Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
Accident entraîne interrogations. ft. Sven Waltham & Dux Windsor.
Que faisait-il là ? était la question récurante qui traversait toujours l'esprit du garçon quand il participait à un cours. Adonis encore un fois, avait du le pousser à venir. Il ne savait pas, il ne s'en souvenait plus. Venir en cours de Métamorphose était une véritable torture pour lui alors sûrement se trouvait-il ici par erreur. Une torture car le bruit incessant de ses camarades de classe lui foutait un mal de crâne pas possible. Il aurait tant voulu leur jeter un sort pour ne plus rien entendre mais sûrement avait-il trop la flemme. Le cours de Métamorphose signifiait aussi autre chose. Sven. Le prof à qui Dux met le plus la misère, chaque parole echangés entre-eux sont à double sens et le brun n'hésite jamais à le mettre dans des situations éprouvante au possible.
Pourtant aujourd'hui, le garçon ne concentrait pas son attention sur son professeur. Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Comme à son habitude, pourtant, il était assis au fond de la classe à côté de son si précieux valet. Il ne lui jetait même pas un coup d'oeil, ignorant ce dernier malgré son inquiétude face à son air totalement fermé et neutre. Vous me dites que c'est normal. Vous me dites que Dux fait toujours cette tronche de sale gosse. Non monsieur ! Aujourd'hui, Dux ne dormait pas en cours. Dux ne corrigeait pas le professeur.
Non. Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres.
Le sujet du jour était la transformation d'un objet lambda en chat en peluche. Encore un délire du professeur Waltham dont les élèves semblaient avoir pris l'habitude. Dux faisait donc face à une chaussure dépareillée, trônant misérablement sur sa table. La baguette dans les mains, il semblait prêt à jeter un sort et pourtant, son esprit était ailleurs, n'ayant aucune conscience de ce qu'il faisait, fixant sans le voir le dos de sa camarade assise devant lui.
Remuant des idées noires.
Il sorta de sa transe quand Adonis réalisa le sort à la perfection, comme à son habitude. Regardant le résultat avant de jeter un oeil à Dux pour l'encourager à faire de même. Soupirant et sans prononcer le moindre mot - étant un fervant utilisateur des sorts informulés - il agita sa baguette d'une manière plus brusque qu'à l'accoutumé.
Disons clairement qu'il foutu le feu à la godasse. Pas un petit feu si vous voulez mon avis : la table aussi aller y passer.
Parmi ses élèves, certains brillaient davantage que d'autres ; car chacun brillaient, indéniablement, et si ce n'était pas en métamorphoses, c'était ailleurs. Il avait de très bons pâtissiers au milieu de ses étudiants par exemple. D'autres excellaient plutôt dans les potions, d'autres encore en connaissaient un rayon sur les créatures magiques. Et puis il y avait le petit Dux Windsor, qui excellait en tout, d'une manière incroyablement stupéfiante.
De mémoire, de toute l'année passée, Sven Waltham n'avait jamais eu à donner à cet élève une note au dessous d'Optimal. Il finissait les exercices avant tous ses camarades et ne manquait pas de profiter de ce travail rapidement terminé pour changer sa salle de classe en petit cyclone. Un vrai bazar, en somme. Un élève dur à contenir, mais pour lequel le professeur ressentait une grande affection : un tel talent, il fallait le pousser à le développer, et bien encadrer cet enfant. Comme disait certains grands mages sages, un grand pouvoir entraîne de grandes responsabilités.
Et pourtant. Pourtant ! Quel journée étrange : Dux Windosor venait d'enflammer la table et la chaussure, comme ça, sans préavis, alors que son voisin, tout aussi bon élève en un sens, avait réussi l'exercice à la perfection. Sven se précipita vers les étudiants et éteignit les flammes d'un petit sort, à moitié paniqué, d'autant plus que l'affaire venait de plonger la classe dans une brusque effervescence. Un incendie et un échec de la part de Dux Windosor, ça déliait les langues.
- Oh, hm... Sortez tous s'il vous plaît, sortez, le feu pourrait reprendre, avec les sortilèges ratés onne sait jamais, enfin, vous voyez... ? Alez, allez vous reposer, ce n'est pas trop grave.
Il leur adressa un grand sourire crispé et un peu hésitant, comme d'accoutumé lorsqu'il hésitait sur la bonne façon d'agir. Il intima malgré tout à un seul de ses étudiants de rester : le petit Dux, responsable de l'incident.
Tout en s'assurant que l'ensemble de la classe était sortie, Sven agita sa baguette pour fermer la porte à clefs, puis l'insonoriser. Il devait avoir une discussion avec Dux, et imaginait que l'adolescent préférerait que ses petits camarades n'en connaissent pas le contenu. Bienveillant, presque paternel, il retourna une chaise pour s'asseoir devant lui.
- J'ai pensé que vous apprécieriez que vos camarades ne vous pointent pas du doigt le reste de l'heure. Il se fit un peu plus doux, inquiet. Est-ce que vous allez bien ? Avez-vous des soucis, des préoccupations ?
Un tel prodige ne pouvait décemment pas rater un sort aussi furieusement pour une simple minute d'inattention. Le sortilège n'aurait peut-être pas fonctionné, mais la table n'aurait pas pris feu : les métamorphoses, dans le fond, n'étaient pas vraiment très dangereuses. C'était même, sans doute, une des branches de la magie les plus inoffensives, du moment que rien n'était expérimenté directement sur l'être humain.
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Sam 10 Oct - 11:24
Accident entraîne interrogations. ft. Sven Waltham & Dux Windsor.
Durant le temps où se déroulait la scène où le professeur éteignait le feu et où il congédiait les élèves, Dux n'avait pas bougé, n'avait pas dit un mot, son regard froid presque glacial avait balayé la salle, posant ses prunelles sombres et intimidantes sur certains de ses camarades qui se taisaient presque immédiatement. Pourtant, Adonis semblait rester à ses côtés, réticent à l'idée de partir et le laisser seul avec le professeur. Intérieurement, le garçon avait soupiré : sûrement, se disait-il, qu'il s'inquiétait de son état inhabituel et de sa désinvolture envers les profs. Loin de lui il ne pouvait pas le surveiller ni lui sauver la mise quand il le fallait. Dux avait simplement sourit. Hochant la tête pour lui intimer de sortir, lui lançant un regard particulier qui voulait dire 《 Vas-y. Tout vas bien. 》
Il s'était retourné vers Waltham avec une lenteur calculé. L'idée même de converser avec lui ne lui plaisait pas du tout. Tout cela le saoulait déjà grandement et il n'avait qu'une envie ; partir. Il l'aurait fait. Il l'aurait fait si il n'était pas aussi exténué. Évidemment cela ne se voyait pas mais le surdoué de service était à bout. Alors il s'asseya devant son vis-à-vis, se callant confortablement sur la chaise, les bras croisés et l'air si particulier qui le caractérisait tant ; le regard intelligent et distant, l'aura intouchable et cette touche d'orgueil qui tentait sa présence.
"J'ai pensé que vous apprécieriez que vos camarades ne vous pointent pas du doigt le reste de l'heure. Est-ce que vous allez bien ? Avez-vous des soucis, des préoccupations ?"
Sa voix était douce et véritablement inquiète, agissant d'une manière toute particulière envers le garçon. Un père ? Un ami ? Le garçon n'aurait su le dire. Cela le dérangeait, ça le mettait mal à l'aise et particulièrement en rogne mais il ne pouvait nier que cette attention envers lui, si inhabituelle, lui pinçait le coeur.
Mais Dux était Dux et il n'aurait jamais laissé transparaître ses pensées. Alors il pourrissait la vie de Sven, une façon à lui de le remercier. Qui aime bien, châtie bien, non ?
Le garçon ne répondit pas tout de suite, laissant son regard analyser son interlocuteur, le détaillant sans aucune pudeur, le fouillant de ses yeux si déstabilisant alors que dans ses mains, il tenait toujours sa baguette.
Cette dernière semblait avoir des soubresauts continus et dans sa paume, Dux sentait une vive douleur. Cette baguette qui lui ressemblait tant était elle aussi dotée d'une intelligence hors norme. Quand son détenteur semblait furieux et fou de rage, elle devenait destructive, quand il était dans son état normal ou même quand il était heureux, elle réalisait tout les sorts à la perfection sans aucune distinction et quand il était mélancolique et triste, elle devenait ambivalente et particulièrement orageuse.
Dux était tout à la fois, il était l'extrême de l'extrême, aussi dangereux et impulsif, aussi craintif et malheureux, aussi stable et instable que le voulait son humeur. Alors ce feu qui avait enflammé sa flamme était simplement ce mélange de colère, de tristesse, de solitude et d'incompréhensible qui le tenaillait en ce moment même.
Mais le professeur Waltham ne pouvait comprendre. Alors le garçon tut ses pensées qui obscuraient son esprit et, doucement, ses lèvres fines se detachèrent, se mouvant avec une sensibilité étrange et il parla d'une voix froide et tranchante :
"Je me moque bien de ce que peuvent penser tout ces simples d'esprits. Qu'ils parlent sur moi n'est plus une nouveauté, cela me distrait et il est amusant de voir et d'entendre tout ces crétins agglutinés pour parler de choses et d'autres qu'ils ne peuvent comprendre ni saisir la nuance."
Il ne le remerciait pas, au contraire, il insultait ses élèves tout en sachant qu'ils étaient chers à ses yeux. Mais Dux n'était pas celui qui remerciait, qui compatissait et qui aimait. Il était cette personne hautaine, puissante et désagréable qui écrasait de son pied ce qui ne lui plaisait guère et clamait sa supériorité.
"Des préoccupations vous dites ?" et dans ses mots, un rire sans humour se faisait doucement entendre.
Il posa alors un coude dans la paume de l'autre main pour pouvoir soutenir le bras qui tenait toujours la baguette et, de ses doigts agiles, il fit tournoyer sa baguette avec désinvolture mêlée de prestance ; la baguette se laissa faire, calme. Dux baissa les yeux sur ce mouvement, déliant son regard à celui de son professeur et un sourire en coin, légèrement cynique et moqueur où émanait une certaine tristesse se peigna sur son visage.
"Oh Sven, commença-t-il comme à son habitude sans jamais marquer une forme de respect, si tu savais peut être que tu aurais pitié pour moi. L'idée ne me plaît guère et je m'imagine mal pleurnicher dans tes bras." et sa baguette tournait subitement plus vite.
Il releva la tête.
"Disons que ma vie est un tel chaos que cette idée d'être un pauvre enfant malheureux racontant une histoire tragique et dramatique me donne la nausée. Pourquoi me confierais-je à toi, plus qu'à un autre ?"
Oh oui. Il mourait d'envie de parler. De se confier. Mais qui serait-il, s'il le disait ? Lui, le garçon au dessus des autres qui n'hésite jamais. Pour qui passerait-il s'il venait geindre et se plaindre au premier professeur venu ? Évidemment qu'il se fichait de l'impression des autres. Non. C'était pire que ça. C'était l'image qu'il se faisait de lui, celle si forte et inébranlable. Alors il posait cette question avec l'espoir qu'il réponde de manière intelligente qui lui donnerait le droit et la justification de lui parler. Car oui. En vérité, Dux avait peur. Il était terrifié.
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