Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Ne dîtes pas que ce garçon était fou. [Vance]

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Serdaigle



Sloan T. Holmes
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Mar 4 Fév - 22:55
On m'a dit une fois. Ne va pas trop mettre ton masque, parfois le masque est trop cruel, trop insatisfait de ta personne et il va voir ailleurs. Et si par malheur il va voir ailleurs, viens pas te plaindre.

Bien. Tout va bien. Oui tout va bien, tu peux passer cinq, dix marches, quinze, vingt, qui va t'en empêcher. Tu es Sloan Temperance Holmes, rien ne se met en travers de ton chemin car tout est parfait sur ta route, tout est contrôlé. Et qu'est-ce-que c'était que ça. C'était la première désillusion de la petite. Le ravissement impromptu de Sloan. Les tableaux murmuraient, elle aurait préféré les voir crier, elle aurait aimé qu'ils la taquinent, tous. Mais d'un coup, elle voyait noir, ou plutôt blanc. Rien de bien décidé. Devant elle, il y avait ce couloir et elle pensait... elle pensait...

Je le connais pas.

Et ça l'effrayait tellement d'un coup, elle s'assoit, s'assoit et prend le temps d'observer tout ça. Il y a beaucoup de choses inexactes Sloan et ça, ça n'existe sans doute pas. Alors elle ne comprenait pas ce qu'elle fichait au bout de cette colonne vertébrale, à décider d'une réalité ou non. Elle était certaine, comment ne pouvait-on pas être certain. Ça devait être une autre farce, le petit truc qui la faisait délirer. Débile idée, stupide idée. Ici ce n'est qu'un enchevêtrement de murs. On s'en fout, on s'en fout.

Je veux voir, y'a bien quelque chose au bout. Quelqu'un.
Je peux pas me perdre, je suis Sloan après tout, y'aura peut être une carte ou quelque chose.
Mais il faut du concret maintenant, du concret. Parce que ça va trop vite, ça va trop vite et tout se casse. Tout me quitte.

Il y a qu'un piano et celui qui en jouait debout.
S'est avancée malgré tout, en intruse, encore une fois, que ça rentre, elle s'en foutait.
Son petit corps vibra et gesticula, comme à l'écoute d'une mélodie presque odieuse qui ne collait pas, qui ne voulait pas. Et allez savoir pourquoi, elle se laissait faire avaler par ces notes désastreuses, cette corde illusoire et imbuvable.
Parfaite.

When I wake up, I'm afraid
Somebody else might take my place.
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Dim 9 Fév - 13:40
Aujourd’hui t’as pas l’envie. De jouer l’un de tes nombreux rôles, j’entends. T’as pas l’envie d’aller jouer le trublion, ni le papillon social. T’as pas l’envie d’aller vers les autres, de sourire ou rire, de faire l’effort. Oui, l’effort. Ça finit par te sembler naturel, pourtant. Une mécanique humanisée, huilée par l’habitude.

C’est dans ces moments que tu sembles te souvenir que quoi que tu fasses, tu es un OOC permanent. Un pied en-dehors du tout, et adaptable à n’importe quelle situation. Il est pratique, Vance. Des expressions si bien maîtrisées, qu’au fil du temps, le public est incapable de discerner le vrai du faux, l’honnête du dénaturé. Le tout se mélange en une masse, un brouhaha, ou blanc et noir sont impossibles à séparer.
Tu n’as jamais cru au manichéisme.
Tu vois le monde comme il est ; en nuances de gris.

Aujourd’hui, il est peut-être temps que tu sois simplement Vance.

Alors t’es parti à ta recherche, le long des couloirs vides. Et peut-être bien qu’aujourd’hui, tu vas te retrouver. Dans la quiétude plane que t’offre le silence, tu te sens remonter le temps. Tu virevoltes, un et deux et trois et quatre, et dans un souffle tu espères retrouver ces quelques notes d’antan.

Une porte s’ouvre, tu t’y engouffres.
Rideau.

[…]

Les notes t’écorchent les oreilles, et tu n’aimes pas l’odeur du sang. Mais fou que tu es, tu continues, et ça fait une heure que tes doigts frénétiques plaquent les touches. Il n’y a que le piano, toi, et un rai de lumière. Le tabouret, tu ne l’as pas vu ou n’as pas voulu le voir, c’est selon. Quelque chose heurte le tout, tes mains se calment, se raccrochent à une mélodie jamais vraiment oubliée. Seulement ce n’est jamais qu’une moitié et même moins ; il manque quelqu’un à tes côtés. Un sourire inversé, un peu fatigué, vient plisser tes lèvres, tu laisses les dernières notes à leur douce mort ; rejouerez-vous un jour ? Il te semble même entendre sa respiration, là sur ta droite ▬

« Sloan ? »

Tes pupilles se dilatent une fraction de seconde.
Temps mort.

roar:
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Sloan T. Holmes
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Dim 9 Fév - 21:22
And then. He saw her.

Dévastation, quel stade, quelle phase. Où en étais-tu. Ses lèvres se détachèrent coupées de leurs fils. Elle ne bougea pas. Un nom traversa le vide et la toucha sans qu'elle puisse confirmer. Confirmer être de ces filles paumées dans leur château de princesses. Un frisson l'attrapa, par compassion, lui demandait... va-t-en, reste pas là, oui va-t-en, on t'en conjure.

Je vois des choses qui volent, des oiseaux peut être, non des... c'est quoi. Quelle phase. On en revient là. Je suis pas folle elle dit. Non elle dit rien.

Je suis pas folle.

Quel stade.
Il y a une cloche qui sonne dans la tête, encore et toujours, la rappelle à l'ordre, elle étire un sourire, un bijou comme un autre, s'y enlace, s'y convient. Il est devant elle, il est beau qu'elle pense. Beau pour quelque chose d'imbuvable elle se répète.
On l'aime bien lui, elle pense, elle repense. Ou peut être qu'on l'aime pas trop.

Elle s'approche, toute guillerette, qu'il dirait.
Il y a ce tabouret, on ne sait comment, il est libre où elle croise les bras et se tente ensuite à venir frôler une touche de peur que la note soit aussi discordante.

Puisqu'elle n'est pas folle, n'a pas de place ici.
N'est pas son monde, cet endroit fou.
Ce purgatoire insolent.
Cette immondice et son enfant.
Sa perte.

▬ Tu comptais attirer toutes les filles du château dans ton palais d'ivoire, Vance ?
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Ven 14 Fév - 23:29
Douché par sa simple présence, bien qu’il n’en montrât rien ? – Éternellement Vance. Figé debout, plus rigide que son esprit – tordu tortueux torturé – ne l’eût jamais été. Glacé cloué épinglé au beau milieu d’une pièce soudain trop creuse. Les souvenirs, la douce – doucereuse – chaleur, la familiarité se faisant pour une fois agréable, la mémoire presque tangible d’une paire de fragiles, pâles menottes ? Envolés. Éparpillés, brisés – éclats de verre – éclaboussures de sang sec depuis longtemps le long de tes murs. (Qu’il vive dans sa tête et qu’il y reste.)

Et que, là, tu réalises.
Que là, cesse l’idéal.
Que ton monde ne t’appartienne plus.
Et que tu te tiennes dos au vide.
Que ça te fasse rire, un peu, aussi, l’appel d’air derrière toi.
Si facile, de s’y laisser tomber. Apprendre à voler ? Pour voir tes ailes d’argiles s’effriter ?

Te sentir te reconstituer un masque en filigrane – assez de vrai pour ne pas paraître faux, assez faux pour être parfaitement vrai. Voir vos regards finalement se croiser, tes yeux noirs passifs-agressifs, un reste bestial enfouit sous la carcasse humaine (le cadavre beau et vivant), les siens malicieux et cherchant, peut-être, à voir à quel point vous vous ressemblassiez sous les oripeaux du riche ?

Alike. Dangerously so.

Mais Vance ?
Le danger, que tu l’approches, le saisisses, l’entraînes avec toi, toujours plus bas ? Que oui.  

▬ Pourquoi se limiter à une partie de la population, hm ? Mais pour te répondre : de vieux fantômes, apparemment.

Que tes doigts hésitent au-dessus d’une dernière touche ? Soit. Qu’ils s’y attardent ? Pas aujourd’hui ni demain ni aucun jour prochain. Sûr de toi quoique plus trop sûr de rien, confiance comme impossible à renverser. (Qu’il te restât quelque chose de toi, au final.) Dans ce monde envahit d’elle. (Heureusement, pas cette « elle »-là.)

Pour finalement enserrer les siennes, étouffer la note clandestine troublant le peu de rationalité traînant encore ses relents dans la pièce, te placer derrière elle sans pour autant vous toucher, positionner correctement ses doigts sur le clavier –

Et que la leçon commence.

Et, garçon ? Que ce soit burlesque.
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Dim 16 Fév - 3:13
Quelque chose se fend dans cette pureté illusoire et plus vraiment dérisoire après un certain regard. Une vague qui se dessine comme le début de l'océan sur son visage. Quelque chose de flou, quelque chose d'inexact et de mousseux comme une marée au crépuscule. Un sourire qui ne se sent pas, amer, de redondant, d'écrasant, de procrastinant. Oui tout ça.

Parce que ça se disparaît déjà.
Et le son infâme aussi.
Et la main bourreau aussi.

... Vance Cadell jouait du piano debout.
Qu'est-ce-qu'il y avait de si différent à jouer debout. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement... Il était sans doute ce gourou des cordes, ce petit roi de la musicale, cette sanguinolente mélodie aux bout des lèvres tous les soirs... pour un peu qu'on soit en deuil.

Qu'il ne la regarde pas, ou qu'il la regarde c'était être debout et pas assis. Elle, ne pouvait, ne parvenait, ne dévorait pas ses yeux comme elle le désirait. Il était un désir improbable, un désir qui se répugne et qui ne s'achète pas.

Puis tout se vend, tout se vend rien ne se vaut, c'est embêtant pense-t-elle.
Elle pense à ses vers, engouffrés dans leurs terres, plutôt que de penser à ces doigts qui retiennent les siens. Peut être que ça ne lui plaisait pas, peut être que ce couloir, ce palais, cette audace ne lui plaisait pas non plus. Et peut être que si.

▬ Tu sais Vance. Je ne suis pas un fantôme.

Simple observation. Constatation pour celui qui ne la pousse que d'une note. Qu'est-ce-qu'elle a de si mauvais, ta note, fille ?

▬ Et puis tes doigts brûlants. Ta paume moite. Quoi, je fais peur à ce point.

De celles qui se demandent ce qu'elles fichent ici. Ce que le château leur réclame à les emmener jouer dans les mauvaises salles avec les mauvais jouets. Parce que si tu peux jouer, tu peux tout faire. Tu es trismégiste de l'ange, tu apprécies de le balancer à droite à gauche.

Sans contrefaçon, je suis un poison.
Une de ces merveilles qui te trottent.
Jusque démangeaison, jusque lésion.

▬ Mais laisse, laisse, ça a son... côté plaisant.
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Dim 23 Mar - 21:19
Tu retiens un ricanement bien peu courtois. Car oui, malheureusement, elle est tous ce qu’il y a de plus vrai. Impossible à ignorer, impossible à oublier. N’allez pas y voir un quelconque sentiment à son égard ; c’est juste parce qu’elle est humaine. Tu cherchais à tout oublier pour l’espace d’un instant, et la voilà déjà au pas de ta porte, avant même que tu l’aies remarquée.

Parce que Sloan et toi vous êtes un peu du même genre, au fond. Peut-être que tu devrais réfléchir au tout. S’il y avait ressemblance. Si tu devais éprouver compassion. Mais tu ne fais rien de tout ça. (C’est bien trop humain, voyons. Où est passé le lion, où est passé le serpent.)

À la place, tu commences à chantonner ▬ Tu sais Sloan, le moment où le protagoniste fredonne à sa belle cette mélodie douce-amère toute droite sortie de son enfance sombre, prêt à déballer son noir passé, et à ce moment la fille lui fait les yeux doux, lui dit que tout va aller parce que oh un mec fragile ahh ▬

Le problème avec toi Vance c’est que tu tombes plutôt du côté ace du spectre et que t’en as carrément rien à cirer de ce qui s’est passé avant.

À la place ton petit être pitoyablement pessimiste s’est lancé sur un air facile, un air envolé, enjoué.

C’est tellement joyeux dans l’ambiance instaurée que t’arriverais presque à en rendre le tout glauque.

Ton sourire fait peur j’te dis.
T’as du bol qu’elle te voit pas.
Vance arrête putain.

Tes doigts ▬ qui ne sont absolument pas moites, au passage ▬ pressent ceux de la brune sur les touches, instaurent un rythme simple en trois temps.

Assez simple pour que tu continues toute seule je crois.

Un demi-sourire à la con, qu’elle ne verra de toute façon pas.
Comme t’aimes briser le mythe, tu prends place à côté d’elle, laisse tes doigts retrouver un enchaînement connu ▬ ou est-ce que tu inventes ? ▬, et la rejoint.

Eh, Sloan.

Ouais ?

Raconte-moi une histoire.

Le pire c’est peut-être que tu dis ça de manière très sérieuse.
Spoiler:
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Mar 25 Mar - 3:13
- l'index s'écrasa contre une touche - Elle aimait cette note. Elle aimerait sans doute les autres. La pression se fait, le fantôme s'y applique, un roi. Sur le trône d'un art qu'elle ne connaît pas. Sloan ne sait pas lire la musique, mais elle reconnaîtrait un air sans trop de difficulté. Lui l'entraîne vers un chant déchiré, qui n'existe sans doute pas, qui monte dans les aigus, se bloque en atteignant les graves. - la voix du jeune homme ne se décrirait pas. Pour la serdaigle, il est un murmure, un infini, long chancellement jusque ses oreilles. Elle s'en délecte, elle espère le retrouver, si elle vient à le perdre. Quand bien même, il lui est impossible de le concevoir, cet homme. De cette façon. Elle le brûle toujours un peu plus. Et de ce contact a peine fait, voilà qu'elle sent. L'impact. Tout nocif, tout de gris, rien de noir, rien de blanc. Nous sommes tout en teintes, grand soleil camouflé par des nuages qui traversent la salle soudain. Se stoppe le temps, Sloan ne bouge plus, le distingue, qui se pose à côté de sa petite personne. Porcelaine posée contre un siège noble, un velours animal, tout pur d'un blanc immaculé.

Il est un grand oiseau blanc, pas une girouette, un imposant. Un grand, un digne, un fier, dont elle peut voir le sourire se fendre après qu'il se décide à la terminer, leur belle ballade. Puis, la gamine insiste, sur les quelques notes retenues. Les deux se complètent, se fixent contre l'un et l'une. Et oublient, un instant, s'être croisés, pour une haine sans voix. Muette, fluette, incomplète. Une jeunesse indécise, dans un écrin trop parfait. La voilà qui se préférerait dans le cercueil de verre, plutôt qu'ici. Car sa compagnie est affolante, sa compagnie ne lui va pas, ne devrait pas lui aller. Elle, plus sur la paillasse, mais plongée dans l’odyssée du grand Cadell. Mais voilà. Moi je m'étais perdue en mer, laissée aller à une complaisance dans la tristesse éphémère. Pourtant tu sais, du peu que tu puisses savoir, que je ne suis pas de celles-ci. Pourquoi. Qu'y-a-t-il de si convaincant dans mes bras ? Dans mes épaules qui frôlent les tiennes. Rien ne nous retient, pas même un lien imperceptible, pas le fil d'Ariane.

Plus de ces sirènes. Monstre. Dansant devant tes yeux, te persuadant d'une perfection que tu ne trouves nulle-part ailleurs. Tout est magnifique, tout te rapporte à ses lèvres d'écume, à sa cage d'hirondelle en furie, qui te crie ses maléfices. Tu la suivrais comme Circé sur ses mauvaises îles. Où elle te vendrait à Morphée. T'offrirait ce que tu désires, t’enlèverait ce qui t'es inutile. Tu lui trouves un intérêt. Elle t'intrigue et elle est intriguée. Et le pire, c'est qu'elle ne s'en va pas. C'est ça. Dis-le. Tu peux crier. Je te le dis, tu es sourd. Tu ne crains pas le maléfice, tu n'as pas peur de te retourner non. Vance.  Comment se fait-il ? Tu as vu, qu'elle n'était pas celle qui se changerait en pierre ? Qu'elle a trompé Méduse ? Tu as vu ? Une imposture. Elle ne pourra pas. Elle ne sera jamais, une statue. D'ici là, tu auras sans doute coupé tes liens, tu l'auras laissée. Tu vois déjà ce qui arrivera. Pourquoi, rien ne te surprendrait d'elle. Elle est proche. Proche et personne ne s'y fait.

▬ Pour toi je ne suis pas Sloan. Pause. Je suis, une chimère. Tu ne m'as jamais laissée entrer. Je le sais. Alors ne m'appelle pas Sloan. Sloan ce n'est que pour ceux qui voient. Tu es aveugle, tu es un petit garçon, qui a perdu au jeu le plus cruel. Je suis de ces petits. Mais j'ai sans doute plus gagné. Plus gagné avec le masque. Toi qu'as-tu fait. Vance. Depuis le temps. Est-ce-que ça a changé ? Hein. Je me demande, Vance. Moi j'aime ton prénom, tu cracheras toujours le mien, avec ta jolie mine de géant.

Puis tu l'avais tout près. Alors il s'était autorisé quelque chose. Une faveur toute confortable, qu'il chuchotait, comme il chuchotait tout avec ce plaisir au fond du palais. Lui. Ne dit alors plus rien. Te laissa le silence blanc, que tu ne supportais pas, que tu ne supporterais pas. Tu étais même venue, sans te souvenir. A quel point tu avais peur de ces salles. Les salles qui se montraient d'une porte trop ouvertes. Et trop belles. Et si laides à l'intérieur.

Puis, en toute sympathie, par une envie qui ne voulait te venir que par intervalles ridicules. A chaque battement, à chaque flux de sang jusque ta poitrine, tu te convainquais que peut-être, tu allais lui obéir. Rapport de force ? Non. Non, elle n'y survivrait pas. Elle ne pourrait pas. Rien de ce qu'il fallait, pour être souverain. Rien qu'une poussière dans son œil qui aujourd'hui, persistait malgré tout. Elle n'en pouvait déjà plus. Elle n'était alors plus que cette synthétique. Corps vierge et voix claire, pure. Conter des histoires, à ces petits-là.

Elle pose sa main contre celle de Vance, qui ne veut pas arrêter sa note, qui ne veut décemment pas qu'elle la raconte, son histoire, inspire puis la relâche. S'entraîne jusque une affection toute malvenue, qu'elle envoie d'un coup de main, levant celle-ci assez haut, qu'il la remarque. Puis reprend l'enchaînement à trois temps. Ne l'arrête plus.

▬ Disons. Ce n'est pas la meilleure des histoires mais... peu importe. Silence. Il était une fois, un garçon. Vance ! Vance, c'était son nom. Il l'aimait beaucoup, son nom. Bref. Vance. Vance vivait dans la forêt. Il avait une mère, oui, sans doute. Elle n'était pas la riche, belle et grande mère, qui embrassait la main de la reine, une fois par semaine. Elle, était une enfant. Une enfant, qui on ne savait pourquoi, s'était retrouvée à élever un autre enfant. Un enfant, qui vite la dépassa. Elle... alors qu'il avait onze ans, le chassa. Le chassa littéralement. Elle n'avait rien voulu lui dire, lui avait donné quelques provisions. Puis, alors qu'il quittait ce qu'il appelait sa maison alors, se rappela. Qu'il ne connaissait pas cette femme. Que jamais, elle ne lui avait donné de nom, voilà. Vance. Seul. Abandonné. Abandonné par qui ? Il était incapable de... réellement le dire puisque... qui aurait pu le laisser là ? Qui ? Sa mère ? Qui était-elle. Une enfant de plus, n'est-ce-pas. Alors Vance, qui devait retrouver son chemin, marcha. Marcha toute une nuit, ou deux, ou trois. Il n'était jamais très sûr. Puisque qu'il n'était que Vance, ne savait pas lire les étoiles, ne savait pas tâter la mousse des arbres, ne connaissait pas le cours des ruisseaux. Soudain, soudain Vance n'était que le rejeton. Toujours en vie, mais disparu. Une vie dont on ne connaissait pas l'existence. Il se rendit à l'évidence, du peu qu'il se souvenait. Des belles histoires, des bals, des sourires, des gens qui y dansaient. Il prit conscience qu'il. Ne serait jamais de ces hommes. Pause. Etait-il même  un homme. Pour un animal, qu'aucune mère n'avait mené jusqu'au bout. Il savait que la forêt de pins était immense. Mais à ce point ? Il était perdu. Incroyablement perdu et... elle arriva. Arriva, débarqua de son carrosse, en manquant de le renverser. Lui, ce loup, sur la route toute tracée. Alors. Silence. La reine sortit du magnifique. Il n'avait depuis longtemps, rien vu de si magnifique. Non pas le carrosse. La Reine. Elle devait être aussi piquante, que celle dont parlait tout le monde. Oh, mais attendez. Il n'était pas tout le monde. Il croisa son regard, pour la première fois. Mais ce fut anodin, parce qu'il pensait ne plus jamais le croiser. Lui, n'avait remarqué que son reflet, dans les émeraudes gigantesques de la reine. Des émeraudes si imposantes, qu'elles semblaient imploser dans une rencontre affolante, à chaque fois qu'elle... eu osé cligner des yeux. Vance, qui se souvint de son nom, fit un pas. Elle, recula. Un pas, en arrière. Il cligna des yeux, elle fit un autre pas. Il les rouvrit, puis ce fut le vide. Le vide et ce fut tout.

On danserait ensemble, sur quelque chose d'inexact, comme nous sommes imprécis. Elle avait dit ça, à Vance, quand il l'avait rejointe au bal. Pourtant, c'était le premier, à ne pas vouloir du bal. Le rôle qui ne lui allait pas. Lui était donc si loin de sa tendre forêt. La couronne des montagnes ? Elle était sur sa tête. Et son cœur, Blanche-Neige ! Sur le plateau en argent. Aux pieds d'une foule. Une foule en colère qu'il ne comprend pas. Elle est perdue, elle le cherche ! Toujours ! Encore !
Et quand ils se croisent, il n'a plus. Plus de cœur, plus d'esprit, plus la bouche à sourire. Oui ça la tue. La première à reculer, c'est elle ! Pourtant ça s'était couvert de mots doux, la nuit précédente, ça avait été décidé. Ils s'aimeraient. Ou non. Ou pas. Un cirque, un véritable cirque. Et Vance est le nouveau clown. Pourquoi est-ce-que ça irait à tout le monde ? Mais qui le connaît, ce Vance, je vous dit ! Il est petit, Vance. Vance n'est le souverain de personne. Vance est un loup. Un animal. Rien en lui, n'a jamais quitté ce qu'il chérissait tant. Parce qu'il avait fait un marché. Il avait juré à Elise, ce premier jour sur les sentiers, qu'il n'était pas humain. Qu'il n'était personne, qu'il resterait personne et en paix. Pouvait-il même être un homme ?


Sloan s'arrêta un instant. Cet instant, cependant, ne la laissa en rien, croiser le regard de Vance. Elle n'y comprenait plus rien, à ce conte. Était-ce même un conte ?

▬... Etait-il même un homme, répéta-t-elle. Les deux. Semblaient impossibles de paroles. C'étaient deux muets, deux décomposés dans... un malheur impromptu et... finalement un jour. Quand il croisa le carrosse, une deuxième fois. Il parvint, lui qui ne mettait rien sur sa face d'animal, de solitaire. Il... parvint à la nommer. Il état certain. Il s'était avancé vers elle. Avait perdu cette fougue, sauvage et violente, au fond de ses obsidiennes. Elle. Elle était là. Elise. Il avait mis un nom, sur son visage. Il avait reculé, elle avait avancé. Il s'était perdu, quand elle était parvenue à le trouver et... POUF.

Pouf ?

▬ Ah. Ah. Vance. La triste réalité lui apparut. Elle n'était, ni reine. Ni guide. Ni gardienne. La voilà, qui se perdait à son tour, à le chercher. Vous savez ? Ce qu'il y a de ridicule à cette tragédie Vance ?! Voix qui s'aggrave. Vance ! Cette tragédie n'est pas une tragédie ! Oui. Oui, un conte. Savez-vous Vance ? Vous souvenez-vous ? Soudain elle le vouvoyait. M'auriez-vous... oubliée ? Non. Non. Vance. Elise. Ils n'étaient jamais loin, n'est-ce-pas. On n'en savait pas grand chose, d'Elise, mais... que se passerait-il si... Si... reprenons voulez-vous ! Elle n'attendit pas de réponse.
La vérité vraie est que. Vance, était un navet. Un véritable navet. Le doux-amer, de la vie d'Elise, la reine. La reine, elle avait beaucoup connue. Etait une courge. Avec un bout et un autre bout. Elle exploitait ses légumes, elle dévorait ses desserts de fruits... OUI. Voilà, la vérité vraie. Ce n'est pas une tragédie, c'est un conte torturé. Entre un navet et une courge. Et c'est... bien dommage. Et ce qui advient de ces deux ? Personne ne le sait. Vance, c'est tout comme votre chanson. Rien d'achevé. Rien d'exact. Tout de ridicule. Et tu aimes ça.


▬ J'espère que tu ne vas pas finir comme Harriet. Tu sais, elle n'a pas souffert. Mais elle n'a pas eu le temps. Et en peu de temps, en quelques heures, je ne sais pas trop en fait... Harriet a tout détruit. Elle avait beaucoup d'ambition, des plumes lui poussaient sous les bras. Elle avait beaucoup d'attentes. Elle devait sans doute penser. Voler, c'est bien et c'est beau. C'est technique... mais sois certaine qu'avec le temps ! L'homme volera ! Tellement haut. Tellement fort. Tellement vite. Que d'abord... il... se brûlera les ailes. Et ils sont des milliers comme ça Sloan, elle me disait. Des anges mécaniques, à la beauté rêveuse, que tu envies toute ton existence de banale petite humaine et... Oh. Vance. Ne finis pas comme Harriet. Si tu ne te fais pas manger par le vent. Alors, que penses-tu que ça sera hein ? Harriet ? Harriet, c'était pas le vent... c'est différent. Mais elle est partie. Tu te demandes ce qu'on regrette quand on perd quelqu'un comme Harriet, Vance ?
Vance, je ne peux pas le dire. Il y a quelqu'un qui m'a protégée. Il a sans doute pensé, que c'était mieux comme ça. Que le souvenir d'Harriet était... inutile ? Inutile...
est-ce-là un sourire, Sloan ? Vance as-tu une sœur ? Je suis sûre qu'Harriet... était une bonne sœur... Je ne me rappelle plus son visage.
Je... ne peux pas dire si ses yeux trompaient l'océan. Je ne peux pas fixer son sourire au creux de mes lèvres comme elle avait l'habitude de le faire. Je ne sais pas, quel contact était celui de ses cheveux. S'ils flamboyaient, ou pas. Je ne sais pas grand chose d'Harriet. Vance. Ne finis pas... Si tu... Harriet... personne ne s'en souvient et. Je croyais son histoire plus belle. Je pourrai dire beaucoup de choses sur Harriet. Mais Harriet, il n'y a plus rien d'elle dans ma...


Non, ne t'arrêtes pas maintenant Holmes ! Elle plonge la tête vers l'avant, s'obstine sur une touche, ne voit qu'une case au hasard, sur tout l’échiquier. Voilà qu'on se joue d'elle ! Voilà qu'on se moque ! Elle qui n'a dit que très peu et beaucoup à la fois ! Il n'a pas le droit ! Pas le droit de tout savoir. Elle lève la tête, remarque une chouette piquer vers le bâtiment d'un côté de la fenêtre. Si seulement, elle pouvait sauter de cette fenêtre. Échapper à ce lion qui ne grogne même pas, qui ne veut pas rugir, qui s'endort tel un fainéant. Elle est seule, ici. Elle n'a qu'un mur, pour distraction. Ne sait même pas si des mots l'ont atteint.

Et tiens, je te vouvoie. Puisqu'on ne se joue pas d'un homme, puisqu'on le fait jouer, qu'elle est une inexacte, qu'il est un imposteur. Juste comme elle. Sloan lève des yeux, sortis de leur âme, soulève son menton, seule. S'approche. Seul. Croise son souffle. Seule. Dépose une main contre sa joue. A lui. Seule. Il est...

▬ Tu es une énigme, Vance Cadell. Je ne suis que Sherlock Holmes. Et tu me tues. Tu m'emmènes jusqu'ici. Et tu me tues. Finalement. Ne serais-tu pas, le seul fantôme ici ?

Elle se lève. Casse les trois temps, encore. Recule, d'un pas. Répète le conte. Et profite, de cette vague, entre eux deux, pour saisir son poignet, pour le ramener d'un geste brusque, comme elle forcerait un cognard à venir s'amuser d'elle. Elle se sait. Manipulable. Naïve. Pire, pire, toujours pire. Mais lui qu'est-il.

▬ Que veux-tu être. Qui veux-tu être, ici ? Qu'est-ce-qui me place, dans cette pièce. Qu'est-ce-qui m'oblige, à te toucher. Un désir ? Je ne sais pas. Non. J'ai trop joué ce jeu, Cadell. Que veux-tu. Ailes qui se rabaissent. Que veux-tu, de moi au juste.

Parce qu'on doit tous l'aimer, cette proximité désastreuse et cet amour du vide. Qui n'a jamais été le funambule des autres. Qui n'a jamais voulu de tout cela. Qui n'a jamais, joué à ce jeu de trop. Qui amène les autres, à toucher un peu trop vite. Qui, leur veut tout ceci. Qui mérite, d'en être l'instigateur. De ce massacre à venir. Personne n'en veut. Personne n'en voudrait sauf eux. D'un sourire à tordre. D'une nuque à soulager de trop de poids, d'une morsure qui laisse sa trace sans négligence. D'un retour de coup trop brutal, trop vif. Personne d'intact, derrière.
Elle n'a fait que s'approcher. N'attend plus rien de ce pantin, ne veut rien attendre. Elle a tant de choses, à voir, autre part. Ailleurs. Pas ici.

Pas dans la salle qui mêle le noir et le blanc. Pas dans la salle qui force à l'affrontement. Elle est joueuse, mais pas à ce point. Pas prête, à se perdre. A s'oublier. Surtout pas, avec cet ange découpé au cutter. Oublié dans un coin. Qui se reconstruit sans peine, alors qu'elle cherche à arrêter de sombrer. Ici. Ce n'est pas son océan.

▬ Raconte-moi une histoire...

Vide de toute abstraction, sa phrase. Elle pourrait tout révéler ou rien. Elle pourrait se taire, encore très longtemps et le tenir jusqu'à-ce-qu'il lui laisse une histoire. Même à dormir debout. Pas de grande différence avec la sienne, non. Elle, était juste plus tactile et ne cherchait même pas, à y aller avec un plan. Wesley serait sans doute fâché. Mais Sherlock n'a pas d'alternative. Qu'est-ce-qu'on fait, si on trouve l'ennemi trop tôt.

Peut être bien que c'est ce genre de questions. Pas un ennemi, juste une porte jusqu'au vrai méchant. Puis là, ça lui vient. Qui est le plus armé. Lui ? Ou elle ? Qui est le plus faible. Lui ? Ou elle ? Sans doute, elle. Non, une seconde. Il passe trop de temps, sur ses touches, à chercher. Il serait distrait, au moment où elle tirerait le coup fatal. Pour sûr. Sloan s'autorise seulement quelques inspirations, des regards appuyés, sur le passif Vance Cadell. A ne plus chercher quoi dire. Diabolique, leur silence. Et s'ils s'y plaisent, tant mieux ? Qui pourrait les blâmer.

Sloan, pourrait se blâmer. Se convaincre, qu'ailleurs, c'est bien ce qu'elle dit. C'est mieux. Après tout, il est le fou, elle est la Reine. Oh. La Reine, c'est Elise. Alors Sloan, quoi. Tu es le cavalier ? Tu chevauches, tu es plus rapide que le fou ? Tu sais où commence le combat ? Où finit la bataille. Avant elle n'avait que ses sourires. Pas de fous. Pas de cavaliers. Pas de reine, qui s'éprendrait du fou. Car tout était simple, pour Sloan. Sloan claquait des doigts, c'était une magicienne, noyée de sarcasme et de mélodies complètes. Et jamais elle ne s'oubliait. Elle avait une idée, de la perfection. Ça lui paraissait être sa vie. Alors. Si vous veniez à Sloan, oui. Elle serait partie. Elle aurait quitté la pièce, dans la minute. Elle n'aurait jamais voulu de ça. Mais que voulez-vous. On est Sloan Temperance Holmes. Reculer devant le mystère, se parer d'une curiosité trouble. Pas questions. Allons au bout. Il y a de quoi provoquer. S'embaumer les lèvres de cynisme, se projeter donc, avec l'hologramme qui nous aime et nous couve. Nos jolies fossettes. Nos petits touts. Nos petits riens.

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Ven 25 Avr - 23:03
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Votre petit jeu continue. Tu ne sais pas trop bien ce qu’elle éprouve, ressent, exprime, comment elle se sent, dans quelle monde elle vit en ce moment. Tu n’es plus bien sûr que c’est son rythme à trois temps que tu entendes ; ça pourrait très bien être ta mémoire qui rejoue, itérativement, le trio à l’identique. Peut-être qu’il y a un décalage entre ton oreille et ton cerveau, entre le monde et toi ▬ ce ne serait pas la première fois. Et puis finalement elle stoppe, et tu ne questionnes pas, la laisse faire. (Et tu continues tes envolées, et tu n’es plus non plus bien sûr de t’écouter toi-même.) Et puis ses mots cinglent l’air entre vous. Secs comme un coup de trique. Le dédain et la haine de petits crochets, vicieux, qui tentent de s’accrocher à ta peau.

(Et glissent, glissent, car après tout tu es le seul à décider ce qui t’atteint ou pas.)

« Une chimère ▬ » Et voilà la gamine qui s’envole, monte sur ses grands chevaux. Tu fermes les yeux, ne lui accordant pas plus d’attention ; cette part ne mérite pas ton intérêt. Tu attends, tout simplement, qu’elle cesse de se comparer à une bête de légende ▬ Parce qu’elle est tout ce qu’il y a de plus humain. Elle en a la chaleur, la complexité, la simplicité et la prétention. Rien de bien légendaire.
« Tu ne m'as jamais laissée entrer ▬ » Ah, on va rire. Accroche-toi, gamine.
« Je le sais. ▬ » Rappelle-moi, qui parlait de prétention ?
« tu es ▬ tu es ▬ sans doute ▬ tu […] toujours » Tu continues d’écouter les mots luisant d’une certitude salement candide s’écouler de sa bouche. Tu ne lui offres aucune réaction à laquelle se raccrocher, aucune expression autre que tes traits souples tournés vers une calme inexpressivité. Elle n’en aurait d’ailleurs pas besoin, elle est déjà partie bien trop loin dans ses propres assomptions, dans un monde qu’elle construit toute seule. Tu serais inutile. À la place tu continues d’écouter, et tes doigts volent sur les touches, imperturbables.

Et maintenant, tu sens la petite fille au masque silencée par le vide (les cordes frappées ne comptent pas ; tu l’as déjà dit, elle est dans son propre monde). Pour la première fois depuis sa tirade, elle hésite. Bah alors ? Tu lui laisses son espace, et restes sur ton ivoire en attendant qu’elle élève à nouveau la voix. Tu l’attends, patient, serein. Pas affecté.

Et puis sa main gicle, prend la tienne, la relâche. Tu pourrais te retourner vers elle, lui adresser un air étonné, mais à quoi bon ? Elle réclame ta plus entière attention, et tu la lui accordes, sans un mot ni un geste. Juste un courant de compréhension, qui n’a pas besoin d’être exprimé.
(Pas entre deux personnes comme eux.)

Elle commence. Trace ses arabesques, s’emmêle dans ses pas, se rétablit et file à tire-d’aile, vaillante hirondelle.
Pose les bonnes questions (sont-ce celles censées faire mal ? Tu serais incapable de répondre).
Pense se perdre alors qu’elle tâte autour du cœur, du noyau d’exact.
Et puis finalement se perdre à nouveau (en elle), s’épancher (sur lui, sur le piano, sur le sol, partout), reprendre son ancrage parmi les humains, sortir de son apnée verbale, se réveiller au contact de l’air, regarder à l’extérieur, se sentir alors enfermée, vouloir s’échapper (tu es étouffant).

D’autorité, elle caresse ta mâchoire, se lève, prend ta main, et ce n’est pas seulement que tu la laisses faire, c’est que tu la soutiens, l’accompagne, rend son étreinte ▬ peut-être aussi un peu parce que tu ne supportes pas ces gens qui laissent pendre leur main, flasque, quand vient le temps de les serrer. Ça en serait presque du dégoût ▬ mais retour au sujet. Son histoire s’échappe, se tord en volutes au sortir de ses lèvres, et sa mélodie ▬ un deux trois un deux trois ▬ ne cesse de résonner dans la pièce, alors même qu’elle t’empêche toute interaction avec les touches.
Et toi, dans tout ça. Tu te lèves. La suis (elle t’a tiré). Enjambes le banc, la rejoins. La fixes. L’écoutes, sans lui offrir de réponse ▬ est-ce que ces questions t’étaient vraiment dirigées, est-ce qu’elles étaient vraiment voulues, est-ce qu’elles demandent à être résolues.

Elle se perd, encore, et tu la laisses s’épancher, s’égarer, vos menottes liées seul contact entre vous. Seul lien entre deux mondes. (Tu la laisses se calmer, tu vois ses yeux cesser de regarder dans le monde ▬ elle réfléchit, tournée vers l’intérieur, encore. Tu la laisses.)

Tu l’attends.

Et puis tu vous écartes, d’un pas, de deux, du piano, pour vous emmener vers le centre de la pièce. Tu quittes le confort d’un espace restreint pour vous entraîner vers un plus grand ▬ laisser de la place aux possibilités.

Puisque tu sembles butée à considérer Vance un personnage, soit. Je ne vais pas te parler de Vance. Je vais te parler de moi.

C’est la seule histoire que tu puisses prétendre réellement connaître.

On pourrait remonter à loin sur les arbres généalogiques, mais cela semble inutile ; sache simplement que la famille de mon géniteur était Sang-Pur jusqu’au bout des griffes. Celle de ma génitrice en avait la même idéologie, seulement un Sang-Mêlé s’est glissé quelque part dans ses ancêtres, ce qu’elle appréciait très peu. Il n’y a pas grand-chose de plus à dire sur ces années, j’étais trop jeune, et on a très vite déménagé ▬ une autre ville, après que les deux se soient séparés ▬ enfin, qu’il l’ait abandonnée.
La maison était trop grande, il y avait trop de place pour notre vide. Elle n’allait pas bien. Moi, je sais pas. Je suppose que je ne me posais pas la question. J’étais censé éviter ▬ de poser trop de questions, je veux dire. Et à l’époque, justement, je ne questionnais pas. Tu ne la questionnais pas : c’est de ces règles non dites qui flottent dans l’air, promesses d’un coup latent. C’était simple : on ne la questionnait pas. Surtout, on ne questionnait pas. Parce que donner des réponses était bien trop dur, faisait bien trop mal. C’était plus simple de se replier sur soi, et de se jeter dans une vie qu’on connaissait, une vie dont les parents auraient été fiers. J’étais trop jeune, je restais au manoir.

C’était vraiment trop vide.

Et puis un jour elle a décidé qu’il était temps. Il fallait me rendre présentable au reste du monde, tu comprends. Elle vivait plus que là-bas. Elle vivait plus pour elle. Enfin, elle vivait plus vraiment. Je me suis préparé à faire mon entrée dans le vrai monde, alors.


Tu n’accordes aucun ton particulièrement cynique à ces derniers mots. Pas d’expression acide. Pas de répulsion qui viendrait s’enrouler au bout de tes lèvres. Non. Tes mots se suffisent.

C’est là que le piano s’invite. L’étiquette ▬ comment ne pas l’embarrasser en présence d’autrui. C’était désagréable tu sais. D’être traité comme un gosse. Ou plutôt de considérer que parce qu’un gosse est un gosse, il n’est rien d’autre ▬ qu’il est un peu con et pas capable de comprendre grand-chose. C’est réducteur. C’est ne pas regarder les gens pour ce qu’ils sont et ne pas se compliquer la vie en s’aidant des apparences.

Ou tu peux admettre que t’es un grand sensible, aussi. Après t’appelles ça comme tu veux hein.

Quelque part à ce moment, ça devient un peu moins vide. Je sais plus très bien pourquoi elle est venue, mais je me souviens de son arrivée. Il pleuvait, je l’attendais, et quand elles sont rentrées, elle et ma mère étaient sous le même parapluie. C’est la première fois que je l’ai vue sourire je crois. Enfin, sourire vraiment. Elle avait un sourire agréable, en fait.

Tu ne précises pas que le « elle » est pour ta génitrice et le « ma mère » pour la nouvelle venue.

C’était moins pesant quand elle était là. C’était une femme douce, vivante, attentive, épanouie est peut-être le meilleur mot. C’est la seule personne qui ait jamais réussi à rendre l’accent allemand agréable à l’oreille. C’est aussi la personne qui m’a fait aimer la musique ▬ ou au moins, cesser de ne pas aimer. Elle n’a jamais rendu sa relation avec ma mère publique, tu penses, qu’auraient pensé les gens ? C’était « la gardienne du petit », et personne ne posait de question. Ça aurait fait sens, qu’un gosse en âge d’aller en primaire soit surveillé. Comme ça faisait sens qu’il soit laissé seul les années d’avant, mais je pense que l’ensemble de la famille avait une vision assez fumeuse de la parenté ▬ tu ne veux pas rencontrer mes cousins.

Et un jour elle est partie. Comme quoi quelque chose basée sur le secret n’est pas amené à durer. Je crois que ça lui a fait plus mal que quand il l’a quittée.
C’est à peu près à ce moment qu’elle commence à m’emmener avec elle. C’est à ce moment que je rencontre Elise, aussi.


Règle 3 : ne pas parler d’une fille quand tu parles avec une autre fille. Mais Elise elle fait partie de l’histoire, et on n’enlève pas un personnage pour plaire à l’audience. Tu refuses. Tu reprends.

Elle était pas bien, et c’est tout ce que tu sauras. Elle est devenue familière, Elise. Ça a pris du temps. Elle venait souvent ; ça arrangeait ses parents, qu’elle sorte de chez elle. Elle ne parlait pas beaucoup. Moi non plus. C’était de nouveau vide, entre l’animal blessé et celui qui ne s’avançait pas vers l’autre ▬ une biche et un lapin sûrement. Et puis on a finit par faire un pas en avant, un sur le côté, un peu hésitants. Puis deux puis trois. C’était simple, quoique pas évident.

Oh. Un jour j’ai vu la mort dans les yeux. C’était une mort lente, naturelle. Elle grandissait depuis longtemps, elle était vieille, et elle n’arrivait plus à se supporter. C’était vide, ses yeux.
Étrangement, j’en avais pas peur. Ma mère était avec moi ▬ c’était son père. Elle est tombée, m’a pris dans ses bras. M’a caché sa vue ▬ c’est la première fois qu’elle a cru que je ne comprenais pas. La dernière aussi. C’est l’élément qui a déclenché leur séparation après tout.

Après ça, c’est un an seul, et Poudlard. Le reste tu dois plus ou moins savoir.


Tu ne lui parles plus d’Elise. C’est trop précieux, elle n’a pas à connaître. (Ça fait mal, et c’est à toi. Tes erreurs.)


Et depuis le début, tu l’as entraînée sur un rythme lent. Répétitif, sans pour autant endormir. Il y vos deux mains jointes, et l’une des siennes sur ta taille et la tienne sur son épaule, changement des rôles. Elle joue le meneur, tu devrais être matériel sous ses doigts, prêts à suivre, et pourtant non. Ta façon de lui offrir une partie de toi, sans te présenter vulnérable. (Tu n’es pas de ces gens-là. Tu ne cherches pas une épaule sur laquelle pleurer.) Ta faiblesse, tu l’utilises. T’avances cœur ouvert, sans rien laisser t’atteindre.

Peut-être. Peut-être qu’elle acceptera d’envisager une vision différente. Tu lui laisses le choix. (Tu n’es pas de ces gens-là.)

Tu t’arrêtes, la fixe une dernière fois. Et pour une fois on pourrait donner raison à ta génitrice : tes yeux sont noirs, noyaux de charbons lourds de sens.
Au fond. D’un point de vue, le noir est un tout.
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Sloan T. Holmes
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Sam 26 Avr - 20:31
If you could have written the story twice
Had to see me fall down on my knees
And there are people meant to collide.



Le tout passait comme un film. Dont on ne se lassait pas, alors que les images tournent, sur un disque d’assez mauvais goût. La donzelle baisse les yeux, se laisse aller à ses lourdes découvertes qui percent comme des aiguilles, au milieu de leur valse interminable. Mais dont personne ne veut sortir blessé, comme là où vous étiez tombés, sans qu’on explique réellement la raison du pourquoi. Du pourquoi maintenant. Elle, perdue. Qui déteste ce calme trop parfait, et la compagnie trop agréable, d’un sauveur qui n’a rien d’un héros.

Dont la voix se perd, sans jamais aller bien loin. Vous. Seuls. Abandonné, le piano, abandonnés, les yeux de martyre. Et puis souillé, le masque, il s’est fendu, en une seconde. Quand soudain tu t’étais souvenue le connaître autrement. Qu’il n’était pas ce regard brûlant, lâché pour faire joli. Pour t’afficher, dans le monde. Tu le savais, éternelle chenille quand il flirte avec la parole, un papillon écervelé. Ton seul souvenir est planté quelque part. Et tu n’en veux plus, n’en a pas besoin. Etait-ce Vance. Etait-ce le papillon trop amouraché de la lumière. Qui.

Quelle importance.
Ses mots, toi qui est encore sa menteuse, pendue à un corps qui soutiendrait des montagnes. Mais. Sloan. Sloan que caches-tu. Qu’est ce qu’il a ce regard, à se faire honte, perdu entre les deux lèvres essoufflées de Cadell. Si seulement tu pouvais lui cracher dessus et le laisser à son paradis blanc. Sans avoir retenu qu’on t’avait déposée là, que c’était pour ton bien. Votre bien. Pourquoi votre contact, là, te redonne tellement. Tu la vois encore, cette fille toute simple, toute claire qui se laissait envoler aux quatre vents. Puis ton passé, tu n’en voulais pas, tu n’en voulais plus. Personne, ou presque personne n’avait su. Lui te raconte son histoire. Toi tu regrettes. D’ouvrir ce coffre trop plein de ces choses inutiles, quand tu sombrais, très loin, pour ne pas regarder dedans.
T’offrir le monde qu’il te faut. Sourire aux bonnes faces, ne plus penser à la tempête.

Vance est un ouragan.

▬ Qu’est ce qu’ils ont tes yeux.

Froids et puis qui percent comme si connaissant l’histoire.

▬ Mais moi je sais pas.

Sa main se colle un peu plus à la sienne et s’y laisse, parce qu’elle n’a que ça à lui donner, que son regard ne veut pas se poser. Pas tout de suite.

▬ Je connais pas l’histoire de Sloan.

Je veux pas te la donner et te foutre la poignée de ma porte fracassée sous le nez.
Colère.

▬ Un personnage. Et elle survit… pour l’instant. Elle a juste assez... pour survivre. Alors pourquoi tu fais ça Vance. A quoi ça sert, de laisser tes ailes à découvert.

Peut être que le fantôme. C’est moi.
Tu veux que je te les arrache. Je crois que je suis douée.
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Sam 12 Juil - 0:34
Sloan lui semble perdue, à nouveau, tournée vers l’intérieur d’elle-même. Lui continue de l’entraîner, sans heurt, jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche, et qu’il arque un sourcil, perplexe. Ses yeux ?

Tout ce qu’il sait, c’est qu’elle détourne les siens, comme incapable d’affronter son regard ▬ et quand sa menotte se referme, il rend son étreinte, sans un mot ; fébrile étrangeté du moment partagée, certaines choses ayant simplement besoin d’une expression, sans rentrer dans les explications. Tout ce qu’il sait, c’est que sa voix n’est pas aussi forte, aussi stable avant. Elle s’évanouit, doucement, s’éteint, pour reprendre sur le même ton.

Elle le laisse avec un sourire triste ▬ le genre de sourire qui montre autant la souffrance que les larmes, mais depuis quand les larmes de Vance n’ont-elles plus coulé ? ▬ et des yeux dans lesquels s’est invitée l’empathie.

Oui, il comprend. Il comprend peut-être même trop bien. Il comprend aussi bien qu’il avait compris la mort, à l’époque. (Décidément trop bien.)

Alors, Sloan, il ne la lâche pas, continue à l’entraîner, à se laisser glisser doucement, à les laisser glisser. Et puis sa voix s’élève, un peu serrée, trop basse pour briser le calme de la pièce.

Qu’un personnage, tu crois ?

Un pas, un autre.

Tu sais, on est le protagoniste de notre propre histoire ; tout le monde l’est. Et quand bien même l’écrivain est omnipotent, et que tu n’es pas celle qui décide des méandres de la trame et de l’emplacement précis de ses divers fils…

Trois quatre, et un deux…

Souviens-toi du moment où le personnage s’invente, où le personnage s’écrit, où ce n’est plus la volonté de l’auteur qui le dirige, mais qu’il s’agit simplement le personnage lui-même,  car alors devenu personne, en train de vivre. C’est la faculté de faire des choix qui pose la limite entre vie et survie, et tu sais, Sloan.

Toujours sans accroc, il la secoue de sa transe, change ses mains de place, la fait tournoyer, et leurs deux bras se tendent, tiraillés par leurs propres poids.

Quand bien même j’aime cette idée de n’être qu’un personnage secondaire de passage, avec ou sans importance, d’être « ce type dans le couloir » dans le livre de quelqu’un à qui je ne connais ni d’Ève ni d’Adam.

Il la ramène, contre lui, les laissant reprendre leurs places initiales, avant d’amener le tout à une halte.

Je trouve ça assez dommage de ne jouer qu’une toile de fond dans sa propre histoire.

Ses mains quittent leur emplacement, l’une d’elle venant trouver sa nuque. C’est au tour de Cadell d’éviter ses yeux.

Hm, désolé, je sais plus en j’en étais.

Un rire léger, un peu confus, un peu gêné. Il recule, se pose sur le banc, mains en appui sur celui-ci de part et d’autre de ses jambes. Les yeux levés vers elle, l’invite à le rejoindre.

Des ailes, hm. Je sais pas si j’appellerai ça comme ça. Mais tant qu’à continuer dans le cœur-à-cœur...

Il soupire, étend ses jambes, regarde dans le vague, quelque part devant lui. Comme d’habitude, c’est dans les moments comme ça que les mots fuient. Inspire. Bloque.

Y a plusieurs mécanismes de défense. Y a ceux qui se présentent inatteignables. Et y a ceux qui se relèvent après le coup ▬ parce qu’ils en ont la force. Et pour les premiers, y a ceux qui gardent toute fissure secrète, et ceux qui t’empêchent de t’y agripper. Disons que j’ai été couard trop longtemps.

Son regard se fixe à nouveau.

Ça, et j’éprouvais le besoin de rectifier tes assomptions.

Pause.

Et c’est quoi le problème avec mes yeux ?

Tu parles, Vance, tu parles, est-ce que tu t’en rends seulement compte.

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Sloan T. Holmes
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Sam 12 Juil - 14:53
Une des tours chute et fracasse le sol de ses côtés allumés, ses yeux se lèvent, suivent égoïstement sa voix, pendant que la petite s'époumone au bord de l'asphyxie. La bleue est muette, la bleue en a trop dit. Elle aurait préféré ne rien entendre, elle aimait rester son inconnue. Elle aimait lui brûler les sens, si ça l'avançait dans sa recherche peu émérite. Mais Sloan est la tour, la tour tombée, déliée aussi vite qu'arrivée. Elle ne veut plus entendre, c'est plus facile de regarder.

La perfection est sous plastique, Vance est dévoré, sa nuque se fait tout juste attaquer. D'ici c'est plus facile d'ignorer.
Pourquoi on y voit plus d'ailes, pourquoi ce n'est qu'un amas de plumes sur lequel on marche sans faire attention. Sûr que ça ne se recollerait pas. Vance si tu étais un phénix, alors je ne me ferai pas de soucis.
Toi tu es brave, et même si tu découpais toutes ses formes sans donner d'explications, tu trouverais la sortie.

C'est en te retournant que tu constates, combien il est compliqué de se tenir à ses promesses. Le grand couloir blanc, devenu labyrinthe extravagant. Tu lui laisseras ses ailes, et les tiennes en passant.

Sloan si tu existes encore. Quelle danse peux-tu encore danser Cadell, ne vas-tu pas t'effondrer. Je te l'ai dit, il n'y a jamais eu qu'une tour, elle a déjà été massacrée. Oh mais surtout respire, on n'a jamais eu assez d'air de toutes les façons. Tu te changeras en pion, point.

▬ Rien, tes yeux ne sont pas aussi lâches que ce que tu as pu être dans le genre.

Elle tombe près de l'oiseau, elle lui sourit sans lui sourire, l'offre au sol, mais reporte ses doigts jusque son visage, pour s'assurer de ne pas être le fantôme. Elle se demande, des deux, qui disparaîtra en premier, ça la fera mentir, ça la fera se pendre à la couardise dont il parle, mais elle a arrêté de chercher comment respirer. Ici ce n'est qu'un cocon. Peu importe s'il abrite de trop.

▬ Je suis. pas tellement faite pour sourire, mais c'est que je suis devenue douée alors. C'est plus simple. que tes mécanismes de défense. Je suis juste fatiguée de penser. que me perdre ici était mieux qu'autre chose. Autre part. Bientôt Sloan ne pourra plus être. Juste la vaniteuse Sherlock. Et bientôt je ne pourrai simplement plus jouer. Tu ne pourras pas non plus déambuler dans les couloirs et sentir ta gorge se détendre suffisamment. Tu es peut être solide. Pour combien de temps ?
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Sam 26 Juil - 12:42
Elle finit par te fixer, un peu morte, ou elle a simplement oublié de vivre ; oublié comment. Tes sourcils se froncent, ta peau se plisse, et les ombres viennent creuser le coin de tes yeux.
Et dans le manque d’éclairage, vous êtes orbes noires jumelles se jaugeant l’une l’autre, non pas réticents à désigner le premier à engager la joute, mais tous deux dans l’attente.
L’attente de quoi.
De voir l’un des deux fauves se déplier, feuler.

Au fond. Vous êtes plus joueurs que guerriers. (T’as toujours été plus ocelot que lion.)
Alors comme deux cons, vous continuez à vous regarder. Et qu’est-ce que t’y cherches ? Y a pas de fond dans ce regard, y a pas de vie, y a rien. Même du vide ce serait quelque chose. Un trou, et du vide dedans. Mais même pas ça non. La peau de son visage pourrait tout aussi bien être tendue au-dessus de ses orbites ; ça reviendrait au même. Elle est aveugle à tout, elle s’improvise sourde. Elle a oublié comment voir et ne veut pas entendre.

T’essaies de lire ? T’essaies de lire hein. Mais y a rien, Vance. Rien que du blanc. C’est traître, le blanc. C’est ultimement sans nuances, ça t’aveugle pour te faire oublier, ça t’anesthésie les sens. Y a aucune ombre pour s’y cacher. Rien que du blanc, à perte de vue, qui s’étend autour de vous, brumeux, qui s’infiltre dans vos poumons à chaque inspiration, qui revient se mélanger au blanc de la pièce à chaque respiration ; et le sale brassé dans le pur ressort à nouveau immaculé.

Il commence à faire froid.
Tu exècres définitivement le blanc.

Sans un bruit, un mauvais frisson te court le long du dos, et t’as l’impression de venir te glisser dans ta propre peau, de la sentir t’entourer, claquer autour de toi. Te rappeler que t’es rien de plus qu’un corps, deux bras, deux jambes, une tête posée approximativement en équilibre sur l’édifice.
La gêne et l’hésitance ont laissé place à une sensation que tu n’es pas réellement à même de définir. Un autre genre de « mal à l’aise ».

Tu étends ton bras vers elle, délivre une pichenette sur sa tempe. Parce que toi aussi, t’es là.

Et qu’est-ce que t’en saurais, hein ? Pas comme si on se connaissait, Sloan.

Nonchalant, tu reprends ta précédente posture. Lève la tête, ferme les yeux. Y a du noir et des couleurs.

Arrête de tenter de te définir tu veux ? Les mots, c’est bien trop restrictif. Au lieu de te fixer, vis, souris, aime, hais, deviens. Définis-toi pour mieux te déconstruire, te reconstruire, te découvrir. Tu changes, les autres changent ; rien n’est fixé, à moins que tu ne retiennes qu’à une seule interprétation. Et puis ta propre vision est subjective ; est-ce que c’est seulement possible de définir, inconditionnellement, un individu ? Rien de toi n’est faux, à moins que tu le veuilles. C’est qui, Sloan, c’est qui, Sherlock ? Et toi, t’es qui toi ? Qu’est-ce qui t’a amenée ici ? Déjà passé. Qu’est-ce qui t’adviendra ? Pas encore venu. Et maintenant ? Maintenant tu te lamentes sur hier et t’inquiètes de demain. Je dis pas qu’on est tous faits pour vivre dans l’instant présent. Y a les trop pressés, et ceux qui pensent trop. Mais on est tous faits pour vivre, Sloan.

Tu sais pas trop quand, mais tes paupières se sont rouvertes sur tes pupilles, et du gris s’est réinvité dans la pièce. Le pied contre ton cœur s’allège, et tu retournes tes yeux-pas-aussi-lâches-que-toi sur elle.

On est faibles ; on est humains, et on est faibles. Je vais pas te dire que l’union fait la force parce que c’est pas vraiment un truc en lequel je crois, personnellement. Juste que l’absence de certaines personnes rend parfois encore plus faible, misérable et pathétique. Mais tu sais quoi ? On peut aussi admettre qu’on est faibles, et ne pas en faire une fatalité. Je suis pas solide, Sloan. Je refuse juste de laisser les coups m’atteindre.

T’es un peu humain, au fond. Mais bon, c’est pas comme si t’avais le choix.
Et comme tout bon humain, t’es certainement un peu hypocrite, aussi.
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Serdaigle



Sloan T. Holmes
Sloan T. Holmes
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Mar 29 Juil - 2:13
Déambules. Tu déambules sous tes paroles, tu te prosternes, tu oublies, tu te soulages de la vérité. La vérité est devant et la vérité lui tombe dessus pendant que son index, son doigt magique et salvateur croise ta joue, rencontre ta face, perturbe ton expression. Tu rougis, c’est physionomique. On ne te toucherait pas comme ça autrement. Tu te tais, tu écoutes mais il parle beaucoup trop. Il t’énerve, cependant ce qu’il dit est vrai, tourne et fait un aller-retour monstre vers tes appareils auditifs naturels et tu te fends en deux.

La partie gauche de ton visage est occupée à le sonder, à le scinder à distance, à lui inclure presque automatiquement de reculer comme une variable; dans sa tête. Tu pensais que vous n’aviez jamais été proches et la proximité est irritante, mais l’autre partie de ton visage est plus indécise. Ca y est, tu l’as fait et à retrouvé ses yeux, ses yeux gris et pleins de sagesse, sagesse que tu n’as pas. Il y a bien une voie pour la raison, aujourd’hui Vance devait être l’une des mailles et ça t’agaces profondément. Puisque personne ne te bat à ce jeu, tu es diablement forte, trop forte. La Salle sur Demande est meilleure stratège que toi, ses capacités sont infinies mais sa docilité est inexistante. Tous les mots résonnent en écho, il ne se rend pas compte, mais ils arrivent, presque trois fois jusque toi. Et tu vacilles, détournes le regard, te dégage toi-même de l’étreinte qui n’existe pas.
Tes paupières suffisent à révéler un peu de ta patience amochée, tu frémis, enfin. Vous serez des adversaires autrement.

C’est celle qui renverse le premier palais de glace épiphane et qui savoure sa première mélée avec la salle qu’elle déteste tant, qui quitte leur aimable boudoir et se soulève de ses jambes frêles et de son corps à vif, qui le défie du regard soudain, ne bouge plus. Puis tout explose. Tout. Qui disait que la tour était tombée déjà ? Ce n’était qu’une case. Le plateau est titanesque. Le sourire qui s’élance sur son visage est pire, il est aussi beau et formé qu’une tasse brisée au milieu du décor.
- BOUM - Sloan mène un-zéro, démonte le plateau en deux et pousse Vance de l’autre côté.

▬ Est ce que ce coup-là t’a atteint dis ? Vance ?

Allez. Faisons une petite partie de... Tetris.
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