« Elise était de bonne humeur aujourd’hui — sa demande de duel avait été enfin acceptée. Comprenez-vous, après poignée de vaines tentatives, le brun préfet rouge lui avait finalement accordé un affrontement. C’était donc fraichement lavée que la blonde demoiselle s’était présentée ; grimpant sous les directives du maître sur l’estrade. « Charlie Charlie Charlie. » Avait-elle sourit, le ton rapide quoique affectueux — ne tardant pas à s’incliner dans l’art et la mesure, s’en retournant par la suite. Qu’allait-elle bien pouvoir lancer ? Devait-elle se complaire d’habitudes, innover ou s’inventer ? Étrangement elle sentait dans sa paume battre avec faiblesse son noyer noir — était-ce signe de mauvais présage ? Haussant un sourcil sarcastique face à sa propre pensée, la préfète ne tarda pas d’une dernière enjambée à faire volte-face : « Incarcerem ! »
Honneur aux dames, n’est-ce pas ?
Qu’ll remercie le ciel, Dickney avait été douce ; pour cette fois-ci.

Il en est de certains jours où vous êtes fatigués. Ou vous comprenez que tant que vous ne cédez pas, la malédiction vous poursuivra. Maintenant, convertissez le terme malédiction par Elise Dickney. Bien, vous comprendrez ainsi le malheur de Charlie; elle l'avait dans le collimateur, s'était mis en tête de le déshabiller. Sérieux, elle le faisait chier depuis des semaines pour un duel, et il avait refusé, en bon gentleman qu'il était.
Parce qu'il allait la démolir, et ça serait vite réglé.

Les saluts avaient été rapides, et pourtant trop longs pour Charlie. Sérieux, elle l'avait saoulé, avec ses paroles débiles dignes d'une gamine de 13 ans. Vous l'aurez compris, il n'était pas d'humeur très joyeuse. En fait, il n'était pas d'humeur tout court. Honneur aux dames, il attendit sagement qu'elle se décide un peu à l'attaquer. Il préparait déjà une protection contre le cracbadaboum, redoutable. Et pourtant ! Surpris par ses paroles, il n'eut pas le temps de se protéger. Un... Un quoi ? Voilà qu'il se retrouvait ligoté. Sérieux, elle voulait se la jouer dominatrice ?
Putain. Salope.

Tentant tant bien que mal de pointer sa baguette vers elle, il ne fit qu'un rapide coup de baguette.

- Lashlabask ! tona-t-il.

« Charlie n’était pas très gentil — ni trop aimable, aujourd’hui. Tant bien même son sort ayant fonctionné, la blonde ne s’estimait pas satisfaite. Il suffisait de plonger ses yeux de comparses pour y lire quelques vers peu sains. Ce fut donc avec un tout grand naturel que la préfète décida d’ignorer ces éclairs brûlants — et en parlant de ces derniers ; le damoiseau lança d’ailleurs un sortilège dans les eaux.
Ahaha. Réprimant un rire interne, Elise conserva sourire diffus. Alors comme ça on ne sait plus tenir une baguette, Foxx ? Tu devrais pourtant avoir l’habitude. Enfin, passons — il n’était heure de déclencher pire des guerres. Mais soit ; si il peinait de la sorte, elle allait daigner l’aider. « Accio ! » Arqua-t-elle d’un large mais simple mouvement de doigts ; arme pointée vers semblable.
Allez, subis-moi ; et apprends les bonnes manières dont la reconnaissance, par la même occasion ; Foxx.

Okay, les liens invisibles n'étaient carrément pas pratiques, à un tel point qu'il n'avait pas pu regarder le sens de sa baguette et putain mais bordel ce sort brûlait en fait ! Tentant tant bien que mal de se délier, il grimaça au contact des braises qui étaient en train de bruler sa robes de sorcier, et alors qu'il paniquait à moitié sans le montrer parce qu'il ne fallait pas déconner, il voyait déjà son adversaire braquer sa baguette contre lui. Merde merde merde. Et là, ce fut le soulagement. Il l'entendit prononcer son sort alors que les liens disparaissaient et il se jeta au sol pour esquiver. Bien jouer Foxx !

Il se releva et dépoussiéra sa robe de sorcier — non en fait, la braise y avait quelques trous, elle était foutue. N'aimant pas forcément se sentir clochard, il l'enleva et la jeta par terre. Les elfes de maison s'occuperaient de la mettre à la poubelle. Il arqua un petit sourire.

- Dommage. dit-il. Impedimenta !

Baguette façon à son ennemie, cette fois elle était morte.
Il l'avait décidé.

« Voir Charlie se trémousser de la sorte avait été ; il fallait bien l’admettre, un divertissement haut en couleurs. Au delà d’un quelconque sadisme, c’était l’idée de le voir s’occuper d’autre chose que de rage qui ravissait notre blonde demoiselle. Et d’ailleurs ; plongée dans ses songes, elle ne fut tirée que bien trop tard par les phrasées de se adversaire. Faisant pas de côté ; pensant avoir suffisamment mis de distance entre le jet magique et son propre corps — elle étouffa sa surprise lorsque tout inverse se produisant. Foutu coup de chance, Foxx. Se retint-elle d’articuler — mais à deux à l’heure ; ça aurait été franchement peu sexy.
Enfin, soit ; se libérant d’un efficace finité incantatem informulé, la préfète ne tarda pas à retrouver sourire. « C’est tout à ton honneur, complimenta-t-elle sobrement ; evanesco ! »
Arme pointée sur pantalon ; oui, tout a fait. Je m’ennuie.

Il l'avait touchée, mais aucun honneur à en retirer; c'était un coup de chance, et ça le faisait chier. Mais elle ne resta pas longtemps sous l'influence du sort du Charlie; pourtant, elle était belle avec un bras en moins qui fonctionnait. Qu'importe, il soupira. Elle était au moins assez intelligente pour se soigner, c'était pas mal pour une nana. Mais face à elle, il fallait rester sur ses gardes, oooh oui. Ainsi Charlie ne la lâchait pas du regard et se préparer à se défendre. Parce qu'elle était connue pour déshabiller ses adversaires. Sans se priver. Charlie n'avait pas pour envie première de se retrouver à poil, hein.

Et alors il envoya un sort de protection, ne la laissant même pas finir son sortilège. Mais il haussa les sourcils quand elle se retrouva sans jupe, que c'était mignon. Il ne put s'empêcher de sourire. Merlin l'avait punie, et semblait réconforter Charlie dans la peine qu'il avait face à elle. Parce que c'était un beau tableau, un beau spectacle ; Charlie ne chercha même pas à montrer qu'il ne matait pas : il matait comme un adolescent idiot qu'il était. Avec un air un peu arrogant aussi. Et un sourire un peu implicite, aussi. Et ôh, en fait il remonta son regard dans le sien.

- C'est pas moi qui suis censé te déshabiller ? demanda-t-il, amusé. Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse Charlie, non. Et pourtant. Pour venger toutes ces personnes qui s'étaient un jour retrouvées nue face à elle. Oui, juste pour elles. Et parce qu'il en voulait plus.  Cracbadaboum.

« Voilà qui était bien ironique de se perdre dans ses propres sortilèges. L’arroseur arrosé. Réprimant un sourire des plus bons joueurs, Elise ne chercha pas à se cacher des regards scrutateurs. Après tout, quand l’on avait pour habitude de déshabiller ses adversaires, l’on apprenait à porter la pudeur comme bon semblait. Enfin, un rire fin lui dégringola des lèvres lorsque son compagnon d’arme ouvrit la bouche. Ah, il savait aussi être drôle. N’était-ce pas merveilleux ? Le voilà qui titillait ses sens de joueuse.
Mais vint le sort. Comment ? Ni une ni deux ; la préfète érigea un bouclier achevant l’acte d’un fabuleux sourire. « Navrée mon brave, je ne suis pas adepte des damoiseaux trop vite récompensés. » Ébauche trainante. « Peut-être as-tu besoin de quelques exemples ? » Puis ; finalement, de manière des plus félines — tout en plongeant dans l’informulé accio cravate. Qui vivrait verrait — et des deux, l’on verrait qui tomberait sous les expérimentations adverses. Non mais. Qu’il s’angoisse d’un sort de dénuement ; il viendrait lors du coup de grâce — comme lors de préliminaires tout particulièrement tumultueux.