-T'es vraiment une fiente toi. Genus Curvi !

Le sort toucha Sandy de plein fouet et la surprise étira son visage dans une grimace peu élégante au moment où ses fesses s'écrasèrent sur le sol sous la force du lancé. Il entendit l'arbitre annoncé la victoire d'Oliver, il l'entendit comme s'il était juste à côté de lui, la frustration et l'adrénaline accentuant tout pendant quelque seconde. Il avait perdu, comme ça, sans qu'il ne puisse rien faire alors qu'Oliver était par terre entrain de vomir ses tripes. Personne ne peut réussir un sort quand il vomi son estomac et ses intestins ! Ce n'est pas possible ! Il y avait un problème !

Sandy tourna son regard noir vers le Poufsouffle, déterminé à lui faire regretter cette victoire. Il se leva, époussetant son uniforme... attendez. Sandy baissa les yeux et appuya ses deux mains sur sa poitrine. Depuis quand avait-il des seins ?

Et soudain, ça lui revint, les conséquences du Genus Curvi.

-Oliver, t'es un homme mort.

Mais avant qu'il ne puisse se lancer pour, d'un coup de baguette, brûler vif cet idiot, l'arbitre lui demanda de quitter l'estrade de cette voix propre aux adultes et surtout d'un coup de main sur l'épaule, lui intimant en même temps de quitter les lieux. Ça se sent en même temps, quand un élève s'apprête à faire une bêtise.

Sandy pesta à voix basse et quitta l'estrade sans lâcher des yeux Oliver. Il ignora ses amis et admiratrices (oui oui) pour se diriger vers la sortie de la pièce. Il aurait voulu d'abord se diriger vers Oliver, le chopper par la nuque et le forcer à le suivre, mais il n'avait pas envie de ce montrer en spectacle alors qu'il y avait un professeur qui le surveillait et surtout, il n'allait pas se ridiculiser avec ces trucs qui lui faisait déjà mal au dos et... et ce vide entre ses jambes. Purée, c'était horrible comme sensation.

Alors, au lieu de tout de suite venir cracher sur Oliver, il lui fit grâce d'un regard meurtrier et il sortit. Il se vengerait autrement. Sandy avait une bonne imagination pour ça.

Il fit trois pas dans le couloir avant de tomber à la renverse. Dans sa frustration, il avait oublié que ce sol-là n'était pas fait pour qu'on marche vite dessus. Journée de merde.

A peine son charmant séant s'était-il écrasé douloureusement sur le sol que Sandy entendit la voix d'Oliver. Ah, Sandy ne réussit pas à savoir s'il était content qu'il l'ait suivit pour que le Gryffondor puisse se venger de suite ou s'il était déçu de ne pas avoir le temps de préparer pire.

-Sandy, ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ?

-Quoi ?!

Sandy était déçu, ces quelques paroles ne faisaient qu'empirer les choses. Quel était ce ton et ce ça va ?! Ils ne s'appréciaient pas ! Il lui avait jeté ce sort ! Sandy lui lança un regard acide. Oh purée, qu'Oliver se rapproche que Sandy le frappe de ses jolies poings féminins.

-Tu vas bien ? Je voulais pas te vexer ou te blesser, enfin heu...

Il se foutait de lui ?

-Quoi, j'ai des seins alors maintenant tu me parle comme à un abruti ?

Sandy craqua, attrapa le col d'uniforme d'Oliver et l'utilisa comme point d'appuie pour se redresse et pam marquer sa joue de son poing. Oh, que c'était bon. Il le lâcha immédiatement après, sortant sa baguette.

-Tu me prends pour quoi, Oliver ?

Il se redressa, patinant un peu sur le sol, mais gardant tant bien que mal son équilibre.

-Me vexer ou me blesser ? Tu crois que tu peux faire tout ça ? Eh bien non. Mais t'es une sacré plaie, alors pour la peine. Deformis Revelio.

La colère vibrait dans ses bras, comme la frustration ; elle était chaude, brûlant ses joues et le bout de ses doigts. Sandy, sur le principe, n'haïssait pas les gens, mais l'humiliation, la position féminine qu'il avait et ce changement radical de comportement d'Oliver l'agaçait tellement qu'il aurait pu croire que c'était de la haine. (ça n'en était pas, il était juste très très frustré.) Pourtant, Sandy aurait dû comprendre la réaction un peu gagate d'Oliver, après tout il était le premier à parler aux filles comme si elles étaient un peu naïves, un peu fragiles. Mais ce qui s'applique aux autres, ne s'applique pas à Sandy. Alors, le Gryffondor était monté sur ses grands chevaux, avait sorti sa baguette et d'une main gracieuse lancé un sort qu'il était certain de maîtriser à la perfection... Il y mit juste un peu trop de volonté.

Le sort frappa Oliver avant de se retourner contre son lanceur.

Sandy lâcha sa baguette, et plaqua sa main sur ses lèvres avant même que le sort fasse effet. Il n'allait pas parlé. Jamais.

Il vit sous ses yeux, Oliver se débattre aussi, se cabrer devant la volonté du sortilège sans réussir à résister et Sandy aurait aimé avoir un appareil photo pour immortaliser ça... Mais ce qui suivit fut encore meilleur :

-Je te trouv... (quoi ? Il le trouvait quoi ? Sandy ouvrit grand les yeux, avide de savoir... mais fut déçu) J'ai très peur de l'eau ! Je ne veux surtout PAS m'approcher de la mer ou monter sur un bateau, ça me fait EXTRÊMEMENT peur ! Et quand je me baigne en rivière, je ne nage pas, je reste au bord de l'eau ! (déçu pour peu de temps.)

C'était magnifique ! Peur de l'eau ? C'était parfait, il allait le piéger au lac, voilà une bonne idée qui pourrait être fort drôle à mettre en place ! Sandy se mit à rire, c'était tellement fou d'avoir peur de l'eau, ridicule, injustifié et tellement gamin. Sans faire attention, il retira sa main, prêt à laisser sa bouche se moquer... Elle ne fut pas exactement de cet avis :

-Tu as de très belles lèvres.

Ses mâchoires claquèrent en se refermant. Il devint livide. Ce n'était pas une honte, c'était pire. Un fait qu'il n'osait même pas accepter penser en présence d'Oliver, une chose inimaginable, inavouable. Ce sort était fait pour avouer les hontes, pas les secrets !

Sandy serra les poings, dévia le regard d'Oliver, chercha un point de fuite avant de rapidement se reprendre en main. Il n'avait pas honte, pas honte du tout, ce n'était pas ce qu'il croyait, Sandy était au dessus de tout ça ! Tout à fait au-dessus au point que l'humiliation lui chauffait déjà les joues. Il ne s'était passé que quelques secondes quand il réagit enfin, personne n'avait rien remarqué...

-Haha, t'y as cru tafiole ? Mais t'as juste des lèvres de gobelin. Voilà. Elles sont même très bien réussies. Elle te vont comme à un torchon ! Ça aurait dû être ça ta honte ! Haha. Mais avoir peur de l'eau, tu permets que je garde ça en mémoire. Ne t'étonne pas un jour de te réveiller dans le lac ! Haha. Maintenant bonne après-midi.

Et Sandy se détourna, faisant voler ses jolies boucles blondes avant de s'enfuire d'un pas faussement assuré. Quel talent, personne n'avait rien vu. Surtout pas Oliver et son joli tout. Purée, Sandy se serait frappé. Il se passa la main sur le visage, priant pour ne plus penser à ces... choses.
Il n'y avait même pas vraiment fait attention à ces lèvres ! Elles étaient juste en plein milieu du visage d'Oliver ! Tout le monde avait vu qu'elles étaient très harmonieuses et roses et semblaient un peu plus... euh... gourmandes ? que celles de Romeo ?

Sandy ne faisait pas une fixation sur les lèvres de ses camarades de classe.
Sandy allait noyer Oliver dans le lac avant que tout ça se sache.
Et tient, pourquoi attendre ? Il enfonça sa main dans sa poche pour attraper sa baguette. Elle n'y était plus.
Oh non.

Sa baguette.
Sandy se retourna, grimaçant en sentant ses cheveux trop long caresser ses épaules. Il regarda d'abord par terre - rien ; puis il leva les yeux. Oliver était tourné vers lui, un sourire beaucoup trop sûr de lui pour que Sandy ne sente pas le coup foireux se mettre en place sous ses yeux; Il s'avança, un peu, veillant à ne pas marcher dans un piège, il en avait déjà assez d'être une fille et de s'être humilié publiquement avec son sort de la honte.
Ah, s'il avait son bâton de bois chéri en main, il aurait lancé un sort qui aurait essuyé ce beau sourire (en plus) du visage d'Oliver.

Sandy ralentit le pas et entreouvrit la bouche pour faire sonner de nouvelles insultes. Oliver le devança :

-Bah alors ? On a perdu quelque chose, jolie Sandrine ?Ou peut être que mes lèvres t'attirent trop pour que tu puisses t'éloigner !

Sandy n'attendit pas la fin, traversa les quelques mètres qui les séparaient, la colère dans le fond de la gorge, l'insulte sur la langue et l'envie irrésistible de l'étrangler sur le front. Il ne savait pas ce qu'il allait faire, jusqu'au moment où son poing fin rencontrait une nouvelle fois la joue du Poufsouffle.

Oh, que c'était bon.

Jusqu'à ce que son poing fragile frappe vraiment la mâchoire et qu'une douleur vive s'élance de ses phalanges à son épaules. Sandy recula immédiatement la main, grimaçant. Il ne s'était rien cassé, mais purée, il ne savait pas frapper sans se faire mal et surtout pas avec des mains aussi délicates. Il se frotta le dos de la main, sa langue se déliant avec subtilité et grâce :

-Ta gueule, Olivette.

Il se passa la langue sur les lèvres dans un mouvement inconscient, yeux rivés sur Oliver.

-T'as rien d'autre à sortir de ta bouche de troll ? Te serais-tu trompé de sortie pour déféquer ? Ça se comprend avec ta tête de mandragore.

Tout en parlant, Sandy fouillait discrètement dans ses propre poche et quittait régulièrement des yeux Oliver pour regarder par terre, mais il n'y avais pas de baguette, nulle part. Sandy serra un instant les dents puis fusilla Oliver du regard, une moue énervée sur son beau visage féminin :

-Et avec tout ça, tu es aussi bête qu'un serpentard. Ma baguette, ordonna-t-il.

Il plissa un peu les yeux, légèrement instable sur ses pieds, mais sûr de lui quand il conclu son ordre avec un detestable :

-Merci Olivier.

Sandy cessa de se frotter la main, l'énervement atténuant à merveille la douleur. Princesse ? Enfoiré.

-J'y peux rien si toi t'as pas besoin d'un sort pour être une femmelette, Olivier.

On aurait pu penser qu'avec ses seins, ses cheveux longs, sa jupe et ses joues roses, Sandy aurait été un peu moins dégradant envers les femmes, mais non - il aurait été trop sympathique dans ce cas là et comme la rumeur le dit, Sandy est -soit-disant- détestable.

Mais heureusement, Oliver était pire que lui.
Parce que ce Poufsouffle, il se fichait de lui comme jamais. Avec son sourire mesquin, son rire moqueur. Sandy lui aurait redonné un coup juste pour ça, mais il avait d'autre problèmes en mains : tout d'abord sa baguette. Il n'avait pas été certain qu'Oliver l'ait prise  - elle aurait pu être sous un joli amas de bulle sans qu'il n'en sache rien ! Mais Sandy avait provoqué Oliver parce que même sans être certain, il se douteux du cou foireux qui se préparait : ça n'avait pas raté.

-Ta baguette ? Je ne vois pas de quoi tu parles. Mais si tu ne me crois pas, tu n'as qu'à venir la chercher !

Après ça c'était évident qu'Oliver l'avait.
Cette journée était de plus en plus agréable, dites-moi !

Sandy n'attendit pas qu'il ait fini d'écarter les bras pour le chopper par le col. Mais le Poufsouffle s'échappa avant. Sandy, pris dans son élan, glissa et patina, secoua les bras et manqua de tomber. Son équilibre lui revint, encore fragile, mais Sandy n'attendit pas pour se tourner vers Oliver et sans ménagement le tirer vers lui en attrapant sa cape.

-Tu as deux secondes pour me la rendre, Oliver.

Et après, il allait utiliser la technique moldu du coup dans les parties.
Très efficace, il faut le dire.

Sandy avait toujours rêvé d'avoir le même ton que sa mère quand il était énervé. Elle avait une manière d'ordonner les choses quand l'agacement se faisait trop fort si sèche et effrayante que c'était sans plus aucune question que Sandy, son père, ou son frère obéissaient. Le Gryffondor avait espéré que c'était quelque chose de génétique... apparemment ce n'était pas le cas.
Et puis, Sandy n'était pas très à l'aise dans cette situation : trop proche d'Oliver et de sourire moqueur. Je n'en parle pas beaucoup ici, puisque Sandy fait tout pour éviter d'y penser, mais oui. Oui, Sandy trouvait Oliver très charmant, au point qu'il détestait se retrouver aussi proche. C'était inconfortable, gênant et ça lui faisait penser à des choses qu'il préférait nier avec violence. Justement, en parlant violence :

-Tu te calmes princesse. Je t'ai déjà dis de venir chercher ta baguette, ça ne sert à rien de me menacer, fais autrement.

Sandy oublia toute pensée sur les lèvres d'Oliver et serra un peu plus son emprise sur la cape.

-Faire autrement ? dit-il avec un sourire naissant.

Et là, il l'avait, sa vengeance parfaite, celle qui était trop belle pour ne pas la prendre. Son genoux partit avant qu'il ne se soit vraiment décidé - c'était quand même un coup bas... mais à cet instant, il était une fille, aussi la règle du "je ne frappe pas un mec en dessous de la taille parce que je sais que ça fait mal" ne s'appliquait pas.

Son genoux frappa l'entre-jambe d'Oliver et Sandy profita de l'élan pour glisser ses mains sur cette cape, à la recherche de sa baguette. Il n'eut pas le temps de la retrouver qu'un frisson de magie le déséquilibra complètement. Il allait perdre sa belle poitrine, et tomber par terre pour la peine.

Sandy tomba en arrière, s'agrippant à Oliver dans une vaine tentative de rester sur ses deux pieds. Ce fut un échec : Oliver sombra avec lui et l'écrasa de tout son poids. Outch.

-T'es lourd !

Oh et, il était redevenu un homme ! Oh ce bonheur ! Cette légèreté de ne plus rien sentir pendre de son torse, ce plaisir de retrouver son entrejambe confortablement installé dans son boxer, il en aurait rit si Oliver ne lui gâchait pas ce moment parfait en s'étalant sur lui. Sandy tenta de le repousser, mais le Poufsouffle s'écarta de lui-même. Un peu. Sandy grogna de frustration. Voulait-il bien bouger histoire qu'il puisse se réarranger en bas sans que ça paraisse complètement gay ? Il voulait vérifier que tout était bien là, merci bien.
Cette expérience féminine avait été traumatisante, il y tenait à son corps viril.

-Non mais t'es un enfoiré ! On frappe pas les parties, c'est du respect pour son propre sexe abruti !

Sandy grimaça un peu, mais il ne se sentait pas vraiment mal pour Oliver

-T'es du même sexe que moi, Olivette ? J'avais pas remarqué.

Cette blague devenait vieille, mais Sandy aimait être lourd, c'était comme une seconde nature chez lui, avec le fait d'être un enfoiré.

-T'étais quand même mieux en fille. Deformis Revelio.

Sandy se décala soudainement sur le côté, yeux ronds comme des ballons. Le sort le rata, non pas parce qu'il avait bougé mais parce qu'Oliver l'avait lancer comme un Poufsouffle lance un sort : mal. Sandy n'attendit pas plus longtemps, il était temps que ce bordel s'arrête : il plongea sur Oliver et vérifia toutes les poches (je dis bien toutes) pour trouver sa baguette. Il la sortie triomphant de cette de la cape. Un sourire mauvais sur les lèvres il pointa sa baguette sur Oliver, la main accrochait à son uniforme pour éviter qu'il ne s'enfuit.

-Stupéfix.

Il ne se laisserait plus avoir par le Deformis Revelio.