Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Five O'Clock... ~ [Caesius]

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S.A.U.M.O.N
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L'Érudit
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Jeu 18 Juil - 10:55
La grande pendule du bureau de l'Érudit affichait quatre heures cinquante quatre, très exactement. L'occupant des lieux la fixait du regard depuis longtemps déjà, la trotteuse semblant prendre un rythme ralenti juste pour lui.

C'est que le pauvre savant tournait en rond, ce jour-là. Aucune recherche digne de son intérêt, personne ne venait discuter, il n'avait exceptionnellement pas l'envie de lire... Quelle crise ! Depuis que la sirène du tableau de la salle de bain des préfèts l'avait éjecté pour voyeurisme -alors qu'il était là POUR LA SCIENCE, oui Madame, parfaitement !-, l'Érudit avait un peu de mal à s'en remettre. Si quand il trouvait une nouvelle piste sur l'Amour on lui mettait des bâtons dans les roues, où allait le monde, n'est-ce pas ?

Alors il était rentré dans son tableau personnel, et se morfondait en attendant la fin des cours, que peut-être quelqu'un vienne lui parler, lui offrir quelque chose de nouveau à étudier... Il était assis dans son fauteuil, les pieds sur l'assise, entourant ses jambes de ses bras alors que son menton était posé sur ses genoux. Encore quatre minutes... Merlin que c'était long. Et encore, il n'était pas certain que quelqu'un vienne !

Alors que cinq heures allaient sonner à la pendule, l'Érudit eut une idée. Pourquoi attendre que des élèves arrivent pour lui parler, alors que les enseignants avaient des moments libres, et que cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas rendu visite à certains d'entre eux ? Son visage s'illuminant brusquement, il se leva, et partit à travers les tableaux jusqu'à la salle des professeurs, où de multiples toiles étaient accrochées pour lui permettre de voir les différents panneaux d'affichage. Ah, voilà, les horaires ! Qui était libre, là, maintenant ?

Bradbury, non, il était en cours, sûrement avec des Gryffondors en plus, le malheureux. Mademoiselle Mantis ne l'inspirait pas plus que ça, malgré qu'elle soit disponible... Mademoiselle Euphrasie était sans doute occupée avec des petits malades, autant la laisser tranquille. Hm. AH ! Le professeur Carthaigh ! Voilà quelqu'un qui saurait apprécier une bonne conversation !

Pris dans son enthousiasme, le personnage de tableau ne songea pas à regarder par la fenêtre avant de se diriger au fil des toiles vers les appartements du directeur de Serdaigle. S'il l'avait fait, il aurait peut-être constaté un léger dérèglement de sa farfelue d'horloge interne : dehors, la nuit était d'un noir d'encre.

~

Le professeur d'Histoire de la Magie se glissa d'abord dans le paysage écossais du bureau de Caesius, et scruta l'endroit. On aurait presque dit le fond de sa toile personnelle, avec tous les livres... C'était, selon lui, d'une beauté à couper le souffle, mais il n'était sans doute pas très objectif. Néanmoins, au milieu du fatras de grimoires, pas de professeur Carthaigh. Déçu, il s'apprêtait à rebrousser chemin, quand il se rappela qu'il était le seul dont les quartiers ne comportaient qu'une seule pièce. Les autres avaient besoin de bien plus pour vivre qu'un tas de désordre, aussi fascinant que soit le désordre en question.

Il disparut une fois de plus, pour réapparaître à côté d'une banane géante. Oh misère, une nature morte. L'Érudit détestait les natures mortes, car son personnage s'adaptait à la taille des cadres pour y apparaître en entier ; or, ce type d'art est bien souvent uniquement composées de fruits plus ou moins frais, qui prennent la majorité de la place dans leurs toiles. Aussi... Il se retrouvait régulièrement tout petit à côté de nourriture gigantesque, et se sentait particulièrement ridicule. De plus, la peinture ici présente était un petit format, rien ne s'arrangeait ! Il grimpa sur la banane pour s'y asseoir, espérant que son costume flamboyant serait visible sur le jaune passé du fruit.

Scrutant la pièce, il s'étonna de la noirceur ambiante. Y avait-il un orage dehors ? Il ne voyait pas signe de son collègue, mais contrairement au point de vue complet qu'il avait eu du bureau, il n'apercevait qu'une partie de la salle. Aussi, il prit une grande inspiration, et tenta d'appeler. Tant qu'à faire d'être venu jusqu'ici, il devait bien essayer.

"Professeur Carthaigh ?... Caesius, êtes-vous là ?"

Sa voix tenait à vrai dire du bourdonnement, car son environnement l'avait réduit en taille. Au lieu de sa belle voix grave, c'était donc un son suraigü qui résonnait dans les appartements jusque là silencieux, comme s'il avait respiré de l'hélium. Assis sur sa banane, l'Érudit offrait un étrange spectacle en agitant les bras pour attirer l'attention.
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Caesius Carthaigh
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Ven 19 Juil - 22:02
Il avait ses nuits agitées par un ressac amer.
Son sommeil n'était plus agréable depuis longtemps, maintenant – sauf les quelques fois où son corps était si épuisé qu'il coulait sa conscience sous ses couvertures. Comme pour l'enquiquiner, la pénombre ne lui apportait pas les rêves et il mettait un temps considérable à s'endormir. Il pouvait entendre, certaines nuits, les oiseaux piailler à l'aube là où il n'avait pas encore clos ses paupières.
C'était à l'aube qu'il devait arroser des plantes.

Ces insomnies ne le hantaient pas chaque nuit – il avait juste un peu de mal à fermer l’œil. Ça arrivait souvent, ces genres de choses, quand on arrivait plus à occuper son esprit.
Ça tournait dans la tête et cognait contre les parois.
Cette désagréable sensation lui prenait la gorge à chaque fois qu'il se retrouvait dans un endroit trop seul, trop silencieux ou trop vide ; comme son lit. Il lisait, souvent, puis chasser ces bêtes de sa tête. Sur sa table de nuit, du côté droit de son lit, il y avait toujours deux ou trois ouvrages qu'il aimait appeler des ouvrages nocturnes.
Ce soir là, il s'était arrêté à la page quatre-cent quatre-vingt dix-huit. Il avait éteint sa baguette dans un soupir, et, relaxé, s'était enfoncé sous ses couvertures.

Il aurait dû bien dormir, l'âme emplie de page et le nez taquiné de l'encre des lignes lues.
C'était comme si un liquide poisseux s'était collé à son dos pour lui ruiner sa nuit. Il avait chaud – ça lui brûlait les pommettes. Il était en sueur – même ses paupières semblaient collées. Il était tiraillé, partout – quelque part, ailleurs, ses jambes devaient être tombées.
Quand il se réveillerait, il aurait le cœur qui écraserait ses côtes et son soufflé haché contre ses dents. Sa mâchoire essaierait de lui broyer la langue – elle saignerait peut-être un peu, il aurait mal à la bouche. Il mettrait plusieurs longues secondes à respirer sans chercher à happer l'air. Une serviette posée plus loin lui servirait à s'essuyer le front. Il prendrait un verre d'eau, l'eau serait trop froide. Il se recoucherait.

Il ne se rappellerait plus de quoi il rêvait.
Ceux-là – les mauvais, la vermine – il ne s'en rappelait jamais.
C'était peut-être pour ça qu'il avait la bouche sourire, tous les matins ; comme s'il se persuadait que tout s'était bien passé.
Maintenant, il dormait à nouveau. Enfin, ça, c'était sans compter sur une intervention qu'il aurait juré être une manigance de Meme.

Pourtant – après son cauchemar – il se sentait si bien. Presque léger, au milieu de ces draps blanc. Un de ses bras pendait mollement, comme mort, par dessus le matelas. Une de ses jambes, mi-acrobate, mi-ninja, formait un angle dont la possibilité restait à prouver.
Ses sueurs froides comme brûlantes s'en était allées – son souffle était lent et paisible. Il avait le côté droit de sa joue écrasé contre le coussin à rayures bleu marine.
Puis un bourdonnement insupportable lui harcela les tympans.

Il avait d'abord cru à un insecte – une mouche, peut-être, un doxy, moins sûr. Agacé comme fainéant, il avait agité vaguement son bras dans l'espoir de la chasser. Puis, éreinté, son épuisement avait pris le dessus et il avait ouvert un œil et s'était redressé.
Il s'apprêtait à se lever pour ouvrir la fenêtre et faire sortir l'insecte, lorsqu'en fasse de lui, il aperçut un de ses collègues lui faisant de grands signes.

Pendant un instant, il crut à une hallucination excentrique.
C'était avant de se rendre compte que c'était bien la réalité – et qu'il était dans appareil relativement simple.

« Professeur ! »

Bafouillant, le rouge de ses joues perçant la nuit noire comme un feu dans la cheminée, Caesius ramena vite ses draps sur lui pour cacher son simple sous-vêtement. La fatigue lui assommait les yeux, et il avait du mal à discerner si c'était une blague d'un élève, ou bien si son ancien professeur et maintenant collègue était bien là.
Il cligna plusieurs fois des yeux. Ses joues pimentines brillèrent.

« Tout va bien ? »

C'était relativement inquiétant de l'entendre bourdonner ainsi – il avait du mal à percevoir ses mots. Il avait chaud – trop chaud. Il ne trouvait plus ses mots dans sa gorge.

« Pro- Professeur. Je peux – je peux vous aider ? »

Une main maladroite rabattit encore un peu de tissus sur ses jambes – il n'était vraiment pas présentable. Mais il n'était même pas sûr que son ancien professeur l'ait noté.
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Sam 20 Juil - 20:09
Aaah ! Enfin il l'avait trouvé ! L'Érudit se lança dans un babillage joyeux, et ce fut comme si un moustique avait une crise de folie dans la pièce.

« Ah, professeur Carthaigh ! Je désespérais de vous rencontrer aujourd'hui, vraiment ! J'ai cherché dans la salle des professeurs, dans votre bureau, personne ! Pourtant, à cette heure-ci, j'osais espérer que vous n'étiez pas sorti, le souper va bientôt être servi, il me semble. A moins que l'horaire n'ait changé ? Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas vraiment intéressé aux heures des repas, je dois bien l'avouer...  Quoi qu'il en soit, je suis bien heureux de vous trouv... »

C'est alors que le savant enthousiaste posa un premier vrai regard sur son collègue. Oh. Le pauvre enfant avait l'air souffrant. Il en aurait pourtant entendu parler, s'il s'était fait porter pâle pour la journée... De plus en plus curieux. Il ne remarqua même pas que Caesius était à moitié nu tant son visage lui semblait fatigué. Comme un grand-père inquiet, l'Érudit scruta le visage du jeune homme.

« Je me porte pour ma part à merveille, mais vous-même ne me semblez pas au mieux de votre forme, mon ami. Que se passe-t-il donc ?  Êtes-vous donc malade ? »

Certes, pour jouer le papy gâteau, la voix qu'un moldu aurait sans doute comparée à celle d'un personnage de dessin animé... Ce n'était pas le plus convainquant. Mais il était vraiment inquiet. Ce fut ce qui l'amena à ouvrir la bouche une fois de trop.

« Peut-être pourrais-je aller quérir... »

Il resta un instant la bouche ouverte, suspendu au milieu de sa phrase, tandis qu'une alerte rouge sifflait dans son esprit. Mauvais, très mauvais sujet que de proposer une intervention de Mademoiselle Euphrasie. C'est que l'Érudit était au courant du geste malheureux de Caesius et Absynthe, et qu'il avait un mal fou à éviter le sujet. Cependant, pour une raison qui lui échappait encore, ses collègues de l'époque lui avaient formellement interdit de poser des questions et, allez savoir pourquoi, cette injonction lui était restée, contrairement à des milliers de remarques sur son tact qui étaient, elles, passées à la trappe. Il feignit une quinte de toux, comme à chaque fois qu'il se rendait compte qu'il était en train de sauter à pieds joints sur une pente glissante. Oh, ce n'était pas souvent : habituellement, il ne s'en rendait pas compte.

« Je, euh, oui.»

...Très convainquant, n'est-il pas ? Le savant s'assit en tailleur sur sa banane, et soupira un grand coup. Il avait évité une ruine totale de la discussion qui -selon lui- s'annonçait prometteuse. Quelqu'un aurait dû lui peindre une médaille, vraiment. Faisant semblant de rien, il annonça la raison de sa visite, qui lui avait d'ailleurs été demandée :

« A vrai dire, je suis là par plaisir de votre conversation, qui m'a manqué dernièrement. Le temps me semble long dans mon tableau, à attendre que sonne la fin des cours pour que, parfois, des élèves viennent me tenir compagnie... J'ai consulté votre horaire dans le local des maîtres pour vérifier que vous étiez disponible, et me voici, si toutefois vous n'êtes pas trop occupé que pour supporter un peu de compagnie. »

Le personnage eut un sourire candide, presque attendrissant, l'air de dire :  « Gardez-moi, je me sens seul » à la manière d'un gentil toutou un peu envahissant. Et la vérité n'était pas loin : tout pris dans un tableau, tout obsessionnel qu'il soit, la solitude était le véritable mal de l'Érudit.
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Mar 23 Juil - 22:34
Son professeur lui parlait comme s'il avait avalé un philtre de pipelette – l'espace d'un instant, il se demanda si le professeur Mantis ne lui avait pas jeté de la potion au visage, excédée. Si la scène se forma rapidement dans son esprit encore nébuleux des rêves, il secoua rapidement sa tête et le bout de son nez – un tableau ne pouvait être victime d'un philtre quelconque.
L'Érudit était vraiment comme ça naturellement.

Dans le crâne de Caesius, il n'y avait qu'un bourdonnement lointain et une mousse duveteuse dans ses oreille – il ratait un mot sur trois, forcé de froncer les sourcils et de cligner bêtement des yeux pour comprendre les sens des ses tirades. Il avait comme de la pommade sur ses yeux, quoiqu'un peu sèche – ses coins étaient meurtris par les sommeil, brûlants et désagréables. Il ferma fort les yeux, puis se pinça l'arrête du nez avant de les rouvrir.
Il ne voyait pas mieux – peut-être fallait-il allumer une bougie, ou sa baguette. L'idée le frappa que s'il faisait ça, il ne réussirait pas à se rendormir.
Son esprit marqua un pause – c'était stupide. L'Érudit ne le laisserait pas se rendormir.

Caesius retint un soupir qui soulevait ses poumons – ce n'était pas grave. C'était son professeur – son collègue, maintenant. Il pouvait bien lui tenir compagnie le temps d'une discussion. Après tout, il ne se levait que une heure et demi à l'avance.
L'aube ne pointait pas encore son nez. Il avait toujours aimer discuter avec le tableau ; probablement davantage lorsqu'il était étudiant.

Il entendit plus sa remarque que son œil minuscule le scruter ; Caesius se raidit. Il eut la désagréable impression que ce n'était pas la première fois de la nuit qu'il sentait ce malaise ; il eut, l'espace d'un instant, la nausée.
Il y eut un silence pendant lequel l'Erudit se rattrapa maladroitement ; Caesius fut touché. L'Érudit n'était pas de ceux qui se rattrapaient souvent. Il releva vers lui un œil froussard, mais clairsemé de gratitude.

Caesius n'allait plus à l'infirmerie depuis longtemps.
L'idée même de s'y rendre, d'y poser le pied, d'en sentir l'air – cette nausée – d'en voir les couleurs – son œil tourne – d'y voir son visage et d'y voir leur visage – il allait vomir. Il ne pouvait pas.
Le bout de ses phalange tremblaient. Il se gratta la nuque en regardant à gauche.
Il se grattait souvent la nuque en regardant à gauche, ou à droite.

Il toussa un peu, bien plus alerte – il écoutait son professeur. Il releva l'oeil bleu vers lui, et il lui semblait que le tableau se sentait très seul.
Cette sensation lui était familière ; il ne pouvait le laisser. Quand bien même même lui, Caesius, se rendait compte que les élans passionnés de son professeur avaient lieu n'importe quand, et pour une durée presque éternelle – ou presque – il ne pouvait le laisser ainsi. Même s'il ne voyait pas sa moue suppliante, sa voix le touchait.
Il était presque trop facile de toucher Caesius.

Il se racla une nouvelle fois la gorge, maladroit, se replaça dans son lit. Il rabattit encore un peu ses draps sur ses cuisse, et s'appuya contre la tête de lit. Il avait terriblement envie de laisser son crâne s'appuyer contre le mur, mais il se dit que même à cette heure là de la nuit, ça restait très malpoli.
Il lutta encore un peu pour garder les yeux ouverts.

« Je suis erm – très touché que nos conversations vous manquent, professeur. »

C'était sincère.
Il se retint de bailler – sa bouche se déforma un peu, plus forte que sa volonté.

« Alors, donc, dites-moi, professeur. Est-ce que – euh -, avez-vous avancé dans vos recherches ? La rentrée vous plaît ? »

Il savait qu'il n'avait pas parlé beaucoup – quelque mots qu'il avait eu du mal à prononcer avec sa bouche anesthésiée. Mais il savait tout autant que cela suffisait pour son professeur, et qu'il avait l'incroyable faculté de rebondir sur n'importe qu'elle phrase.
La magie de la passion – il sourit.
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Jeu 25 Juil - 21:13
Le professeur Cathaigh n'avait vraiment pas l'air bien, c'était d'une grande étrangeté. Mais après tout, s'il avait envie de discuter, qui était l'Érudit pour le contrarier, n'est-ce pas ?

« Alors, donc, dites-moi, professeur. Est-ce que – euh -, avez-vous avancé dans vos recherches ? La rentrée vous plaît ? »

Le savant eut un sourire ravi qui n'était pas sans rappeler la banane sur laquelle il était assis.

« J'ai effectivement fait quelques progrès dans mes recherches, je n'en suis pas peu fier ! Si vous saviez depuis combien de temps j'attends une piste qui tienne la route. Figurez-vous qu'il serait apparemment possible de reproduire artificiellement les effets de l'Amour à l'aide d'un violon moldu, n'est-ce pas fabuleux ? Il suffit de sortir un violon et subitement la situation devient émotionnellement chargée, c'est absolument étonnant. »

Il était d'un enthousiasme débordant. Cette récente découverte l'occupait depuis quelques temps. Il avait volé un violon à un musicien d'un autre tableau et régalait tout l'étage de mélodies stidentes et autres fausses notes, au point que les créatures prenaient leurs jambes à leur cou en entendant le premier grincement de l'archet. Quand l'Érudit jouait, Poudlard tremblait dans ses fondations.

« J'ai récemment eu l'aide de Mademoiselle Hiddles -une petite Gryffondor si vous situez- à ce sujet. Elle a accepté de m'aider dans mes recherches, et m'a fait un compte-rendu détaillé de ses sensations pendant l'expérience dont je vous parle. C'était l'une des avancées les plus fascinantes que j'aie jamais connu. J'y ai appris que l'Amour est violent, ce dont je me doutais, mais qu'il a également une vertu paralysante. C'est un élément totalement nouveau, rendez-vous compte ! »

Dans sa joie, il agitait les bras en tous sens. C'était vraiment très important pour lui, il sentait qu'il touchait au but. S'il avait su, le pauvre, que ses théories étaient de plus en plus capilotractées au fil des années...

« En plus de ce moment extraordinaire, Mademoiselle Hiddles a offert de m'aider plus encore, puisque nous n'étions pas sûrs que l'Amour reproduit par le violon était fidèle à l'Amour naturel... Elle a accepté de chercher l'Amour où je ne le peux pas, et de me faire part de ses découvertes. Depuis le temps que j'attends pareille opportunité ! »

Il s'interrompit un instant, se calmant un peu.

« Enfin, il est à espérer que cela ne lui pose pas de problème avec ses études, je m'en voudrais. Mais c'est un sujet si passionnant que je comprendrais qu'elle se laisse emporter... Il va falloir que je la surveille de près. »

Après ce développement inouï sur une simple question, il n'en avait pourtant pas oublié la seconde, à laquelle il s'empressa de donner suite, à présent qu'il avait exposé le plus gros de ses préoccupations du moment.

« Cela mis à part... La rentrée est comme d'habitude, vraiment. J'ai encore un peu de mal avec certains étudiants, mais je remercie Merlin pour la proposition de Mademoiselle Hoot d'être mon assistante. Ce n'est vraiment pas simple de tenir une classe quand on a pas de corps, vous savez. »

Il eut un pauvre sourire, en pensant à tous ces chahuteurs. Cela ne l'énervait pas, pas vraiment, mais il était triste devant un refus si marqué de la Connaissance. Quel gaspillage de jeunes esprits que ne pas vouloir apprendre ! De fil en aiguille, il en vint à un autre évènement récent.

« J'ai récemment discuté avec le nouveau professeur de balai, Mademoiselle Morensey. Elle a beaucoup changé depuis ses années ici, qu'en pensez-vous ? Je l'ai trouvé très attentionnée de passer me voir, et sa conversation est bien plus cultivée qu'auparavant, l'âge adulte lui a fait le plus grand bien ! »

Bon, ils avaient fait un magistral dialogue de sourds, chacun parlant pour le plaisir de s'entendre, mais l'Érudit ne s'en était même pas rendu compte, tout à son plaisir d'avoir quelqu'un qui semblait l'écouter. Un peu comme là, où il ne voyait même pas que Caesius piquait du nez.

« Et vous-mêmes, votre rentrée, Professeur Carthaigh? »

Malgré sa propension à parler tout seul, sa question était très intéressée. Il aimait bien son collègue, après tout, et puis... Peut-être avait-il des ragots pour lui ?
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Lun 29 Juil - 23:54
Cela relevait du miracle qu'il soit resté conscient – pourtant, il n'avait pas l'habitude d'avoir du mal à tenir ses paupières écartées.
C'était peut-être à cause de l'Érudit – pas vraiment à cause de lui, il était toujours très passionnant, même lorsqu'il partait dans ses envolées exceptionnellement exceptionnelles.
C'était sa voix. La voix de l'Érudit n'était pas agressive ; elle était très douce. Suave, presque, avec quelques pincées qui montaient taquiner les aigus. Même brûlant de passion, sa voix restait un murmure pour le tympan, jamais cassée, jamais éraillée, juste bien – la voix d'un orateur, même gonflée à l’hélium.
Caesius y était très sensible, et ces cils aussi – probablement masochiste. Ils semblaient mettre toute leur maigre force à peser vers le bas, pour fermer ses yeux.
Il secoua brutalement sa tête – il ne devait pas s'endormir, c'était d'une impolitesse monstre. Même si le bourdonnement de son collègue, régulier, avait l'air d'une berceuse ; l'ouïe de Caesius avait des préférences discutables.

S'il maintenant son œil à découvert, son esprit lui, s'enfuyait – mais il écoutait le flot de l'Érudit. C'était même lui qui le faisait partir, loin.
Il l'avait toujours fasciné ; ce professeur étrange, ce tableau détonnant, avec ses cheveux en bataille et sa folie pour l'amour. Ah, quelque part, il avait du mal à comprendre son obsession – pour lui, c'était très simple et très compliqué à la fois. C'était l'imprévisible – mais peut-être que cette réponse ne lui suffisait pas, qu'il avait besoin de planter ses ongles au fin fond du sentiment pour en disséquer l'essence même. C'était peut-être plus facile pour la colère – tellement plus prévisible.
C'était peut-être ça, qui lui faisait son charme et son mystère ; comme une tempête, comme un séisme.

Il se rappelait quand il tremblait pour ça – ce vu un vagabondage amer à cet instant. C'était ancien, vieux, poussiéreux – presque fossilisé, renié, avalé. S'il faut, il se trompait – il s'était trompé à cette période – et ce n'était pas vraiment de l'amour. L'attirance à bien des faces, bien des profondeurs, des reliefs et des angles – elle était très belle.
Elle avait les cheveux blonds, ça lui plaisait beaucoup.

Il n'avait plus le droit – il fronça les sourcils comme pour se réveiller. Caesius n'était pas du genre à se claquer la joue ; pourtant, quelques fois, ça lui aurait fait du bien. Il releva son œil pour son professeur et, étrangement, fut très inquiet pour Zabeth – mais qu'est-ce qu'il avait bien pu lui demander ?

Il ouvra la bouche pour poser la question, comme curieux malgré son assoupissement visible – il la referma. Ce n'était pas poli d'interrompre l'Érudit dans ses élans et, peut-être qu'il n'entendrait même pas. Il avait du mal à trouver sa voix dans sa gorge.

Il sourit – le coin de sa bouche se tordit dans une mince expression d'amusement. L'Érudit était tellement englouti dans ses recherches, que Caesius lui même pouvait sentir qu'il s'en éloignait terriblement. L'anecdote sur le violon étira son sourire, mais après tout, ce n'était peut-être pas si faux. Certains étaient amoureux d'autre chose que des hommes – un métier, une passion.
Était-ce là le véritable amour de l'Érudit, sa passion ?

Son collègue arriva même à lui arracher un léger rire -

« Ce n'est vraiment pas simple de tenir une classe quand on a pas de corps, vous savez. »

Lui-même n'y arrivait pas alors qu'il avait un corps – décidément, il était d'humeur plus gaie le matin, très tôt le matin. Peut-être parce qu'il n'avait pas encore sa tête bien réveillée et sa pierre au fond du ventre.

Mais c'était qu'il parlait l'Érudit, beaucoup, pendant que lui il pensait, beaucoup. Il évoqua Artémis, qui était une collègue qu'il voyait peu – il n'avait pas encore eu l'occasion de lui parler. Peut-être qu'il devrait le faire, mais c'était qu'il ne voulait pas la déranger. En réalité, il ne voulait jamais déranger personne – peut-être que l'Érudit se forçait à lui faire la conversation.

Il s'aperçut soudain qu'il y avait un grand silence. Il mit un certain temps à comprendre que c'était à lui parler maintenant – il sursauta un peu, tiré de ses rêveries.
Il se racla la gorge.

« Eh bien. »

Ça, c'était du dialogue Caesius – du dialogue matinal. Il leva ses doigts unis pour ses frotter maladroitement la joue – il avait encore le pli du drap.

« Ça ne se passe pas trop mal. »

Il se sentait si pauvre, après tout ce que l'Érudit lui avait raconté – n'avait-il pas une chose intéressante à confier ? Une aventure, une scène qui aurait attiré son œil – il se gratta la tête.
Rien ne lui vient à l'esprit.

« Les élèves sont gentils. »

Il s'éclaircit encore un peu la voix – décidément, c'était pathétique.

« Et – voilà, je crois. Il fait bon. »

Il ne se rendit compte de ses paroles qu'au bout d'un moment de silence – mais quel incapable. Le rose, dans la pénombre, empourpra progressivement ses pommettes pendant qu'il cherchait quelque chose à rajouter – désespérément.

« J'espère qu'il n'y aura pas d'épidémie cette année. »

Il n'y en avait pas eu l'année précédente – décidément, Caesius n'était pas le plus grand des orateurs ; contrairement au savant tableau.
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Mer 31 Juil - 15:33
Maintenant que c'était au tour du professeur Carthaigh de parler, l'Érudit le regardait intensément, et son petit coeur de tableau se serrait. Il n'avait vraiment pas l'air bien, comme s'il allait tomber dans les pommes d'une minute à l'autre. Mais que faire sans évoquer LE sujet, l'horrible sujet auquel il ne devait même pas penser sous peine de faire encore une gaffe peu discrète suivie d'acrobaties oratoires pour la rattraper ? Il se sentait un peu coincé, au propre comme au figuré. Après tout, il ne pouvait pas vraiment aider Caesius s'il en avait eu besoin.

Alors il s'appliqua à l'écouter, à lui répondre comme si de rien n'était, parce qu'il ne savait pas comment agir d'autre. Au moins, ça ne se passait pas trop mal en classe pour son collègue, c'était déjà ça.

"Oh, je n'ai jamais dit qu'ils n'étaient pas gentils. Certains d'entre eux sont charmants, Monsieur MacAllister, Monsieur Stanford -de votre maison, je crois ?- ou Mademoiselle Teriocha, par exemple, ils ne manquent jamais de poser des questions, c'est un vrai plaisir de sentir que la matière les intéresse et qu'ils souhaitent en savoir plus. J'ai toujours beaucoup de mal à me limiter à un seul sujet durant mes cours, ces petites entrevues me permettent d'expliciter ce que je n'ai pas le temps de développer en une heure, c'est très agréable. Savez-vous que j'ai même fait quelques progrès avec Mademoiselle Whitecrystal, à ce propos ?"

Il était de notoriété publique dans Poudlard que ce n'était pas l'amour fou entre l'Érudit et Johanna, loin de là. S'il n'était pas aussi gentil et naïf, il aurait depuis longtemps appris à la haïr à sa juste valeur, entre son comportement et ses remarques déplacées. Mais voilà, l'optimisme de l'Érudit était sans limites, et il continuait d'espérer qu'un jour la jeune fille s'intéresse un peu plus aux études, qu'elle se calme, qu'elle accepte de discuter. Selon lui, il y était presque, selon le reste du monde, il se battait contre un moulin ; question de point de vue.

"Je lui ai récemment donné une retenue -déjà, me direz-vous, mais je l'ai surprise en train de faire un duel sauvage avec Mademoiselle Vanderbilt dans le couloir des tableaux. S'il y a bien un endroit qui n'est pas discret, c'est celui-là, j'ai nombre de connaissances qui me rapportent ce qui s'y passe, et... Enfin. Tout ça pour dire que j'ai vraiment l'intuition que nous évoluons vers plus de respect mutuel."

Le savant eut un sourire candide. Il avait toujours l'impression que tout évoluait vers le meilleur des mondes, il avait au moins ça pour lui. Forcément, coincée avec lui sans camarades pour la soutenir et noyer le poisson, la jeune fille se tenait à carreau. Il déchanterait probablement au cours suivant, comme toujours.

Méthodiquement, il continua de passer en revue la maigre contribution de Caesius à la conversation. Ce n'était pas dérangeant de parler à quelqu'un qui répondait peu, puisqu'il savait qu'il était écouté. Et puis, vu l'état inquiétant de son collègue, ce n'était pas étonnant qu'il ne soit pas aussi loquace que lui, même si, à la réflexion, peu de gens l'étaient au final. Il faisait bon. On risquait des épidémies. Le second sujet lui évoquait les réserves de pimentine de Mademoiselle Euphrasie qui avaient presque disparu en une semaine l'année passée quand les grands froids étaient arrivés. Il ouvrit la bouche. Et puis la referma. Oh Merlin, qu'il était fier de lui ! Continue comme ça, vieux tableau, tu progresses.

Que dire d'autre ? Tant qu'il ne neigerait pas, les étudiants n'iraient probablement pas jouer dans la neige sans écharpes, et tout irait bien. L'Érudit se demandait ce que ça faisait, d'ailleurs, de jouer dans la neige. Il ne se rappelait pas de l'avoir jamais fait... Il faudrait qu'il demande un tableau sur ce thème, quitte à avoir l'air ridicule, quitte à devoir jouer tout seul, aussi.

"Oui, le temps est clément pour l'instant, nous avons encore eu une belle journée, malgré que j'aie bien l'impression que l'automne arrive à grand pas, vous savez, les feuilles des arbres sont déjà en train de tomber, de ce que j'en ai aperçu, et..."

Et il regarda par la fenêtre, qu'il aperçevait tout juste depuis son tableau. Et ce fut l'illumination dans sa tête, au moment précis ou l'aube commençait à poindre dans le lointain. Cinq heures, cinq heures... Mais cinq heures du matin ! La noirceur environnante, l'état comateux du professeur Carthaigh, le fait que personne ne vienne discuter, la tenue étrange de son interlocuteur -maintenant qu'il y regardait, c'était franchement indécent, voyons ! De son temps, on dormait en chemises de nuit à jabot, c'était beaucoup plus seyant, mais là n'est pas le sujet. L'Érudit resta un instant la bouche ouverte alors que les rouages de son cerveau de vieux farfelu cliquetaient, mettant tous les éléments ensemble pour en arriver à une déplorable conclusion. Il était encore une fois complètement à côté de la plaque, c'était à désespérer. Il bondit sur ses pieds.

"Oh... Mais... Par Merlin... Je suis monstrueusement désolé. Ce n'est pas l'heure de manger, n'est-ce pas ? Je me suis complètement trompé en regardant la pendule, je suis tellement désolé. Je vous ai réveillé, je parie, alors que vous tentiez de vous reposer. Je suis affreusement navré, mon ami, je suis absolument confus...!" Il se leva de sa banane, parlant à toute vitesse, multipliant les excuses. "Je croyais tomber dans l'un de vos moments libres, et pour cause... Oh, j'espère que vous ne m'en voulez pas trop. Je vais vous laisser dormir, je vous en prie, excusez-moi ! Je ne me rends plus très bien compte, je ne dors presque jamais, et il n'y a pas de fenêtre dans mon bureau... Si j'avais su, si j'avais seulement fait un peu attention, j'aurais plutôt été discuter avec Monsieur Teresia, il est insomniaque, toujours calé dans la salle commune de Serdaigle, c'est étrange... Mais je m'égare encore. Jamais je n'aurais sciemment fait preuve d'une telle impolitesse, vous le savez, n'est-ce pas ? Me pardonnerez-vous ?"

Il était sincèrement désolée, et regardait ses pieds comme un enfant pris en faute, se dandinant sur place dans le petit cadre. Pourquoi ça n'arrivait jamais qu'à lui, ce genre d'aventures ? Il voulait bien faire, il tenait Caesius en estime, jamais il n'aurait pensé que sa visite soit si dérangeante ! C'était bien la peine d'avoir fait de gros efforts pour ne pas dire de choses blessantes, si c'était pour arriver à l'un des pires moments possibles. Mais quel idiot !
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Jeu 8 Aoû - 23:21
C'était peut-être ce qui les rapprochait le plus ; cette douceur.
C'était peut-être pour cette raison que Caesius arrivait à nouer des liens avec lui, malgré la stérélité de son âme et l'incapacité de son potentiel social. Quelque part, ils se ressemblaient ; malgré la différence de statut, malgré les peintures et les couleurs, malgré l'huile et la toile, malgré les années et les siècles.
Ils étaient si semblables, tout contre leurs côtes ; ils étaient si doux.

Ils étaient les genre d'homme qui avait toujours le sourire pendu à la lèvre inférieure, presque tremblante. Il était profondément différent ce sourire – passionné pour l'un, timide pour l'autre. Mais pourtant, il était toujours là, présent, ineffaçable. Un sourire tenace, un sourire d'homme qui à la force de l'optimisme et le courage d'un avenir meilleur.
C'étaient les hommes qui croyaient aux autres ; Caesius en avait la certitude. L'Érudit avait toujours été bon avec lui – curieux, mais bon.
Peut-être qu'un jour, il méritait la vérité ; le jour ou là bouche de Caesius ne serait plus un vulgaire morceau de granit.

Quand il l'écoutait parler de ses élèves – qu'il connaissait forcément – il ne pouvait retenir ses lèvres de se courber en demi-lune. Même avec Morphée à la porte de sa conscience, il arrivait à ressentir cette chaleur que diffusait tout autour de lui l'homme au tableau.
C'était comme les lampes à huile, dans son cadre. Elles étaient si tièdes, si chaleureuses. Quand il était plus jeune, il aimait beaucoup détailler ce tableau. Il songea qu'il devrait aller le voir, pour vérifier que rien n'avait changer. Que c'était toujours aussi chaleureux – comme la passion de son habitant.

L'homme qui recherchait l'amour.
Bon sang – il allait vraiment s'endormir à naviguer en dehors de son esprit comme ça.

Mais, il n'eut pas le temps de se réveiller par lui même ; pas le temps de se redresser, de frotter ses yeux de ses phalanges, de se masser la nuque endolorie, ni même de retenir un bâillement.
Il y eut soudain une explosion de voix et de paroles – comme si un essaim de bourdons venait de pénétrer dans la chambre et se cognait contre les grandes vitres du château.

Ah -
Ah – il avait compris.

Il se redressa vivement – étrangement, il n'avait pas prévu ça. L'Érudit avait tendance à avoir la tête lunaire et un manque de délicatesse flagrant. Pourtant, il lui avait appris depuis un moment déjà qu'il pouvait faire attention aux autres – se retenir, instaurer la mesure, patienter.
Il ne pensait pas qu'il s'en rendrait compte. Quelque part, Caesius était franchement désemparé – il aurait préféré qu'il continue à dialoguer jusqu'à ce qu'il soit obligé de se lever.

Il se confondait en excuses, et ça mettait Caesius très mal à l'aise – le pivoine lécha ses joues. Il ne savait pas trop où regarder – il ne savait pas trop ce qu'il entendait non plus, parce qu'il n'était pas sûr de saisir tous les mots de la phrase. Lorsqu'il se mit à parler de Mr. Teresia, Caesius ne suivait plus – sur son visage s'affichait une expression d'incompréhension totale.
A la fenêtre pointait l'aube, paresseuse. Il baissa les yeux.

L'Érudit semblait si consciencieux que ça le rongeait de gêne.

« Mais non, professeur - »

Comme il avait cette fâcheuse habitude de revenir élève quand il avait le pourpre aux pommettes – sa main massa inévitablement sa nuque. Il leva ensuite ses paumes vers lui, le regard assuré.

« Je vous promets que vous ne me dérangez pas professeur. C'est toujours un véritable plaisir de discuter avec vous – c'est promis. Et puis, je ne dormais même pas, vous savez. »

C'était à la demi-teinte de la vérité – il dormait très mal.
D'un geste rapide du bras, il désigna le lit comme s'il allait attester de ton éveil – c'était un peu raté. Il remonta le drap sur ses jambes dénudées.

« Erm. »

Il se massa la nuque.

« En plus, vous savez je vais bientôt me lever pour m'occuper des plantes, alors ce n'est pas grave – ce n'est vraiment pas grave. »

Un silence.

« Et puis j'ai du sommeil en trop. »

C'était un peu comme si il s'enfonçait – un peu. Il ne voulait juste pas que le tableau se sente mal à cause de lui ; il ne voulait être une peine pour personne.

« On peut vraiment – il manqua de bailler – on peut vraiment discuter professeur. Ce que vous voulez. »


Et il promettait – il promettait vraiment qu'il n'allait pas s'endormir.
Pas maintenant qu'il devait quitter le lit dans une dizaine de minute – ah, la soirée paraissait si lointaine.
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Mer 14 Aoû - 17:34
Le professeur Carthaigh semblait étrangement gêné devant les excuses de l'Érudit, qui eut une déroutante sensation de déjà-vu : le même genre d'expression sur le visage d'un Caesius aux traits moins adultes, venu poser une question après un cours d'Histoire de la Magie. L'entendre presque lui présenter des excuses pour le fait que l'Érudit lui en présente... Embarrassé lui-même, il l'avait écouté en se dandinant sur un pied puis sur l'autre, comme un enfant pris en faute, ils étaient mal à l'aise tous les deux à cause de son incapacité à se rendre compte de l'heure, quelque chose en apparence simple. Le poids de son état de créature se faisait sentir, il était déboussolé sur un point qu'un être vivant aurait normalement ressenti, et ça ne lui plaisait pas.

C'était un énième rappel de son manque d'humanité, de son emprisonnement à jamais dans une toile. Enfin... En tout ce temps, il aurait dû s'y faire : au moment où il pensait le plus avoir réussi à contrer sa différence, quelque chose lui rappelait que ce ne serait jamais gagné.

Caesius lui disait que ce n'était pas grave ; au final, il y avait plusieurs facteurs qui faisaient que si, c'était grave. Mais comme tout, ça passerait. Il fallait qu'il exprime qu'il était désolée, encore un peu. Ça aiderait.

« Je suis vraiment navré. Absolument désolé. »

Voilà. Le dire quelques fois de plus, pour être sûr que c'était bien compris, qu'il ne lui en voudrait pas. On ne pouvait pas plaire à tout le monde, mais l'Érudit n'aimait pas déplaire. On n'aime pas perdre le contact avec les gens quand on en a si peu, on n'aime pas se rendre compte qu'on a mal fait alors qu'on a tant essayé que tout se passe bien. Il avait tout bien rattrapé, avait évité ce-dont-il-ne-fallait-pas-parler... Avouez qu'il y a de quoi être déçu, après autant d'efforts.

Quelque part... Il avait envie de continuer à discuter, surtout si c'était de ce qu'il voulait. Parce qu'il avait toujours bien quelque chose à raconter, des questions à poser, tout ça. Mais il était gêné, c'était difficile de retomber sur une autre pensée que « je suis désolé »... Il s'appuya sur sa fidèle banane, les bras croisés, le regard baissé, à la recherche de quelque chose à dire, et ce n'était pas facile. Exploit s'il en était, l'Érudit était à cours de mots.

Il était un peu inquiet, aussi. Parce que le professeur Carthaigh ne dormait pas à cinq heures du matin, et que son visage n'indiquait pas vraiment qu'il avait du sommeil en trop, cela amenait encore des questions qu'il sentait comme indésirables. Néanmoins... Cela lui brûlait bien trop les lèvres.

« Je ne voudrais pas me montrer indiscret, vous savez... Mais vous n'avez pas l'air d'avoir du sommeil en trop. Si vous avez du mal à dormir même quand les vieux tableaux ne viennent pas vous réveiller aux fines heures, vous devriez peut-être essayer d'infuser de la camomille et de la mélisse avant d'aller vous coucher, ça ne marchait pas si mal de mon temps. Vous devez bien avoir un peu de ces plantes quelque part dans vos serres, j'imagine. »

Au moins, il n'avait pas proposé une seconde fois d'aller à l'infirmerie. Les connaissances médicinales de l'Érudit dataient un peu, mais il supposait que ce conseil-là était toujours d'actualité, et que Caesius n'aurait pas trop de mal à le mettre en pratique, en tant que professeur de botanique. Quitte à refuser l'aide la plus évidente, autant qu'il en reçoive tout de même un peu, le peu que l'Érudit puisse lui offrir en étant ce qu'il était.

« Cela fait bien longtemps que je n'ai pas visité les serres de Poudlard, à ce sujet... Croyez-vous que ce serait possible d'y accrocher un tableau, que je puisse les revoir ? Je sais bien que ce n'est pas l'endroit le plus approprié, avec l'humidité, tout ça... Mais cela me permettrait peut-être de remettre mes connaissances à jour, et de venir discuter avec vous à des moments plus convenables, qu'en dites-vous ? »


Voilà, c'était un sujet moins glissant. Sans dire non plus qu'il avait entendu que les serres de Poudlard cachaient parfois des petits couples, évidemment, il n'avait vraiment aucune intention d'espionner, absolument aucune. Hem.
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Dim 1 Sep - 20:00
Caesius n'avait jamais remarqué que l'Érudit était un tableau ; c'était qu'il était tellement humain.
Il l'avait toujours connu de cette manière, même s'il s'était souvent demandé qu'elle était l'homme derrière la peinture à l'huile. Plus jeune, s'il n'avait pas été happé par sa passion pour d'autres connaissances, peut-être se serait-il mis à la recherche de son ancien lui, ce grand lui qui lui avait valut ce grand tableau – mais il s'intéressait si peu aux Hommes.
Parler avec le tableau de l'avait jamais dérangé, surpris, où même gêné. C'était différent des autres peintures – si différent, si touchant. Peut-être était-ce son poste et son contact continu avec les élèves, qui lui donnait cette aura humaine. Peut-être était-ce juste inscrit dans la toile, entre les lignes, sous les couches – qu'il respirait l'Homme.
C'était quelqu'un de bien – un excellent professeur, un collègue admirable.
Il était de ces gens bien que Caesius avait souvent pris pour modèle, en mal d'un père.
C'était un homme bien, tout ce qu'il y a de plus humain.

Les défauts – les glissades, ses pirouettes, sa passion envahissante, sa voix haut perchée (actuellement), son manque de notion du temps, son aveuglement – tout ça, ça ne l'avait jamais dérangé. Tout ça, ça avait contribuer à faire de ce professeur un homme brillant, une personnalité attachante – et oui, même Caesius arrivait à prendre du recul là dessus.
Il aurait été très triste, un jour, de ne pas connaître l'Érudit. Il aurait manqué tellement de discussions enflammées – surtout lorsqu'il était plus jeune et qu'il pouvait passer des heures devant son cadre à écouter ses récits.

Il était bon.
Quand il lui parla de l'infusion de camomille, il ne put retenir un sourire hâve. Au coin de l’œil, l'aube glissait ses doigts par dessus la ligne de l'horizon, curieuse.
Il tourna son regard vers on professeur, l’œil doux.

« Merci pour votre conseil, professeur. »

Il ne voulait rien rajouter – mais c'était ce professeur qui diffusait toute cette confiance, toute cette tiédeur autour de son cadre orné d'or. Il tritura un peu son index.

« En vérité, j'en ai souvent pris – j'avais même une préférence pour les infusions à la fleur d'oranger. La verveine aussi est apaisante, le soir. Mais au bout d'un moment, ça n'a plus fonctionné. »


Il eut un léger silence. Sa voix se fit plus basse et rauque.

« J'ai toujours eu du mal à trouver le sommeil – enfin, depuis. »

Il laissa ses mots mourir.
Il n'avait aucune idée d'où il s'aventurait – ni pourquoi il avait soudainement glissé lui même sur la pente qui l'engloutissait depuis des années. Il déglutit – c'était le professeur, parce qu'il était quelqu'un de bien.

Mais il y eut ce rebond – qui lui fit rebondir le cœur.
Plus parce que la demande était infiniment belle que par salut – mettre un tableau dans les serres de Poudlard. Quelle idée fabuleuse ! Il n'y avait jamais pensé auparavant – et pourtant, ça devait tellement lui manquer, d'admirer les plantes.
Il se redressa, les joues rosissant d'excitation, l’œil étoilé.

« Professeur, je ne sais pas pourquoi je n'y ai pas pensé avant – c'est une idée fabuleuse ! »


Tant d’entrain détonnait dans la bouche habituellement pâle de Caesius. Il se replaça un peu.

« J'accrocherai un tableau dans la journée – vous verrez, les plantes sont grandes et colorées, j'ai même réussi à dégoter des spécimens fantastiques. J'espère que ça vous plaira, de revoir tout ça – ça doit manquer. »

Ah, finalement, ils étaient proches, les deux professeurs – toujours à s'enflammer quand la passion embrasse le cœur, et infiniment maladroits.
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Jeu 12 Sep - 9:59
Il avait entendu les mots mourir, la raison du manque de sommeil avait flotté un instant entre eux, comme une épaisse mélasse alourdie par tous les non-dits. Enfin, c'était comme cela que l'Érudit le percevait, du moins. Il aurait eu envie de l'encourager à finir sa phrase, à enfin percer cet abcès de choses à dire qui enflait depuis des années... Mais il n'en fit rien, car une soudaine bouffée d'enthousiasme vint alléger l'atmosphère. C'était un sauvetage réussi de la conversation, et en plus... Caesius avait le sourire.

Le vieux tableau comprenait bien cet élan, qu'il éprouvait lui-même autour de ses recherches ; c'était quelqu'un qui s'intéressait, c'était la chance de pouvoir expliquer tout ce qui lui tenait à coeur à une personne qui l'écouterait avec une attention non feinte. Il sourit, presque avec tendresse. C'était tellement agréable de voir son ancien élève sortir brusquement de son éternelle réserve, et tellement gratifiant de, pour une fois, avoir réussi à trouver le mot juste entre tous les faux pas qu'il aurait pu commettre.

« J'ai grand hâte de voir ce spectacle, je suis persuadé que vous avez fait de ces serres quelque chose de remarquable. De mon temps, elles étaient bien mornes... Il n'y avait guère grand chose d'autre que des tubercules, on jugeait que c'était ce qui primait dans la composition des potions. J'ai toujours trouvé ça absolument ridicule, si vous saviez ! Et... »

Et l'Érudit aperçut la fenêtre du coin de l'oeil, à travers le ciel se teintait rapidement des couleurs de l'aube, ce qui le coupa net dans son habituelle logorrhée. Il avait sans doute assez divagué pour un seul matin, surtout que Caesius avait annoncé devoir bientôt se lever.

« Hum. Oui. Quoiqu'il en soit, je guetterai l'arrivée d'un nouveau tableau dans la serre, si vous l'installez aujourd'hui. Je tâcherai de passer par là lorsqu'il n'y aura pas cours, peut-être plus tard dans la journée – je vous remercie infiniment. Pour le tableau, et, et... Voilà. »

C'était à demi-mots, mais il le remerciait d'avoir pardonné si vite son impair, et pour le petit bout d'humanité que cette conversation lui avait donné, car chaque échange était pour lui un peu plus d'équilibre, un peu plus de rattachement au monde réel. Peut-être était-ce là la clef de tout, peut-être que s'il devenait vraiment très, très humain, il pourrait sortir de sa toile. Mais il n'y croyait plus trop – ça faisait trop longtemps – mais il restait reconnaissant, car c'était grâce à tous ces gens, ceux qu'il pouvait appeler amis malgré tout, qu'il était capable de tant de choses par rapport à tant de personnages de tableaux qui ne pouvaient répéter que quelques phrases en boucle.

« Sans doute à tout à l'heure, Professeur Carthaigh. »

Un dernier sourire, et l'Érudit disparaissait de la nature morte pour retourner dans ses quartiers et retrouver enfin sa taille respectable et sa belle voix grave. Il espérait secrètement que Caesius mettrait un tableau qui ne l'obligerait pas à émettre des couinements aigus en guise de paroles, mais il n'allait pas faire le difficile : la perspective d'accéder à un endroit où il ne s'était pas rendu depuis une éternité suffisait à illuminer sa journée.
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