Oui, tu avais bien compris qu'il devait partir. Dans le cas contraire, il ne t'aurait pas annoncer les choses d'une telle façon, c'est évident. Néanmoins, tu t'es sentie obligé de dire les choses comme elles sont venues à toi. Tu aurais bien voulu que vous restiez ensemble plus longtemps, mais le cours de la vie reprend toujours le dessus. Quoi qu'il en soit, tu n'es pas du genre à te plaindre ou à retenir les gens et puis, il s'était déjà passé bien plus de choses que tu aurais pu le souhaiter.
Ce n'est peut-être pas plus de finir cette matinée de cette façon.
C'est exactement ça, finir sur bonne note.
Enfin de compte, tu es quand même heureuse. Tu n'es pas déçue parce que les paroles de Kalev t'ont convaincues. Elles t'ont rassurée. C'est évident que vous allez vous revoir, mais cela ne t'es pas forcément venu à l'esprit. Bien sûr, vous êtes plus proches que tu ne sembles te le rappeler à ce moment précis, comme si ton esprit c'était complètement vidé. Vous êtes amis, vous êtes des blaireaux. Vous unis par la force des choses et plus encore.
« Oui, tu as raison. »
Kalev se mit à rire et toi, tu le regardes avec les yeux d'une gamine. Ton sourire ne quitte pas ton visage. Tu te laisses guider, tu suis ses pas sans même t'en rendre compte. A dire vrai, tu es concentrée sur cette main qui s'est glissée dans la tienne, tout discrètement, sans que tu l'attendes. Tu la serres doucement et lances un petit regard timide au blondinet.
Avant même tu t'en rendes compte, vous vous voilà déjà devant le château. Cette fois-ci, le chemin t'a paru bien court. Pas de soupir. Pas de moue pleine de déception. Tu es satisfaite. C'est encore mieux que tu as espéré.
« Bon, je pense que c'est ici que nos chemins se séparent. Je vais en profiter pour aller faire un tour au lac. A très vite. Ou quand tu veux. »
Tu te places devant lui, les mains jointes dans le dos. Tu te rapproches un peu de lui, jusqu'à franchir cette barrière invisible. Tu poses tes lèvres au coin de sa bouche et tu lui rends le baiser qu'il t'avait donner ce soir-là. Tu te recules et lui lances un regard, avant de partir le pas sautillant vers le lac. Au loin, tu te retournes et lui adresse un sourire. Après cela, tu pars pour de bon.