Les cours pratiques, ça passionne Gareth. Quand il a vu le professeur dégager les tables, il a eu un sourire – sourire qui s'est étiré jusqu'à ses oreilles lorsque des précisions furent apportées. Des bonbons, des friandises offertes gracieusement ! Il trépigne pratiquement sur place Gareth. Il n'a qu'une hâte : réussir le cours et empocher le plus gros lot de bonbons possible.

Un Serpentard commence. Son sort réussit, produisant quelques applaudissements dont ceux de Gareth. Le Serpentard a, à peine, rejoint sa place que Gareth s'engouffre dans la brèche ouverte. Nouant le bandeau, le Poufsouffle tente de se concentrer. Sentir quelque chose de gros, d'imposant. Un mouvement se fait sentir, Gareth lance son sort. Dans un miaulement interloqué, le chat du professeur disparaît, devenant une belle pyramide de confiseries.

Ôtant son bandeau, Gareth retint son souffle. L'enseignant allait-il le punir pour avoir osé toucher à son animal de compagnie ? La note a beau être des plus appréciables (un Acceptable, ça allait faire rager sa sœur ça!), point de bonbons. Soupirant, Gareth laissa sa place au prochain, croise les bras et observe la suite.

Lui qui rêvait de confiseries...

Bien sûr que ça consolait un peu Hayley de passer juste après quelqu’un qui venait de se foirer, mais à voir sa tête, elle avait plutôt envie de retourner se fondre dans la masse d’élève qui attendait patiemment son tour. Quelle idée aussi de s’être placée tout devant, dans l’espoir de choper le secret de ceux qui réussissaient. Wade, par exemple. Il avait réussi son sortilège haut la main ! Comment est-ce qu’il avait fait ? Et Gareth ? Lui aussi il avait l’air fort. Sauf qu’il n’y avait aucun secret. Peut-être était-ce juste le talent qui manquait à la blonde pour réussir. Peut-être qu’elle avait toujours été une cracmole, en vrai, et qu’on ne lui avait jamais dit pour ne pas la blesser. C’était fort possible.

En tout cas, elle faillit perdre tous ses moyens lorsque le grand garçon qui venait de louper son sortilège, en voulant viser un fantôme, lui tendit froidement le bandeau, en évitant soigneusement son regard. Hayley lui rendit un vague « Merci » avant de se positionner au centre de la salle. Trouver un objet. Avec toute cette agitation, elle n’avait pas prit le temps de choisir un objet. Quelque chose de petit. Là. Un livre. Bon, on aurait pu trouver mieux. Mais il faut se dépêcher. Alors Hayley bande ses yeux et vise soigneusement le livre. Même pas trois mètres à côté, non, pile sur le livre. Elle prononce la formule et, dans un bruit infernal, la baguette lance le sort qui transforme le bouquin en une petite pile de bonbons. En retirant son bandeau, Hayley a du mal se contenir et à ne pas hurler de joie. Elle a réussit bordel, c’pas rien. Elle tend fièrement le bandeau au prochain élève et part s’installer près de Wade, qui somnole au fond de la classe.

"Ce cours est magnifique!" chuchotait Wendy à sa meilleure amie. Bavarder n'était pas quelque chose qu'elle faisait souvent, non, parce qu'elle était sage comme jeune fille et qu'elle voulait aider monsieur Sven, qui faisait de formidables cours mais qui avait parfois du mal à les faire entendre à ses élèves (surtout les plus âgés); et puis elle aimait beaucoup monsieur Sven aussi et elle aimait beaucoup la métamorphose et elle aurait bien aimé en faire son travail un jour. Donc Wendy ne parlait pas souvent en classe. C'était très rare. Ca n'arriva qu'un tout petit peu. Juste quand Juliet était là à côté d'elle et que Wendy était très contente, et puis monsieur Sven ne disait jamais rien, il souriait gentiment, alors ce n'était pas très grave, même si Wendy se taisait bien vite quand elle croisait son regard, parce qu'elle se sentait un peu gênée par son comportement quand même.

Mais là, ce cours était vraiment spécial.

"On va avoir des bonbons!"

Et ce n'était pas rien comme nouvelle. Wendy n'aimait même pas tant que ça les bonbons, enfin si - elle les aimait beaucoup, mais elle aimait surtout faire plaisir à Juliet, et Juliet adorait les bonbons. Elle aurait pu s'en nourrir toute sa vie si on l'avait laissée faire, et si on ne lui rappelait pas de temps en temps que les gâteaux existaient aussi. Et Wendy, toute excitée à l'idée de faire ce cours, se voyait déjà offrir à sa meilleure amie - non (et elle rougit) à son amoureuse - une montagne de bonbons, de la taille d'un porte manteau, ou même d'une armoire, remplie de livres, tous des fizzwizzbizz parce que c'étaient les préférés de Juliet! Elle allait réussir. Elle n'avait même pas d'hésitation. Elle se sentait pleine de chance, et elle n'avait pas peur. Et puis ce fut son tour.

Et c'est toute enthousiaste qu'elle vit son tour arriver. Wendy se fit bander les yeux, et elle tenta tant bien que mal de trouver l'étagère à livres - plus la cible était grosse, plus elle était facile à atteindre, non ?

Et, pensant être bien orientée, Wendy performa admirablement son sortilège, et put entendre la magie voler à travers la pièce.

"J'ai touché quoi, Juliet?" murmura-t-elle, comme si ça lui permettait de n'être entendue que par sa meilleure amie.

Wendy se sentait chanceuse.

"Juliet?"

Carte 7!:

C’était au tour d'Abigayle de passer, sûre d'elle, bien que transformer des choses en bonbons n’était vraiment pas ce qu'elle préférait. Un cours était un cours et elle devait exceller. La réputation de sa maison était en jeu.

Surtout que deux Pouffsouffle avaient réussi. Ils était les deux seuls à avoir réussi de façon convenable à lancer ce sort, en plus d'un Gryffondor. Si des Pouffsoufle avaient réussi il n'y avait aucune raison qu'une élève aussi brillante qu'elle, qui était de la maison de Serdaigle, échoue à ce cours.

Abigayle avança. On lui banda les yeux. La Serdaigle prit sa baguette, et la leva au niveau de son visage. D'un air sûr d'elle et avec une détermination visible elle agita sa baguette d'un coup sec pour lancer son sort.

Mais aucun bruit de transformation, aucune félicitation. Elle n'osait même pas enlever son bandeau... Est ce que la guigne qui la poursuivait en ce moment avait encore frappé ? Il fallait bien le croire apparemment...

Flavian n’aimait pas les cours du professeur Waltham. Ils étaient toujours complètement ridicules, et celui-ci ne dérogeait pas à la règle. Mais quelle idée de faire un cours sur les bonbons, quoi. Il s’imaginait qu’ils avaient quel âge? Et voyant que c’était son tour, Flavian roula des yeux avant d’enfiler son bandeau.

En fait, il n’était pas vraiment énervé: c’est juste qu’il aimait bien râler.

Le Gryffondor s’appliqua du mieux qu’il put, quand même. Il allait pas foirer ce cours-là, parce que vu comment le prof les traitait, il aurait eu le sentiment de foirer un cours prévu pour des gamins de cinq ans. Flavian tenta de se souvenir de la localisation d’un objet bien lourd et bien gros, résista à la tentation de pointer sa baguette sur un de ses petits camarades, visa, et - et rien.

Il avait eu quoi ? Il avait visé la citrouille pourtant. Pourquoi n’entendait-il rien? Rageur, et confus, il enleva le bandeau. Et il comprit : Flavian n’avait pas eu la citrouille, il avait eu l’araignée juste au-dessus, et pour sa récompense il avait eu droit à un bonbon grisâtre à huit pattes. Il le regarda d’un air dégoûté. Et reçut sa note d’un air encore plus dégoûté.

Si y’en avait un qui osait lui faire une remarque, il le lui ferait bouffer, son bonbon.

Monsieur Waltham était très gentil. Il avait toujours à coeur de mettre ses élèves à l'aise, afin qu'ils apprennent mieux, et qu'ils s'épanouissent durant leur scolarité. Et Peggy, elle voulait toujours faire de son mieux, et réussir, et s'épanouir, et arriver à être à la hauteur des attentes de son professeur - Peggy se mettait beaucoup la pression. Ce n'était jamais une bonne chose, surtout pour elle.

Parce qu'elle paniquait facilement. Elle voyait tous les autres élèves réussir leur sortilège si tranquillement, comme si de rien n'était, et elle se disait qu'elle n'avait pas droit à l'erreur, elle ne pouvait pas se montrer maladroite, et ne rien faire d'autre qu'un joli jet de fumée quand ce serait son tour. Elle ne savait même pas si elle arriverait à toucher quelque chose. Tout le monde atteignait des cibles au hasard. C'était très dangereux. Est-ce qu'elle allait blesser quelqu'un?

Elle tremblait presque, rouge comme une tomate, en priant Merlin et tous les dieux de l'école pour trouver une issue, pour se sortir de ce cours sans avoir blessé personne et sans avoir couvert de honte le nom de sa maison, pour réussir ce sortilège et que ce soit fini, monsieur Watham était très gentil mais c'était peine perdue de faire des efforts pour Peggy - elle aurait préféré qu'on la laisse tranquille dans son coin.

Tout le monde faisait son sortilège au milieu de la classe devant tout le monde. Tout le monde regardait l'élève en train d'accomplir l'exercice. Tout le monde allait la regarder, elle. Et puis une petite première année de sa maison venait de réussir son exercice, tout parfaitement comme il faut, et c'était son tour, à elle, et Peggy sentait déjà les regards se tourner vers elle, tous, tous plein d'attentes et en même temps non parce qu'il était hors de question qu'elle échoue, et d'une main tremblante Peggy s'agrippait à sa baguette comme si elle allait lui sauver la vie et puis la Poufsouffle fit un pas en avant et puis elle tourna de l'oeil.

Boum.

Elle avait perdu connaissance en plein cours, comme ça lui arrivait parfois.

Elle n'allait jamais connaître la suite du cours, ni faire l'exercice, ni décevoir la planète entière.

C'était une sortie comme une autre.

Carte tirée: