Mais qu’est-ce que tu fous ici, Calypso ? Tu le sais bien pourtant, que ta place n’est pas là. Tu n’as même pas le droit de te trouver ou tu te trouves. Enfin, normalement…Seulement, les normes ne sont pas les mêmes avec toi. Pas vrai ? Non, ce n’est pas que tu te prends pour ce que tu n’es pas, c’est juste que tu n’as pas la même notion des choses que les autres. C’est pour cela qu’on te critique après tout, pour cela que tu n’es pas la plus appréciée. Quand bien même, cela ne change rien à ta vie. Oui, tu es comme ça toi, je m’enfoutiste jusqu’au bout. Grand bien te fasse, ce n’est pas non plus la meilleure des positions, mais tu restes campée dans tes idées. Petite capricieuse et bornée que tu peux être va.

La vérité, c’est qu’aujourd’hui tu t’étais ennuyée, rien ne t’avais vraiment plus dans cette journée. Peut-être que tu deviens trop blasée à la longueur, c’est vrai même la souffrance de ton cerveau en ébullition ne te tente plus autant qu’avant. Sauf que tu sais ce qu’il te faut et, ce qu’il te faut c’est une petite distraction. Après avoir rempli toutes tes obligations, tu t’étais vite échappée. Tu voulais un peu profiter de cette fin de journée à l’extérieur du château. Ça t’angoisse un peu d’être toujours coincée entre quatre murs et tu ressens le besoin d’air frais.

Alors, une fois dehors, tu as respiré à pleins poumons. C’est tellement revigorant. Toi plus tard, tu es certaine que tu auras un boulot en extérieur. Oui, tu es certaine que c’est ce qu’il te faut. Digression à part, tes pieds sont partis droit devant toi. Tu croises des gens, mais tu ne leur parles pas. Tu n’en as pas envie, c’est tout. Tu préfères laisser aller ton instinct.

C’est comme ça que tu es arrivée là. Devant cette forêt, interdite qui plus est. C’est bête, tu as quand même envie d’y aller. Au fond, tu le sais, ta témérité te perdra un jour…sauf que tu t’en fiches, comme la plupart des choses en fait. Oui, tu es un véritable déchet Calypso, sauf que ne t’en rends pas compte parce que toi ça te plait. C’est surement ce qui est extraordinaire avec toi. Oui, tu as quelque chose de si normal et exceptionnel à la fois.

Pourtant, tu t’arrêtes. Tu te demandes à quoi cela va te mener. Tu es là, les mains dans les poches et tu soupires. Sérieux, ça te gave. Tu ne te connais pas comme ça. Tu ne te reconnais. Une hésitation, oui, mais pourquoi ? Ah…Si Holly te voyait, tu aurais souffert ma vieille. Tu te l’imagines là devant toi, menaçante, t’aboyant des ordres à la tronche. Un petit sourire s’afficha sur ton visage, c’était pour ça que tu l’aimes Holly. En fait, t’as beau aimer ta mère, ton professeur en est une seconde pour toi. Dommage, tu n’es pas parfaite à tes yeux, il ne te manque que le quidditch. Bof, pas grave.

Ca y est, c’est le moment. Tu te dois d’y aller. Avances, oui tu avances. Tu ne peux pas aller trop loin, le soleil tombe déjà et bientôt tu n’y verras rien, mais tu aimes cette ambiance feutrée. Tu as besoin de te défouler en vérité, alors tu cours vite et longtemps, jusqu’à ce que le souffle te manque. Tu te sens bien ici, sauf que tu sais que tu vas devoir rentrer. Les obligations et toi, sérieux, ça fait trois. T’en as marre, tu ne te sens pas à ta place en ce moment et c’est ta faute, tu le sais.
Gros soupir, tu shootes dans un caillou. Te croyais seule ici, ça jusqu’au moment où tu attends que ta pierre heurte quelque chose juste devant. Oups. Tu grimaces. Un animal ? Une personne ? Ça t’excite, un peu de danger pourrait faire monter l’adrénaline après tout. Tu t’apprêtes à relever la tête…

Putain, ça fait mal. Putain, ça fait chier. Toi, ton geste n'avait pas été volontaire, mais tu te prends un sacré retour. Bordel, ça te saoule déjà. Tu te relèves et t'avances d'un pas décidé vers l'origine du sort. Sérieux, ça va barder. Y en a un qui va se prend un retour comme il ne s'attendait pas à le prendre, sauf que toi tu laisses ta baguette dans ta poche parce que ça va se régler en avec tes poings. Comme toujours avec toi tu me diras.

Tu avances comme une furie et...Et merde. Pourquoi Emmet ? Pourquoi fallait-il que ce soit lui ? Voilà déjà plusieurs jours que tu te prends la tête avec un certain griffon et voilà que tu tombes sur la seconde personne au monde que tu ne voulais pas croiser. Dis donc, tu te dirais presque que tu as la poisse en ce moment, sauf que ce n'est pas trop ton genre. Destin. Chance. Très peu pour toi. Tu te places plus sous le signe du hasard et là, il se fout clairement de ta tronche.

Tu soupires, t'en as déjà marre. Tu as envie de te casser. Tu crains un peu ce qu'il va se passer aussi d'un certainement façon, parce que ça se passe toujours mal entre vous depuis le jour où tu as eu le malheur de dire ce qui ne devait pas être dit. Il faut supposer que votre répulsion est commune. Vous n’êtes pas fait pour vous entendre.

Trop tard, tu ne peux pas faire marcher arrière. Tu mets tes mains sur tes hanches. Tu regardes un peu partout, tu évites son regard par moment et l'instant d'après, tu l'observes avec intensité. Tu sens déjà cette tension qui monte. Tu lèves les mains, comme en signe d'entente, comme un drapeau blanc. Tu aimerais que ça soit un terrain neutre. T'as pas envie que ça parte en cacahuète tout de suite, c'est fatiguant de taper sur tout le monde après tout.

« Baisse ta baguette. Mon geste n'était pas volontaire, je me croyais seule. Je ne suis pas là pour me battre, mais si tu me cherches, je saurais te rentrer dans le lard. Que ça soit clair. »

Oui, tu sais parfaitement que ça ne va pas bien aller jusqu'au bout. Tu sais reconnaître tes erreurs et tu as eu tort il y a qelques temps de dire ce que tu as dit, mais tu trouves aussi que cela avait un part de vérité. La preuve, il en avait été offensé. Dur, très dur de savoir ce qu'il va advenir de toi dans cette situation. Arès tout, ne crains-tu pas son véritable visage ?

Oui, il t'as prise pour un animal, mais au fond, tu sais bien qu'il n'en pense pas moins. Il n'y a rien de bon chez Emmet, rien qui puisse te mettre en confiance. Tu te demandes encore comment certaines personnes peuvent être bernées parce ce qu'il le présente. Il fait tellement faux, tout n'est qu'artifices chez lui, ça tu n'en doutes pas et c'est pour ça que tu te méfies de lui. Évidemment, il a fallu que tu tombes lui. Lui et ses remarques désobligeantes, qui se veulent blessantes.
Qui est le plus agressifs des deux dans cette histoire ? Ça, ça reste à voir.

Il se moque de toi, clairement. Il te cherche, il veut te faire sortir de tes gonds et il pourrait très vite y arriver. Tu dois prendre sur toi. Tu te dois de faire un effort, au moins cette fois-ci, parce que si tu t'en sortir entière...Il va falloir faire pour le mieux. Il ne fallait pas ce satisfaire ce petit bâtard égocentrique. Si seulement tu pouvais lui faire bouffer sa baguette, de cette façon il ne t'irriterait plus les oreilles avec ses insultes et ses simagrées.

Et voilà, une fois de plus, il continue. Il surenchérit sur ta personne. Tu croises les bras sur ta poitrine et tapote du pied pour montrer ton agacement. Tu préférerais lui foutre ton poing dans les dents, mais pas tout de suite.
Ça serait trop facile. Sauf que tu peux non plus le laisser t'offenser indéfiniment. T'en a déjà marre d'être avec lui. Marre de son petit air hautain.

« Tu as déjà un train de retard Emmet, c'est dommage. »

Possible entre vous ? Sérieusement. Tout le monde sait que ton cœur est déjà pris. Ou tout du moins, que tu es prise, en couple quoi. Les sentiments sont une autre paire de manches, bien plus compliqués à saisir. Tu ne sais pas vraiment où tu en es. Une chose est sûre, c'est que jamais tu n'es été attirée par un petit présomptueux comme lui.

« Bien. Puisque ma vue te dérange, je suppose qu'il vaut mieux que nos chemins se séparent immédiatement. »

Tu ne profères aucune menace. Tu as su te tenir...Pour une fois. C'est bête, hein ?! Et puis, il a su venir ici, tu te dis qu'il pourra bien rentrer tout seul. Loin de toi l'idée qu'il ait pu se perdre. C'est juste un coup du destin. Toi, tu veux juste te débarrasser de lui au plus vite. Avant que le soleil ne se couche au moins.

Bordel ! Mais qu'il y aille se faire foutre. Rien ne le lasse, mais toi, tu en as déjà marre. Tu ne veux pas rester une minute de plus à côté de ce nabot, qui se joue du monde qui l'entoure. Il peut s'approcher de toi, il peut tenter les illusions et les belles paroles, mais ça ne marche pas avec toi. Ça ne marchera plus, parce que tu sais qui il est et que tu n'aimes pas ça.

Et puis, il a ce geste envers toi, qui te révulse tout bonnement. Il t’horripile et inversement, mais cette fois-ci, tu ne peux pas laisser cet acte passer. Il y a des choses pour lesquelles tu peux prendre sur toi et d'autres...où c'est tout simplement impossible. Tu as envie de lui briser les os de la main, de lui casser toutes les dents afin que ce sourire narquois disparaisse. Tout, tu ferais tout pour qu'il ne te touche plus.

Alors, ta mine se décompose. Oui, ton visage change et vire, une expression nouvelle apparaît. Tu sens que tu bouillonnes et tu sais que cela ne te mènera à rien, mais ce n'est plus possible. Tu restes quelqu'un de fier et de téméraire, il ne peut pas agir impunément. Tu repousses sa main d'un geste vif. Tu saisis son col aussi vite, puis tu baisses les yeux. Il faut que tu reprennes. Tu lâches et le repousse avec force.

« Ne t'avise plus JAMAIS de poser la main sur moi de cette façon...Ou je te jure que tu mangeras de la soupe à vie. »

Peut-être qu'il pense que ce sont des paroles en l'air, mais il n'en est rien. Tu es à bout et si tu dois en venir aux mains, tu le feras. Il peut bien pourrir dans sa merde tout seul, t'en as rien à foutre. Tu veux juste qu'il te laisse tranquille...Ce monstre maudit et médisant. Tu fais demi-tour et tu tentes de reprendre ton chemin.

Là pour le coup, enfin plus que d'habitude disons, tu te dis que Emmet ne vaut rien. Ta peur, elle est bien, elle te met mal à l'aise, parce que tu ne la ressens pas hasard. Néanmoins, il ne vaut pas le coup. Il ne vaut rien. Ce n'est qu'une lavette et la preuve en est, tu es plus grande que lui. Oh bien évidemment, s'il devait te donner des coups, tu aurais mal. Tu es bien loin d'être insensible, mais ta carrure et ta force, sans être ce que tu as de mieux, sont des points non négligeables de ce que tu es. Et représentes.

Oui, c'est cela. Si tu te dois d'être sûre de chose c'est que tu n'es pas faible. Tu es quelqu'un de bien Calypso, avec des principes. Tu ne parles pas aux autres comme le fait Emmet et ce, même s'ils ne font ressentir que du dégoût. Tu es plus que ce que tu montres, tu ne veux tout simplement pas réfléchir. Tu as juste cette envie, de prendre la vie comme elle est.

Cependant, aujourd'hui, tu ne peux pas laisser les choses comme cela, tout comme il te faut partir d'ici. Tu le sais. Tu ne veux rien dire, pas parce qu'il n'y a rien à dire, tout au contraire, mais parce que tu ne souhaites pas perdre ton temps avec lui. Il n'y a rien de plus à ajouter. Rien qui pourrait le faire changer.
Emmet est Emme après. Comme tu es égale à toi-même.

Tu t'avances vers lui. Tu aurais pu faire ce mouvement qui répondrait à sa question. Tu aurais pu le frapper, mais tu n'en fais rien. Tu saisis son col, avec un calme impressionnant. Tu te le regardes. Tu le toises un peu, pour une fois tu te sens meilleure que lui. Ce n'est pas l'envie qui manque de lui crache à la figure, de la même façon qu'il crache son venin, mais toujours rien. Finalement, tu te contentes de le repousser avec virulence.

Il peut bien tituber, rester debout ou tomber, tu t'en fiches. Toi, tu t'es déjà retournée et tu pars. Lentement, mais sûrement. Tu n'as pas l'intention de gâcher ta journée pour lui. Tu veux juste rentrer et regagner ton dortoir, avec des gens qui méritent ton attention.

Tu ne t'attendais pas un telle réaction. Tu vois son expression qui change, ses yeux aussi. Tu as peur, parce que tu n'es pas idiote. Votre proximité te dérange. Tu sais ce qu'il est et que cela t'inquiètes. Tu es mal à l'aise face à lui et puis, il y a cette écorce dans le dos qui te fait mal. Tu fais la grimace.
Tu as peur.

Oui peur, parce que chacun à ses faiblesse, toi comme les autres. Tu es loin d'être parfaite, tu es la première à la reconnaître. Avec tes airs niais, ta carrure de mec et tes cheveux roses, tu restes humaine. Tu restes normale, mais celui qui est face à toi ne l'est pas. Pas vraiment. Outre ses origines, c'est aussi son caractère. Tu réalises alors que comme toi, il a des faiblesses et ça, tu sembles parfois l'oublier.

Lorsqu'il te lâche. Tu ne bouges pas. Immobile, tu reste adossée contre l'arbre. Tu oublies l'arbre qui t'a égratigné le dos et tu ne fais que l'observer. Sans monter le ton, tu ouvres la bouche. Une fois de plus.

« Rentre donc tout seul. Qu'importe ce que tu pourras faire, Emmet. Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi. Je n'ai pas besoin de toi pour rentrer. »

Silence. C'est la vérité. Tu pourrais repartir dans l'autre sens. Loin de lui. Mais une idée ne peut quitter ton esprit.

« Je ne sais pas ce que tu cherches en restant avec moi, alors que je sais pertinemment que tu ne m'apprécies pas. Je n'ai plus l'intention de rentrer dans ton jeu. Ça me fatigue. »

Tu te doutes bien qu'il n'en à rien à faire de ce que tu peux lui dire. Tu as eu le malheur de faire une erreur un jour et lui, il ne veut pas oublier. Il te sait intimidée, il en joue, mais toi...Tu en as assez. Tu n'es pas quelqu'un qui baisse les bras. Tu n'es pas quelqu'un de mauvais. Tu aimes vivre, tu es souriante. Les conflits ne sont pas faits pour toi, cependant tu as cette mauvaise habitude de dire les choses comme elles te viennent. Et puis, tu as cette fierté maladive, qui fait que tu lui tiens tête. On t'a appris à être heureuse d'être telle que tu veux être.
Visiblement, cette fois-ci, cela te retombe dessus.

Et alors ? Alors tu la débectes, alors tu joues un peu trop les durs et cela en devient ridicule. Personne n'est aussi fort que ce qu'il veut bien laisser paraître. Personne n'est sans faiblesse. Aah, oui, c'est bien joli de se cacher derrière quelques origines vampiriques, mais c'est petit et cela ne fait que rajouter du ridicule à la chose.
Alors tout ceci devient fatiguant et la fin arrive.

« Alors ferme-là. Tu parles un peu trop pour quelqu'un de serein et de si sur de lui. »

Tu sais ce que tu risque, mais au point où tu en es...Tu t'en fous. De toute façon, les choses vont continuer jusqu'à ce qu'il soit lasser, pas trop étonnant pour ce monsieur « si fort ». Il te fait penser à ses personnages un peu inintéressant que l'on croise parfois dans les histoires moldues.

Tu te tournes, lui présente ton dos, pas le plus judicieux, mais bon. Et tu avances le pas vif, avec ta taille ta marche et déjà rapide, alors quand tu t'y mets...Bref. Tu es juste pressée d'en finir avec cette situation qui ne t'apportera rien. C'est bien trop ennuyant.

Il ne te faut que quelques instant pour retrouver le chemin de Poudlard et l'apercevoir, juste un peu plus loin à travers les branches.

« Bien, je pense que c'est ici que nos chemins se  séparent. »

Tu lui adresse un sourire, un peu déroutant, mais c'est normal. C'est vrai, il a ce petit côté rageur, ce petit coté mesquin et provocateur.
Puis, tu reprends ta marche, mais en courant cette fois-ci et bientôt, te voilà au château.