Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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it's where my demons hide • flavian

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Dim 15 Juin - 18:11
Des cernes et des poches sous les yeux, il n'en avait pas besoin. De se tourner, retourner, rouler, faire le burrito ou la chenille dans son lit, encore moins. Camille se frotta une nouvelle fois les paupières, sentant ses yeux lui piquer et rejeta les couvertures déjà froissées qui lui couvraient les jambes. Dans un soupir accablé, il tenta de trouver une nouvelle position pour dormir confortablement. Il se retrouva à l'envers, les pieds vers la tête du lit et l'oreiller sur le crâne.
Il resta ainsi deux minutes et ne tint pas plus longtemps, se redressant en grognant.
C'était mort. Décidément, il n'avait plus l'habitude de ne pas dormir avec Ludovic contre qui il s'accrochait comme un koala en manque sévère d'amour. L'autre blond, pris de fatigue, avait décidé de l'abandonner pour se coucher plus tôt et, se sentant l'âme charitable, Camille avait décidé de ne pas monter dans le dortoir de ses aînés pour ne pas le déranger. Même s'il savait que Ludovic avait le sommeil particulièrement lourd, il n'aimait pas se montrer intrusif. Il n'était pas son mari ivre qui se glissait discrètement sous les draps après une soirée bien arrosée, de peur de se recevoir un rouleau à pâtisserie dans le nez.

Ignorant les ronflements et les respirations qui animaient la chambre, il descendit de son matelas avec une certaine appréhension au ventre, inquiété par l'idée de troubler ce silence. Il était sans doute minuit par là. Il avait plongé ses pieds nus dans le tapis cramoisi et, sans prendre la peine d'enfiler des chaussettes, il avait enroulé un drap autour de lui. Il s'était décidé à descendre dans la salle commune, préférant observer le feu qui y brûlait jusqu'à ce qu'il s'endorme tout seul.
Sauf qu'il n'était pas le seul à avoir eu cette idée, semblait-t-il.

Inclinant la tête sur le côté, il aperçut une silhouette installée sur les canapés.
Une silhouette bien reconnaissable, aux cheveux frisottés et à la peau mate.

Flavian ?

Camille avait appelé comme ça, dans la pénombre éclairée par la faible lueur du brasier de la cheminée. Puis il avait bâillé, portant son poing devant sa bouche avant de descendre les dernières marches, son drap glissant derrière lui.
Il ne se demanda même pas si l'autre garçon dormait, il n'avait rien à faire ici dans sa tête.

Pourquoi tu es ici ? prononça-t-il avec un peu de difficulté.

C'était l'une des seules phrases qu'il avait réussi à maîtriser après ses quelques mois dans Poudlard. Il la mâchait toujours, elle n'était pas très jolie à entendre, mais elle était au moins correcte.

Aimes pas le dortoir ?

Il avait poussé un grognement de fatigue et d'agacement, lorsqu'il sentit de nouveau ses yeux le picoter.
Les rares fois où il dormait dans son lit, il n'apercevait jamais Flavian s'installer dans le dortoir et il s'en rappela soudainement. Au début de l'année, il avait cherché à comprendre et de son anglais horrible, il n'avait pu se faire comprendre de personne et avait décidé de lâcher l'affaire.
Oh, c'était peut-être le moment de relancer le sujet. Flavian s'isolait quand même beaucoup en dehors de ces bagarres.

En fait. Tu. Tu jamais aller dans le dortoir. Non ?

Il n'avait pas bougé de là où il était, restant debout.
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Dim 15 Juin - 19:30
Flavian passait rarement des nuits tranquilles à Poudlard. Il fallait toujours trouver un endroit où dormir, parce que les canapés de la salle commune n'étaient pas souvent disponibles, et quand ils l'étaient, le jeune homme était généralement réveillé par d'autres élèves qui se levaient au milieu de la nuit, ou profitaient du petit matin pour réviser, ou par un elfe qui voulait le mettre au lit, les embêtements du genre ne manquaient pas, et de toutes façons, Flavian se levait au milieu de la nuit pour prendre une rapide douche. Tout seul.

Cette nuit n'avait pas fait exception. Il avait eu la chance d'avoir un canapé de la salle commune pour lui tout seul, et il n'avait pas du se mettre à chercher un autre coin pour dormir, un placard à balais, un recoin des escaliers des dortoirs, n'importe quoi qui fasse l'affaire. Bien sûr, il l'avait eu tard - il y avait des gens consciencieux qui avaient veillé pour finir leurs devoirs, et il n'avait pas pu être tranquille jusqu'à ce qu'ils finissent. Mais ça, il avait l'habitude. Il avait un canapé, il allait pouvoir bien dormir cette nuit-là. Il était plutôt content.

Il s'était endormi pour de vrai cette fois. Il n'avait pas somnolé dans un faux sommeil comme il en avait souvent l'habitude, qui le laissait fatigué au réveil. Peut-être qu'il avait eu besoin de dormir. Peut-être que c'était juste l'occasion qui s'y prêtait. Quoiqu'il en soit, Flavian n'avait pas dormi longtemps. Il fut tiré de son sommeil par une voix - un autre élève était venu ici, au milieu de la nuit, et se demandait ce qu'il fichait là. Une voix avec un fort accent français.

"Camille ?" marmonna le jeune garçon.

C'était Camille, en pyjama, qui baillait, à peu près endormi, à peu près réveillé, qui lui demandait pourquoi il était ici, dans un anglais atroce. Il aimait pas son dortoir ? lui demanda-t-il aussi.

"Camille, je dormais," soupira Flavian. "Je dors ici."

C'était un peu court, mais c'était vrai. Ce n'était pas un sujet que Flavian avait envie d'aborder. Parce que si Camille s'en étonnait, ça voulait dire qu'il ne savait pas pourquoi Flavian évitait son dortoir, et ça, ça voulait dire qu'il ne savait pas que Flavian avait un lit dans le dortoir des filles. Parce qu'il avait été une fille avant, et que l'école était bien incapable de gérer correctement son cas. Toute l'école était au courant, mais Camille, jusque-là, avec ses difficultés en anglais, n'avait sûrement pas saisi le problème (peut-être un peu complexe à expliquer au demeurant) et Flavian en était bien content.

Il savait que ça ne durerait pas. Mais c'était agréable que quelqu'un le considère sincèrement comme un garçon, et pas comme une sorte d'être un peu étrange, ou pire, une fille. C'était agréable de ne pas avoir à justifier quoi que ce soit, à subir les mauvais pronoms comme en salle de duel, c'était agréable de ne pas avoir à se demander comment l'autre le voyait, c'était simplement agréable que cette histoire ne soit pas un problème et qu'elle ne leur vienne même pas à l'esprit. Flavian avait envie que ça dure le plus longtemps possible.

Mais c'était probablement fini. Camille insistait. Il voulait savoir pourquoi Flavian n'allait jamais dans son dortoir, et il restait là, attendant une réponse, jouant son rôle de préfet, peut-être, qui veille à ce que tout aille bien. Il était gentil, Camille, au fond, malgré toutes les retenues qu'il lui infligeait.

Il fallait bien lui répondre.

"Un troll a mangé mon lit. J'en ai plus maintenant, et je dois dormir sur les canapés."

Ce genre d'excuses, ça pouvait peut-être marcher avec Hippolyte, mais pas avec le français. Flavian espérait qu'il comprenne, que ça voulait dire qu'il n'avait pas envie de discuter de tout ça, qu'il ne voulait rien expliquer.

"Je veux pas en parler," rajouta-t-il, "retourne dans ton lit, et laisse-moi dormir." S'il te plait. Sa voix ne possédait pas la bravade joueuse qu'elle avait d'habitude, elle était juste fermée à la discussion, comme ennuyée. Presque lasse.
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Mar 17 Juin - 15:48
Il connaissait cette mauvaise humeur. Ces rejets et cette amertume presque imperceptible dans cette voix endormie. Oh, il savait qu'il l'avait dérangé, mais n'en démordit pas. Il n'avait même pas baissé la tête face à ce ton obstiné, un peu cassant et vint s'asseoir sur un fauteuil plus loin, resserrant son drap autour de ses épaules. Ça ne se voyait peut-être pas, c'était peut-être même la dernière chose qu'on voyait chez lui, mais Camille prenait son rôle de préfet très à cœur.
Il n'avait jamais ignoré quelqu'un qui semblait isolé. Après tout, il en avait lui aussi fait les frais de cette solitude, et il savait que lui l'avait cherché, c'était pour ça qu'on avait abandonné l'idée de prendre soin de lui. Et puis il écouta les explications de Flavian, regardant dans le vide pour que les paroles rentrent mieux dans sa tête. Il avait tellement de mal avec l'accent américain de son interlocuteur.

Dans l'obscurité, Camille fronça les sourcils.

Quoi ? Troll ? Manger ton lit ? Tu ris ?

Il voulait plutôt demander si Flavian se foutait de lui, mais il n'avait pas assez de vocabulaire pour l'exprimer et il lâcha un soupir en se grattant la tempe. Son regard se posa dans le feu qui brûlait dans la cheminée et qui commençait à se faire de plus en plus faible. Décidément, il ne s'habituerait jamais à l'air frisquet du château. Même quand l'été s'approchait, le froid de la nuit était mordant. Ses pieds étaient glacés, ils auraient pu devenir violets au contact de la pierre du château.
Il irait raviver le feu plus tard, pour l'instant, sa première préoccupation c'était Flavian. Il se mordilla la lèvre, il fallait qu'il se fasse comprendre.

Je sais. Moi. Je. Suis é... Évernant. Énervant ! Merde, je déteste ce mot du tiers-monde.

Le Français ne le cachait pas, qu'il était agaçant, trop collant et curieux pour les autres. Il savait qu'il était intrusif, mais certains l'acceptaient comme il l'était, d'autres préféraient fuir. Ce n'était jamais sans effort, ils avaient raison de l'éviter, il n'avait sans doute pas le droit de les étreindre autant, alors qu'il ne les connaissait probablement pas.
Pourtant Flavian, il venait dormir ici et ce n'était pas normal. Depuis le début, ce n'était pas qu'une histoire de troll. Il y avait quelque chose qui le dérangeait. Peut-être qu'on ne l'aimait pas, que les autres n'aimaient pas sa simple présence. En pensant à cette éventualité, Camille se dit qu'il irait leur en jeter un mot si c'était le cas.

Mais je suis préfet. Je dois savoir. Pour aider les autres. Et. Je peux pas dormir. Insomnie.

Fichues responsabilités. Et fichu anglais qui l'empêchait de parler comme au bercail, il devait passer pour un attardé qui ne savait pas tenir une ligne de conversation.
Lui qui était pourtant un moulin à paroles, autant que Kalev, il devenait soudainement laconique dès qu'il devait parler dans cette toute nouvelle langue. Plus tard, il irait changer la donne des établissements français, qu'ils fassent apprendre l'anglais dès la maternelle, ça fera du bien aux gens.

Tu es seul ici. Ça. Euh. Pas cool. Tu as un problème ?
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Mar 17 Juin - 20:24
Flavian soupira. Bruyamment. Comme il s'y attendait, Camille ne lâchait pas l'affaire. Le préfet s'était assis dans un fauteuil, en face de lui, et il l'empêchait de dormir, il faisait la conversation, il cherchait ses mots, il cherchait à comprendre. Il pouvait pas dormir de toutes façons. Il était là pour rester.

Flavian se retourna dans son canapé, lui tournant le dos. Il n'avait aucune envie de faire un effort, surtout pour un sujet aussi pénible, et il espérait un peu qu'en se montrant suffisamment récalcitrant, Camille finirait par laisser tomber. Mais il connaissait trop bien le préfet pour se faire des illusions.

Il ne faisait que retarder l'inévitable.

"C'est pas toi." bougonna-t-il. "T'es pas énervant. Enfin si, tu m'énerves, là." se reprit-il. Il fallait pas qu'il se mette à l'encourager non plus !

Un silence. "Je veux vraiment pas en parler. Laisse tomber." insista-t-il, après une pause. Camille était toujours là.

Un autre silence. Flavian était d'assez mauvaise humeur maintenant. Il ignorait superbement le préfet, immobile, en attendant qu'il se lasse et qu'il parte … Ouais, en fait, ça servait à quoi, ce qu'il faisait, là ? C'était pas son genre, d'éviter les problèmes comme ça, de fuir, d'attendre, il avait plutôt l'habitude de foncer dans le tas, et de taper fort. Flavian finit par se retourner et s'asseoir sur son canapé. Il n'allait pas dormir de toutes façons. S'il voulait faire partir Camille, il fallait qu'il arrête, qu'il se reprenne, et qu'il lui fasse comprendre clairement qu'il n'allait rien lui dire, et que le préfet pouvait aller rentrer dans son dortoir tout seul pour aller se coucher.

"Ouais, bon, écoute." commença-t-il, avec un air décidé. "C'est pas ton problème, ok ? Tu peux pas tout régler. Tu peux pas régler ça. Je dors ici si j'veux, j'irais pas dans mon dortoir, et je te dirais rien."

"Je suis seul, c'est mieux. Ouais, on m'aime pas, de toutes façons, ça me gêne d'aller dans les dortoirs, comme ça gêne les autres. Il vaut mieux que je les évite. On peut rien y faire. Donc voila. Tu me lâches maintenant ? Ca te suffit ? Ou faut que je continue de t'engueuler ?"

Il regardait fixement Camille, une lueur de défi dans le regard. Malgré son air emporté, sa tirade était réfléchie. Il avait soigneusement ignoré d'expliquer le pourquoi des choses, tout en divulguant assez d'informations pour donner l'impression à Camille qu'il lui avait expliqué ses raisons, dans l'espoir qu'il s'en contente, et qu'il le laisse tranquille.

Maintenant, il le défiait de continuer. Flavian n'avait pas l'air commode. Il était un peu en colère, pas tellement contre Camille qui ne comprenait pas qu'il mettait les pieds dans le plat, mais plutôt contre le monde entier, contre la vie qui le foutait dans des situations pas possibles comme celle-là, contre lui-même et son corps qui foutait en l'air toutes ses relations sociales, ça n'avait pas bien commencé, ça n'allait pas bien finir, et il n'avait qu'une envie, c'était de retourner se coucher, de fulminer tout seul dans son canapé, d'oublier tout ça, et qu'on lui foute la paix. Foutue journée. Foutue nuit. Vie de merde. Ecole pourrie. Il en avait marre de cette histoire, franchement. C'était en train de lui bousiller sa vie encore une fois, et il pouvait rien y faire. Il en avait vraiment marre.
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Ven 27 Juin - 22:16
Bien sûr qu'il ne lâcherait pas l'affaire de sitôt. Bien sûr qu'il ne fermerait pas sa grande gueule, qu'il continuerait à l'interroger du regard si jamais Flavian arrivait à le faire taire au bout du compte. Il ne se tairait pas, parce que Camille avait toujours été d'un naturel obstiné. Il ne savait sans doute pas quand s'arrêter, quand il devait donner un temps mort aux autres et qu'il devait arrêter de fouiner un peu partout.
De ses regards pleins de défi, il lui interdisait presque de continuer à poser des questions. Camille avait compris l'essentiel de ses phrases, mâchées dans un accent américain auquel il n'avait plus l'habitude, maintenant trop accoutumé à l'accent particulier des Britanniques. Il aurait pu faire semblant de n'avoir pas compris et de lui demander de répéter, pour l'embêter un peu.

Il préféra faire ce que Flavian lui avait interdit. Ce qu'il lui avait interdit sans vraiment l'exprimer, mais quelque chose dans ses explications et ses regards le lui avaient fait comprendre.

Si je peux rien changer. Pourquoi. Pourquoi tu dis rien ? Ça aussi. Ça change quoi ?

Et puis le regard presque meurtrier de Flavian posé sur lui. Camille ne s'était pas renfrogné, il ne s'était pas caché dans son drap, il n'avait pas baissé les yeux comme s'il s'était brûlé. Puisqu'il était trop têtu. Il lui avait juste rendu son regard, d'un air un peu blasé et avait enfin soupiré avant de se lever dans un bruit de tissu qui bruissait contre le velours du fauteuil.

Je dis rien alors. Mais je rester. Je peux pas dormir. J'ai besoin du feu.

Il attrapa un tisonnier accroché près de la cheminée, puis s'accroupit près du feu. Lentement, il se mit à déplacer les morceaux de bois déjà calcinés et noircis, regardant les étincelles voltiger et le bois craqueler, dans un silence troublé par leurs voix.
Camille se dit qu'il détestait ce contraste. Le froid mordant du château sur son dos et la chaleur du feu contre son visage.

Trop froid ici. murmura-t-il tout en jouant avec le bois, avant de reposer sur le côté le morceau de fer.

Et il restait accroupi devant la cheminée, les doigts agrippant son drap et tournant le dos à Flavian. Il ne savait pas s'il continuait à le regarder ou s'il s'était recouché. Camille se dit qu'il devait l'embêter, mais il l'avait réveillé, autant maintenir la conversation.

Au pire, je te prête mon lit.

La bourde. Il avait parlé en français. Il avait parlé en français par réflexe et ne s'en rendit compte qu'après quelques longues secondes, il imaginait déjà la tête de l'autre garçon qui était installé un peu plus loin. Paie ta crédibilité. Se prenant le front entre les doigts, il poussa un petit soupir d'exaspération. L'insomnie était visiblement néfaste pour son cerveau.
Sa tête pivota un peu, jetant un regard en coin à Flavian dont il ne devinait pas l'expression.

Mon lit. Je. Je peux donner. Euh. Je veux dire. Toi. Tu peux utiliser, si tu veux.

Il voulait juste le lui prêter.
D'après ce qu'il lui avait dit précédemment, ce n'était définitivement pas la solution. Flavian n'eut même pas à répondre, le Français l'avait déjà compris, il avait juste cherché à chipoter. Le faire parler. Encore une bourde.
Ce n'était pas sérieux et c'était méchant. Il l'avouait, il cherchait la petite bête depuis le début. Sa bouche s'étira en sourire. Un sourire qui ne se voulait ni innocent ni rassurant, comme ceux qu'il s'évertuait à montrer toute la journée, qu'il montrait aux autres pour leur communiquer sa bonne humeur.
C'était un sourire fatigué, comme s'il avait finalement abdiqué.
Peut-être que cette fois, il avait l'humeur dans les chaussettes.

Bon. Je dis rien. Va dormir.
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Dim 29 Juin - 0:59
Camille n'avait pas compris le message de Flavian. Ou alors il avait feint de ne pas comprendre. Il lui posait des questions, encore et toujours, en lui rendant son regard, comme blasé. Tout ça, c'était des menaces en l'air de toutes façons. Le préfet français devait avoir l'habitude du comportement belliqueux du jeune américain, et il n'en avait pas peur. Flavian et Camille ne s'étaient d'ailleurs jamais battus.

Pourquoi, hein. Pourquoi Flavian ne disait-il rien ? S'il savait la réponse, il comprendrait pourquoi - c'était évident en fait, Flavian ne disait rien parce qu'il ne voulait pas que Camille sache. Ca aussi le préfet l'avait bien compris. Et ça aussi, il s'en fichait. Il voulait savoir. Et il continuait d'appuyer en espérant tirer un peu plus du Gryffondor. Mais Flavian se taisait.

Flavian restait superbement drapé dans son silence. Il ne lui dirait rien. Il ne voulait rien lui dire, et il le lui avait bien fait comprendre. Et Flavian était compétitif de nature, il aimait se battre, il aimait les petits jeux de pouvoir comme ça, et il allait bien être le dernier à lâcher prise. Ne serait-ce que parce qu'il n'aimait pas perdre. Et il avait beaucoup à perdre, ce soir.

Camille finit par laisser tomber. Dans un soupir, il retourna près du feu, en disant qu'il ne pouvait pas dormir, et il se mit à jouer avec le bois brûlé. Flavian retourna se coucher. Il se tourna dans son canapé, drapé dans sa couverture de fortune, et tourna le dos au préfet. Il était d'une humeur exécrable. Camille se plaignait du froid. Flavian ne répondit rien. Il l'ignorait toujours.

Et puis le préfet lui dit quelque chose en français. Hein quoi ? Est-ce qu'il avait commencé à se parler tout seul, pour se tenir compagnie ? Non, il se rattrapa vite, ne laissant pas à l'autre garçon le temps de s'interroger plus, il se mit à expliquer dans son mauvais anglais ce qu'il avait voulu dire, il lui prêtait son lit. Si Flavian n'avait nulle part où dormir, il pouvait piquer le lit de Camille.

Euh.

C'était gentil ? Merci ?

Flavian se taisait toujours, mais c'était parce qu'il ne savait pas trop quoi dire. Camille était sympa de vouloir l'aider comme ça, même s'il était lourd, même s'il ne voulait pas lâcher l'affaire. Le directeur avait eu raison de le nommer préfet. Il faisait vraiment bien son boulot.

C'était un chouette gars, Camille, au fond. Flavian était d'humeur exécrable parce qu'il savait que de toutes façons il sortait perdant de cette histoire. Qu'il explique ou non, sa relation avec le français allait être gâchée. Parce qu'il ne lui aurait rien dit et que Camille allait se sentir blessé, ou parce qu'il lui aurait tout dit et qu'il allait devenir pour lui aussi l'espèce de phénomène de foire qu'il était pour le reste de l'école. Il aurait bien aimé que les choses puissent continuer comme avant, mais il savait que c'était fini, que ce soir rien ne serait plus jamais pareil.

C'était aussi pour cette raison qu'il n'avait pas d'amis.

Camille finit par laisser tomber. Pour de vrai cette fois-ci. Flavian le sentait à l'intonation. Résigné, le préfet allait le laisser dormir tranquille, muré dans son silence, et il allait perdre un ami, ou du moins ce qui s'en rapprochait le plus.

Allez. C'était vraiment la fin maintenant.

"Je peux pas prendre ton lit. Je peux pas aller dans le dortoir."

Il aurait bien fini par apprendre de lui-même de toutes façons.
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Ven 29 Aoû - 18:26
Flavian. Je ne comprends pas.

Il n'y avait rien à comprendre, il n'avait pas à s'en mêler. Il n'avait qu'à retourner à son feu, les flammes lui léchant le visage et la suie qui lui salissait les pieds. Pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? Mais visiblement, Flavian avait décidé de reprendre la discussion. Lui aussi avait abdiqué, ils avaient lâché les armes tous les deux. Et c'était Camille qui reprenait le dessus, reposant ses questions qu'il aurait dû noyer dès son arrivée. Il n'aurait dû que jouer avec le feu.
Pourtant c'est ce qu'il faisait, là maintenant, dans les deux sens du terme.

Quoi t'empêcher ? Quand tu dors, tu dors. Personne pouvoir t'empêcher, sinon je jette dehors.

La conversation aurait pu avoir une tournure presque comique et bon enfant quand on l'entendait s'exprimer à la manière d'un homme sauvage redécouvrant la civilisation. Pourtant il aurait voulu savoir lui dire plus précisément ce qu'il pensait, sans parler comme un bébé, sans se sentir bloqué par la barrière des langues.
C'était un dialogue de sourds. Flavian voulait lui faire passer un message, ça n'avait rien à voir avec les autres. Mais Camille n'acceptait pas la subtilité, il voulait de la franchise et la vérité. Sinon il ne comprenait pas et faisait la sourde oreille, jusqu'à ce que la personne explose. Qu'elle se mette en colère.

Mais Flavian avait l'air blessé. Blessé de devoir être franc envers lui.
Et puis tous les deux étaient épuisés. L'un dérangé dans son sommeil, l'autre ne le trouvant pas, ne ressentant pas la chaleur des bras d'un certain autre préfet blond.

Autre problème, c'est ça. soupira finalement  le Français, se mettant en tailleur sur le tapis vermeil.

Être d'origine moldue pouvait parfois aider pour aborder ce genre de sujets délicats, et finalement encore très niés chez les sorciers. Il ne se souvenait même pas en avoir vu à Beauxbâtons. En tant que né-moldu, il s'était farci d'articles sur le net pendant les vacances, quand il s'ennuyait sous le soleil de plomb de Nice, un ventilateur vrombissant à ses côtés. Il pouvait quand même avoir un peu de perspicacité pour une fois, juste un peu. Prendre le risque. Les billets de Tumblr lui revenaient en tête, les petits articles sur le web, les petits scandales, les plaintes, les coups de gueule, les appels à l'aide, les conseils. Et il se mordit la lèvre en se disant que ce n'était peut-être pas ça et que l'autre garçon allait le traiter d'imbécile. Pourtant c'était sans doute ça. Puisqu'il n'avait jamais aperçu un lit vide — hormis le sien — dans cette étage du dortoir qu'il ne visitait que rarement. Ils étaient tous remplis, il n'en manquait pas un. Alors il s'était dit. Peut-être.
Sans se retourner entièrement, il ne fit que faire pivoter sa tête, le visage neutre, une main enfouie dans ses cheveux. Il eut beaucoup de doutes et il ne savait pas si être pour une fois perspicace allait aider.

C'est pas les autres. Tu. Jamais avoir de lit dans le dortoir. Non ? Tu es.

Est-ce que tu es une fille biologiquement, Flavian ?
Il se tut et se mordit la lèvre, comme si sa mâchoire lui était soudainement douloureuse. C'était ce qu'il aurait voulu demander, sans buter sur chaque mot, si son cerveau embrumé pouvait bien faire l'effort de faire passer le message, aligner les mots et conjuguer les verbes pour former une question pas trop ridicule et mal formulée.

Dis-moi. Qu'est-ce qui se passe. Je veux savoir, c'est tout.

Simplement. Qu'il lui dise la vérité.
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Mar 2 Sep - 0:00
Camille n'avait pas compris.

Ce n'était pas bien étonnant, vu ce que Flavian lui avait avancé en guise d'explication. Il avait surtout parlé pour que Camille ne parte pas, en fait. Mais il aurait aimé que le français comprenne tout seul. Il aurait aimé ne pas avoir à tout lui expliquer lui-même, dévoiler en détail ce qu'il aurait tant aimé garder secret, ce qui n'aurait jamais dû exister. Flavian avait un peu l'impression de devoir se trahir. De devoir se déshabiller figurativement devant son ami. C'était très désagréable, et il n'avait pas envie de bouger du canapé, il avait juste envie de rester là, immobile, à attendre que Camille ait une illumination, fasse un « oh ! » surpris, et lui épargne ce calvaire. Flavian était d'une humeur massacrante. Foutue soirée. Tout avait si bien commencé pourtant, il l'avait eu, son foutu canapé, il s'en contentait très bien. Pas besoin de dortoir. Il allait quand même lui expliquer. Mais si Camille s'avisait de lui lancer un googlum traductum dans sa face, le jeune homme sentait qu'il ne pourrait se retenir de lui foutre son poing dans la sienne.

Camille comprenait quand même deux-trois trucs. A défaut de pouvoir discuter ragots avec les autres élèves, il pouvait bien voir que tous les lits du dortoir des garçons étaient bel et bien occupés. Il pouvait voir que Flavian n'en avait pas. Que le problème était plus grave qu'une simple dispute entre élèves ou qu'un caprice d'adolescent qui fait sa crise. Flavian n'avait pas de place chez les garçons. Mais Camille restait bloqué, n'arrivait pas à former une conclusion, et restait là avec ses phrases pas finies – Flavian, tu es. Avant d'abandonner et de demander franchement ce qui se passait. Le jeune américain eut un rire amusé. Il se releva et regarda le français.

« J'ai un lit. » commença-t-il, tout simplement. Il faisait un effort pour former des phrases courtes, et parler lentement, parce qu'il n'avait pas du tout envie d'avoir à tout expliquer une deuxième fois. Par contre, Flavian ne savait pas trop quels mots choisir pour que Camille comprenne, lui qui maîtrisait si mal la langue, alors il faisait comme il pouvait, en espérant que ça passe.

« Je suis vraiment un élève ici hein, je suis pas un clandestin. J'ai un lit dans ce côté-là des dortoirs. » Et d'un bras dressé, Flavian désigna l'escalier qui menait au dortoir des filles. « Je peux même les monter, ces foutus escaliers. Faut que je le fasse parfois, les elfes de maison s'amusent à planquer mes affaires là-bas quand ils trouvent que c'est pas rangé ici. Mais je suis pas une fille. Je veux pas dormir là-bas. Ce serait trop bizarre pour tout le monde de toutes façons. Je peux pas non plus dormir chez les mecs. J'ai pas de lit. Mais même si tu me donnes le tien, je veux pas. Parce que tout le monde sait, sauf toi, et deux ou trois élèves trop cons pour comprendre. Personne pense que je suis un mec. Mais si tu me dis ça en face, je te frappe, et si t'es trop loin, c'est flipendo, même toi, Camille. Tu peux dire ce que tu veux avec les autres dans mon dos, j'm'en fous. Mais tu me le dis en face, et je te tape. Je suis un garçon. J'ai pas choisi d'être né comme … comme une fille, alors que je suis un garçon, mais je fais avec, et je veux pas qu'on vienne me faire chier. »

C'était dit. Flavian était en colère, et un peu dégoûté de lui-même. Il n'avait pas aimé ça. Il aurait probablement envoyé balader qui que ce soit d'autre, mais c'était Camille, et Flavian n'avait pas envie d'antagoniser Camille. Poudlard n'était vraiment pas l'endroit pour se faire des amis. Il était beaucoup mieux à se battre avec les gens qui osaient lui poser des questions, et à ruminer sa colère dans son coin. C'était beaucoup moins désagréable que ce genre de soirées.

Et Camille maintenant allait changer. Il allait le voir différemment. C'en était fini de leur relation plutôt amicale et sans arrière-pensées. Flavian redoutait un peu sa réaction. Dans tous les cas ça allait être mauvais.

« 'Fin voilà. »
fit-il, en prenant un air détaché. « Aux autres je dis qu'un troll a mangé mon lit. C'est mieux. Ca veut dire que je les emmerde et qu'ils peuvent aller se faire voir. Généralement, ils comprennent. »

Le jeune homme était vraiment mal à l'aise, et dégoûté, et comme toujours dans ce genre de situations, il se défendait avec son agressivité. Flavian redoutait la réaction de Camille, et il était sur ses gardes, prêt à se battre, il n'avait plus vraiment envie de se montrer gentil et conciliant. Flavian n'avait jamais été très doué pour s'exprimer.
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Jeu 22 Jan - 0:15
HRP:
C'est une surprise pour nous ? Enfin.

Nous écoutions, installés tout contre le dos du fauteuil, écoutant les crépitements du bois qui se calcinait. Oh et comme nous avions compris, ces mots lancés comme des pics dans cette langue étrangère que nous parlions si mal.
Il avait confirmé nos doutes. Oui il avait confirmé nos doutes et confirmer nos doutes n'avait fait rien d'autre que nous laisser de marbre, emmitouflés dans notre couverture vermeil. Flavian, une fille physiquement, un garçon dans sa tête. Nous avions fait le rapprochement il y a quelques instants déjà et nous furent nous-même surpris de notre manque de réaction. Quel paradoxe. Comme si c'était quelque chose que nous attendions depuis longtemps. Peut-être étions-nous trop patraques pour gesticuler comme nous avions l'habitude de faire. Peut-être que nous ne savions pas comment le prendre. Peut-être imitions-nous la même réaction que lorsque nous avions fait notre coming out à Salomé et à nos grands-parents, redoutant nous-même les exclamations dégoûtées et les regards déçus. Justement. Ils n'avaient rien fait de cela, hormis des mines un peu hébétées. Et peut-être faisions-nous la même chose.

Ç-ça doit être une surprise ? avions-nous bégayé après avoir fait un effort surhumain, craignant de faire passer ça pour une hésitation dû à de l’écœurement. Nous devoir faire comme les autres, pour toi ?

Nous nous étions toujours sentis un peu hors norme, nous aussi. Parfois nos réactions énervaient, nous voulions trop de bien, nous voulions trop de paillettes et de fleurs dans notre monde, et pourtant, ça nous semblait cohérent, puisque nous n'aimions pas faire autrement.
Alors, traduisant difficilement les mots français qui affluaient dans notre tête, nous parlions avec des phrases qui ne voulaient presque rien dire. Nous étions trop sincères, nous aurions voulu avoir les mots pour lui expliquer tout ce que nous avions sur le cœur, tout en lui disant que ça ne nous surprenait pas. Que le sourcil haussé de manière dubitative n'était dû qu'à son agressivité auquel nous nous étions accoutumés, mais qui surprenait toujours. Nous étions trop solaires, trop optimistes, trop. Trop Camille.

Nous pensons que tu es un garçon, tu sais.

Flavian faisait déjà tout pour être un garçon à la base ; le corps, la façon de se comporter, la violence. C'était étrange à constater, mais malgré ces révélations, il restait un garçon à nos yeux. Après des mois à le côtoyer, de simples mots ne suffisaient pas à le changer pour nous. Flavian au final, c'était juste Flavian. Notre ami. Et si nous étions capables de voir le meilleur, même chez un monstre comme le professeur de sortilèges, nous continuerions à voir le meilleur en Flavian.
Mais nous ne pouvions nier que nous resterions hypocrites comme beaucoup. Le net nous avait appris à considérer comme des garçons ceux qui se disaient garçons, malgré leur poitrine et leur visage fin pour certains. Ça devenait courant chez les moldus, c'était presque inexistant chez les sorciers. Nous aurions encore dû mal à l'assimiler, un peu trop influencés par la société dans laquelle nous avions grandi. Néanmoins, nous faisions des efforts, parce qu'au fond, pour nous c'était logique.

Nous être pas venus pour se battre. Mais. Nous. Nous ce qui être surprise c'est que toi en colère à nous. Raaah.

Notre dialogue aurait presque pu avoir un effet comique. Nous plaquâmes nos mains contre notre visage, frustrés par notre incapacité à s'exprimer correctement, nous les moulins à parole qui aurions pu faire un long pavé de mots afin de réconforter n'importe quel ami en difficulté.
C'était frustrant, c'était épuisant. Nous ne nous énervions jamais, mais nous avions les joues rougies par cette impression de handicap alors qu'en face, nous avions quelqu'un que nous souhaiterions aider de toutes nos forces. Le rassurer pour lui dire que nous étions là et plein de choses insouciantes de ce genre, puisque l'Américain faisait toujours la tête. Nous souhaitions des sourires.

Nous ne savons pas quoi dire en anglais, c'est difficile.

Nous soupirâmes, cette fois vraiment las et pourtant désireux de dire plus.

Si tu veux taper nous, tape.

Conclusion. Si ça réglait quelque chose.
Nous ne pouvions pas résoudre tous les problèmes, nous le savions bien. Enfin. Nous voulions simplement que notre ami soit soulagé de nous dire ses secrets et ses craintes, nous ne le jugerions pas. Nous voulions simplement alléger ses problèmes, tout au plus. S'il voulait nous frapper à cet instant précis, nous ne riposterions pas, nous avions reçu assez de baffes de sa part et de la part d'autres sans jamais protester. Et c'était Flavian. Nous continuerions à lui sourire au matin en le serrant dans nos bras, sans aucun doute.
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Mer 4 Fév - 21:00
Flavian laissa échapper un petit rire moqueur et désabusé. Allons bon. Camille avait tout entendu et il ne savait pas comment réagir ni quoi faire. Camille, qui l'avait embêté jusqu'à ce que Flavian cède, parce qu'il fallait absolument qu'il sache, parce qu'il allait se sentir blessé si son ami refusait d'en parler, même si le jeune américain n'avait clairement pas envie d'en parler, Camille ne savait pas comment réagir à la nouvelle. C'était normal en fait. La bonne réaction à avoir aurait été de laisser Flavian tranquille. Mais nooon, la curiosité du jeune français passait en premier. Et maintenant, bien sûr, y'avait plus rien à dire, et Camille se confondait en platitudes et en idioties. Au moins n'était-il pas en train de rejeter Flavian, au moins ne jouait-il pas à savoir qui il était mieux que lui. C'était déjà ça. C'était pas si mal. Flavian aurait pu s'en contenter.

« Moi aussi, je pense que tu es un garçon, Camille. »

Flavian était un peu fatigué. Ca, c'était bien un phrase que Camille n'aurait jamais à entendre dans sa vie. Pour lui, c'était inné. C'était normal. C'était évident aux yeux de tout le monde. Et il n'y avait que Flavian qui avait le droit de voir son sexe soumis au jugement des autres – il n'y avait qu'avec Flavian qu'on pouvait se permettre de lui dire que oui on était d'accord, ou que non on ne l'était pas. Camille était gentil. Camille pensait qu'il était un garçon. Camille avait besoin de lui dire son opinion là-dessus comme tout le monde. L'opinion de Camille avait de l'importance sur le sujet. L'opinion des gens sur le sexe de Camille par contre, c'était évident et tout à fait inconcevable qu'on le remette en question. Ca ne leur venait même pas à l'esprit. Même quand Rhéa lui faisait des tresses. Même quand il affirmait haut et fort qu'il préférait les garçons. On pouvait l'emmerder sur ses excentricités, on ne l'emmerdait jamais sur son identité. Et Flavian aurait juste aimé qu'on lui foute la paix là-dessus lui aussi.

Parce qu'en plus, c'était totalement évident pour tout le monde que Flavian était un garçon. Il avait l'aspect physique d'un garçon. Il avait l'attitude d'un garçon. Et même pas d'un garçon comme Camille, efféminé par moments, ou fluet, ou quoi que ce soit qui pourrait semer le doute – non, Flavian rentrait bien dans la définition d'un garçon. Peut-être même un peu trop. Mais ça n'avait pas d'importance pour l'école qui s'obstinait à le traiter comme une fille, pour certains des élèves, ou pour le président du club de duel qui l'appelait elle devant tout le monde. Tout le monde savait mieux que lui qui il était, même si personne ne se serait jamais rendu compte de rien sans les maladresses de l'école. Parce que ce qui l'énervait encore plus, c'était que tout ça, bien souvent, ce n'était même pas fait par malveillance. C'était juste de la maladresse et de l'incompréhension. Comme Camille qui l'emmerdait ce soir tout en ayant les meilleures intentions du monde. Il ne devait pas y en avoir beaucoup, des gens comme lui, dans le monde sorcier. S'il y en avait eu, on aurait probablement déjà inventé la potion de genderbend permanente.

Camille qui ne comprenait pas pourquoi Flavian était en colère. Que ça le surprenait, disait le français. Sans blague. Vraiment, il y avait de quoi rigoler. Flavian tapait sur les gens pour les faire taire, parce qu'il n'avait pas envie de jouer les professeurs permanents ou les encyclopédies à pattes pour des gens qui de toutes façons n'avaient pas envie de l'écouter. Flavian était en colère tout le temps. Il n'avait pas eu envie d'être né comme ça, et il n'avait pas envie d'y penser. Il voulait juste vivre sa vie. Ca n'avait même pas besoin d'être un problème, en plus, sauf que l'école s'acharnait à en faire un problème. Et il fallait que tout le monde le lui rappelle tout le temps.

Il pouvait même pas être vraiment fâché contre son ami non plus. Camille n'avait pas explicitement formulé sa question comme ça, même s'il était parfaitement clair qu'elle était au-devant de son esprit – il fallait être débile pour ne pas comprendre et former des doutes, et Camille n'était pas débile. Camille avait juste voulu savoir pourquoi Flavian ne dormait pas dans les dortoirs comme tout le monde. Voila tout.

« Je vais pas te taper écoute. » soupira-t-il enfin. « T'es mon ami. »

« Et puis t'es gentil. » rajouta-t-il après un silence. « T'inquiètes pas, va, j'ai bien compris que t'avais de bonnes intentions. Si ça change rien pour toi, c'est génial. Je peux juste pas dormir dans les dortoirs, c'est tout. »

Un soupir. Et encore une fois, c'était Camille qu'il fallait rassurer, parce que c'était clairement lui qui s'inquiétait dans cette histoire, alors que c'était Flavian qu'on emmerdait.

« On va dormir, ok ? » conclut-il, las. « Je t'en veux pas, je suis pas fâché. Je suis juste fatigué. » Il avait hâte d'en finir. Et, maintenant qu'il sentait qu'il n'allait pas perdre Camille, il se tourna dans le lit, fermant la discussion dans le même geste. Peut-être que comme ça, on pouvait dire que c'était fini.
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