Régulièrement, Kalev se questionnait à propos de la raison pour laquelle il continuait à se rendre en cours de divination. L'adolescent n'était pas toujours ce qu'il y a de plus honnête avec lui-même, mais à ce sujet-là, il n'avait aucun mal à admettre que, depuis sa troisième, il n'avait obtenu qu'un très petit nombre de bonnes notes dans la matière.
Dans ces moments de grandes réflexions, souvent, un camarade de Poufsouffle sortait une bonne blague, et Kalev se souvenait du pourquoi il conservait cette option : il avait des amis chouettes avec lesquels rire ; ceci même si le but d'un cours n'était pas d'entamer l'écriture d'un recueil de plaisanteries sorcières de très mauvais goût. Kalev avait mauvais goût en tout, de toute façon.

Le cours s'acheva dans le bonne humeur, bien que Kalev fut incapable de distinguer quoi que ce soit dans la vapeur des théières.
Un parchemin en forme d'avion en papier lui cogna la tempe pour lui rappeler que le service qu'il devait au professeur Emeradld commençait à traîner, mais le blond préféra garder ce mauvais moment pour plus tard. Là, il avait juste envie de trouver un bon coin pour faire une sieste.

Le Poufsouffle descendit lentement les escaliers magiques, plus par flegme que par réelle peur de se prendre les pieds dans un tapis, puis ayant atteint le hall, hésita un long moment entre rejoindre son lit, dans la salle commune, pour piquer un somme avec son adorable furet, et aller passer le bonjour à quelques portraits du couloir aux tableau.
Kalev avait boudé une de ses occupations favorites, qui était de questionner les oeuvres picturales du château sur leur conception et leur vie de sorcier, depuis qu'il était entré en septième année. Les devoirs étaient plus nombreux, et les entraînements de Quidditch plus intenses, aussi avaient-il dû sacrifier certaines activités pour pouvoir continuer à réaliser ses trois siestes quotidiennes.
Il choisit finalement de concilier deux faits, et d'aller dormir dans le couloir des tableaux.

Cette perspective n'enchantant pas beaucoup ses amis, Kalev se rendit seul en sifflotant dans le lieu aux multiples peintures qu'il connaissait bien maintenant.
Sans se douter un seul instant de la fillette qui l'observait, il agit comme à son habitude, saluant un ou deux visages familiers, puis s'étendant par terre.
Littéralement.

Kalev ferma alors les yeux et écouta les discussions des portraits.

(La forme étrange du RP est justifié par le DPF)

Nous avions l'habitude de déranger et d'être dérangé durant nos siestes ; nous pouvions dormir n'importe où, aussi gênions-nous parfois le passage. On avait souvent trébuché sur nos pieds ou sur un bras perdu, on avait parfois froissé nos vêtements, et on était parfois juste passé à côté de nous sans rien dire.
En revanche, nous devions l'avouer : on était rarement tombé sur notre estomac avec une telle soudaineté et une telle violence.
Nous avons ouvert les yeux, déboussolés, intrigués par cette masse sur notre ventre et par les protestations outrés des tableaux qui avaient cessé de converser, aussi surpris que nous par cette situation.
Un regard d'ensemble de notre part sur la scène nous permis de comprendre qu'une petite personne avait eu l'idée de tomber sur nous. Comme ça, sans prévenir.

Nous nous sommes lentement redressés et avons repoussé la maladroite avec douceur, néanmoins déconcertés par le ton étrange de la jeune fille venue nous tirer du sommeil ; était-elle désolée, inquiète, furieuse, haineuse ? Il nous fut difficile de nous décider, et nous avons choisi de comprendre une certaine difficulté sociale chez cette élève, comme chez beaucoup d'autres.

- Il n'y a pas de mal. Nous sommes justes un peu surpris. Nous dormions paisiblement et le réveil est un peu rude mais nous allons bien.

Nous avons tenté d'adresser un sourire qui se voulait rassurant. Nous n'étions pas vraiment de ces élèves pratiquement adultes qui se plaisaient à terroriser les plus jeunes pour de stupides raisons. Nous voulions au contraire qu'ils apprécient leurs années à Poudlard autant que nous même les avions appréciées, et les apprécions encore.

Nous avons remarqué un carnet et un crayon à côté de l'élève, mais nous avons préféré ne rien dire, et simplement tirer pour conclusion qu'elle ne nous avait pas vu, trop absorbée dans ses notes. C'étaient là des choses qui arrivaient.

- Qu'est-ce que tu écrivais de si intéressant pour ne pas voir les gens qui dorment ? Nous sommes un peu curieux, mais nous comprenons si tu préfères garder ça secret.

Nous avons retenu un bâillement, puis frotté nos yeux. Nous avions retiré nos fidèles lentilles moldues avant de nous coucher sur le sol du château, aussi nous ne voyions pas très bien, mais cela n'était finalement pas très important. Nous avions l'habitude de nous lever dans la précipitation, le matin, et de passer la journée sans correction pour notre vue désastreuse ; même si, pour le coup, nous étions incapables de distinguer clairement le visage de la jeune fille, ainsi que l'accessoire étrange accroché au derrière de son uniforme. Nous songions, sans réel préjugé, qu'elle était un peu étrange, cette élève.