Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
1189 pts
serpentard
918 pts
serdaigle
661 pts
gryffondor
612 pts

l'unité
203 pts
ligue des sorciers
223 pts

Caesius ▬ fondatrice retirée
Viridus ▬ administratrice
Kalev ▬ modératrice
Sloan ▬ modératrice
Flavian ▬ modératrice



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez

Le bal des jérémiades |Pete.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Invité



Anonymous
Invité


Le bal des jérémiades |Pete. Vide

MessageLe bal des jérémiades |Pete. Empty
Jeu 8 Mai - 0:10
le bal des jérémiades
Certains êtres féminins ont cette secrète propriété de pouvoir affirmer chacune de leurs laideurs avec tant de tact que celles-ci en deviennent des avantages -- Auguste Villiers de l'Isle-Adam



Elle semblait enragée. Sa démarche était furieuse, et naturellement ses pas l’avaient conduits aux toilettes du deuxième étage. La respiration retenue entre ses lèvres pincées, les yeux enflammés, brûlant d’une éclatante frénésie, affolée, la jeune fille paraissait vouloir partir dans tous les sens sans trop savoir où se poser.

Nanette martelait le sol de ses talons, claquait les portes une à une des cabinets. Mais l’endroit restait vide bien sûr, comme délaissé. On ne venait plus dans les toilettes de Mimi Geignarde. Et c’était principalement la raison pour laquelle la verte s’y rendait, pour plus de tranquillité. Car souvent elle ne savait plus se retenir. Ce n’était pas simplement de la mauvaise humeur qu’elle trimballait au quotidien, mais bien sa colère et sa constante irritation qu’elle promenait au hasard des couloirs, qu’elle condamnait enfin au silence quand ça la démangeait pourtant de l’intérieur, grignotant avec insistance la façade froide, stoïque. Elle sentait le débordement. Ca se manifestait d’abord par des petits fourmillements désagréables dans son estomac, des trépignements, des sanglots dans la voix, des frissons.  

Elle ne savait pas réellement garder son calme. Elle en avait assez d’éteindre la mèche, elle préférait tout laisser sauter et s’exploser avec par la même occasion. Alors, enfermée dans le dernier toilette, elle regardait impuissante, quoique soulagée, sa rage perçait le maquillage trop lourd sur ses paupières, crevait son visage de garce, défigurait sa bouche de ses cris. Hurler. Assise sur la cuvette, rugir devant une porte fermée, et paniquer sans toujours comprendre pourquoi, brailler plus fort encore. Elle était toute contorsionnée, recroquevillée autant que faire se peut sur son trône de fortune, les jambes pliées contre la parois, le reste du corps balancé vers l’arrière, à se demander s’il existait un sort pour se faire disparaitre soi-même. Parfois, elle en avait juste assez. Mais il n'y avait rien à faire contre ça, et ça la frustrait. Terriblement. Elle ne savait jamais quoi faire dans ces moments-là, et la seule réaction qui promettait alors d'être satisfaisante, le seul comportement qui pouvait alors l'apaiser, ne serait-ce qu'illusoirement, se sublimait de lui-même dans toute son hystérie. Elle aurait voulu se faire toute petite pour passer inaperçue, se terrer dans un trou sans fond, ignorer un peu plus les autres encore, juste oublier qu'autour il y avait tout un système organisé autour d'une société animée par le fourmillement d'un trop plein d'individus. Elle se sentait complètement seule, au moins autant abandonnée que les toilettes du deuxième étage. Et pourtant. Elle étouffait à l'idée qu'autant de gens puissent foisonner en toute innocence, sans qu'aucun ne soit réellement conscient d'elle. Hypocrites.

Elle n'était pas belle. Le mascara coulait le long de ses joues, le rouge de ses lèvres s'estompait autour de sa bouche, s'étalait toujours dans un même mouvement vertical à chaque fois qu'elle essuyait d'un mouchoir tenu faiblement dans son poing refermé, le nez coulant. Jamais on ne l'avait vu aussi négligée, affalée, sa mini-jupe plissée remontait sur ses cuisses, elle mordait son vernis noir d'un côté, grattait ses jambes de l'autre dans un geste répétitif et brusque, de furieuses démangeaisons.

Pendant ce temps-là les rumeurs allaient bon train. On évitait soigneusement encore les lieux, et les plus jeunes ou les moins courageux qui se tenaient devant avaient vite fait de passer leur chemin face à l'écho d'une plainte, les soupirs douloureux s'élevant et s'abattant contre la porte, qui se mêlaient le temps d'une dernière danse, lors d'un dernier bal d'angoissantes jérémiades.

La journée avait démarré avec le regard un peu vide des matins difficiles. Nanette s'était réveillée avec l'inexplicable sensation que tout se passerait mal, et s'était levée la boule au ventre. Elle n'avait daigné adresser la parole à personne, se contentant d'éviter les rares têtes qui s'approchaient par moment un peu trop librement à son goût. L'effort pour ne pas croiser le préfet-en-chef des Serpentards se révéla être assez remarquable. Elle avait bien entendu qu'il la cherchait. Sûrement pour cette histoire avec Wendy, et Fox qui leur avait retiré une soixantaine de points. C'était idiot pourtant, Pete ne lui disait jamais rien, mais elle s'était appliquée à rester discrète le plus longtemps possible. Parfois, elle le trouvait pénible. Dans le simple but de l'éviter, elle osa sécher le déjeuner. Elle attendit la fin des cours avec une certaine impatience, les heures lui semblèrent plus longues encore que d'habitude. Naturellement ça l'avait pris d'un coup, les membres engourdis s'éveillèrent soudain, elle sortit enfin de cet état léthargique qui l'habitait alors, mettant fin à ses moments d'errance. Ca lui empourpra la figure telle une bouffée d'aigreur, avec cette violente envie de tout détruire, briser. Elle s'en serait pris à n'importe qui encore, avait préféré se réfugier dans les toilettes par honte, quand même, qu'on puisse la croiser dans son comportement le plus sauvage.

Et puis. Quelqu'un était tout de même entré.
Nanette se terrait un peu plus encore sur l'étroite cuvette, déchirée. Elle n'avait rien entendu. Mais elle pleurait encore, des larmes abondantes et chaudes, de ses gémissements trop forts, tournée vers son chagrin, l'air anéanti, marquant de ses ongles toujours un peu plus ses cuisses. Elle ne s'était pas rendue compte, qu'elle n'était plus seule dans son tourment.






made by pandora.

Revenir en haut Aller en bas

Serpentard
& Préfet(e) en chef



Pete MacAllister
Pete MacAllister
Messages : 187
Date d'inscription : 02/04/2014



Le bal des jérémiades |Pete. Vide

MessageLe bal des jérémiades |Pete. Empty
Lun 12 Mai - 2:57
Spoiler:


Allez on va danser au bar des suicidés

Ca avait commencé assez tôt, ce matin. Des rumeurs impliquant le couloir marécageux, deux Pouffys et le préfet-en-chef des Rouge et Or. J’avais tendu une oreille attentive, mais personne ne semblait savoir qui était à l’origine du remue-ménage. Et puis son nom avait été murmuré, presque chuchoté.
Ca expliquait les soixante points en moins dans le sablier vert ce matin.
J’avais légèrement bougonné, pour la forme, en posant mes questions. Il faudrait que je lui parle. Vous ne savez pas où elle est ? Je préférais avoir sa version des faits avant de demander à Foxx quelle était la source du problème. Même si Lynwood expliquait à elle toute seule le suicide collectif de nos petites émeraudes. Adieu, Coupe.
Comme si j’avais encore de l’espoir à ton sujet.
Ca aurait été bien qu’elle s’arrange pour faire perdre des points aux Poufsouffles quand même, eux qui étaient si hauts dans le classement, mais il ne faut pas trop lui en demander. Il paraît que Foxx l’a empêchée d’étrangler une Jaune, je suis bien content qu’elle ne l’ait pas achevée. Je n’oublie pas le coup de boule de Barthelemy, non plus. Oh, imaginez ma joie quand on m’a fait le récit complet des événements.

Je suis de si bonne humeur aujourd’hui.

Il faudra que je pense à remercier dignement Nanette pour toutes ces petites perles qu’elle me fait régulièrement. Je dois être le seul à les apprécier, tant pis. Les grands hommes sont toujours incompris, aha. Quand on me rapporte les hurlements accrochés à son nom, je ne sais pas ce que je vais trouver, mais je sais qu’elle n’y coupera pas. Ne t’en fais pas, va, tu sais bien que je suis clément. Je te dois bien ça.

La véhémence de ses cris me surprend. Je crois, je l’avoue, à une dispute, ou une autre tentative de strangulation, allez savoir. J’ai l’habitude des insultes jetées à tout-va, coups bas, suicide social. Ca ne m’effraye pas. Je pense même, sincèrement, que Nanette a du cran. Leur haine n’émiette pas ces foutus hauts talons sur lesquelles elle se perche. J’aime bien les talons.
Je m’attendais à tout, je crois, sauf à ces gémissements pathétiques. Je me sens con, pour le coup, d’avoir accéléré le pas ; si Foxx n’est pas là, il faut bien que quelqu’un se charge de sauver la pauvre victime du jour ; mais si victime il y a, ce n’est pas celle que l’on croit. Ca ressemble à une lente agonie, ça n’a rien de spectaculaire. Je balance entre pitié et déception, ma tête se fixe sur l’hésitation. Je n’entre pas tout de suite. Qui sait ce que je trouverai derrière la porte ? Ca semble réel. Je n’aime pas ça. J’entre quand même. Elle est là. J’aurais pu ne pas la reconnaître, c’est la première chose que je me dis. J’aurais pu ne pas la connaître, partir. Je me fous que l’on pense que je ne fais pas mon travail. Ca ne m’a pas dérangé jusque là. Peut-être que j’aurais dû, la tirer au bas de son piédestal, peut-être que j’aurais dû, lui remettre les idées en place. Peut-être que je me sens connement responsable.

Quelle blague, Nanette. J’aimais tellement te voir trancher les veines de la société. Si tu coupes les tiennes, que reste-t-il ? Ca me fait un peu chier que tu pleures, tu vois. Ce que je rêve de voir chez Carter, ne me plaît pas autant chez toi. Etrange. Je ne suis pas à l’origine de tes drames, cependant. Mais je comprends ta colère.

À ta place, je n’aurais jamais cessé d’étrangler.

Je me baisse à sa hauteur.
Un murmure, léger.

Pete •• Tu as une mine affreuse.

Non que ça me dérange, mais il faut bien dire quelque chose. La beauté, c’est très subjectif vous savez. Voyez, les filles m’admirent parce que je suis séduisant. Qu’elles sont connes. Moi, je te trouve plus belle comme ça, Nanette. Quand tu ne te caches pas. Je me demande si mes horreurs seraient aussi laides à voir que les tiennes. Elles te vont bien. Je n’ai rien pour les essuyer, mais je fais semblant de fouiller mes poches, pas de mouchoir, dommage. Je me contente de sourire, un peu inquiet, un peu gêné. Je suis intrus, mais pas étranger. Je penche un peu la tête, sur le côté, ça me plairait d’en voir plus. Spectacle fascinant. Je me demande, tiens, si la ressemblance s’arrêterait là.

La colère qu’elle distribue à coup de baffes virtuelles, ou réelles, elle me fait doucement sourire. Les emportements, les élans intrépides de ces abrutis de lions, ça m’agace et me donne envie de balancer des baffes, moi aussi, mais ce mépris. Ce mépris est différent. Je crois qu’il me parle. Je crois, Nanette, que tu leur hurles les mots que je chuchote en silence. Et ça me fait rire, tu vois, quel culot tu as. Tu es plus courageuse que moi. Mais la lâcheté me va, témérité et longévité ne font pas bon ménage.

Je ne comprendrais jamais ta fascination pour le suicide social, Nanette. Mais toi, tu me fascines, alors j’essaye.

Pete •• Je peux faire quelque chose ?

Ton concerné. Je ne peux pas te laisser comme ça, dans cet état, penses-tu. Qu’est-ce que je peux faire pour toi, dis-moi ? Je souris, toujours, c’est difficile. J’ai envie de rire. Pas contre elle, oh non. Quel intérêt ? Mais c’est une surprise sincère, qui me parcourt le corps, me rends nerveux, je crois, un peu. Moi aussi, j'ai le mal de l’infini.
Revenir en haut Aller en bas

Le bal des jérémiades |Pete.

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WIGGENWELD ! :: 
 :: Deuxième étage :: Toilettes de Mimi Geignarde
-
Vote pour WW parce que tu l'aimes ♥