Lazare n'a jamais trop aimé les duels – pour tout dire, il n'en a même jamais compris le principe. La douleur physique se suffit à elle-même ; n'est-elle donc pas assez cuisante, que l'on veuille se l'infliger sciemment et de manière répétée ?
C'est tout pris de cette curiosité pour cette tradition poussiéreuse qu'il s'est rendu à la salle qui lui est affectée, a attendu son tour avec une fixité de paralytique.
Lorsqu'enfin on lui a intimé de grimper sur l'estrade, il l'a fait, docile et intrigué, la face placide, dans sa neutralité habituelle.
▬ A toi aussi.
Ce sont deux coutumes en une ! – littéralement fascinant. Lazare serre les poings, dans l'attente douloureuse de la souffrance, mais le sort adverse n'a pour effet que de l'envelopper d'une chrysalide curatrice – évidemment sans effet au vu du stade du duel.
Lazare claironne alors, imitant la gravité du ton de l'autre :
▬ Incarcerem !
Le ligoter ne lui causera pas tant de douleur – et il estime qu'elle est des épreuves auxquelles on doit se confronter le moins possible, cette douleur dévorante.