Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Summer dust » Ev

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Unité
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Summer M. Sutherland
Summer M. Sutherland
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Summer dust » Ev  Vide

MessageSummer dust » Ev  Empty
Mar 12 Aoû - 16:11
Spoiler:


 


Summer se distille à la peau de l’été comme un ange qui s’arrache à la coquille de son œuf.
Par la fenêtre s’écrasaient les couleurs qui le rendaient à jamais plus beau, par la fenêtre immense filtraient les couleurs de la lumière et se couchaient sur le lit à côté de Summer comme un amant langoureux. Leurs doigts caressaient l’or de ses boucles perdues et doucement leurs bras cassants se penchaient sur ses épaules nues pour les couvrir, incandescents et jaloux. Il était immobile et seul son buste se soulevait légèrement au rythme de sa respiration ; on aurait dit qu’il dormait.

Summer ne dormait pas, mais sa tête était complètement vide. Il aimait le vide des journées d’été, l’air alourdi de souffles et l’odeur de la chaleur. Tout était délicieusement brûlant ; les draps en imprimé fleuri, ses cheveux qui collaient à sa nuque et même les soupirs qui le berçaient. Pendant un court instant il oublia qu’il n’était pas seul.

Ensuite Summer ouvrit les yeux. Il retraça de son regard muet les contours d’Evgeni, incertain derrière d’interminables voiles blancs immobiles ; il n’était qu’un relief creusé par la lumière, et son corps dessinait sur les pastels du papier peint une pénombre imprécise. Summer ne savait pas ce qu’il faisait, où il regardait, s’il le regardait. Ses yeux étaient flous, couverts de cils comme des filets d’or, comme la lumière elle-même, ses yeux se perdaient entre la dentelle de voiles de son lit et s’arrêtaient finalement sur l’ombre d’Evgeni.
Il se demanda si la chaleur avait réussi à faire fondre la glace sur sa peau et dans ses lèvres.

Il voulut l’appeler mais sa gorge était serrée et ses lèvres ne voulaient pas s’entrouvrir, brusquement parler semblait être un énorme effort, alors il ne dit rien et attendit que la lumière se casse. Il voulait qu’il vienne pourtant, il voulait le serrer et aimer sa fraicheur, il voulait surtout le sentir brûler puis s’éteindre contre lui – enflammer la glace qui logeait sous le pli de ses lèvres et transformer son ombre en une lumière fracassante.
Il se sentait, à cet instant précis, terriblement beau.

La lumière se brisa enfin, juste assez pour créer des ombres sur le corps presque découvert de Summer. La dentelle des voiles qui remuaient à présent légèrement glissaient sur ses jambes, dansantes, grises et étourdies.
Ses poumons se soulèvent plus fort et sa voix se libéra enfin, rêche et délicate comme celle des femmes qui pleurent.

« Evgeni. »

Il y’avait une certaine détresse dans son appel mais son timbre était tendre et moite comme sa peau.
Evgeni n’était jamais monté sur le lit de Summer. Evgeni n’avait jamais connu l’été avec Summer et Summer voulait voir le regard qu’il avait, s’il lui sourirait,

« Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne veux pas venir près de moi ? »

Il se souleva dans un frémissement de draps imperceptible et écarta légèrement le voile pour mieux l’appeler.
Sa voix prenait des résonnances mielleuses et les muscles de son visage s’étiraient déjà dans un sourire rouge.
Son bras d’opaline se retirait des voiles, laissant leurs fleurs en ombre retomber sur sa peau. Il se demandait si l’ombre se fondrait sur la peau d’Evgeni ou si elle s’y mélangerait.
Il savait qu’éventuellement, il viendrait.
Evgeni était venu pour l’été, et c’est l’été qui se distille à la peau de Summer.


 
 
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Evgeni Pavlov
Evgeni Pavlov
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Summer dust » Ev  Vide

MessageSummer dust » Ev  Empty
Ven 22 Aoû - 10:32

Il avait l'été sur la peau, un été d'écorces et de promesses, de parfums qui reviennent a la tête comme les souvenirs persistants de vacances qu'on aimerait vivre encore une fois. Il avait l'été sur la peau, l'été vermeil de ses rêves, avec des envies éparpillées sur une table mouchetée d'ombres, une table blanche sur laquelle on pose des mains fatiguées ou des pieds couverts de la terre de cent sentiers secrets.

Le rebord de sa bouche était sec d'avoir trop mangé de fruits mûrs, ou pas assez mûrs, il ne savait pas exactement, parce qu'il était bien. C'était acide, et puis âpre, il ne sentait plus son palais puis il le sentait à nouveau, il se perdait tout entier pour se retrouver derrière une veine, un bout de peau, il prenait plaisir à se tromper.

L'été l'aimait, l'été le prenait dans ses bras et l'embrassait sur le front. Il avait une couronne de fleurs qui lui tombait à la lisière des cils et sur les cils, des perles de douceur.

Il avait l'été qui traçait par dessus son corps entier des sillons de chaleur, des bouffées blanches, des brûlures volantes et des douleurs inconsistantes, qui ne lui duraient qu'un instant, comme un coup, un coup à la tête, un coup de soleil. Ses épaules embrasées d'être trop restées sous les trombes de lueurs à la fenêtre se craquelaient quant il bougeait la nuque, la crème étalée cuisait doucement les hauteurs de son dos, et il était plein de lumières. Il était dans la chambre de Summer.

L'espace se tordait, ses pensées torréfiées s'ouvraient. Le feu grondait contre ses poignets, qu'il frottait l'un contre l'autre, ses veines enflées par un sang bruni ne palpitaient plus. Il aurait difficilement pu se sentir plus humain - mais ça n'était pas important.

Il se laissait rôtir avec des délices qui lui auraient paru abjects, juste quelques temps plus tôt, peut être une semaine plus tôt ; il goûtait à des boissons glacées dans des verres pâlissants dont les couleurs fantômes lui erraient sur la langue, dans ses poumons écumait une vapeur qui n'avait pas de nom, des sucres dévalaient en rappel sa gorge qui était autrefois rocher, chemin de fer, de pénitence, où s'écoulaient il y a longtemps des filets rouges massacrés.

Sa bouche n'était plus un lagon fétide. Au bout de sa langue, une paille, et pas un cou, un sirop, et pas du sang, le goût de cent, de mille étés peut-être, échevelés et battants, fumés, embaumés d'encens, abandonnés aux caresses au delà de la douceur, à l'orée de la peau, figée entre deux doigts qui ne savent pas où effleurer mais tâtonnent, qui ne savent pas où trouver le plaisir mais cherchent, qui se serrent sans vouloir tuer.

Il était jeune, et presque beau, presque souriant, il était bien, et presque entier, presque là.

Sa mémoire immobile se tenait devant lui, en forme de sourire, et elle lui disait tout doucement de vivre. Alors sous la voûte caniculaire sur lui, il tentait d'obéir.

Il entendit son prénom prononcé par une voix solaire et détourna sa tête des rideaux crénelés de ciel bleu.

« - Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne veux pas venir près de moi ?

Les ombres du voile esquissaient des traces sur ce qu'il voyait de sa peau, du fuselage très doux de ses jambes et  du bout de ses mains. Il y avait des arabesques sans couleur qui se lovaient en transparence sur la chair veloutée de Summer et la lumière infusée se mariait dans un cortège très silencieux à toutes ses résonances. Summer faisait écho à lui même sans même émettre un son, sa voix était un tintement plus clair que les rebords de son verre, et il le posa sur la rambarde blanche de la fenêtre.

Summer habitait la pièce alors qu'Evgeni avait la sensation de l'abîmer. Mais tant qu'il était le bienvenu il ignorait ses travers et l'âpreté de sa propre présence.

- Je ne fais rien. Je suis là.

Evgeni quitta sa place et mit tout son corps en mouvance, porté par l'été, pour rejoindre timidement son incarnation couchée sur le sommier.

- Tu n'as pas chaud, Summer ? Tu veux boire quelque chose ?



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Summer M. Sutherland
Summer M. Sutherland
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MessageSummer dust » Ev  Empty
Lun 26 Jan - 16:55




L’été donnait des couleurs nouvelles à Evgeni.
C’était peut-être la lumière, il ne savait pas ; Evgeni, et de ça il était sûr, ne connaissait que trop mal les couleurs de l’été, et vivait la lumière comme on vit un voyage. Summer entendit sa voix transportée dans l’air moite et brûlant comme une résonnance étrangère, une onde qui n’avait pas encore trouvé sa place. Elle était encore inchangée. Il dit de ces phrases qu’il disait souvent, des phrases faciles et maladroites qui finalement ne voulaient rien dire.
Il disait les contrastes qu’il vivait sur sa peau, je suis là il disait. Tu n’as pas chaud ?
Ensuite Summer vit son visage.

Il était moins vampire et il en devenait moins humain.
Quelque chose manquait à ses regards, se dérobait aux diaprures droites de sa présence – quelque chose qui faisait de lui ce qu’il était se fondait en douceur dans les couleurs de la chambre et glissait sur le parquet, contre les fleurs des murs, comme pour se cacher du soleil. Quelque chose sur son visage manquait terriblement, lui manquait surtout – il n’aurait jamais imaginé se languir de ses ombres. Mais elles n’étaient plus là et son regard s’illuminait presque, on aurait presque dit qu’il était heureux ; ses ténèbres ainsi enfouies dans les replis du voile blanc, oubliées sur le rebord de la fenêtre, avaient silencieusement été calcinées.
Summer voulut combler la cicatrice que cette absence laissait ouverte.

« J’ai chaud. »

Summer avait toujours chaud – son être se résumait brutalement à l’auxiliaire de la chaleur, et lorsqu’il avait froid, il espérait l’été. Et lorsqu’Evgeni le serrait, il espérait l’été. Mais dès qu’il n’était plus là il se languissait de ses ombres.
Sa réponse avait résonné, claire et très précise, traversée par des pensées lourdes et brûlantes jamais prononcées. Elle filtrait dans sa voix comme la lumière à travers l’espace opaque et noyé de vide ; elle était lente, elle déchirait le noir d’Evgeni, elle engloutissait ses ténèbres et elle éclatait son silence en milles morceaux.

Summer avait tendu les bras vers lui, lentement comme sa voix, et s’était mis avec douceur à déchirer l’espace qui les séparait encore, et à donner un sens au silence éclaté de ses regards. Ses doigts cherchaient un sentier de veines invisibles sous la peau de son bras, et tissaient sur le pli de son coude des filets d’air et de lumière, et sans trop savoir comment il l’avait déjà attiré contre lui, là où il n’aurait jamais froid. Il avait ramené son corps contre lui et l’avait recouvert comme les voiles les recouvraient. Les arabesques se déposaient déjà sur leurs peaux emmêlées mais Summer ne les voyait pas.

« Et toi, tu n’as pas chaud ? Tu ne veux pas boire autre chose ? »

Il laissait couler le miel de sa cruauté dans le creux de son oreille, contre la peau mince de son cou ; Summer, lui, voulait. Il voulait boire les rivières inconsistantes de sa résistance, le désir lové sous la glace de sa poitrine, il voulait boire l’absence qui encore le consumait.
Evgeni n’avait pas d’odeur et Summer se sentait seul. Il se sentait seul contre lui et il promenait ses lèvres incandescentes sur les reliefs de sa joue avec une délicatesse fracassante. Il se languissait déjà de l’été qui les enveloppait et il effleurait du bout de ses doigts tous les sillons de ses bras perdus, étrangers aux longues caresses de la lumière. Il ne voulait pas qu’il lui réponde ; il voulait l’envahir, il voulait son silence, son absence, il voulait son gouffre contre lui – pour qu’il s’y baigne et qu’il s’y sente seul.
Il voulait lui donner des couleurs plus nouvelles encore que celles de l’été.





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Evgeni Pavlov
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Summer dust » Ev  Vide

MessageSummer dust » Ev  Empty
Jeu 29 Jan - 23:20

La chaleur ne voulait pas rester sur sa peau qu'il ignifugeait de sourires. Aucun de ces étés de poussières et de sucres ne pouvait s'appesantir assez sur lui pour le brunir et pénétrer le fruit à coque qu'était son coeur. Le sentir battre était suffisant, il imaginait la brûlure. Il ne pouvait pas la vivre alors il en imprimait les fantômes sur ses joues.

Il se figurait les chemins que prendraient les caresses de Summer contre ses os, et la façon dont il torréfierait ses pensées. Il avait au creux du poignet cette perfusion d'amour piquée dans une petite veine nichée là jusqu'aux poumons.

- J’ai chaud.

Ses yeux un peu rouges d'être restés si longtemps en éveil se fermèrent. Ils se fermèrent comme une porte se referme sur le noir. Evgeni ne se sentait plus le besoin du regard, alors de l'invisible sortirent tous les reliefs de plaisir qui manquaient à son souffle. Ils étaient filigranés d'or, comme les cils de Summer. Comme la tête de Summer, aux cheveux ajourés d'une lueur qui valait tous les possibles soleils.

Summer annihila le vide. Il embrasa les frontières et supprima les intervalles. Un mouvement de lui, un déplacement de ses vertèbres comme des oiseaux de paradis le long de son dos blanc pour incendier la distance. Le tour de ses deux bras pour gravir ce qui les séparait encore dans le tremblement incolore de la chambre. Summer vint, et Evgeni le serra sur son coeur.

Il aimait son corps lorsqu'il était avec son corps. Il aimait la façon dont sa peau supportait le poison de la sienne. Leurs organes pouvaient se mêler sans se toucher, ils ne faisaient pas de son qui pouvait perturber l'air ; ils n'étaient pas des étrangers pour le silence. Il devinait tout de lui d'un revers des lèvres et se sentait à l'intérieur empli de certitudes inédites. Pour une fois la lumière n'était pas un fléau de larmes jaunes qui lui découpaient une silhouette de douleur. Elle était une flanelle, une gaze de douceur, elle le rendait vivant.

- Et toi, tu n’as pas chaud ? Tu ne veux pas boire autre chose ?

Summer était le son préféré qu'il pouvait faire avec sa bouche, Summer était le sang de sa vie, le sang de ses rêves. Parfois il composait au dos des parchemins de ses devoirs des poèmes pour Summer, mais Summer était le poème qu'il avait toujours voulu écrire.

Il n'avait aucun mot à sa mesure pour le coucher sur le papier, alors il le coucha sur le lit. Il l'allongea sur le blanc des draps avec la sève dans ses bras. Il se sentait au-dessus de lui sans se sentir - il se savait méconnaissable, la glace de sa personne portée comme un monolithe par des instincts fantômes. Une voix assourdissante lui pulsait dans le crâne ; pourtant personne ne parlait plus. Personne ne disait rien. Il y avait le souffle de Summer et son souffle enchevêtrés dans un lacis ivre.

- J'ai chaud. Et j'ai soif. Je n'en peux plus.

Il s'écoutait, il écoutait le bruissement le long de ses tempes. Il écoutait le murmure hâlé de passion qui lui courait dans une artère autour du cou. Le marbre de ses mains se profanait, se couvrait de brisures ; Evgeni savait qu'il ne sortirait plus de sa propre fêlure.

Il approcha son visage du visage de nymphe de Summer et sa promesse se précisa. Il retint les violences ses crocs électrisés par les arômes de l'été. Il garda ses monstres par la tension d'une toute petite bride, alors que son âme sur un fil ténu coulait jusqu'à Summer, jusqu'aux lèvres de Summer, et ce qui tremblait le long des siennes le brûla enfin ailleurs que dans ses songes.

Evgeni embrassait Summer. Il pressait de frissons sa bouche entrouverte à l'orée d'un mirage. Il découvrait le nectar qui avait toujours fait de la lumière à son ombre. Il effleurait les contours d'une extase.

Summer était bien le seul qui ne connaîtrait jamais cette soif, la soif pour ses lèvres en verre, pour ce qui dépassait à certaines secondes de son cou, pour la couleur de ses yeux, pour la nervure légère d'une clavicule, pour ce grain sur sa peau qui ne se voyait qu'entre deux éclats. Evgeni, lui, se tarissait doucement.

Le vampire, à l'habitude, ne rougissait pas, et ne faisait que blêmir plus qu'il n'était possible. Il était à cet instant pourpre, vermeil, garance, rubescent, toutes ces teintes inconcevables qui ne lui traversaient jamais la chair.

Evgeni sentait s'élever au fond de lui des pulsations charnelles qu'il pensait absurdes. Il enlaçait Summer et s'y brûlait les sangs. Il effleurait son ventre nu. Il couvrait de baisers la tendresse de sa nuque comme on recouvre ceux que l'on aime de bouquets de fleurs pures.



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Summer M. Sutherland
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Summer dust » Ev  Vide

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Jeu 4 Juin - 2:56




Il voulait lui donner des couleurs plus nouvelles encore que celles de l’été ; il voulait imprimer sur sa peau d’arsenic toutes les textures de l’amour. Il le regardait entre les mèches rebelles de ses cheveux qui s’éparpillaient déjà sur la dentelle de l’oreiller, comme les prolongements indépendants d’un corps qui n’était déjà plus tout à fait à lui ; il le regardait, et il se voyait lui-même contre tout ce que son regard embrasait. Il voyait son propre reflet sur les cils d’Evgeni, dans ses cheveux et dans ses lèvres impossibles qui transgressaient déjà tous les désaveux de l’amour.
Summer ne connaissait pas cet amour et ne soupçonnait pas ses manifestations – il se faisait allonger dans une série de gestes d’une tendresse étrangère et brusquement son cœur se mit à battre à en rompre le silence. Il ne savait pas pourquoi ; c’était encore trop tôt. Son cœur ne s’était jamais autant affolé avant, jamais aussi tôt, et il ne sut plus quoi en faire. Son cœur gonflait déjà et prenait trop de place dans sa poitrine étroite, il pulsait tellement contre ses parois fines comme s’il voulait en sortir et Summer eût peur qu’Evgeni l’entende. Summer avait peur qu’il l’entende mal et qu’il l’entende faux, qu’il le sache et qu’il pense que ce fracas n’était en fait que le cri de la peur.
Summer n’avait pas peur – il n’avait jamais peur dans leurs bras, jamais à cet instant-là où ils adorent sa peau, où ils vénèrent ses lèvres ; peut-être qu’après il avait peur, mais jamais à l’instant où leurs lèvres faisaient de lui un ange accompli, consommé.
Et entre celles d’Evgeni s’écoulaient dans les baisers des mots en poussière qui, en touchant la peau de Summer se tournaient en miel. Il disait soif comme on fait la prière, comme on invoque les anges – il avait soif ; un adjectif à l’amour, il avait.
Summer n’était pas à aimer, mais ses lèvres l’étaient terriblement trop. Elles embrassaient l’écaille de glace sur celles d’Evgeni, cherchaient éperdument la tiédeur de sa langue, toutes ses membranes étrangères aux caresses.
Ses mains reposaient sur la dentelle de ses draps, sous leur peau ses os tremblaient de le toucher, mais Evgeni ne saura pas, pas maintenant.
Summer jouait. Ses doigts frémissaient brusquement, nerveusement. Il était calme, silencieux – mais tout son corps s’élevait en fracas. Et bientôt le voile de ses cils en or couvrait ses yeux, et ses deux mains s’emmêlaient enfin entre les mèches noires d’Evgeni, indépendantes. Il ne savait plus où elles étaient, il ne savait plus où il était. Et Evgeni déposait déjà ses baisers sur des plis de sa peau qu’il ne saurait même plus nommer – la lumière était entrée à travers sa bouche entrouverte, s’était infiltrée sous sa peau et s’était confondue à ses pensées.
Tout ce qu’il savait se résumait alors à la chaleur écrasante qui calcinait sa raison et qui remontait son cœur jusqu’au bout de sa langue, et sans trop comprendre ce qu’il faisait il se renversait déjà au dessus d’Evgeni, ses cheveux collés à son cou, sa voix comme un soupir en hélice à travers la chaleur opaque. « Est-ce que tu veux me voir ? » Comme jamais ; sans rien sur la peau que la rougeur de l’été.
En quelques secondes, Summer l’avait renversé sur ses draps, sur un nuage de son odeur, son bassin rejoignait celui d’Evgeni dans un court frémissement. Summer se perdait dans son jeu, déversait son cœur trop assourdissant dans la bouche d’Evgeni, forçait la passion, mélangeait à leur salive l’insistance de ses mots. « Est-ce que tu veux ? » Son souffle naissait cette fois sur la bouche d’Evgeni – il n’y avait plus aucune distance, ou alors elle ne se mesurait plus qu’en soupirs.
Contre le creux de ses reins Summer basculait ses hanches comme un ange qui se balance sur les vertiges d’un précipice.



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Evgeni Pavlov
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Sam 23 Jan - 16:09

Merci, car je ne serais sans toi que ce balbutiement
Merci de m'avoir donné ton corps tel qu'il existe au sein de l'air. Merci d'avoir traversé l'espace, le temps et l'inconcevable pour être venu me chercher. Dans un tout petit interstice du réel, peut-être que l'ombre de ta peau est celle qui ne touchera jamais ma bouche, peut-être qu'il y a une mer entre nous mais tous mes possibles pores sont chargés de ton feu. Merci de m'avoir appris la vie et la forme aigüe des rêves. L'odeur de la folie. Merci d'avoir bousculé mon existence dans ce qu'elle avait de plus facile, dans ce qu'elle avait d'équilibre, tenue par la bride courte d'une tension de nuit.

Merci, merci, je voudrais me fondre dans les lunules blanches de tes ongles en baisant le sommet de tes doigts, disparaître au creux de ta main pour continuer d'en suivre les lignes, le son. Merci, d'être là et d'être toi, merci de perdurer dans ta pleine lumière qui irrigue les chemins de la douleur. Merci de t'éloigner, de ne devenir au loin qu'un point éphémère, qu'un réverbère, merci pour ta latence et tes manies et ton incroyable capacité à réunir nos latitudes : nous ne nous trouvons jamais au même endroit au même moment, même lorsque nous sommes côte à côte, pourtant tu sais toujours venir me retrouver.

Merci de me parler de toi. Les mots se confrontent au silence dans un combat de chiens. Je n'ai jamais vraiment le dernier et je souris toujours en écoutant le tien, ta voix fait des mosaïques aux accents qui ne m'échappent jamais et je les entends même quand je ne t'écoute pas, parce que tu parles toujours sans t'arrêter, même pour dire n'importe quoi ; je ne t'écoute pas mais je t'entends quand même, j'écoute juste ta voix parce qu'elle est belle, je l'écoute, je l'aime. Merci pour ta voix, des tropiques tremblent sous ses rainures.

Merci pour tes rires, qui ne sont que des gouffres où se perdre pour t'aimer encore. Merci pour l'or et les joyaux. Merci de m'avoir montré la grâce et de m'avoir touché le front. Merci, car j'ai dessiné dans mes rêves des arabesques que tu ne verras jamais, et pourtant elles sont bien sur ta peau ; merci pour cet égoïsme aussi terrible que terriblement précieux, merci de prendre sans jamais rien donner et de te faire toi-même cadeau, cadeau inexhaustible qui ne tarit pas,

Maintenant je bois : sois mon eau

- Merci.

Il sait se perdre au bout de son souffle et dans le louvoiement. Evgeni tremble infiniment, indécelablement, et même ses paupières qui se referment partagent avec son bassin offert la secousse sismique d'une chair trop longtemps restée secrète. Une ligne droite d'extase sans retombée dévorante. Une ligne. La fonte et la refonte du plaisir, celui qui nait sur la pente douce du bas-ventre, celui qui surprend sa peau ; la roideur brûlante de sa peau. Il sait se perdre en Summer lorsqu'il n'existe plus de frontières entre leurs deux corps et que chacun se fait le refuge de l'autre : comme deux pays limitrophes qui s'ouvrent leurs confins.

Le creux de la taille de Summer - le mouvement de sa chair la plus mystique. Partage avec moi ton invisible frisson. Une ligne droite d'extase ; un trait d'écume comme une perle amoureuse qui se dessine sur les lèvres trop frémissantes d'Evgeni, trop frémissantes d'avoir tant reçu. Un nectar violent fluidifie le sang du vampire et empêche la cicatrisation de son ivresse. Il connaît la névrose comme il découvre l'adoration. Evgeni lève un peu le feu dévorant de sa ceinture au dessus de lui-même, dans des soubresauts de fièvre, des saccades d'abandon plus que de luxure. Il saisit son ange aux ilions pour y apposer son empreinte ; y imposer la force de ses mains, il bouge d'un mouvement d'amour alternatif, il bouge avec une violence immobile qui par à-coups révèle les plus profonds délices. Evgeni veut vaciller jusqu'au pur soupir.

Pour Summer, la température de son corps avoisine celle d'un corps métallique donné en aumône au soleil, un soleil jamais voilé, jamais sacrifié à l'impatience.

Summer est l'ange melliflu ; celui qui parachève l'instant et lui donne un caractère sacré avec la blondeur irrémédiable de ses cheveux. L'ange indolent qui du sommet de sa lumière a trouvé comment usurper Dieu et comment s'introniser lui-même.

Saisi sur le brasero de l'extase Evgeni se met parfois à brûler tout d'un coup et lève son bras dans une mollesse tépide pour l'approcher du visage de Summer. Mais son bras perd subitement sa capacité inflammatoire et, en allumette à bout de soufre, s'affaisse comme un serpent.

Cela lui plait,
Cela l'extermine,

- Je veux tout de toi, dans un respiration blanche, et tout ce que tu es,

Evgeni regarde le visage de Summer
Evgeni se demande, en scrutant le visage inéprouvé de celui qui marche loin de lui, si sa vie possède un sens, pas sa vie à lui, la vie de celui qui marche au loin, la vie inhabitée de celui qui marche, la vie inhabitée qui n'a pas connu le contact de la vie qui a changé la sienne, le contact pareil à nul autre de la peau qui a changé sa peau à jamais. On regarde les personnes qu'on aime, et puis on se demande en regardant les autres ; comment peuvent-elles vivre sans te connaître ?

- Tu es sans doute l'image rétinienne d'un rêve qu'on veut vivre encore une fois.



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