Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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In my humble opinion - Jaromir Kermit Junior Moldavan

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Lun 16 Mar - 6:24
April ne pouvait quand même pas se plaindre. L'administration du Ministère de la Magie actuel était tout de même plutôt bienveillante envers ses idées. Mr Candidus Bumblebee avait placé beaucoup de personnes de son bord politique à des endroits stratégiques, ce qui facilitait beaucoup les démarches de la jeune mécanicienne. April n'avait pas trop à craindre de voir ses demandes rejetées parce qu'elles seraient dangereuses pour les moldus, les sorciers, leur vision du monde rétrograde ou quelque autre raison stupide comme ça. En général, elle finissait pas obtenir ce qu'elle voulait. Il fallait juste passer par toutes les procédures administratives nécessaires.

Ce qui était une sorte d'immense labyrinthe rempli d'épreuves aussi absurdes les unes que les autres. Des formulaires à remplir, des papiers à signer en trois exemplaires, des documents étranges à fournir, de préférence sur manuscrit rempli à l'encre noire et cacheté avec de la cire rouge vermillon. April avait du refaire tout un dossier pour une histoire de couleur de cire, une fois. Elle complétait tous ses documents le plus conventionnellement possible, depuis. L'administration en général n'aimait pas beaucoup la nouveauté. Les avancées de Mr Bumblebee, c'était presque trop à digérer pour elle, et elle se repliait sur ses habitudes pour se rassurer – du moins, c'était ce qu'April se disait, pour ne pas se décourager devant cette masse de bureaucrates pas particulièrement conciliants. Elle savait bien que ses inventions tardaient à être approuvées parce que les employés ne pouvaient pas les voir en peinture. Candidus Bumblebee aimait le monde moldu et l'innovation et le progrès, mais le reste de la société sorcière était bien heureuse de rester cloîtrée dans son petit monde à elle.

Et aujourd'hui, April perdait la journée à tenter de trouver son chemin dans les méandres de l'administration du Ministère de la magie. April était arrivée dès l'ouverture, un énorme dossier sous le bras. April avait visité quantité de bureaux différents pour obtenir ceci ou cela – elle commençait à connaître le système et parler son langage, et elle pouvait voir le soupir intérieur que les employés étouffaient en la voyant venir. Elle ne se laissait pas démonter. Elle restait souriante, chaleureuse, et tenace et déterminée. C'était quand même dommage de devoir passer la journée à expliquer leur travail à tous ces gens pour qu'ils daignent mettre leur tampon sur la fiche qu'elle voulait, mais c'était comme ça. Et là, elle avait presque fini – plus qu'un seul document à obtenir, ce qui tombait bien, parce que les heures d'ouverture étaient presque finies. Le Ministère allait fermer bientôt. Mais elle aurait probablement le temps d'avoir ce dernier document, et elle pourrait envoyer son dossier par hibou postal homologué dès le lendemain matin.

Le bureau dans lequel elle s'était rendue semblait un peu comme tous les autres – à savoir qu'il allait très vite disparaître de sa mémoire. L'homme qui y travaillait semblait un peu rabougri, ramassé sur son travail et ses papiers, presque fragile, et il arborait une impressionnante tignasse de cheveux rappelant vaguement une forêt primaire et qui semblait impossible à coiffer. La jeune mécanicienne se rendit compte tout de suite que ça n'allait pas être simple d'avoir ce dernier papier. Et le Ministère ne fournissait même pas de café. Les administrations moldues avaient au moins le mérite d'offrir d'immondes cafés instantanées à des prix ridiculement élevés aux pauvres bougres condamnés à traiter avec elles, mais le Ministère sorcier ne faisait même pas cet effort. Ou tout du moins, elle n'avait rien trouvé. Vu que tout le lieu était magique, peut-être que les machines à café se cachaient, rien que par mesquinerie.

Réprimant un soupir, April offrit un magnifique sourire à l'employé fatigué en face d'elle, et, s'asseyant sur l'inconfortable siège qu'on offrait aux visiteurs, se mit à présenter sa requête :

« Bonjour monsieur. Je viens demander le formulaire A-39, celui que demande la circulaire B-65 relative à la légalisation des véhicules enchantés d'origine moldue. J'ai ici le dossier relatif au véhicule concerné, une moto avec un système de transplanage intégré, vous pouvez voir que tout est en ordre. »

Elle posa sur la table le (volumineux) dossier, une sorte d'immense chemise débordant de divers documents et parchemins, tous savamment triés, classés avec des marque pages.

« J'ai réuni au début tous les documents nécessaires à la validation de mon dossier pour l'obtention de ce formulaire. Voilà. »

Et sur cette fin un peu maladroite (le reste de son discours avait eu l'air très professionnel, selon elle) April regarda la personne en face d'elle avec un sourire attentif. Elle s'attendait à ce que rien ne soit aussi simple, et à devoir batailler ferme pour obtenir ce papier. Mais c'était le dernier. Après, elle pourrait rentrer chez elle, ouvrir une bière, et s'affaler sur son canapé en se disant que c'était enfin fini pour aujourd'hui. Elle avait hâte. Elle y était presque. Il lui fallait simplement sourire encore un petit peu plus.
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Lun 16 Mar - 10:17

Jaromir aimait les dossiers bien rangés, soigneusement reliés, séparés, colorés, organisés, léchés et détaillés. Ils dégageaient une aura de fierté débordante, de respect profond pour l’idée mûrie et longuement choyée, exhalait la réussite d’une longue série de dérangements éreintants, de temps sacrifié pour la propriété intellectuelle et l’invention. Voilà, voilà pourquoi Jaromir, contrairement à ce que sa mine déconfite laissait ouïr, chérissait tant sa place au Bureau des brevets saugrenus.

Enfin, cela, c’était en théorie. Les inventeurs hurluberlus de Londres était, pour la malheureuse majorité, probablement trop occupé à breveter tout et surtout n’importe quoi le plus rapidement possible pour payer attention à l’administration. Combien de fois le pauvre employer ne pouvait s’empêcher d’arquer un sourcil en jetant un regard désespérément incrédule à l’auteur de ce qu’il tenait entre les mains ? Ce jour-même, le dossier le plus incomplet, le plus faux, le plus profondément mal organisé avait empoisonné le bois de son bureau de son imperfection virulente. Jaromir avait soulevé la chemise abîmé du bout des doigts –à défaut d’être assez malpoli pour le faire avec sa baguette-, un rictus dégoûté mal réprimé soulevait sa narine, et avait parcouru le maigre ramassis de document avec la même prudence, comme si l’idée inbrevetable allait lui sauter à la gorge. Et le père de cette idée l’avait surplombé tout du loin, debout bien trop près de son pauvre bureau qui suffoquait, ignorant le fauteuil certes inconfortable mais se tenait à une distance socialement acceptable des employés. Même la pile de document amoncelé n’avait pû le noiraud lorsqu’il articula un faible ‘Votre dossier n’est pas en règle.’ en repoussant celui-ci le plus loin possible de sa personne –et le plus loin que ce que le sorcier penché sur son bureau lui permettait. Le brouhaha ambiant du Ministère avait rendu le manque de réponse de l’inventeur encore plus oppressant. Aussi Jaromir s’était-il mis à dicter point par point tout ce qui manquait à ce dossier dans une tentative inespérée de décourager l’inventeur et de le faire fuir. Document par document manquant, signature par signature introuvable, couleur par couleur erronée, formulaire pas formulaire piteusement imitée. Cette idée à peine aboutie ne méritant même pas une appellation aussi noble ; mais ce dernier point, il l’avait gardé au fond de sa gorge et exprimé par la triste façon dont il fixait le dossier qui ne voulait quitter son bureau.

Et des sorciers comme celui-ci, qui se contentait de tartiner la première idée sur du papier comme de la confiture de cerveau et venait lui réclamer un tampon sur cet immonde ramassis d’idées débridées, il y en avait tant, mais tant ! Et Jaromir avait beau entrainer son sourire forcé et son ‘nous réévaluerons avec plaisir votre dossier lorsqu’il sera en ordre.’, la phrase ne devenait jamais plus convaincante ni facile à prononcer. Oh non non non, il ne voulait surtout pas les revoir, ces dossiers, jamais ! La seule chose à faire face à de tel tas d’immondice était un Incendio bien placé, et la tentation devenait plus irrésistible à chaque dossier, mais le potentiel combustible de la pièce le gardait d’une telle impulsion.
Une fois, juste une fois, l’idée amenée à lui était si terrible, si profondément stupide et potentiellement dangereuse qu’il avait saisi le dossier –plus fin encore que ses poignets, un quasi record de documents manquants et une flagrante preuve d’irrespect de la paperasse administrative- et l’avait déchiré une fois dans le sens de la largeur, une de la longueur, deux fois en diagonale et jeté les confettis en l’air, sans quitter du regard le pauvre auteur de ce chiffon qui essayait d’attraper les morceaux de son invention.

Jaromir avait été congédié un peu plus tôt après ce petit débordement.


Ce soir-là, la furie créative des Londoniens semblait s’être calmée, car le bureau des brevets saugrenus baignait dans la quiétude la plus totale, à l’exception des bruissements des autres bureaux du Septième. La médiocrité du précédent dossier avait fait fuir tout autre participant, la compétition étant perdue d’avance : dû moins, il se confortait dans cette idée. Tout en travaillant assidûment, Jaromir jetait des coups d’œil furtif à l’heure qui avançait doucement mais sûrement, espérant tel un enfant à la veille d’un congé qu’elle s’écoulerait plus rapidement si il gardait régulièrement un œil sur elle. Il ne rêvait plus que de l’instant où il s’emmitouflerait dans son manteau –trop imposant pour sa carrure mais véritable baume pour l’ego-, longerait les hauts de merlins d’un pas rapide et décidé puis se laisserait choir dans l’énorme fauteuil familial pour le restant de la soirée, dans la sérénité la plus profonde.

Mais, comme un élève trop impatient d’être libéré, le sorcier se retrouva collé après la classe par la chemise pleine à craquer qui frappa sa table. Il releva ses yeux cernés sur la demoiselle en vis-à-vis et fut incapable de répondre quoi que ce soit à son discoure. Cette précision, ce professionnalisme, cette détermination aurait dû l’enchanter, lui apporter un peu de fraicheur après tant de médiocrité, purifier son pauvre bureau trop souvent souillé de mauvaises idées, mais il ne fut capable que de tourner ses paumes vers le ciel et de chouiner un « Pourquoi ? » profondément misérable.

Ses doigts longilignes se mirent à lisser distraitement sa masse de cheveux alors qu’il épluchait le dossier impeccable, sans chercher à cacher son exaspération en tombant. Sans parler de la grimace que lui arrachait la moindre rencontre avec le mot ‘moldu’. L’envie seulement d’investir de l’énergie dans tout ce qui touchait de près ou de loin au moldu lui passait mille lieue au-dessus de la tête –tignasse abondante comprise-, à tel point que sa curiosité fut piquée à vif. La soif irrésistible de réponse le prit plus fortement encore que celle qui tenaillait sa gorge. « Vous possédez effectivement tous les documents nécessaires et je devrais valider votre dossier mais… » Le ‘mais’ inquisiteur, la conjonction favorite des adultes qui aiment tant utiliser pour ne pas avoir à trouver une vraie raison d’empêcher d’avoir un balais flambant neuf. La conjonction favorite de sa mère, encore utilisée à ce jour. « J’ai de la peine à comprendre pourquoi et comment on vous a laissé arriver jusqu’à ce bureau, ça m’a l’air diablement dangereux ces engins. »

De sa main libre, Jaromir jouait avec le tampon d’approbation, alors que l’autre continuait à s’assurer que ses cheveux ne se mutinaient pas. Ha, en voilà une invention magique qui serait utile, de quoi dompter la plus sauvage des crinières : utile et sans danger, contrairement à ce qu’il tenait entre les mains. « Pourquoi consacrer autant de temps pour de l’artisanat aussi bancal que celui des moldu ? »

Pourquoi était le mot d’ordre de la soirée, et incompréhension la seule chose collée sur ses traits tirés.  
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Lun 16 Mar - 17:46
Mais.

Il y avait toujours un mais.

Il y avait toujours un stupide mais, parce que l'énergumène en face d'elle jouait de son petit pouvoir d'employé de bureau, glorifiant sa misérable vie en retardant le plus possible l'approbation du dossier, rien que pour voir April faire ce qu'il désire, alors qu'il n'avait aucune raison de retenir la marque de son tampon – et lui-même l'avait avoué. April souriait le plus professionnellement possible, tout en retenant sa mauvaise humeur et sa fatigue entre ses dents.

Parce que, franchement, qu'est-ce qu'il en avait à faire que ses machines soient dangereuses ou non. Qu'est-ce qu'il en avait à faire qu'April s'intéresse à l'artisanat et la technologie moldue. Elles étaient dans les normes, ses inventions, elles respectaient la loi, April savait manifestement ce qu'elle faisait, et l'employé en face d'elle n'avait pas à jouer les justiciers bien-pensants défenseurs de la société, son rôle se bornait à appuyer son tampon sur le dossier. April ne lui en demandait pas plus. April n'en attendait pas plus d'un être aussi borné que cet employé.

April souriait comme si elle s'était entraînée à la tâche.

« La technologie moldue est beaucoup plus avancée qu'on ne peut le croire. » se mit-elle à expliquer calmement. Elle connaissait bien le petit jeu de l'employé. Monsieur voulait la faire parler de son travail, et lui montrer à quel point elle était excentrique et inconsciente, et elle allait devoir jouer le jeu le temps qu'il fallait, en lui expliquant en long et en large ce qu'elle faisait dans la vie pour qu'il puisse décortiquer et condamner le tout. Monsieur s'était probablement fait une carrière de petit employé du bureau des brevets saugrenus parce qu'il ne pouvait pas faire mieux dans sa vie, mais que ça lui permettait quand même de regarder de haut tout ceux qui se levaient tôt le matin, travaillaient dur toute la journée, et prenaient des risques dans la vie pour suivre leurs rêves.

« Les moldus n'ayant pas de magie, ils ont été très inventifs pour pouvoir accomplir tout ce qui se fait d'un coup de baguette chez nous. Leur technologie est très adaptable pour qui sait s'y prendre » et là la mécanicienne eut une pensée fugitive de haine pour le magicobus « et elle reste toujours très simple d'usage tout en étant très complexe à la fois dans sa réalisation et dans son concept. Beaucoup de sorciers qui s'en approchent pensent à tort que ce qu'ils ont entre les mains est simpliste comme un jouet fait par un enfant. Ils ne se rendent pas compte du potentiel de l'oeuvre, ni de la connaissance qu'il faut avoir pour pouvoir en tirer toutes les ressources – qui sont nombreuses. Etre mécanicienne-garagiste comme je le suis, c'est un véritable métier. J'ai suivi une formation professionnelle. J'ai appris par cœur la complexité des machines sur lesquelles je travaille, et j'ai appris à les rendre faciles à prendre en main pour leurs utilisateurs futurs, qui eux n'auront pas mes connaissances à leur portée. Et toute cette connaissance ne se porte que sur les voitures et les véhicules moldus. Il me faudrait une autre formation professionnelle pour pouvoir apprivoiser d'autres technologies, comme les ordinateurs par exemple, et une autre encore pour en maîtriser d'autres branches. La technologie moldue est vaste et complexe, et personne ne peut la maîtriser toute entière avec une seule vie. Elle est aussi changeante et elle évolue et se perfectionne très vite. C'est un savoir qu'il faut sans cesse renouveler. »

« Si je puis me permettre une comparaison, juger la technologie moldue barbare et simpliste, c'est comme juger la magie sorcière facile et rapide. Vu d'un œil extérieur, lancer un sort, c'est simple – il suffit d'agiter son bout de bois et de marmonner une formule, et voilà, le tour est joué, le chat se transforme en théière, les maisons se construisent toutes seules, les choses disparaissent et réapparaissent ailleurs sans le moindre effort apparent. Mais vous comme moi savez qu'il n'en est rien : nous avons étudié la magie à l'école pendant des années, pour en sortir diplômé, et pourtant à peine meilleurs que des débutants. Il y a des sorciers qui consacrent toute leur vie à la magie. Il y a même des branches et des sous-branches de la magie, dans lesquelles nous nous spécialisons par nécessité. Faire des sortilèges et enchantements ne me fera jamais exceller dans les métamorphoses – il me faut travailler les deux pour être douée dans les deux. Et là non plus, une vie toute entière ne suffirait pas à maîtriser la magie toute entière. »

Voilà. Elle le lui avait fait, son petit speech. April continuait de sourire, et s'attendait à voir son interlocuteur bailler d'un instant à l'autre, avant de rejeter le tout en bloc avec une formule pontifiante qui ne démontrait rien d'autre que son incompréhension totale du sujet et la vacuité de l'espace qui s'étendait entre ses deux oreilles.

Que c'était fatigant de vivre dans le monde sorcier, parfois. April avait hâte de voir sa journée se finir. Sa bière et son canapé l'attendaient avec impatience.
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Lun 16 Mar - 18:52

De l'incompréhension, son expression se fondit en incrédulité avant qu’elle, au fur et à mesure que le flot de paroles inonde le petit bureau sombre, ne se coule en un air profondément attentif. Contrairement à ce qu’il avait cru en défiant seulement l’intérêt pour l’artisanat moldu de la jeune femme, son discoure s’était révélé non seulement instructif, mais intriguant, juste, bien formulé et parfaitement tissé avec ses comparaisons. Oh, Jaromir n’avouerait jamais qu’il s’était même, par moment, perdu dans les appellations inconnues qu’elle invoquait avec tant d’assurance. Lorsqu’enfin le speech arriva à son point final, l’employé se trouvait paralysé, incapable de trouver quelque chose à redire, à corriger, rétorquer ou démonter.

« C’est une bonne analogie. » admit-il.  « Une très bonne analogie. » répéta-t-il tout bas en s’humectant le pouce afin de tirer un exemplaire du fameux formulaire A-39 de l’impressionnante pile de document à sa droite. Elle vacilla dangereusement, mais le sorcier était trop occupé à se remettre de cette remise en place radicale pour y faire attention et glissait mécaniquement le formulaire sur le dessus de la chemise. « Tout de même, nous sommes mieux loti avec la magie qu’eux avec leur ‘technologie’. » Il parcourut quelques tiroirs dont le raclement bruyant fendit le silence –un mot bien absent du champ lexical du Ministère ; son emploi confirmait que les heures de bureau avaient été dépassées. S’il avait réellement voulu être rapace bureaucrate borné à ne pas laisser quelqu’un lui prouver son tort, le sorcier aurait pu congédier la malheureuse au lendemain et refuser de valider son dossier à cause de l’heure. Mais Jaromir n’était pas un rapace –bien que son nez pouvait laisser y croire-, et encore moins aussi profondément buté dans son égo. La jeune femme avait gagné, il n’avait pas à l’importuner davantage. Ni une ni deux, la fameuse une moto avec son système de transplanage intégré fut enfin flattée du tampon d’approbation du Bureau des brevets saugrenus. Cependant, il ne le rendit pas de suite, bien qu’il peinait à soulever le volumineux dossier. « Je pense que dans le pire des cas –il appuya fortement sur le ‘pire’, pour montrer Ô combien cela serait affreux-, des deux camps, ce serait les moldus qui gagneraient le plus à bénéficier de la magie. » Ses mains laissèrent enfin le dossier retrouver la sureté de sa propriétaire. Des chaussures cirées firent résonner leurs pas sur le carrelage du septième, lui faisait vivement relever la tête pour jeter un regard aux alentours ;  il tenta même de scruter une once de couloir à travers la porte ouverte du bureau, avant de revenir se pencher vers la sorcière. « Ça reste entre nous. » Un regard pour sceller l’accord. Insistant, le regard, parce que voir ces quelques mots vaguement versée vers les idéaux S.A.U.M.O.N remonter jusqu’aux oreilles de sa mère était le vrai PIRE scénario imaginable.

Au moins, si cette invention se révélait réellement dangereuse et attentait à la vie de son auteur, tout risque de trahison disparaître ; mais c’était une affreuse, affreuse chose à penser, même dans cette situation.

« Bon ! » Les lourds pieds de la chaise ne voulurent suivre le mouvement au moment où il se releva, si bien qu’il resta coincé dans une posture quelque peu ridicule jusqu’à ce qu’il réussisse à la repousser à grande peine. Raclement de gorge, ajustement de veston et un sempiternel lissage de cheveux ne réussirent de loin pas à faire oublier sa pitoyable démonstration de force. « Vous savez sans doute qu’il reste un peu de paperasse à régler, mais, à présent cela est du ressort du Ministère –son ressort à lui, plutôt-, ne vous faites pas de soucis. Nous vous enverrons la confirmation de la déposition de votre brevet par hibou le plus rapidement possible, mais la protection de votre invention fait déjà effet à compté d’aujourd’hui. » Voilà, le dernier dossier de la journée bouclé et tout le discoure administratif récité, Jaromir avait officiellement terminé sa journée et le poids des responsabilités glissa de ses épaules, immédiatement remplacé par celui bien plus conséquent de son manteau. Il aurait dû lui tarder d’exécuter ce qu’il attendait avec tant de ferveur avant la désespérante arrivée de l’inventrice, mais son cerveau, lui, restait magnétisé sur la conversation et ne voulait pas passer en mode repos. « Je- » balbutia-t-il en essayant seulement de comprendre ce qu’il cherchait à accomplir en retenant son interlocutrice plus longtemps. En se retenant lui-même, là, entre ces quatre murs qui commençaient à réellement le faire suffoquer. « Je serais curieux d’en entendre plus sur votre point de vue-- » Ou plutôt ‘je me sens littéralement malade d’être plus ignorant que vous sur ce sujet, même si je suis une tête de mule butée sur ses opinions conservatrices’. « -- le temps de vous raccompagner à la sortie ? »

Une brève pause s’installa, coupée le plus rapidement possible d’un « Puisque nous devons prendre le même chemin pour sortir. Puisque j’ai fini ma journée et vous obtenu la validation de votre dossier. Vous comprenez. » péniblement évident. Et encore, son visage renvoyait un doute quant à sa dernière affirmation. « Si ça ne vous dérange pas. Voilà. »
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Lun 16 Mar - 18:54
April regarda l'employé en face d'elle avec un air surpris, oubliant un instant de paraître professionnelle. Alors là. Elle ne s'était pas attendu à ça. Le jeune homme avait validé son dossier en admettant la validité du discours qu'elle venait de lui faire. Elle s'était attendue à devoir négocier âprement, à devoir insister lourdement, et à se faire renvoyer à cause de l'horaire ou de la première excuse valable qu'il aurait pu trouver. Mais non. Il avait l'air de sérieusement considérer ce qu'elle avait dit. Y réfléchir. Proposer ses commentaires. Sans retarder aucunement son dossier. Il avait même l'air un peu gêné. Peut-être qu'elle l'avait mal jugé, en fait.

L'employé de bureau prononça les dernières formalités d'usage, et les deux jeunes gens se levèrent, heureux tous deux de pouvoir enfin sortir d'ici. April comme son interlocuteur enfilèrent leurs manteaux, la jeune mécanicienne dans le silence, toujours un peu surprise, et le jeune homme en proposant maladroitement de la raccompagner jusqu'à la sortie. Il avait envie d'en entendre plus. Il n'osait pas trop demander. April restait stupéfaite.

Puis elle reprit ses esprits et se mit à sourire.

« Oui, bien sûr, cela me plairait beaucoup. » répondit-elle, sincèrement cette fois-ci. Oubliées les politesses diplomatiques qu'elle employait avec tout le Ministère. Oubliées les petites rancœurs envers le mépris dissimulé que tout le monde lui renvoyait. Oubliées même les idées préconçues sur les opinions politiques de ce monsieur – peut-être même qu'il ne votait pas pour Ater Bumblebee. Il avait l'air bien trop gentil et ouvert d'esprit pour ça.

Elle avait envie de mieux le connaître maintenant, et de pouvoir débattre de tout ça avec lui. Ce n'était pas tous les jours qu'elle rencontrait quelqu'un qui désirait en savoir plus sur son travail et ses convictions. Cette rencontre embellissait la fin de sa journée.

« Je dois vous admettre que je m'étais trompée à votre sujet. » avoua-t-elle. « Je pensais que vous faisiez partie de ces sorciers un peu bêtes et fermés d'esprit. Je suis heureuse de voir que ce n'est pas votre cas ! Si vous voulez, je peux même vous offrir une bièraubeurre ? Je n'ai rien d'autre à faire ce soir, j'ai tout le temps que je veux. Mais peut-être que vous avez d'autres plans de prévu pour votre soirée. »

Cela lui semblait une bien meilleure façon de passer la soirée. Ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait bavarder ainsi avec un autre sorcier. La compagnie de la bière et du canapé qui l'attendaient chez elle faisaient bien pâle figure à côté.

« Et vous avez raison de dire que les moldus profiteraient beaucoup de l'ouverture du monde sorcier, » ajouta-t-elle en se mettant à marcher en sa compagnie, quittant le bureau et se dirigeant vers les ascenseurs du Ministère. « La magie offrirait des solutions simples à de nombreux problèmes qu'ils rencontrent et ne peuvent pas encore résoudre. Leur médecine en profiterait grandement, par exemple. »

« Mais le monde sorcier en profiterait tout autant. Ce que les moldus ont à nous offrir, c'est une inventivité et une créativité que nous avons un peu perdu. C'est facile de se reposer sur sa baguette. J'ai souvent l'impression que les sorciers s'en contentent et ne cherchent jamais à voir plus loin, et ne s'en rendent même pas compte. Le monde sorcier est un peu figé dans ses idées, il est devenu paresseux et il a peur du changement. Même les avancées de Mr Heatus Bumblebee à Poudlard ont provoquées beaucoup de polémiques, après tout. »


C'était une belle accroche pour entamer la discussion. April souriait, les mains dans les poches, son énorme dossier casé sous son bras.

« Au fait, je m'appelle April Solomon. Et vous ? »
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Jaromir K. Moldavan
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Lun 16 Mar - 19:42

Son éternel pessimisme fut balayé par la réponse positive qui, à elle seule, suffit à lui faire bomber le torse et ré adopter une posture plus assurée. Comme quoi il pouvait parler avec les femmes, contrairement à ce que ses cousines ne cessaient de lui dire par lettre –il ne manquerait par ailleurs de leur faire parvenir cet exploit au plus vite. Le monde devait savoir !

Mais sans assurance si fragile explosa à l’instant où elle ouvrit à nouveau la bouche, affaissant à nouveau ses épaules dans une tentative de –quel comble !- se faire tout petit et disparaître. Bête, c’était le seul mot qui n’avait pas passé droit à travers ses oreilles. Avait-il donc l’air bête ? S’était-il complètement ridiculisé, au point de passer pour un imbécile écervelé ? La suite réussit à peine faire relever son visage soucieux et à pousser cette pensée mortifiante de coter, mais elle continuait de le dévorer. « Une bièraubeurre ? » répéta-t-il comme si le mot lui était complètement inconnu. Ça ne tapait pas loin de la vérité, car le sorcier ne s’était jamais essayé à pareille spécialité Britannique et n’aurait jamais été attiré par l’idée si la jeune femme ne venait de braquer sa curiosité dessus. «  C’est plutôt inattendu-- On ne s’invite pas beaucoup, ici. »Jaromir se figea lorsque deux sorciers leurs passèrent sous le nez, serviette sous le bras et riant à gorge déployée avant de disparaître dans l’ascenseur. Le noiraud s’enfonça dans son immense manteau et fronça les sourcils. « ou peut-être que l’on ne m’invite juste pas. » Son marmonnement ne se destinait à personne d’autre que lui-même et même lui préféra l’ignorer pour se concentrer sur la discussion.  Premièrement, car le simple fait de se voir donner raison suffit à lui faire relever le menton, et deuxièmement parce qu’une fois de plus, le discourt de l’inventrice ouvrait en lui une réflexion nouvelle, quoiqu’encore timide, qui prit rapidement du volume et occupa toutes ses pensées. Il en oublia presque qu’elle avait utilisé l’adjectif ‘bête’ pour le qualifier –presque.

Mais principalement car la dénommée April Solomon le prit à nouveau de court avec sa question. « Jaromir –Jaromir Kermit Moldavan, madame --oiselle Solomon. »  Il trébucha aussi littéralement que sur ses mots en entrant dans l’ascenseur et tenta promptement de faire oublier à nouveau cet incident en reprenant le sujet abandonné une seconde auparavant. « Vous savez, le changement peut entrainer des évènements catastrophiques, surtout à trop grande dose ! Pour nous, comme pour eux. » Le sorcier tenta de lisser son gilet froissé par toutes ses pitreries, sans grand succès. Au final, ça n’était qu’une autre tentative de ne pas à nouveau passer pour un bêta.

Oh mon dieu, elle l’avait trouvé BÊTE. « Enfin, ce serait fâcheux d’user le sujet avant d’être devant ces bièraubeurres. » La nervosité suintait du moindre mot prononcé. Oh, bête, elle l’avait trouvé bête, il ne s’en remettrait jamais. Il voulait disparaître, mourir plutôt que de vivre après ça !

Mais pas avant d’avoir goûté cette fameuse bièraubeurre.

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Lun 16 Mar - 20:19
Que c'était drôle ! April souriait gentiment en regardant Jaromir s'épousseter dans l’ascenseur. Il n'avait clairement pas l'air à l'aise avec elle, comme s'il ne savait pas trop quoi faire. Il ne devait pas avoir l'habitude qu'on l'invite, au vu des remarques – mais la mécanicienne était curieuse, et elle avait envie de mieux le connaître. Ce n'était pas tous les jours qu'elle avait droit à une bonne surprise comme ça : la réaction de Jaromir face à son dossier avait été vraiment inattendue. La plupart des autres employés n'offraient qu'un dédain poli, ou au pire une hostilité ouverte, à ses idées et ses inventions.

Et puis April avait bien envie de se faire des amis, surtout des amis dans le monde sorcier, qu'elle connaissait assez mal au final. Elle était revenue à Londres à la suite des événements politiques qui s'y déroulaient, mais elle était restée à la marge de la société sorcière, dans son petit appartement moldu, à tenter de vendre des inventions trop avant-gardistes pour leurs potentiels clients. April se sentait tenue à l'écart. April ne se sentait pas à sa place chez les sorciers, au final, et elle s'en rendait compte petit à petit. Mais elle restait quand même curieuse.

Sa proposition était venue naturellement. Et la bièraubeurre semblait avoir tétanisé Jaromir. La jeune mécanicienne ne savait pas trop si elle avait fait un faux pas – peut-être que ça ne se faisait pas, à l'intérieur d'un Ministère, ou peut-être que plus personne ne buvait de bièraubeurre après Poudlard ; après tout, elle ne connaissait des codes du monde sorcier que ceux de son école. Mais Jaromir avait juste l'air surpris et intimidé que quelqu'un l'invite, et April ne s'inquiétait pas trop de faire un faux pas social. Toute sa vie était une sorte de gigantesque faux pas social, après tout, depuis son départ chez les moldus, et elle était convaincue de ne jamais avoir fait de meilleure décision depuis sa naissance.

April avait bien envie d'une bièraubeurre.

L'ascenseur montait paresseusement, s'arrêtant à divers étages pour laisser entrer et sortir quelques rares avions en papier violet – la fin de la journée se sentait déjà, le Ministère tournait au ralenti. Tout le monde devait avoir hâte de partir. La jeune rouquine restait silencieuse avec un petit sourire. Elle réfléchissait. Et puis l'ascenseur ouvrit une dernière fois ses portes, et ils sortirent tous deux ensemble pour se diriger vers la sortie.

« Je ne sais pas ... » avoua-t-elle, continuant la discussion qu'elle avait abandonné à la porte de l'ascenseur, « Trop de changement d'un coup pourrait déstabiliser les deux sociétés, mais je ne suis pas sûre que ce serait si mal. Ca ferait un bon choc au monde sorcier, qui se réveillera un peu, j'espère. Et les moldus seraient tout simplement avides de pouvoir développer tout le potentiel de la magie. Ca les embêterait beaucoup qu'on ne la leur donne qu'à petites doses, un peu comme si on ne vous donnait qu'un chapitre de livre tous les ans. Mais je ne sais pas s'ils sont prêts, c'est vrai. Ils pourraient tout simplement aller trop loin. Et puis je ne connais pas assez la société sorcière pour vraiment pouvoir donner mon avis dessus ! »

April eut un petit rire.

« Enfin, c'est un sujet qui pourra nous tenir plusieurs bièraubeurres, je pense ! Il est inépuisable, en fait. Je pourrais passer ma vie à en parler. »

Et elle était bien contente d'avoir quelqu'un à qui en parler. Jaromir était maladroit et mal à l'aise, mais ça ne la dérangeait pas, c'était plutôt mignon, en un sens, c'était amusant, et il avait l'air d'être sincèrement intéressé par tout ce qu'elle avait à dire.

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Lun 16 Mar - 20:34

Oh, le sujet était peut-être inépuisable, mais Jaromir ne s’en mordit pas moins les joues pour ne pas tout de suite tester la véracité de cette déclaration. A vrai dire, il avait probablement plus peur d’arriver à cour d’argument et de salive plutôt que d’avoir parcouru le sujet en long, et large, de droite à gauche et en travers. Car mademoiselle Solomon –un nom qui lui resterait, pour sûr- ne cessait de lui faire remettre en question ses idéaux pourtant bien ancré en démontant un à un ses arguments, habilement et sans artifices. Allait-il devoir en arriver à inventer des nombres, comme grand nombre de gens en tort se rabaissent à faire ? Quelle horreur ! Il devait à tout prix retenir le cour de sa pensée et surtout ne pas la laisser s’épancher hors de sa bouche—

« Ils ne sont pas près du tout ! Ils ne le seront peut-être jamais ; leur société n’a pas été bâtie autour de la magie. Même vous savez qu’elle peut-être destructrice, parce que vous restez une sorcière ! Mise entre des mains complètement inexpérimentées et avides, imaginez les répercussions ! Ils ne seront pas encadrés comme les élèves nés-moldus ! »

Le sorcier se surpris en plein milieu de son enflammement ; il réalisa la ferveur avec laquelle il avait débité cela à cause de son souffle court. Une poignée de visage interpellé par ce vacarme soudain au milieu du presque-calme de fin de journée se remirent promptement à leurs affaires, plutôt que d’écouter les élucubrations de ce jeune homme étrangement coiffé qui brayait au milieu du hall.
Jaromir s’éclaircit la gorge et replaça une mèche qu’il aurait jurée rebelle –en réalité, parfaitement accolée à ses sœurs- dans la masse au-dessus de sa tête. « Pardon. Excusez-moi. » Un long soupir le pris. Une telle impulsivité, c’était bien le comportement d’un idiot, en rien d’un employé du Ministère ou d’un sorcier de bonne famille. La réponse de l’inventrice avait tiré si fort sur son intérêt, il n’avait même pas pu contenir ce qu’elle avait réveillé : l’envie folle de parler. Durant trop longtemps, il avait gardé ses idées et ses théories dans sa tête, alors que lui aussi pourrait s’épancher toute sa vie sur un tel sujet. Mais à quoi bon parler si personne ne veut écouter ? Merlin, si ça se trouvait, la pauvre inventrice regrettait la perspective de devoir subir ses grandes théories et se maudissait en elle-même de l’avoir convié.

Jaromir se convainquit maladroitement que la pauvre, si elle pensait bien ainsi, pourrait au moins se consoler avec sa bièraubeurre.

« Je suis peut-être plus expert que vous en société sorcière, mais en matière de pub je suis un éternel recalé. » déclara-t-il avec un entrain si faux qu’il en devenait presque apitoyant, au même titre de sa démarche en passant l’entrée. L’épouvantable bise britannique -A la fois profondément déprimante –car elle ne ravivait que trop bien son mal du pays- et salvatrice, car elle annonçait sa sortie du Ministère et le début d’une soirée au calme- l’accueillit et le força à se cacher dans son col en fourrure. « En d’autre mot : je vous suis. »
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Lun 16 Mar - 20:43
April continuait de marcher avec un petit sourire. La soirée promettait d'être passionnante : Jaromir s'emportait. Et c'était très drôle de le voir argumenter ses idées avec passion avant de se rendre compte de ce qu'il faisait, et de s'interrompre soudainement pour reprendre un air qu'il voulait calme et professionnel, comme s'il avait été pris en flagrant délit de prise d'intérêt dans la discussion. April se rendait aussi peu à peu compte qu'ils n'avaient pas du tout les mêmes idées sur la question – mais ce n'était pas grave, il était prêt à en discuter, et de toutes façons même si le débat se montrait décevant au final, elle était sûre que le spectacle ne le serait pas.

Ils sortirent du Ministère (enfin!) et frissonnèrent d'un commun mouvement dans le froid de l'hiver londonien. April enfouit ses mains dans ses poches, le dossier coincé sous son bras, regrettant un peu de ne pas avoir pris de gants. Jaromir ne connaissait pas de bar sorcier, il lui laissa donc la suite de la direction des opérations.

« La place universelle n'est pas loin, » annonça-t-elle en montrant la direction d'un vague mouvement de la tête, n'ayant aucun désir de la pointer du doigt ; « Je n'y connais pas grand-chose non plus, je connais beaucoup mieux les bars moldus. Mais je suis sûre qu'on trouvera un bar accueillant. Et chauffé. Allons-y ! »

Elle l'avait invité, après tout, elle pouvait bien trouver elle-même un bar respectable ! Même si c'était presque une première pour elle ; après tout, April avait peu d'amis sorciers, et celui avec lequel elle passait tout son temps, Laertes Harper, faisait vraiment très bien la cuisine. Mais la demoiselle n'avait pas peur de la nouveauté.

Elle se mit à marcher d'un pas convaincu, plus par envie de sortir au plus vite possible du vent hivernal qu'autre chose.

« Et vous travaillez depuis longtemps au Ministère ? » Le vent et le froid n'étaient pas propices aux débats politiques qu'ils avaient commencés, ce n'était pas en grelottant de froid qu'on articulait ses idées ; mais April n'avait aucune envie d'arrêter ici la discussion pour ne la reprendre que bien plus tard. Alors elle faisait de son mieux pour apprendre à connaître son interlocuteur, et d'où il venait. Elle se doutait bien que Jaromir n'avait probablement pas eu beaucoup de contacts avec le monde moldu ; mais elle de son côté connaissait très mal la société sorcière, et le travail d'employé de Jaromir l'intéressait réellement.
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Mar 17 Mar - 7:59

Ils iraient donc au petit bonheur la chance ? Jaromir qui, d’habitude, privilégiait les plans bien planifiés et les itinéraires tout tracés, sentit bouillonner en lui l’excitation des aventuriers les plus aguerris à cette idée. Sa curiosité à l’affut lui donna un élan de courage, certes assez pathétique pour le commun, mais inespéré pour un sorcier qui s’éloignait rarement du chemin Hauts de Merlin – Ministère.

La compagnie d’April y était pour beaucoup, même si elle le faisait sortir de ses manières et avait vaguement remis en question son intelligence : à vrai dire, à cet instant, il n’y pensait même plus, lui qui se croyait condamné à se torturer à cause de ces quelques mots l’instant d’avant. S’il marchait avec autant d’entrain que l’inventrice, ça n’était non plus pour échapper le plus rapidement possible à ce temps dégueulasse ni de peur de la perdre –il était de ceux qui marchent à un rythme soutenu et rapide, aucune frayeur à se faire là-dessus-, mais bien parce que pour une fois, au lieu d’être abattu par sa journée de travail, il avait plus d’énergie que jamais et avait besoin de la dépenser.

« Oh, depuis que je vis ici, à une poignée de mois près. » répondit-il non sans perdre un peu de cet optimisme qui animait ses pas. Ça devait faire… « Treize, quatorze ans ? » Le Ministère était son tout premier et apparemment seul emploi ; lui qui rêvaient jadis de devenir un grand sorcier érudit et respecté de tous, peut-être même avoir une carte de chocogrenouille à son effigie –quel enfant sorcier n’en rêve pas ?-, le sort lui avait réservé quelque chose de bien moins glorieux. Il appréciait son travail -les bons jours en tout cas- mais la vie de bureaucrate n’avait rien d’édifiant, et dieu qu’il en aurait besoin. « Ce n’est pas très… Stimulant. Mais c’est une position stable ! » Il essayait plus de se convaincre lui-même que son interlocutrice. Se dire que quelqu’un devait bien remplir ce rôle pour le bon fonctionnement de la société sorcière l’aidait à ne pas sombrer plus loin dans la morosité. Oui, il était un maillon de la chaine, et comme tous les autres, sans lui, la chaine n’existerait même pas.

Un petit air décidé qui s’était faufilé jusqu’à son visage.

« Je vous retournerais la question, mais pour être franc, je me demande surtout ce qui a pu vous motivez à vous lancer là-dedans. » Il tentait de maintenir la conversation tout en épluchant du regard les établissements qui proliféraient de part et d’autre de la rue, mais l’endroit était si noir de monde qu’il était dur seulement de déchiffrer les enseignes. « Est-ce Poudlard qui vous a dégoutée du monde magique ? » Ses méninges peinaient à fonctionner entre le froid et le brouhaha, mais même au calme, le sorcier n’aurait probablement jamais pu se mettre à sa place et deviner. Des quelques retours qu’il avait ouïs de sa sœur cadette –qui hurlait ses aventures à table, la bouche pleine, en frappant du poing à chaque évènement INCROYABLE-, Poudlard semblait être un établissement bon enfant, pas très sérieux et surtout extrêmement laxiste en comparaison à Durmstrang –et Merlin qu’il se lamentait du fait que la petite Jacobina n’ait pas à subir la dureté de Durmstrang-. Alors soit les enfants britanniques étaient particulièrement impressionnables et sensibles, soit il tapait complètement à côté et ne comprenait rien à rien.
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Mar 17 Mar - 12:01
Hm. April hocha doucement la tête en réponse à Jaromir. Il avait passé treize ou quatorze ans dans cet emploi de bureau, et il n'avait pas l'air assez vieux pour avoir fait autre chose dans sa vie. April se disait qu'il avait du trouver ça juste après Poudlard, et qu'il avait du y rester, par confort peut-être, elle ne savait pas trop. Il n'avait pas l'air d'être aussi aventureux qu'elle. Peu de sorciers lui donnaient cette impression, de toutes façons. Qu'il soit prêt à l'écouter, c'était déjà beaucoup – et la jeune fille espérait un peu lui donner l'envie d'aller voir le vaste monde. Elle trouvait quand même que c'était dommage d'avoir passé toute sa vie à l'abri du reste de l'univers. Sans même avoir vu un de ces bar à quelques minutes de marche d'ici.

Jaromir avait déjà l'air plus animé qu'à leur première rencontre dans le Ministère, où il incarnait si bien la morosité endormie qui régnait dans ces lieux. Il avait l'air plus décidé. Il avait l'air curieux aussi, et cela fit sourire April.

« Oh, ce n'est pas un dégoût du monde sorcier, au contraire ! Poudlard m'a beaucoup plu. Mais le monde moldu me plaisait encore plus, et je voulais le découvrir. Ma cousine a fait le tour du monde quand j'étais petite, et j'avais envie de partir à l'aventure moi aussi. Je suis partie habiter dans une grosse ville moldue, et puis j'y suis restée, parce que ça me plaisait beaucoup. Jusqu'à il y a peu de temps en fait ! »

Jusqu'à l'arrivée de Candidus Bumblebee au pouvoir, en fait. April avait gentiment espéré voir les choses bouger, et elle avait gentiment espéré pouvoir y participer. Mais elle avait de moins en moins l'impression que le monde sorcier était prêt à de tels changements. C'était un peu décevant. D'un mouvement du doigt, elle désigna un pub sorcier « par là ! » et s'engouffra dedans, Jaromir à sa suite. Ils étaient presque arrivés à la Place Universelle, mais April n'avait pas l'impression de devoir aller jusque-là. Ce pub lui semblait bien. Pas trop froid et impersonnel, mais quand même assez respectable pour Jaromir. Ca ferait l'affaire.

Et puis elle avait bien envie d'être au chaud. Et de parler du monde moldu. April n'avait pas envie de continuer la discussion dans le froid et le vent de l'hiver britannique. Elle poussa un soupir de contentement et elle enleva son manteau.

« Ca vous convient ? Je pense qu'ils font sûrement des bièraubeurres, mais j'ai jamais mis les pieds ici, honnêtement. On s'assoit ? »

Et avec un sourire April alla s'assoir au bar de cet établissement.
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Mar 17 Mar - 15:42

Leurs vues personnelles sur le monde avait beau différer, Jaromir avait au moins l’impression de commencer à saisir les motivations de son interlocutrice : ce que l’on pouvait appeler du progrès ! Certaines choses étaient encore difficiles à saisir, mais elle ne lui paraissait plus aussi inconsciente. Assez peu pour lui accorder pleine confiance et la suivre dans le bar sans même s’arrêter pour observer la devanture ; après tout, il était le premier à vouloir se presser loin des affres météorologiques Britannique..

L’établissement semblait être bien équilibré entre le capital ‘fréquentable’ et ‘chaleureux’ ; pas l’un de ces pubs à habitués qui vous dévisage de l’extérieur, ni un trou à sorcier trop pédant fréquenté par les gens des haut de merlin. Ce serait mentir de se dire parfaitement à l’aise, mais le malaise faisant partie intégrante de son quotidien, un peu plus ou un peu moins n’allait pas le faire fuir –et puis, ils avaient tellement de choses à dire encore au sujet du monde moldu. « Impeccable. » répondit-il en se débarrassant à son tour de son manteau –perdant trois tours de taille au passage-, un sourire un peu idiot sur les lèvres. Il continua d’imiter maladroitement April et s’assit au bar, un peu crispé sur son perchoir dont la taille le laissait perplexe. Et ça, c’était sans parler de l’étalage se dévoilant devant son nez, aussi intimidant par sa grandeur que par l’abondance d’étiquette aussi différent l’une de l’autre : la très classique ‘Dragon barrel brandy’ décorée sans surprise d’une gravure de dragon, le vert mentholé de celle d’une bouteille ‘Knotgrass Mead’ dont il était difficile de détacher les yeux, ou encore la très classique et sobre du ‘Odgen’s Old Firewhisky’, dont le mot Whisky Pur Feu réveillait en lui le souvenir du magnum de Blishen premium dans le cabinet de sa mère : il avait été plusieurs fois tenté d’en prendre un verre, de par sa réputation d’être capable de booster le courage de ceux qui en consomment, mais n’en avait jamais eu assez pour essayer, ironiquement.

Le sorcier fixait l’étalage, les paupières et les lèvres plissées, plongé dans sa recherche intense du mot bièraubeurre, sans même songer qu’elle ait pu se trouver sous pression. Sa concentration écarta toute présence autour de lui, si bien qu’il n’entendit même pas le tenancier lorsqu’il confirma qu’ils servaient de la bièraubeurre, pas même lorsqu’il lui demanda si l’autre ébouriffé allait consommer ou juste faire la grimace. « Je ne crois pas qu’ils en aient mademoiselle Solomon. » gémit-il en se retournant enfin vers elle, trouvant deux pairs d’yeux sur lui plutôt qu’une.
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Mar 17 Mar - 20:54
April regardait distraitement, le bar, les étalage de bouteilles et la décoration devant elle. C'était drôle quand même, toutes les similarités et les différences entre le monde sorcier et le monde moldu. Les alcools n'étaient pas les mêmes, les clients non plus n'étaient pas habillés de la même façon, certes mais mis à part cet étrange décalage, elle aurait pu se croire dans un des bars d'un coin de rue de son quartier moldu. C'était drôle quand même. Ces deux mondes qui cohabitaient sans se connaître avaient beaucoup de choses identiques dans leur vie de tous les jours, comme autant de coïncidences accidentelles. Et April était sûre que la découverte de ces différentes traditions, euh, alcooliques, serait aussi une formidable source d'échange, euh, culturels. Voilà. Ca serait quand même bien marrant d'emmener des sorciers faire le tour des bars moldus.

La jeune mécanicienne fut tirée de ses pensées par les salutations amicales du barman, qui lui demandait ce qu'elle désirait. April lui demanda s'il servait de la bièraubeurre, et devant la réponse affirmative en commanda. Le barman lui demanda ensuite si Jaromir allait en commander aussi (en des termes quelques plus familiers, certes) et April tourna son regard vers lui un instant. Jaromir semblait complètement perdu dans la contemplation des bouteilles, le front plissé et le regard inquiet, concentré, comme s'il était en train de réfléchir à quelque chose de très important. April retint de justesse un gloussement amusé, et elle allait dire que l'autre ébouriffé allait effectivement prendre une bièraubeurre quand, soudainement, comme émergeant d'une longue transe, ou d'un autre monde, Jaromir se réveilla, et d'une voix plaintive annonça qu'il n'y avait pas de bièraubeurre dans cet établissement. Le monde était en train de s'effondrer.

Et n'en pouvant plus, April se mit à pouffer de rire, une main devant sa bouche, suivie du barman qui lui se mit à rire d'un gros rire sonore. C'était vraiment trop.

La jeune femme eut toutes les peines du monde à se calmer. Jaromir était vraiment comique, dans son mélange de sérieux et de naïveté complète face au reste du monde, mais il fallait quand même qu'elle lui dise qu'il y en avait, de la bièraubeurre, et puis elle était là pour discuter, pas se moquer de lui. Mais il était vraiment, vraiment drôle.

« Désolée ... » fit-elle après un moment, prenant de longues respirations pour essayer de se calmer, mais n'arrivant pas à éteindre son large sourire amusé pour autant ; « … Ils en ont hein. Toujours. Là. » Et du doigt elle pointa la bièraubeurre pression sur laquelle s'appuyait le barman hilare. « Je t'en ai pris une hein, ne t'en fais pas ! »

April se montrait un peu plus familière, maintenant qu'elle avait réussi à calmer son fou rire. C'était un peu difficile de ne pas l'être après cet incident. Elle était bien contente de l'avoir rencontré, tout de même. On ne s'ennuyait pas avec lui !
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Mar 17 Mar - 22:02

Jaromir fixait les deux sorciers à trou de rôle, tentant de comprendre la nature de cette situation visiblement désopilante. Qui avait-il de si drôle à un tel drame ? Le rire tonitruant du barman l’empêchait de se concentrer sur la question et, pour tout dire, l’intimidait : il essaya, pour la forme, de rire lui aussi, mais seule un minuscule ‘ha ha’ réussit à se perdre au milieu de l’hilarité.

Lorsqu’enfin l’inventrice réussit à se reprendre, elle pointa quelque chose : l’employé suivit son doigt jusqu’à la, effectivement bien présente et réelle, pression qui à l’instant faisant tournoyer de la bièraubeurre moussante dans une choppe propre. Le tourbillon ambré lui fit monter le rouge aux joues alors qu’il se ratatinait sur son siège, se cachant le visage d’une main. Il se sentait idiot, ridicule et surtout honteux ; pourtant l’hilarité réussit à se faufiler entre toute la gêne et même à lui subtiliser un pouffement, tout petit mais sincère. « Pas de commentaires, pitié. » C’était dit de bon cœur dans un dernier gloussement, alors que le fond des choppes claquaient sur le bar ; et bien sûr, malgré ses supplications, le Barman ne se priva pas de ne ‘pas la lui mettre trop sous le nez’, au risque qu’il ‘ne la manque de nouveau’.

« Au brevetage de votre invention. » Son poigné eut toutes les peines du monde à tenir la choppe en suspension le temps que la demoiselle lève la sienne, et ce fut avec une soulagement non feint qu’il la reposa pour la reprendre à deux mains afin de déguster sa tant attendue première bièraubeurre -qui aurait crût que quelque chose d’aussi mondain puisse engendrer une impatiente aussi enfantine ? Lui qui pensait ne pouvoir trouver l’excitation de la découverte uniquement entre les pages d’un vieux livre, le voilà qui subissait le revers de sa précipitation et avalait de travers. Ce ne fut pas le goût qui marqua le coup, mais la quinte de toux qui lui brûla les poumons. Le noiraud essaya par trois fois de prendre la parole et ce fut à grand renfort d’inspiration profonde –tout comme la jeune femme précédemment, mais en bien moins amusant- qu’il parvint à se reprendre en main.

Il s’accouda au bar, l’air de rien, peina à nouveau à soulever sa choppe, un peu moins l’air de rien, et pris sa ‘vraie’ première gorgée. C’était trop, trop, trop doux à son goût, mais il garda un air impassible –trop impassible pour ne pas trahir son écœurement- et lança, l’air de rien. « Où en étions-nous tout à l’heure ? La société moldue face à la magie, il me semble ? » Nouvelle petite gorgée, histoire que son pauvre bras malingre ne cède pas sous le poids, et nouvelle grimace contenue.

Et pour une fois, il aurait bien fait de se recoiffer, car sa toux avait réussit à décoler une mèche qui se retombait sur son front sans le toucher en une demie courbe suspendue –la magie, figurativement parlant, des épis.  
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Dim 5 Avr - 5:41
Etouffant son fou-rire et buvant une gorgée de bièraubeurre, April se remit à la conversation – plus que sérieuse – dans laquelle tous deux s'étaient lancés.

« Oui. Les moldus et la magie... Où en étions-nous ? »

La marche forcée dans le vent frigorifiant de Londres, le fou-rire de la Bièraubeurre, tout ça lui avait fait perdre le fil. Ce n'était pas très grave, April pouvait monologuer sur ce sujet à partir de rien pendant des heures, il lui suffisait juste de retrouver un point d'accroche.

« Vous savez, » commença-t-elle, « les moldus sont moldus parce qu'ils sont incapables de faire de la magie. L'introduire dans leur monde, ça ne va pas créer une horde d'enthousiastes incompétents prêts à tester n'importe quel sort, aussi dangereux soient-ils. Tout comme la majorité des moldus ne sont pas capables d'exercer plein de métiers techniques, d'ingénieurs, d'artisans. Intégrer la magie dans le monde sorcier, c'est intégrer la magie dans des savoir-faire spécialisés, où coopéreraient des moldus doués dans leur métier et des mages doués dans leur magie. Cela permettrait de développer de nouvelles idées qui changeraient en mieux la vie de tous, moldus comme sorciers. Parce que, par exemple, vous voyez le magicobus ? »

Bweeeh. April eut une grimace de dégoût. « Voilà une invention faite par un sorcier qui n'y connaît rien aux véhicules. Ca freine trop fort, ça pétarade, ça explose, je suis sûre que le conducteur n'a pas de permis, tout l'intérieur glisse et se promène comme dans une boîte qu'on agiterait de toutes ses forces. Voilà un véhicule moldu qui n'a pas eu d'ingénieur moldu dans sa conception. Alors qu'imaginez un magicobus construit et conduit comme un joli bus londonien ! Qu'est-ce que ce serait agréable ! Avez-vous déjà été dans un bus londonien ? Ou mieux, un tramway ? Il y a un tramway à Dublin! Et les trains du Royaume-Uni ? C'est le rêve. »

« Et puis, » rajouta-t-elle, intarissable, buvant à peine sa bière, « même en-dehors de tout ça, pensez à tous les bénéfices qu'une rencontre apporterait à nos deux sociétés ! C'est un échange d'idées ! C'est un échange culturel ! C'est de nouvelles découvertes, de nouvelles façons de vivre ! Et plein d'idées sclérosées dans le monde sorcier comme le statut du sang deviendraient ridicules ! Après tout, nous savons déjà très bien que tous les sorciers sont égaux ! Et les moldus eux aussi connaissent les ravages que ça fait, de classifier les gens selon leur naissance ! On a plein à apprendre de leurs sociétés, de leurs erreurs comme de leurs réussites ! Ca nous permettrait de nous revitaliser, de grandir, de sortir de l'horizon borné qui est le nôtre en politique ! Je veux dire, nous avons Ater Bumblebee comme candidat d'opposition ! Et à eux aussi, ça leur ferait du bien ! De découvrir une nouvelle société, avec sa politique et ses idéaux, qui remettraient tellement de choses en question chez eux ! Ils sont très inventifs, mais eux aussi, ils font des erreurs. »

« Je suis sincèrement persuadée que nos deux peuples ne peuvent que gagner à mieux se connaître. » Et, satisfaite de son discours, convaincue d'elle-même, April but une longue rasade de bièraubeurre.

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