avant la mer, sur des chemins qui serpentaient depuis Westbourne. La terre autour de la maison était un bâtard d'humus et de sable, comme tout le reste de la demeure : c'était quelque chose d'indéfini, qui coulait sans homogénéité dans le reste du paysage, et le vent roulait autant sur les falaises que sur leurs nuques juvéniles. « L'eau va être glacée et le soleil ne te réchauffera plus à cette heure-ci, si c'est te baigner que tu veux. » Il lui accordait rarement des regards au coin de ses yeux comme celui-ci : parce qu'il lui laissait rarement une curiosité si ouverte. « Mais bon, tu ne vas pas m'écouter, hein ? » C'était le sel qui l'avait éveillé. « Parce que je ne vais rien pouvoir contre la mer. »


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Lun 9 Mai - 18:32


   
   Deborah & Perseus
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D
eborah ne voulait pas seulement aller à la mer. Elle désirait s’y jeter, s’y abandonner pour mieux s’y noyer. Elle lui aurait trouvé toutes les excuses du monde pour l’entendre prononcer les fameux mots.
Mais il devait aimer la faire languir, car même si elle sentait qu’il ne le lui refuserait pas, elle avait malgré tout envie de se l’entendre dire. Elle souhaitait que l’idée vienne de lui, que Perseus soit celui qui lui donne permission à ce léger caprice, qu’il en soit un peu plus qu’observateur, témoin. Et son désir vraiment vivait à travers cette affirmation qu’elle attendait, si calmement et à la fois si impatiemment, qui la laissait espérer un moment, suspendu à son tour à ses lèvres, ces gardiennes d’une envie. Et sa tête se détournait très légèrement alors qu’elle le fixait en biais, et vraiment d’une lueur taquine et frétillante, promettait déjà de tirer sa peau dans l’eau. Car tout son être semblait vouloir lui dire qu’elle n’aurait pas besoin d’essayer mais simplement de réussir.  

Alors Deborah avait eu une inspiration un peu plus prononcée, avait retenu un autre sourire béat derrière ses deux lèvres pincées comme un formidable élan d’un pudique, d’une réserve maladroite qui cachait en vérité bien mal l’extase qu’il venait de lui provoquer. Et elle s’était contentée de le regarder, sans rien dire de plus, et à quoi bon en rajouter alors que ses regards, alarmés mais comblés se suffisaient. Et c’était comme une petite faim qu’on venait de rassasier. Seulement une émotion d’une tendresse nerveuse avait poussé son corps vers ce plan de cuisine, forcé ses petits doigts à refermer leur prise sur le tissu d’un haut, de cette force fébrile et vaine, le visage encore baissé sur son buste, mais les yeux relevés et toujours intenses, le désir qui les embuait presque tout à fait dans une chaleur croissante, et puis ce contentement en elle comme le débordement d’une source, envahissant qui l’avait rendue presque craintive dans un même temps. Comme si la joie ressentie, gaieté tendre, vraiment, n’avait trouvé un meilleur moyen d’expression, dans cette timidité brute. Quelques infirmes secondes de cette expression comme d’un matériau rudimentaire qu’elle lui laissait cueillir sous sa forme la plus élémentaire, pierre grossière et mal taillée, au contact anodin.

L’instant d’après, elle avait disparu. Soudain comme elle était venue, s’était glissée d’une pièce à l’autre, inaudible derrière les foulées légères.

Elle était revenue munie d'un chapeau de paille sur son cuir chevelu, un châle crème autour des épaules à la manière d'un napperon, une bretelle de maillot de bain dépassant de sous sa robe.

_ Ca ne fait rien, on se baignera quand même. On fera le chemin du retour en courant. Et si ça ne suffit pas, on se frottera les bras et le dos pour se réchauffer. Ne t'inquiètes pas, Perseus, je ne te laisserai pas mourir d'une pneumonie.

Et bien sûr elle l'incluait, car elle n'imaginait pas se baigner seule alors qu'il était là à ses côtés, et elle souhaitait l'inclure tout à fait dans ses envies, car elle pensait tout de même à lui, assez pour lui donner une juste place dans ses pensées.
Et une fois sur les chemins battus, elle marchait toujours à ses côtés, le vent soulevant les tissus légers, le vent caressant leur peau, le vent étouffant un peu les plaintes. Elle se pressait vers lui, la gestuelle libre, son petit corps entièrement tourné vers son profil car si elle avait tout son intérêt elle s'appliquait à lui donner tout le sien, consciemment. Et elle regardait à peine les choses autour, se contentait du vent secouant sa chevelure libre, et sa présence à lui. C'était ce qu'elle sentait, ce qu'elle voulait garder en image, Perseus, l'étonnant souvenir qu'elle ramènerait de ses vacances. C'était lui qu'elle ne voulait pas perdre de vue, c'était lui, la mer, le vent qui se confondaient en une seule entité. C'était lui, le centre.

_ Bien sûr que si ! S'était-elle écriée, les joues roses, une bouderie offusquée faussement, vive et peu crédible. Sa main tirant légèrement sur son bras pour marquer la protestation. Des notes joueuses pourtant s'évertuaient à ponctuer son timbre de voix. Je t'écoute toujours ! Et si tu es gentil je t'écouterai encore demain. Et cette semaine, tu pourras me demander ce que tu veux, et je t'écouterai.

Alors seulement elle le dépassa de quelques pas, sans pour autant chercher à le distancer et sans réellement savoir où elle devait mettre les pieds. Mais elle ne s'était pas retournée vers lui, poussée à l'avant par le vent, les bras qu'elle étendait loin sur les côtés.

_ Et puis tu as tort. Ce n'est pas juste la mer. C'est elle avec toi, parce que je suis... Disons à moitié à toi, pour quelques jours.

Et ce qu'elle s'apprêtait à lui dire vraiment ne voulait rien dire, ou voulait justement peut-être tout dire. Elle pencha sa tête en arrière pour le fixer, et elle le dévisageait sans le voir, trop éloignée encore pour s'adonner à l'une de ces contemplations naïves et pointilleuses comme elle les aimait. Le sourire généreux qui semblait continu, collé aux lèvres, et dévoué, spontané. Elle le lui donnait. L'éclat vif et chaud était né sur sa bouche pour lui. Il pouvait le prendre. Ca et la chaleur de sa voix. Ca et toute cette affection dont elle ne savait plus que faire et qu'elle lui destinait naturellement.

_ Et tu sais, Perseus, tu peux tout si tu veux. Parce que tu es libre de pouvoir faire l'impossible. Elle s'arrêta au milieu du chemin, pensive. Quand on sera dans l'eau, ce sera comme si j'étais aussi grande que toi. Peut-être que le premier qui arrive à couler l'autre devrait pouvoir lui donner un gage.
 
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Jeu 26 Mai - 3:11



Ils traînent vers le fracas. Ou dansent, toujours entre eux et avec la nonchalance d'une habitude ; leurs âmes au moins valsent avec les vents de la mer, la malice est iodée. En cœur, comme des enfants. Des enfants, qu'ils sont, dans leur bouche mais avec des ombres qui s'étirent sur des hauteurs obscures, creusés de jeunesse, avec la mer dans le sang. D'une façon ou d'une autre les vagues sont là : Perseus ne peut les arracher de ses cellules. Quelque part entre eux leurs esprits s'essoufflent.
Il était toujours gentil avec elle : et il mentait éhontément. « Quelques jours seulement », c'était une plaisanterie sans sourire, avec la même voix que d'habitude, Perseus avait la paresse des signes puisque Deborah était dans ses secrets. Il disait les mots comme on écoute la radio, sans intention, n'y mettait pas de réelle volonté ; son intérêt était ailleurs. Partout ailleurs, et pendant qu'il se gorgeait d'un soleil qui meurt paisiblement, il ne pouvait lutter contre. Son souffle le trahissait : il glissait dans ce tableau et rien ne le gênait plus vraiment. Avec Deborah, c'était comme se perdre. Scélérate elle était là, se retournait avec son océan acéré taillé en sourire ; cette douceur sans nature s'écrase contre sa patience calcaire. Perseus l'avalait comme tout le reste. Comme il était, après tout, il pouvait boire toutes les eaux de cette planète.

Ils s'étaient arrêtés dans le sable et la mer rugissait vers eux. Après un silence qu'il avait laissé comme il pouvait le faire parfois, ils se faisaient parfaitement face. « Je peux tout mais pas contre toi parfois. » Leur regard étaient en confluence, leurs visages n'en étaient-ils pas fraternels ? Leurs chaleurs s'opposaient merveilleusement : Perseus était une ombre tépide, sous une dune qui ouvrait la plage, et ils s'éparpillaient en courants. Ils n'étaient pas seuls ici : mais aucune âme ne luttait contre les leurs. « Si je te coule en premier, tu devras chanter une chanson à la première personne qu'on croisera. » Il valida le jeu en prenant la tête de la marche.

Il jetait les vêtements sans attention sur le sable gris, il n'avait rien emmené pour les ranger et Perseus avait pris, de son propre esprit, une passion inquiète, pour ce genre de possessions - c'était le cadet de ses soucis. Car une mère primordiale rappelait à elle ses enfants et elle tirait des fils prodigues dans son être, bavait bruyamment à ses pieds, enfin, par orgueil ça aurait pu être une supplique, mais en vérité c'était un ordre : elle avait les deux petits face à elle, et peut-être qu'elle ne les laisserait pas partir.
L'eau était glacée lorsqu'elle léchait ses pieds - mais aucun frisson ne balayait les chaleurs dissonantes de Deborah, insolentes car jamais dissipées par ce vent impérieux. Perseus à force de jouer avec en faisait une ombre de sourire, un peu de défiance, un peu de plaisir, en fait, un secret ouvert pour elle ; il avait froid et ne savait plus s'il voulait être là - mais tout lui plaisait. Il entra dans l'eau comme dans un palais : il plongea sa tête pour noyer un juron. « Je t'avais dit qu'elle serait froide », il parlait avec le goût du sel sur les lèvres, et c'était assez pour changer un peu la nuance de sa voix peut-être. Mais c'était pour se moquer surtout : il savait s'habituer, et il ne doutait pas qu'elle aussi. Assez loin et assez haut dans la mer, il fléchissait légèrement les genoux. « Regarde. Là, si je me mets comme ça, on fait la même taille. »
Et puis : il disparut. Il n'avait pas prévenu et avait profité d'une vague - c'était un jeu qu'il avait assez pratiqué et qui ne s'oublie pas. Pour un instant il explorait uniquement cette autre réalité-là, sans air ni sens et juste du sable sous les pieds pour le guider, la brûlure du sel sur la peau et les vagues sur la nuque, l'appel d'un souvenir - sous l'eau Perseus saisit Deborah par les jambes : pour la tirer avec lui dans leur autre patrie.


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Deborah Bolton
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Dim 5 Juin - 21:26


   
   Deborah & Perseus
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Q
uelques jours seulement. Etait-ce déjà trop, était-ce déjà trop peu ? Et Poudlard ne saurait compter, ce château dans lequel elle ne faisait que déambuler, papillonner, et c’était des mètres de pierres qui les séparaient, depuis les cachots jusqu’à la cime de la tour Rowena. Et tandis qu’elle se gorgeait de soleil, auréolée de nuages, elle s’imaginait tellement Perseus lézardait dans l’ombre, aspirant la fraîcheur et les courants d’air froids des cachots. Et elle s’imaginait l’existence de Perseus si obscure et si secrète, et il lui semblait soudain si pâle dans la lumière délavée d’une grise journée éventée. Serpentard.
Et tout chez Perseus devenait une curiosité, de tous ces non-dits, de cette vie qui s’écoulait paisiblement loin d’elle sans qu’elle ne sache rien de plus de son quotidien, de ces cachotteries mystérieuses qu’elle fantasmait soudain, qu’elle voulait bien deviner derrière un horizon placide, les inclinaisons énigmatiques de ses regards. Alors elle cherchait ce héro Kashirin, s'il devait en exister un, derrière la chimère romantique, la rêverie ténébreuse. Et Deborah ignorait tout à fait comment elle en était venue à l'apprécier si fort, ne se rappelait pas d'où lui venait cette inspiration, cette adoration.

Et elle n'avait pas remarqué la mer tout de suite, l'avait peut-être sentie, mais elle s'était laissé quelques instants, pour cette obsession tendre, comme elle ne pouvait s'empêcher de chercher son regard, de s'imprégner de ses mots, de sa voix, et tout chez Perseus comme une muse ignorée et méconnue lui insufflait cette chaleur démesurée et presque excentrique. Je peux tout mais pas contre toi parfois. Un sourire de trop s'était oublié sur les lèvres, et une réalité badine s'était abruptement échappée. « Suis-je si précieuse ? »

Précieux, ils devaient certainement l’être. Perseus l’était-il du moins. C’était ainsi, elle n’y pouvait rien.
Elle regretta un instant la grisaille, elle regretta que l’été ne soit pas tout à fait à leurs pieds, avec cette brûlure que le sable aurait dû lui faire ressentir, elle regretta cette coupure nette entre le ciel et la mer, cette nuance de gris. Le nez tendu, les sens éveillés, les narines frétillantes, c’était le vent qui lui revenait doucement, un arrière-plan un petit goût de salé perdu dans ce qui n’était de fait pas une fraîcheur, mais bien un froid, mordant.
Mais la mer était là, elle se déroulait devant eux en ondes, en vagues. Elle s’étendait, leur promettait non pas un délice d’été mais bien d’automne. Deborah voulait se laisser tenter. Et cela faisait si longtemps, et elle s’était égarée dans ses songes, dans une rêverie mélancolique, les traits de son visage s’adoucissant encore.
Elle avait immédiatement retiré ses vêtements, d’une pression sur la fermeture éclair, la robe était soudain tombée, avait glissé en un petit bruit de froissement le long de son corps, à ses chevilles. Et les jambes nues, dans un monokini qui aurait presque réussi à la mettre en valeur, avaient enjambé le tissu. Rien n’aurait pu la divertir plus longtemps de son but, de son désir. Juste, elle aurait aimé voir les rayons du soleil se perdre un instant sur le teint de Perseus, embrocher le brun de ses cheveux de nouveaux reflets. Et elle avait passé pudiquement ses bras sous sa poitrine, d’une légère gêne, comme elle était toujours à côté de lui, comme il lui semblait finalement que ce semblant de dénudement était étrange, à cause du temps. Et quelques promeneurs marchaient encore le long de la plage, encore un peu plus chaudement vêtus, et plus loin, c’était l’aboiement d’un chien qui remplaçait vraiment les cris des mouettes.
Il ne faisait pas beau. Mais en fermant un instant les yeux, elle pouvait entendre le roulement familier de l’eau, sentir le naufrage de l’écume, elle frissonna d’un plaisir glacé encore quand l’eau vint lui chatouiller les chevilles.
Elle se retourna vers Perseus. N’étaient-ils pas chanceux ? Ils avaient la mer pour eux seuls, car soudain, les autres n’existaient plus. Deux adolescents suffisaient amplement. Elle éclata encore d’un rire délicat, un de trop, comme elle l’observait se noyer la tête. « froide, vraiment ? Es-tu absolument et indubitablement certain ? Parce que je jurerai que cette eau est… Brûlante. » Il avait raison, l’eau était froide, mais Deborah était toute disposée à lui faire comprendre que cela ne suffirait pas à la faire reculer, qu’ils iraient au bout de ce jeu, qu’elle irait au bout de ses envies, alors elle s’était enfoncée plus profondément dans l’eau, et elle avait crié un peu lorsque son bassin puis son ventre avaient été submergés, avant de se baisser complètement, de remonter encore, inondée. Inondée d’un bonheur ravie, car elle ne se défaisait pas de ses sourires béats lorsqu’elle le regardait.

Doucement, elle s'était hissée complètement sur la pointe de ses pieds, tricheuse, menteuse. « comme c'est étrange, Perseus, je crois bien que tu es plus petit au contraire. »

Elle l'observa, il disparaissait soudain, englouti à son tour. Mais elle n'avait aucune crainte, certaine qu'il réapparaîtrait. Et perdre ne l'avait pas un seul instant inquiéter, Deborah n'était pas mauvaise joueuse, Deborah n'était pas intéressée par le gain, ni même pas le jeu, pas vraiment. Elle perdait volontiers contre Perseus; avait de fait reconnu sa silhouette ondulante bien en dessous de la surface de l'eau. Alors Deborah avait étendu ses bras, et s'était elle-même laissée tomber comme elle sentait ses mains s'emparer de ses jambes, comme elle sentait qu'il la tenait. Et vraiment, c'était quelque chose, que de ne plus être tout à fait l'unique propriétaire de ses faits, de ses gestes, de son corps, de se sentir même un bref instant à la merci totale de quelqu'un. Fut-il qu'elle ait une telle confiance en lui, une naïveté.

Et c'était une autre dimension, sous-marine. Et son corps se mouvait lentement, dans cette immensité. Elle resta encore sous l'eau, les yeux piqués au vif, s'efforça de ne pas laisser papillonner son regard, de ne pas croiser le sien surtout. Et elle s'était dénouée, les muscles relâchés, apaisée par le silence, par les lents mouvements, une brève inertie, trompeuse, qui laissa un instant sa silhouette se rapprochait innocemment de celle de Perseus, une main frôla son bras, elle avait fermé les yeux. Soudain, elle ne bougea tout à fait plus, et se laissa dériver, faussement morte. Comme une noyée.
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Perseus Kashirin
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Dim 26 Juin - 2:18



Sunset high, our bodies low

Il jaillit de l'eau en prenant tout avec lui. Les abysses sur les yeux et le vent dans ses poumons, il ne la lâche jamais. Attend les pâques d'un radeau mort, lui qui n'a aucune merci pour un naufrage - sa nuque crépusculaire est infiniment penchée sur elle, avec la vague d'un frisson et le sel qui ne brûle plus : Perseus est océan, et garde ses mains sur les jambes de ses marins. Ils feignent un silence ensemble : mais sa peau pulse furieusement le rythme de l'eau. La mer attend aussi que quelque chose arrive. La mer les attend.
Finalement il saisit son menton d'une main trop douce pour la noyer, « Tu es encore trop vivante pour ça », pour être morte enfin : elle brûle du même art que lui. Une chaleur naît continuellement de nulle part pour lutter contre ce vent. Il la tire calmement à lui, lui insuffle la vie de force s'il le faut, éprouve ses mains à sa peau et son regard au sien et il plonge encore pour noyer le froid. Ils sont toujours entremêlés, ne laisse pas leurs pulpes se perdre parce qu'ils doivent être ensemble, des enfants furieux, trop fous pour être mauvais. Ils ont un mystère en commun. Enfin assuré d'avoir chassé le jeu, il marche plus loin dans la mer.

« Deborah. » Son nom se plie sans but dans sa gorge. Il coule simplement de sa bouche pour souligner encore leur présence, l'échanger contre leurs corps toujours avalés davantage. Perseus a déjà tout oublié du reste du monde, très vite, a fait bien exprès d'ignorer ces badauds dans le sable qui ne peuvent pas les toucher ; ses yeux jettent toute la vie qu'il leur a pris. C'est à lui qu'elle a le plus d'usage : il ne bouge pas mais il en déborde enfin ; l'eau, s'infiltre partout, alors elle défait tout le domptage de la tempérance scolaire. Sait que les serpents peuvent manger les cormorans : elle révèle tout. La lumière fend son visage dans d'autres reflets, et ce prisme nébuleux aime dire le nom des gens.
La brise roule plus fort sur leurs os, et la nuit arrive plus vite maintenant qu'ils sont là : c'est eux qui avalent un peu plus le soleil. Deborah a toujours été arrachée à la mer - mais Perseus révèle toujours subitement combien cet endroit lui appartient. « Viens. » Il lui prend le poignet par habitude - sa chair à toujours besoin de celle des autres, c'est une des choses qu'il ne sait pas cacher ; il est une créature tactile qui a plusieurs sangs. Deborah manque d'une trentaine de centimètres pour qu'il la mène plus loin, alors il se satisfait bien de la hauteur de l'eau : même si en vérité, ce n'est jamais assez. Rompant avec la didactique, des doigts fraternels glissent avec les siens. « Deborah, tu sais danser ? » Ça ressemble à peine à une question ; sa voix oublie qu'il existe des tons et des hauteurs. Le ciel crache une fausse chaleur qui fait sécher sa peau. « Enfin si tu ne sais pas, ce n'est pas grave, il y a l'eau pour le cacher. » Il n'y a aucune moquerie qui profane ses intentions, son regard est d'une pureté lourde et infinie sur elle, et sur le reste. C'est une mauvaise habitude ou une de ses seules racines, il passe tout à l'épreuve de ses yeux - mais il faut qu'il ajuste son esprit à cette ouverture, et tout ça, ici, ressemble étrangement à une scène. Pourtant jamais touché par la musique, les vagues ressemblent aujourd'hui à une symphonie. Il fait pivoter vers elle ce corps absolu. « Danse avec moi. »


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Deborah Bolton
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Dim 24 Juil - 1:30


   
   Deborah & Perseus
   We all live in a yellow submarine
Yellow submarine, yellow submarine
We all live in a yellow submarine
Yellow submarine, yellow submarine


E
lle se laissa faire, tenta de freiner une pulsion affective, de retenir ses jeux encore, puisque ce devait en être, puisque sous les paupières closes, on la devinait rieuse, on devinait la vie ; elle irradiait. Elle irradiait de cette vie qu'elle tentait pourtant de taire, d'asphyxier. Elle l'empêchait. Elle l'empêchait d'entrer, et ses lèvres qui la désiraient restaient muettes, et même ses narines refusaient l'air, et même ses yeux se bornaient à ne pas la voir, à ne pas le regarder. Elle en brûlait d'envie pourtant. A chaque fois que sa peau effleurait malencontreusement la sienne, dès l'instant où il l'avait sorti hors de son domaine. Car la mer lui appartenait, car cette vaste étendue ne s'ouvrait bien que pour eux, que dans cette tentation, celle de les égarer. C'était comme un jeu, comme un plaisir gourmand, comme le petit chocolat de fin d'année qu'on attend toute la journée et toute la nuit, pour le dévorer d'un meilleur appétit, pour le savourer. Mais Deborah savourait Perseus d'une autre manière ; elle savourait les gestes, elle savourait l'énergie qu'il cherchait à lui transmettre, lui aussi en irradiait à sa façon, à sa manière, comme deux centrales nucléaires qu'ils étaient, qu'ils formaient. Alors cela lui était venu un peu follement comme un boom, un boom d'effervescence juste après qu'il ait parlé ; elle eut un sourire qu'elle retenait depuis trop longtemps, des pommettes qui peinaient à ne pas se dessiner, les yeux qu'elle plissait pour s'obliger à ne pas ouvrir, pas encore, persuadé qu'il était encore trop tôt. Mais Deborah n'avait pas résisté, alors en sentant ces doigts délicats sur son menton, comme elle les connaissait peu, pas de cette manière-là, elle avait éclaté d'un grand rire. L'inconnu la chatouillait. Elle oublia d'avoir froid.

Une main se referma sur son bras, elle s'attarda un peu contre Perseus dans un alanguissement étrange. La mer fait ça, elle apaise. Bientôt, le rivage lui semble bien loin, et leurs affaires oubliées sur la plage doivent déjà être ensevelies, songe-t-elle, mais cela lui importait peu. Il n'y avait plus que l'ondulation de l'eau qui attirait ses regards, l'odeur du sel quant à elle enivrait ou endormait tous ses sens, à moins qu'elle ne fut dans cet éveil, dans cette autre réalité où seule la baignade lui importait. Deborah se rendit alors compte que la mer lui avait manqué. Un bref instant, elle s'inquiéta de voir qu'elle avait jusqu'alors réussi à s'en passer. Elle fléchit ses jambes, pour s'enfoncer un peu plus dans le grand bleu et tromper les frissons qui parcouraient déjà sa peau. L'immobilité était rafraîchissante.

Et comme Perseus s'avançait toujours plus loin, elle entreprenait de le suivre, se laissa aller sur le dos pour nager, elle remonta bien vite à sa hauteur, les bras écartés, droite, d'une parfaite immobilité, flottante, les oreilles immergées, les gouttes encore humides sur la figure surplombée d'une auréole d'encre noire.  « Oui, Perseus ? » ; entendre encore son nom lui arrache une courbe un peu trop fière. Elle badine, répète alors son nom sans raison, juste pour le plaisir peut-être de le gratifier de la même stupide satisfaction qui étreint encore son corps. Deborah aime les trois syllabes de son nom, Deborah aime le pouvoir qu'ont les noms, de vous définir, de vous prêter une identité, de vous incarner. Il avait voulu qu'elle vienne, alors elle était venue ; « Je suis là, juste là. » et cela sonnait presque comme une berceuse doucereuse. Elle avait fait volte face, comme elle sentait ces mêmes doigts se refermer une fois de plus sur son épiderme, sur un poignet cette fois. Et Deborah obéissait, docile. Et quelle raison aurait-elle eu de ne pas le faire ? Sur le vaste océan, elle en était à présent certaine, Perseus régnait. Doucement, ses pieds rejoignent le sol, et même là elle se tient encore sur la pointe des pieds. Perseus était si imposant qu'il ne faisait pas que dominer les vagues. « J'ai déjà dansé, avec beaucoup de gens. Je ne vois pas pourquoi cette fois serait différente. » Il y a un peu d'arrogance cachée dans sa voix, et malgré cet apparent minuscule dans l'étendue bleue, sa voix se fait plus haute, une petite blessure personnelle fendille ses lèvres d'une petite moue mal à l'aise, d'une mimique qui ne revient que trop souvent ; ce qu'elle sous-entend est mensonge. Elle voudrait pouvoir dire qu'elle sait danser, mais bien évidemment, elle ne sait pas. « Je danse très bien. » ; alors son regard dévie brusquement comme elle peine à le regarder après le grossier mensonge qui ne serait que trop vite être démenti. Elle se rapproche pourtant, se jette d'elle-même dans la toile. Perseus est une sirène qui fredonne bien. Mais dès que ses doigts se referment sur les siens, dès que son autre main se pose sur l'épaule de l'imposant Perseus, Deborah comprend qu'elle s'est faite avoir. Elle tremblait déjà bien sûr, mais devoir hausser la tête pour le regarder ; cela avait été comme une évidence un peu fulgurante. Elle n'était clairement pas à sa hauteur. Et entre les bras de Perseus elle avait comme soudain perdu de sa souplesse, avait semblé se raidir au contact qu'elle ne savait plus comment apprécier, comment gérer. Ses doigts avaient voulu courir plus longuement sur l'épiderme du garçon, elle aurait voulu qu'il la fasse tourner aussi, mais elle savait que cela ne serait pas possible, que cela n'irait pas. « Non ! » ; sa voix s'était écriée un peu plus fort, un peu plus violente qu'elle ne l'avait voulu, pour ce que ce mot, violence, représentait vraiment chez Deborah, pour la vague hystérie, comme une petite pique avait donné avant de disparaître. Et comme la vague elle s'en était retiré, avait pris une impulsion dans l'eau avant de s'éloigner. « C'est ridicule ! » ; elle avait eu l'air de s'énerver, et cela ne lui allait pas tant. La moindre émotion rougissait ses joues, la moindre émotion la faisait tressaillir, la moindre émotion l'émoustillait, elle vibrait, sursautait doucement, comme elle se détournait de lui, honteuse, comme elle refusait à présent de lui faire face, comme elle devenait soudain bornée, comme elle reprenait tout, ses mains, ses sourires, et même ses distances soudain. Comme elle semblait dériver, plus loin de Perseus, pour ne plus rien lui donner. Et puis elle ne savait plus. Il y avait eu cette supplique, sur ce ton un peu fragile. « Tu ne te moques pas, d'accord ? »
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