Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
Le temps est finalement passé. Il y a un temps pour chaque chose en réalité. Vous, moi. Eux. Pour Alix, le temps a usé sa dernière goûte sur sa joue droite. Elle ne ressent plus autant la fatalité de la chose comme il y a encore quelques minutes. La colère, l'amertume sont bien loin. Seul la tristesse se laisse encore entrapercevoir dans les méandres de ses sentiments, comme une rosée du matin après un superbe levé de soleil. Pour le superbe levé de soleil on y est pas encore, on repassera. Mais désormais la batteuse se sent stupide d'avoir vécu tout cela aussi durement. C'est curieux n'est ce pas, cette faculté après un gros chagrin de faire une rétrospective sur soi et de se dire que l'on a poussé le bouchon un peu loin. J'appelle cela Fatigue. Et oui. Je ne casse pas trois pâtes a un canard avec mon baratin a deux gallions, si j'ai capté votre attention quelques secondes avec ces lignes, ma conclusion la refaite tomber comme un soufflet. Mais au moins j'ai la satisfaction d'avoir votre approbation. La fatigue comme toutes autre émotions a aussi sa magie. Celle de vous rendre con. L'art de passer d'un extrême a un autre comme si votre cerveau spongieux après tant de larmes versées venait d'être ramassé avec votre petite pelle et votre petit sceau pour en refaire un beau pâté.
Donc voilà. Alix s'en veut. Se trouve bête et moche. Bonus non négligeable alors qu'elle sent son nez couler. Elle relativise tellement qu'elle sent un pincement dans son ventre qui pourrait être perçu comme un signe de son corps pour lui faire comprendre que cette fois ci elle va trop loin sur le chemin inverse. Même Zelda est d'accord avec son ventre.
« Arrêtes ! C'est pas à toi de t'excuser. C'est à... ce crétin. »
Alix a un petit sourire triste. Elle regarde son amie puis ses pieds. Les casiers puis de nouveau son amie. Lol. Elle a juste l'air d'une gamine qui fait son boudin parce qu'elle est pas contente.
- J'ai pas cette impression. Mais t'es gentille. Ce soir je vais aller le voir, je lui dirais pardon et on mangera comme d'habitude.
Meilleur plan ever. Tout est toujours passé par l'estomac chez ces deux la. Leur amitié est fondée sur la nourriture, leurs disputes aussi. Et leurs consolations. Une part de tarte et tout devrait aller mieux non ? Comme avant ? Se frottant les yeux du dos de la main en le sentant de nouveau s'humidifier, Alix se force a garder le sourire. Ça va aller. Ça va aller. Ça va aller. Allez. Tout va bien. Ca va aller.
« Et c'est ta chemise, idiote. Tu peux même te moucher dedans, si tu veux. »
La jeune fille laisse échapper un réel éclat de rire. Ca lui fait du bien, ça dédramatise encore un peu plus la situation dans laquelle elle s'est mise. Elle regarde Zelda. Et elle se rend compte a quel point elle a envie de lui parler maintenant. Lui dire merci. Lui dire a elle aussi pardon. Encore et encore. Lui dire a quel point elle lui est reconnaissante d'être là, maintenant avec elle. Lui dire que son amitié compte pour elle, lui dire que sans elle peut être se serait elle empoisonnée le cœur a tout garder pour elle. Et lui dire qu'elle aurait fait une merveilleuse Poufsouffle. Elle veut lui sourire, lui faire le plus beau qu'elle a en stock, mais même ses joues ont l'air épuisées. Sa nuit blanche la rattrape, talonnée par l’entraînement apocalyptique qu'elle s'est fait subir. Et par cette crise de larmes harassante. Mais elle tiendra le coup jusqu'à cette nuit, elle a tant a faire ! Alors Alix se lève. Et embrasse Zelda sur la joue en retirant délicatement ses longs cheveux roux de son visage. Voila.
Se reculant, elle passa une main sur son front et s'arrêta sur le pas de la porte des vestiaires. Il était temps qu'elles s'en aillent non ? Faisant un geste de la main a la Serpentard, Alix tourna lentement les talons pour s'en aller se reposer quelque part, sa démarche trahissant une morosité qui allait être dure a cacher.