Wahou.
Ash. Sérieux. T'as vu ta tronche ? Ha ben faut croire que non. Tu ressembles trait pour trait à ta grande tante. Tu sais, celle du côté de ton père. La vieille la. Pas franchement commode et avec qui on ne peut pas discuter. Oui, voilà ; celle qui est morte depuis 3 décennies. Eh ben non mon gars ; y a rien de flatteur là-dedans. Et pourtant tu vois, c'est le meilleur compliment qu'on puisse te faire aujourd'hui. Allez ho ! Ou est passé le brun affriolant qui distribuait des sourires et des clins d’œil ? Tu sais, dans le monde moldu, tu ferais un parfait vendeur de voiture. Enfin, en temps normal heen, pas avec cette tronche là. Eeeh mon gars, réveille toi sinon tu vas...
… rater la marche.
Décidément, ce jour n'est pas le tien. Ton cerveau n'arrive même plus à fonctionner. Tu peine à savoir depuis quand exactement l'intérêt de vivre a perdu, à tes yeux, toute sa valeur. Tu traînes les pieds depuis ce matin. Tête basse et dos voûté. Bouche close et gorge sèche. Tu n'as pas dis un mot durant toute la journée. Tes regards sont vides, creusés par des cernes qui ternent l'habituelle espièglerie de tes prunelles. Tes sourires en coin ont disparus, remplacés par une ligne de lassitude sans aucune autre expression. Tes membres sont lourds, voilà sans doute pourquoi tu viens de dévaler l'escalier... en roulant.
Tu ne sais quelle heure il est. Ni à quel étage tu te trouves désormais. Tu ignores si tu as cours, si tu dois te rendre à un endroit précis. Tes neurones arrivent juste à capter que la chute a été douloureuse et que te relever maintenant, serait un suicide. Tu fixes le plafond, la tête contre le sol marbré, les cheveux éparpillés te donnant l'air d'une étoile de mer menacée par le pétrole. Tu clignes des yeux et prend le temps de te fondre dans le sol, souhaitant certainement une fusion entre vos deux êtres. Ouai. Parce que là, comme ça, tu pourrais tout simplement... disparaître.