Entre Apathie et Apesanteur ou je demeure

Sandy ∞ Emmet

Tu flânes, dans les rues de la vieille ville.

Tu ne sais pas pourquoi tu est descendu aujourd’hui. Seul, qui plus est.

Il est bien rare de te croiser, toi, Monsieur le Capitaine, sans tes compagnons.

Mais, tu te sens d'humeur maussade.  Tu rumines des noires pensées, et tu sais que la première personne que tu croisera et qui osera t’adresser la parole se retrouvera avec ton flot de haine et de mélancolie sur la tronche.

Tu soupires et enfonce plus encore tes mains dans tes poches.

Tu n'aimes pas cette situation d'énervement lattent. Tu sais déjà qu'elle va déboucher sur une situation plus énervante encore, lorsque tu exploseras. Tu es de ceux fait pour la bonne humeur et la joie de vivre.

Tu soupires et t'adosses négligemment contre un mur de brique, cherchant un peu d'ombre, à l'angle d'une ruelle calme.

Au loin, tu entends des voix.

Tu te dis qu'elles approchent sûrement et tu rases plus encore le mur.

Tu ne veux voir personne. Tu ne veux pas prendre le risque de crier sur quelqu'un qui ne t'as rien fait, juste parce qu'il a plu hier et que ça t'as rendu nostalgique.

Tu voudrais juste un câlin.
Une petite preuve d'affection.
Un mot gentil.

N'importe quoi, qui te montrerais que tu es aimé.

Pauvre Sandy. Juste un petit garçon qui a reçu trop d'amour et trop d'attention. Et dont le monde s'effondre lorsque les yeux se détournent de lui.

Roméo est quelque part avec Rhéa. Charlie s'entraîne et Ludo... Dieu seul sait ce que Ludo peut bien faire comme bêtises...
Et ton homme. Et bien... Lui non plus, tu ne sais pas ce qu'il fait, mais il n'est pas prévu que vous voyiez avant demain.

De toute façon, ce n'est pas que tu n'as pas envie de le voir, mais s'il te trouve dans cet état le premier, tu ne donnes pas cher de sa peau. Parce qu'il est parvenu à tes oreilles un nom que tu n'as guère apprécié d'entendre, associé au sien.

Et puis, tu préfères faire la peau à cette Ruby plutôt qu'à ton homme.

Mais tout ça c'est sans compter le Destin, qui semble t'avoir pris en grande affection.
Car des voix que tu entends, il y en a une dont tu connais déjà les intonations sur le bout des doigts.

Tu râles de tout ton être, en espérant qu'il ne te voit ps et tu tentes de fusionner avec le mur.

Bien évidemment, ton plan hautement scientifique et finement ciselé échoue. Lamentablement.

C'est ridicule.
C'est à la fois la seule personne qui peut te remonter le moral, mais aussi la dernière contre laquelle tu as envie de t'énerver.

Et pourtant, c'est ce qu'il va arriver...

Tu adorais passer du temps avec ton homme, mais tu avais promis à Icarus de garder du temps pour lui. Alors, tu avais réservé cette journée pour aller à Pré au Lard, avec les Serpentards du club d’hôtes. Et c’était une excellente idée. Ça te ressourçait de papoter avec eux en mangeant des sucettes au goût sanguin, et en parlant un petit peu de vos différentes clientes… Pendant un moment, ton annonce au club avait fait de toi la cible de bien des ragots, et parler d’autres choses que de Sandy avec des êtres vivants te faisait un bien fou. Malheureusement, le destin est malin, et il avait décidé de terminer cette journée en faisant apparaître le Gryffondor devant toi, au détour d’une ruelle.

Gryffondor qui avait l’air franchement pas bien. D’un coup d’œil, tu demandas l’autorisation à Iko d’aller le rejoindre, et il n’eut qu’à faire une brève moue pour te donner son accord. Vous aviez une amitié forte, les mots étaient devenus, depuis un moment, plutôt superflus. Un clignement d’yeux pour dire au revoir, une poignée de main virile à Max, et te voilà trottinant joyeusement vers ton Sandy, dont tu imagines déjà le visage s’illuminer en t’apercevant.

Raté. Le regard noir qu’il te balance te refroidit à peu près aussi vite que si tu t’étais enfermé dans un congélateur, et ton sourire se fâne un peu, dans une moue inquiète. Tu ralentis. Tu aurais peut-être mieux fait de l’ignorer, mais quelque part, ces 24 heures sans lui étaient soudainement devenues vachement longues, depuis que tu avais été inondé par la joie de l’apercevoir. Tu ressemblais vaguement à un accroc, un drogué. Drogué au Gryffondor… C’était sûr, la majorité de tes camarades verts n’apprécieraient pas la blague.

L’air penaud, tu déposes un léger baiser sur sa joue. Tu pensais l’embrasser, mais il est tellement froid que, soudainement, tu as peur qu’il suce toute ta vie dans son baiser. Le bal te revient en tête, et tu espères que tu pourras le lui proposer. Peut-être qu’il te fait une blague, qu’il va te demander de venir en changeant totalement de face, d’un coup. Mais tu sais Sandy trop peu maître de ses émotions pour être capable de faire ça, et tu sens que, pour une raison que tu ignores, tu vas t’en prendre plein la gueule. Enfin, tu sauras le calmer, de toutes façons, tu as l’habitude maintenant… Votre couple a toujours été un peu ajouté.

« Ça va chou ? »

Tu as pris ta voix la plus mignonne, plongé tes yeux rougis dans les siens et, presque aussitôt après, remis ta sucette dans ta bouche. Ce goût sanguin te détend un peu, et tu as vraiment besoin d’être détendu là.

Look what you turned me into

Sandy ∞ Emmet

Tu sens ton regard trop noir lorsqu'il s'approche joyeusement de toi et tu vois de même son sourire s'étioler.

Tu soupires.
Il aurait dû passer son chemin.

Tu ne veux pas lui parler. Tu ne veux pas lui dire que ce que tu as entendu sur lui et cette fille te vexe.
Tu ne veux pas lui crier dessus et pourtant, son petit bonjour t’énerves beaucoup plus qu'autre chose.

Tu l'observes, lui et sa sucette, en pinçant tes lèvres.

"Bonjour Emmet."

Ta voix et trop froide.
Son petit baiser t'a brûlé.
Et tu n'es pas homme à ne pas rendre la politesse.

"Il me semblait avoir été clair."

Tu laisses ta phrase en suspend. Tu veux choisir tes mots.
Tu le connais.
Tu sais à quel point il est joueur et habile.

Tu sais également ce qu'il va rétorquer à ton beau discours, mais tu as quand même besoin de cracher toute cette jalousie qui suinte de ta bouche.

"Tes activités dans ton petit club, je m'en fous. Mais si c'est en dehors de cette entreprise, tu es prié de draguer la gueuse à l'abris des regards. Histoire que je ne surprenne pas des conversations pour le moins... désagréables..."

Tu siffle entre tes dents en t'approchant, menaçant de lui.

"Ca n'a rien d'agréable d'entendre, au détour d'un couloir que tu es cocu."

Tu sais, bien évidemment, qu'il n'en est rien.

Que c'était juste du flirt, un des nombreux passe-temps de l'homme que tu aimes. Mais il n'empêche que tout cela est vexant.

Tu te demandes trop souvent ces temps-ci pourquoi Emmet ne peut-il pas s'empêcher ainsi de jouer avec tes nerfs et ta patience?
Peut-être qu'il est déjà lassé? Peut être que le jeu entre vous est devenu trop simple?
Ca t'exaspère...
Qu'est ce qu'elle a que tu n'as pas, cette Ruby?

Tu es perplexe, Emmet. Visiblement, Sandy est fâché contre toi, et tu n’as aucune idée de la raison de cette crise. Alors, tu continues à suçotter ta sucette, attendant patiemment qu’il te dise enfin ce qui l’embête – c’est fou, mais tu commences à t’habituer à ses crises, et tu as, petit à petit, appris à les gérer. Même si des fois, il est si agaçant que tu ne peux t’empêcher de rétorquer, si possible en criant plus fort que lui. Il faut dire que le rouge est encore plus jaloux que toi, et ce n’est pas rien de le dire. Alors, tu patientes, t’attendant à une nouvelle crise du type « Tu as été gentil avec une nana, tu me trompes ! ».

Eh bim, ça ne rate pas. Tu n’as aucune idée de qui il peut bien parler – il faut avouer, Emmet, que tu as du mal à perdre ta mauvaise habitude de flirter avec les demoiselles, même si tu te sens de plus en plus mal à l’aise en le faisant. Un petit soupir t’échappe quand tu entends « cocu ». Rien que ça. Il aurait du mal à l’être, puisque vous n’aviez jamais… Enfin… Ni avec personne d’autre, d’ailleurs… Donc bon, il aurait bien du mal à l’être. Les grands mots, encore et toujours. C’est ça de sortir avec un Gryffondor. Tu hésites sur la conduite à tenir, et finalement, tu sors ta sucette de ta bouche et l’enfonce dans celle de Sandy qui menace de recommencer à parler en disant, autoritaire :

« Chut. »

C’est un peu con, mais ça te détend, et ça te donne un peu de temps pour réfléchir à ce que tu vas répondre. En fait, ça t’amuse de le voir tendu comme ça : ça te rappelle qu’il tient à toi, et qu’il est à toi autant que tu es à lui. Et c’est agréable, comme sensation. Du coin de l’œil, alors que tu réfléchis toujours à toutes vitesses à ce que tu pourrais faire, tu aperçois ton Fléreur, presque invisible dans la neige, dans un coin de bâtiment. Tu tapotes ta cuisse, et il arrive, félin. Mieux vaut éviter cette conversation qui ne mènera à rien. Ou la repousser, du moins.

« Je te présente Flee. Il est là, parce qu’il a pour mission de veiller sur toi quand je ne suis pas là. J’ai besoin d’être sûr en permanence qu’il ne t’arrive rien de mal, parce que je m’en remettrai probablement pas. Du coup, quand ça chauffe pour toi, il vient me chercher, en théorie. »

Tu caresses la tête de l’animal qui ronronne, peu habitué à tant de tendresse. Il faut dire que tous tes animaux, et ils sont trois, ont pour ordre de surveiller des personnes d’intérêt, et te voient peu souvent. C’est une forme de fierté, pour toi : ça prouve que tu les as magnifiquement dressés. Tu te rapproches de Sandy, lentement, et tu viens caresser l’arrête de sa joue, sans cacher le plaisir que tu y prends. Puis, ton regard se fait plus dur, et tu siffles presque :

« Je n’ai aucune idée de qui ou de quoi tu parles, mais je commence à en avoir assez de répéter sans cesse que tu n’as rien à craindre et que c’est toi que j’aime. »

En fait, non, tu aimais bien ça. Parce que chaque hésitation de Sandy était une nouvelle preuve de son amour, et ça te faisait un bien fou. Une légère rougeur apparaît sur tes joues, tandis que tes pensées se perdent dans des contrées interdites aux moins de 18 ans, à mesure que tu réalises combien vous êtes proches. Et puis, tu dis enfin, d’une voix à peine plus douce :

« C’est incroyable que tu aies besoin de preuves tout le temps. Viens avec moi au bal, comme ça on s’exhibera devant tout le monde et il n’y aura plus de doute sur qui j’aime et qui sont mes jouets. »

Bon. Il voulait faire cette invitation depuis un moment, et ne savait pas trop comment s’y prendre sans passer pour un nounours mielleux. Faire semblant que c’était une corvée, c’était beaucoup mieux, non ?

Entre le fromage et le dessert

Sandy ∞ Emmet

Tu te retrouves avec une sucette dans la bouche.
Les sucettes, t'aimes pas trop.

Mais bon, visiblement, Emmet n' pas trop envie de te plaindre aujourd'hui.
Tu prends ton air boudeur, avant qu'un fléreur sauvage n’apparaisse.
Tu le contemple se lover tout contre ton homme et l'écoute donner les explications...

Dis donc. Dis donc...
C'est toit ou ton propre mec te stalke?
Tu lui lances un regard un peu effaré...

Allons. Tu es un grand garçon... Tu devrais pouvoir seul te sortir des situations qui commencent à "chauffer"...

Et puis... La bête est tout le temps là? Genre. Même quand ça commence aussi à chauffer avec Emmet?
Au tour de la créature de se voir gratifier une oeuillade suspicieuse...

Sainte Marie.

Un toucher doux sur ta joue te sors de ce fil de pense relativement sale.
Tu as à peine le temps d'apprécier qu'il se met à t'engueuler...

Wait. Toi tu croyais que c'était justement que le but, dans un couple, c'était de se rassurer, notamment quand un des deux partenaires ne pouvait pas s'empêcher de câliner toutes les oiselles biens mises de leur personne, soit disant pour se construire une réseau d'informateur...

Sherlock a fait la même chose avec des SDF... Ben tu préfères quand même vachement sa méthode...

Tu t'apprêtes à lui balancer une réplique bien cinglante dans les gencives, quand il t'invite, sans délicatesse aucune, au Bal de fin d'année. En somme, tu n'es pas surpris par le fait qu'il t'invite, ca fait une semaine que tu attends ca, comme une jeune fille en fleur, mais alors là. Tu t'attendais à tout, mais pas à cette façon de balancer ça...

"Tu te rends compte de comment tu présente ça?"

Ca a le même effet pour toi que le jour ou le petit copain de ta fille t'apprendrait qu'il est scénariste de film porno, entre le munster et la Glace au nutella, lors du'un repas de famille...

"Je te dirais oui quand tu présenteras ca avec un peu plus de classe et d'envie..."

Le quart d'heure caprice de Sandy.

C’est marrant, mais Emmet ne fut pas surpris une seule seconde de la réaction de Sandy. Il s’attendait à quelque chose comme ça, en fait, mais ça avait au moins fait passé brièvement sa jalousie maladive, et s’il semblait toujours en colère, ça paraissait moins dangereux pour le Serpentard. Sauf que maintenant, il devait trouver un moyen de présenter ça « avec classe et envie »… Rien que ça. Weibb avait l’habitude de jouer ce genre de rôle, avec le club, aussi n’était pas dénué de moyens. Après une demi-seconde de réflexion, il décida d’y mettre le paquet, et de faire mariner un peu son homme, tant qu’à faire.

« Bouge pas, je reviens ! »

Avant de faire demi-tour en trottinant et de crier, au moment de disparaître au coin de la rue :

« Tu peux caresser Flee en attendant, pour t’occuper. Il est gentil ! »

Eh eh. Il imaginait déjà Sandy devenir fou de rage et râler sur son amoureux qui l’abandonnait à un moment aussi propice. Les yeux, bruns-rouges, du demi-vampire parcoururent la rue, jusqu’à trouver l’emplacement idéal : un petit coin sombre où se changer. Immédiatement, il s’y dissimula, et murmura un « Accio Costume ! »… Ça mettrait probablement un moment à arriver depuis le château – si ça arrivait un jour. Mais il avait foi : l’amour accomplit des miracles. Patient, il attendit deux bonnes minutes avant que son costume n’arrive enfin, s’écrasant brutalement sur lui.

Bon. Le sort avait peut-être été lancé un peu trop puissamment. Sans attendre plus longtemps, Emmet se déshabilla – après avoir vérifié que personne n’arrivait – et enfila ses affaires à toutes vitesses. Il avait l’air un peu débraillé, avec ses cheveux en bataille et sa chemise qui dépassait sur le côté de sa veste, mais c’était mieux que rien. Aussitôt après, il trottina vers une boutique de fleurs, choisit un bouquet de roses rouges bien girly et, finalement, retourna d’où il venait.

Sandy était toujours là, mais il lui tournait le dos… Dommage, Emmet aurait bien voulu voir sa tête avant d’apparaître, histoire de mesurer à quel point il l’avait énervé. Il s’approcha à pas de loups, s’essaya à une petite toux plus ou moins viril et puis, mi-sérieux, mi-moqueur, les yeux pleins d’amour, il demanda, galant :

« Auriez-vous l’obligeance de m’accompagner au bal de promo, je vous prie… »

Instant d’hésitation, sourire moqueur, et puis le risque est pris, aussi simplement :

« Mademoiselle. »

Il sent que ça ne va pas bien passé, mais par Merlin, il est humain ! C’est difficile de résister à ses pulsions primaires.

Vade Retro Satanas

Sandy ∞ Emmet

Il s'est  envolé.
Un peu comme quand Roméo s'enfuit pour aller sauver la donzelle.

Décidément, entre ces deux là, tu es servi...
Tu soupires et te penche sur la mignonne petit créature en face de toi, qui regarde avec un air de détresse son maître s'éloigner...

"Allons Allons Monsieur Flee. Il va revenir. Il revient toujours..."

Tu caresses la tête de l'animal, un peu méfiant au début. Puis timidement, un doux ronron sort de sa gorge.

Tu souris et t'asseoit.

"Dis donc, je sais pas pour toi, mais moi, ton maître , il m'en fait voir des vertes et des pas mûres..."

Il tourne son museau vers toi et il te semble presque lire de la compassion dans ses grands yeux.
Tu restes là, à papoter doucement des tristes déboires de ta vie occasionnés par ton homme, lorsque sa voix, anormalement grave résonna derrière toi...

... Mademoiselle?

Tu te retournes, après avoir adressé une dernière caresse au fléreur et tombe nez à nez avec un Emmet au sourire qoquenard.
Tu considères sa tenue quelque instant et le bouquet de rose rouge qu'il te tend avant de lui balancer ton poing dans la face, sans cérémonie.

Tu le regardes, mi-figue mi-raisin.

"Bordel, a quoi est-ce que tu joues? ... Tu t'es cru dans ton stupide salon, avec une de tes greluches?"

Tu tournes les talons en fulminant, fais quelque pas, t'arrêtes et te retournes, le pointe du doigts et te retiens de lui balancer tout ce que tu as sur le coeur dans la face.
Tu secoues la tête.
Désespéré et désespérant.

"C'est ça pour toi de la classe? Il ne suffit pas juste d'un joli smoking et..."

Mais soudain, tu n'oses mêmes pas le regarder dans les yeux, tant la méchanceté de ton geste te marque.

Tu l'as frappé.

Toi même tu n'en reviens pas.

Tu déportes ton regard et fixes obstinément le sol, ta rage soudainement retombée...
Tes longs doigts se déploient sur ton visage et tu caches tes yeux...

Tu te retrouve là, à chialer comme un gosse, alors que tu viens de gifler ton amoureux.

Pathétique jusqu'au bout.

"Pardon..."

Tu t'approches de lui, le regard fuyant.

"Pardon, je voulais pas"

Tu attrapes sa main, tandis que tes doigts passent entre le rideaux de larmes...

"Je te jure je voulais pas"

Tu t’attendais à beaucoup de réactions, mais certainement pas à celle-là. Alors que sa main venait s’écraser sur ton nez – qui ne fit d’ailleurs pas long feu face à la pression… - tu réalisas où étaient les limites de ce que tu pouvais faire pour embêter Sandy. L’appeler Mademoiselle et lui offrir un bouquet : c’était trop, surtout au moment où il te piquait une crise de jalousie à cause d’une fille à laquelle il pensait probablement que tu avais réservé le même traitement. Un liquide chaud, âcre et visqueux commença à couler de ton nez, inondant ta lèvre supérieure… Tu n’avais jamais apprécié ton propre sang : c’était comme un réflexe de survie de ton corps, qui t’empêchait de te boire toi-même aux moments critiques de ta vie… Bien que ce serait une superbe façon de te suicider.

Sans trop prêter attention aux râles de Sandy, tu essaies d’endiguer le flot avec ta main, mais ton nez est vachement douloureux, et le simple fait d’appuyer dessus te donne envie d’effectuer l’opération citée plus haut. Damned, tu n’avais jamais remarqué que ton petit ami pouvait être violent à ce point… Peut-être devrais-tu appeler SOS homme battu – ça devient bien exister, quelque part, chez les moldus. Mais bizarrement, tu ne lui en voulais pas plus que ça. En fait, tu avais la sensation que, d’une part, c’était un peu de ta faute, de l’autre, il en avait besoin pour réaliser qu’il agissait en parfait crétin.

Un peu aveuglé par la douleur, tu ne réalises pas qu’il pleure – c’est sûrement aussi que tu continues à retenir les gémissements et les larmes qui montent de tes entrailles en fermant obstinément les yeux, et en serrant les dents. C’est marrant, mais plus le temps passe, plus tu réalises que tu as mal. Finalement, quand il vient glisser ses doigts entre les tiens, tu ne peux t’empêcher de le repousser. Pas par peur ou par haine, simplement parce que, là maintenant, tu as besoin de tes mains libres essayer de garder ton équilibre : ta tête tourne. Tu dis, à haute voix, assez autoritaire :

« Ouais, est-ce qu’on peut faire la scène où je te remonte le moral pour m’avoir tabassé après que tu m’aies lancé un Episkey salvateur ? »

Tu sens les larmes monter dans ta voix et dans ta gorge, tant la douleur est forte, alors tu lâches un petite sourire – qui ressemble vaguement à une grimace servie dans un mauvais film d’horreur – et tu dis, sur un ton que tu souhaites blagueur, mais qui évoque plutôt la voix chevrotante d’une brebis en route pour l’abattoir :

« Quand je t’ai dit « Fais moi mal », je pensais pas à « Défigure-moi », tu sais… »

Il ne manquait plus que Sandy refuse de l’accompagner au bal, et la journée du Serpentard serait ruinée pour de bon.

Et c'est au clair de Lune que j'allume les pierrots

Sandy ∞ Emmet

Tu fais quelques savants moulinets et un son désagréable d'os remis en place te parvient.
Tu le regardes, horrifié...

Dis donc, tu l'as pas loupé sur ce coup-ci...

Un evanesco plus tard et les derniers sillons de sang désertent tandis que tu regarde tout penaud une couleur violette prendre place doucement le long de l'arrête de son nez...

Tu pinces tes lèvres et considère la situation...

Tu tendrais presque ta joue pour qu'il y appose sa marque lui aussi, mais tu n'as pas encore basculer dans ce pan là du masochisme. Tu t'abstiendras donc.

Mais bon. Tu ne peux pas laisser ton amoureux dans cette situation...

Tu tires gentiment sur sa manche...

"Pardon Tigrounet."

Tu baisses la tête et te rapproches doucement.
Ta tête se pose sur son épaule et tu enfouis ton nez dans son cou.

Tu envisage une réprimande immédiate alors tu lui glisse doucement ta réponse.

"Je viendrais au bal. Avec toi"

Tes doigts remontent le long de ses veines, suivant leur chemin sur son bras.

"Et je suis ton serviteur pour la journée. Demandes moi ce que tu veux... Que je me sentes pardonné..."

Ouais, c'est un peu égoïste comme démarche, mais tu lui as quand même cassé le nez... C'est pas rien tout de même.

Tu hésites, Emmet, sur la conduite à tenir. Sandy t’a frappé. Ce n’est pas rien, quand même, et une part de toi souhaite le démarrage d’une troisième guerre mondiale, tandis que l’autre te répète sans cesse que, si tu le perds à cause de ton ego, tu redeviendras le petit con égoïste et insensible qui joue avec tout le monde, et refuse de s’attacher à qui que ce soit. Et puis, tu l’aimes tellement que tu pourrais tout lui pardonner, à ton Homme… Pourtant, tu n’es pas sûr que lui pardonner ça serait lui faire un cadeau. Et s’il recommençait avec quelqu’un d’autre, un jour, quelqu’un de plus faible que toi ? Dans ta tête, tu imagines votre rupture, et ça te brûle jusque dans tes entrailles. C’est presque aussi douloureux que ton nez violacé.

Tu ne sais même plus si tu as envie d’aller à ce bal avec lui. Et voilà qu’il vient fourrer son nez dans ton cou. Ça te rassure, et ça t’inquiète, les deux à la fois. Tu as envie de lui hurler qu’il est stupide, et tu as envie de le serrer fort dans tes bras, aussi. Indécis, tu ne fais rien, tu le laisses minauder, mais tout désir t’a déserté, pour le moment. Ton nez te fait toujours mal, et même s’il a nettoyé le gros des dégâts, tu as toujours ce goût métallique sur les lèvres… Et ton costume est ruiné. C’est dommage, parce que c’est celui que tu comptais mettre pour le bal… Avant de savoir que Sandy le trouvait ridicule. Tu te maudis d’avoir joué avec le feu, parce que maintenant, tu te sens sûrement au moins aussi mal que lui.

Il accepte de venir au bal avec toi, mais ce « oui » a un goût aussi amer que le goût de ton propre sang. Il ne sonne pas comme un oui heureux, mais plutôt comme un oui résigné, un oui d’excuse qui te tord le ventre. Tu voulais voir Sandy sourire en acceptant, tu voulais lui faire un gros câlin et que vous y alliez tous les deux, main dans la main, bien dans votre peau. Pourtant, pour la première fois de ta vie, tu sens votre couple faible, qui avance sur un fil dangereusement fin. Tu as envie de pleurer, maintenant que tu réalises ce qu’il se passe. À la place, tu le repousses.

« Je n’ai pas envie de jouer. »

Tes mots sont un peu trop froids, un peu trop distants. Ils reflètent tes émotions, tu n’es pas capable de jouer avec ça, pas face à lui. Tu n’as pas envie de lui mentir. Alors, tu déglutis, ferme brièvement tes yeux, et puis tu lui dis simplement, laissant tomber le couperet de la vérité :

« Je n’ai pas aimé que tu me frappes. Ne refais jamais ça, parce que je ne le pardonnerai pas deux fois. »

Tes yeux sont graves, et ils sont plongés dans les siens, étrangement sombres. Tu n’es pas content, Emmet. Ce qu’il a fait est grave, et tu veux qu’il le comprenne. Et tu veux presque autant te glisser dans tes bras, et oublier tout ça, te perdre dans ses caresses. Tu soupires doucement. Peut-être ferais-tu mieux de rentrer, maintenant, de tourner les talons et de ne pas continuer à parler de ça, de ne pas prendre le risque de continuer cette conversation difficile, aussi bien pour lui que pour toi. Mais tu as peur qu’en le laissant, il réfléchisse trop, et que ça gâche tout pour de bon. Alors, tu cèdes à toi-même, tu entoures tes bras autour de sa taille et, à ton tour, tu viens te blottir contre son torse, silencieux, le cœur lourd. Par Merlin, c’est douloureux d’aimer. Ton père avait peut-être raison, au final.

It's not a Game

Sandy ∞ Emmet

Tu es un peu soufflé.
Ton regard de poisson mort ne doit pas être glorieux à voir, mais tu n'es plus trop capable d'exprimer grand chose d'autre.

Ses bras autour de toi ne sont pas chaud. Pas froid non plus. Tu ne les sens juste pas.

Tes phalanges blanchissent à vu d'oeil et ta bouche se tord dans un rictus malsain.

Le quidditch et les défaites t'ont appris le contrôle.
Bien sur, comme plus tôt, il t'arrive de la perdre, mais les défaites t'ont enseigner comment montrer les crocs, mais ne surtout pas mordre.

Pourtant, là, tu n'as qu'une envie, c'est de nouveau voir son sang.

Parce que franchement.

"C'est du foutage de gueule."

Tu te défais, sans ménagement de son étreinte et te recules de quelques pas.

"Ce n'était pas un jeu. Je me suis excusé."

Tu devrais essayer de faire attention à ce que tu dis Sandy.
Mais bon.
Tu es un taureau.
Lorsque tu est lancé, il devient difficile de t'arrêter.

"Tu joues perpétuellement avec mes nerfs et mes limites Emmet, et je ne me rappelle pas t'avoir déjà entendu prononcer des excuses. Pour tes petits jeux. Tes jolies compagnes. Ton club."

Et voila.
La bête est dans l'arène.

Et danse matador.

"Je ne joues pas avec toi Emmet. Je t'aime. Mais tes charmantes entrevues ne me confortent pas dans une idée de réciprocité. C'était une erreur de te frapper. Et c'est une erreur de penser que je vais rester alors que j'ai l'impression de ne pas te suffire et que tu as tant besoin des autres."

Tu soupires et rencontre enfin son regard. Juste quelques instants.
Puis, tu tournes les talons.