Enfin quelqu'un qui a peur.

Tu avais besoin de te venger. Te venger de ces Poufsouffle, la maison de celle qui avait osé te battre en allant bénir de l'eau. Un coup bas, honteux, dégradant. Qui te mettais encore dans tous tes états, folle de rage que tu pouvais être. Une colère froide, méthodique et plutôt cruelle quand tu le voulais. Alors tu avais décidé d'affronter un blaireau, bien décidée à battre cette maison à défaut de pouvoir pleinement te venger. Aussi quelle ne fut pas ta satisfaction en découvrant un jeune homme, blond, âgé d'un an de plus que toi mais pourtant il semblait terrifié. Effrayé par ce que tu étais, par cette expression glaciale qui émanait de toi, par les rumeurs qui couraient à ton sujet. Tu étais persuadée qu'il avait peur, sinon il n'aurait pas fait coucou - signe que tu ne lui rendis pas - pour ensuite se mettre à bafouiller. En effet tu avais inventé un sort et il était évident que tu allais l'utiliser. Evidence qui te procurerais une satisfaction complémentaire quand tu appris que cela risquait de filer des cauchemars à ton adversaire. Parfait. Mais c'était à lui de jouer et il se mangea son propre sort dans la tête. Haussant un sourcil, l'indifférence finit par refaire surface toutefois. Quel imbécile, pas doué... Tiens cela te faisais penser.

« Tu ne serais pas celui qui a lancé un Cracbadaboum sur César ? »

Evidemment que c'était lui, mais tu ne voulais pas montrer que cela avec une quelconque importance pour toi. Alors qu'en vérité, la vue de ton amoureux caché ainsi dévêtit avait suffit à alimenter tes rêves érotiques pendant au moins une semaine. Que du plaisir. Mais qu'importe, c'était désormais à toi de jouer et tu dédia ton sort à César justement.

« Stickus ! »

Cours petit écureuil mort, cours. Et mord lui le pied.

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Enfin quelqu'un qui a peur.

Alors c'était bien lui qui avait fait ça. Au fond cela devenait compliqué de lui en vouloir à lui pour les saloperies que t'avais infligé une autre demoiselle de Poufsouffle. C'était grâce à ce garçon si tu avais pu admirer César dans toute sa grandeur, c'est qu'il était bâtit comme un ours ce beau monsieur. Mais qu'importe, tu abandonnas ta rêverie sur les pectoraux de ton bellâtre gay pour te concentrer sur la question que ton interlocuteur venait de te poser. Si tu étais sa petite amie ? Oh que non, mais t'aimerais bien c'est sûr. Mais ça il ne fallait pas l'avouer, c'était ton secret à toi. Secret gothique.

« Je ne suis pas sa petite amie non. Si je voulais que ce soit le cas j'aurais lancé un rituel d'amour. T'y connais vraiment rien le blaireau, c'est déprimant. »

Une remarque un peu osée de la part d'une demoiselle qui venait de foirer le sort qu'elle avait inventé mais qu'importe, tu t'en moquais pas mal. Tout comme tu te moquais du fait que tu te retrouvais désormais nue devant tout le monde, une nudité accompagnée d'une chute. Te relevant, tu ne cherchas pas à te rhabiller et, devant les regards surpris qu'on pouvait te lancer et que tu interprétais comme étant haineux, tu cria, fièrement :

« Satan m'a fait don de ce corps ! J'EN AI PAS HONTE ! Cracbadaboum »

Autant bien faire les choses, ou essayer.

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