Unité & sorcier & fromage coeur de lion
Ludovic J. DaveMessages : 448 Date d'inscription : 12/03/2014
|
Dim 17 Mai - 18:53 | « Il y avait un souffle maitrisé et des secousses régulées — il y avait ces petits quelques choses, oui. Ces rayons de soleil plus très clairs, annonçant la tombée de la nuit prochaine — combien de temps restait-il, hormis une poignée d’heures ? Deux, trois ? Ludovic ne savait pas. Il était là, bien ancré ; un sortilège musical dans les oreilles. Et il ne savait même pas pourquoi il avait mis une de ces futilités — lui qui aimait toujours tant savourer les moindres sons.
C’était un romantique, le Ludovic ; compreniez-vous. Un amoureux des belles vues, un passionné du calme, aussi. Alors était-il là, faisant des tours de terrain ; son pouls enfin stabilisé. Des fois son regard déviait vers les pentes herbeuses — vers cet immense lac et sa forêt avoisinante. Aussi s’était-il dit qu’il irait s’y poser, dans l’herbe — après son parcours, histoire de récupérer tout en savourant quelque chose d’un peu merveilleux.
Sa journée l’avait vidé, entre ses patrouilles ; sa corvée Ben-le-fou et les différents cours pratiques. Rien n’allait plus. Du moins, en ce moment — se faire exploser les potions à la tronche n’avait jamais été surprenant, mais se faire latter en duel puis se prendre une balle entre les deux yeux c’était euh. Un peu trop. Aussi avait-il toujours eu de la chance, le grand garçon — les exams officieux s’étaient toujours bien déroulés, compreniez-vous. Mais il prenait peur, avec la fin d’année approchant. Sa baguette faisait n’importe quoi, tant bien même était-il plus ou moins concentré — et il.
Il avait peur, aussi, sans doute. De devoir sortir des murs, de devoir quitter son cocon de confort et ses habitudes — de devoir gicler hors de ses mensonges et de ses portraits. Alors était-il là, à courir ; à se vider sans trop réussir totalement à ne plus rien penser. Il n’avait trop été du genre à vouloir peser les problèmes des autres, n’arrivant même pas à gérer les siens. Alors il avait tout étouffé, avait magistralement fui — et se retrouvait là comme un con. Seul.
Ca lui trouait l’estomac, vu que ses songes décidaient toujours de s’absenter. Car au final il ne pouvait plus que ressentir — frustration, indifférence ; joie ou tant encore. Alors il se sentait un peu désespéré, réalisait trop tard qu’il n’avait été qu’un con. Qu’il l’était sans doute encore — et trainer avec l’autre blonde lui avait fait pousser cette envie de prendre soin des autres.
Bon. Une minorité. Mais il avait l’impression que tout grandissait plus soudainement, tout d’un coup ; oui. Sous le pas de l’urgence. Alors il avait voulu l’embrasser de ses larges bras mais — mais voilà. Enfin. Bref. Hein.
Ces mots résumaient sa vie.
Accélération soudaine, menton écrasé contre poitrail ne tardant pas à s’envoler en l’air ; alors que le préfet laissât sa formation devenir brouillonne au possible. Et ça lui faisait sans doute un peu de bien, de se laisser aller ; tête en arrière, yeux grands ouverts en direction de ce ciel si immense, encore dans les tons pastels.
L’été n’était pas encore arrivé — il y avait encore de l’espoir. Du temps.
Aussi ce fut sur cette idée qu’il n’était pas trop tard que la carcasse manqua de s’écraser par terre, trébuchant dans il ne savait pas trop quoi. Il y eût un moment de flottement puis dans un semi rire il se laissa tomber sur le terrain, roulant sur lui-même ; bras grands ouverts.
Combien de temps ? Qu’il avait arrêté le quidditch — qu’il avait arrêté de faire ce qu’il fallait faire. Combien de temps, hein ? Il ne supportait même plus son équipe, était devenu un supporter des bleus, depuis qu’il les avait vues si — si il ne savait trop quoi, ces aiglonnes.
L’image l’avait frappé. Comme certains cognards étaient allés s’écraser sur des silhouettes si fragiles ; rembourrées de protection sous les demandes de la capitaine, sans doute. Il les voyait pas mal s’entrainer, avant — et c’était à présent que la blonde s’était retrouvée à moitié toute seule à faire des tours de terrain qu’il avait décidé de les supporter.
A croire qu’il était toujours en retard. Ses yeux verts ne tardèrent pas à dériver sur les gradins puis les tribunes — vers tous ces endroits vides. Ou pas. Car il y avait là bas une forme quasi floutée, quoique pas encore tout à fait. Et comment n’aurait-il pas pu la reconnaître ? Violet. Depuis le temps qu’elle commentait le quidditch, c’était un peu devenue sa préféré. Surtout qu’au final, le blond aurait bien aimé commenter un dernier truc — un peu, même en remplaçant. Aux côtés de sa cadette si minuscule alors que lui était si grand. « Eh ! Violet ! » Et il avait amplifié sa voix, lui faisant un grand geste de bras ; de son sol et par terre qui commençait à se tasser sous lui.
Il s’était redressé — avait soudainement envie de compagnie. — S’était mis en marche direction la bleue, un sourire gentil sur les lèvres : « Hm, ça va ? »
Il n’avait plus l’habitude de poser ce genre de questions — ou du moins, de les poser sincèrement. Mais bon — il y avait un début à tout. Tel un fragile renouveau. Histoire de voir. |
|