Unité & sorcier & fromage coeur de lion
Ludovic J. DaveMessages : 448 Date d'inscription : 12/03/2014
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Dim 31 Aoû - 21:07 | « Ludovic errait. Errait dans les rues, errait au travers des gens et des boutiques. Il n’était pas triste ; ne se noyait pas dans divers bonheurs non plus — il était juste ici, à cet instant ; sous un soleil calme et doux, assez chaud pour ne pas paraître distant et assez agréable pour ne pas sembler brûlant. L’heure était avancée, l’horloge au coin de la rue avait sonné le début d’après-midi ; aussi avait-il transplané quelques minutes plus tôt, fuyant la maison familiale un moment et son brouhaha perpétuel. Dans sa poche pesaient quelques gallions, et son sourire diffus laissait transparaitre sa bonne humeur ; peu entachée, désœuvrée de toute envie maussade. Qu’allait-il bien pouvoir faire ? Perdu dans le chemin de traverse il regardait le peuple s’activer, reconnaissant des fois une ou deux têtes ; sans pour autant les approcher. Il venait d’écouler sa dernière année, après tout ; celle consacrée à Poudlard, comme les six autres. Pouvait-il à présent qualifier ses anciens camarades d’inconnus, ou devait-il leur sourire à pleines dents ; profitant du hasard et des souvenirs d’amitié ?
Il ne savait pas vraiment, ne s’était jamais tourmenté l’esprit à ce sujet. Tout lui semblait si simple et si dérisoire à la fois. Encore dans son esprit trottait quelques images ; des cravates bleues et d’autres jaunes, un balai et deux cognards — des bouquins éparpillés et quelques parchemins que trop tâchés. Allait-il oublier ? Il ne pensait pas ; avait profité de chaque minute écoulée, se disait-il. Poudlard formait l’enfant, développait l’adolescent et épanouissait l’être ; jetant finalement l’adulte hors de ses murs, d’un crachotement poussiéreux et bienveillant. C’était ce qu’avaient toujours dit sa mère et son père ; à la table commune, lors des repas. Et à chaque fois, comme ses frères, il avait ri de bon cœur — à présent, il ajouterait une nuance à ce rire, un ton un peu révolu ; reconnaissant et sans doute aussi un peu passé. Oui, tout était passé, à présent.
Ne restait plus que le demain — le lendemain. L’avenir, grand ; immense. Qu’allait-il bien pouvoir faire ? Tant de possibilités. C’était dans ces instants qu’il désirait si fort s’agripper et s’accrocher à quelqu’un ; voire même à plusieurs. À des jeunes de son âge, pour tâtonner ensemble, rire et se questionner en chœur. Avec qui pourrait-il bien faire ça ? Il ne savait pas — et puis, c’était l’été, après tout. L’heure d’amusement et de liberté. De voyage et de sport gratuit ; presque gratifiant. Il savait qu’une fois rentré, il retrouverait Divus puis les jumeaux, Louis et Judas. Dans un coin de la maison dans ses paperasses serait assis James ; et sur le rebord intérieur de la fenêtre des escaliers droits et poussiéreux du deuxième étage serait sans doute pelotonné en train de lire son petit frère, Cassandre. Que pourraient-ils alors bien faire, tous ensemble ? Pourquoi pas du volley ? Le volley était bien — si bien, depuis qu’ils l’avaient découvert. Peut-être même mieux que le quidditch, d’une certaine manière. Plus jovial, intense et ardent ; cela stimulait les nerfs, l’esprit et l’amour, dans un sens — n’était-ce pas bien, n’était-ce pas bon ?
Impact. A trop penser, à trop imaginer et visualiser le blond garçon avait accéléré cadence lors d’un croisement ; et dans la foule et la masse grouillante, il était venu heurter un tout aussi grand que lui — voire un peu plus. Reculant de quelques pas sous l’impact, passant une main dans ses cheveux brouillons ; il assura avec une délicatesse propre au gêne peiné : « Pardon. »
Si seulement il avait pris la peine de mieux regarder — avant de parler bien, directement ; presque instinctivement. Silas. |
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