Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
1189 pts
serpentard
918 pts
serdaigle
661 pts
gryffondor
612 pts

l'unité
203 pts
ligue des sorciers
223 pts

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Sloan ▬ modératrice
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[APOCALYPSE] Dragons and mermaids

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S.A.U.M.ON
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Sam 14 Fév - 18:10
Dragons and mermaids
Avec Pempoiscaille

Comme il s'agissait de la Saint-Valentin, le nouveau professeur de métamorphoses avait trouvé tout à fait légitime de gambader joyeusement jusqu'au bureau de Flavia Mantis, de jolies fleurs en main droite, une boîte de chocolats en main gauche. Il chantonnait une ballade amoureuse sorcière et se dandinait d'un pied sur l'autre sans oser frapper à la porte. Il fallait dire qu'il avait les mains un peu occupées, mais la principale cause de son hésitation tenait davantage du fait que, depuis ce jour de Noël, il avait le sentiment qu'il ne devait pas trop embêter la splendide maîtresse des potions.

Puis, l'espace d'un instant, une vive douleur dans la fesse gauche. Sans doute une crampe. Il dormait peu, il devait avoir des carences en magnésium, ce n'était pas alarmant. Non, ce qui était alarmant, c'était plutôt qu'il se tienne devant le bureau de l'autre empoisonneuse avec des présents. Sérieusement ? Il avait bu quoi ce matin ? Encore sa saleté de mioche qui avait dû glisser un de ses jus de fruits hypersucré à la noix dans son café corsé.

- Va en enfer laideron ! hurla-t-il en jetant les chocolats à la porte. Je te souhaite bien que le nabot t'étrangle avec une fiole grande taille ! ajouta-t-il en piétinant les fleurs. Foutue peste. La dragoncelle l'emporte !

Il donna un coup de pied rageur dans le chambranle de la porte, puis fit demi-tour sans demander son reste, les mains dans les poches et le regard mauvais. Ce qu'il pouvait détester ses collègues. Tous des abrutis stupides et manipulateurs qui évoluaient dans la fiente de hibou. Surtout l'empoisonneuse, le farfadet et l'attardé mental de l'infirmerie.

Tout en gravissant les marches avec rage et mauvaise humeur, il beugla sur deux élèves de Serpentard qui s'aspiraient mutuellement les lèvres dans un acte désespéré de rapprochement, destiné sans doute à perpétrer leur espèce d'ici quelques heures dans les dortoirs. Foutue invention que l'amour. L'amour, c'était une fiction. La seule vérité dans ce monde, c'était la maudite descendante qu'on se coltinait dans les pattes. Il n'avait aucune hâte de rentrer ce soir et de subir les jérémiades de ses marmots.
Et puis, à tout les coups, l'autre chouineuse de Poufsouffle, la copine de Peter Pan là, allait venir geindre dans son bureau pile au moment où il allait se décider à récupérer son sommeil en retard. Ce qu'il pouvait rêver de la voir se jeter de la tour d'astronomie, celle-là.

Accablé par tant de maux à venir, il lui vint la formidable idée de prendre un bain. Peut-être que ça lui calmerait les nerfs. Et puis, à force de gravir des marches sans réfléchir, il n'était plus très loin de la salle de bain des préfets. Un poste stupide que celui de préfet, encore. C'était juste bon à faire mousser les mioches, à leur faire croire qu'ils étaient importants. Foutaise. Les parents pondaient assez vite leur marmaille pour que toute perte passe inaperçu.
Ce qu'il la détestait, la marmaille. Le monde n'allait pas aller loin avec des mouflets aussi bêtes et abrutis. Le seul mouflet de ce château qui avait un minimum de cerveau, c'était le farfadet, et il ne comptait pas vraiment.

Avec vigueur et autorité, Sven ouvrit la porte de la salle de bain des préfets et éructa :

- Tout le monde dehors, le déchet qui est encore-là dans vingt secondes fait perdre cinquante points à sa maison !

Bizarrement, les élèves ne se firent pas prier, non sans le passer en le regardant avec des yeux ronds comme des oeufs de thon. A croire qu'ils ne le connaissaient pas, depuis le temps. Comme quoi il n'y avait pas que l'intelligence qui manquait, mais la mémoire avec. Génération de ratés. C'était déjà un miracle qu'ils puissent tenir une baguette sans se tuer par accident.

Sven pénétra la salle de bain, claqua la porte, puis commença à retirer virilement son pull licorne, cette horreur offerte par son dernier rejeton à Noël, et le fit brûler d'un petit sortilège incendiaire lorsqu'il remarqua la présence d'une personne qui n'était pas sortie comme ordonnée. Une personne qu'il connaissait, en plus.

- Oh. Pempoiscaille. Le lac est plus assez grand pour ta masse ?

Il lui jeta un regard noir et moqueur. Non mais franchement, une femme-poisson. Tout juste bon à servir de cobaye pour de petites expériences.
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Dim 15 Fév - 17:57


Pemphredo aurait aimé penser qu'il fallait arrêter de sanctifier l'amour, de lui donner des fleurs si hautes qu'elles allaient jusqu'au ciel pour crever même l'espace. Mais Pemphredo connaissait trop bien cette douleur lancinante au côté gauche de la poitrine qui faisaient se languir les cœurs les plus adamantins. Alors voilà, elle soupirait dans son bouillon parfumé au lilas, figée dans une pose de cantatrice aquatique éplorée après un récital. Cupidon n'était qu'une dinde en surpoids qui avait su, malgré sa ringardise, rester à la page.

Perdue dans le limon de ses pensées, elle n'entendit pas les derniers baigneurs déguerpir. Et puis soudain - il parut devant la verrière multicolore et sous les arches de marbre qui s'élevaient jusqu'aux plafonds, il retira vigoureusement son affreux pull qu'il soumit sans cérémonie à l'autodafé, et constatant finalement sa présence, il l'apostropha en ces termes.

- Oh. Pempoiscaille. Le lac est plus assez grand pour ta masse ?

Pemphredo interloquée parut d'abord ne pas comprendre à qui il s'adressait, et incurva un peu le dos trois degrés sur la gauche en cherchant une tierce personne du regard. Puis son index manucuré flotta un peu dans l'air embué avant de se poser, incrédule, sur son buste.

Elle commença par regarder avec incertitude l'intérieur de son verre à pied en cristal, dont le contenu n'était peut-être finalement pas de la liqueur de varech, mais une décoction magique à même d'expliquer pourquoi Sven Waltham torse nu se tenait devant elle en la traitant de thon obèse.

- Waltham. Qu'est-ce qui se passe dans ta vie pour que tu la mettes en jeu comme ça ?

Il était vraisemblablement sous l'emprise d'elle ne savait quel maléfice de désinhibition, et elle n'avait pas l'intention d'en connaître ni la nature ni la raison. Aujourd'hui avait déjà trop mal commencé pour que les canulars se perpétuent sur la luisance de son poitrail imberbe.

Quoi de moins ragoûtant que le mythe d'une journée que l'on consacre à se pâmer pour l'autre, la perspective d'une passion tremblée qui se brûle à la flamme d'une chandelle, relayée plus encore par ceux qui la détestent que par les autres ; une éphéméride à l'eau de rose que l'on trouve chaque année un peu plus bête ou un peu plus sale, macérant dans une frénésie générale qui n'a pour elle que ses spasmes énamourés ou sa rage d'être encore seul. Ce n'était pas un jour qu'elle comptait passer ailleurs qu'au fond de l'eau tiède, en tête à tête avec sa lotion hypoallergénique, sous les lumières tamisées des hauteurs de la salle de bain.

Pemphredo décrocha d'un coup de baguette l'un des peignoirs en libre service près des robinets et le fit s'écrouler sur Sven. Encore assez décontractée par la chaleur ambiante, la femme-poisson ne se mit pas trop en fureur et préféra lancer à l'indésirable un dédaigneux regard gris perle, engloutissant d'un trait les restes de son verre.

- Si tu ne veux pas que tes enfants grandissent sans figure paternelle, va injurier quelqu'un d'autre.

Il avait trop pris la confiance.


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Mar 17 Fév - 15:27
En voyant la demi-baleine se désigner du bout du doigt comme petite poupée débile, Sven eut la violente envie d'arracher sa tête et de la suspendre en haut d'une tour du château pour montrer à toute la communauté du lac noir quel sort devrait être affligé à leur descendance hybride.
Non mais franchement. Un peu de bon sens. Quel homme irait poser un doigt sur la peau visqueuse d'un thon pareil ? Il fallait imaginer, juste, deux secondes. Toucher ça, c'était un peu comme sauter dans une marmite d'huile. De un, c'était bête, et de deux, c'était carrément dégoûtant. A moins de vraiment adorer l'huile quoi. Personne n'adorait l'huile, non ?

Sven eut un geste négligé de la main vers l'autre dorade. Bah, peu importait, qu'elle se noie dans la baignoire, c'était pas bien grave, il se laverait un autre jour. Au moins si il puait, la marmaille de Poudlard se tiendrait loin de lui.
En fait, maintenant qu'il commençait à y réfléchir, il se demandait quel était le plus dégoûtant entre le farfadet, les mioches, la poiscaille et l'empoisonneuse.

- Ma vie ? Pourquoi elle lui parlait de sa vie, la sardine ? Mais elle est merveilleuse ma vie, Pemperse. Ma progéniture me prive de sommeil, les gamins du château me cassent bien plus que les pieds et pas plus tard que tout à l'heure j'ai vu la porte du bureau de la charlatan du coin. Il marqua une pause et dévisagea sa collègue aquatique. Non mais franchement, je t'assure, à côté de Flavia Rhadamantis, t'es un canon de beauté.

Un peignoir s'enroula autour de lui alors qu'il commençait à comparer mentalement les deux femmes. La peau salée, l'aspect visqueux, la couleur dervâtre, les beaux-parents champions de plongée...

- Ouais non je déconne. Mais toi au moins t'es utile. Il croisa les bras, l'air songeur. Je t'ai déjà dis que j'aimerai bien te lancer un sort ou deux ? Pour la science. J'ai toujours voulu savoir ce que ça donnait, un hybride poisson transformé en filet de cabillaud.

Depuis le temps qu'il en rêvait, d'ailleurs. Juste, mais alors juste une fois, tenter tous les sortilèges de métamorphoses applicables aux humains et voir si ça marchait aussi sur la petite sirène.
Confiant et avide de savoir, Sven s'avança virilement vers sa collègue en roulant des épaules, un magnifique peignoir rose sur les épaules.
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Mer 18 Fév - 0:08


Il fallait bien évidemment qu'il saute sur l'occasion pour se mettre à déballer son quotidien à peu près aussi passionnant que celui d'un snargalouf. Les yeux oranges de la demi-sirène se levèrent jusqu'aux voûtes lisses du plafond marbré et retombèrent comme des billes au fond de l'eau. Pemphredo la connaissait, sa destinée de père célibataire, sa passion unilatérale ni faite ni à faire, la manière dont les élèves le menaient par le bout du nez sans qu'il y voie à redire. Parfois elle avait un haut-le-cœur en songeant à son adoration méphitique pour cette Locuste contrefaite - comment un homme normalement constitué pouvait jeter son dévolu sur une bonne femme aussi méprisable -, et une pensée émue pour sa chevelure sacrifiée sur l'autel de l'amour propre. La fouine à nageoires en elle jubilait cependant de pouvoir toujours se repaître de ses frasques et en nourrir les cancans les plus savoureux.

Sven la dévisageait et il avait bien raison ; Pemphredo dévisageait ses ongles.

- Non mais franchement, je t'assure, à côté de Flavia Rhadamantis, t'es un canon de beauté.

Un ange passa et tomba lourdement du ciel pour s'écraser dans l'eau du bain.
Les pupilles globuleuses de Pemphredo doublèrent de volume, pivotèrent du bout de ses mains jusqu'au visage résolument confiant de Waltham, et sa bouche en cœur s'ouvrit béante telle la gueule d'un piranha.

Elle éclata d'un ricanement visqueux qui vint s'entremêler à la buée et dessina de petites corolles scandaleuses dans l'air. Impayable, ce garçon. Pemphredo laissa choir de sa main son verre en cristal, qui docilement s'apporta de lui-même sur les rebords en émail de la cuve. Elle disparut un instant dans la houle onduleuse et les échos sous-marins de son rire résonnèrent autant dans l'eau que l'oxygène. Sa tête hilare émergea enfin des flots.

Même une beigne du saule cogneur en pleins zygomatiques n'aurait su remettre les yeux de Waltham en face de ses orbites. Que Pemphredo surpasse Flavia de loin, c'était un peu un fact, mais dans le cas (désespéré) de Sven, l'amour était aveugle. Qu'est-ce qu'il avait bu pour trahir ainsi son sentiment, une potion d'illumination divine allongée au veritaserum ?

Si Pemphredo n'avait pas joué l'hermite aquatique depuis ce matin, sans doute aurait-elle été au fait de la débandade totale qui retournait le château à l'instant où elle barbotait. Pour une fois qu'elle n'était au courant de rien.

Elle n'écoutait même plus ses babils abjects. Remise de ses émotions et subitement lassée par cette petite comédie burlesque, la professeur grimaça, puis éleva sa baguette au dessus de son loquace collègue à qui la désobligeance allait si mal au teint. Un petit sondage d'ensemble lui suffit pour comprendre qu'on avait inoculé au pauvre homme une substance innommable, qui avait mué son charmant agneau intérieur en un prédateur vicieux.

- Je t'ai déjà dis que j'aimerai bien te lancer un sort ou deux ? Pour la science. J'ai toujours voulu savoir ce que ça donnait, un hybride poisson transformé en filet de cabillaud.

Le visage bleuté de la professeur se décomposa trait après trait.
Le grand dadais sous toxine se mit à dangereusement amenuiser la distance liquide entre eux, s'aventurant de plus en plus profondément dans le périmètre estampillé comfort zone de Pemphredo. En roulant des omoplates, en plus. Était-il physiquement possible pour cette journée d'empirer encore ? La demi être de l'eau aurait gagé que oui si elle avait été d'humeur en tant soit peu plus guillerette.

- Waltham... tais-toi. L'ampleur de ton fashion faux-pas capillaire ne t'autorise pas à m'adresser la parole.

Elle recula un peu en agitant la main vers lui dans un geste d'éviction, armée de ses quarante centimètres cinq de bois de myrte crochu et de sa plus belle moue de dégoût.

- Tu approches encore et tu finis comme un bébé sans flotteurs au large du cap Horn. Noyé.


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Mer 25 Fév - 14:47
Mais c'est qu'elle lui donnait des ordres la petite crevette ! Sven détestait viscéralement qu'on lui donne des ordres. La vie, ça ne marchait pas comme ça. On ne pouvait pas, bêtement, utiliser l'impératif pour s'adresser à lui et espérer naïvement qu'il allait se rouler par terre et aboyer comme un gentil labrador. Il n'était pas aussi docile que ça.
Ignorant les remarques sur sa chevelure, le professeur s'approcha de la baignoire dans laquelle pataugeait le cétacé et s'accroupit juste au bord, fixant l'habitante du marais les yeux dans les yeux, sans craindre la menace de la baguette brandie vers lui.

- Moi aussi j'ai du bois sur moi, Pemplemousse. Si mes cheveux te plaisent pas, libre à toi de les arranger petit sushi, mais je jure pas que les tiennes restent indemnes en retour. Si on peut appeler ça des cheveux.

Sven sortit de la poche de son jean les trente-et-un centimètres de bois de sapin qui lui servaient de baguette magique et la fit tournoyer dans ses mains avec insolence. C'était fou ce que ça le démangeait de lancer un sort ou deux, là, maintenant ; mais il devait être sage. Le pécheur aguerri savait qu'il fallait se montrer patient et ne pas effrayer le poisson qui s'apprête à mordre la ligne.

- Dis-voir, elle a été difficile ta scolarité ? Je sais pas, par exemple, tes petits commentaires, ils n'ont pas malmené ta peau délicate de sardine... ? A cet âge-là, les sorts, ça part si vite... ils n'ont pas essayé de te taillader pour voir si t'as bien le sang rouge, ou brûler les orteils pour voir si tu produis le même son quand tu cries et quand tu chantes ?

Non parce que bon, lui, il était d'accord pour se dévouer, au nom de la sainte science de la magie. Un hybride sorcier-maquereau, c'était quand même assez rare pour rendre curieux. Forcément, il avait envie d'essayer deux ou trois petites choses sur elle, en toute amitié, juste histoire de voir. Rien de bien méchant. Du tout.
Quand même. Quel était le débile ou l'attardée qui avait décidé de s'accoupler avec un dauphin ? Est-ce que l'on pouvait considérer ça comme une déviance ou une maladie mentale ?

- Au fait. T'es de la famille du Prince Narcisse-Solus qui rôde à Londres en ce moment ou t'as rien à voir avec ? Non parce que mon demeuré de mioche rêve de devenir ce truc alors ça lui ferait sans doute plaisir si son père connaissait la cousine à nageoires du thon du ministère.

Pas qu'il ait spécialement envie de faire plaisir à la marmaille, d'ailleurs, mais peut-être bien que le gamin verrait ses rêves voler en éclats si Sven lui racontait combien la soeur cachée du machin Solus était une mégère.
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Lun 16 Mar - 20:56


Là, très légitimement, Pemphredo craignait le pire.
L'espèce de géant vert avait perdu tout sens commun et déblatérait des inepties qui auraient certainement fait rougir sa smala de honte. Il avait dans les yeux cette lueur très glauque de profonde avidité qu'il lui torpillait sur les nageoires sans le moindre scrupule. D'ordinaire, Pemphredo ne voyait absolument aucune objection à ce qu'un homme la regarde avec concupiscence - mais en l'occurrence l'appétit de ce ragondin de Waltham ne relevait pas de l'attraction des corps. Il la dévorait littéralement du regard ; la professeure pouvait presque sentir la pointe d'un scalpel s'aventurer tout près de ses branchies.

Elle ne l'écoutait pas lui voler dans les écailles avec sa répartie de bulot défraîchi ; elle était trop attentive au mouvement hasardeux de la baguette qui virevoltait entre ses doigts. Sven avait suffisamment peu d'emprise sur ses faits et gestes pour lui lâcher un sort de découpe en pleine carotide, elle en avait l'intime conviction. Prête à parer toute offensive d'un lever de sa propre baguette, Pemphredo recula jusqu'à se retrouver acculée aux confins du bassin, sa main libre agrippée au rebord de nacre poli.

- Dis-voir, elle a été difficile ta scolarité ? Je sais pas, par exemple, tes petits commentaires, ils n'ont pas malmené ta peau délicate de sardine... ? A cet âge-là, les sorts, ça part si vite... ils n'ont pas essayé de te taillader pour voir si t'as bien le sang rouge, ou brûler les orteils pour voir si tu produis le même son quand tu cries et quand tu chantes ?

Des remous déchaînés tourbillonnaient dans son sillage, ses branchies s'ouvraient et se fermaient violemment dans un sifflement furibond. Découvrant une rangée de crocs en dent de scie, Pemphredo était si furieuse que l'effroi mêlé de surprise laissa place à l'audace. Elle cracha sur son collègue ensorcelé d'une voix rauque.

- C'est le psychopathe aux fantasmes de vivisection qui me dit ça ?? Je suis sûre que c'était toi, le gothique de ma promo qui faisait des rituels sataniques avec des viscères de grenouilles !! T'es du genre à passer à la télé moldue parce que t'as planté ta grand-mère !!!

Et il continuait d'approcher en la tenant en joue, la toisant fermement comme un gros quartier de viande de la mer.

- Au fait. T'es de la famille du Prince Narcisse-Solus qui rôde à Londres en ce moment ou t'as rien à voir avec ? Non parce que mon demeuré de mioche rêve de devenir ce truc alors ça lui ferait sans doute plaisir si son père connaissait la cousine à nageoires du thon du ministère.

La subite évocation de ce nom eut l'effet d'un antalgique sur la fureur de la demi-sirène. Elle fit se détendre sa peau bleue crispée et s'émousser la lame de son agressivité. Pemphredo rêvassait déjà au parfait visage de Solus, vision salvatrice au milieu de cet océan de hargne, éclat de douceur maritime dans la tempête. Malheureusement, l'autre capybara des îles ne pouvait prétendre égaler le moindre centimètre carré de sa prestance royale - et la répugnance de l'avoir à quelques pas de sa personne repris le dessus sur cette accalmie.

- Il n'est pas exclu qu'un mariage prochain rassemble nos deux patrimoines génétiques, Waltham. Mais je n'ai pas très envie de discuter de Solus avec un néandertal de ton espèce. C'est beaucoup trop antinomique.

Que Solus lui pardonne d'avoir souillé les princières lettres de son nom en l'associant à celui de pareil goujat.

- Non, je préfère imaginer ta tête quand tu te seras extirpé du sortilège qui te siphonne actuellement la cervelle. Une main malintentionnée n'aurait-elle pas laissé tomber quelques gouttes de potion dans ton jus de citrouille ?

Lorsqu'il aurait à nouveau les méninges à l'endroit, il apporterait probablement ses petites fesses désolées devant la porte de son bureau pour lui présenter sa plus basse courbette d'excuses. Très curieuse de savoir ce qui avait bien pu lui arriver, mais bien moins de l'informer de la couleur de son sang ou de la teneur de ses viscères, elle éleva sèchement sa baguette au-dessus de ses épis verts et usa d'un sort d'annulation informulé.

Pourtant son air de défiance ridicule ne sembla pas quitter son regard, et il avait toujours cette pose de cocatris en rut. C'était donc de la magie subtile - Pemphredo commençait à soupçonner Flavia. De toutes manières tout était toujours de la faute de Flavia. Elle était passée maîtresse dans l'art de saccager la vie des autres. La demi être de l'eau croisa les bras avec une moue excédée et persifla entre ses dents :

- Je crains ne rien pouvoir faire pour arranger ton cas. J'ai un peu la flemme surtout. Alors du coup, tu vas juste sortir de mon bain.

Le ton était suffisamment abrupt pour qu'il ne s'agisse pas d'une affirmation mais d'un ordre.


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Ven 1 Mai - 17:55
C'est qu'elle était vraiment laide, la méduse molle, avec ses grandes dents de cheval malade et ses grimaces de singe. Elle tirait des conclusions quand même rapide, et n'avait pas franchement les yeux en face des trous, ce qui était un comble quand on les avait aussi globuleux. Avait-il seulement une touche de noir sur lui, pour qu'elle le confonde avec un gothique ? Il était pas demi-vampire, contrairement à certaines abominations qui traînaient parmi les élèves. Pas de raison de porter des colliers à clous et des capes noires comme la mort.

- Les viscères de grenouille, c'est Flagada Mantis qui s'en fait des colliers, pas moi. Les orques ne savent pas différencier les hommes et les femmes ? Je veux pas dire mais ça craint un peu petite sardine. Je préfère transformer les murènes en gargouilles que de bidouiller des sirops parfum dauphin mort.

Il n'était pas peu fier de sa comparaison ; Sven afficha un grand sourire devant une collègue toujours plus dégoûtée de le voir. Quoique, cela semblait la répugner un peu moins que de l'entendre souiller le nom du prince des oeufs de caviar pour lequel la demi-baleine semblait avoir développé une certaine affection.
Manquait plus que ça, d'imaginer le croisement entre ça et poisson mutant. Qu'est-ce que ça donnerait, d'ailleurs ? Un petit thon avec des mains pour tenir une baguette magique et élargir son bocal ?

- Tu l'appelles Solus, t'es vachement familière. D'après le marmot il insiste pour qu'on l'appelle par son nom complet. Je devrais peut-être prendre cinq minutes pour écrire au cétacé de ton coeur et ruiner tes promesses de mariage, Pemp. Tu sais le mariage c'est pas aussi joli que ça en a l'air, tu devrais éviter. Et puis arrête les mots compliqués, aussi.

Anti quoi, déjà ? Non mais il n'existait pas ce mot-là, elle l'invitait à coup sûr. Se faire insulter de néandertal par un mammifère marin, en plus, ça avait quelque chose d'assez ironique. A choisir, il préférait quand même tenir du singe que de l'étoile de mer, c'était moins dégoûtant.

Pendant qu'il dissertait intérieurement sur son ascendance animale, il aperçut Pemphredo lever sa baguette. Ok, c'était sans effet. Elle avait tenté quoi au juste ?

- Tu chasses les mouches ? C'est vrai que le poisson ça sent fort. Quoique c'est le poisson mort qui sent fort et t'as quand même l'air vivante. Dis voir c'est une mère humaine qui t'as donné la vie ou une femme poisson ?

Ah, elle ne lui laissait pas vraiment le temps de recevoir une réponse : elle avait l'air d'exiger qu'il quitte ce bain. Sven n'aimait pas trop les ordres. C'était agressif à l'oreille. Et puis de toute façon, il faisait ce qu'il voulait non ?

- C'est pas ta propriété privé cette eau, sinon va te baigner dans un aquarium privé. On doit bien pouvoir trouver ça quelque part non ? Je suis prêt à t'aider.

Il passa une main dans sa tignasse verte dans une attitude nonchalante qui ne lui allait pas du tout ; mais alors pas du tout.
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Dim 17 Mai - 16:56


Il n'avait visiblement pas l'air de vouloir bouger. Telle une bernacle solidement fixée à son rocher natal, Waltham s'obstinait à rester là et à faire profiter ses oreilles proches de l'implosion de son inexpugnable bêtise. Sa langue n'aurait désormais jamais assez de sept tours dans sa bouche pour contenir toute sa capacité vomitive ni sa gratuité ridicule.

Et lui de continuer à déblatérer d'un air moqueur. Mais ça, c'était SON domaine. Le rictus qui étirait les lippes de ce corniaud était aussi comique qu'effrayant, en conséquence Pemphredo abandonna l'idée de réagir. Ces bains devenaient le libre théâtre de bien trop d'absurdités, et sans détester le burlesque, elle n'était pas exactement amatrice de ce genre de prestations qui s'éternisait aux dépens du public. Elle avait l'impression d'assister à un monologue gênant sans pouvoir sortir de la salle. Le problème venait surtout du sachet d'immondices au cheveux verts qui infusait actuellement son eau. Comme diraient les mamas moldues d'Afrique de l'ouest, pourquoi tu forces ?? Et en plus il lui parlait de mariage maintenant, lui, le père célibataire endurci qui devait macérer dans la crasse de la solitude.

- Contrairement à toi et ton morveux, je suis très proche de Solus et je suis dans mon bon droit alors je l'appelle COMME JE VEUX espèce de face de pelouse. Tu n'as de toutes manières ni la légitimité ni les capacités intellectuelles pour lui écrire quoi que ce soit étant donné que tu piges un mot sur deux à ce que je raconte.

C'était un subtil mélange de dédain et d'horripilation qui la poussait à continuer le dialogue, et puis bien sûr son incapacité à garder le silence quand des provocations longues comme des perches lui chatouillaient les branchies. Elle remportait absolument toutes les battles d'impertinence, toutes sans exception. Surout face à un analphabète de sa trempe.

- Pour ton information, j'essaye malgré ta forte irrévérence de T'AIDER, mais si tu tiens tant que ça à mourir je peux t'emmener faire une petite virée dans les abysses du lac noir. Ce n'est pas parce que tu me donnes des haut-le-cœur que tu ne seras pas au goût du calmar géant.

Elle aurait tout de même donné cher pour savoir ce qui se passait au fond de sa tête ; quel breuvage, quel nectar, quelle rune diabolique lui avait à ce point retourné les hémisphères. Ce n'est pas qu'elle le fréquentait beaucoup à l'habitude, non point, mais elle l'avait connu plus posé et carrément moins beauf.

Et puis à la réflexion, malgré le fait qu'il la fasse fulminer d'horreur et de colère, il en devenait presque amusant. Elle ne savait pas ce qui était le pire : son lui naturel aussi monotone qu'une fête d'anniversaire de Poufsouffles, ou son alter ego maléfique plus grotesque encore que la planète qui servait de chat à Summer Sutherland.

La petite ombre au tableau étant sa masse corporelle gravitant dangereusement vers sa somptueuse personne, transgressant sans scrupule le périmètre de sécurité préalablement établi entre eux. Pemphredo ne perdait pas de vue que depuis qu'il avait la boule à l'envers, sa plus ferme intention était encore de lui planter un bistouri au travers des arêtes.

- Le risible le dispute au pitoyable, et crois-moi Waltham, quand tu auras de nouveau l'esprit clair, tu te sentiras comme un né-moldu à un cours de monsieur Emerald : très très en danger.

La demi-sirène découvrit ses dents pointues en esquissant une petite mimique de dédain. Elle se tassa un peu au fond de son bain, dont les bulles se seraient bientôt toutes évaporées, de façon à ce que seule sa tête extrêmement ombrageuse émerge de l'eau trouble.

- Je te donne cinq secondes pour disparaître. L'expression carnassière de son visage et sa posture de prédateur aquatique n'augurait rien de très pacifique. Cinq. Quatre. TROIS. DEUX. UN....


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Ven 29 Mai - 20:37
Elle avait quand même une sacrée répartie, la raie des fonds marins. Elle utilisait plein de mots compliqués mais ses insultes étaient d'assez pas niveau pour qu'il puisse percuter ce qu'elle cherchait à lui raconter avec la gueule de requin qui lui servait de bouche. C'était ennuyeux, les femmes avec du caractère, ceci étant dit, pouvait-on qualifier une murène de femme ? Est-ce que cette hybridation étrange ne tenait pas plus du têtard ayant raté un embranchement dans l'arbre de l'évolution que de l'être humain ? C'était un gros débat ça quand même. Une étude génétique pourrait peut-être répondre à la correction. Quelques petits sortilèges de métamorphose aussi. Sven sentait ses doigts envieux de prélever un peu de peau sur la mammifère marin, mais l'idée de devenir tout visqueux l'enchantait beaucoup moins.

L'adulte ébouriffa ses cheveux verts pour se donner un air plus sauvage et poussa un long soupir désespéré, comme s'il eut été contraint d'expliquer la vie à un maquereau mort.

- Mais j'ai pas besoin d'aide petite Pemp, j'ai pas de problème d'écailles contrairement à certains. C'est plutôt moi qui veux te donner des conseils. Du genre, évite de te reproduire, surtout avec un prince thon dégénéré, et trouve une solution pour devenir un vrai être humain avant d'être pêchée au filet par inadvertance quand tu prends ton bain. Il eut un sourire particulièrement désagréable de vieux crétin. Et un nain, c'est beaucoup moins menaçant pour moi qu'un harpon pour toi. Je peux peut-être t'aider avec quelques petits sorts de rien du tout.

Il avait toujours sa baguette magique en main ; il la serra un peu plus fort ses doigts, et eut un frisson dans le dos, comme grisé par la perspective de mener quelques expériences sur sa très chère collègue du corps enseignant de Poudlard. Il avait de la chance, en un sens, d'avoir pour camarade une créature marine du genre. Il n'avait pas à perdre son temps à trouver un aquarium pour observer la vie des poissons.

Ceci dit, Pemphredo semblait avoir épuisé toute sa patience ; elle le menaçait plus férocement que tout à l'heure, laissant apparaître ses dents pointus de monstre des abysses. Il avait déjà vu la photographie d'un poisson très laid qui vivait dans les profondeurs et qui ressemblait très fort à Pemphredo en ce moment très précis. Sven n'aimait pas beaucoup les poissons. Il eut un pas de recul et cela blessa beaucoup son amour propre d'homme viril et macho. Il afficha une grimace, tourna les talons et passa la porte de la salle de bain, vexé comme un poux.

Et fondit en larmes, sans comprendre pourquoi. De gros sanglots de bébés bruyants et pas virils du tout qui lui déplaisaient très fortement. Alors, désespéré de la situation, il retourna voir la sardine laissée en plan, et se sentit tout de suite un peu soulagée, tout en lui lançant :

- J'étais à deux doigts de pouvoir changer l'eau de ton aquarium tellement j'ai pleuré. Tu sais lancer des sorts informulés pour avoir fait ça ?

Parce que, forcément, tout cela ne pouvait être que du fait de la poiscaille.
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Jeu 2 Juil - 2:01


Fin du décompte. La partie émergée de la tête de Pemphredo, petit îlot de colère au milieu d'une mer de hargne et de dégoût, tremblotait dans son bouillon. Cette situation de plus en plus détestable stagnait bien mieux que l'eau parfumée de son bain, et l'air était empuanti par la voix viciée du drogué accidentel qui refusait obstinément de prendre ses cliques et ses claques une bonne fois pour toutes avant le drame.

Un flot d'atrocités se déversa à nouveau du cloaque infernal qu'était la bouche de Sven. Pemphredo était largement au-dessus de ces enfantillages nappés d'un coulis de déchéance mentale, mais entendre d'aussi beaux noms mêlés ensemble dans une immonde bouillabaisse pour finir piétinés par un homme aussi incroyablement répugnant lui sortait par les branchies.

Sven osa s'avancer, bravant encore la courte distance de sécurité qui les séparait en brandissant sa baguette. Il outrepassait sans le moindre scrupule chacune de ses violentes mises en garde avec ce sourire insoutenable gravé sur les commissures. Le courage était une vertu que Pemphredo louait chez un homme, mais ce qui lui tenait présentement office de compagnon de toilette était bien loin de pouvoir être affublé de ce titre honorifique, et elle ne voyait dans ses multiples et infâmes manifestations d'audace que le gage d'une bêtise plus profonde que les abysses de la mer Caspienne. Elle vociféra dans un mugissement terrifiant.

- TU DÉGAGES OU JE T'ARRACHE TOUS LES CHEVEUX POUR LES COLLER A TES PAUPIERES !!!

Pemphredo, plus guindée qu'un piquet de culture d'huîtres planté au fond de l'eau, jaillit soudain dans les remous avec la puissance d'une torpille. Fulminante, la peau luisante virant au gris perle le plus clair dont pouvaient se parer ses demi écailles, Pemphredo était prête à lui sauter au visage et à le défigurer d'une façon si sale que sa propre morveuse de rejetonne serait incapable de le différencier du garde-chasse à tête de potiron.

Et puis subitement se produisit l'improbable. Heureusement qu'ils évoluaient là dans monde de magie régi par des évènements surnaturels jamais tout à fait situables dans un spectre de logique.
Sven recula - il recula dans un clair mouvement de retrait, offusqué jusqu'au bout des cheveux verts, se retourna, se traîna jusqu'à la porte, et l'ouvrit. MIRACLE.

Mais très étrangement, alors que Pemphredo retenait son souffle et sa rage, estomaquée de le voir enfin quitter les lieux après cet abominable théâtre, son ouïe affinée par plusieurs décennies d'écoute indiscrète aux portes lui transcrivit le net bruit de hoquets rauques et de sanglots gras caractéristique à l'enfant fondant en larmes. Sven venait. De piquer une. Inexplicable crise de pleurs. C'était tellement absurde et Pemphredo était tellement prise sur le fait qu'elle ne sut en cet instant comment réagir. Exploser de rire au fond de sa baignoire ? Immortaliser à jamais l'instant ? Pleurer de concert ? Tant de possibilités et si peu de temps. Elle était pourtant parée à énormément de cas de ridiculisation extrême, mais celle-ci crevait à tel point tous les paradigmes terrestres imaginables qu'elle s'en trouvait fort dépourvue. Sa fureur laissée en suspens retomba comme un glaçon dans un margarita aux algues.

Lorsque Sven revint auprès d'elle en se lamentant comme un morveux de trois ans auprès de sa mère après une étourdissante pleurnicherie, elle était tout bonnement béate, la bouche entrouverte, les yeux plissés par le jugement (car elle jugeait aussi dans ces situations), et les bras ballants dans l'eau tiède désormais vide de sa mousse rose bonbon. Ces sentiments contraires dessinèrent un rictus nerveux sur sa bouche.

- Je dois dire que n'en aurais jamais espéré tant. Merci pour cet instant de grâce. C'est vrai pourquoi m'acharner à te mettre la honte quand tu le fais très bien tout seul.

Ce sort était extrêmement carabiné - ou bien c'était Sven qui était en position particulièrement élevée sur l'échelle de la fragilité.

- Tu permets ?

Sans réellement savoir s'il permettait ou non, Pemphredo leva une main palmée et lui retourna deux énormes baffes sur les joues. Sonores et concises. C'était très louable de sa part parce qu'elle cherchait véritablement des solutions à son problème d'intoxication tout en dominant ses émotions ; il fallait essayer toutes les possibilités. Et puis ça lui faisait bien entendu extrêmement plaisir.

- Tu te sens pas un peu différent ? Non ? Rien ? Vraiment ? Bon. Incarcerem.

Profitant de ce qu'il était étourdi pour dégainer sa baguette et l'emprisonner bassement, Pemphredo saucissonna Sven de liens magiques qui le comprimèrent assez solidement pour endiguer tout débordement d'ordre scientifique ou loufoque que pourrait bien lui intimer sa conscience troublée par on ne savait trop quelle substance illicite.

- Maintenant que ta liberté physique est restreinte pour le bien de tous, et surtout pour le tien, tu vas répondre à mes questions. Sans blagues vaseuses qui ne feraient pas même rire ta mère et sans embrouilles pitoyables, il va de soi. Le ton était glacial et le regard aussi menaçant que celui d'une murène avec un petit anchois vert en ligne de mire. T'a t-on administré ou fait ingérer un produit insolite au cours de la journée par quelque voie que ce soit ?

Elle espérait du fin fond de son coeur ne pas avoir à expulser un suppositoire magique des fesses de Sven Waltham. Elle espérait aussi - assez faiblement toutefois - qu'il comprendrait qu'elle faisait ça par urgence et par pitié.


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Ven 3 Juil - 21:30
En sentant les mains palmées d'Ursula sur ses joues délicates d'homme viriles, Sven ouvrit grand la bouche pour protester avec vigueur contre cette atteinte à sa personne des plus malhonnêtes, mais le poulpe humain était vivace comme une anguille et l'avait déjà soumis à un sortilège pour l'empêcher de continuer à gigoter dans tous les sens ; pour les inepties, par contre, elle ne semblait pas encore avoir trouvé de solution.

- Oh là, oh là le crustacé, je suis pas vraiment de ce bord-là moi, je préfère les choses en douceur, tu vois ? Être ligotté, les trucs douloureux, naaan vraiment j'aime pas, je sais pas toi mais je trouve que la vie est déjà assez violente comme ça pour pas en rajouter eeet... eet wooh mes blagues sont pas vaseuses je te permets pas le bâtonnet de surimi !

L'homme viril du nom de Sven Waltham était très vexé par cette insinuation de très mauvais goût. Comme si, elle, ses blagues étaient drôles. A coup sûr, elle ne savait même pas ce que c'était, une blague. Les poissons, ça n'avait sans doute pas beaucoup d'humour. Il suffisait de voir Flavia Mantis ; c'était une baleine et elle ne souriait jamais.

Etant donné son état de grande offense, Sven n'avait pas du tout envie de répondre à la question du mollusque humanoïde. De toute façon, qu'est-ce qu'il en savait, lui ? Il n'avait m^me pas pris de petit déjeuner ! Ah bah c'était peut-être justement ça la réponse en fait.

- Tout ce que j'ai bu c'était de l'eau et elle venait pas de ton bain. Et puis ça veut rien dire insolite, vas-y arrête d'inventer des mots.

Sérieux. Depuis quand c'était intelligent les femmes-poisson ? Elle pouvait pas utiliser le même vocabulaire que tout le monde au lieu de jouer les reines d'on ne savait trop quoi là ? Franchement ça devenait lourd ses phrases à rallonge super compliquées.

- Eh Pimprenelle, tu sais je viens de penser mais. Tu crois que j'ai été empoisonné sérieusement ? T'es tombée sur la tête ou t'en a juste pas ou bien ça se passe comment ? J'ai cogné la porte de Flavia Rhadamantis ok, mais je suis pas rentré boire ses smoothies à la fiente de rat.

Oui, bon, il tiltait ça avec un peu de retard hein mais, quand on était à la merci d'un mammifère marin c'était pas forcément facile de se concentrer. Surtout quand on était aussi stupide que Sven sous l'influence d'une magie obscure.
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Mar 7 Juil - 18:13


Ne pas prêter attention à l'excessive vulgarité du troll verdâtre était une épreuve particulièrement fastidieuse et Pemphredo exigeait d'être très généreusement indemnisée par Heatus pour avoir à subir pareils préjudices. Etait-ce vraiment inclus dans ses fonctions de professeur que de veiller sur des êtres indigents pas même capables de se débrouiller face à une forme de magie douteuse ? Ce gros rustre pleurnichard était quand même un adulte, un enseignant de surcroît. Et jusqu'ici le seul domaine dans lequel il avait fait montre de ses compétences était celui de la balourdise. Il ne cessait par ailleurs de se distinguer encore à chaque minute qui passait, minutes sauvagement et sans préavis arrachées au temps de pause de Pemphredo, qui aurait du exclusivement servir à entretenir le lustre parfait de ses écailles.

Bien sûr, il se débattait, il déblatérait, il s'époumonait, car nul être vivant décemment constitué n'appréciait de se faire saucissonner de la sorte - hormis les sorciers fétichistes du club londonien de ligotage rue des Embrumes qu'elle avait croisé maintes et maintes fois -.  Pemphredo écoutait son charabia d'une oreille distraite, frottant son menton du bout des doigts, accaparée par une ardente réflexion. Elle se démenait tout de même pour tirer son mal-aimé collègue de ce mauvais pas, et rien que pour ça il lui devrait un an de baume aux algues en dédommagement.

- Mais tu vas la fermer ??? Actuellement je passe une après-midi assez MOYENNE et j'essaye dans notre intérêt commun de l'améliorer, alors si tu tiens à ta misérable vie, je te conseille de te calmer et de te déboucher les pores !!!

Un agressif monologue à l'intention de Sven filtra entre les crocs de la jeune femme, qui plissait les yeux si finement qu'on n'apercevait qu'à peine ses pupilles orange au travers de ses longs cils. Les seules paroles utiles que Sven daignait professer ne l'avançaient pas plus, et l'amener à faire fonctionner sa cervelle s'avérait aussi complexe que faire disparaître manuellement une verrue plantaire. Avait-il été charmé ? Intoxiqué ? Ensorcelé ? S'agissait-il d'une magie de premier ordre ou d'un sort si idiot que le défaire était encore plus bête que de le lancer ? Pemphredo avait beau savoir comment se défaire brillamment de la magie noire, son diplôme n'était pas celui d'un détective. Et puis elle n'avait pas spécifiquement envie de mobiliser toutes ses capacités cérébrales pour un crétin des îles de cette ampleur. Si encore il avait été plus agréable à regarder...

Elle finit par pousser un soupir exaspéré dès que son cher collègue ouvrit à nouveau la bouche. Elle resserra ses liens d'un coup sec de façon informulée, le regard mauvais. La demi-sirène se massa douloureusement les tempes.

- J'ai d'excellentes raisons de croire qu'on ta retourné la cervelle, Waltham. Tu n'es certes pas très malin au naturel, mais là je peux t'assurer que ça frise le gnome desséché.

Comme de bien entendu, espérer la moindre coopération de sa part relevait du doux rêve. Pemphredo était très franchement dépassée par les évènements, et, cela lui coûtait de l'admettre, ignorait quoi faire en cet instant précis. C'était le genre de cas de figure absolument idiots qui n'arrivaient que dans l'enceinte de cette école. Elle était véritablement au bord du nervous breakdown - qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter cette mutation en Ecosse ?? À Thaumasanta, au moins, il y avait des salles de bains nominatives, on respectait la vie privée et l'espace personnel des professeurs... Voilà, le moment était sans doute venu de baisser les bras.

- Bon. Je vais sortir un moment chercher les autorités compétentes, histoire de voir si ton cas est totalement désespéré. Toi, tu ne BOUGES PAS DE LÀ.

Pemphredo émergea gracieusement de son bain, pointant Sven d'un index menaçant, et s'éloigna de sa personne - toujours ligotée en bonne et due forme -, aussi ruisselante que contrariée. Elle s'approcha de la porte et en tourna rageusement la poignée. Son idée était très simple : laisser son aimable collègue en plan, aller chercher le premier clampin de la salle des profs (en espérant que ce soit Caesius), déléguer le problème sur les épaules du malheureux, et fuir à jamais.


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