Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Sloan ▬ modératrice
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Bring me to life ♦ Monsieur

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Viviane Cabal
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Dim 6 Mar - 15:44
Bring me to life
Monsieur & Viviane

— HÔPITAL SAINTE-MANGOUSTE, CHAMBRE 212

C’est avec la tête lourde que Viviane se réveilla, et bientôt la totalité des muscles de son corps lui firent souffrir le martyr. Son premier réflexe fut donc d’essayer de bouger le moins possible et de regarder autour d’elle. Tout était blanc… Il y avait deux chaises près du lit dans lequel elle était allongé, une fenêtre à sa droite, une petite commode et une perfusion reliée à son bras. Il ne lui fallut pas très longtemps pour comprendre qu’elle était dans un hôpital.

Un atèle à l’autre bras et un bandage au crâne, ainsi que d’autres qu’elle pouvait sentir sur pratiquement tout le reste de son corps, la panique lui tordit le ventre. Sa première fois dans un hôpital avait été désastreuse et elle avait toujours refusé d’y mettre les pieds à nouveau après cela. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Un accident de toute évidence. Pourquoi était-elle sortie de chez elle ? Voilà qui lui apprendrait une leçon, si son père était encore vivant, il lui dirait « Je te l’avais bien dis ! »…
Rester enfermée dans sa chambre lui aurait sûrement évité de finir à l’hôpital. Elle qui avait enfin réunie assez de courage et de volonté pour aller au Creature’s Café… Il a fallut qu’un chauffard à bord d’un Magicobus la percute.

Le souvenir des fards et du bruit de klaxon avant que le noir complet ne l’enveloppe la fit frissonner. Elle ignorait par quel miracle elle n’était pas morte, mais une chose était sûre… Elle souffrait. Et très fort. A tel point qu’elle pouvait même sentir des muscles douloureux dont elle n’aurait jamais connu l’existence autrement. Sa gorge était sèche et c’est à peine si elle tolérait la lumière des lieux, mais au moins elle savait qu’elle ne pouvait pas parler, du moins pas dans un hôpital. La jeune femme se rappelait de l’époque où son père y avait été, et savait comment tout cela fonctionnait. Elle pressa un bouton près du lit pour appeler un docteur qui lui expliqua en détail comment elle avait atterri ici, et jusqu’où s’étendaient les dégâts. Heureusement avec la magie, elle devrait pouvoir être remise sur pied d’ici une semaine. Ledit docteur portait des caches-oreilles et parlait un peu trop fort, lui donnant un peu l’impression qu’il lui criait dessus, mais au moins, elle savait où en était son état.

Le médecin lui donna ensuite un gobelet à boire, censé réparer ses os, mais le goût était absolument infect et elle avait l’impression qu’un tout nouveau squelette était en train de se créer sous sa peau plutôt que de réparer celui déjà endommagé. On lui demanda si elle avait quelqu’un à contacter au vu de son état, puisqu’elle n’avait rien sur elle pour confirmer son identité, mais elle secoua la tête. Il y avait bien Elliott, mais elle ne savait pas où il habitait, car s’il venait tout le temps chez elle, l’inverse ne s’était encore jamais fais, et elle n’était pas sûre qu’elle voulait qu’on sache qu’un vampire aussi gentil que lui reste en compagnie d’une créature comme elle. Elle ne se considérait pas assez proche de Kalev pour juger qu’il était nécessaire de le prévenir non plus. Restait Monsieur… Mais était-ce seulement possible de le prévenir ? Dans tous les cas, mieux valait ne déranger ou n’inquiéter personne, et donc ne prévenir personne.

Quand le médecin sortit s’occuper d’autres patients, Viviane se contenta de soupirer en s’allongeant dans son lit. Une semaine à ne rien faire… Eh bien, ça ne changerait pas beaucoup de chose, mais il y avait son jardin à entretenir, et puis, Elliott serait sans doute déçu de voir que les lumières n’étaient pas allumées chez elle. Chez qui irait-il fuguer ? Elle espérait que Monsieur le retrouve avant qu’il ne s’éloigne trop de chez lui. Et puis aussi, il y avait cette pauvre chouette sans propriétaire qui venait tout le temps dans son jardin. Qui allait la nourrir du coup ?
Comme quoi… Rester chez elle était bien mieux pour tout le monde.



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Monsieur
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Jeu 10 Mar - 2:04


Call my name and save me from the dark
Il ne sent ni le vent ni les cris de cette ville affamée. Elle écrase son air au travers de ses voiles disloqués, elle le traverse comme une vague ; déferle sur tous ces sorciers d'écume dans un hurlement commun, mécanique, artificiel. C'est une houle qu'il sent bien loin de lui - mais dont le bruit l'incommode. Les pierres se tordent en figures mortelles, pour couper dans ce ciel sans heure, dans ce genre d'air tout fait de plomb qui ne passerait pas dans sa gorge. Monsieur ondule péniblement entre ces ombres ; c'est un moment de la journée qui le dérange. C'est cette ville qui est un océan : il dérive et se noie dans ces eaux d'acier.

Monsieur ment une marche fragile, un pied devant l'autre sur le vide ; il avale des impolitesses inconnues qui lui passent au travers. Qui rentrent, littéralement, dans cette naïveté de corps : il frissonnerait, si seulement il le pouvait. Le chemin qu'il suit est trouble, parce qu'il est englouti par des pensées comme des flots ; ça serait de l'errance, s'il ne voulait pas si fort aller quelque part. Des duretés au visage en tempêtes, sifflent à ses oreilles, et des véhicules qui leur roule dessus. S'il y pensait plus sûrement, Monsieur aurait peur de la rue maintenant.
Tous les murs le laissent passer, et le blanc finit par l'oppresser autant que le gris. Les teintes de l'hiver sont celles de la maladie : c'est comme une moquerie, mais tous ces lieux volés de vie ne sont pas pour lui. Un respect voilé d'inconfort s'impose aux in-substances de son corps ; mais il y a une légèreté qui dilate ses vapeurs, tiède, placide, un soleil de verre pour éclairer son chemin. Il demande, aussi poliment qu'il le sache, à voir Viviane.
Parce qu'il a tout vu.
Le bus, et la rue : l'impuissance s'est écrasée sur lui comme la fin du monde.
Il n'avait pas pu rester auprès d'elle ; avec cette conscience qu'on lui avait giflée comme une fièvre, il était parti. L'infirmier le guide avec une logorrhée maladive qui goutte du bord de ses lèvres, car le pauvre ignorant ne sait pas, que Monsieur est tout à fait sourd à ce genre de choses - à des mots, lorsqu'il a déjà le cœur porté par autre chose. En cela, ils ont en commun une touchante innocence.

Monsieur voit un soleil éclatant par la porte qui lui est ouverte. Il lave toutes les inquiétudes, et le sable de la ville hors de lui, fait naître et fleurir une lucidité très précise dans des nuages d'esprit. Il modèle un tout petit peu les argiles rares de Monsieur, puisque son cœur se laisse faire ; il pense même à encore simuler cette marche absurde, pour être un peu présentable : il veut éblouir Viviane de son sourire. « Bonjour, Mademoiselle Viviane - », mais il s'arrête là parce qu'il s'étouffe sur sa propre voix : son visage s'effondre. C'est une lueur blessée. En un battement de cil, Monsieur s'enfonce dans l'abysse d'un chagrin sans mesure. « Mademoiselle, vous êtes blessée. » Il a besoin de dire cette évidence pour l'admettre, parce qu'elle le choque. Maladroitement, Monsieur vole jusqu'au lit pour affronter ses yeux aux terreurs de cette aberration. « Vous avez mal ? Je ne pensais pas que c'était si grave, je pensais que vous sortiriez tout de suite. » Il se laisse illusoirement choir sur la chaise qui est la plus proche : avec tout le poids de remords, ses doigts sans chaleur lui retirent sa casquette sans matière ; comme si cela avait une importance. Il la fait tourner dans ses mains : pour oublier les brumes qui l'avalent.

« Je voulais vous ramener des fleurs », il redresse des yeux plein de lumière, ou lourds de malaise. Les morsures de cet endroit ne sont pas faites pour lui, il veut les tordre. « Mais je trouve que les fleurs d'hiver sont moches, vous voyez ? Elles ont l'air mortes. » Monsieur tend un peu la nuque pour défier l'air statique : son sourire est un défi à cet infini blanc. « Je me suis dit que des fleurs mortes, ça n'irait pas tellement pour des vœux de rétablissements. Ça n'aurait pas été pareil si vous aviez été blessée l'été. »




De la part du premier ministre:
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Viviane Cabal
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Sam 19 Mar - 18:03
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Viviane commençait doucement à s'endormir, c'était le soucis quand il n'y avait rien à faire. Combien de fois s'était-elle retrouvée à faire la sieste sur le comptoir de sa petite boutique ? Sans doute beaucoup trop. Combien de fois avait-elle songé à l'abandonner ? Beaucoup trop aussi, et pourtant, c'était un peu tout ce qu'il lui restait de son père, hormis la maison. Elle ne pouvait pas se résoudre à la vendre, d'autant plus que c'était son gagne-pain. Certes, les paris sportifs permettaient aussi quelques rentrées d'argent, mais ça ne suffirait jamais à subvenir à ses besoins.

En voilà, un autre problème... Les frais hospitaliers risquaient d'être très, très cher. Ce n'était pas comme s'il s'agissait d'une petite coupure de ce qu'elle pouvait en juger. Elle ne put s'empêcher de soupirer, peut-être qu'elle pouvait survivre en se nourrissant exclusivement de thé et de ses légumes ? Elle n'avait jamais beaucoup aimé la viande, alors elle n'avait pas vraiment besoin d'autres choses que des légumes et à boire. Mais il restait toutes les factures à payer pour l'eau, le gaz et l'électricité, en plus des frais hospitaliers à venir. Voilà pourquoi elle refusait aussi d'aller à l'hôpital, même les rares fois où elle tombait malade.

Entendre la voix de Monsieur la fit sursauter, la sortant de ses idées noires.

« Oh... Je ne vous avais pas entendu entrer... »

Ce qui en soit était plutôt normal, puisqu'il était un fantôme, mais elle n'en n'était pas moins restée impolie. Elle ne s'était pas attendu à le voir ici, et ignorait comment il a pu savoir qu'elle se trouvait ici, en réalité, mais c'était rassurant de voir quelqu'un de familier dans un environnement aussi déprimant. Elle sourit, un peu timidement, et désolée d'être dans un état aussi lamentable et fort peu présentable.

« Je vais bien, en tout cas avec tous les soins que j'ai reçu... Je devrais pouvoir sortir dans une semaine si tout va bien. C'est très gentil d'être venu. »

C'était ce qu'il était, Monsieur. Gentil. Toujours, tout le temps, avec tout le monde, même avec quelqu'un comme elle. Viviane fit l'effort de se redresser pour s'asseoir en se calant contre ses coussins, le moindre geste était assez douloureux, mais elle essaya de ne pas avoir l'air trop mal en point pour ne pas inquiéter son visiteur. Qui la fit d'ailleurs rire avec sa logique bien à lui.

« Ce n'est pas grave, vous n'aviez pas besoin de venir avec quoique ce soit. J'apprécie beaucoup que vous soyez simplement là. »

Était-ce si bizarre que ça, de vouvoyez Monsieur ? Mais le tutoyer était étrange pour l'étrange nom que tout le monde lui donnait. Et puisque lui la vouvoyait, elle préférait encore en faire de même, histoire de ne pas le mettre mal à l'aise.

« A vrai dire... Vous tombez bien, j'ai un service à vous demander. », dit-elle avec un air embarrassé. C'est qu'elle ne demandait que très rarement service à Monsieur, c'était quelqu'un de si occupé. « Il faudrait que quelqu'un arrose mon jardin, et aussi prévenir Elliott que je vais bien... Et enfin... ». Petite pause. « Il y a cette chouette qui vient souvent dans mon jardin. Elle s'est blessée une fois et je l'ai soignée et nourris, et elle a pris l'habitude de revenir depuis. Pourriez-vous veiller à ce qu'elle aille bien ? »

Ça faisait beaucoup de services à demander en une seule fois, et Viviane se sentait mal. C'était beaucoup trop n'est-ce pas ? Ses joues prirent une teinte brune d''embarras, craignant de n'ajouter que du poids sur les épaules du gentil Monsieur, si gentil qu'il était probablement incapable de refuser un service à qui que ce soit.



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Lun 28 Mar - 1:51


De la réjouissance des imbéciles qui s'affronte aux bonheurs stellaires ; Monsieur se fait un peu lune : son épiderme est une roche, miroir des éclats de Viviane, et des maux qui l'habitent. Tous ses fils immatériels se distendent, se gonflent d'une sérénité minérale, élémentaire, gorgés des bouts d'inquiétude et de contentements en vapeur ; aucun silence, de la religiosité de la maladie, n'y trouvera sans doute de terme. Une précaution confuse veut doubler les corps, il tend le bras inutilement pour prévenir des malheurs de douleur - au moins un peu, dans le vide, « Faites attention » il ponctue. Il croit difficilement à ce mensonge-là ; il voit bien qu'elle souffre. Cela mérite correction : « Vous devez faire attention. » Il veut un peu se déployer pour protéger cette douceur amie : mais tous les malheurs du monde lui passent au travers. Une fatalité se tend en sourire, et il se sent vaguement stupide : les lourdeurs cliniques emportent le reste.

« Je vais le faire », rendu dans l'effort spectaculaire d'une attention, sincère, il n'a pas besoin de se forcer à la fixer ; ce sérieux glisse sur lui. « Préoccupez-vous simplement d'aller mieux. » Monsieur valide un devoir avec des honneurs monocordes. Ses membres suivent la métamorphose d'une confuse attention en une convergence de principes ; sa silhouette se plie à une droiture, elle donne un angle nouveau à ses yeux morts. Il aime à croire qu'on y lise toute sa foi. Qu'elle le sache : toute cette honnêteté est là pour elle. Ensuite, le silence de nouveau - mais Monsieur est submergé par le bruit.

Par nature son regard est capté par là où il y a de la vie. Les remous de l'hôpital le distraient, et il doit encore contenir les hurlements des pensées sans équilibre. Un froncement de nez le trahit peut-être. « Je voulais vous dire  », c'est un geste très naturel que de la regarder encore, « le bus, enfin, quand il est arrivé, j'ai oublié de vous prévenir. » Il se sent un peu mal. « Je me sens un peu mal. » D'affronter son regard aux terreurs corporelles. Monsieur lui ne connaît ni bus ni tempête, aucune catastrophe ne s'est jamais gravée dans des souvenirs de sable ; la couleur du sang, il s'en souvient à peine. « Simplement il y a des dangers que j'aimerais vous voir éviter Mademoiselle. » Voilà, on a donné un corps à la naïveté. Elle s'est coulée dans des lignes mortes. Une boue pour un marais d'esprit : il agite mollement un pied, par la peur soudaine qu'il ne s'y enlise.

« Alors que vous sortiez enfin... » Les lèvres de Monsieur tracent des regrets opalescents et il y voit une ardeur, spectaculaire, dans des remords aux profondeurs nouvelles, autour d'une pensée misérable de sens. Un creux monstrueux se love dans sa voix. C'est un presque souffle qu'il veut ravaler, et garder pour lui à tout jamais. Un iris sans précision et la mollesse d'une nuque balaie ces noirceurs : il oublie la tombe immaculée dans laquelle il s'est plongé. « C'est très gentil de votre part d'avoir pris soin de cette chouette. » La faune l'appelle bien plus que la morale.

« C'est un animal assez craintif vous savez - », il a du mal à fixer son regard, ou sa conversation, « alors, elle doit vous aimer, pour revenir. » Monsieur se sent une bataille contre des tempêtes : un poids qui le dépasse déforme des cordes vocales qui n'existent plus. « Non pas qu'elle - ne puisse pas vous aimer, je veux dire, mais ; enfin, vous êtes capable de prendre soin d'un animal. Vous voyez ? » Mais la faune ne peut rien face à l'immensité de son impuissance. Elle guide un mouvement de nerf dans ses mains, et le nez se fronce encore. C'est d'une rareté douloureuse : Monsieur s'éprouve à la bêtise. « Je suis vraiment désolé. »


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Mar 10 Mai - 19:29
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— HÔPITAL SAINTE-MANGOUSTE, CHAMBRE 212

Monsieur a le mérite de lui arracher un petit rire, même s'il est faible. Au moins, avec lui, elle peut parler et rire, elle n'a pas à faire attention — et songer à ce genre de chose la fait se sentir infiniment cruelle, comme si elle était heureuse que le jeune homme soit mort, parce que ça lui permettait d'avoir un ami. Depuis quand était-elle si égoïste ? Peut-être depuis toujours, en fait. Tout ce qu'elle a fait était pour sa propre sécurité, son propre confort, elle faisait rarement d'efforts s'ils n'étaient pas pour elle, et au fond, si elle essayait d'être gentille avec les autres, c'était pour ne pas se retrouver toute seule à nouveau.

« Oui. Je serai plus vigilante. », dit-elle avec une voix lasse. « J'ai compté... C'était la quatrième fois que j'essayais de sortir depuis le début de l'année... Au moins j'ai pu avancer un peu plus loin que d'habitude. C'est peut-être un signe, peut-être que je dois rester à l'intérieur et ne pas me montrer... Ça aurait pu être grave... »

Elle aurait pu hurler avant que le bus ne la renverse, et là elle n'aurait pas été la seule à avoir été blessé, ou pire. Rien que d'y penser, elle frissonna, presque réconforter par cette idée : personne n'était mort.
La demoiselle sourit quand Monsieur accepta de s'occuper de la chouette en attendant qu'elle aille mieux, de prévenir Elliott, et d'arroser son potager. Et même si ça paraissait peu de choses à se préoccuper, ça faisait beaucoup, pour un seul fantôme, et elle se sentait toujours un peu mal à l'aise de le lui demander, mais personne d'autre ne viendrait lui rendre visite.

« Merci. », dit-elle avec un maigre sourire coupable sur les lèvres. « C'est rassurant, d'avoir quelqu'un sur qui compter. Pour la boutique, ce n'est pas grave, personne ne vient de toute manière... »

Viviane soupire lourdement et se cale à nouveau contre la tête de lit de l'hôpital. C'était bien le problème, personne ne venait, et ça ne faisait pas d'entrée d'argent. Elle avait eu de la chance jusque là avec les paris sportifs, surtout qu'elle n'y connaissait rien, mais elle ne pouvait pas vivre de ça, ni rembourser ses frais d'hôpitaux en claquant des doigts. Si seulement il y avait un métier qu'elle pouvait faire... Mais elle n'avait aucune qualification, aucun diplôme, seulement une petite boutique d'objets qui prenaient la poussière.

Encore une fois, c'est la douce voix de Monsieur qui la tire de ses pensées sombre. La surprise se dessine sur son visage, est-ce que ça signifiait qu'il était là quand l'accident s'est produit ? Impossible de s'en souvenir, elle ne se rappelait même pas dans quel état on l'avait retrouvée. Encore une fois, elle se sentait un peu coupable qu'il ait assisté à ça, sensible comme il étaitn et elle secoua la tête.

« Ce n'est pas votre faute. Il n'y avait rien à faire, le bus a conduit trop vite, et j'ai probablement traversé trop tard... De toute manière, je pense que les signes sont clairs, je vais éviter de sortir à l'avenir. C'est mieux pour tout le monde. »

Au moins il n'y avait rien de dangereux dans son petit chez soi, enfin, à part elle, évidemment, mais au-delà de ça, il y avait peu de chance qu'elle croise à nouveau un magicobus. Elle était bonne pour être à nouveau traumatisée pour un bon moment à l'idée de sortir maintenant, de toute façon. Et il aura fallut qu'elle se fasse renverser pour le comprendre...

Entre deux réflexions, Viviane commença enfin à remarque que Monsieur semblait assez mal à l'aise, comme s'il marchait sur des coquilles d'oeufs avec elle, ce qui était assez rare.

« M'aimer... Je ne sais pas, un animal est un animal, je pense qu'elle est juste contente que je lui donne à manger, mais je ne peux pas la garder de toute façon, j'aurai trop peur de la blesser. Et puis je n'ai pas de courrier à livrer... », elle secoua la tête, l'air de songer que c'était une mauvaise idée. « Cela mis à part, comment allez-vous ? J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui vous tracasse. »

Elle aurait bien ajoutée que si c'était à cause d'elle, il ne devrait pas se faire de soucis, mais elle n'était pas le centre du monde. Peut-être qu'il avait croisé un chaton abandonné en venant et qu'il n'appartenait à personne ?




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Dim 31 Juil - 21:14


C'est une joie naïve, précieuse, de celle qui glisse et coule sur les hommes qui est sur les lèvres de Viviane, entre eux maintenant ; elle a quelque chose de plus physique que le reste, ou alors elle l'est si peu, que Monsieur croit sentir la toucher. S'épanche en chaleur mentie sur sa peau fondue, des illusions fantômes qu'il pense à peine, tant elles sont hors de sa portée ; mais assez pour emporter son attention comme un coup de vent. Et il ignore que tout ça s'échappe déjà, épongé par lui ou le drame du monde, Monsieur reste encore dans le refuge du décalage. Mais une litanie reprend ce bonheur ombré de ses mains, il la connaît encore assez vaguement pour la repérer ; alors il fait ces choses que l'on ne fait pas lorsqu'on réfléchit sincèrement avec son corps, il y a une espèce de révolte emportée qui redresse son menton et il se penche un peu sur elle, avec peut-être tout le sérieux du monde : « Non. » Il y a de cette fermeté qui se noie dans sa lenteur. « Ne dites pas ça. » Du ton de la blessure presque, pour ne pas dire fureur manquée ; c'est une émotion confuse et plus authentique que tout le reste. Les yeux de Monsieur ont une force à deux temps, effondrée sous des paupières jamais tout à fait ouvertes et pourtant assez hybride pour être vivant - « C'est merveilleux, dehors, dehors c'est fait pour vous. » Ce n'est pas une réprimande évidemment, il ne saurait jamais en feinter ; ce n'est pas même une intention du tout en vérité, tout juste des mots agglomérés sur cette indignation tendue ; mais il n'y a rien de plus intense et sincère qui sorte de quelqu'un, pour une lutte contre celle-ci.

L'ardeur s'évanouit sur ses lèvres avec le reste et il sent à peine qu'il s'enfonce encore dans ce genre de lourdeurs, c'est un combat qui devient déjà un souvenir ; il laisse son regard flotter et dériver étrangement, sans voir qu'il la dévisage peut-être un peu, faisant mine de se rasseoir comme il convient. Mais Monsieur est encore trop préoccupé par ces obscurités salées, songe à en oublier d'écouter, à ce qu'il faudrait que Viviane se dévoile aux lueurs du jour - sous ces réflexions solaires, il échoue à garder le rythme du reste. Bousculé par un silence, il peine alors à trouver le fil de la conversation, et sa pensée tombe directement dans sa bouche. « Je m'inquiète pour vous et je m'en veux. » Il garde les lèvres entrouvertes, pour qu'elles soient encore prêtes à parler lorsqu'il trouvera des mots, « Je voudrais que vous sortiez encore. » Pour justifier le reste aussi en vérité ; il hoche vaguement la tête, affligé tout à coup par un ridicule auquel il est tout à fait familier - c'est un embarras neuf pourtant, car il n'y a que sous les yeux de Viviane qu'il semble prendre volume ; si ses joues ne peuvent plus s'empourprer de quoi que ce soit, sa voix le simule encore tout à fait. « Et puis p-pour la chouette, vous voyez ? Parce que je trouve que c'est vraiment, bien, et que vous devriez la laisser auprès de vous, au moins un peu... » Monsieur s'écoute à peine parler en vérité et tout ce qu'il dit semble insignifiant, en tous les cas, il croit le deviner - il souffre tout à coup de la lumière sous laquelle il est, trop vive pour lui, et les reflets de Viviane le brûlent. C'est un poids de réalité qui lui est pleinement étranger. Un rire nerveux y sacre son inconfort. « Vous devez me trouver franchement ridicule. Pardon. »


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Mar 20 Déc - 17:02
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Monsieur est si gentil. Elliott répétait souvent que Monsieur était peut-être gentil, oui, mais surtout très bête, et Viviane le réprimandait parce que personne n'était idiot, et que Monsieur ne l'était pas. Il avait juste une manière très douce et très simple de voir les choses, et si le monde était un peu plus comme Monsieur l'imaginait, il n'en serait que plus doux.

Pourtant Viviane devait bien l'admettre, Monsieur était un peu naïf. Ce n'était pas sa faute, c'était quelqu'un de si gentil qu'il ne voyait le mal nul part. Depuis le temps, elle avait compris qu'il omettait souvent le fait que ce serait si simple pour elle de blesser quelqu'un sans le vouloir.

Elle aurait bien voulu lui dire, lui dire « Non, dehors, c'est pour les autres. », mais il s'entêterait, ou il ne comprendrait pas. Ça n'avait rien à voir avec la frayeur de l'accident qui laisserait sans doute des séquelles psychologiques — elle ne prendrait jamais le Magicobus de sa vie, à la place elle ne pouvait s'empêcher de songer que les gens qui étaient dans le bus auraient pu être blessés eux-aussi, ou pire. Le médecin lui avait dit qu'ils étaient sains et sauf car il y avait constamment des sorts de coussinet prévu à cette effet, vu comment le Magicobus remue sans arrêts, mais les dégâts auraient pu être bien pires aussi bien que pour les passagers que pour les piétons. Et puis, elle aurait pu hurler aussi, ce qui aurait rendu les choses encore pires. Mais elle ne pouvait pas dire tout ça à Monsieur, parce qu'il était son ami, et elle ne voulait pas être un poids pour lui plus qu'elle ne l'était déjà.

« Je ne sais pas, Monsieur. Je ne sais pas. J'ai peur dehors. Et j'aurai sans doute encore plus peur qu'avant maintenant. »

C'est sûr qu'elle se sentait bien découragée par tout cela. Elle se demandait si jamais cet accident suffirait à lui couper réellement l'envie de retourner à l'extérieur pourtant, est-ce qu'avoir faillis mourir suffirait à effacer toute une vie à tenter de rassembler son courage ? Viviane se sentait bien trop faible pour le moment, et elle serait forcée de rester à l'hôpital pour au moins une semaine avant de devoir ressortir. Tiens, c'est vrai, elle allait forcément devoir ressortir pour rentrer chez elle... L'idée fit trembler ses mains légèrement.

Elle tenta malgré tout de cacher son trouble à Monsieur avec un sourire maladroit, comme pour se rassurer elle-même. De la distraction et de la compagnie l'empêchait de sombrer un peu trop dans des pensées noires.

« Non, pas du tout. Pourquoi est-ce que je penserai ça ? C'est vrai qu'il faut que je retourne au moins m'occuper de cette chouette. Et ensuite... Peut-être que le vendeur de chouettes accepterait de s'en occuper ?  », elle laisse échapper un soupir. « Et mon jardin, il faut que je m'en occupe aussi... »

La vérité, c'est que bien qu'elle détestait les hôpitaux, au moins ils lui permettaient d'éviter les responsabilités. Elle n'était pas fière d'elle, mais elle avait toujours su qu'elle était faible et lâche, aujourd'hui n'est pas bien différent.

« La vérité, Monsieur, c'est que je suis fatiguée... Je suis fatiguée, mais je suis sûrement encore plus fatigante. »

Peut-être que cela aurait été plus simple qu'elle ne survive pas, après tout. Plus d'accidents, plus de regards de travers, plus de bêtises. Elle n'avait pas de but dans la vie, pas de motivation, elle se contentait de vivre chaque jour comme un autre, avec plus de responsabilités à avoir que de petites joies qui lui donnaient la force de se dire qu'elle ne regrettait pas d'être en vie.
Tout en se recalant contre son oreiller, elle regarda pas la fenêtre avec un sourire triste.

« Vous êtiez sûrement quelqu'un de très gentil avant Monsieur. J'en suis sûre. Ça ne peut pas en être autrement. Vous avez sûrement manqué à beaucoup de personnes. Mais vous savez ce qui est le plus étonnant ? C'est que même comme ça, vous aidiez encore les gens. Vous... », elle rit jaune. « Vous ne feriez réellement pas de mal à une mouche. »

Sa voix s'enroua légèrement.

« Si je devenais un fantôme moi aussi, est-ce que je ferai encore du mal aux gens...? »

Viviane n'avait jamais entendu parler d'un fantôme spectre de la mort, probablement parce qu'elles étaient en soi des créatures déjà mortes. Elle ne pensait pas non plus qu'il y avait des cas de fantômes hybrides. Qu'est-ce qu'elle aurait préféré, pourtant, à défaut d'être humaine, pouvoir renaître en fantôme et ne plus déranger personne quand elle parle...




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