Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
I'm a grenade and at some point I'm going to blow up
Prénoms ϟ Absynthe Leonard Âge ϟ 27 ans Nationalité ϟ Anglais Origine ϟ Sang-mêlé Poste occupé ϟ Infirmier ; Assistant de mam'zelle Euphrasie Ancienne maison ϟ Gryffondor, rawr
Lieu de vie hors Poudlard ϟ Il squatte chez papa-maman au Bourg la Fantasque ou chez des amis en-dehors des heures de travail Opinion politique ϟ Unité Son avis sur la situation du monde magique ϟ Absynthe, c'est le genre de personne pas trop perturbée par ce qui l'entoure, principalement parce qu'il s'occupe de ses problèmes avant de se mêler de ceux des autres. Et aussi parce qu'avoir l'air détaché ça vous donne l'impression de maîtriser la situation - alors que pas du tout. Déformation professionnelle. En parlant de profession, quand on demande à Absynthe de se prononcer sur ses penchants politiques, il dit Heatus Bumblebee, parce qu'il faut toujours soutenir le patron.
So I would like to minimize the casualties, okay ?
Baguette Magique ϟ Bois de chêne, 26.5 cm, ventricule de cœur de dragon, particulièrement flexible. Patronus ϟ Une belette. Odeur de l'Amortentia ϟ Ça sent l'essence de dictame et le désinfectant. Et y'a comme un léger parfum féminin, on dirait celui de l'infirmière. Difficile de s'en souvenir. Forme de l'épouvantard ϟ Le cadavre de mademoiselle Euphrasie. Reflet du miroir du Riséd ϟ Il y a lui, il y a Caesius, et surtout, il y a mademoiselle Euphrasie en vie. Et tous, ils sourient pour de vrai. Peut voir les Sombrals ϟ Malheureusement oui. Friandise favorite ϟ Les gnomes au poivre. Sortilège favori ϟOubliettes. Ce serait chouette. Potion favorite ϟ Absynthe déteste les potions. Créature favorite ϟ Il en est venu à s’intéresser de près aux fantômes. Sinon, il aime bien toutes ces créatures imaginaires comme le Ronflak Cornu, le Nargol ou le Joncheruine. Plante favorite ϟ La citrouille. C'est bon, la citrouille. Sorcier célèbre en modèle ϟ C’est son père. Mais il n’a rien d’un sorcier célèbre.
Tu sais ce que tout le monde aime ? Le clafoutis.
Absynthe a l’air paumé. Il ne vous sourit pas vraiment. Pas souvent. Ses sourires, ils sont rares, et il les garde pour elle. Il a l'air tellement sérieux, comme ça. En plus, il est grand. Et costaud. Il impressionne un peu, Absynthe. Il a des cheveux en bataille sombres, des yeux sombres, une peau sombre aussi, en fait tout chez Absynthe semble sombre. Et il a toujours l'air un peu négligé, avec ses cheveux jamais coiffés, sa chemise toujours à moitié ouverte et sa cravate mal mise, comme s'il n'avait personne pour lui faire remarquer, chaque matin, qu'il a l'air complètement à la ramasse. C'est peut-être parce qu'il tire toujours la tronche. Absynthe, on ne sait pas vraiment s'il vous écoute. Il ne parle pas beaucoup en dehors de l'infirmerie. À chaque fois qu'on lui adresse la parole, on a l'impression qu'il nous en veut de le déranger. À moins que ce soit son expression naturelle. Si ça se trouve, il n'a même pas remarqué notre présence. La seule chose qui semble attirer un tant soit peu son attention, ce sont les malades qui visitent l'infirmerie, et la jolie mademoiselle Euphrasie.
Absynthe n’est pas méchant, on s’en rend bien vite compte. Il est très maladroit, c’est sûr, et pas vraiment doué pour soigner les gens. C’est le genre de personne plus douée pour casser des trucs plutôt que pour les réparer. Mais il fait de son mieux, Absynthe, et ça se voit. Il passe son temps à s’excuser de ses maladresses, à s’excuser de tout. Mais ça n’arrange pas les choses, puisqu’il n’a vraiment pas l’air confiant en ses capacités, comme ça. On préfère crever plutôt que de le laisser nous soigner tout seul, mais on doit bien reconnaître qu’il se montre gentil et attentif avec tout le monde. Il peut passer des heures au chevet d’un malade, comme ça, juste pour le surveiller, et sa présence a quelque chose de rassurant. Même s’il y a toujours un malaise. Peut-être son regard qui évite de se poser trop longtemps sur quelque chose. Peut-être son sourire crispé. Peut-être son air un peu triste et désemparé. Quand il n'a pas simplement l'air d'en vouloir à quelqu'un. Mais ce n'est jamais contre vous.
Il est très serviable, Absynthe. Surtout avec mademoiselle Euphrasie. Il se rend bien compte qu’elle a du mal avec ses mains de fantôme, qui ne peuvent même plus faire de magie, alors il soigne les patients pour elle, il suit toujours ses directives à la lettre, et ça vaut mieux pour votre santé. Il installe les patients, il prend les objets qu’elle ne peut pas atteindre sur l’étagère, il nettoie le bureau, il range l’infirmerie. Il aimerait enlever tout, tout ce qui lui rappelle qu’elle ne peut plus aider les élèves comme avant, alors qu’elle adorait ça, mademoiselle Euphrasie. Parfois, il a envie de tout balancer. Violemment. Mais ça ferait de la peine à mademoiselle Euphrasie, et Absynthe ne fera jamais, jamais de peine à mademoiselle Euphrasie. Il voit bien qu’elle souffre de sa condition de fantôme. Il aimerait bien prendre sa place. Mais il ne sait pas comment. Alors il attend. Il attend que quelque chose passe. Il se cache un peu derrière son rôle d’assistant – car, soyons francs, qui le prendrait pour un infirmier compétent ? Pour parler aux patients, pour croiser ses collègues, pour traverser les couloirs de Poudlard, pour rester auprès de mademoiselle Euphrasie. Et aussi pour avoir l’air de savoir ce qu’il fait, alors qu’il y a longtemps qu’il n’a plus aucune idée de ce qu’il doit faire.
Absynthe est paumé. Et désolé. Si vous saviez. Si vous saviez à quel point il est désolé. Il ne le dit pas, mais c’est sur son visage, dans ses gestes et son regard. Désolé d'être un mauvais infirmier. Désolé d'être un piètre assistant. Désolé d'être un sorcier si maladroit. Désolé d'être aussi renfermé. Désolé d'être aussi stupide. Désolé d'être aussi lâche. Désolé d'être désolé, oui. Il est tellement désolé. Si vous saviez. Désolé d'être celui qui l’a tuée.
Espèce de grosse brute repoussante
Parlez nous des relations : Avec les membres du personnel ϟ On ne peut pas dire qu’Absynthe évite ses collègues, mais il passe tout son temps à l’infirmerie, alors forcément… Et puis, ça le met mal à l’aise de discuter avec eux, surtout quand ils sont plus âgés que lui. Il faut le comprendre, il ne se sent pas particulièrement intelligent à entretenir une conversation avec le professeur d’Histoire de la Magie. En tout cas, il a beaucoup de respect pour eux. Il se sent encore un peu comme un gamin quand il les croise, en fait. Avec les créatures du château ϟ Absynthe n’évite pas les fantômes… enfin si. Il passe ses journées avec celui de mademoiselle Euphrasie, alors il a un peu de mal à en voir encore dans les couloirs. Mais il n’a rien de personnel contre eux, sauf Meme peut-être parce qu’elle enquiquine l’infirmière. Certains tableaux se souviennent qu’il les a malmenés durant sa scolarité et lui font toujours la gueule. Avec les Serdaigles ϟ Serdaigle n’est pas sa maison de prédilection, ça réfléchit beaucoup trop là-bas. Pourtant, il admire leur talent et leur acharnement à apprendre. Même s’ils lui rappellent vraiment trop Caesius. Avec les Poufsouffles ϟ Une classe sympathique, dont Absynthe n’a pas vraiment à se plaindre. Les Jaunes et Noir amicaux et pleins d’énergie sont peut-être un gros cliché, mais c’est celui qu’il préfère. Avec les Gryffondors ϟ Absynthe a une affection particulière pour les élèves de son ancienne maison. Mais une fois qu’ils passent la porte de l’infirmerie, il ne les traite pas différemment des autres patients. Même s’il aime entendre les récits de leurs frasques, bien malgré lui. Avec les Serpentards ϟ Absynthe a ce vieux réflexe de Gryffy qui consiste à considérer tous les Vert et Argent comme des langues de serpent. Enfin ça, c’est la première impression. Bien sûr qu’il passera au-dessus, si ces élèves ont besoin de soins à l’infirmerie.
Là, on est au sommet du gouffre.
Je ne sais pas quoi faire.
Il avait supplié. Il s’était mis à genoux mais on l’avait relevé. Il avait dit, je vous en prie. Je vous en supplie. Laissez-moi rester ici. Laissez-moi rester avec elle. Laissez-moi l’aider. Je lui dois au moins ça. Je ne sais pas quoi faire.
Absynthe, c’était ce gamin souriant qui vous embarquait chaque jour dans une nouvelle aventure. C’était un Gryffondor, un vrai, un gros cliché des Rouges et Or. Rien ne semblait l’effrayer et il fonçait toujours tête baissée. Son grand rêve, c’était d’ouvrir un magasins de farces et attrapes. Les farces et attrapes, ça le connaissait. Il n’avait pas encore d’assez bonnes notes en Potions pour ça, mais il ne désespérait pas. De toute manière, en cas de doute, il demandait à Caesius. Caesius, c’était son meilleur ami. Un Serdaigle un peu plus âgé que lui, qu’il avait rencontré à mi-parcours de sa scolarité. Longtemps, il s’était demandé comment il avait pu ne pas le remarquer plus tôt. Mais Caesius était si discret, toujours plongé dans ses livres. Tandis qu’Absynthe courait d’un endroit à l’autre, bousculant un peu les gens, renversant quelques inconnus, ignorant quelques têtes connues. Il n’avait pas le temps, Absynthe. Il passait son temps à courir, le sourire aux lèvres. Tout le monde connaissait Absynthe, il avait des tas d’amis. Caesius, c’était tout le contraire. Mais un jour, Absynthe s’était arrêté de courir pour Caesius. Et il avait décidé qu’ils seraient amis. C’était aussi simple que cela.
Caesius avait quelque chose de fascinant pour Absynthe. Au début, il s’agissait juste de savoir combien de temps il allait tenir avant de s’énerver parce qu’Absynthe avait bousculé ses bouquins. Ensuite, il avait voulu savoir pourquoi il était toujours tout seul. Après, il avait voulu y remédier. Il avait voulu le faire sourire aussi, au lieu d’être toujours le seul qui riait à ses blagues. Il avait réussi. En échange, Absynthe se laissait tempérer par le calme et la sagesse de Caesius. Car c’était ça, Caesius. Beaucoup de sagesse, pensait Absynthe. Il l’admirait beaucoup.
Je ne sais pas quoi faire.
Caesius avait toujours réponse à tout. Absynthe venait toujours le voir quand il avait une question, ou juste pour l’enquiquiner gentiment. Mais le plus souvent, c’était pour l’entraîner dans une énième farce. Lorsqu’il fallait se montrer convaincant, Absynthe avait un argument percutant. Il disait « ce sera pire si tu ne viens pas ». Parce qu’Absynthe avait toujours des idées terribles. Oh, ce n’était pas méchant, c’était juste pour rigoler. Il ne se rendait pas vraiment compte. C’était juste un gamin. Et Caesius était souvent là pour tempérer les choses. Mais ce jour-là, Caesius ne voulait pas venir. Absynthe sortit tous les faux arguments de son chapeau, rien n’y faisait. Il fit la moue, prit une tête de chien battu, s’étala sur toute la moitié de la table qui n’était pas encore envahie par le bouquin géant de Caesius pour geindre comme un chiot qui voudrait son su-sucre. Alors Caesius lui donna une idée, une potion qui donnait le hoquet. La moue faussement boudeuse d’Absynthe se transforma peu à peu. Le sourire qui apparut sur ses lèvres était celui qui accompagnait toutes ses pitreries. C’était clair : l’idée l’inspirait. La potion n’avait pas l’air difficile à réaliser. Et il n’avait même pas besoin de réfléchir à une victime. Absynthe se mordit la lèvre. Ouais. Ça pourrait grave le faire. Il remercia son meilleur ami et sortit en chantonnant, sous le regard agacé du bibliothécaire.
Absynthe courut préparer son plan et marcha tout droit vers l’infirmerie, vide à ce moment-là. Parfait, c’était mieux s’ils étaient seuls !
▬ Mam’zelle Euphrasie !
La jolie infirmière se retourna et lui adressa un sourire patient en le reconnaissant. Absynthe était notoriérement connu pour ses blagues, aussi bien envers les élèves que le personnel. Même les tableaux tremblaient devant lui, depuis qu’il les avait peinturlurés de slogans pro-Gryffondor en grosses lettres jaunes et rouges qui s’animaient et brillaient dans le noir. Et l’infirmière était bien placée pour connaître les conséquences de ses frasques. Mais Absynthe n’avait encore jamais pris mademoiselle Euphrasie pour cible, et pour cause ! Elle était tellement adorable, qui pouvait avoir envie de l’embêter ? C’était une évidence, même pour le jeune homme. Jusqu’au jour où il s’était dit que c’était peut-être ça qui marcherait pour lui.
▬ Absynthe ! J’espère que tu ne prépares pas un mauvais tour… Deux jeunes Serpentards sont venus se plaindre d’un sortilège Foloreille, hier.
Absynthe éclata de rire au souvenir, puis se mordit la lèvre devant le regard sévère de mademoiselle Euphrasie. Même quand elle avait l’air de le gronder, elle était adorable. D’ailleurs, sa mauvaise humeur ne durait jamais bien longtemps.
▬ Non mam’zelle, j’ai un truc pour vous en fait.
Il retint ce sourire mutin qui trahissait toujours des intentions peu louables et sortit de sa poche une petite fiole au liquide orange et pétillant. Elle était belle, mademoiselle Euphrasie. Absynthe était tombé sous son charme comme la majorité de la population masculine du château. Et comme tout adolescent qui se respecte, il voulait absolument qu’elle le remarque. Par le seul moyen qu’il connaissait.
▬ Pour moi ? ▬ Comme j’vous l’dis ! C’est du Jus de Citrouille modifié, à vous de deviner ce que j’ai ajouté !
L’infirmière sembla ravie et Absynthe ne put s’empêcher d’éprouver un peu de honte lorsqu’elle le remercia avec un petit rire joyeux et un sourire franc. Il n’était pas un monstre, quand même ! Il avait une conscience… Mais la plaisanterie était la plus forte et il lui tendit la fiole avec un sourire ravi. Elle la prit, frôla sa main et le cœur d’Absynthe manqua un battement. Merde. Un peu plus et il criait comme une groupie de douze ans. Sérieusement, il fallait qu’il arrête de se moquer de Caesius et son don inexistant pour la drague, parce qu’il n’était pas mieux. Mais on n’avait pas idée d’être aussi jolie ! Un instant encore, sa conscience le rattrapa, mais il la chassa bien vite : de toute façon, mademoiselle Euphrasie avait déjà la fiole en main.
▬ Faut tout boire, hein ! ▬ Maintenant ? ▬ Bah, oui ! Vous voudriez pas qu’un autre la pique, non ? J’vous jure c’est super bon ! ▬ Si tu le dis, s’amusa l’infirmière.
Je ne sais pas quoi faire.
Il avait supplié. Il s’était mis à genoux mais on l’avait relevé.
▬ Je vous en prie, je vous en supplie, laissez-moi rester ici. Laissez-moi rester avec elle. Laissez-moi l’aider. Je lui dois au moins ça, je…
Je ne sais pas quoi faire. Qu’aurait-il pu faire d’autre ? La clémence du directeur n’avait, à ses yeux, pas de limite. Il ne comprenait toujours pas pourquoi on les avait laissés, Caesius et lui, en liberté. D’ailleurs il ne comprenait pas ce que Caesius faisait là. Lorsqu’il avait débarqué en courant dans l’infirmerie, il l’avait à peine remarqué. Absynthe avait les yeux fixés sur le visage vide de mademoiselle Euphrasie. L’instant d’avant, elle souriait. Et puis…
▬ Elle a dit qu’elle se sentait mal. J’ai voulu l’aider à s’asseoir, expliqua-t-il très machinalement sans lever les yeux.
Tout portait à croire qu’il n’en avait pas eu le temps. La chaise était renversée, le corps sans vie de mademoiselle Euphrasie dans ses bras. Elle bougea, Absynthe sursauta, il se rendit compte que c’était lui qui tremblait de tout son corps.
▬ Merde, Cae. Merde.
« On l'a tuée ? » Les paroles de son meilleur ami, aussi incrédule que lui, ne parvenaient pas à s’imprimer dans son cerveau. On l’a tuée. Non. C’était lui. C’était son idée, putain ! La fiole, le baratin, la sale blague à mademoiselle Euphrasie, tout ça pour obtenir son attention, c’était son idée de gamin, pourquoi Caesius était là ? Il aurait dû leur dire, ce jour-là, dans le bureau du directeur. Pourquoi était-il là ? C’était sa faute, merde, pas celle de Caesius ! Mais il n’avait pas eu le courage de parler. Il n’avait même pas eu le courage de regarder son ami. Il avait décrit sa version des faits, tellement de fois, il était resté muet comme une carpe. Pendant longtemps, il n’avait plus parlé.
Je ne sais pas quoi faire.
Je ne sais pas quoi faire.
Je ne sais pas quoi faire.
Et puis son père l’avait réveillé. Une grande claque. Au sens propre comme au figuré. Son père n’était pas un tendre. En fait, on avait tous un peu de mal à exprimer ses émotions, chez les Brigestone. On se donnait de grandes tapes dans le dos, on riait très fort, on s’insultait joyeusement, mais jamais on n'exprimait vraiment ses sentiments. Et on était nombreux, comme ça. Absynthe avait quatre frères et sœurs, il était au milieu, et il avait toujours dû se battre pour obtenir l’attention de ses parents. Alors la plupart du temps, ils lui criaient dessus parce qu’il était trop bruyant, trop chiant, trop immature avec ses mauvaises plaisanteries. Mais au final, on s’habituait et on ne l’engueulait que vaguement. Absynthe s’y était fait. Il compensait autrement. Mais ce jour-là, son père le frappa. Cela faisait des mois que mademoiselle Euphrasie était morte. Des mois qu’Absynthe ne parlait plus, ou très peu. Juste le minimum. Un jour, son père en avait eu marre. Et comme ça, en plein repas, une claque. Un silence. Sa mère et ses frères étaient sortis de table pour les laisser seuls. Son père n’avait rien dit. Il l’avait juste fixé, comme ça, et Absynthe avait vu dans ses yeux toute la culpabilité qu’il reflétait. Il avait pleuré. Il avait pleuré sur son crime, sur ses excuses, sur la pauvre mademoiselle Euphrasie qui était morte et sur son ami Caesius qui n’avait rien demandé, il avait demandé pardon, un nombre incalculable de fois, il avait dit combien il était désolé, il avait demandé n’importe quoi, pour se racheter, pour compenser, n’importe quoi, pourvu qu’il puisse apaiser un peu la culpabilité qui le rongeait, parce que ça allait le tuer. Son père l’avait écouté, en silence, jusqu’à la fin. Il l’avait giflé une deuxième fois, et il lui avait demandé s’il avait fini de chialer.
▬ C’est bien de pleurer. Faut laisser sortir tout ça. Mais merde Ab, si tu crois que tu vas t’en sortir qu’avec des pleurs, t’as tout faux. Tu crois que c’est ça qui va arranger les choses ? Tu crois que c’est suffisant ? ▬ Et qu’est-ce qui sera suffisant, hein ? Rien du tout ! ▬ Non. Tu pourras jamais rattraper complètement ce que vous avez fait, Caesius et toi.
Les autres accusaient toujours Caesius aussi, mais petit à petit, Absynthe finit par comprendre que c’était parce qu’ils savaient qu’il était incapable de porter sa culpabilité tout seul. Aussi horrible cette idée fusse-t-elle, c’était une chose qu’ils devaient partager. C’était la seule chose qu’ils partageaient, à présent, puisqu’ils s’évitaient constamment. Absynthe doutait que leur amitié redevienne ce qu’elle était avant. Eux-même n’étaient plus que des étrangers.
▬ Mais tu pourrais au moins faire quelque chose, Ab.
Absynthe baissa les yeux. C’était tout con, mais il avait besoin d’entendre ça.
C’est pourquoi il demanda au directeur de le garder à Poudlard après sa scolarité. Il savait qu’il n’avait pas réussi à avoir des résultats mirobolants en Potions, mais il pouvait toujours être utile à l’infirmerie s’il avait quelqu’un pour le diriger. Mademoiselle Euphrasie était restée parce qu’elle aimait trop les élèves. Absynthe savait parfaitement quel regard il poserait sur elle pour le restant de ses jours. Il semblait qu’elle ne se rappelait pas des causes de sa mort. Absynthe savait parfaitement quel regard elle poserait sur lui.
▬ Absynthe ? On m’a dit que tu voulais être mon assistant…
Elle se rappelait de lui. Il ne savait pas si c’était le pire, ou le fait qu’elle sourit en le voyant. Même gris perle, son sourire était toujours aussi adorable. Le cœur d’Absynthe avait raté un battement, mais il savait que ça n’avait plus rien à voir avec une amourette d’adolescent. Je sais enfin ce que j’ai à faire.
▬ Je vous demande pardon, mademoiselle… je… m’excuse si je suis un peu maladroit. Je n’y connais pas grand-chose, mais je ferai de mon mieux. Demandez-moi ce que vous voulez.
Tout ce que vous voulez.
C'est quoi l'espérance de vie pour ce type d'animal ?
Vous pouvez m'appeler Absynthe ϟ mais on ne demande pas son âge à une dame ! ϟ ... ah oui, je suis une fille ϟ si je suis là c'est à cause de Romeo, lynchez-le ! ϟ J'aime ce forum ϟ les prédefs sont magiques, je suis tombée amoureuse du duo Euphrasie/Absynthe et j'ai mis des plombes à choisir entre les deux (yup, j'attendais dans l'OMBRE/TRAIN/ ϟ soyez moins géniaux ? ϟ ah et sinon Absynthe est seksi grâce à Tiky Mikk de D. Gray Man.
P.S. Je n'étais pas sûr de pouvoir poster, puisqu'il y a deux prétendants pour le rôle et que l'un d'eux avait déjà été choisi... mais je suis sans gêne j'ai vu que la personne ne s'était pas connectée depuis un petit moment, alors je tente ma chance, si je peux. J'espère n'avoir pas maltraité ce pauvre Absynthe huhu. Bonne lecture (keur)
EDIT 06.04.15:
Ceci est la fiche version Pimentine (qui date d'août 2014). Je l'ai écrit un an après la première, elle est donc plus récente (*captain obvious*) et le caractère et l'histoire sont présentés différemment (teaser : Bridgestone family). J'aimais bien cette version aussi donc voilà. Comme ça elle ne se perdra pas dans les limbes de mon ordinateur. ♥
Absynthe Leonard Bridgestone
I'm a grenade and at some point I'm going to blow up, so I would like to minimize the casualties, okay ?
Âge ϟ 27 ans Nationalité ϟ Anglais Origine ϟ Sang-mêlé Emploi ϟ Infirmier assistant à Poudlard Ancienne maison & école ϟ Gryffondor, Poudlard Lieu de vie ϟPoudlard Il squatte chez papa-maman au Bourg la Fantasque ou chez des amis en-dehors des heures de travail. Date de naissance ϟ 23 septembre 1987 Groupe ϟ Unité
Son avis sur la situation du Londres magique ϟ Absynthe, c'est le genre de personne pas trop perturbée par ce qui l'entoure, principalement parce qu'il s'occupe de ses problèmes avant de se mêler de ceux des autres. Et aussi parce qu'avoir l'air détaché ça vous donne l'impression de maîtriser la situation - alors que pas du tout. Déformation professionnelle. En parlant de profession, quand on demande à Absynthe de se prononcer sur ses penchants politiques, il dit Heatus Bumblebee, parce qu'il faut toujours soutenir le patron.
Caractère
Tu sais ce que tout le monde aime ? Le clafoutis.
Absynthe Bridgestone n'aime pas le clafoutis, mais ça c'est une longue histoire. Absynthe aime des tas de choses, quand même. L'hiver à Poudlard, les cafés le matin, les plages britanniques, sa trop grande famille, les gâteaux de sa mère, les pétards mouillés du Dr. Flibuste, le vieux rock et les émissions de la RITM. Et puis des tas d'autres choses que l'on devrait abandonner en grandissant, comme les farces et attrapes, les bièreaubeurres aux Trois Balais, les longs fou-rires et les promesses d'enfants. Mais en le voyant comme ça, la seule chose qu'on lui accorderait, c'est le sommeil, ou la discrétion. Il n'a pas l'air très intéressant, avec le peu d'effort qu'il fait pour se sociabiliser, et pas très drôle, à toujours faire une tête d'enterrement. Il lui arrive de sourire, mais c'est tellement crispé que ça a l'air de le blesser. Et peut-être que ça lui fait mal, en effet.
Son humeur semble toujours osciller entre la fatigue et l'exaspération. C'est vraiment dommage qu'il ait l'air aussi peu avenant, mais il ne fait aucun effort dans le sens contraire. Il prend très peu soin de lui et son allure de grand épouvantail sombre le rend un peu effrayant. Parlez-lui et il ne fera rien pour relancer la conversation. Il vous écoutera à peine, l'esprit ailleurs, allant jusqu'à froncer les sourcils si la discussion s'éternise. Il n'a pas l'air très content de parler aux gens, en fait il n'a pas l'air content tout court. Tout le temps.
Mais il suffit de faire attention aux détails pour se rendre compte que ce n'est pas exactement ça. Il a la démarche rapide des gens pressés, les gestes maladroits des catastrophes ambulantes, le regard fuyant des gens stressés et les mots des grands timides. Il croise les bras quand on lui parle et se balance d'avant en arrière sur ses pieds comme s'il se retenait de partir en courant. Il vous regarde rarement dans les yeux et baisse les siens quand il n'a plus rien à dire. Il écoute d'une oreille attentive mais garde ses histoires pour lui et son humour, plus extravagant qu'on ne le pense, enfermé à double-tour. S'il se mord la lèvre ou grimace à vos blagues, c'est que son rire est coincé trop profondément dans sa gorge, et son estomac trop serré pour laisser la gêne s'envoler. Absynthe ne déteste pas les gens, au contraire. C'est un assistant infirmier très gentil et très à l'écoute malgré des maladresses qui lui valent une triste réputation dans les couloirs de Poudlard - une réputation tout à fait méritée. Pourtant Absynthe ne veut de mal à personne, non. Il est content d'aider du mieux qu'il le peut, et tout en étant méfiant ou réticent au premier abord, il reste une personne altruiste et loyale. Il était à Gryffondor et, même s'il considère que son courage s'est fait la malle avec sa naïveté dix ans plus tôt, il lui reste assez d'aplomb pour ne pas laisser sa culpabilité le ranger dans un coin pour s'oublier. Retenir ses sourires, déballer timidement sa gentillesse et sa patience, c'est vraiment le moins qu'il puisse faire dans la vie de tous les jours. Il a encore trop peu de courage pour éviter les gens, mais vraiment, il ne les déteste pas. Il a juste peur. Peur d'une trop grande maladresse, parce qu'elle pourrait bien l'achever, celle-là.
Histoire
Là, on est au sommet du gouffre.
─ On n'aurait jamais dû emménager dans ce quartier. C’est vraiment n’importe quoi, ici.
La maman d’Absynthe avait les sourcils froncés et la moue réprobatrice, comme à chaque fois qu’elle regardait au-dehors. Avec ses cheveux noirs, sa peau mate et ses yeux sombres, c’était fou ce qu’elle ressemblait à son fils. Mais c’était le papa d’Absynthe qui avait légué sa tignasse ébouriffée à tous leurs rejetons.
─ Maëva, ça aurait été bien, reprit-elle, inquiète.
Elle avait un accent qui venait du sud, quelque part près de la mer. On l’imaginait bien vivre au milieu de maisons blanches et de palmiers, mais c’était à Londres qu’elle avait décidé de faire sa vie, entre son ciel gris et pollué et sa pluie qui faisait vraiment comme chez elle. Dans ses quelques moments de romantisme exacerbé, elle disait toujours que c'était son mari qui illuminait sa vie avec son sourire rayonnant - et les garçons Bridgestone grimaçaient, dégoûtés. Absynthe avait déjà deux frères quand ses parents s’étaient installés au bourg la fantasque. C’était que la famille s’agrandissait un peu vite pour leur petit appartement quatre pièces. Ici, le quartier avait tout pour plaire : des espaces verts, une bonne entente entre voisins, des animations tout l’été…
─ Tu te rends comptes, Hael, ils se jettent dans des feux ! ─ C’est anticonformiste, chérie. Tu dis toujours que tu aimes l’anticonformit… les choses pas banales. ─ Oui, mais enfin, de là à élever des enfants ici… C’est un peu trop fantasque.
Hael Bridgestone haussa un sourcil peu convaincu devant Galwen et Duncan, les deux aînés, qui faisaient déjà des concours de dragées surprises avec les enfants des voisins. Ces deux-là n’avaient pas attendu de déménager pour être « anticonformistes ». Absynthe gazouilla dans son berceau, et il était tellement mignon que sa mère se dit, pendant un instant, que lui au moins ne serait pas fantasque du tout. Mais juste pendant un instant.
Absynthe était en effet un enfant très mignon. Et comme tous les gamins un peu mignons, il le savait. Petit, il s’en servait pour amadouer sa mère lorsqu’il faisait une bêtise, se réfugier dans ses jupes quand ses aînés l’embêtaient, et avoir la plus grosse part de gâteau parce que « il était en pleine croissance, tu vois ». Mais ça lui valait aussi de se faire pincer les joues trois fois plus fort par ses tantines, les gros bisous baveux de mémé Bridgestone et les moqueries de ses frères quand il faisait pleurer les filles « parce qu’il ne comprenait vraiment pas pourquoi elles venaient l’enquiquiner, d'abord ». Comme la fois où il avait poussé une fille par terre parce qu’elle voulait jouer au docteur mais qu’elle n’avait pas de bobos.
─ Je voulais juste qu’elle ait un bleu, tu vois, pour faire plus réalistique !
Sa mère aurait dû savoir, ce jour-là, que le petit Absynthe n’était pas fait pour travailler dans la médicomagie. Mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. Ou ce que les autres veulent. Bref. Ce qu’Absynthe préférait à cet âge-là, à part pousser les filles qui l'enquiquinaient, c’était faire des blagues. D’ailleurs il ne voulait pas devenir infirmier, lui, il s’en fichait un peu de jouer au docteur. Trop compliqué. Pas assez drôle. Il voulait un magasin de farces et attrapes. Avec deux aînés vachement plus grands et bruyants que lui, il avait vite compris que sa bouille d’ange ne rivaliserait pas bien longtemps. Sans compter l’arrivée de ses petites sœurs, qui accaparaient toute l’attention de ses parents. Être l’enfant du milieu, quelle galère ! Heureusement qu’il avait un don pour faire des blagues, parce qu’il pouvait déclencher un vrai branle-bas de combat dans toute la maisonnée et attirer instantanément l’attention de tous les autres occupants sur lui. Il développait son imagination débordante et apprenait à courir. Vite. Il ne comptait plus les punitions, mais il se sentait très fier de faire son intéressant. Ses parents le comprirent et finirent par ne plus relever aucune de ses frasques, ce qui est très frustrant quand on a huit ans et qu’on a passé toute la matinée à astiquer le sol de la cuisine de bombabouse, pour se voir accabler d’un « oh, très drôle Absynthe, tiens voici une serpillière ». C’est pour ça qu’il était très content de recevoir sa lettre pour Poudlard. Là-bas, au moins, on ne le connaissait pas. Pas encore, héhéhé.
Don't you know, I met my first love at thirteen ?
Le jour du départ, il promit à ses soeurs qu’il leur garderait une place sur le banc de sa maison. Il ne savait pas trop où il allait aller, mais Galwen était à Gryffondor et Duncan à Poufsouffle, ça ne pouvait pas être si terrible. Serdaigle éliminée - fallait vraiment avoir un cerveau intelligent, et Absynthe n’en avait que pour faire rire - et Serpentard de même au vu de ses ambitions peu développées, il s’en allait sans se soucier de la décision du Choixpeau. Ce serait forcément chouette. En plus, il avait une baguette en ventricule de coeur de dragon, si c’était pas la classe !
─ Ramènes-moi un bout de toilette, demanda Gabrielle.
Leur maman la gronda en lui demandant comment une petite fille de six ans pouvait bien dire une chose pareille, et de ne pas donner des idées à Absynthe. Ce dernier échangea un regard entendu avec ses frères. À cette époque-là, il n’y avait pas qu’une cérémonie de répartition, il y avait aussi un rite de passage chez certaines volées, et Absynthe espérait y échapper. Duncan avait dû se promener avec un veracrasse toute une semaine et Galwen, eh bien… une cuvette était apparemment accrochée au-dessus de son lit à Poudlard. Absynthe avait bien envie d’aller à Gryffondor rien que pour vérifier si son frère racontait n’importe quoi.
─ Hum, hum… encore un Bridgestone, hein ? ─ Non sans blague, marmonna Absynthe, un peu agacé que le Choixpeau le reconnaisse comme tel.
Un peu plus et il priait pour être à Serpentard rien que pour se démarquer des autres. Un petit silence se fit dans la Grande Salle, et il se demanda, stressé, si le vieux bout de tissu l’avait entendu.
─ Vieux bout de tissu magique, précisa le Choixpeau. Trêves de bavardages, pour toi cela ne fait aucun doute… GRYFFONDOR ! ─ Wouhou !
Non mais Serpentard, quand même… c’était pour rire, ahah ! Absynthe sauta du tabouret et se jeta sur la table des Rouge et Or avec un grand sourire victorieux sur le visage. Galwen le prit dans ses bras et pour la première fois de sa vie, il fut heureux de partager quelque chose d’aussi grand avec un de ses frangins.
─ Je suis fier de toi, Absou ! ─ M’appelle pas comme ça ici... ─ On va former une équipe du tonnerre ! ─ Ouaiiiis on pourra se coucher super tard et se promener dans les couloirs la nuit et je porterai tes vieux uniformes et…! ─ Ouais, bon, t’emballes pas, hein. Va t’asseoir avec les autres premières années. ─ Humpf.
C’était assurément le moment le plus magique de sa vie. Absynthe sentit tout de suite qu’il serait à l’aise à Poudlard. Il aurait pu revivre cette soirée encore et encore, tellement c’était bon. La découverte du château, la chanson du Choixpeau, le discours du directeur-adjoint, le banquet délicieux, le lit trop confortable… Il avait décidé que ce serait son meilleur souvenir de toute la vie. Avant de rencontrer mademoiselle Euphrasie.
Mademoiselle Euphrasie était l’infirmière de Poudlard. Elle l’est toujours, mais on en parle au passé parce que c’est un fantôme. Nous reviendrons sur ce point. Bref, du temps où Absynthe entra pour la première fois à l’infirmerie, l’infirmière était tout à fait vivante, et tout à fait charmante. Il avait entendu des tas de choses sur elle. Les filles disaient qu’elle était trop gentille, les garçons qu’elle était trop jolie, et lui il voulait bien croire tout le monde, mais il attendait de se faire sa propre opinion, c’était plus juste. Parce que bon, sa maman aussi elle était trop jolie et trop gentille, sauf quand il essayait de voler des cookies dans la cuisine. Mademoiselle Euphrasie avait l’air vraiment parfaite, mais personne n’est parfait, non ?
─ Ce sera ton rite de passage ! Tu dois trouver une excuse pour parler à mademoiselle Euphrasie. ─ Pff, c’est trop facile ! fanfaronna Absynthe.
Il se dirigea gaiement vers l’infirmerie, préparant dans sa tête une excuse banale du genre « j’ai mal à la tête, vous voulez pas me faire un mot pour le cours de sortilèges ? », se concentra pour qu’on ne voit pas sur son visage qu’il jouait la comédie, et poussa la porte en appelant l’infirmière :
─ Mam’zelle Euphrasie ?
Vous vous souvenez quand il pensait que personne n’était parfait ? Eh bien il venait subitement de changer d’avis. Elle était tellement belle que c’était comme si un ange était tombé du ciel, les cheveux blonds au vent, entourée d’un halo de lumière - elle se tenait dos à la fenêtre ouverte et c’était très lumineux dehors. En plus, elle sentait très bon. C’est la première chose qui marqua Absynthe, et la dernière aussi puisqu’il sent toujours son parfum même si cela fait très longtemps qu’elle ne peut plus en mettre. Dans sa grande innocence, le jeune Gryffondor se dit que c’était sûrement la personne la plus magnifique du monde - et aussi qu’il ne l’aurait jamais frappée si elle lui avait demandé de jouer au docteur, elle. Il était tellement ébahi qu’il se retrouva incapable de placer un mot devant l’autre et finit par balbutier un « euuuuuuuh-jour » avant de détaler en courant. Il avait raté son rite de passage, trop la honte.
Après ça, il avait un peu tendance à se retrouver très souvent à l’infirmerie « comme par hasard » et « en passant dans le coin » - mais rien qu’un peu, hein. Le reste du temps, il se blessait tout seul comme un grand, parce qu’il n’avait évidemment pas oublié le goût des farces et attrapes. Ce n’était plus tant pour se faire remarquer, car comme il le disait lui-même : « si j’avais voulu me la péter, je serai entré dans l’équipe de Quidditch », davantage parce que ça faisait rire les gens, et qu’Absynthe adorait faire rire les gens. Ses blagues n’étaient pas toujours innocentes, mais il ne s’en rendait pas compte. La bombabouse sous la table des Serpentards, c’était juste pour rire, d’accord ? Et le sol un peu trop glissant à leur sortie de la Grande Salle, c’était rien que pour pratiquer le sortilège Glisseo qu’ils venaient d’apprendre en cours ! Bizarrement son directeur de maison ne le croyait pas, et il avait un petit palmarès de punitions et de remarques - les plus courantes étant « attachez votre cravate » et « comment ça, vous avez ENCORE oublié vos devoirs sous votre lit ? ». Il connaissait très bien la salle des trophées à force de l’astiquer et il avait même eu droit à une retenue à l’infirmerie, le plus beau jour de sa vie.
Heureusement, tous ses copains ne faisaient pas que l’encourager à faire des bêtises, il y avait aussi ses frères Caesius Carthaigh. Caesius avait un an de plus que lui et c’était le cliché du Serdaigle asocial qui passe sa vie dans la bibliothèque, donc à priori aucune raison de fréquenter un zouave comme Absynthe. Mais ce dernier avait trouvé très drôle de l’embêter un jour, et ils étaient devenus amis. Absynthe lui-même se demandait comment c’était possible, parfois, mais Caesius avait un effet très positif sur lui et ils se complétaient bien - il l’aidait dans ses devoirs et Absynthe l’aidait à parler aux filles. Absynthe avait des tas de copains, mais le seul qu’il pouvait vraiment appeler son meilleur ami, c’était lui. Il y avait aussi Lyra, mais Lyra c’était pas pareil. Elle faisait quasiment partie de la famille et même si Absynthe ne savait pas toujours comment il devait l’appeler (sa meilleure amie ? la grande soeur qu’il aurait voulu avoir ?) il aimait l’enquiquiner au moins autant que Caesius quand elle venait à la maison. Il trouvait trop cool qu'elle soit métamorphomage. Elle n’aimait pas trop ça mais Absynthe se disait qu’il finirait par le lui faire accepter à force de lui demander de changer son nez en groin de cochon - enfin bref. Absynthe aimait beaucoup Lyra, mais il n’osait pas l’entraîner dans ses bêtises parce qu’elle le grondait toujours. Tandis qu’avec Caesius, c’était plus facile, et c’était très drôle aussi. Il aurait probablement continué comme ça jusqu'à aujourd'hui s’ils n’avaient pas fait tous les deux une plus grande bêtise que les autres qui avait coûté la vie à mademoiselle Euphrasie.
when I was young, it was more important
À Poudlard, la chambre d'Absynthe était dans un état presque aussi déplorable que son propriétaire. Bon d’accord, les murs tenaient toujours, le lit était en un seul morceau et il n'y avait pas de substance explosive cachée dans ses tiroirs - ça, c'était chez ses parents. Mais il ne la rangeait jamais. Heureusement, il était le seul à voir ce champ de bataille. Avec les elfes de maison. Et les occupants des tableaux sur les murs. D’ailleurs, il les avait retournés, les tableaux. Il supportait très mal les regards qui le fixaient, mais ça n’avait rien à voir avec le bordel, ça. Ou alors pas celui de sa chambre. Dans tous les cas, c’était important de le préciser, la chambre d’Absynthe était un cauchemar pour technicien de surface - comme disent les Moldus - ou pour elfe de maison. D’ailleurs Absynthe se demandait s’ils ne passaient pas moins souvent que chez les autres, les elfes, tellement ils avaient peur de sa chambre. Alors il rangeait, un peu. Ça lui changeait les idées pendant, disons, dix minutes, et après il laissait retomber les papiers, les vêtements, les livres qu’il ne lisait jamais et tout le fatras et il se trouvait autre chose à faire. Généralement à l'infirmerie. C’est qu’Absynthe broyait du noir, quand il se laissait aller. Il en broyait tellement qu’il aurait pu manger du noir en compote au goûter et mettre du noir pressé dans son jus de citrouille du matin.
Ça expliquerait peut-être qu’il fasse toujours la tête, remarquez.
Pour qui ignorait les faits qui s'étaient déroulés dix ans plus tôt, Absynthe avait juste l’air dépressif. Pour qui les connaissait, il l’était. Ça ne faisait pas beaucoup de monde, mais ça l’embêtait que ce peu de monde le ressente, parce que ce peu de monde n’avait pas besoin de ça. Ce peu de monde, c’était principalement sa famille, hein, vous n’allez pas raconter au premier venu que vous êtes infirmier assistant à Poudlard parce que vous avez accidentellement tué votre collègue, et sinon vous faites quoi dans la vie, vous ? Quant aux connaissances et aux amis de longue date, Absynthe n’avait gardé contact avec personne, sauf Caesius, par la force des choses (il enseignait à Poudlard) (mais ils n’avaient pas vraiment de contacts). Absynthe ne se rendait pas compte, ou ne voulait pas se rendre compte, que ça lui manquait. Les gens qu’il côtoyait la majorité du temps avait entre onze et dix-sept ans, alors forcément, il ne se rappelait pas trop ce que ça faisait que de sortir avec des gens de son âge. Il était trop discret et sûrement trop mal à l’aise pour se lier avec ses collègues, la seule personne avec qui il avait une très bonne relation était, ironiquement, celle qu’il avait tuée, mais quand cette personne n’est pas au courant, ça aide. Il se voyait très mal sortir pour s’amuser, vous voyez, alors il se contentait de faire la tête et puis merde à ceux qui râlaient.
Enfin sauf sa mère, quand sa mère râlait il faisait pas le malin, Absynthe. Comme dit plus haut, il faisait beaucoup d’efforts pour que tout ça ne retombe pas sur ses proches qui savaient ce qui s’était passé, et n’avait certainement pas besoin d’en subir encore les conséquences. Sans compter que sa mère était la seule personne au monde à lui demander très sérieusement s’il n’avait pas une petite amie à son âge parce que franchement elle tenait à avoir des petits-enfants hein alors bouge-toi mon fils. Rien que pour ça, Absynthe avait envie de lever les yeux au ciel. Et puis aussi de sourire, un peu. Mais surtout de lever les yeux au ciel.
─ Galwen et Duncan sont déjà mariés et… ─ Maman... ─ Bientôt ce sera le tour de Gabrielle et Margarita, tu verras, et qui me donnera des petits-fils et des petites-filles en attendant, hein ? ─ Tu en as déjà trois, maman. ─ J’ai pas fait cinq enfants pour me retrouver qu’avec la moitié de petits-enfants !!!
Galwen et sa femme avaient deux enfants, un garçon et une fille, Fig et Cherry. Absynthe s’était marré à chaque fois, persuadé que le troisième s’appellerait Apple ou quelque chose comme ça. Peut-être que le travail de contrôleur au ministère de Galwen n’était pas assez fantasque pour lui et qu’il cherchait l’originalité dans le reste de sa vie. Quand Absynthe s’était pointé à la maternité pour la troisième fois (en retard), il avait espéré que Duncan était assez heureux dans son travail à la R.I.T.M. pour ne pas affubler son premier gamin d’un nom pareil. Sa mère lui avait ressorti le fameux discours de la jeune grand-mère en mal d’amour. Pendant ce temps, Duncan s’extasiait sur le ton du nouveau papa béat. Le bébé, bizarrement, ne semblait pas dérangé par le brouhaha.
─ Il avait les cheveux verts ! Je vous jure quand les infirmières l’ont vu elles n’en revenaient pas. Il avait les cheveux bruns et l’instant d’après ils étaient verts, on a failli ne pas le reconnaître ! ─ Aucun risque, il a la même tête d’ahuri que toi, ricana Galwen. ─ C’est normal, c’est un bébé, le gronda Margarita, que tout le monde appelait Maggie pour des raisons pratiques. ─ C’est vrai qu’il a l’air un peu ahuri. ─ Abs ! ─ Je vous ai dit qu’il avait les cheveux verts ? ─ Au moins six fois !
Absynthe sourit et fit gouzi-gouzi au bébé, jusqu’à ce que l’un de ses frères fasse remarquer qu’il était peut-être métamorphomage, ou peut-être juste un sorcier très précoce, et cela lui rappela une autre personne qui changeait la couleur de ses cheveux. Et aussi une promesse faite il y avait très, très longtemps, qu'il n'avait pas tout à fait respectée. Voire pas du tout. Restait une photo sur la commode de sa chambre terriblement en désordre à Poudlard, qu’il avait retournée, comme toutes les autres, comme les tableaux, mais pas parce qu’il se sentait observé. En parlant de se sentir observé...
─ Il est mignon, hein ? Tu le trouves pas adorable ? Ça te fait pas env- ─ Maman, ça suffit ! ─ Absou a raison, maman, dit Maggie. Il a pas l’âge d’avoir des enfants... ─ C’est vrai, il est pas si vieux que ça ! Tu as, quoi… vingt-cinq ans ? ─ Mais non, ça c’est moi. ─ Vingt-six ? ─ Vingt-sept… ─ C’était pas vingt-huit ? ─ Tu crois que je me souviens de l’âge de tout le monde ici ? Demande plutôt à maman ! ─ C’est vrai que t’es vieux, Abs. ─ Mais pas du tout ! ─ Qui c’est qu’est vieux ? ─ Parlez pas si fort, vous allez réveiller le bébé. ─ Il est déjà réveillé. ─ Avec tout le boucan que vous faites… ─ C’est pas moi c’est maman ! ─ Tu accuses ta propre mère ? ─ Mais non ! ─ Fils indigne !
Absynthe afficha une moue aussi indignée que sa mère, mais il lui était reconnaissant qu’elle use de ce ton terriblement théâtral qu’elle adoptait depuis qu’il était en âge de faire des bêtises, plutôt que celui qu’il craignait d’entendre à peu près tous les jours depuis l’accident. Il considéra sa génitrice qui faisait tout un cirque de pas grand-chose, ses sœurs qui le défendaient vaillamment, ses frères qui se moquaient gentiment de lui, son neveu et sa nièce qui jouaient à « coucou » avec le bébé et son père qui observait le tout assis dans un coin, et sa culpabilité le tirailla au point qu’il se demanda s’il méritait tout cela. C’était presque aussi terrible que de côtoyer tous les jours celle qui hantait l'infirmerie. Mais comme il était aussi doué pour se cacher que pour mentir, il promis à sa mère que « un jour, quand tu seras vieille. » Elle lui pinça la joue.
─ N’essayes pas de m’avoir, je te connais comme si je t’avais fait, ha ! ─ Aïe.
Absynthe se frotta la joue. « Et redresse-moi ce col, enfin! » ajouta-t-elle, plus impitoyable encore que les sourires de la jolie infirmière fantôme.
pain more painful, laughter much louder
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Pseudo ϟ Absynthe Et l'âge ϟ Bientôt le quart de siècle, héhé Male, Femelle, ou Bumblebee ϟ Patate Comment tu as connu Pimentine ϟ Par WW d'amour ! Des suggestions pour Pimentine ?ENCORE PLUS DE CHATS. J'adore les couleurs du design ! ♥ C'est quoi, Pimentine ? ϟ Une potion qui soigne le rhume ! Je connais mon sujet tavu. Et un forum trop cool. ♥♥♥ Personnage sur l'avatar ϟ Tyki Mikk de D. Gray-Man
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Le Choixpeau Magique
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Sam 31 Aoû - 22:25
Bienvenue sur WW Absynthe !
Alors, j'ai discuté avec l'autre Absynthe, et par manque de temps avec la rentrée, il a décidé de se retirer et de te laisser le rôle. Et je dois t'avouer que ton Absynthe est whaou, parfait (oui, c'est le Caesius en moi qui parle). L’interprétation est très juste, et, c'est super cool quoi, super beau, trop kyattant. ♥
Cher Absynthe, tu es désormais validé ! Tu peux aller gambader tout nu (ou non) dans les couloirs de Poudlard. Pense à passer dans la Gestion du Sorcier et d'ouvrir ton Passeport Wiggenweld. Au moindre besoin, le staff est à ton service - n'hésite pas à faire appel à nous ♥.
BIENVENUE A POUDLARD !
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& empois...infirmier de Poudlard
Absynthe Bridgestone
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Date d'inscription : 31/08/2013
Sam 31 Aoû - 23:29
Grmgng je ne m'attendais pas à une réponse aussi rapide, merci beaucouuup ! Merci, aussi, de me faire confiance pour le rôle. Je suis ravie que l'interprétation te plaise monsieur Choixpeau Caesius, j'essayerai d'être à la hauteur èwé
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