Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Beaucoup de mots, peu de bruit ~ [Stephen]

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S.A.U.M.O.N
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L'Érudit
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Jeu 25 Juil - 11:18
Une fois de plus, l'Érudit tournait en rond dans les différents tableaux de Poudlard. Il avait des milliers de terrains de jeu dans toutes les toiles, mais il n'avait envie de rien faire dedans : il avait envie de discuter. Car oui, il avait toujours envie de discuter, et les autres personnages de tableaux étaient presque tous assez limités dans leurs facultés de réflexion... Tout le monde ne pouvait pas contenir une âme, que voulez-vous.

Heureusement pour son salut, sa fidèle assistante en avait assez de se faire convoquer à toute heure du jour et de la nuit, et elle lui avait fait une liste d'activités potentielles dans un coin du tableau noir qui trônait dans son bureau. Le savant passa la liste en revue. Il était un peu tard pour convaincre quelqu'un d'installer un tableau dans le stade de Quidditch, donc non... Aller discuter avec Mantis, il n'était pas fou, non plus... Ah ! Oui, aller embêt... euh, chercher la compagnie d'un Serdaigle, voilà qui était bien. Il avait toujours aimé cette maison, et plusieurs étudiants étaient tout à fait intéressants. Il kidnapperait le premier qu'il trouverait inactif, et le tour serait joué.

Ni d'une ni de deux, l'Érudit se glissa au fil des tableaux pour arriver jusque dans la salle commune des aigles.

~

Ah, cela lui rappelait des souvenirs... Un bon feu dans la cheminée dont il ne sentait pas la chaleur, des livres partout, la blanche statue de Rowena... Il avait toujours adoré cette atmosphère, qui le mettait tout de suite de meilleure humeur. L'Érudit balaya la salle du regard. Il n'y avait pas grand monde en ce début de soirée, ils étaient probablement tous dans la Grande Salle. Mais il y avait bien quelqu'un qui griffonnait sur du parchemin dans un coin. Et cela fit sourire l'Érudit.

Depuis sa toile -qui représentait un nid d'aigle, dans lequel le professeur était présentement assis-, il haussa la voix.

"Monsieur Oakstone, venez dans mon bureau, je vous prie."

Il ne s'imaginait pas une seconde que ce genre d'entrée en matière n'était pas très rassurante pour son élève, et il s'en retourna lui-même dans son bureau sans un regard en arrière. De toutes façons, le garçon ne pouvait pas encore lui répondre... Pas encore.

~

Un sourire sybillin au visage, l'Érudit attendait, assis dans son fauteuil, que le Serdaigle ait fini de parcourir la moitié du château entre sa salle commune et le premier étage. Oh, ça allait être tellement instructif, tellement passionnant ! Bon, peut-être un peu silencieux, mais puisqu'il parlait pour deux, ce n'était pas si grave.
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Jeu 25 Juil - 12:13
Lorsque Stephen était plus jeune, ses parents, encore mariés à l'époque, l'avaient emmené chez de très nombreux spécialistes pour diverses raisons. Des chirurgiens leur avaient annoncé qu'il leur serait impossible d'opérer la gorge de l'enfant pour qu'il puisse un jour parler, des psychologues leur avaient donné de multiples - et bien souvent, très mauvais - conseils pour s'occuper de lui, et des cardiologues leur avaient annoncé que, contrairement aux apparences, le cœur de leur fils n'était pas si fragile. En effet, le garçonnet avait fait de belles frayeurs à ses parents à peu près à chaque fois qu'il avait eut "peur" ; malaises, évanouissement... Il aurait été difficile de compter les fois où il avait perdu connaissance pendant son enfance.

Et, ici, le terme "peur" n'a rien à voir avec l'angoisse oppressante du poids du regard des autres, de la fin du monde, de la faim dans le monde, de l'image imaginaire d'une araignée velue tissant sa toile sous le lit sur lequel on s'endort. Ici, il faut lire "peur" comme dans le sursaut provoqué par un idiot qui vous saute dessus au moment où vous vous y attendez le moins, comme le sentiment de surprise qui s'empare d'un corps tout entier à l'instant où un évènement soudain et imprévisible survient sans raison logique alors que toute la concentration dont on dispose est dirigée sur autre chose. Autre chose comme un parchemin sur lequel on rédige une rédaction pour un cours de botanique, par exemple.

Le tableau duquel l'Érudit avait interpelé l'adolescent muet était situé dans le dos de ce dernier. Autant dire qu'il n'avait pas eu le moindre indice de la présence du professeur dans la peinture avant qu'il ne se fasse entendre. Des gens qui brisent le calme d'un endroit d'un coup, depuis qu'il était rentré à Poudlard, Stephen en avait pris l'habitude. Il parvenait à se contrôler. Quelques sueurs froides, de longues inspirations, et il évitait de s'écrouler en public.

Mais là, c'était son nom qu'on avait prononcé. Avec la voix d'un professeur. Qui lui demandait d'aller dans un bureau. Sans préciser quoi que ça soit d'autre. Lorsque le son provoqué par le tableau atteignit les oreilles de Stephen, celui-ci se redressa comme s'il avait été piqué par une guêpe, se raidit plus fort que s'il avait été stupéfixé, et arrêta purement et simplement de respirer.

Il raffermit tant et si bien sa prise sur sa plume que la pointe se brisa net, provoquant une immonde tache d'encre au beau milieu de son texte. Quelques Serdaigles qui étaient assis près du feu tournèrent la tête vers Stephen. Heureusement pour ce dernier, ceux-ci étaient au courant de sa ...condition particulière et vinrent rapidement vers lui pour s'assurer qu'il n'allait pas juste mourir sur place. Le muet se sentit très proche d'une chute vers les fruits d'Eve pendant quelques instants, mais se concentra sur la reprise de sa respiration et parvint à éviter le pire.

Il rassura rapidement les élèves attentionnés venus s'inquiéter de son état et entreprit de se lever. Évidemment, il retomba net sur sa chaise à peine fut-il debout, ses jambes tremblantes refusant de le porter. Il prit de longues inspiration, tentant par tous les moyens d'éviter de réfléchir aux raisons qui avaient bien pu provoquer cette convocation non conventionnelle dans le bureau de l'Erudit. Quelques instants passèrent, et il donna un nouvel essai à une position levée. Un peu aidé par ses collègues de maison pour les premiers pas, il finit par se contrôler et à pouvoir se déplacer seul. Il les remercia d'un signe de tête, attrapa sur la table son carnet et son stylo-bille de fabrication moldue et se dirigea vers la sortie de la pièce. Oui, parce que pour communiquer par écrit, il n'utilisait ni parchemin ni plume ; c'aurait été impossible à utiliser en pratique, vu le peu de temps dont il disposait dans ces moments de discutions pour rédiger. Un bon cahier et un bic, c'était peu orthodoxe à Poudlard, mais quand même bien plus pratique.

Titubant tous les dix pas, ratant des marches dans les escaliers de la tour et transpirant plus qu'à l'habitude, le jeune Stephen finit néanmoins par atteindre la porte de l'antre de l'Érudit en un seul morceau. Ca parait bête, mais c'était un exploit. S'il n'avait pas été plus timide qu'un escargot dont on titille les antenne, il aurait presque aimé voir une fanfare entière l'accueillir devant ce satané bureau pour saluer sa performance. "Tu as réussi à ne trébucher que six fois sur ton chemin à travers le château dans un état de stress exceptionnellement haut. Félicitation ! Voila ta médaille, ton bouquet de fleurs et ton poney."

Après quelques instants indispensables pour qu'il rassemble son courage, il frappa doucement à la porte.
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Jeu 25 Juil - 18:15
« ENTREEEEZ ! »

L'invitation de l'Érudit était enthousiaste. Après tout, il avait requis la présence du jeune garçon, n'est-ce pas ?

« Ah, je vous attendais. C'est fou comme la distance est plus réduite à travers les tableaux, c'est une donnée qui m'a toujours fasciné. Enfin ! Nous ne sommes pas là pour des considérations kilométriques, n'est-ce pas ? »

Le savant eut un large sourire, tout inconscient qu'il était du malaise qu'il avait causé à son étudiant. Il était au contraire très fier d'avoir trouvé une activité tout seul, sans mendier un peu d'attention auprès d'un de ses collègues et sans finir chez le professeur Emerald pour reprendre leur très amusant concours d'insultes.

« Alors. Cela fait un très long moment que j'y songe, voyez-vous. Presque depuis votre arrivée à Poudlard, en fait. Et... »


Il regarda pour la première fois de la rencontre véritablement le visage de Stephen, avant de froncer les sourcils, déconcerté.

« Mais vous êtes tout pâle, jeune homme. Prenez donc un morceau de chocolat sur mon bureau et asseyez-vous, les fauteuils ne sont pas faits pour être regardés. »

Le fait était que les fauteuils n'étaient pour certains même pas faits pour être vus, puisque ceux du fond disparaissaient à moitié sous divers objets, mais bon. Le chocolat, lui, était clairement visible : à défaut d'être utilisé pour travailler, puisque toute la paperasse allait dans la sacro-sainte Étagère de l'Assistante, la table croulait sous les friandises. Une manière comme une autre d'appâter les interlocuteurs. Il y avait bien dans ce tas de douceurs un peu de chocolat Honeydukes qui aiderait le petit à reprendre ses esprits.

Une fois ses conseils suivis, l'Érudit retrouva son sourire. Bien. Les choses sérieuses allaient pouvoir enfin commencer.

« Je souhaitais donc vous voir pour vous demander, si toutefois vous en avez le temps et la gentillesse, de m'enseigner à vous comprendre. Enfin, je veux dire, à comprendre votre conversation directe, je sais évidemment lire ce que vous écrivez sur votre carnet avec cette drôle de plume -qu'est-ce que c'est, d'ailleurs ? Ça m'a toujours intrigué, tant que nous y sommes. Soit que j'ai remarqué que vous vous exprimiez parfois par signes, et je veux apprendre. »

A vrai dire, il avait aussi remarqué que le garçon se heurtait souvent à de l'incompréhension et était contraint de sortir son carnet. Il n'aurait pas pu imaginer pire torture que de ne pas pouvoir divaguer à tout va, et son petit coeur de tableau se tordait devant le Serdaigle désespérément muet. Il voulait l'interroger en cours, oui, mais il voulait aussi l'étu... euh, converser avec lui comme avec n'importe qui. Ce n'était pas parce que la nature était injuste que lui-même ne devait pas s'intéresser à l'un de ses étudiants. Malgré sa tendance à voir Poudlard comme un laboratoire géant rempli de cobayes, il mettait un point d'honneur à prendre attention à chacun.

Et puis... Un domaine sur lequel l'Érudit ne s'était pas encore penché, ça ne courait pas les rues, non plus.

« Alors. Vous avez là un tableau noir, il doit y avoir une boîte de craies quelque part tout près, vous pouvez vous en servir pour écrire si vous le souhaitez. A moins que vous ne préfériez votre carnet, c'est à votre convenance, bien entendu. »

Le personnage sortit de nulle part un calepin et une longue plume de paon. Il s'agissait de ne pas perdre une miette de l'entrevue.

« Je vous donne donc mon rôle aujourd'hui, Monsieur Oakstone. Éblouissez-moi, je vous en prie ! »

Et il se tint là, dans son fauteuil, avide de connaissances, attendant que la leçon commence.
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Ven 26 Juil - 10:33

La vigoureuse invitation à entrer ne prit plus le muet par surprise. En frappant - ou plutôt, tapotant - à la porte du bureau de l'Érudit, il savait que celui-ci réagirait vite. Au cours des deux premières années que Stephen avait du passer à Poudlard, il avait pu se rendre compte que ce professeur avait un comportement généralement loufoque. Le garçon voyait le tableau comme une créature en tout point différente de lui : bavard, curieux, extraverti,... Ce qui embêtait le plus le jeune Serdaigle était le fait que le professeur avait de réelles difficultés à rester stable quant au sujet de son discours.

Parce que dire que l'Érudit était un grand maître de l'ordre secret de la digression du chaos n'était pas exagérer. Le muet s'était souvent demandé si l'Érudit avait de graves problèmes de concentration, ou s'il savait juste tellement de choses qu'il ne pouvait jamais s'empêcher de vouloir en dire plus que cela était nécessaire - et donc, dévier comme un iceberg qui baignerait en Mer du Nord.

Oui, car même si Stephen n'aimait pas communiquer avec les autres, cela ne l'empêchait pas de les regarder, lorsque ceux-ci ne prêtaient pas attention à lui, et à analyser leur personnalité. Ce n'était certainement pas dû à une hypothétique curiosité que l'enfant n'avait, de toutes évidences, pas ; c'était plutôt une mesure de survie. Savoir si telle ou telle personne pouvait soudainement changer d'humeur et se mettre à hurler, connaître la puissance sonore de son rire,... C'était, pour Stephen, un moyen de se préparer mentalement aux réaction d'éventuels interlocuteurs et repousser le moment fatidique où il devrait fuir la conversation en courant pour se cacher sous une table deux ou trois heures.

Ainsi, le puissant "ENTREEEEZ" de l'Érudit ne fit même pas sursauter le jeune Serdaigle. Celui-ci attendit une seconde, serra les dents, et appuya sur la clinche et poussa doucement la porte.

Ce n'était pas la toute première fois qu'il entrait dans l'antre de l'Érudit. Au milieu de sa première année, il avait commis la terrible erreur de remettre une rédaction en retard. Il avait dû aller jusqu'au bureau et s'excuser platement envers le professeur, qui, visiblement, n'en avait pas eu grand-chose à faire. Cette fois-là, Stephen avait pu bien observer que le bureau du professeur de l'histoire de la magie était à l'image de l'esprit de son propriétaire ; chaotique, bordélique,... presque entièrement aléatoire en fait.

Lorsqu'il pénétra donc finalement dans la pièce, il put ainsi constater que rien n'avait changé. Ou plutôt, tout avait bougé trois fois de place, des nouveaux objets étaient arrivés, d'autres avaient disparu ; mais l'endroit avait gardé la même ambiance, le même fatras impossible.

Stephen n'eut cependant pas le plaisir de s'attarder sur les détails de la "décoration", l'Érudit lui bondissant figurativement dessus, comme un diable sortant de sa boite.

Le garçon se sentit tout de suite gêné. C'était sans doute vrai que la distance n'était pas la même à travers les tableaux, mais le petit muet avait surtout mit du temps à cause des multiples pauses qu'il avait dû faire à chaque fois qu'il trébuchait ou croisait des élèves bruyants dans un couloir.

Mais déjà, l'autre "personne" dans la pièce reprenait son discours. Stephen avait espéré que l'Érudit s'absorberait rapidement dans ce qu'il aurait à dire et ne prêterait plus la moindre attention au jeune Serdaigle en face de lui, mais, étrangement, le professeur semblait plus attentif à son audience - réduite, certes - qu'à l'accoutumée.

On offrit à Stephen un siège et un chocolat. Il attrapa sur le bureau la plus petite confiserie qu'il pu trouver, pour être sûr de la manger vite et d'être débarrassé de cet ordre difficile que l'Érudit venait de lui donner, et se dirigea vers les fauteuils désignés par le tableau, et s'assit tout au bord du moins rempli d'entre eux, en vérifiant soigneusement qu'il n'écrasait aucun des objets de l'Érudit sous son postérieur.

Puis le professeur largua la bombe. Il voulait que Stephen lui apprenne le langage des signes. Il voulait que Stephen prenne le rôle de professeur pour un professeur. Pendant de longues secondes, qui eurent pour les deux personnages l'air de durer bien plus que des minutes, le jeune muet resta comme pétrifié, les yeux écarquillés et rivés sur le bord inférieur du cadre en face de lui. Il n'osait plus bouger. Dans sa tête, il imagina même rester ainsi jusqu'à ce que l'Érudit s'en inquiète et appelle l'infirmière, pour qu'il puisse échapper à ce cauchemar.

Pour apprendre quelque chose à quelqu'un, il fallait lui dire des choses. Beaucoup de choses. Il fallait expliquer en long et en large, avoir une structure, donner des exemples et des exercices, penser à ce qu'on allait "dire" après... C'était... Dur. Très dur. Trop dur. Stephen n'avait pas la moindre idée de la façon dont il allait s'y prendre.

Mais il fallait qu'il le fasse. Il fallait qu'il voie ça comme une occasion de se dévergonder un peu. Et puis, il avait bien trop peur de la façon dont le traiterait l'Érudit pendant ses cours si il ne faisait pas ce qu'il lui demandait à cet instant.

Il se leva donc finalement, et alla jusqu'au tableau noir. Il se saisit d'une craie et se retourna vers l'Érudit, qui, pour une fois presque patient, le regardait avec une soif brûlante de connaissance.

Le muet se retourna encore et déposa la craie sur le tableau sans la moindre idée de ce qu'il allait tracer avec. Par où commencer ? Il ne savait pas trop. Il avait juste envie de partir se cacher loin. Mais l'horloge tournait et il fallait qu'il fasse au moins quelque chose.
Il déglutit, sentant la sueur couler de son front, et se décida à écrire quelque chose, en assez grand pour être lu depuis le tableau :

"Bonjour". S'insultant intérieurement d'une centaine de synonymes de "débile", Stephen sauta sur un grand chiffon à côté de lui et effaça rapidement ce mot inutile qu'il venait d'écrire. Il n'osa pas se retourner vers le professeur, bien trop honteux de ce faux départ complètement raté. Il réessaya néanmoins.

"Le langage des signes"

Il jeta un oeil derrière lui alors qu'il écrivait, ne prêtant plus la moindre attention à ce qu'il faisait avec la craie.

"Le langage des signessss"

Il regarda vers le tableau à nouveau et se rendit alors compte qu'il avait répété la dernière lettre plusieurs fois lorsqu'il regardait ailleurs. Rougissant de plus belle, il effaça discrètement les derniers traits avec le dos de sa main droite. Il fallait trouver la suite, à présent.

"Des signes pour des mots"

Il regarda le professeur un instant, puis continua.

"Au tableau : le mot.
Mes gestes : le même mot."


C'était maladroit, mais il essayait d'expliquer la façon dont il allait essayer de procéder. Il continua. Il écrivit rapidement "Je" au tableau, puis se désigna d'un geste rapide et précis. Jusque là, c'était facile. Il fit de même avec les autres pronoms personnels, puis attendit que l'Érudit essaye lui-même.
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Sam 27 Juil - 16:05
Le garçon avait l'air tellement perturbé, et l'Érudit eut pour une fois un sourire de compréhension ; c'était un sentiment avec lequel il avait longtemps été familier. Donner cours n'était pas si facile qu'il n'y paraissait, il en avait fait la douloureuse expérience en devenant professeur sans avoir aucune présence physique pour appuyer une quelconque autorité. Là où même Viridus Emerald pouvait lancer des choses à la tête de ses élèves ou leur lancer des sorts s'ils dépassaient vraiment les bornes, l'Érudit avait dû travailler son air sévère. S'époumoner ne servait à rien si personne ne l'écoutait à la base.

Enfin, ce serait probablement une excellente expérience pour le petit Oakstone, qui avait l'air si renfermé... Quoique ce ne soit pas forcément de sa faute. Peut-être avait-il envie de pouvoir discuter à tout va ? Le savant comptait bien le découvrir avec l'apprentissage de sa langue d'expression si particulière. Il le regarda tracer des lettres.

« Bonjour à vous aussi, jeune homme. »

Ah, voilà qui était tout de suite plus intéressant. Le langage des signes, des signes pour des mots. Il nota sur son calepin. Cela semblait plutôt clair, il avait déjà constaté -et la logique l'appuyait en ce sens- que Stephen communiquait préférentiellement par la gestuelle.

Apparemment, les mots qu'il écrivait correspondaient aux gestes qu'il faisait, d'après les consignes premièrement indiquées. « Je »... Avant de tenter de reproduire le signe, l'Érudit dessina rapidement la position de la main sur son calepin à côté du pronom. Comme il avait exercé une bonne partie des métiers imaginables dans le monde de son vivant, le croquis brouillon était presque anatomiquement exact ; avec un peu de travail pour remettre tout ça au propre, il pourrait se constituer peu à peu un dictionnaire bien utile avec les images en prime. Et puis, ça l'occuperait, ce qui n'était pas un moindre gain.

Les autres pronoms personnels suivirent. Je, Tu, Il, Elle, Nous, Vous, Ils, Elles. Le « Tu » lui était inutile, il ne tutoyait jamais personne, un vestige de son vivant où c'était le pronom réservé à l'intimité, où même les enfants étaient des « vous » respectés. Il avait encore un peu de mal avec la familiarité, et avec le langage simplifié... Que dire de ses relations avec Meme la fée !

Une fois que tout fut dessiné, il posa son carnet sur ses genoux.

« A mon tour. J'espère ne pas trop me ridiculiser.. Voyons... Je ? » Un geste maladroit. « Ensuite, tu. » Il fit un noeud étrange dans ses doigts. « Il. » Ah, celui-là était plus simple. « Elle... Houlà, je le refais. Voilà ? »

Et ainsi de suite. Il se fiait aux hochements ou négations de la tête de son élève, corrigeant la position de ses mains au fur et à mesure jusqu'à ce que le signal renvoyé soit positif. Ce n'était pas si facile rien que de signer des mots aussi usuels, que serait-ce pour des choses plus élaborées ? Il finit cependant par les faire tous correctement d'affilée, et son génial cerveau les avait mémorisés. On pouvait passer à la suite.

« Je pense avoir compris... Continuons, voulez-vous ? »

Il reprit son calepin, prêt à griffonner un nouveau dessin et à l'agrémenter d'un joli mot dans son écriture penchée, presque calligraphique. Cela allait prendre du temps, de la patience et un brin d'entraînement s'il voulait s'exprimer lui-même dans le langage des signes, mais il ne doutait pas d'au moins bientôt comprendre son élève, et cela le réjouissait grandement.
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Dim 28 Juil - 22:52
Stephen était en proie à une sensation très étrange. Il n'aurait pas su trouver de mot pour définir la façon dont il se sentait, mais il était dans un état très particulier, comme s'il s'était un peu déconnecté de la dimension réelle. Le fait est que tout ce qui se passait dans ce petit bureau sans fenêtre lui paraissait tout simplement surréaliste.

D'abord, voir l'Érudit exécuter péniblement les signes les plus basiques du langage des sourds-muets, c'était un spectacle que le jeune Serdaigle aurait difficilement pu imaginer. Mais surtout, ce qui l'emmenait à des milliers de kilomètres de la réalité, c'était la sensation unique d'en savoir plus sur un sujet que l'un de ses professeurs.

Son esprit avait du mal à l'assimiler, mais le tableau avec lequel il "conversait" était tout à fait novice dans la matière "discutée" ; le garçon aurait pu inventer à peu près n'importe quoi, l'Érudit aurait été forcé de le croire. Bien sûr, jamais Stephen n'aurait été suffisamment fou ou intrépide pour oser étaler d’imbuvables salades sur le tableau noir qui lui servait de support. Non seulement il n'avait pas envie de mentir, mais les conséquences de tels actes n'auraient pu être encaissables d'aucune façon pour le pauvre petit être qu'il était.

L'enseignement proposé par Stephen fut d'abord assez boiteux, le jeune garçon ne se permettant pas de corriger avec suffisamment de rigueur les erreurs dans les gestes de l'Érudit, mais il gagna progressivement en confiance en lui au fur et à mesure que le "dictionnaire" du professeur s'agrandissait. En temps normal, Stephen ne se serait jamais détendu aussi vite, mais cette sensation de déconnexion totale avec la réalité l'aidait beaucoup à se mettre à l'aise dans se rôle d'enseignant improvisé.

Il se sentait un peu comme quand il rêvait. Dans ses rêves - Et il est bien question ici de ses rêves, et non de ses cauchemars qui, eux, sont en tout points différents, mais c'est une autre histoire - le garçon avait toujours une irrésistible sensation de liberté. Assez étrangement, la plupart de ses songes avaient des allures de semi-lucidité. Sans vraiment s'en rendre compte lui-même, il savait qu'il était dans un rêve. C'était comme une réalité dans laquelle tout était différent. Dans laquelle il ne devait pas se cacher, pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait, autour de lui, que des choses qu'il ne craignait pas. Une version rajeunie d'au moins cinq ans de ses parents, des jeux d'échecs, quelques livres, une ambiance calme, un cours d'eau, un parfum vanillé...

Ici, il n'y avait ni parfum vanillé, ni cours d'eau, ni jeu d'échecs, ni ses parents. En revanche, il y faisait relativement calme lorsque l'Érudit s'évertuait à signer plutôt qu'à parler. La pièce renfermée sur elle-même avait des airs de cocon hermétique aux yeux de Stephen ; il y faisait agréable, ni trop chaud ni trop froid, et l'élève de Serdaigle se sentait à peu près épanoui.

Si il avait paniqué comme jamais lorsque son professeur d'histoire de la magie l'avait convoqué, il était à présent plutôt heureux d'être là. Il ne comprenait pas pourquoi, mais le fait qu'il mène le rythme de l'échange de A à Z le mettait dans une confiance inhabituelle. Ca l'effrayait presque. Rendre un introverti tel que lui cent-pour-cent maître d'une conversation était certainement un bon moyen de faire ressortir sa vraie personnalité de l'épaisse couche de timidité qui l'enterrait en temps normal ; mais jamais il n'aurait accepté ce poste dominant s'il n'y avait été forcé de la sorte.

L'Érudit lui facilitait néanmoins les choses ; il apprenait vite. Très vite. En moins d'une heure déjà, il s'était rendu maître des signes les plus simples, sachant les combiner et les enchainer avec de plus en plus de facilité.

À présent au point culminant de son audacieuse et inattendue confiance en lui, Stephen écrivit rapidement sur le tableau noir :

" Voulez-vous essayer de discuter en signes ? "

Il relut rapidement sa phrase pour être certain de ne pas avoir fait bêtement une faute d'usage, puis se rendit compte de ce qu'il venait de faire. La sureté qu'il avait développer en donnant cours venait de s'envoler en l'éclair d'un instant. Il se rappela qu'il était dans la réalité vraie, et qu'il venait de proposer une discussion à un professeur. Il se retourna lentement, essayant de ne pas paraître trop peureux à nouveau, mais au fond de lui il était tétanisé.

Tant qu'il s'agissait de parler de signes et de syntaxe, il n'avait pas eu de problèmes. Maintenant, ils allaient pouvoir discuter de choses beaucoup plus concrètes. Sa bouche ne pouvait émettre de son ; mais son esprit hurlait un appel à l'aide pour qu'il puisse se sortir de là.
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Lun 29 Juil - 15:19
C'était un véritable jeu que de combiner les gestes, et l'Érudit s'amusait follement. Un moment précieux par sa rareté. Son petit dictionnaire personnel comporta rapidement plusieurs pages de mots à l'utilité variée, d'indication sur les syntaxes et les structures... Tout ce qui compose une langue presque à part entière.

Il prenait également un grand plaisir à voir son petit élève communiquer un peu. S'il ne pouvait sortir de son mutisme, il se montrait plus avenant que jamais pour lui apprendre autant que possible de son moyen d'expression. Le savant en venait à espérer que son but secondaire serait rempli, qu'il pourrait bientôt discuter avec Stephen comme avec n'importe qui. La question que le garçon inscrivit enfin sur le tableau répondit à ses attentes.

Un sourire grand comme une banane sur les lèvres, il répondit une dernière fois à voix haute, le temps que le Serdaigle se tourne vers lui.

« Évidemment ! »

Et là commençait tout l'exercice. Il feuilleta rapidement son carnet. Hm, oui, ce mot-là, puis celui-là...

« Asseoir, vous. »

Dans l'esprit du tableau, ça sonnait plutôt comme « Je vous en prie, asseyez-vous ! » mais il n'en était pas encore là, un peu de patience que diable.

Alors, ensuite...

« Je vous » Il chercha encore un mot. « Merci. Plein. »

On était loin de son parler habituel, poli et fleuri, et il s'en rendait compte, ce qui était un peu décevant. Comment respecter la bienséance et soigner ses tournures de phrase quand on a le niveau linguistique d'un enfant de deux ans ? Quoiqu'il en soit, il espérait avoir été compris.

« Comment vas-tu chez oiseau ? » ... Après réflexion, il ajouta à voix haute : « Comment dites-vous « Serdaigle » ? Et les autres maisons ? »

Après tout, c'était relativement important dans leur environnement immédiat.

« Tu aimes Histoire de la Magie ? »

C'était au moins quelque chose qu'il savait dire, merci Merlin ! A mesure qu'il posait ses questions, il trouvait l'exercice de plus en plus frustrant ; il lui fallait un temps infini pour formuler chacune, et si elles étaient compréhensibles, elles étaient loin d'être grammaticalement correctes, puisqu'il faisait quelques noeuds dans ces doigts au passage. C'est ainsi que la dernière fut plus qu'étrange :

« Tu aimes chameau ? »

...Pour demander le degré de son intérêt dans l'Amour -le principal sujet de recherche de l'Érudit, tout de même, rappelons-le- il y avait meilleure formulation. Mais cette fois, l'erreur lui échappa, et il fixa Stephen dans l'expectative. Alors, tu aimes chameau ?
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Lun 29 Juil - 22:42
Finalement, tout se passait mieux que Stephen ne l'avait prévu initialement. L'Érudit étant... fidèle à lui-même, le jeune Serdaigle n'avait pas vraiment à trouver de sujet de conversation. Ni même à converser, en fait. Le tableau pouvait tout à fait faire un dialogue à lui tout seul, aussi surprenant que cette phrase puisse paraître. Parce que ce n'était même pas que le vieux professeur d'Histoire de la Magie se parlait à lui-même, comme dans un monologue ; il avait beau poser des questions et réagir à ce que l'autre avait dit ou pourrait dire, cet étrange et énergique personnage ne pouvait s'empêcher de suivre une à une les mille-huit-cent-trente-six idées qui lui traversaient la tête après chaque phrase.

Stephen savait cela. Il laissa donc patiemment l'Érudit tenter de signer tout ce qu'il pouvait bien avoir envie d'essayer de dire, n'essayant même pas de le corriger. À dire vrai, le muet n'aurait pas eu grand-chose à redire à son professeur sur la qualité de son langage signé. Quand bien même ses gestes n'étaient pas les plus assurés ni les plus précis et qu'il n'était pas aussi fluide qu'un signant bien entrainé, son rythme était régulier et il était facile de comprendre ce qu'il voulait dire.

Le langage des signes étant prévu pour être appris à des gens qui n'avaient jamais entendu et n'entendraient jamais, il était tout à fait correct de parler par idées comme le faisait l'Érudit que par assimilation de signes et de sons. Le but de se langage n'était pas de faire de la poésie rimée en alexandrin : l'idée était de se faire comprendre, de transmettre un message. Stephen s'étonnait d'ailleurs de la facilité innée que l'Érudit semblait avoir eue à comprendre cela.

Alors que Stephen ne regardait plus que d'un œil distrait les mains de son interlocuteur s'activer dans tous les sens, son esprit se concentrait sur la question qui venait de lui être posée. Comment signait-on les quatre Maisons ? C'était bien quelque chose auquel Stephen n'avait jamais pensé. Après tout, il n'avait jamais discuté silencieusement avec qui que ça soit à Poudlard avant ce jour ; il avait même commencé à oublier certains mots. Du coup, il ignorait totalement comment signer des mots qui n'existaient pas en langage moldu.

Travaillant par logique et association d'idées, il conclut rapidement qu'il existait sans doutes des conventions au sein des sorciers sourds-muets pour prononcer ces mots inconnus du monde non-magique ; mais ne les connaissant pas, il "inventa" rapidement quelque chose pour répondre à son professeur :

" Maisons : mots ensembles. 'Serre' + 'aigle' = Serdaigle. 'Gryffon' + 'O "

Il fit une pause pour voir si l'Érudit regardait ce qu'il écrivait et aperçut du coin de l’œil une question signée par ce dernier qui fut tellement drôle aux yeux du jeune garçon qu'il ne put s'empêcher d'éclater de rire, délaissant complètement ce qu'il était en train de tracer sur le tableau noir.

Si il aimait chameau ? Il ne comprenait pas vraiment ce que l'Érudit avait essayé de dire, mais il s'était très clairement emmêlé les pinceaux. Parce que Stephen était à peu près certain de ne pas avoir appris à son professeur la gestuelle correspondant au mot chameau.

Reprenant son sérieux avant que l'Érudit ne puisse se demander si il était en train de se moquer de lui, il se retourna à nouveau vers le tableau, et écrivit un peu plus bas, en faisant son possible pour ne pas faire trembler la craie tant il avait du mal à ne pas se remettre à rigoler, comme pris d'un fou-rire :

" Vous venez de parler de chameau. Allez doucement. Que vouliez-vous dire ? "
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Mer 31 Juil - 17:27
Comment ça, il venait de parler de chameau ? Mais il ne connaissait même pas ce mot. L'Érudit ressemblait à ce moment là plutôt à l'Ahuri, vraiment. Il finit par éclater de rire un grand coup, un spectacle rare et étrangement mélodieux. Quand il se reprit, il demanda enfin :

"Je... Euh... Mais comment dites-vous chameau ?"

La complétion du dictionnaire d'abord, les exercices après. On est scientifique jusqu'au bout ou on ne l'est pas. Il reprit son carnet, pour griffonner rapidement la réponse à la suite de sa liste de vocabulaire. Ensuite.

"Je voulais vous demander votre point de vue sur l'amour."

Il ne pouvait pas imaginer que cette question soit gênante, puisque c'était son sujet de recherches depuis plus de trois cent ans ; il avait fini par déshumaniser la chose, s'il l'avait un jour compris comme humaine, ce qui restait à prouver.

"C'est mon intérêt scientifique premier, et je n'avais encore jamais pu vous demander votre avis." Haussant les épaules, il eut un sourire d'excuse. "J'imagine que je vais trop vite. Je recommence, regardez bien je vous prie, que vous puissiez me corriger."

Il prit une grande inspiration et reposa calepin et plume. Un mot à la fois, on réfléchit à la syntaxe, pas de bêtise. Il ferma les yeux, concentration.

"Je vous dis beaucoup de merci."

"Alors, ensuite, j'avais dit... Je crois que c'était plus ou moins correct, surtout dites-moi si je me trompe."

"Tu aimes histoire de la magie ?"

C'était une question primordiale : Stephen était tellement discret que l'Érudit n'avait absolument aucune idée de la réponse. Il aurait aimé qu'elle soit positive, certes, mais il espérait surtout qu'il soit honnête. En effet, après un très, très long moment passé à donner cours n'importe comment, il commençait doucement à comprendre le concept de "pédagogie", ce qui était en soi un miracle. Il divaguait un peu moins en classe, et essayait de ne pas dévier sur ses intérêts plutôt que sur le sujet... Même si ce n'était pas toujours facile. Il avait comme ça donné des cours remplis d'inepties les quelques dernières fois où il avait eu une nouvelle piste pour ses recherches. Il espérait très fort être capable de s'en abstenir, même avec les développements récents que Zabeth Hiddles lui avait apportés.

Après un moment, il signa sa deuxième question, en utilisant l'un des nouveaux mots appris.

"Tu aimes Serdaigle ? Tu vas bien Serdaigle ?"

Ce n'était pas spécialement plus clair, mais bon, l'intention y était. Il aimait beaucoup la maison bleue, qui avait été la sienne des siècles plus tôt, comme il était facile de le deviner ; parfois, il en était nostalgique, et allait traîner dans la salle commune, bien qu'il fréquente tout aussi assidûment les autres pour esp... deviser avec les plus intéressants de ses élèves, oui. Cette question, il la posait aux première année, généralement, mais les circonstances faisaient que Stephen était particulier. Mais cela allait changer, n'est-ce pas ? Le maître mot était communication.
Enfin, il en revint à ses chameaux, euh, moutons.

"Tu aimes aimes ?"

Mouais, ça ferait peut-être office. C'était de toutes façons déjà beaucoup plus clair que de parler de camélidés. L'Érudit regarda son élève.

"Alors, est-ce un peu mieux ? Pourriez-vous essayer de me répondre sans le tableau, que je teste ma compréhension, s'il vous plaît ?"

Il espérait encore une fois deux réponses positives. Et des réponses tout court, puisque dans son apparent et très compréhensible fou rire silencieux, le garçon avait omis de lui donner son opinion sur les sujets qu'il avait abordés. Et, pour l'Érudit, une bonne curiosité était une curiosité satisfaite, évidemment.
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Ven 2 Aoû - 0:05
Son avis sur l'amour ? L'Érudit lui demandait à lui son avis sur ce sujet, vraiment ? Le jeune Serdaigle n'en avait pas vraiment. C'était à peine si il connaissait l'amitié, alors un sentiment plus fort encore, c'était délicat. Il y avait bien "l'amour" qu'il portait à ses parents, mais il savait que son professeur parlait de toute autre chose : c'était presque devenu un lieu commun pour tous les élèves ayant fréquenté Poudlard ce dernier siècle en avaient entendu parler.

Ainsi, Stephen aurait pu s'attendre à ce genre de question farfelue, et ne fut pas pris de panique comme il aurait pu l'être dans d'autres circonstances. Il n'aurait qu'à dire qu'il n'avait pas d'opinion sur ce thème, et le tableau passerait surement à autre chose rapidement. Mis à part ça, l'Érudit lui envoya une multitude d'autres questions sur le temps où le muet lui montrait comment signer le mot "chameau", qui semblait avoir un intérêt soudain et démesuré pour le vieux professeur.

Et il voulait que Stephen lui réponde en signe, également. C'était relativement logique, mais le garçon avait complètement perdu l'habitude. Personne, vraiment, personne à Poudlard ne maîtrisait ce langage silencieux. C'était presque devenu un réflexe pour lui d'écrire ce qu'il souhaitait dire à un tiers plutôt que de le signer, comme il l'avait fait pendant les dix premières années de lucidité de sa vie.

Il fit donc le nécessaire pour donner des réponses satisfaisantes à son interlocuteur, en faisant bien attention de faire des gestes clairs et lents, histoire (AHA! JEU DE MOT) que le professeur puisse le suivre plus facilement. Il devait également faire attention à n'utiliser que des mots qu'il avait déjà montrés au tableau. Ce n'était pas une chose aisée de deviner un mot signé par le contexte.

Cette contrainte fit se faire une réflexion fondamentale à Stephen. Il existait, dans le monde moldu, de nombreux guides qui enseignaient le langage des signes aux débutants. Il avait appris avec certains de ces livres, en même temps que ses parents d'ailleurs, lorsqu'il était encore tout petit. Décidant de ne pas négliger cette information, il se permit d'écrire encore au tableau pour que l'Érudit comprenne bien ce qu'il voulait dire :

" Il existe des dictionnaires de signes moldus. Je peux vous en apporter un, si vous le voulez. "

Il avait juste à envoyer une lettre par hibou à son père, qui prendrait sans doute quelques minutes de sa journée pour fouiller le grenier de leur vieille maison, retrouver les documents en questions et les renvoyer par le même messager.

Stephen se fit ensuite la réflexion que l'Érudit n'aurait sans doute pas si facile à lire un livre physique depuis son cadre. Au pire, il ferait tenir le livre ouvert et à la bonne hauteur par son assistante. Ils étaient à Poudlard, et les sorts de lévitation, c'était assez facile à faire, après tout.

Le Serdaigle se mit ensuite bien en face du tableau et se mit à lui faire des signes.

" Maintenant, mes réponses. "

Il fit une pause, s'assura que son interlocuteur avait compris, et reprit.

" Histoire de la magie est intéressant. J'aime bien. "

Pour tout dire, Stephen n'aurait sans doute pas osé dire qu'il détestait le cours donné par la personne juste en face de lui. Il n'avait pas menti cependant, c'était un cours intéressant. Il aimait bien les cours qui étaient donnés par quelqu'un qui donnait l'impression à ses élèves de raconter une histoire ; cependant, il trouvait que les exercices et rédactions que le tableau leur donnait à faire manquaient nettement de charme et d'intérêt. Il décida de se taire sur ce point. De toutes façons, il aurait du utiliser beaucoup de mots que l'Érudit ne connaissait pas pour traduire cette idée en gestes.

" Serre Aigle est calme, et j'aime ça "

Il hésita un instant, incertain quant au fait qu'il ait appris le mot "calme" à son interlocuteur... Mais il était presque sûr que c'était le cas. Il continua.

" Je ne sais pas sur l'amour. Ca a l'air intéressant, mais je ne sais pas "

Le peu de mots dont disposait le dictionnaire improvisé de l'Érudit l'handicapait vraiment pour faire de belles réponses bien tournées. Enfin, le message serait quand même délivré. Il l'espérait, tout du moins.
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Mer 7 Aoû - 11:58
Un dictionnaire de signes moldu ? C'était peut-être une bonne idée. Après tout, il y avait déjà des gens qui avaient fait le travail que l'Érudit entreprenait dans son calepin, donc il aurait été judicieux d'en profiter.

Le tableau « écouta » les réponses de son interlocuteur avec la plus grande des attentions. Il aimait l'histoire de la magie, et trouvait ça intéressant ; voilà qui réchauffait le petit coeur du savant, qui se décarcassait pour trouver des sujets intéressants. Certes, il se décarcassait deux minutes avant le début du cours dans la plupart des cas, mais tout de même, il cherchait déjà un peu plus que dans ses jeunes années de professeur, où toutes les anecdotes qui lui passaient pas la tête étaient prononcées à voix haute, au risque d'égarer totalement son auditoire ! L'Érudit fit un grand sourire presque reconnaissant à Stephen, avant de se concentrer sur la suite.

Serdaigle était calme... Oui, en son temps, il avait adoré cela aussi, puisqu'il était bien plus calme pendant ses années à Poudlard que dans sa vie d'adulte et sa vie encadrée. Lire au coin de la cheminée dans la tour bien silencieuse, un plaisir qui manquait parfois. Faire des devoirs, des dissertations aussi ; il n'avait jamais arrêté de s'intéresser et d'écrire, mais choisir ses sujets tout seul était un avantage et un inconvénient à la fois. Certes, il faisait ce qu'il voulait, mais il n'y avait plus personne pour lui donner des pistes vers de nouveaux intérêts.

La partie qui l'intéressait le plus arrivait, et évidemment, l'Érudit comprit de travers. Comment ça, il savait des choses sur l'amour ? Mais c'était très intéressant, tout à fait passionnant ! D'ailleurs, Stephen avait l'air d'accord avec lui sur ce point, c'était une vraie aubaine.

Il prit une grande inspiration, se concentrant sur ce qu'il avait à dire.

« Oui, je voudrais livre s'il te plaît ? »

Et à la réflexion : « Comment dites-vous « moldu » ? »

Voilà, c'était dit posément, très bien. Il pouvait passer à la suite.

« Tu connais quoi amour ? C'est intéressant !!!!! »

Il avait peut-être un peu abusé de l'emphase pour appuyer son propos.

« Amour très bien, mais comprends pas. Idées pour moi ? »

Il ne se rendait pas compte de ce qu'il demandait à son élève, n'ayant pas perçu son hésitation, et attendait avec impatience que le garçon l'éclaire sur ses opinions.
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Lun 12 Aoû - 7:56
Aussi étonnant que cela aurait pu paraitre, une discussion signée avec l'Érudit ne se révélait pas être plus structurée qu'un échange verbal avec le vieux tableau. Celui-ci voulait toujours en savoir plus, sur des sujets tout à fait différents et ce en même temps. Par conséquent, il fallait faire un effort de concentration tout particulier pour ne négliger aucun des sujets sur lesquels l'Érudit débordait, que ça soit silencieusement ou via une rapide remarque orale. De façon assez évidente, Stephen n'avait pas l'habitude de ce genre de conversations multiples au sein d'un unique échange.

En effet, lorsque les gens se rendaient compte qu'il devait écrire chaque chose qu'il voulait ajouter dans la discussions, ils faisaient attention à marquer des pauses fréquentes, afin que le muet qu'il était puisse en dire autant qu'il le souhaitait. Après tout, ce n'était pas dans sa personnalité de parler beaucoup ; alors si on lui "coupait la parole" en allant trop vite pour lui, le dialogue pouvait vite se transformer en un échange en sens unique.

Mais ici, Stephen aurait pu intervenir plus facilement - ou, tout du moins, plus vite. Mais, et sans doute était-ce une fois encore dû à sa façon d'être un peu unique, il n'osait pas interrompre son professeur, préférant attendre qu'il soit à court d'idées quant à des signes supplémentaires à ajouter dans ses "phrases" pour se mettre à faire des gestes avec ses mains ; ainsi, il était sûr que l'Érudit le regardait - enfin, regardait ses mains - avec suffisamment d'attention pour comprendre.

Le garçon reprit donc le cours de ses réponses méthodiques, offrant réponse à chaque question de l'Érudit une à une. La traduction de "moldu" venait donc en premier, pour lui. Comme pour les quatre maisons de Poudlard, il n'était pas certain de la convention sorcière muette quant à la façon de signer un tel mot ; par contre, il savait dire "sorcier" et "non". Ainsi s'emparant d'une craie, il ajouta sur le tableau "Non-Sorcier" et fit ensuite les gestes correspondants avec une douce lenteur. Comme s'il "articulait", en fait.

Après avoir noté rapidement sur son carnet en note qu'il devrait faire venir ses guides de langage des signes par hibou interposé, il fronça les sourcils en réfléchissant à ce que le tableau avait encore dit sur l'amour. Soit l'Érudit avait mal compris quelque chose, soit il voulait forcer le jeune Serdaigle à dévier la conversation sur son sujet préféré. Et l'Érudit, aussi peu surprenant que cela soit, semblait excessivement enthousiaste à l'idée de récolter de nouvelles informations pour ses infructueuses recherches menées de si longue date.

Son regard peint pétillait tant et si bien que Stephen n'osait plus briser l'euphorie annoncée par l'emphase excessive qui entourait les signes de l'Érudit dès qu'il avait enfin pu tourner le dos aux autres sujets et se concentrer sur celui-là. Le jeune Serdaigle rougit, ne sachant plus trop quoi faire d'autre, et reposa la craie dans la rainure du tableau noir. Il aurait juste pu dire "Vous avez mal compris, je ne sais rien du tout là-dessus", mais c'était trop tard pour ça.

Toute personne rationnelle aurait crevé l'abcès avant qu'il ne grossisse en dissipant le quiproquo dès cet instant, mais Stephen n'osait pas. Cela lui paraissait plus simple de faire une tentative de conversation sur un sujet complexe qui lui était tout à fait étranger que de décevoir l'Érudit en lui apprenant, navré, qu'il avait mal interprété les signes de Stephen. Si quelqu'un en doutait encore, il est maintenant certain que le jeune Serdaigle passait son temps à se mettre lui-même des bâtons dans les roues à cause de sa timidité maladive.

Son problème majeur cependant dans cet instant était son manque d'information. Si il avait compris quoi que ça soit à l'amour, quelle que fut sa forme, il aurait sans doute mieux encaissé le fait que les sentiments de ses parents l'un pour l'autre aient un jour disparu, laissant place à l’aride désert de haine et de mépris actuel. Malheureusement, les raisons de ce changement semblaient uniquement tourbillonner autour de lui, et de son handicap. Comme si lui, Stephen, s'était révélé être une digue trop haute sur laquelle la vague de sentiments chauds et aimants de ses parents l'un envers l'autre s'était brisée, éclatant en un millier de souvenirs que l'on veut oublier et de pointes de colère.

Si Stephen ne connaissait en rien l'amour, il savait à quel point celui-ci pouvait parfois se montrer fragile et aisément inversable. Mais il devait traduire cette idée complexe avec les gestes simples qu'il avait pu ajouter dans le dictionnaire naissant de l'Érudit.

" Amour dangereux car fragile. Douloureux si cassé. Beaucoup conséquences. "

Malgré lui, toutes ces pensées portées sur le divorce si violent de ses parents avaient soudainement changé le rythme de ses gestes et son regard. Alors qu'il avait un petit sourire gêné presque attendrissant quelques secondes à peine auparavant devant l'enthousiasme non dissimulé du vieux tableau, son visage s'était à présent lourdement assombri. Il ne souhaitait pas transformer le joyeux échange casuel et pédagogique en cure psychologique pour dépressifs chroniques, mais son effort soudain pour donner une réponse valable au professeur l'avait emmené sur chemins de ronces sur lesquels il ne pouvait que reculer.

Se rendant compte qu'il devait afficher une mine plutôt dépitée, le Serdaigle écrasa une larme naissante dans le coin de son oeil avec le dos de sa main, il renifla le plus silencieusement possible et tenta de donner le change à l'Érudit en ajoutant :

" Vous faire signe bien déjà. Très rapide. "

En espérant que le tableau soit si insouciant qu'il l'était habituellement.
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Mer 14 Aoû - 18:23
L'amour était dangereux ? Voilà qui corroborait l'expérience menée avec Mademoiselle Hiddles, c'était d'un grand intérêt pour l'Érudit. Néanmoins, la source du danger semblait varier : là où Zabeth parlait d'une sensation de paralysie, Monsieur Oakstone semblait expliquer une grande fragilité. L'image d'une boule de cristal qui se brise s'imposa à l'esprit du vieux tableau. Peut-être était-ce là l'explication du fameux « chagrin d'amour » sur lequel il s'était penché quelques années auparavant... Ce phénomène semblait faire de nombreuses victimes parmi les demoiselles de Poudlard, même si les effets avaient une durée tout à fait aléatoire ; ce n'était pas évident de mettre en évidence des statistiques précises.

Perdu dans ses pensées, l'Érudit ne vit pas tout de suite le trouble de son élève. Ce ne fut que lorsqu'il le complimenta qu'il entendit un faible reniflement. Ciel. Avait-il encore mis le doigt sur un point sensible ? Cela semblait être sa grande spécialité, malgré tout le mal qu'il se donnait pour corriger ce gros défaut. C'était sans doute la faute à un gros manque de chance, ou de tact, selon le point de vue.

« Merci. »

Il reprit bien vite le fil de ses idées, pas dupé par le changement de sujet que Stephen semblait souhaiter.

« Je être désolé. Toi mal à cause amour ? »

Il s'imaginait difficilement Stephen embarqué dans des déboires amoureux, mais enfin il avait déjà vu plus étonnant au cours de ses longues années d'observations en tous genres. Il pensait tout de même qu'il devait y avoir autre chose, mais il ne connaissait pas assez bien le garçon pour déterminer de quoi il s'agissait... Une honte, puisqu'il l'avait en classe au moins une fois par semaine depuis trois ans.

« Quoi conséquences ? »

De ces mêmes observations, il n'avait pas vu grand chose d'autre que des larmes qui finissaient par se tarir avec une nouvelle rencontre, l'effacement des inclinations éphémères de la jeunesse. C'était là tout le lot de son enfermement dans le réseau de tableaux de Poudlard, il ne pouvait guère assister à d'autres danses amoureuses que celles d'enfants qui se cherchent ou d'adolescents qui se déchirent.

Sa curiosité était certes habituelle, mais son expression trahissait une certaine inquiétude. Qu'était-ce que cela pour une réaction devant une question aussi anodine ? Cet enfant cachait des choses douloureuses, et son vieux coeur de professeur ne pouvait s'empêcher de se contracter devant pareil spectacle, malgré tout.
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Mer 14 Aoû - 19:05
Les espoirs assez réalistes de Stephen quant à l'insouciance dont aurait pu faire preuve l'Érudit furent réduits à néant par la curiosité abondante de celui-ci. Non seulement il ne laissait pas Stephen changer de sujet comme il l'aurait voulu, mais, en plus, il le relançait de plus belle.

Le jeune Serdaigle commença alors à s'en vouloir. Il aurait finalement bel et bien dû corriger l'erreur de "lecture" que son professeur avait faite en croyant que Stephen avait répondu par la positive à sa première question sur l'amour plutôt que de s'essayer à la philosophie sur un sujet qu'il ne maîtrisait pas, et qui le poussait même à exprimer des sentiments qu'il préférait enfouis au fond de lui plutôt qu'en surface au point qu'ils se retrouvent visible sur son visage de pré-adolescent.

Le tableau, néanmoins, attendait des réponses. Et reposait encore d'autres questions, toujours plus précises. Stephen regarda ses chaussures pendant un instant sans bouger d'un pouce, hésitant quant à la façon dont il devait réagir. Les remords et les regrets qu'il gardait des violentes disputes de ses parents et les horribles images de sa mère en pleurs devant le juge moldu qui restaient gravées dans sa mémoire n'étaient pas des choses qu'il voulait communiquer.

Même à celle qu'il ignorait être Violet qui était pour lui ce qui se rapprochait le plus d'une confidente et d'une vraie amie, il n'avait jamais osé discuter de la tornade de haine qui avait ravagé sa vie de famille presque quatre ans plus tôt. C'était à la fois trop douloureux et trop personnel pour être extériorisé.

Alors déballer ce genre de choses à l'un de ses professeurs, qui, dans le fond, ne le connaissait pas tant que ça et réciproquement vrai, ç'aurait été comme se jeter volontairement dans la fosse aux lions après en avoir prudemment fait le tour sans jamais glisser une seule fois pendant de nombreuses années. Il serra un instant les poings, sentant un flot de sentiments inonder son être tout entier, et fit son possible pour lutter contre l'implacable courant d'émotions qui le traversait.

Mais l'incomparable force de la douleur latente qui séjournait en lui passivement à chaque instant où il n'y repensait pas finit inévitablement par avoir le dessus. Silencieusement, de lourdes larmes se mirent à couler le long de ses joues. Instantanément foudroyé par la honte et la vulnérabilité insensée dont il faisait soudainement preuve, il se retourna pour ne plus avoir à croiser le regard interrogateur de l'Érudit en face de lui, et attrapa une ultime fois la craie dans la rainure du tableau.

" Je ne me sens pas très bien. Désolé. "

Il laissa la craie lui glisser entre les doigts, et s'écarta vers la porte de sortie si vite qu'il l'avait déjà presque atteinte lorsque l'objet se fracassa au sol. Il poussa rapidement la porte et se mit à marcher à un rythme soutenu dans les couloirs du château, sans la moindre idée de sa destination. Il ne pouvait plus empêcher ses yeux de couler, à présent.
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Jeu 15 Aoû - 23:43
Miséricorde... Que c'était compliqué. L'Érudit dans son tableau était complètement désemparé. Il avait mis les pieds dans le plat, et il ne comprenait même pas pourquoi au final... Le garçon disait ne pas se sentir bien, il s'était enfuit en pleurant, et le vieux professeur n'avait aucune idée de ce qu'il avait dit de travers.

Peut-être que l'amour, c'était tellement douloureux quand ça se brisait qu'on ne pouvait même plus en parler. Était-ce pour cela que Stephen ne parlait pas, pas du tout ? C'était peut-être une piste à creuser... Et il ne pouvait pas la creuser, au final. Parce que quand il avait essayé, il lui avait fait mal.

Il passa une main nerveuse dans ses cheveux blonds, se demandant ce qu'il devait faire. Le poursuivre ne lui semblait pas une bonne idée, il ne ferait que mettre du sel sur les plaies qu'il avait touchées du doigt sans le vouloir. Le savant soupira ; comme premier contact, on pouvait mieux faire ! Lui et sa curiosité...

Il était profondément malheureux d'avoir causé comme cela du tort à son jeune élève. Il allait réfléchir, à présent, et se faire pardonner d'une manière ou d'une autre, parce qu'il ne pouvait absolument pas laisser les choses en l'état.

Suite au prochain épisode...
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