La salle sur demande. On m'en avait souvent parlé, mais je n'avais jamais vraiment cru qu'elle existait. Tout le monde semblait très sérieux en me disant que si je ne les croyais pas, je n'avais qu'à aller vérifier moi-même, mais je craignais un piège ou quelque farce, du genre pas vraiment sympathique. Après tout, l'Histoire de Poudlard ne mentionnait pas cette pièce, ou alors je n'avais pas suffisamment bien regardé.

Malgré tout, je restais un Serdaigle et bien que je ne sois pas aussi courageux qu'un lion, je restais très curieux et il fallait que j'en ai le cœur net. Aussi, je choisis mon jour avec soin, un totalement au hasard pour être sûr de ne pas être prit sur le fait à fouiller pour trouver une salle qui n'existait probablement pas. J'aurais l'air bien ridicule.

Je n'avais bien sûr pas prit mon sac, ça paraissait plus logique si je ne faisais que me promener. Par contre j'avais ma baguette et je devais avouer que j'étais un peu nerveux. Comment on faisait pour y entrer déjà ? Il devait y avoir une tapisserie c'était ça ? Je croyais me souvenir d'un passage avec des trolls en tutu (pff, n'importe quoi, et dire que j'allais avaler ça) devant lesquels il fallait passer trois fois, ou quelque chose de ce genre.

Je descendis donc de la tour jusqu'au septième étage pour le parcourir à la recherche du lieu certainement inventé dont je devais valider ou pas l'existence. En m'arrêtant à l'endroit exact où devait se trouver le tableau, je ne vis qu'une porte en bois massif, noire, et derrière moi, le mur. Bon... ce n'était pas exactement ce à quoi je pensais. Ne pas voir ce que je voulais m'a rendu méfiant. Derrière cette porte il y avait quoi ? Des monstres ? Des professeurs furieux ?

La main tremblante, j'actionnais la poignée de la porte, tâchant de me raisonner. Le tableau serait sûrement derrière cette porte, ils avaient simplement oublié de m'en parler. Lorsque je la poussais, je ne me prit que de la vapeur dans la figure. Quoi ? Qu'est-ce que c'était que ça ? Pour ne pas que la chaleur ne s'échappe, j'entrais à l'intérieur, puis je tâchais de voir à travers la fumée.

Apparemment j'étais entré dans une salle de bain, une immense, une luxueuse, une très belle salle de bain. Mes yeux se levèrent vers le plafond étoilé avant de commencer à paniquer à nouveau, prêt à repartir, la main sur la porte. Une aussi belle salle de bain ne pouvait être que celle des préfets ! Ou pire ! Des professeurs ! Mais il n'y avait pas une mot de passe pour la salle de bain des préfets ? Et est-ce qu'elle existait seulement, cette salle de bain des professeurs ? Rien n'était moins sûr. Surtout quand on sentait les effluves de Mordred. Celui là me fichais la trouille.

Je lâchais finalement cette poignée, pensif. Bon. Ce n'était peut-être qu'une grande salle de bain non fréquentée, finalement. Je regardais à gauche et à droite. Personne. Les douches communes n'étaient pas vraiment très confortables. Puisque j'étais là, autant en profiter. D'autant plus que cette eau ressemblait fort à... et bien... de l'eau. Claire, s'entend. Le genre où on se plonge volontiers.

De meilleure humeur, je commence donc à retirer ma chemise en sifflotant, pensant au délicieux bain que j'allais prendre, avant de me débarrasser de mes chaussures, de mes chaussettes, puis de mon pantalon et enfin de mon caleçon jusqu'à ce qu'un léger toussotement dans mon dos me fasse me figer.

Lentement, très lentement, je me suis retourné pour voir d'où venait ce bruit incongru, priant pour que ça soit un tableau, avant d'apercevoir un blond parfaitement humain immergé dans l'eau. Je crois que je ne me suis jamais rhabillé aussi vite.

-NOM DE DIEU DE P* DE M* T'ES QUI TOI ? T'AURAIS PAS PU PREVENIR AVANT ?

J'avais hurlé en essayant vainement d'enfiler ma chemise à la place de mon pantalon, mon caleçon déjà remonté depuis longtemps, avant de finalement glisser et de tomber dans l'eau, ce qui n'arrangea pas mon humeur. J'hésitais à refaire surface. Me noyer serait pas mal dans ces conditions, non ? Mieux que d'affronter le regard du garçon. Je retint obstinément mon souffle.

Finalement, la raison et la logique des Serdaigle a fini par l'emporter sur son envie de périr de honte. A moins que ça ne soit que l'instinct de survie qui ai voulu ça, bête et primitif, animal, mais cependant bien présent. Il refit donc surface en avalant une grande bouffée d'air, battant des bras pour se maintenir debout alors que sa chemise était toujours sous l'eau, un pied coincé dedans. Bon, tout n'était pas perdu, il avait au moins réussit à remettre son caleçon.

Il était encore en colère, il s'apprêtait d'ailleurs à engueuler sévèrement l'inconnu lorsque celui-ci lui fit un signe parfaitement moldu en s'avançant. Un connaisseur de Star Trek ? Sa rage fondit instantanément et son regard se fit moins brulant de colère, prenant simplement un air curieux.

Et soudainement, BIM ! sourire de beau gosse qui lui en met plein les mirettes. S'il vous plait, quelqu'un aurait des lunettes de soleil à lui prêter ? Le voilà complètement éblouit. Il cligna des yeux, un peu confus. Non mais il était où là ? D'où il sortait ce bonhomme ? D'ailleurs, il lui semblait familier. Est-ce qu'il le connaissait ?

Il tâcha d'additionner deux plus deux correctement. Sans ses vêtements, sans son blason, il perdait déjà un grand indice. Il n'était pas de sa maison, c'était sûr. Est-ce qu'il était à Serpentard ? non, ça ne devait pas être ça. Il était plus âgé que lui en tout cas. Il n'avait pas l'air d'un gars de quinze ans. Il avait l'air assez fort aussi. Sportif. Hm. Un joueur de Quidditch ? Aaaah ! Il sentait qu'il tenait le bon bout. Ce serait pas... le capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor par hasard ? Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Les capitaines avaient le droit d'utiliser la salle de bain des préfets normalement, il n'avait pas besoin de se planquer dans... cet endroit ? Il lui rendit son salut.

-Live long and prosper. Je m'appelle Jared. Et toi ?

Il avait préféré redemander. Il ne voulait pas se couvrir de ridicule en affirmant qu'il était quelqu'un alors qu'il ne l'était pas. Il remarqua que son vis-à-vis tâchait vaguement de ramener la mousse dans sa direction et détourna aussitôt le regard, trouvant le mur à sa gauche définitivement intéressant. C'était une salle de bain de rêve ici, mais se retrouver dans un bain avec un autre homme c'était... pas exactement ce dont il aurait pu rêver, justement.

-Où est-ce qu'on est, là ? Je veux dire, c'est normal qu'il y ai une heu... piscine, ici ? demanda-t-il en reportant son regard sur le possible Rouge.

Si c'était bien la salle sur demande, pourquoi est-ce qu'elle lui avait fait apparaître un homme blond dénudé dans une baignoire luxueuse ? Est-ce que c'était ça, son désir le plus cher et profond ? Jared se sentit soudainement paniqué. Non non non ! Ça ne se pouvait pas ! Était-ce parce que Rose avait un physique androgyne et qu'il la trouvait mignonne mais que la Salle ne pouvait pas la faire venir ? Comment aurait-il réagit si ça avait été ELLE dans ce bain ? Il rougit, violemment, sa panique soudainement évaporée aussi vite qu'elle était venue. Désormais il était très gêné.

Restait le problème du type en face de lui. Si c'était bien le capitaine de l'équipe de Gryffondor, il aurait une explication. Était il possible que ce garçon soit une apparition de la salle sur demande pour le servir, ou quelque chose dans ce genre-là ? Pourquoi un garçon, dans ce cas ? Sa tête était pleine de questions. La plupart des réponses dépendraient de celle du blond.

Jared remarqua que le garçon ne lui avait pas dit son nom. Pourquoi ? Peut-être qu'il n'en avait pas. Peut-être qu'il était juste beau et que c'est bien son esprit qui l'avait inventé en se basant sur quelqu'un qu'il avait déjà vu. Il avait lu quelque part que le cerveau était incapable d'inventer quelqu'un d'inconnu, que même dans les rêves, lorsque des inconnus apparaissaient, ils n'étaient pas des créations de l'imaginaire, mais des visages de gens que l'individu avait forcément déjà vu au moins une fois. Jared avait trouvé ça fascinant. Sans doute était-ce pour ça que la copie de Sandy était apparue devant lui.

La phrase suivante confirma ses soupçons. Alors le faux Sandy était effectivement un pur produit de son imagination, ainsi que cette salle de bain, puisqu'il se trouvait sur la salle sur demande. Il fronça les sourcils. Pourquoi Sandy ? Pourquoi pas plutôt Rose ? C'était Rose dont il était amoureux, non ? Rien qu'à l'évocation de son nom, Jared son cœur accélérer et la chaleur envahir ses membres. Oui, il voyait parfaitement le visage de Rose dans son esprit et il savait sans aucune hésitation que c'était bien elle pour qui son cœur battait vraiment.

-Vraiment ? Est-ce que ça veut dire que tu es là pour... enfin... plus ou moins à mon service pour le moment ? Je veux dire, tant que je suis dans cette salle ?

Jared se pencha et fouilla un instant dans l'eau avant de trouver sa chemise toujours coincée dans son pied et de la jeter sur le bord de la baignoire. Il était en caleçon dans une piscine avec un inconnu sortit tout droit de son imagination. Est-ce qu'il ne devait pas se poser des questions sur ce qui se passait dans sa tête ? Surtout qu'il n'avait pas l'air bien plus habillé que lui. Il pencha la tête devant ses propositions, se demandant si vraiment il oserait dire oui à quoi que ce soit.

-Je heu... non, pas pour le moment, merci.

Il faillit sursauter lorsque Sandy cria devant le canard en plastique. Quoi ? Il l'avait mordu ? Intéressé et curieux, Jared s'avança plus près de l'objet, oubliant momentanément ses questions sur la psychologie de sa personne avant de prendre précautionneusement le canard en plastique vibrant dans sa main et de l'étudier avec attention. Il finit par sourire à Sandy.

-T'inquiète, il est tout ce qu'il y a de plus normal ! Par contre je vois pas pourquoi il vibre. Tu penses que c'est pour pouvoir avancer dans le bain ?

Il posa le canard entre eux et se baissa au point d'avoir le menton au niveau de l'eau pour pouvoir mieux l'observer. Les vibrations ne semblaient pas mieux l'aider à avancer, ce qui le laissa perplexe. C'était pas très au point cette petite mécanique là. Il essaya de le pousser légèrement du bout du doigt pour qu'il avance et fronça les sourcils.

-Ça marche pas super bien ce truc. T'as déjà vu ça toi ? J'ai jamais eu de canard en plastique pour mon bain...

Il écarta une mèche de son visage sans quitter le canard en plastique des yeux.

-On a quand même de drôles d'idées. Enfin, eux. Les moldus. Inventer ce genre de trucs est pas spécialement très utile.

Il prit le canard dans ses mains et se releva en se grattant les cheveux pour réfléchir. Pas très concluant, comme expérience. Peut-être que ça servait plutôt à se détendre.

-Tu crois que ça pourrait servir à masser quelqu'un ? Demanda-t-il, légèrement perplexe.

Les deux garçons sont donc là, dans une salle de bain géante, à s'interroger sur les vertus relaxantes d'un canard en plastique qui continuait de vibrer dans la main du plus brun des deux. C'est vrai que c'était un peu petit pour faire un massage. C'était peut-être juste pour des petites zones, comme par exemple les dessous de bras (est-ce que ça se massait au moins, les dessous de bras ?) ou la plante des pieds. Ouais, ça pourrait être logique.

Le Sandy imaginaire attira son attention sur le bec qui vibrait plus fort et Jared vérifia par lui-même avant de le porter à hauteur de ses yeux. C'était bizarre comme accessoire. Il ne connaissait pas grand monde qui aimait prendre son bain tout en se massant les pieds ou les aisselles, mais c'est vrai que ça pourrait être une bonne façon de se détendre.

-Peut-être... ça reste bizarre, comme forme, pour ce genre de truc.

Entre temps, le blond était redescendu au niveau de l'eau pour faire des bulles avec la bouche, ce qui fit froncer les sourcils de Jared. Non, ça n'était définitivement pas le vrai Sandy, il avait l'air un peu trop idiot pour ça. Il lui avait déjà proposé de faire des bulles tout à l'heure, ça semblait lui tenir à cœur. Il reposa le canard sur l'eau comme pour lui rendre sa liberté et se demanda pourquoi cet étrange objet était apparu.

-Je voulais savoir si elle existait vraiment. Des amis à moi m'en avaient parlé, mais je ne les avais pas cru. Donc je suis venu vérifier.

Un bon Serdaigle devait toujours avoir de bonnes sources et s'il n'en avait pas, il fallait toujours vérifier l'information en comparant plusieurs sources pour être sûr qu'elle était exacte. Celle-ci semblait un peu trop belle pour être exacte. Une pièce qui faisait apparaître tout ce qu'on voulait ? C'était trop gros, comme bobard. En plus, rien ne lui permettait de savoir s'ils avaient oui ou non dit la vérité, aucun ouvrage ne mentionnait une telle salle. Du coup il avait prit son courage à deux mains et était venu ici.

-Tu apparais ici pour beaucoup de gens ? Lui demanda-t-il.

Peut-être que le faux Sandy apparaissait pour tout le monde. Ou peut-être qu'il changeait de forme en fonction de la personne qui venait ici. Il devait être une sort de la grand intendant de la Salle sur Demande. Ou quelque chose comme ça. Ça devait être un travail un peu ennuyeux, surtout quand on voyait le peu de gens qui se baladait par ici. D'ailleurs, est-ce qu'il était organique ? Ou bien était-il une créature purement magique, sorte de spectre sans fondement qui ne s'incarnait que lorsqu'on l'appelait ?

-Est-ce qu'il y en a d'autres comme toi par ici ?

Il observa autour de lui comme si un deuxième Sandy allait surgir de la fumée pour les rejoindre dans le bain en souriant comme un acteur pour une pub de dentifrice. Au point où en étaient les choses, ça ne l'étonnerait même pas. Tout à coup, il eut une idée et claqua des doigts.

-Mais oui ! On est sur la Salle sur Demande ! Il suffit de penser à ce qu'on veut et...

Il regarda autour de lui et un papier sembla apparaître comme par magie de nulle part au bord de la piscine. Jared sourit et alla le chercher avant de le rapporter jusqu'à Sandy.

-C'est le mode d'emploi, on va enfin savoir à quoi sert ce canard !

Jared lui rendit son regard d'imbécile heureux qu'un peu de sagesse vienne gratuitement s'offrir à lui et il commença à lire les première lignes du mode d'emploi. Il n'en était pas encore arrivé à la partie critique lorsque le presque Sandy lui désigna le dessin à la fin du papier et retira si vivement son doigt que Jared cru à un oppugno. À son tour, le jeune brun posa les yeux sur l'illustration, toute en finesse, de la zone précise que ce petit canard vibrant était censé masser.

La mort cérébrale doit être un sacré comble pour un Serdaigle avide de connaissance comme Jared. Pourtant, pendant quelques instant, on aurait pu croire que c'était ce qui lui arrivait. Le canard flottait toujours entre eux, mais Jared ne le voyait pas. Le mode d'emploi était toujours dans ses mains, mais il ne le voyait pas non plus. En fait, il ne voyait plus rien du tout. Ce canard, si innocent, si fragile, fait pour se retrouver à cet endroit de l'anatomie féminine. Il cru qu'il allait pleurer.

Il ne se reprit que lorsque Sandy lui donna un coup de coude et lâcha le perfide manuel qui avait pourri son innocence. Avec des larmes dans les yeux, Jared récupéra le petit canard tout jaune et le porta à hauteur de sa vue. Non, ça ne pouvait pas être ça, il devait y avoir une autre explication, impossible.

Il le brandit vers son blond et pas très habillé ami imaginaire.

-Tu y crois toi ? Il ne méritait pas ça ! Ce pauvre canard, il avait l'air d'avoir une si belle vie ! C'est pas juste pour lui !

Il était à deux doigts d'éclater en sanglots. Mais, une minute. Pourquoi est-ce que cet objet était apparu dans SON délire salle-sur-demandesque ? Aurait-il des penchant étranges ? Avait-il toujours rêvé au fond de lui d'expérimenter des massages de canards en plastique ? Des massages... érotiques ? Si les larmes avaient pu se figer sur ses joues et remonter illico dans ses yeux, elles l'auraient fait en moins d'une seconde. Il était choqué à présent.

-Si on est dans MA salle de bain et que ce truc est MON canard en plastique... est-ce que ça voudrait dire qu'il faut que je l'essaye ?

Il avait à nouveau un air pensif, comme s'il pesait le pour et le contre, sa tristesse à l'égard du canard remplacé par une froide logique. Oui, il était prêt à participer à la perte de l'innocence de ce pauvre, de ce si mignon et si innocent canard en plastique qui semblait vibrer de terreur dans sa paume. Il leva les yeux vers Sandy, calculateur. Non, devant lui ça serait hors de question. Il lui avait presque avoué d'un haussement d'épaule qu'il apparaissait pour n'importe qui. Il ne fallait pas que son aventure canardesque s'ébruite. Pauvre petit canard, si innocent...

-Non, c'est ridicule. Tiens, t'es sorti de ma tête toi, essaye-le !

Il le lança à Sandy en croisant les bras. Dans l'attente, curieux et plein d'espoir vis-à-vis de la suite. Peut-être que les apparitions de la salle sur demande avaient une conscience. Peut-être que celui-ci était gay et que ça ne le dérangerait pas. De tout façon, il était à poil dans un bain avec un autre homme et ça ne semblait pas franchement le déranger, n'est-ce pas ? Certes, Jared aussi était dans le même bain, mais lui au moins avait remis un caleçon.

Jared eut un petit regard amusé en voyant Sandy imaginaire qui reculait avec un air absolument pas consentant. Allons allons Sandy, tu ne veux pas essayer ce canard ? C'est pour la science ! Il nota dans un coin de son esprit que même les fantasmes tout droit sortis de son esprit étaient doués d'une certaine volonté propre. Il reprit le canard puisque Sandy ne semblait pas vouloir en vouloir, décroisant les bras pour ce faire. Il commençait à s'amuser.

-Je suis sûr qu'avec un peu d'imagination tu sauras exactement où le mettre.

Jared ne baissa pas les yeux vers les parties de Sandy qui ne l'intéressaient pas pour cette démonstration et retint un ricanement lorsque son blond ami sembla comprendre où il venait en venir. Celui-ci tourna d'ailleurs sur lui-même pour observer son postérieur tandis que Jared faisait sauter le canard dans sa paume en le rattrapant d'un geste expert à chaque fois, sans même le regarder.

-Bieeeeen, je vois que t'as compris.

Jared commença à s'approcher lentement en même temps que Sandy reculait, le canard bien en main désormais et légèrement tendu en avant, vers Sandy. Il était déjà en tenue en plus, de quoi le faire bien bien flipper. Jared ne comptait pas vraiment le lui mettre dans les fesses (même si connaître les réactions de son blond imaginaire le rendait curieux) juste l'effrayer un peu et vu sa tête, s'était réussi. Il se rappela d'une phrase entendue sur une vidéo parfaitement moldu.

-Aller, tu viens de mon esprit après tout, t'es censé répondre à mes désirs non ? En plus t'es déjà habillé pour l'occasion...

Il prit son air de scientifique fou le plus convainquant en s'approchant encore, une arme de destruction massive dans les mains. Peut-être qu'il se trompait, peut-être que son Sandy-gay n'était pas si gay que ça, sinon il ne rechignerait pas tant pour faire des expériences avec ce canard.

-Bon, je vais être gentil et je vais pas m'amuser moi même à te le mettre là où il doit aller. Tiens.

Il lui prit la main, le força à l'ouvrir et lui posa le canard dedans avant de reculer, les bras toujours croisés avec un regard plein d'autorité et d'attente. Il laissa passer quelques secondes, puis il explosa de rire, se pliant en deux avant de reculer jusqu'au bord de la piscine pour se retenir, secoué par un fou-rire sonore et absolument incontrôlable. Heureusement qu'il se retenait au bord avec les bras parce que ses jambes peinaient à le soutenir et il avait mal aux abdos.

-POUAHAHAHAHAHA ! T'aurais vu ta tête ! T'as vraiment cru que j'allais te mettre se canard dans les fesses ? Ha ha ha !

Il força sur ses jambes pour pouvoir prendre son ventre à deux mains. Il riait trop, ça lui faisait mal. Essayant de retrouver son calme, il se hissa hors de l'eau pour s'asseoir sur le rebord de la piscine, les pieds dans l'eau, puis il recommença à hurler de rire. Vraiment, c'était hilarant. Il en avait les larmes aux yeux. Il ne savait pas si des apparitions de l'esprit pouvaient être vexées, mais si c'était le cas, il risquait de l'être. Il finit allongé sur le bord de la piscine, les bras croisés sur le ventre et les pieds toujours dans l'eau à essayer de retrouver son sérieux.

Le rire de Jared fut grossièrement interrompu lorsque quelqu'un le tira par la cheville. Il eut à peine le temps de lâcher un cri de surprise que déjà on lui plongeait la tête sous l'eau. Il voulu se débattre, repousser l'agresseur, puis il se rappela que ledit agresseur était parfaitement nu et qu'il ne souhaitait absolument pas toucher par erreur toucher quoi que ce soit en rapport avec la virilité de Sandy. Il se laissa donc docilement noyer, la rage au ventre.

Lorsqu'il refit surface, il ouvrit la bouche autant pour respirer que pour lui hurler dessus, cependant sa bouche fut rapidement occupée par quelque chose, à savoir, ce fichu canard qui vibrait plus joyeusement que jamais, heureux d'avoir enfin trouver quelque chose à combler. Il retourna ensuite dans l'eau où il le cracha violemment avant de sortir en toussant et crachotant, ce qui valait sans doute mieux puisque ça l'empêchait de parler.

-La journée n'est pas finie ! Cracha-t-il alors, la canard en plastique dans la main.

Jared était absolument hors de lui, il n'avait pas du tout digéré de se faire noyer, puis étouffé avec le canard qui ne savait décidément plus où donner de la tête. Ou des vibrations. Il sortit de la baignoire en se hissant à nouveau hors de l'eau se dirigea vers ses affaires qui étaient malheureusement assez loin de son très cher partenaire de baignoire, puis il en sortit sa baguette avant de viser le canard, dans la trajectoire de Sandy.

-Oppugno !

Il avait intérêt à esquiver rapidement l'objet sinon il allait comprendre que lorsque Sandy attaque, le canard contre-attaque. En attendant le petit objet fonçait vers sa cible et Jared s'en désintéressa aussi soudainement qu'il s'était énervé. Les émotions ne restaient jamais très longtemps dans la tête de Jared, tout passait trop vite pour qu'il s'attarde et il y avait bien trop de distractions autour de lui.

Alors finalement elle existait, cette salle sur demande ? Intéressant. Est-ce qu'il pouvait faire apparaître tout ce qu'il voulait ? Ça faisait un moment qu'il n'avait pas joué au babyfoot, peut-être qu'une petite partie s'imposait... Aussitôt formulée, sa pensée devint réelle et un babyfoot se dressa devant lui. Avec un sourire, il le contourna et posa sa baguette sur le pupitre qui lui avait fait la gentillesse d'apparaître à cet effet.

Cependant, le bain se rappela à lui. De toute façon il était déjà mouillé, donc autant en profité pour faire un plouf, c'est pas vraiment dans le lac qu'il s'amuserait à faire ça. Il se mit à courir et plongea dans l'eau claire de la baignoire, puisque les bulles à la mousses semblaient avoir fichue le camp à présent que les parties intimes de Sandy avaient été préservée de sa vue. Il nagea un instant et fit la planche, les sourcils froncés.

-N'empêche que je me demande... Pourquoi est-ce qu'il y avait un canard vibrant dans mon bain ? On est bien dans « ma » salle de bain, non ?

Il avait demandé ça à Sandy sans vraiment se soucier de lui avoir ou pas envoyer le fameux canard vibrant dans la figure pour l'attaquer avec enthousiasme. De toute façon c'était du passé non ? Et puis, il le lui avait mit dans la bouche. Il ricana.

-Je savais pas que t'étais aussi susceptible, Lindon.