Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Ooga-Chaka, Ooga-Ooga ! [WATSON]

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Serdaigle



Sloan T. Holmes
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Mar 2 Sep - 10:46
▬ Sloan Temperance, fais une pause tu veux !

Elle avait presque fini. C’était ça le plaisir de l’achévement. S’asseoir pour ne plus se relever. Et puis entre le presque fini et l’achévement, il y avait Grand-Mère. Alors Sloan avait fait une pause. Ce dont elle était le plus fière ? Sans aucun doute d’avoir réussi à faire les enduits sans trop appeler une échelle à l’aide, parce que oui, elle était petite. (le Bumblebee Day lui manquait déjà) En été elle faisait les travaux par-ci, par-là, parce que redevenir moldue deux mois de l’année était chose encore perturbante, qu’il fallait poser pied-à-terre et que pour ça, il y avait bien Grand-Mère. Elle l’avait prévenue par courrier que refaire les chambres à son retour serait une bonne idée.

Les restes du quidditch avaient servi à rassembler les meubles sous une bache, scotcher les portes et fenêtres, ça avait été du gâteau. Trouver la peinture un peu moins. Il avait fallut que Sloan fasse l’aller-retour et le bus suivi du tram jusqu’au centre-ville, c’était un peu dur. La campagne c’était facile de s’y faire, ne pas pouvoir voler jusque là-bas pour son matériel était autre chose. Elle en avait profité pour s’accorder le plaisir de deux, trois nouveaux pinceaux qu’elle avait essayé dans les angles. Oh ce qu’elle s’était amusée. Oui en solitaire comme ça. Sloan aimait Poudlard, elle aimait vraiment beaucoup l’école de magie super magique de tout ses amis, du moins ceux qu’elle n’a pas en couverture. Et ensuite eh bien. En ce qui concernait les adolescents, ici, en Angleterre ? Elle n’en connaissait pas. Du moins elle ne les fréquentait pas. Dans son village, la moyenne d’âge était de soixante-quinze ans, ce n’était pas volontaire.

Grand-Mère venait souvent se poser sur le perron à côté d’elle, ça lui arrivait de la taquiner et de lui demander d’oublier un peu tout ce qu’elle s’amusait à porter. Grand-Mère était persuadée que ce n’était qu’une phase, à ses yeux Sloan était tout. Ici il n’y avait que sa petite-fille qui avant faisait voler les tasses au goûter et puis elle. Sloan sourit et inspira longuement avant de replacer ses cheveux, sans doute un peu couverts à certains endroits de gouttes blanc-nacre-mat. Ah c’était joli tout ça. Les doigts rouges à force de les rincer, elle tapote frénétiquement contre l’écran qu’elle tient entre ses mains et attend.

Beep. Beep. Beep.

Elle se demande s’il est allé chez Garfield. Autre part. Mais non, il décroche.

« Ici Sloan qui vient de finir le troisième mur avec succès ! A vous. »

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L'unité
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Wesley E. Jefferson
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Dim 14 Sep - 22:12
L’été était définitivement une saison bizarre avec une notion du temps qui lui était propre. C’était toujours un peu proche du mirage, pas à cause d’une chaleur terrible inexistante de son patelin anglais, mais avec ce coté un peu surréaliste.  Durant l’année scolaire, tout le monde vivait au fil des cours et autres. On savait bien que lundi, à la première heure, c’était potions et on savait toujours quel jour on était sauf, sauf pour les plus désorganisés qui finissaient par se tromper de jour et devaient donc remonter tout le château pour aller récupérer les affaires correspondantes. Bizarrement, les serdaigles et les gryffondors s’y prenaient en général à deux fois comme la perspective de se ravaler les escaliers était un professeur qui vous faisait vite apprendre la leçon.  En été, c’était bien plus compliqué sans ces repères, on était peut être mardi ou jeudi, le deux juillet ou le dix-sept, on ne savait plus vraiment.
 
Wesley avait toujours pris l’habitude de séparer sa vie en compartiments bien rangés. Il y avait sa vie de sorcier à l’école pendant neuf mois et le retour à la normale pendant une parenthèse de quelques mois.  Même si la coupure n’avait pas été si nette par la présence physique d’un certain Slater, c’était curieux de redevenir un adolescent ordinaire. Il ne fallait pas se tromper à ce sujet pourtant, Wes était heureux d’être rentré, vraiment, ses parents lui manquait et il avait retrouvé son ordinateur mais la magie le démangeait un peu. Maintenant que Drew avait filé à l’irlandaise rejoindre ses parents  la routine s’était installée une fois de plus.  Réveil le matin pour se rendre aux cours d’été, rentrer à midi pour déjeuner avec son père, parfois avec sa mère selon les gardes et des après-midi à buller, avec ses amis moldus ou autre partie de jeux-video.  Le garçon se promenait toujours avec sa baguette par habitude même s’il ne pouvait pas s’en servir et les anthologies de Quidditch côtoyaient les livres de géométrie sur son bureau.  L’été dernier, cela lui suffisait amplement mais depuis son entrée dans l’équipe il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter de prendre du retard et de ralentir ses camarades.

Durant l’année scolaire, il n’avait jamais réussi à trouver les bons mots pour l’annoncer à ses parents et ses lettres terminaient toujours en boulle. Une fois de retour à la maison, il avait continué à attendre le « bon moment » qu’il repoussait toujours au lendemain alors il devrait se débrouiller sans balais.  Après tout, Wes avait été le premier à mentionner à Wendy que l’on pouvait s’entrainer avec les moyens du bord. Voila pourquoi, il avait profité de l’après-midi libre pour changer le jardin familial en un simulacre de terrain de Quidditch.

Deux poubelles accrochées au dessus de la vieille cage de foot rouillée lui servaient de but tandis que le garçon se tenait debout sur le pneu que son père avait suspendu à un arbre pour en faire une balançoire quand il était petit.   C’était potentiellement accidentogène, comme tout bon Quidditch, mais en se balançant avec son ballon de foot en main, Wesley gardait espoir d’améliorer ses tirs. Bien sûr, il manquait les cognards fous, les fées kamikazes en mode copinage mais, ça, même avec toute la débrouillardise des poufsouffles, il n’y pouvait pas grand-chose.   A peine remonté sur son perchoir une fois de plus, un bruit épouvantable s’échappait de sa poche que l’adolescent fit taire au bout de la première tonalité.

« Ici Wes qui voit le nom du correspondant s’afficher sur l’écran. Mais,  je suis sûr que cet exploit te vaudra l’immortalité avec ta propre carte chocogrenouille.  »

Un sourire dans la voix, il laissa lui échapper la balle avant de s’accrocher à la corde et reprendre le mouvement de balancier.  La magie moldue dans toute sa puissance, les pokes échangés  sur les murs respectifs et autres messages c’était amusant aussi mais il y avait quelque chose de spécial à un coup de fil, même si c’était pour ne rien dire.

« Ca faisait longtemps. Comment vas-tu? Quelles sont les nouvelles de la planète Sloan ? Ou cet appel  est une simple stratégie pour contenter ta grand-mère, une femme pleine de sagesse qui veut que tu te ménages ?»
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Sloan T. Holmes
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Mar 16 Sep - 20:18

Sa voix est un peu déformée par la distance mais elle n’a pas changé. Ca la rassure d’un côté, elle arrive à la conclusion qu’en le retrouvant, il sera enfin redevenu Wesley. Ce Wesley qu’elle n’a pas de mal à regarder, qui lui sourit et à qui elle répond, peu importe quoi, peu importe quand. Peu importe si elle risque d’éclater de rire en plein milieu d’un couloir, peu importe si c’est stupide et qu’il a recommencé à s’en vouloir pour le cerveau de Prosperine dont il aurait réduit les capacités de zéro virgule deux, virgule un pour cent. Elle l’aurait retrouvé.
Ce qu’il y a de différent ici ? Les cours d’été sont dispensés par une petite vieille adorable et fleuriste. Elle a un doctorat, Sloan ignore quel genre de doctorat. Il paraît qu’elle a failli devenir une grande archéologue dans sa jeunesse. Failli. Ensuite elle a rencontré un bolivien très musclé qui savait tricoter et elle l’a épousé… éventuellement.

« Voyons Eugene, ce n’est qu’un aimable appel de courtoisie entre deux couches de blanc mat… Hum… on ne peut mieux. » - elle couvre le micro en le posant contre sa poitrine - “Grand Mère, Wesley trouve que tu es une femme pleine de sagesse !”

Elle fixe le mur nacre et immaculé et vient s’asseoir au bord de la porte-fenêtre. Holmes lève les yeux. La voilà qui laisse le premier silence, précédant des dizaines d’autres venir l’atteindre dans ses petites oreilles de métisse. Et elle pense, lui dit ce qu’elle pense.

« Dis. Le quidditch me manque. »

Il n’y a pas que son équipe. Il y a beaucoup du quotidien qui lui manque, mais ce serait trop nostalgique. Elle est et reste persuadée qu’il va lui en vouloir si elle commence par ça. C’est facile la dépendance, la jeune, douce inquiétude qu’on a à son âge. Puis elle l’entend sourire, oui, elle l’entend.

« Drew te manque déjà ? »

Question posée gamine dans l’air, presque improbable sorti de la bouche de T. Holmes.
“Non laisse-moi deviner ! Tu révises avec les bouquins qu’a conseillé Holly !” Elle aurait voulu deviner ce qu’il faisait à ce moment précis, mais ça ne s’était pas passé de cette façon. Sloan tourna la tête pour trouver Grand-Mère à la place de là où il y avait un jour eu une porte, elle se leva et vint l’atteindre à l’autre bout de la pièce.

« Wesley, dis bonjour ! » elle avait presque crié. En voyant se dévoiler les dents maladroites de sa grand-maman, elle se faufila et pressa une main contre son épaule, comme pour lui assurer, sans savoir d’où venait le besoin que tout allait bien, qu’elle n’enchaînait pas pour rien. Ce qui était probablement le cas. Grand-Mère devait savoir. Après tout, quand quelque chose la tracassait, elle était un peu trop compatissante. Holmes retourna  à son perchoir, la petite terrasse pas encore terminée et n’en bougea plus.
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Wesley E. Jefferson
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Lun 27 Oct - 19:05
« Ravi d’apprendre que je suis plus intéressant que de la peinture qui sèche dans ce cas! »

Même si les mots finissaient étouffés dans les vêtements Holmesien à l’autre bout de la ligne, il se contentait d’en sourire amusé. S’ils étaient tout simplement en train de buller dans le parc et pas à des centaines de kilomètres, Wes aurait probablement écopé à la place d’une main dans la figure, mais ce qui atterrit dans son oreille n’était que du bruit blanc d’une Sloan en plein déplacement.  Le métisse raffermissait sa prise sur son téléphone contre son oreille plutôt que sur la corde même si d’en face ne venait qu’un silence, pourtant pas oppressant, juste confortable.

Enfin, la reprise de contact par une remarque aussi innocente que sincère mais qui laissait Bambi surpris, jetant un regard autour du paysage en plein mouvement avant de le reconcentrer devant lui et son terrain bancal. Il s’attendait presque à la trouver là, les pieds nus dans l’herbe à coté de lui comme si elle savait exactement ce qu’il faisait. Malheureusement, pas de Sloan en vue, elle avait peut être finalement vraiment des dons en divination. Ca ne l’étonnerait pas plus que cela et il rajusta sa position, après tout à ses yeux, Sloan avait toujours été une sorte de génie. Doucement la conversation glissa encore plus loin, comme un balancier bizarre elle y reviendrait sans doute.  

« Je  crois qu’on a du regarder tous les films au monde avec un dragon, et même s’il a râlé je sais qu’au fond, il a quand même aimé. Il a fait beaucoup de progrès, tu sais, il ne confond presque plus le lave-vaisselle de la machine à laver ! »

La relation entre eux deux ne cessera jamais d’étonner le poufsouffle et même si Sloan posait peut être la question par politesse, il lui était reconnaissant de faire un pas dans sa direction. Les légers sourires lui venaient naturellement et c’était bien plus facile d’en parler en souriant plutôt que de reconnaitre qu’il se sentait un peu seul malgré tout. Ca ferait mauvais genre, chaton en manque d’affection.  Une fois de plus le combiné lui grésilla joyeusement dans le tympan, accompagnant son acolyte dans une énième course poursuite avant d’obéir à sa requête avec un rire en garçon poli qu’il était.

« Bonjour madame ! »

Et c’était étonnamment facile, bien loin des fois où on lui tendait le téléphone pour bafouiller quelques mots étrangers en philippin appris à la va vite par son paternel pour faire plaisir à sa grand-mère. Il y avait deux types de personnes, une fois au téléphone, les immobiles et les marcheurs et Wesley aurait bien parié à juste titre sa collection de chocogrenouille que la bleue faisait partie du second groupe.  Les coups de téléphone le mettait toujours légèrement mal à l’aise, il ne savait rarement quoi dire sans pouvoir s’orienter sur le visage de son interlocuteur, ne savait jamais quoi faire de ses mains mais c’était différent, plus simple. Tranquille même.  Quelques instants pour apprécier la présence de l’autre  malgré la distance, se satisfaisant au mieux d’un substitut à défaut de l’original.

« Miss Holmes seriez-vous par hasard en train d’essayer de me soutirer des informations stratégiques en rapport avec le Quidditch ? »

Des accents malicieux dans la voix, Wes se laissa doucement glisser le long de la corde pour se retrouver assis sur son pneu.

« On essaye de partir tous ensemble faire du camping à la plage et préparer nos plans de guerre mais le reste est confidentiel. Alors attention, ça ne sera pas aussi facile cette année ! Et tu n’auras même plus besoin de faire semblant de me rater pendant les matchs. »
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Sloan T. Holmes
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Mar 11 Nov - 2:35
Une main nerveuse balaya ses cheveux, peut-être réfléchissait-elle ? Dans tous les cas, Miss Holmes était perturbée. Elle avait pourtant l’habitude, depuis l’été précédent on lui avait confié un portable pour passer ce genre d’appels désespérés. Pas que c’était désespéré, non. Elle en profitait un peu. Juste un peu. Le sourire s’étira à l’entente de quelques anecdotes sur les semaines passées, elle passa aux poches de son sweat et hocha la tête, ce qui lui sembla stupide, mais difficile de s’en empêcher. La voix du poufsouffle n’était pas tant voilée par les kilomètres contrairement à ce qu’elle avait pu imaginer avant de composer le numéro, les moldus, décidément s’amélioraient plus vite qu’elle assimilait les ingrédients de chaque potion exercée avec Flavia Mantis.
Drew était assez surprenant, il adorait les dragons et tout ce qui pouvait voler comme il faut sur un écran de télévision, mais le broyeur du lavabo était un monstre de technologie assez étranger à ses yeux pour le faire reculer. Le micro-ondes, ce n’était pas du luxe de lui expliquer qu’il faisait tourner les plats tout seul, bien sagement sur le plateau… et ah la télécommande. Bref, tant de souvenirs qui lui reviennent, elle ignorant ce qu’elle a trouvé de si plaisant à retenir tout cela. Dans sa gorge remonte une étrange sensation.

Tu aurais attrapé froid à force de laisser les fenêtres ouvertes tout à l’heure ? Oh ce serait surprenant, Holmes, tu ne sais absolument pas tomber malade. Wesley la fit revenir à cette simple question qui revenait entre eux, souvent, ils la prenaient à la rigolade, même si tentant de garder l’esprit de compétition en se faisant des coups bas très gentils. Ah voilà c’est… la mélancolie. Tu te souviens de ça et puis ça te serre un peu le cœur, possible même que ça te fasse plaisir, Holmes. Tu es un peu trop fragile à ce niveau hein, il suffit de remuer et tu es toute agitée de l’intérieur.

La jeune fille détaille le jardin plongé dans l’obscurité des yeux, le ciel éclaircit tout, le ciel se baigne d’étoiles et se couvre d’un habit si particulier ici. Sloan lève les yeux et abaisse légèrement le téléphone, s’accroupissant pour observer l’herbe, dubitative.

« Ce serait de la mauvaise foi de le nier, mon cher Watson. »

Sans vraiment y trouver d’explication l’usage de leurs prétendus pseudonymes respectifs la dérangeait, mais elle continuait de chercher bestiole intéressante se promenant au sol. Sloan était très contente de retrouver son acolyte, mais elle réalisait, que peut-être il n’était pas bien utile de lui débiter le même surnom encore et encore. C’était un principe assez enfantin, après tout et cela remontait à si longtemps qu’elle ne pouvait plus y placer de date… Il parla des sorties prévues pour l’équipe et la bleue se réjouit pour Wesley et ses amis qu’il verrait bientôt. Le petit picotement qui remontait soudain, lent le long de son poignet était absurde, d’ailleurs la quelconque implication de la jalousie était abjecte selon elle. Elle adorait l’équipe d’Alix, elle adorait en entendre parler, et elle aimait encore plus savoir qu’il allait s’occuper des nouveaux membres.

« Dès que tu es ma cible, j’ai une poisse monstre ! Dis plutôt que tu m’as jeté un sort. »

Wesley était enfin le garçon qui se faisait confiance et qui aidait les autres en gardant toute la détermination fuyant chez lui d'un naturel à toute épreuve sans douter du regard que les autres lui accorderaient en retour. Oui elle l’admirait pour ça… il s’amuserait, n’est-ce-pas. Il n’y a pas que la pratique dans la vie.
L’autre partie impliquait qu’il s’améliorait et bien entendu, elle approuva vigoureusement, le coude levé et les yeux rivés sur en face. Elle se redressa ensuite, observant le vieux tilleul dans le fond de la cour ce qui lui valu un rictus peu convaincu pendant qu’elle s’y aventurait, comme avant, gosse.

« Je pense qu’un jour tu- On devrait aller à la mer. Enfin c’est bête, hein. Oublie. »

Et puis pourquoi nous.
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Wesley E. Jefferson
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Lun 15 Déc - 23:56
Les pieds enroulés dans le cercle, il fallait s’accrocher à la corde et pousser sur ses jambes pour se retrouver en équilibre précoce à l’horizontal.  Le genre d’acrobaties qu’il affectionnait enfant mais qui risquait juste de lui valoir une gamelle en bonne et due forme avec des jambes beaucoup plus longues et une main en moins.  Le précieux téléphone ajusté sur l’épaule en espérant ne pas faire un geste malheureux qui appuierait sur tous les boutons  mais le jeu en valait la chandelle pour lever le regard sur la course des nuages, la voix pas si déformée que cela de Sloan dans l’oreille.

« Aw, mince tu m’as percé à jour, en fait j’ai un stock géant de Felix Felicis planqué dans ma malle. Il faut au moins ça pour résister face à la meilleure batteuse de l’année ! »  

Un sourire en coin jouait sur son visage tandis que la corde grinçait doucement, trop content de pouvoir ramener une fois de plus le fameux titre qui consacrait ses prouesses aériennes, même si cela sous-entendait que Holmes devenait un parfait sniper d’élite volant ayant pour but de lui mettre la misère.

« Non, mais sérieusement, je t’ai regardé jouer et wow.  Je crois que tu dois toucher une cible pas loin de deux fois sur trois ?  Et dès ta première saison, c’est… c’est  juste génial. Vraiment. »

La plaisanterie une fois passée laissa sa place à quelque chose de plus doux. On aurait difficilement trouvé quelqu’un de plus fier de ce titre que Wes, mais c’était du Jefferson tout craché, ça. Il avait suffit de l’annonce des distinctions individuelles pour faire oublier la déception du classement de sa maison au tournoi.  Dès que le nom de Sloan avait été appelé pour le sacre de meilleure batteuse, tout était passé à l’arrière plan et il avait été dans les premiers à sauter sur ses pieds pour l’acclamer et l’applaudir à s’en faire mal aux mains. Ca valait bien de perdre la coupe si c’était pour voir Sloan reconnue. C’était peut être un truc de poufsouffle, un tel sentiment de joie et de fierté pour l’autre,  si Wesley avait été primé, il n’aurait pas été aussi heureux que pour sa distinction à elle.

Le ton changea aussi vite que les ciels des soirs d’été avec un tout petit rien. C’était l’un des effets secondaires des coups de téléphone, se perdre tellement dans l’enthousiasme de la chose que l’en oubliait de réfléchir normalement et on commettait des maladresses qui n’auraient jamais eu lieu en face à face. Comme répéter bêtement des « Ca va et toi ? » vides de sens, user le tapis en faisant les cent pas dessus ou carrément évoquer innocemment des projets de plage à celle qui avait perdu sa sœur à la mer.  Ca lui avait échappé et il ne s’était rendu compte de la maladresse de la chose une seconde trop tard.

Il acquiesça simplement sans un mot avant de se souvenir que c’était aussi inutile que ridicule comme moyen de communication, au téléphone. Heureusement, ça voulait également dire que Sloan ne l’avait pas vu non plus.  Malgré tout, il en regrettait la proximité, ça aurait sans doute été plus simple de se contenter d’un geste simple, une main sur le bras et un hochement de tête dans un silence plus approprié pour effleurer le sujet si délicat. Elle aurait compris sans doute. Pourtant, il fallait mettre des mots sur la confidence, et Wesley s’était obligé à se forcé à vaincre cette boule dans la gorge qui le rendait muet quand il ne trouvait pas les mots.

« Tu sais, avec mes parents on allait toujours au même endroit, c’est pas grand-chose je sais et de ce que j’ai compris les plages magiques sont beaucoup plus intéressantes mais je pourrais te montrer. Enfin si tu veux !  On pourrait le faire comme l’année prochaine, on sera majeurs donc on pourra passer le permis de transplanage . Et au pire, si on le rate je devrais normalement avoir mon permis. C’est très différent des balais mais heureusement j’ai encore renversé personne ! »

Bien sûr que Wes serait déjà entrain de calculer les heures de trajet nécessaires seulement parce que Sloan évoquait la possibilité de vouloir y aller. Sans même le demander clairement.  A planifier un an à l’avance sur une promesse bancale.

« Tout va bien, Slo ? »

Curieux aussi de se dire que l’horizon lointain de l’âge adulte supposé était subitement aussi proche.
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Sloan T. Holmes
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Mar 23 Déc - 17:05
Dehors tout semblait se taire pour laisser le maximum passer entre les deux. Pendant que Sloan, anxieuse, fixait le muret dans le fond du jardin, il y eut un bref crissement dans les feuilles du tilleul et la brune quitta l’herbe qui vacillait, le vent qui s’imposait tout d’un coup à elle comme pour la punir. Au fond ne voulait-elle pas éviter de voir l’expression que formait son si familier visage une fois la question posée ? Holmes enjamba le petit banc, Wesley débitant parole sur parole et ses lèvres tendant à se plaire dans le sourire qui se formait, automatique, mais elle le retenait. Car il n’y avait que sa voix, traversant les kilomètres pour lui provoquer ce tic imperturbable, même elle ne l’empêcherait pas de se créer là, plein de contentement. Quand petite, les dessins animés lui disaient que la fée du téléphone filait d’une oreille à l’autre pour tout répéter, ou le téléphone arabe continu et la précision de chaque accent refait à merveille. Si seulement Wesley avait une voix banale.

Elle acquiesçait d’un petit son amical que seuls les plus jeunes utiliseraient pour se consoler après s’être disputés ou fait mal. D’un court et relâché “Uh.” Une seule syllabe et une moue qui menace de céder à des larmes sans raison. - des années de maîtrise parties en fumée - Sloan passe de la terre au parquet la porte coulissante se fait ouvrir dans la précipitation, à mesure qu’elle espère que le temps ralentisse et que Wesley lui en dise plus. Mais Wesley parle d’elle. Elle ne comprend pas la manie, le besoin récurrent qu’il a de l’impliquer, là. Elle aimerait qu’il aille sur sa lancée déjà bien menée et lui décrive la plage ou trouve une alternative. La question est celle qui de sa bouche est sans doute le plus sortie. Des fois où il ne prenait pas la peine et l’attrapait dans cette optique affreuse du doute comme lisant son regard d’un œil abominable et si doué de talent. Wesley, au final, quoi de banal, chez lui.

« Tout va bien, Wesley. »

Comment s’acclimate-t-il si bien à la vitesse, qu’y-a-t-il de si excitant à devenir préfet ? Et les après-midis à préparer ses BUSEs, l’excitation inexpliquée le prenant à chaque nouveau match, les soirées qui tournent à la pluie de potions aléatoires et qu’il apprivoise si facilement. Wesley est impressionnant et il aime tant son calme, aussi. Son calme c’est la patience qu’il peut avoir à tenir la porte de la classe indéfiniment avant la classe de Flavia, l’imbécile heureux, qui chaque année redécouvre la neige dehors comme si c’était la première fois, les tasses de chocolat chaud à la cannelle sept fois trop sucrées et brûlantes que dépose Ronove entre ses mains, la mèche amusée et amusante qui lui retombe dans les yeux après un entraînement. Son calme, c’est son quotidien. Sloan aime le calme de Wesley plus que tout au monde et si elle savait le formuler elle le crierait sans doute plus que Wesley hurlant sa fierté de Sloan-batteuse-de-l’année. C’est si insignifiant à côté de ce que ressent Sloan Temperance Holmes pour Wesley Eugene Jefferson.

Tout ce qui ne doit pas traverser son esprit à ce moment-là mais qui le fait malgré son abject rejet de la situation. La même vague si puissante que deux mois avant, sans un millième d’iode en moins. Et elle n’a encore rien vu.

« C’est l’été et pourtant j’ai froid. »

Va comprendre, Holmes. Tu accumules mystère sur mystère et tu aimes ça.
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Wesley E. Jefferson
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Sam 3 Jan - 23:40
L’une des choses qu’il associerait toujours à Sloan était son éternel don des surnoms. la plus part venaient  d’une légère absence de la part de la bleue, d’un nom qu’elle avait oublié puis remplacé par un autre, souvent bien plus compliqué ou bizarre que l’objet ou le nom de la personne en question. Mais pour une raison ou une autre, le surnom avait tendance à rester et Wes se surprenait à les retenir et parfois les employer, un autre mystère du fantastique cerveau bleu.  Et si tous les surnoms en tout genre étaient aussi variés qu’inattendus, il y avait tout un tas de petites nuances pour chacun d’entre eux.  Comme ce fameux « Monsieur Cognard » que Sloan devait être la seule à pouvoir identifier et distinguer d’un cognard lambda grâce à un regard d’aigle à batte. Mais plus simplement, il aimait l’écouter basculer d’un surnom à l’autre en essayant d’en déchiffrer le sens.  

Il y avait le simple diminutif, ordinaire et naturel, le Watson qui se faisait de plus en plus rare ces derniers mois. Son deuxième prénom avec un sourire moqueur mais toujours quand il n’y avait personne d’autre, et enfin son prénom qui sonnait différemment selon l’intention. En laissant trainer la dernière syllabe, c’était pour attirer son attention ou qu’elle voulait quelque chose. Court, comme ici, c’était un point final qui faisait pincer des lèvres, qui demandait à suivre l’indice et de laisser glisser pour le moment, même s’il n’était pas convaincu. Et quoi de plus britannique que la météo comme sujet de conversation ?  Il libéra une main de la corde pour pouvoir rajuster la position d’un téléphone décidément fugueur sur son épaule.

« Comme quoi, le réchauffement climatique est pa—»

La fin de sa phrase resterait sans doute un mystère,  juste remplacée par un grincement de corde et le bruit de la rencontre du poufsouffle avec mère nature.   Heureusement, il avait la tête solide, c’était d’ailleurs l’une des qualités appréciés chez les poursuiveurs : coordination, esprit d’équipe, une boite crânienne capable de résister à une ou deux météorites magiques. Certains moment gagnerait à être immortalisés, et l’expression des gens sous le point de tomber en faisait partie. L’instant d’avant Wesley était en équilibre sur sa balançoire de fortune avant de faire un magnifique soleil et se retrouver par terre avec un juron particulièrement sonore et fleuri sur les mœurs apparemment légères des goules.

L’adolescent tâtonna aussitôt  dans l’herbe pour récupérer son téléphone qui lui avait échappé avant d’y jeter un rapide coup d’œil pour estimer les dégâts,  avec l’interdiction de faire de la magie, il pouvait oublier direct le reparo, le nouveau sortilège  préféré sauveur de téléphone de bien des nés-moldus et sang-mélés.  Par chance, le nom de Sloan était encore affiché à l’écran avec sa photo correspondante, prise sur les bords de la voie 9 ¾  à la descente du train au début de l’été. Au bout de précisément cinq mètres, les téléphones oubliés dans les valises reprenaient vie, ce qui avait donné lieu à un mitraillement de photos digne d’un paparazzi de tous ses amis. Une multitude de clichés pris sur le vif, de l’équipe des jaunes, de leur compartiment et cette fameuse image de Sloan au milieu d’une grimace incroyable que le poufsouffle adorait plus que toutes les autres et refusait d’effacer.

« Allo ? Sloan ? T’es encore là ? Euh… erreur de calcul, désolé. »

Code pour chute lamentable bien que Holmes n’était certainement pas dupe, étant experte en la matière.  Par réflexe, Wes s’ébouriffa les cheveux autant pour se débarrasser d’une poignée de brins d’herbe que de son embarras face à cette maladresse qui lui vaudrait probablement un éclat de rire à l’autre bout du fil. Quelque part, ça en valait presque la peine si c'était le cas. Finalement, il décida qu’il n’était peut être pas si mal par terre et décrocha ses jambes encore à moitié prises dans le pneu.
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Sloan T. Holmes
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Sam 10 Jan - 2:12
Wesley était loin d’être un mystère, du moins elle tentait de ne pas le vivre comme ça. Il est la lune qui suit les enfants dans la voiture, il aime changer de place, pourtant on le voit encore, on a pas besoin de fuir, on aime pas ça. Sloan a fini dans le couloir, elle n’a pas allumé la lumière. Elle n’a pas senti ses yeux partir dans un débit solitaire qui la firent se toucher les joues et comprendre qu’elle pleurait. Peut-être  était-il temps de réaliser qu’Harriet était morte ce jour-là. Autre chose, aussi. Sloan reste dans le noir, dans le vide, dans l’inconnu, l’incohérent, le sourd éclat de voix qui perce depuis le salon, le vieux bois qui craque de partout. C’est l’été repense-t-elle. Il aurait fallu faire attention au silence, mais ça ne venait pas, ça ne dérangeait pas. Elle aurait pu tourner et retourner le tout dans sa tête, il y avait quelque chose que Sloan ne disait pas, le chuchoter au milieu de rien, comme ça, c’est un peu barbare et indécent, c’est prévisible comme la phrase de Wesley qui s’entrecoupe de bruits suspects.

Il est maladroit et sa maladresse lui manque, elle aimerait que tout soit compliqué, mais c’est rageusement simple, viscéral, Wesley n’est pas là à tomber devant elle, mais sa bouche s’étend d’un empathique sourire a demi amusé, à moitié excédé. Il voulait quelque chose, elle ne savait simplement pas quoi, elle aurait voulu savoir, elle aurait voulu entendre l’intégralité des pensées de Wesley dans un boudoir divin, passer ses jours à tout réécouter pour y trouver un quelconque sens, des décennies s’il le fallait, parce ne pas le comprendre était une torture. Sherlock et Watson ce n’était pas le problème, Sherlock et Watson ça fonctionnait très bien, jusqu’à ce qu’elle les aime. Au bout d’un moment ça n’appartenait qu’à eux. Il lui arrivait des fois où elle le surnommait ‘Watson’ par inadvertance, parce qu’il lui rappelait le Wesley éternellement perché sur une hauteur des extérieurs du collège et elle le voyait, dressé, si grand et fier. C’était le plus difficile. Avoir des bons souvenirs et ne pas concevoir que ça puisse être de si bons souvenirs, qu’on espère les garder longtemps. Elle pensait que Wesley se ferait à son personnage, elle pensait qu’il s’acclimaterait, qu’il s’éloignerait. Chaque jour, elle le voulait un peu plus. Elle le voulait plus, lui, et elle le voulait qui s’en va, qui retrouve sa liberté, qui ne s’enferme pas dans une amitié inutile.

« Toujours. Va gentiment faire un scrabble à l’intérieur, tu veux ? »

Non, Sherlock et Watson, c’est eux, ce n’est qu’un ensemble de journées, de sourires et de folles aptitudes à oublier tout le reste. Mais ça Sloan voulait pas. Elle avait sans doute le syndrome de Peter Pan, sauf qu’être un gosse c’était tellement plus simple. Le gosse il veut juste avancer il est terrorisé par son incapacité à être adulte, à se comporter “comme un grand”, il attend plein de choses de la vie. C’est la vie qu’attend trop de Sloan. Sloan veut être celle qui aime être regardée, qui aime plaire, qui se promène dans sa quintessence de popularité et y survit très bien. Puis c’est le drame. Sloan elle le regarde, Wesley, personne d’autre. On la regarde bien, seulement il y a Wesley. Elle trouvait ridicule ces gens qui dépendent d’un autre et qui le revendiquent, mais là elle en peut juste plus. Elle arrive pas à rester l’enfant, elle arrête pas de regarder derrière, pas devant. Elle peut pas s’arrêter de le voir tomber dans le lac, elle peut pas s’arrêter de le voir grimper sur un balais, elle peut pas s’arrêter de le voir danser sur du Kiho, elle peut pas s’arrêter de le voir l’aimer elle. Non elle peut pas, elle le voit qu’il aime, elle arrive à rien d’autre.
Pathétique.

Le grand regard affolé qui se dresse sur la foule, alors qu’il est en combinaison moulante illumine la chambre de Sloan et Wesley vient de défier la gravité, encore une fois. Elle, tombe sur le lit, pose le portable en haut-parleur, rouvre sa nintendo sur son équipe de pokémons tellement badass. Sloan songe à s’enfermer dans un placard, là où même Wesley ne pourrait pas débarquer.

« On ne change pas une équipe qui gagne. Même au téléphone. Mais moi je m’inquiète pour les apprentis du camp d’été. »

Tu me manques, Wesley.
J’ai hâte de te voir, Wesley.
J’aurai pu passer, Wesley.
Même ta maladresse me manque, crétinoïde.
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Wesley E. Jefferson
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Ven 23 Jan - 23:17
Alors nous en étions là. A ces moments d’été qui nous paraissaient à la fois si précieux et rares et pourtant qui semblaient s’étirer indéfiniment. Ces moments tranquilles où nous restions allongés de tout notre long dans l’herbe, sans même penser que c’était bien une activité de film, ça, parce que dans la vraie vie, dans l’herbe, il n’y avait pas que des pâquerettes et du gazon qui par magie ne tachait pas nos vêtements mais tout un tas de bestioles qui grouillaient sans doute dedans. Mais dans ces moments là, avec un sourire pareil solidement peint sur le visage, nous nous moquions bien de tout ça et de toutes nos chutes les plus ridicules et tous les cadres de portes à heurter à venir.  

Juste à être là, le nez en l’air comme pour discerner des nuages, inexistants, comme dans nos cours de divination, à plisser des yeux face au soleil qui perçait à travers les branches. Ca nous rappelait le mois de mai mais les fameuses lunettes de la honte devaient trainer quelque part au fond d’une valise, enroulées dans une écharpe jaune pour éviter de les retrouver en miettes. Tranquillement, le téléphone plaqué sur  une oreille comme le meilleur des coquillages magiques à écouter. La musique lointaine du jeu, la présence de Sloan en faisant semblant que c’était comme si elle était là en vrai ou presque aussi bien, toutes les choses que nous ne disions pas et qui se perdaient sur les ondes. Sans refouler nos sourires qui venaient si facilement que nous ne les comptions plus, même s’ils devaient nous donner l’air d’un imbécile fini.

« Impossible : c’est interdit de faire un scrabble avant d’avoir soixante-dix ans! C’est la loi, c’est comme ça, on y peut rien ! »

L’été était définitivement une saison à part assez étrange.  Durant toute l’année, tout le monde fantasmait sur cette fameuse période de l’année, on comptait les jours comme des gamins devant un calendrier de l’avent, peut être pour se retrouver tout simplement libérés des devoirs et des réveils pendant quelques mois.  Pourtant nous aussi, nous avions retrouvé les murs bleus de notre chambre, le miracle de la magie d’internet et du wifi, tout un tas de films à rattraper, la possibilité de pouvoir jouer à la console et de crier comme un adolescent ordinaire quand le kart finissait dans le vide sur la route arc-en-ciel. Alors comment expliquer cette envie de voir septembre se rapprocher un tout petit peu plus vite maintenant ?
Un sujet que nous ne préférions pas aborder, préférant nous laisser glisser paisiblement dans un flot de conversation confortable. Peur pour les autres recrues ? A ce sujet, il n’y avait pour nous aucune raison d’avoir peur.

« Alors, malgré les rumeurs, non, nous ne mangeons pas  ou surtout plus nos plus jeunes recrues pour en absorber les pouvoirs et nous améliorer.  Tu peux dormir tranquille, promis ! »

Ca nous venait si facilement, cette malice candide un peu gauche, pour donner la réplique à Sloan avec tout l’amusement du monde. Dans quelques mois, nous aussi, nous ferions partie des grands, des vieux, le terme changeant selon la classe des interrogés.  Alors, en attendant, restons là encore un moment ici à sourire simplement comme si tout était si simple et  facile et que rien ne changerait jamais, que cet été ne prendrait jamais fin. Profitons encore un tout petit peu d’avoir seize ans, d’accord ?

« Espionnage à part, pas de trekking au sommet d’une montagne de prévu de votre coté ? »  

Notre pied gauche craqua bruyamment tandis que nous nous étirions. Qu’est-ce qui se passait dans son monde à elle, en dehors de ce que nous apprenions des quelques pokes et des messages proclamant avoir atomisé le meilleur score? De quoi était fait son quotidien hormis la peinture dont elle en avait sans doute plein les cheveux et les bras. Est-ce que le temps te semble long aussi, Sloan ?
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Sloan T. Holmes
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Mar 27 Jan - 23:45
Sloan se sentait paquet de chips abandonné au sol, il n’y avait pas de ça dans sa chambre, pour une bonne illustration de l’état dans lequel on l’avait laissée depuis le début de l’été. Des ouvriers s’affairaient à sauver ce qu’il restait des fines écailles de pomme de terre - ici sans aucun doute des fourmis, c’est génial, les fourmis - Ah qu’est-ce-qu’elle ne pouvait pas raconter pour s’occuper l’esprit. Elle n’en voulait pas à ce silence, il était doux et saturé par les souffles échappés contre le microphone. Quand elle était petite, elle se souvient avoir discuté de ça, avec Benedict; comme il était étrange de considérer qu’un fil suffise à nous relier d’un bout à l’autre du pays. Souvent elle s’amusait des éclats de rire saccadés, aujourd’hui ils ne manquaient pas, elle les avalait en belles chansons. Oui si ça finissait par devenir rare, on songerait à se préparer au moins un peu.

« J’en reviens pas ! T’insinues que j’ai plus de soixante-dix ans. Ah je prends un sacré coup de vieux là. »

Elle les croyait destinés à une grande amitié infatigable qui s’étend sur des années sans feindre de se casser pour mieux fonctionner. Elle pensait qu’ils étaient légendaires et inoubliables, qu’elle se rejouerait de nombreuses fois le film de leur enfance dans sa tête avec tendresse et manque. Mais peut être les perspectives étaient-elles toutes entrecoupées au bout, peut être lui était-il impossible de calculer les échéances, maintenant. Wesley n’était pas un but à atteindre. Oui ça devait être une des choses qui faisait exception avec Wesley, elle se savait née-moldue et piètre sorcière, être prophète, ça ne s’improvisait pas. D’ailleurs elle pouvait espérer longtemps ne pas commettre d’erreur en lui adressant la parole, c’était compliqué, de le dire au bon moment, de savoir impliquer l’unique différence qui sauverait la mise finale. Rien n’était simple, il fallait le dire.

« Brrr arrête tu me fais penser à Sylar dans Heroes et je dors toujours mal quand je m’imagine Sylar. »

Au lieu de s’attarder sur sa peau couverte de sa meilleure œuvre, Sloan s’affairait à survivre entre Zelda et Link, ayant abandonné très vite la Ligue qu’elle voulait apprivoiser encore un peu. Elle pouvait le dire, elle avait droit de le dire. L’avantage c’est que ça ne se passerait pas comme dans les films et que ce serait beaucoup moins énergique parce que ces vacances la fatiguaient plus qu’autre chose. C’est stupide, mais parfois elle se plaisait à relever la tête et à l’imaginer à l’envers au bout de son lit, tentant de retrouver son stylet dans la plus affolée agitation. Ensuite, elle se rappela sa question, haussa les épaules et testa les oreillers, le téléphone sur l’oreille.

« Tu sais elle préfère qu’on aille dans la forêt, maintenant, elle dit que l’âge la rend moins “rebelle”. »

Riez mais Sloan avait toujours imaginé sa grand-mère collée à une moto, une veste en cuir au dos et une grande classe dessinée éternelle sur le visage. Elle extrapolait si ça se trouve beaucoup, mais ça l’amusait.

« Tu me manques Wes. Et… à la rentrée ça va être difficile, parce que. Je vais faire des efforts. Alors je pense qu’un peu de… distance ce serait bien. Toi tu seras préfét et moi je dois préparer les BUSEs. »

C’est compliqué, tu comprends ?
Pourquoi tu gâchais tout, là. La rentrée c'était loin des montagnes et des randonnées, pourquoi aller dans le futur, tout de suite ? C'était pas un peu dangereux ? C'était pas un peu bancal ? Ah tu prenais tous ses traits à la niaiserie verbale. Vraiment.
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Wesley E. Jefferson
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Ven 6 Fév - 0:05
Wesley essayait de ramener à lui son ballon échoué à quelques mètres, seulement en tendant le pied pour éviter de se relever même si, au final, il n’arrivait qu’à l’éloigner encore plus. Un léger sourire en coin juste avec la satisfaction malicieuse d’entendre Sloan rouspéter à l’autre bout du fil encore d’avantage.  

« On sait jamais : Si ça se trouve, six mois d’écart pour une  fée ou un lutin de Cornouailles ça donne peut être l’équivalent humain de soixante ans ! »

C’était  là sans le moindre doute la fameuse influence négative de Sloan sur lui que Drew redoutait tellement, cette facilité à l’espièglerie assumée de plus en plus qui permettait enfin de plaisanter légèrement de ces quelques mois d’écart, cette demi-rotation du monde d’avance qu’elle avait sur lui.  Comme un vieux souvenir de l’époque où ça comptait encore de dire qu’on avait pas simplement douze ans, mais douze ans et demi, précisions essentielle pour faire semblant d’être déjà plus grands que l’on n’était vraiment comme ça.

«  Tu parles, je suis sûr qu’elle pourrait toujours faire une prise de karaté à tous les loups de la foret. »

Wes aspirait toujours à la tranquillité, à la simplicité.  A ce moment précis, ce n’était pas si grave de passer l’été à ne pas faire grand-chose sinon à se rendre à des cours ou à jouer à la console en attendant un après. Il aurait été tout à fait content de passer ses vacances simplement comme ça, à ne parler de rien, juste en se satisfaisant de la présence à l’autre bout du fil.  Mais peut être que la vraie valeur de l’équilibre reposait justement sur sa fragilité. C’était tout le caractère girouette de la chose, il suffisait d’un seul  souffle pour faire subitement le chaud et le froid.
Son cœur rata un battement.

« C’est pas pareil sans toi. »

Pris de court, c’était tout ce qu’il avait trouvé à bredouiller. Après tout, ce n’était pas ce qu’il voulait ? Que tout redevienne comme avant ? Avant la fameuse affaire Hartell, ils ne passaient pas tout leur temps ensemble, il y avait toujours cette légère distance. Ca voulait simplement dire que Sloan n’avait plus besoin de lui comme avant, comme si Sloan avait jamais eu besoin de son aide à la base d’ailleurs. Maintenant, Sloan retournerait à sa petite cour ou à  ses livres et ils continueraient  à graviter dans leurs orbites respectives, en se croisant à chaque rotation. Ils l’avaient déja fait, il n’y a pas de cela si longtemps mais Wesley venait à en oublier à quoi ressemblait sa vie avant cela et la perspective d’y retourner ne l’enchantait pas.

Mais sa vie était devenue tellement plus amusante depuis cette année. Depuis son entrée dans l’équipe de Quidditch où il s’était fait de nouveaux amis, rapproché des autres et où il se sentait à sa place parmi eux. Depuis cette année où il avait osé participer au tournoi annuel et se retrouver, sang de bourbe de son état, dans les phases finales de la compétition pour faire cracher des paillettes au Coach Morgan. Cette année lui avait énormément apporté, il avait grandi. Et il fallait bien remarquer que Sloan avait été à ses cotés tout au long du chemin.
C’était elle qui venait le déterrer de sa forteresse de livres à la bibliothèque pour le trainer dehors et lui rappelait que ce gros truc dans le ciel n’était pas une soucoupe volante mais le soleil et que ça ne lui ferait pas de mal de prendre un peu l’air.

«Slo, même si je devenais ministre de la magie, j’aurai quand même toujours du temps pour toi, tu sais. Et puis si j’ai survécu aux BUSEs sans faire une crise de nerf, c’est un peu grace à toi. Donc, si tu es trop occupée, je pourrais t’aider à réviser un peu si tu veux.  Enfin, pas sortilèges, bien sûr. »

C’était toujours la même chose : à chaque fois que l’on approchait de cette frontière, à chaque pas où on osait poser ne serait ce qu’un orteil pour en tester la limite, il y avait de suite un mouvement de recul similaire pour effacer toutes les traces et conserver l’équilibre de la charade. Comme le mouvement de la marée.
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Sloan T. Holmes
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Lun 16 Fév - 0:13
La machine rendit l’âme et pendant une seconde, Sloan trouva triste de voir sa nintendo la lâcher en plein milieu de la partie. Link et Zelda vaquaient donc à leur exploration du vaste monde pour sauver Hyrule, seuls, ce qui était très lâche quand la jeune fille s’attardait sur un silence qu’elle ne voulait pas défaire en interrompant Wesley. Les joues collantes à cause des saletés de larmes elle y affaira un pouce qui doucement lui fit oublier son emportement. Ce n’était qu’un appel et de toute manière, il fonctionnait comme les autres. Donc l’information passerait lettre à la poste, remarqua-t-elle dans sa propre réflexion. Elle qui aimait les retournements de situation cependant elle se serait bien passée du dernier tour de Jefferson. Eugene parla et elle redressa à sa réponse, prise de court. Doucement, très lentement Sloan embarqua le drap avec elle et le téléphone tomba par terre. Oui, le talent de l’enchaînement maladif  lui avait fait perdre son engin magique qui pour une fois la faisait profiter de son meilleur ami. Holmes se pencha misérablement pour secourir le bidule et une fois entre ses mains elle le remit en haut-parleur sans le vouloir, alors elle entendit très fort ce que disait le poursuiveur et sur le moment, les joues prenant teinte à lui déplaire, Sloan laissa le garçon poursuivre sans se manifester, fixant l’écran duquel les traits amusés du jaune ne bougeait pas d’un micro-pixel.

Non attends, se retint-elle de lui crier, parce que l’entendre enfin y venir lui causait trop d’enthousiasme, du genre coupable. Cependant elle s’essoufflait à essayer de l’arrêter dans son sauvetage et il ne comprenait même pas ce qu’il était en train de faire. Après tout il aimait tellement ne pas la voir dans des moments pareils, il y avait de quoi se retrouver clouée sur place. Oh ce n’était que les révisions. Evidemment avec sa réplique précédente, elle s’attendait à beaucoup, mais il fallait retomber, maintenant et réaliser qu’on parlait à Wesley.

Faisons l’effort, Sloan pour une fois, mettons les capacités du cerveau humain, de la logique moldue à 400% d’efficacité et prenons le temps d’être bêtes, puisqu’il préfère ça, puisqu’il a toujours préféré ça, les énigmes et les charades. Après tout elle a été celle qui l’appelait Sherlock, elle était celle qui ne rechignait pas à se faire surnommer Holmes, mais elle était fichtrement mauvaise, comme détective privé et c’était lui, c’était de lui que venait la vérité sur tellement, tellement de choses. Des choses qui la dépassaient, qui rendaient Sloan prête à tout, y comprit ce qu’il ne voulait pas.

« Mais je suis ton amie. C’est naturel pour moi de te donner du temps pour autre chose, en plus c’est ton rêve... C’est ton rêve d’être préfet. Je peux me débrouiller. Tu sais bien, Eugene ! Je suis l’héroïne qui s’en sort toujours toute seule. Telle est ma mission, petit Jedi. »

Et comment elle se sent, comment est-elle supposée se sentir ? Elle aimerait sourire et passer un bon moment. Puis dans une sensation désagréable elle est revenue à cet épisode brutal du couloir où il avait su quoi dire, l’épisode de sa quatrième année qu’elle effacerait au même titre qu’un message désagréable du répondeur. Aujourd’hui à l’identique, Wesley ressortait sa bonté légendaire et son petit refrain Bambi. Elle devenait folle, à ne plus supporter son refrain, elle devenait dingue, à ne plus vouloir de sa chanson pourtant si appréciée, c’était simplement plus fort qu’elle.

« C’est pas pareil sans toi non plus. Mais dans deux ans je ne serai plus là. Tu devrais t’y habituer, Wesley. »

Silence, notre ami le silence. Il est tendre, lui au moins.

« Et je t'aime Eugene, tout ça, enfin ça ne change pas. Ce n'est que des heures en moins passées ensemble. »
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Wesley E. Jefferson
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Mer 4 Mar - 23:22
Malgré tout, certaines choses ne changeraient jamais. Le téléphone qui, une fois de plus, grésillait joyeusement dans les oreilles ferait grimacer n’importe qui et non sourire légèrement comme l’adolescent en ce moment. C’était là l’un des incroyables paradoxes de la bleue pour Wesley, Sloan était capable de toucher des cibles en mouvement à des dizaines de mètres avec une précision presque chirurgicale mais paradoxalement, elle laissait souvent les choses lui échapper des mains.

« Ca ne changera rien, je vais juste avoir une raison officielle pour donner un coup de main aux plus jeunes et pour trainer dans les couloirs sans craindre de faire perdre des points aux autres.  C’est tout, on ne va pas partir à la recherche du directeur  ou quelque chose comme ça!»

Wes se redressa, les jambes en tailleur et rajustait la position du téléphone sur son téléphone tandis que la serdaigle revenait encore à ce vieux refrain de celle qui n’avait besoin de personne.

« Je sais bien, elle a toujours été mon héroïne préférée. »

C’était avoué à demi-mot, tout doucement dans un souffle avec toute la sincérité et la tendresse du monde. Il avait aimé son rôle, comme elle le sien.  Sloan T. Holmes avec ses initiales de roman, mais tout ce qui comptait maintenant, c’était Sloan, Sloan sans rien derrière, qui se suffisait à elle même.  Dont les discours ne l’empêcheraient jamais de l’inquiéter de peur de la voir se sentir seule, surtout comme maintenant quand elle essayait de reconstruire ces murs autour d’elle en jouant cette carte pour l’éloigner avec le sourire.

Assis dans l’herbe devenue trop haute, Wes entendait à l’autre bout du fil la vocalisation exacte de ce qu’il redoutait sans l’avouer et qui ne prenait vraiment tout son sens qu’une fois passé au filtre de la voix si familière de Sloan. Leur château bien aimé n’était rien d’autre qu’un château de cartes et bientôt la vague arriverait et ferait table rase de tout. Qu’y avait-il de si différent entre la cinquième et la sixième année ? A partir de la cinquième, on faisait officiellement parti des grands et on avait encore tout devant nous, malgré les examens qui faisaient angoisser autant que spéculer. La sixième année ne devait elle pas être cette année tranquille, l’année géniale sans examen, une pause bien méritée entre les BUSES et les ASPICS ? Savourer le fait de commencer à connaitre chaque recoin, chaque tournant, d’avoir ses petites habitudes un peu partout et non s’entrainer à mémoriser chaque détail parcequ’on se rendait compte qu’on était plus près de la fin que du début.  Après une longue inspiration d’hésitation, il reprenait.

« C’est encore loin dans deux ans, non ? On est pas obligés d’y penser pour le moment ? »

Non, deux ans c’était au contraire très proche au contraire. Bientôt, il y aurait un temps où il faudrait ranger les malles, arranger le dortoir une bonne fois pour toute avant de quitter ses murs qui les avaient vu grandir. Plus que tout c’était la confirmation de ce qu’il redoutait sans vouloir l’aborder : tout prendrait fin dans cette poignée de centaines de jours et cette réalisation lui nouait la gorge et donnait envie plus que jamais de s’accrocher encore davantage à l’illusion de pouvoir garder les choses telles qu’elles, un moment de plus.  Mais il faudrait y revenir à un moment, malgré tous les efforts du poufsouffle pour ne pas le voir même si Sloan le ramenait une fois de plus à la réalité.

Oh. Deuxième raté. Bien sûr que ça serait Eugene et pas Wes, qu’est-ce qu’il s’était imaginé là ? Ca voulait dire tout autre chose et Wesley se sentait ridicule de s’être trompé sur toute la ligne comme ça. Il avait cru comprendre, peut être, autre chose durant cette fameuse soirée dans la chambre des secrets. C’était stupide, il s’était monté la tête pour rien en imaginant des choses qui n’avaient pas raison d’être. Ce n’était pas seulement normal, c’était logique. Il n’avait plus qu’à ignorer ce nœud dans la gorge, cette impression fugace de déception avant de forcer un sourire pour faire bonne figure malgré tout.

« Peut être que les héroïnes peuvent se débrouiller seules mais c’est pas le cas pour le commun des mortels qui est bien moins doué, tu sais.  Alors, moi en tout cas, je voudrais passer le temps qui reste avec toi. »
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Sloan T. Holmes
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Jeu 12 Mar - 1:20
I bit my tongue in the ark of conversation.
I don't know why.

« Je te voyais bien, Garfield sous le bras. Silloner les environs à la recherche du directeur, pourtant.  »

Avait-on au final besoin de consignes ? Avait-on besoin de suivre des règles strictes, pour s’empêcher de finir noyés au fond d’un lac ? Perdre pied était facile, rien qu’à retenir la voix de Wesley et ses constantes palpitations, son rythme dépecé en douceur, pour elle; pour ses silences, leurs silences. Sloan ne comprendrait pas mieux demain son talent pour la délicatesse, son habilité et sa droiture. Pourtant ce sont des choses simples, des choses humaines. Elle s’amène à penser que Wesley est beau. Constat étrange, au bout de quoi, cinq ans ? Est-ce même bien raisonnable. La bleue ose étirer un sourire, à ses paroles ralenties et son souffle coupé, les cheveux traînant près de l’oreiller, le téléphone déposé sur la couette et l’oreille attentive. Car ils sont attentifs, attentifs à l’un et à l’autre, à voir n’importe quel changement, à s’alarmer au moindre problème, froncer les sourcils, les arquer, soupirer, ou grogner, murmurer, essayer, toucher ou laisser aller, se taire, ou parler. Mais la sensation est atroce, elle remonte le long de la nuque et se perd entre les mèches sauvages, celles dont elle voulait tant se séparer, comme du reste. Un nouveau départ, une vie normale, pour une fille de dix-sept ans, constamment en retard.

« Alors sois un super-héros, comme moi. C’est respecté, les super-héros, même si t’aimes Catwoman, mais ce sera notre petit secret. Je te le promets. »

Sur le quai souvent indécise, une main levée vers Grand-Mère et des yeux océans qui se questionnent sur l’étanchéité des rails. Grand-Mère, j’ai peur, croit-elle un instant. Pourquoi ne savait-elle pas ? Toutes ces fois, où lire derrière ses soupirs, traduire ses hésitations était un jeu d’enfant. C’était injuste, c’était cruel et dur, brut et amer, ça se glissait contre le palais, l’abandonnant à cette concentration gênée, ce retour de flamme au bord même des joues, l’appréhension, les mains tièdes et jouant avec les motifs des draps. Sloan, l’heure d’avant se préoccupait de la couleur des murs. Maintenant elle les imaginait bleus, comme ceux de Wesley. Cette confiance intolérable qu’elle accorde à tous leurs souvenirs, ceux simplement décrits et les inaccessibles aussi. Eugene. Il est fourbe, Eugene, il est intelligent, à vif, compatissant et empathique. Mais Wesley ? Wesley est inaccessible. Ses ovales denses traînent derrière les siens, elle se rejoue leur comédie en technicolor, les pieds nus et les figures illuminées de triangles colorés. Le bal. Nos vérités s’arrêtent là, pas vrai.

« ...C’est juste que. Wesley. C’est… C’est loin, tu as raison. »

Combien, encore ? Combien de tentatives, combien de tours, au juste ? Combien est-ce-qu’il lui en faudra ? Et peut-elle seulement calculer, peut-elle seulement se l’autoriser sans passer pour lâche. Wesley est parti, il a prit l’autre route, pendant qu’elle préfère les petites voies, les sillons, les chemins de forêt où gamine elle aimait se dire qu’elle disparaîtrait, comme Hansel, Gretel, qu’elle serait plus un problème, pour personne. Mais son plus grand problème; sa main restée fixe et jamais soulagée d’une autre que celle-ci, les nombreux regards rendus sans rien dire, les petits coups de coudes et les caresses aléatoires, les genoux qui s’effleurent l’été, les corps soutenus, le temps d’un écart de la part du cœur, les plus futiles, les plus volatiles, rien que ça. C’était Wesley. Alors combien, combien de temps, encore ?

Je voudrais passer le temps qui reste avec toi aussi.
Je voudrais passer le temps qui reste avec toi, Wesley.


Impatiente, la phrase revient, disque rayé, au bord de ses lèvres, prononcées, elle leur accorde une minute, elle en a besoin, c’est tout ce qu’elle sait. La maison ne fait plus un bruit, le parquet reprend pas ses déclinaisons de latte en latte, les fenêtres refroidissent, la peinture sent fort et les oiseaux se taisent. Et eux aussi, elle, lui. Eux. Et Sloan, elle pense; Il est beau, Wesley. Il est beau, quand on le voit, quand on le voit pas et entre les deux. Ses silences, c’est pas mieux, c’est pire que beau, c’est dévastateur, ça devrait pas, ça devrait être docile, comme les éclats de ses yeux qui clignent et sa peau mat qui nerveuse s’agite anxieuse. Amoureuse.

« Wesley. Est-ce-que tu peux rester, jusqu’à ce que je m’endorme ? »
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